[Halloween] Escape game - Alya & Kazane [Terminé]

Alya analysa l'image, mais n'en retient rien, si ce n'est que les quatre étranges symboles qui ornaient la montgolfière. Utilisant sa méthode personnelle pour compartimenter ces indices, la sportive remis l'indication à plus tard, quand elle pourrait faire le lien avec autre chose de valable.

En attendant, elle s'intéressa à ce que faisait Kazane. Si son amie était plutôt têtue et fixée dans ses propres objectifs en se préoccupant uniquement de ce qu'elle faisait, -sa concentration sans faille occultant tout le reste-, la Britannique avait un besoin de contrôle : Qui fait quoi, quand.
De sorte, elle pouvait répartir les rôles ou adopter une approche différente selon la situation immédiate.

L'expression sur le visage de la lycéenne la laissait comprendre que sa tentative de décryptage de l'énigme de l'établi était inexacte.
En se glissant près d'elle, Alya jeta un œil aux lignes irrégulières qui creusaient le bois brut. Pour s'aider à réfléchir, ses doigts effleuraient le bloc entaillé, sa peau ressentant chacune des encoches.

- C'est dommage, on voit bien trois chiffres pourtant. Commenta-t-elle en lui mettant la main sur l'épaule en guise de soutien. Tu es sûre de ne pas t'être trompée dans les outils ? Enfin, ça doit bien servir à quelque chose, alors on verra quoi au moment venu !

Sa stratégie de réconfort se voulait galvanisante. Alya pouvait être sévère, mais elle essayait toujours d'être le plus juste possible, favorisant la rigueur pour atteindre la victoire.
Cela dit, le temps qu'elle comprenne que la Japonaise, les avait tous rangés, la brune se permis d'intervenir.

- Peut-être devrais-tu mettre seulement les bons outils dans les inserts ?

Sa piste de réflexion se renforça par son frottement de menton. Comme toujours, le travail de Kazane était impeccablement soigné, aucun outil n'était placé de travers.
Sa marque d'admiration portée dans un hochement de tête, l'athlète se déporta vers elle quand cette dernière découvrit une lettre dans sa lampe torche.
Avec une impatience manifeste traduite par sa lecture mentale par-dessus l'épaule de sa meilleure amie, la Britannique pris la parole.

- Hmm, je pense qu'il faut prendre en compte que les chiffres. Alya les mémorisa dans sa tête. Trois, cinq et deux. Son cerveau s'activa en regardant autour d'elle, et elle ne mit pas longtemps à faire la corrélation entre le message adjoint d'un autre élément. Le cadenas ! Elle pivota derechef son buste vers sa meilleure amie. Tout à l'heure, quand j'ai fouillé les deux tiroirs, dont l'un qui t'a donné cette pile, l'autre était fermé par un cadenas à trois chiffres. C'est forcément celui-là !

De tout go, elle fonça vers le cadenas du deuxième tiroir, et entra les chiffres : 352.

- Y a pas de quoi ! Ravie d'avoir pu être utile, elle acquiesça pour chasser les quelques doutes subsistants chez sa meilleure amie, et se mit à l'ouvrage.

Leurs sourires mutuels ajoutèrent une dimension de complicité. Leur caractère, autant que leur duo, paraissait improbable. Une volcanique et un tempérament de glace. Une instinctive et une tactique. Pourtant, elles exécutaient les problèmes de la pièce les uns à la suite des autres avec une facilité déconcertante, chacune comblant les manques de l'autre.

- C'est ça, bonne chance !

Le cadenas s'ouvrit et Alya pu alors débloquer le tiroir pour en découvrir un appareil ancien. Faisant mine de le dépoussiérer du dos de la main, son rp fut interrompu par un bruit métallique de plus en plus rapide.
Un roulement sauvage, en pente libre, semblable à des coups de tonnerre, menaçait le silence studieux de la salle.

Sans crier gare, un ballon émergea de la grille d'aération, elle-même activée par l'énigme de l'établi. Sa course folle se termina au sommet du crâne de Kazane dans un boing assourdissant.
De là où elle était, Alya pouvait presque ressentir les vibrations de l'onde de choc, comme si elle avait amorti elle-même la secousse unique.
Dans l'élan, le grincement du plastique couina jusqu'à se faire avaler par l'ombre convoquée sous le bureau.

- Oula ça va ? S'enquit-elle en s'approchant pour examiner la situation. Aussitôt, sa main compressa la tête de Kazane, ses doigts s'agitant légèrement dans ses cheveux pour estomper sa douleur crânienne.

Elle la laissa reprendre ses esprits, jurer si elle voulait -car elle le ferait- prenant alors une distance de sécurité d'une longueur de bras quand elle comprit que la moutarde lui montait au nez.

Ce n'est qu'un peu plus tard, non sans compassion, qu'elle la fit revenir sur terre.

- Regarde ce que j'ai trouvé de mon côté. C'est un magnétophone, mais il ne fonctionne pas. As-tu encore les piles que je t'ai données ? Ça pourrait refonctionner avec ça.

La Britannique récupéra alors les piles demandées, puis ouvrit le compartiment de la machine pour les glisser à l'intérieur.

En refermant le compartiment à piles, Alya retourna le magnétoscope sur la face avant. Après un rire succinct, elle donna un coup de coude amical à sa meilleure amie.

- Non, tout va bien, je ne me suis pas faite victime par un ballon, moi.

Elle activa le bouton "on" pendant que Kazane retournait son bourreau de plastique dans tous les sens, en recherche d'un indice probable.
Un pli de concentration gagna son front. L'enregistrement audio à la voix modifiée comportait du bruit parasite qui empêchait sa pleine compréhension, si bien qu'elle dû relancer la bande audio plusieurs fois.

Un regard entendu avec Kazane lui signifia qu'elle avait aussi pleinement entendu l'intégralité de la séquence.

- Hmm, peut-être que ça a un lien avec l'affiche ? Il parle des quatre enfants et il y avait quatre symboles sur la montgolfière.

Elle était persuadée qu'il y avait quelque chose à décortiquer autour de celle-ci, puisqu'elle était géométriquement parfaite. Quatre symboles, quatre même code couleur, trois personnages qui regardent vers nous, trois qui regardent en haut, trois nuages, trois fleurs...
Alya verbalisa sa découverte avec Kazane en pointant du doigt les détails du poster enfantin. Peut-être qu'elle retrouvait un élément clé auquel elle n'avait pas songé.

- Je vais fouiller le pc, c'est le seul qu'on n'a pas examiné. Peut-être que la bande audio est liée à ça.

Et sur ces entrefaites, elle posa l'objet sur un coin du bureau et toucha à l'ordinateur pour voir ce qui était accessible ou non.

Simplement un nom de famille. En faisant appel à sa vision globale, Alya intégra rapidement que ni la bande audio, ni l'affiche ne pourrait avoir un quelconque lien avec l'ordinateur - à moins qu'elle n'est pas mise le doigt sur un élément précis qui aurait une correspondance avec l'énigme de la session.

Ses pensées en ébullition commandaient ses jambes. Avec nervosité, la brune battait du pied, alors que le reflet de l'échec dans l'écran lui renvoya l'expression de son visage ponctué par un léger saut d'humeur. Bien qu'elle puisse accepter de faire des erreurs et que celles-ci l'aidaient à grandir, l'athlète n'avait que peu de patience pour l'incompétence  - plus par la sienne que par celles des autres.
C'est pourquoi elle était aussi intolérante avec certains membres du cercle sportif. Si elle ne s'autorisait pas la défaite, alors les autres devaient impérativement avoir sa mentalité.

En se retournant, elle scanna la pièce une nouvelle fois de façon plus précise. Sur sa gauche, elle remarqua la boîte aux lettres située près de la grille d'aération ouverte, par-derrière laquelle disparut sa meilleure amie.
À pas pressé, elle examina un potentiel nom d'indiqué, ainsi qu'un autre indice en passant ses mains autour. Après tout, c'est ce qui se rapprochait le plus d'une possibilité d'obtenir un nom de famille.

- Eh Kazane ? Tu vois quelque chose au bout ?

Plongé dans un noir épais, le conduit avait avalé son amie. Proche du tunnel en hauteur, Alya dut élever la voix afin de pouvoir communiquer avec elle à travers.
L'écho simple l'aida à comprendre que le tube de métal ne s'étalait que très peu en longueur. En effet, la sportive pouvait finalement même entrevoir de la lumière y filtrer, toutefois entrecoupée par le corps allongé de la Japonaise. Il semblerait qu'elle ne pût se mettre debout.

Tout en tendant une oreille aussi attentive que curieuse quant à ce que découvrirait Kazane, Alya glissa deux de ses doigts dans la fente de la boîte métallique pour tenter de l'ouvrir.

Alya trépignait. Les quatre leds de la boîte aux lettres devaient être liés à la bande audio. Possiblement. La sportive s'approchait mentalement de la solution, cependant, il existait en elle la certitude qu'il lui manquait encore une pièce importante du puzzle.
Sous l'assaut de ses pensées envenimées par son besoin de performance, elle sentait son sang bouillonner d'impatience. Ses mains cognaient autour de la boîte aux lettres, utilisant le prétexte de son geste pour faire redescendre la pression qui s'accumulait en elle.

Franchement, quelle plaie ! Lâchant l'affaire, elle décida de diriger sa concentration ailleurs.

Tout en contenant sa colère plus un frein qu'un bénéfice, Alya se détourna pour aller examiner la porte près du congélateur. Puisqu'elle y était, elle le regarda lui aussi avec une plus grande attention.
Après tout, la première fois, la sportive avait seulement tenté de l'ouvrir, mais pas d'obtenir d'indices supplémentaires.

Alors qu'elle s'affairait à gagner du temps, la voix de Kazane lui parvient de nouveau. Une affiche ? La même que celle qu'elle avait déjà vue ? Ou une autre qui viendrait la compléter ?

Galvanisée par ce nouvel élément apporté à l'enquête en cours, la Britannique fit volte-face.

- Tu vas pouvoir revenir en arrière ? Questionna-t-elle en remplissant ses poumons pour se faire entendre.

Empressée, Alya attendit que Kazane finisse ce qu'elle avait à faire dans la pièce secrète avant de revenir vers elle. D'un geste fluide, elle ramassa les pans de sa robe noire avant de grimper avec lourdeur sur l'établi. Ses genoux rencontrèrent la dureté du bois ciselé pendant que ses mains prenaient appui sur le mur.
Les pieds de Kazane dépassaient du conduit. De là, elle empoigna les chevilles de sa meilleure amie, ses doigts se renfermant autour de son collant avec une fermeté sécurisante.  

- Prête ? Je vais tirer.

Et sans plus de préparation, Alya la ramena vers elle comme une valise sur un tapis roulant.

- Alors ?

Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle remarqua la vitesse à laquelle le corps de Kazane se rapprochait du sien. C'était pas bon.

- Oula merde ! Son cri de surprise s'annonça avant la chute anticipée.

Sa colonne vertébrale atterrit lourdement sur le sol en béton, son ventre amortissant la dégringolade de son amie. Le choc encaissé lui tira une grimace.
La douleur aiguë lui provoqua une crispation de la mâchoire, au point qu'elle se dégagea avec une rage impétueuse. Ses jambes battaient l'air et ses poings armés donnèrent un coup porté par la frustration sur le revêtement dur.  

- Putain, ça fait un mal de chien ! T'es super lourde !

D'une main, Alya lui poussa les chevilles de ses épaules et se redressa d'une traite. Lui tournant le dos, elle distrayait les larmes coincées dans ses yeux en se précipitant pour récupérer l'affiche errante. Sur ces entrefaites, la Britannique décrocha également sa jumelle et les posa simultanément sur l'établi poussiéreux.  

- Ouais donc... c'est exactement la même affiche à quatre différences près. Alors qu'elles les pointèrent mutuellement du doigt, la brune fit rapidement le tri, chassant l'émotion dans sa voix, à mesure qu'elle verbalisait. Avant de voir le clavier sur la porte, je pensais que ça avait un lien avec le chiffre quatre qu'on revoit souvent. Quatre différences de l'affiche, l'enregistrement audio qui dévoile une espèce de charade à quatre inconnues, ... Cependant, comme on n'a besoin d'aucun chiffre actuellement, ce n'est pas la peine de compter quoi que ce soit. Comme à chaque fois qu'elle avait une solution, ou qu'elle s'en approchait, Alya appréciait la décortiquer pour partager le fruit de sa pensée avec sa meilleure amie. C'était sa manière à elle de participer à une réflexion commune, plus que de prouver ostensiblement son bon esprit de déduction. Mais maintenant, j'en suis sûre, ce sont les symboles qu'il faut suivre.

Bras autour de son estomac malmené, elle mémorisa l'affiche rapportée par Kazane, soulignant un détail.

- Sur la tienne, il y a une étoile en moins. Ça me semble surprenant que ça soit la solution, car si j'avais regardé la porte avant que tu n'ailles dans le conduit, j'aurais directement pu taper les symboles car ils apparaissent tous. Et je ne crois pas que ton escapade dans les conduits soit inutile, sinon l'énigme de l'établi aurait servi à que dalle.

L'angoisse de se tromper motiva sa justification. Néanmoins, Alya termina l'examination pour finir par se diriger vers la porte au clavier numérique. Sans hésitation, elle cliqua sur l'étoile, la spirale, puis la lune.

- Je suis sûre que ce n'est pas ça...

D'ordinaire, quand elle obtenait la réponse à une énigme, cette dernière lui était fluide. Là, elle trouvait le dénouement incomplet.

Une main rapide vient dépoussiérer le sommet de son crâne, dans la même mesure qu'elle replaça sa barrette de costume.  

- 65 kilos de graisse, ouais ! Renchérit-elle en tirant le bout de sa langue derrière ses dents serrées.

Ce genre de plaisanterie, admit dans leur amitié, était le fruit d'une confiance mutuelle. Les deux amies se tiraient vers le haut et s'encourageaient positivement au quotidien, chacune participant au sport de l'autre.
Ce n'était pas une simple blague qui les démotiverait, ni qui ternirait la qualité de leur complicité.

Pour l'heure, le duo s'affaira à résoudre cette énigme après un regard entendu. Le temps défilait. Il leur fallait faire vite.

Alya tourna le problème en boucle dans son encéphale. Au même rythme que ses pensées en ébullition, son corps d'athlète manifestait le besoin de dépenser cette énergie mal canalisée.
D'ordinaire, elle aurait élancé ses jambes sur la piste de course de Kobe pour garantir leur victoire intellectuelle. Mais, coincée dans cet espace exigu, la Britannique ne pouvait qu'effectuer de petits cercles, de plus en plus raides.

Sa longue robe noire soulevait des nuées de poussière à chacun de ses pas, pendant que sa main gantée frottait son menton dans le signe d'une réflexion intense.
Au loin, elle entendait Kazane tenter une autre association basée sur sa première proposition. Sans succès, visiblement.

C'est à l'orée d'une illumination soudaine qu'elle se stoppa net.

- Attend, j'ai peut-être une autre idée !

Plus sûre d'elle-même à présent, elle expliqua sur un ton académique.

- Ton affiche rapportée doit forcément servir à quelque chose par rapport à l'autre. Je ne pense pas que ce soit une combinaison particulière qu'il nous faut. Tant qu'on a les bons symboles, ça marche, la porte doit avoir un système de poinçon. Tu sais, c'est ce mécanisme, qui, tant que le bouton est enfoncé, rends ton code valable. S'éclaircissant la voix, elle poursuivit. On a vu qu'il y a des différences. Je pense qu'il faut les exploiter. Une étoile manquante, une fleur et pour le cerf-volant, ... Je dirais l'avion !

Ainsi, dans l'ordre énoncé à voix haute, elle cliqua sur le pavé tactile avec un regain d'énergie et de confiance. Cependant, derrière ses yeux avides de victoire, ses sourcils froncés défièrent la porte de seulement oser lui indiquer la mauvaise combinaison.

La porte ne s'ouvrit pas malgré son air de défi. La brune sentait son sang bouillonner de toute la pression accumulée. La mâchoire serrée, les poings fermés, Alya lutta pour garder son calme avec un succès mitigé.

- Toujours pas ? Mais bordel !

La sportive se creusa derechef les méninges. Elles n'étaient pas loin, elle le savait. Cette épreuve lui remémora les paroles de son père qui lui avait dit que chaque problème a sa solution, et que chaque solution mérite le temps qu'on lui accorde.
En d'autres termes, il s'était penché à lui apprendre la patience pour les énigmes, lui affirmant que les émotions vives pouvaient parfois être un frein à la clairvoyance - et son parfois, c'était transformé en toujours pour Alya.

L'athlète prit quelques secondes pour faire le vide, ses paupières closes la coupant du monde extérieur. Faiblement, ses lèvres murmuraient le problème, récitaient l'image, et ce qu'elle y voyait en moins.  
Une capuche en plus et on aurait pu la prendre pour une cultiste qui invoque Cthulhu.

- Bordel. Attends. Je suis trop bête. La Britannique pivota des talons pour rejoindre les deux affiches posées sur l'établi. Vraiment, une vraie idiote. Je me suis trompée dans la combinaison en voulant aller vite. Elle se retient de donner un coup-de-poing sur le meuble poussiéreux. Je ne m'en remets pas, mais je vais m'en remettre. Grommela-t-elle, sa masse échevelée de sa récente chute lui donnant l'air d'une folle qui sort d'asile.

De tout go, elle fit volte-face et appuya sur le pavé tactile. Ses doigts rageurs enfoncèrent l'étoile, la fleur, le nœud, et enfin... le nuage.

- Arrête-moi la prochaine fois que je dis de la merde.

Elle ne pouvait tolérer une erreur d'inattention aussi minime. Elle s'était souvenue du cerf-volant, de la différence du nœud. Toutefois, dans la précipitation, elle a choisi l'avion, selon elle, proche du cerf-volant, alors que l'avion existe bel et bien, mais ne possède aucune dissemblance avec son image jumelle.  

Plus qu'une question de temps perdu, elle en voulait à son incompétence.