La tension est redescendue, les deux filles discutent. C’est plus agréable que de se piquer, au final. Pas besoin d’être sur la défensive.
« J’étais à Tamba, c’est pas très loin d’ici, plus en campagne. Kobe c’est… différent.»
Elle hausse les épaules. Après tout, elle s’y fait. Puis, elle a vu tellement d’étranger dans le lycée, Lou, qu’elle a relativisé. C’est la même langue, le même pays, les mêmes coutumes.
Drôle de personne, cette Maya. Qui à la fois se montre désagréable, et à la fois fait preuve d’une étrange fidélité. Elle est prête à se mettre dans la mouise pour Lou, qu’elle vient de rencontrer, en distrayant un surveillant ? Pas vraiment une bonne idée.
« C’est pas une bonne idée, à deux on va être encore plus bruyantes. Tu peux me laisser devant les dortoirs, je vais me débrouiller après. »
Et au pire, elle se fera tirer les oreilles. Ce n’est que la première fois.
« Toi, tu viens de Kobe ? »
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- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
- InvitéInvité
"Ah c’est sur que la ville ça doit être extrêmement différent comparé au calme de la campagne."
C’est un cliché, oui, mais c’est vrai. La campagne, il y a moins de monde, moins de bâtiment. C’est plus personnel, également. Tu ne sais pas si tu aimerais y vivre, mais pour un changement de rythme c’est parfait. S’éloigner un peu de tout. Profiter de la nature.
"Comme tu le sens. C'est quand même ridicule qu'ils vous surveillent autant. Je présume que c'est un des avantages à être plus vieille."
Si elle pense qu’elle peut gérer, qu’elle gère ! Ça t’évite de trop te mouiller dans cette histoire.
"Nan, je viens de Nagoya. En vrai je devrai plus dire que je suis des USA, mais bon."
La moitié de ta vie là-bas, ça n’est pas rien ! C’est un pays tout aussi étrange que le Japon, c’est sur.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Lou hoche la tête. C’est clairement différent. Elle aurait aimé que ce ne soit qu’un cliché des films. Mais il faut bien l’avouer, c’est un choc. Elle n’avait que huit ans quand elle a quitté Paris pour la campagne japonaise. Alors, Paris, elle ne s’en souvient plus vraiment. Contrairement à son frère et sa sœur qui ont bien moins apprécié le calme de la campagne.
« Tu sais, ça sonne cliché… Mais c’est vrai. »
Il y a tout le temps des bruits, il y a tout le temps de l'activité, tout le temps de la lumière. Dans un sens, Lou, elle aime bien. Parce qu’en ville, impossible de s’ennuyer. Mais avalée dans ce flot d’hyperstimulation, des fois, elle a besoin de se reposer.
« Au centre de ville, comme là, on voit pas les étoiles, ça me manque.»
Elle hausse les épaules. C’est un peu enfantin, de parler des étoiles, comme ça. Elle hausse la tête, regarde le ciel. Non, pas d’étoiles. Elle secoue un peu les épaules, pour revenir à la raison, et continue de marcher vers son bâtiment.
« J’aimerais bien, qu’ils surveillent moins, mais je peux pas leur en vouloir, mes parents aimeraient certainement pas que je traîne non plus en dehors de ma chambre trop tard. »
Quand elle sera majeure… Certainement.
« Les USA ? T’es Américaine ?»
Ceci explique les cheveux blonds.
- InvitéInvité
Les clichés ont toujours une part de vérité. C’est triste, mais c’est vrai. Après, ça, ce combat et ça se changent. Ça n’est pas comme si tout un chacun doit suivre lesdits clichés, bien au contraire ! Il faut être qui ont veut. Être une vraie rebelle (oui bon ça ne fonctionne pas entièrement comme ça ma petiote).
"Désolé de suivre les clichés."
Pas de ta faute si tu as raison. Mais bon, pas la peine de trop se fatiguer là-dessus.
"Oui c’est sur qu’ici les étoiles c’est mort, il y a beaucoup trop de lumière. Même les endroits sans trop de lumière dans la ville ça reste limite."
Ça fait partie des désavantages de la ville, il y a bien moins de nature, de manière générale. Quelques parcs, mais il est impossible d’aller ce balader en forêt facilement. Mais c’est la ou c’est très pratique d’avoir le permis moto !
"Heureusment que je ne vais pas te dénoncer alors, imagine si tes parents apprennent ceci."
Les tiens s’en fichent, globlameent. C’est l’avantage. Mais oui tu ne t’entends pas vraiment bien avec ta famille. Sujet complexe.
"Je suis Japonaise avec un parent américain. Mais j’ai passé beaucoup de temps aux USA, donc bon je le suis presque."
La seule raison pour laquelle tu ne l’es pas, c’est parce que le Japon refuse la double nationalité...
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Lou hausse les épaules. Pas besoin de s’excuser, alors qu’elle avait raison. Après tout, c’est pas toujours simple de commencer une conversation avec une inconnue. Surtout quand la rencontre ne s’est pas vraiment débutée sous les meilleures augures. Faut bien parler des choses faciles. Du beau temps. De l’école. De la campagne.
« Tu sais, c’est un peu à cause de mes parents que je suis en retard. »
Présenté de cette manière, ce n’est pas très sympathique pour sa famille. Mais ce n’est pas non plus complètement faux.
« Ils ont un restaurant, pas très loin du campus. C’est super bon ! De la nourriture franco-japonaise. Mais ce soir, ils manquaient d’un serveur, et j’ai volé au secours. »
Du coup, aucun doute, même en cas d’heure de colle, Lou ne se prendra pas de remarques de la part de sa famille. Au contraire, ils s’en voudraient, même. Et ça, la lycéenne aimerait mieux l’éviter.
« Mais ils font de leur mieux, tu sais. Et j’aimerais qu'on ne me chope pas. Sinon ils ne pourront pas me demander d’aide de nouveau. »
Et puis, elle ne peut même pas compter sur son frère, déjà étudiant, qui ne veut pas mettre un pied dans ce restaurant. Il n’y a que Lou, qui est volontaire pour aider la famille.
« T’as vécu combien de temps là bas ? Moi je suis née en France, mais je n’ai pas le droit à la nationalité, je suis partie avant mes 12 ans, et le droit du sol ne fonctionne qu’à partir de cet âge. C’est nul. »
Quoi qu’à quoi lui servirait un passeport français ?
- InvitéInvité
"Ah ? C’est un peu bizarre."
Elle les accuse ou quoi ? À moitié. Au moins elle n’est pas comme toi, elle ne va pas râler dessus toute sa vie et ne va pas en faire un roman non plus. Quoiqu’il ne vaut, mieux ne pas réfléchir à un livre que tu pourrais écrire, ça serait la déprime. Il pourrait être résumé par "petite blonde déteste les hommes".
"Ah la cuisine française c’est toujours sympa. Un vrai bijou, comme on dit. Enfin, quand c’est bien fait, bien évidemment."
Même si le genre est bon, si le talent et les compétences ne suivent pas, alors ça n’est pas bon quand même. Ça n’est pas dur, c’est la vérité, il n’y a pas de débat à avoir à ce sujet.
"Je ne dis pas qu’ils ne font pas de leur mieux. Mais au moins ça te donne une excuse pour ce retard."
Enfin, un semblant d’excuse. Les règles et autres... Ce n’est jamais simple. Les surveillants sont toujours trop durs, c’est bien connu.
"Dix ans, si je ne me trompe pas ? En soit c’est ma seconde maison."
C’est là-bas ou tu as découvert ce que c’est d’être une petite gothique. Et d’autres trucs, également. Cette histoire d’aimer les filles, à tout hasard.
"Je ne sais pas si ça te servirait, avec cette histoire de nationalité japonaise. Pour dire "omelette du fromage" peut être ?"
En référence à ce dessin animé. Oui, tu as un accent nul. Ca s’entend que tu ne sais pas parler français, tant de syllabe bizarre à prononcer ! Tu as plus d’un tour dans ton sac, mais la langue de Molière n’est pas incluse.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Lou réprime un sourire lorsque Maya parle de bijou. En fait, elle est plutôt d’accord. La cuisine, ça représente toute la vie de ses parents. C’est leur passion, leur travail. Alors, oui, c’est un peu prenant. Mais elle en fait fi. Elle préfère les voir heureux, affairés dans leur cuisine, que moribonds. Et puis, c’est un peu sa passion à elle aussi.
« Viens au restaurant, un jour. Si tu dis que tu es venue de ma part, je suis certaine qu’ils te feront un prix. »
L’air mâlin, elle se tourne vers Maya et hausse les sourcils gaiement
« C’est un super endroit pour un date. »
Les deux femmes se rapprochent de plus en plus des dortoirs. La porte du bâtiment est désormais visible. Mais Lou se laisse aller à la discussion, et ne s’y presse pas. De toute manière, foutue pour foutue, elle n’est pas à quelques minutes près.
« T’as un vrai accent d’Américaine quand tu parlais français ! » Et ce n’est pas vraiment un compliment. Mais Lou s’en fiche un peu, elle trouve ça drôle, ce genre de bêtises. Elle même aime jouer de sa difficulté à parler français. « Pourquoi t’es venue au Japon ?»
- InvitéInvité
"Et il est ou ce restaurant ?"
Car elle t’en parle, mais tu ne sais pas comment il s’appelle, ou c’est qui c’est... bon, le qui tu sais maintenant. Ses parents c’est précis, pas vrai ? Tu vois totalement qui ils sont... bref, arrêtes de te moquer mentalement.
"Ah, tu ne lâche toujours pas l’affaire ?"
Tu notes de ne certainement pas aller là-bas avec Nissa. Juste au cas ou. Bien sûr si tu sors avec Nissa ça n’est pas une date, c’est une sortie entre amies ! Enfin... oui ? Tu... nan, pas le moment de penser à ça, ce n’est pas une bonne idée. Tu veux commencer à déprimer ou quoi ?
"Ah bah ça ce set évident."
L’accent, c’est logique. C’est comme ça. Tu n’en fais pas un fromage, pour une fois.
"J’avais envie de revenir, ça me manquait un peu. L’envie de changer d’air aussi."
Et ça fait du bien. Un bon choix ? Peut-être, pas sur.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Qu’elle est bête ! A Kobe, il n’y a pas qu’un seul restaurant français.
« Il est dans le quartier des restaurants, à une dizaine minutes d’ici, un peu à l’écart du centre ville. »
Un petit coin où l’on vient manger. Il n’est pas rare d’y voir des étudiants, mais ils s’arrêtent davantage dans les échoppes qui vendent de l’alcool.
« Ca s’appelle ‘Au Gourmet’, inratable, c’est le seul nom français. »
Enfin, il faut déjà savoir que c’est français. A la remarque de Maya, Lou remonte un peu les yeux au ciel. « Je pensais pas à m’inviter MOI, là bas. » Dommage, alors que la conversation devenait sympathique, il faut que l'aînée soit désagréable, une habitude chez elle. « Mais t’es pas obligée d’y venir, c’est juste un cadre assez romantique, je sais que plusieurs étudiants y amènent leur copine, c’est que ça doit bien marcher. »
Lou, elle aimerait mieux qu’on l’amène dans un restaurant de ramens, ou un izakaya. Quoi qu’elle n’a pas l’âge pour y boire. Elle trouverait ça un peu plus naturel, un peu plus rigolo. Et puis, surtout, la bouffe française, elle connaît, elle a donné. A la limite, l’italien, ça peut être sympa.
« Tu avais vécu au Japon quand tu étais petite ? »
Ca en fait, des allers retours.
- InvitéInvité
Restaurant... dans le quartier des restaurants. Logique jusqu'a la. Évident, même. Ça donne l'endroit, et les détails comme le nom aide. Mais elle oublie un détail.
"Le quoi ?"
Gamme ? Le seul nom français, ça ne t'aide pas beaucoup. Si c'est le seul nom que tu ne comprends pas... quoique non, tu ne comprends pas l'italien ou l'allemand également. Oui c'est assez stupide de dire ça, les mots sont souvent différents, mais si tu n'as pas de chance... Quand a savoir comment écrire ce nom étrange, ça n'est pas la peine de tenter ceci.
"On sait jamais, tu as l'air de faire une fixette bizarre avec ça."
Cette histoire de date, tout ça. Et sa petite copine qui existe même si ça n'a pas l'air d'être le cas.
"Bah écoute, peut être."
Hahaha... non. Mauvaise idée.
"Yes, la moitié de ma vie au Japon, tout de même. Pour ça que je voulais revenir."
Le retour aux sources. Ce vieux cliché.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Lou a tendance à oublier, qu’il n’est pas simple pour les japonais de comprendre les mots français. Surtout que les termes liés à la cuisine sont bien souvent passés dans le langage international. Rissoler, sauter, gastronomie, sont des mots que l’on comprend dans toutes les cuisines du monde.
Mais Maya n’est pas cuisinière.
« Le gourmet. G, O, U, R, M, E, T. C’est un mot français, qui désigne quelqu’un qui aime manger et boire des plats raffinés. Je pense que ça décrit bien ce que mes parents font. C’est de la qualité ! Vraiment. »
Et puis, elle peut venir même seule. Il y a bien quelques clients qui préfèrent la compagnie d’un verre. La solitude, ça ne fait pas de mal. Quoi que Lou, elle n’aime pas manger seule. Un repas, c’est plus agréable accompagné. Surtout dans un restaurant. Surtout un repas avec du vin, et des chandelles.
« Pourquoi tu étais partie ? »
Une question certainement indiscrète, mais Lou s’en fiche pas mal d’être indiscrète. Et au pire, si vraiment c’est gênant, elle pourra accélérer la marche, le bâtiment n’est vraiment plus très loin.
- InvitéInvité
Gour... non. Arrête de tenter de le prononcer. Tu ne vas pas réussir. La langue française est parfois barbare et trop bizarre à prononcer.
"Ah, ça veut dire ça."
Dès qu’il s’agit de bouffe, les Français ont un mot pour ça. À ce qu’il parait, il ne faut jamais critiquer leur fromage.
"Je te crois pour la qualité."
Pas que tu puisses vérifier. Pour l’instant. Pas sûr que tu ailles vérifier un jour. Et si jamais Nissa... ouaip. Non. Ahahaha, comme si ça arrivera. Bonne blague.
"Déménagement familial."
Simple et efficace, comme raison. Quand tu as dix ans, tu ne te poses pas vraiment la question de "est-ce que je suis mes parents ou pas ?". La réponse est habituellement "oui". Après ça dépend des familles, parfois c’est plus complexe que ça.
"Et toi, pourquoi le Japon ?"
Retour à l’envoyeur...
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Heureusement que Maya la croit pour la qualité. Le contraire serait présomptueux. Même si Lou n’est pas complètement objective. Elle a toujours aimé la nourriture de ses parents, même si elle a rarement eu la chance d’y goûter. Quand elle était petite, et qu’ils avaient leur restaurant en France, surtout. Adolescente, ils étaient bien trop occupés à faire de l’argent, et c’était sa grand-mère qui s’occupait d’élever la fratrie.
« Ils font quoi, tes parents, pour déménager aux Etats-Unis ? »
Lou, elle imagine des personnes super importantes. Du consulat, des secrétaires d’états, des gens qui ont du poids et du pouvoir.
« Parce que mes parents étaient en France pour leurs études, et que c’était difficile financièrement. Donc revenir au Japon ça leur permettait d’avoir l’aide de ma grand-mère. »
La lycéenne ne parle pas de la faillite. Elle n'aime pas en parler. D’abord, parce que ça fait une mauvaise publicité pour ses parents, ensuite parce que c’est une vieille plaie qui a marqué durablement tous les membres de sa famille.
- InvitéInvité
"Mes parents ? Juste assez bien placé dans une entreprise, et la branche avait déménagé aux États unis, du coup ils ont suivi."
C’est une entreprise internationale, ce genre de chose arrive. Eh oui, les deux travaillent dans la même boite. Une chose rare, c’est sur. Mais bon, c’est leur problème, pas le tien. Tu t’en fiches un peu de ce qu’ils font maintenant. Chacun ses problèmes, chacun sa vie et tout le monde est content.
"Oui forcément c’est plus simplement."
Mais ça fonctionne uniquement quand les liens familiaux sont forts. De ton côté, tu as plus un "soutien" "familial". Ils veulent simplement que tu finisses tes études. Et toi aussi. Une fois cet accord tacite réglé, la question d’indépendance ne sera plus vraiment à poser.
"Enfin bon, t’es prête pour ta grande mission d’infiltration ?"
Quoi, tu peux passer en mode gameuse pour t’amuser. Au moins vous n’avez pas croisé grand monde, elle s’en sort bien !
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Ah, ils ne sont pas hauts fonctionnaires. Bon, ça reste impressionnant, bien placé dans une entreprise. Lou se demande à quoi ressemble leur maison. Et leur portefeuille. Elle n’a jamais vécu dans l'opulence, et est curieuse de la vie d’une personne aisée.
« Et c’est pas trop difficile de vivre sans eux ? »
La grande peur de Lou, c’est ça. Ses parents, sa famille, sa mamie. Elle tient beaucoup trop à eux, donc partir de l’autre côté de l’océan, ce n’est simplement pas possible ! Alors que son frère ne rêve que de ça, s’échapper du cocon.
Elles arrivent devant le bâtiment. Grosse respiration.
« Pas sûre d’être prête, mais pas le choix. »
Le plus difficile est à venir.
- InvitéInvité
"C’est presque plus difficile de vivre avec eux."
Bon bah ça au moins c’est clair. Ça fait gagner du temps à tout le monde.
"J’attends juste la fin de mes études et le diplôme pour être véritablement indépendante, ça sera bien. Très bien."
Tu as hâte.
"Et je n’aurai pas à me poser la question de faire un coming out envers eux."
Coming out qu’ils "n’accepteraient" pas. Ce qui serait le pire et le plus insultant. Encore une fois, éviter le maximum de problème possible est une bonne chose. C’est mieux pour tout le monde.
"De toute manière je vais devoir te laisser devant la porte, vu le plan. Sinon ça risque de les rendre encore plus suspicieux. Tu me diras si tu te fais avoir, je suppose."
Meh, ça va passer. Il faut y croire, voilà tout.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
« Oh… »
Lou se sent terriblement désolée pour Maya. C’est triste, d’être à ce point en conflit avec sa famille. Même si Lou n’est pas très proche de ses frères et sœurs, elle espère toujours qu’un jour, ça ira mieux. L’indépendance, bien sûr qu’elle y pensera en temps et en heure, mais en attendant, elle a besoin de ses parents plus que de tout au monde.
Quand elle a une bonne nouvelle, c’est sa mère qu’elle contacte en premier.
Quand elle est triste, c’est sa mère qu’elle contacte en premier.
Quand il se passe un événement flippant, c’est sa mère qu’elle contacte en premier.
« J’espère que même s’ils l’aprennent, très très tard, et très très vieux, ils te soutiendront toi et la femme que tu aimeras. »
Lou ne sait pas trop quoi dire de plus. De toute manière, elle non plus n’a pas fait son coming out à sa maman. Même si c’est la personne qu’elle contacte en premier. Elle a trop peur de la décevoir. Est-ce que maman l’acceptera ? Sans aucun doute. Mais est-ce que ce sera avec enthousiasme ? Lou n’en est pas sûre, mais pas sûre du tout.
Au point où elle n’ose même pas lui en parler, quand elles entendent des débats à la radio. Maman, elle ne réagit pas à ça. Elle ne s'énerve pas. Ni pour défendre les droits des gays, ni pour défendre des traditions conservatrices.
Comme si elle s’en foutait.
« Bon ! » Quand faut y aller, faut y aller. « J’y vais ! Je te tiendrais au courant du nombre d’heures de colle. Merci pour la jupe. »
Elle fait un signe de la main pour saluer Maya, avant de trottiner jusqu’aux dortoirs. Puis, elle s’arrête en pleine course, pour revenir sur ses pas.
« En fait, je sais pas comment te tenir au courant. »
- InvitéInvité
"Pas sur qu’ils me soutiendront, mais merci je suppose."
Tu vas garder tes contacts avec tes parents, par respect. Parce qu’ils t’on pas mal aider, mine de rien. C’est un juste retour des choses, tu n’es pas injuste et horrible. Du moins, tu ne penses pas l’être.
"De rien, c’est normal."
Il faut ce soutenir entre filles, LGBT ou non. D’ailleurs peut-être que tu pourras rediscuter de tout ça avec elle. À quand monter un club a ce sujet ? Bon, tu sais que c’est impossible.
"Ah oui, tu veux peut être mon Line."
Rapide a donné. Et si elle fait un semblant de référence à une date, elle va se faire voir.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Est-ce qu’elle était sincère, Maya, lorsqu’elle demandait à Lou des nouvelles ? Rien n’est moins sûr. Mais Lou, elle n’y réfléchit pas trop. Il est tard. Bien trop tard pour penser sous entendu.
« Oui, oui, Line, c’est très bien ! »
Lou fouille dans son sac, pour en sortir son téléphone portable. Quelques notifications, maman qui demande si tout va bien, un virement d’argent pour le service de ce soir, quelques messages d’amis d’internet.
En quelques instants, les deux étudiantes échangent leurs profils. Lou envoie un premier message, avec juste un smiley.
« Bon. Je vais y aller, pour de vrai cette fois ! »
Plus motivée que jamais, Lou file jusqu’au bâtiment, dans lequel elle s’engouffre, prête à faire appel à son espionne intérieure.
#terminé