[Halloween] Escape game - Pablo & Seito [Terminé]

Seito est surexcité. Halloween est synonyme de terreur nocturne mais surtout d'une grande amitié ! Parce que l'année dernière, Pablo et lui avaient fait un duo de choc. Certes il avait fallu vaincre des poupées – ce qui lui avait permis de découvrir l'une des plus grandes peurs de l'espagnol – mais ils avaient chacun fait preuve de courage et avaient relevé le défi avec brio. C'est idiot mais que Pablo lui propose d'être à nouveau son binôme avait fait bondir son cœur de joie. Il n'aurait pas dit non à Mathéo s'il lui avait proposé sauf que son ami avait proposé en premier et il était hors de question qu'il refuse.

Devant le surveillant, Seito écoute attentivement les consignes. Il oscille entre impatience et nervosité. Qui sait ce qui se trouve dans cette salle ? Que vont-ils avoir à faire pendant soixante minutes ? Pourvu qu'il n'y ait pas de poupée pour Pablo... Au pire, il s'en occupera, un Rinbo n'a peur de rien ! D'ailleurs, ils sont sur la même longueur d'onde.

« Ouais, on a pas l'choix que de réussir ! Il sait pas à qui il a à faire ce tueur d'enfants ! »

D'autres consignes sont données et, alors qu'il s'apprête à acquiescer, la question de Pablo le coupe. Deux billes rondes le regardent, il éclate de rire.

« Mais d'où t'as compris ça ?! Heureusement que y'a pas des zombies qui nous courent après, je déteste me faire courser. »

L'hilarité ne le quitte pas, de quoi le détendre avant de plonger dans l'inconnu.

« T'inquiète, si on est tous les deux, il peut rien nous arriver. »

Ses yeux pétillent tandis qu'il lui offre un grand sourire. Puis il revient au surveillant :

« On est prêts ! Enfin moi plus que lui. »

La panique l'envahit dès lors que le capuchon est abattu sur sa tête. Ne plus voir est une chose, être touché en est une autre. Effrayante et immanquablement paralysante. De désagréables picotements dévalent le long de son bras et il fait son maximum pour ne pas retirer vivement sa main. Tout ceci n'est qu'un jeu se répète-t-il en boucle avant de réaliser que s'il était vraiment capturé il n'aurait pas pris conscience de son environnement. Ça commence bien...

Une pensée pour Pablo et il est interrompu par un grincement. Oh ça y est, il pénètre dans la salle. Soudain il se concentre, tente de percer au travers le tissu mais rien n'y fait, il ne voit rien du tout. Mais ce n'est clairement pas le pire. Le métal mord sa peau, ses yeux s'écarquillent.

NANI ?

Le silence l'enveloppe, entrecoupé par les battements tumultueux de son cœur. A nouveau le grincement, il n'est plus seul. Le tissu quitte ses yeux, il plisse les paupières aveuglé par la luminosité retrouvée. Bouche grimaçante, il tourne vivement la tête vers Pablo et remarque qu'il est menotté lui aussi. Le surveillant disparaît dans un murmure et ils se retrouvent seuls dans cette cellule inquiétante. Seito agite son poignet.

« Crocheter ? Tu sais crocheter des menottes toi ? T'as vu ça dans une série, c'est ça ? »

Bon qu'est-ce qu'il y a autour de lui ? Il tourne la tête vers le mur, analyse brièvement les dessins. Les menottes ne vont pas s'ouvrir avec des dessins, il leur faut quelque chose de plus concret comme... il retourne la tête : une clé ! Vic-

NANI ?

« J'suis pas sûr de vouloir savoir c'que tu fais avec Emma... » désapprouve-t-il en secouant la tête.

Très imaginatif, il fait blocus dans son cerveau pour se concentrer sur leur objectif présent. A ce qu'il sache, ce n'est pas Emma qui a été capturé mais eux ! Alors il compte bien attraper cette fichue clé. Seito tend son bras libre à travers les barreaux dans l'espoir de l'atteindre.

Des idées, et puis quoi encore ? Pablo et Emma sont libres de faire ce qu'ils veulent, même aller jusqu'au bout si ça leur fait plaisir. Même s'il n'est pas sûr que ça lui ferait plaisir, il ne sait pas...

« Rha merde, j'suis trop p'tit ! »

Son visage compressé contre les barreaux soupire et il se recule, intrigué par la proposition de Pablo. Son regard s'illumine. Le balai, quelle merveilleuse idée qu'un bras extensible !

« J'espère que tu vas réussir à l'attraper. » commente-t-il plein d'espoir en regardant à travers les barreaux la tentative.

Seito croit entendre l'espagnol parler, il hausse un sourcil.

« Hein ? De quoi tu parles ? Tu crois que le balai il a des PTSDs avec tout ce qu'il a vu ? »

« Tiga ? C'est l'nom du balai ? »

Seito sourit malicieusement mais se fait bien vite rattraper par les responsabilités. Ça y est, à son tour de briller ! La blague gonfle ses pommettes, il attrape le balai avec toute la dextérité du monde.

« Mais oui, j'vais doucement. T'as cru quoi ? Que j'étais pas capable d'attraper une clé ? »

…

Trente secondes plus tard, sa tête a retrouvé la dureté des barreaux. Ses yeux sont rivés sur le bout du manche à balai qui titille l'anneau de la clé. Allez là, un peu plus haut. Bon sang, c'est méga dur de maintenir la barre droite sans trembler. Il a peut-être des mollets plus musclés mais va falloir qu'il s'occupe de ses bras !

Chlac.

Oh oui, ENFIN ! L'anneau glisse rapidement le long du manche à balai, Seito jubile :

« AHAAAH, t'as vu ça ?! Tout en douceur. » insiste-t-il en coulant un regard prétentieux à Pablo.

Inversant le manche, la clé tombe au sol. Seito ne perd pas de temps et la ramasse. La clé tourne dans la serrure, les menottes s'ouvrent. Dobby Il est liiiibre ! Galvanisé par son succès, il se tourne vers l'espagnol. Un sourire espiègle lui dévore le bas du visage.

« Est-ce que tu mérites que j'te libère ? »

« Ah bon ?! » demande-t-il incrédule.

Rapidement, il se masse la peau pour tenter de gommer les soit-disant rayures qui lui tigrent le visage. Ça lui donne peut-être un air de combattant super stylé ! Ou une idée de costume alternatif pour le Rinbo bleu, des rayures bleues à la place d'un masque, ça se réfléchit ! Mais après avoir décidé du sort de son acolyte en bien mauvaise posture et qui lui pose une excellente question. Son sourire revient.

« Qu'est-ce que toi tu pourrais faire pour moi plutôt ? Mais OK, j'te libère. Mais c'est bien parce que j'veux pas crever dans la maison d'un tueur ! »

Guilleret, il approche sa main des menottes de Pablo et fait tourner la clé dans la serrure. Le même son de liberté résonne.

« Si monsieur veut bien se donner la peine. » s'incline-t-il légèrement avant de pousser la porte de la cellule.

Qui se trouve être fermée, froncement de sourcils. Le japonais se penche sur le cadenas.

« Y'a un code à 4 chiffres à trouver. J'ai pas vu de chiffres perso... et toi ? »

Un bref regard sur Pablo et il pivote vers les dessins sur le mur. Puisqu'il n'y a que ça à observer, ça doit forcément être lié.

Bah voyons. En attendant, l'électron libre est déchargé, le rebelle hors-la-loi est derrière les barreaux, l'aigle est dans une cage et le feu est éteint. Et absolument rien de cette fougueuse description ne va les aider à sortir de cette cellule. C'est donc en roulant des yeux qu'il se détourne de Pablo pour se concentrer sur l'énigme sur le mur.

Les dessins épars ne semblent pas avoir de rapport entre eux. Une sensation désagréable le traverse. Le souvenir des gribouillages de sa sœur dans un de ses livres préférés refait surface. A peu de chose près, le niveau est équivalent. Sauf qu'il n'y avait de code à déchiffrer dans ses hiéroglyphes, juste la bêtise d'une enfant de quatre ans.

Tiens, quel est ce rappel de symboles en bas à gauche ? Arbre, maison, bonhomme et fleur. Quatre symboles, quatre chiffres. Aussitôt il tire sur la manche de l'espagnol pour interrompre son remue-ménage.

« Pablo j'ai trouvé ! »

Seito compte à toute vitesse les symboles en posant son doigt sur chacun, l'un après l'autre. Cinq arbres, trois maisons, six bonhommes et... sept fleurs !

« Le code c'est 5, 3, 6, 7 ! »

 »Vraiment ? Eh beh on dirait que j’ai parlé trop vite alors... » s'étonne Pablo.

Seito jette un regard outré sur l'espagnol.

« J'trouve que tu doutes beaucoup trop de- »

La musique interrompt sa tentative de plainte, il se fige. Son regard est aussitôt attiré par les bruits de pas qui parcourent le plafond. Sans s'en rendre compte, il se rapproche de Pablo à qui il chuchote :

« Tu crois que si on parle trop fort, il peut nous entendre ? »

Ses yeux ne décollent pas du plafond. Ça y est, le japonais a totalement oublié qu'il se trouve dans un jeu. Il finit par décrocher lentement sur l'espagnol et déclare, toujours en chuchotant :

« Faut qu'on sorte de là rapidement où on va finir en brochette de psychopathe. »

La porte de la cellule entrouverte, il remarque le seau en vrac sur le sol. Trop absorbé par les dessins, il n'a pas entendu que Pablo en est la cause alors il demande :

« Pourquoi le seau est renversé ? C'est un piège ? »

C'est quand même super puissant des menottes pour arrêter quelqu'un, ne peut s'empêcher de penser Seito. Mais il ne tue pas dans l’œuf le courage de son ami et préfère plutôt observer tout autour de lui après avoir été rassuré sur la position du seau.

« Ah OK, tant mieux. »

Voyant que l'espagnol se dirige vers la porte de droite, il prend celle de gauche pour en inspecter la fermeture. C'est qu'il ne voyait pas grand-chose de loin derrière les barreaux. Évidemment – on est jamais tranquille dans cet escape – il se fait surprendre. Les cris d'une fillette lui glacent le sang. Il tourne vivement la tête vers Pablo et l'ouverture de cette porte à l'origine du vacarme.

Rinbo un jour, Rinbo toujours, Seito se précipite dans la pièce et dérape contre Pablo. Difficile d'appréhender les distances dans la panique. Ses doigts se sont noués autour de son biceps, le cœur au bord des lèvres.

« M-me dis pas que y'a vraiment un enfant là-dedans... »

Ce sont les doigts de Pablo sur les siens qui le ramènent sur Terre. Un simple tapotement qui fourmille jusque dans son épaule, Seito relâche sa prise nerveusement.

« Pardon. » souffle-t-il.

Il fait un bien piètre héros à flipper autant. Ses dents aspirent sa lèvre inférieure tandis que son regard navigue précipitamment entre Pablo et le congélateur. Il ne va quand même pas l'ouvrir ? Et s'il y a vraiment quelque chose dedans ?! Et si-

Toutes ses pensées se focalisent sur son flanc. Le geste est tendre, protecteur. Éberlué, il relève des yeux de merlan frit sans s'opposer à la manœuvre. Cependant, il parvient à prononcer :

« Fais attention à toi s'te plaît... »

La tension jusqu'au bout des ongles, Seito observe l'espagnol s'approcher du congélateur. Son corps se prépare à la macabre découverte et... rien. Le congélateur ne moufte pas. Et le japonais laisse échapper un énorme soupir de soulagement.

« C'est des s*lauds  d'nous faire peur comme ça... »

Tout doucement il se détend. Il peut à présent prendre conscience de la pièce qui l'entoure et de tout ce qu'elle contient. Tant de choses à faire et si peu de temps. Seito inspire et se dirige vers la porte à côté du congélateur. Quitte à toutes les faire et être fixé.