Vingt-deux heures ?!
Mais quel couvre feu stupide. Lou n’est scolarisée à Kobe High School que depuis deux mois et la voilà déjà comme une idiote, devant les portes de son école, à ne pas pouvoir rentrer dans sa chambre. Alors, oui, elle pourrait tout simplement faire demi-tour, retourner au restaurant de ses parents où elle vient de terminer son service et y dormir pour la nuit, mais elle n’a pas envie de les inquiéter.
C’est que ce soir, le service était exceptionnel. Ses parents étaient très désolés, lorsqu’ils l’ont appelé en fin d’après-midi, pour lui demander un coup de main. La faute à pas de chance, et au froid qui arrive, leur serveur est pris d’une énorme grippe. Autant, demain, elle peut partir pour le week-end, autant, aujourd’hui, elle doit bien rentrer aux dortoirs pour être à l’heure à son premier cours de la journée.
Alors, pas question de rentrer. Ses parents s’en voudraient, ne feraient plus appel pour les urgences, seraient débordés, abimeraient leur santé ! Non, non, non. Pas question. Lou a les reins solides. Et la détente facile. Elle va bien trouver un moyen d’entrer en douce.
Possibilité numéro une : la porte d’entrée. Faire comme si elle était une étudiante en fac, et profiter de leur couvre feu tardif. Réalité : Lou fait à peine ses seize ans, elle ne tromperait personne, sûrement pas la surveillante flippante, la brune, aux cheveux courts. Elle sait pas pourquoi, mais elle a aucune envie de se frotter à elle, et ce soir elle est de service.
Possibilité numéro deux : un petit trou dans le grillage pas loin. Lou l’a repéré il y a quelques jours, en se baladant. Réalité : trop petit, Lou est pas énorme mais pas une crevette non plus. Elle a intérêt à sacrément rentrer le bidou. Même comme ça, ça ne marche pas !
Possibilité numéro trois : sauter au-dessus des barrières, à un endroit où c’est un peu cassé. C’est possible. C’est clairement le mieux ! Alors, Lou prend de l’élan, court, court, court ! Et saute. Elle grimpe, mais sa jupe reste coincée dans l’une des mailles, alors, impossible de sauter sans l’arracher. Autant, elle ne tient pas vraiment à ses affaires, autant elle aimerait éviter de rentrer en culotte, pas sûr que ses colocataires soient ravis !
Et don du ciel, une blonde qu’elle voit pas si loin. Elle essaie de lui faire des signes des bras, mais la blonde, EVIDEMMENT, ne se rapproche pas. Eh bah super ! Alors, elle se met à chuchoter :
« Et toi ! Oui, toi ! Viens s’teuplait ! »
Elle tutoie, directement. De toute manière, la situation est trop étrange pour s’ennuyer avec la politesse, elle est quand même coincée comme une idiote dans le grillage.
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- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
- InvitéInvité
Ah, on t’appelle. C’est rare qu’une fille soit plus petite que toi, même sans tes semelles compensées.
"Oui ?"
Ah, tu remarques vite le problème. Pas cool, la jupe coince. Et dommage.
"Tu as tenté la grimpette ?"
Ça te rappelle quelqu’un. Une certaine blonde. Oh, wait.
"Y’a plus qu’a arraché."
C’est une blague, bien évidemment.
"Je rigole, laisse-moi faire."
Toi aussi tu es passée par la. Par contre ne coince pas ta robe !
- la tenue:
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Oh yes ! La blonde se rapproche. Plutôt sympa, celle-là. Elle aurait tout intérêt à filer droit, à l’ignorer, et à la laisser pendue comme une idiote sur son grillage. En plus, ça aurait fait une belle anecdote : “Les premières années essayent de faire le mur, mais n’y arrivent même pas”.
Elle se rapproche ET elle l’aide !
« Oui, je suis arrivée juste un peu trop tard ! J’ai la haine. Genre il est 22h15, ça vaaa. Mais c’est l’autre surveillante là, la brune, elle me fait peeeeur. »
C’est ses yeux, son regard noir, c’est sûr elle fait des trucs pas nets quand tous les étudiants sont dans les dortoirs ! Genre, elle traîne avec des yakuzas et elle coupe des doigts, c’est évident.
Non mais elle s’est prise pour qui elle ? Pas question qu’elle arrache la jupe ! C’est que Lou y tient. Elle ne possède pas tant de fringues que ça, donc une jupe en moins et elle est foutue pour la semaine. Elle a bien quelques survets qui pourraient faire l’affaire, mais ils auraient surtout besoin d’un bon coup de lessive. Cette jupe, c’est ce qui lui reste avant de rentrer ce week-end. Maman est cool, elle lave son linge. Y’a bien les lavomatiques aux dortoirs, mais Lou elle préfère quand ça a l’odeur de la lessive familiale. Heureusement que la blonde rigole, sinon, Lou aurait demandé une jupe pour compensation.Quoi qu’avec tous ces jupons, ça doit pas être pratique pour sauter…
« Vas-y, je te laisse faire, je crois que c’est au niveau de la boucle pour la ceinture là, j’arrive pas à l’atteindre et j’ai peur de tout péter en bougeant. »
Lou lève les deux bras, et laisse Maya s’occuper. C’est intime comme position, mais après tout, elles sont entre filles.
- InvitéInvité
"Oui ils ne sont pas vraiment sympas sur les horaires."
Et c’est fatigant. Quelques minutes, avec les transports, ça arrive. Bon, c’est rare qu’ils soient en retard, tu vis au Japon, il ne faut pas oublier.
"La brune ?"
Il y en a qu’une seule, non ?
"Oh, celle-là ? Elle est cool en vrai."
Elle t’a laissé passer à un moment. Mais tu étais à la bourre à cause d’une agression, pas du tout par ta faute. La base, pas vraie ?
"Bon c’est sur qu’elle sait éclater quelques mecs si besoin."
Ce qui était encore plus cool. Enfin bon, il faut se concentrer sur la jupe. Ouaip, il va falloir l’enlever.
"Je m’en occupe."
Ça te demande quelques acrobaties.
"Heureusment que personne ne passe par la, sinon on va nous prendre pour des personnes bizarres."
Non. Ne mentionne pas une autre personne. BIEN.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Cool ?! Lou a bien du mal à le croire. Si elle, elle est cool, alors elle aurait certainement dû se passer du saute-grillage. A côté, les autres surveillants ont l’air de gros nounours. Du genre à te pousser par l’épaule : “hop hop hop, circulez, on a rien vu”. En fait, oui, Lou aurait certainement dû chouiner un peu. La prochaine fois, elle pensera au mot des parents. Ça marche toujours, le mot des parents.
« Quelques mecs ? C’est quand même pas mal spécifique, hein. »
Pourquoi que les mecs ? Lou hausse les épaules. Autant, dans une toute autre situation, elle pourrait le comprendre. Harcèlement de rue, tout ça, elle connaît. Mais bon, en tant que surveillante, il n’y a pas de raison de privilégier les femmes aux hommes. Sauf si elle a ses petites chouchoutes. Et même si Lou ne trouve pas ça très juste, au fond, elle prend l’information : faut savoir profiter des petits points faibles du personnel scolaire.
« Merci. »
Lou lève bien haut les bras, et se courbe un peu pour laisser un accès le plus large possible à la blonde. Heureusement, un petit lampadaire éclaire le petit coin. Pas très discret, mais certainement plus pratique pour dénouer la pauvre jupe accrochée.
« Bizarres ? »
Pourquoi ?
« Ah… Bizarre. »
Et bien la soirée commence bien. La voilà tombée sur une homophobe. Pas super sympa, comme qualificatif “bizarre”, pour les LGBTQI+. Autant dire que pour une fille de son âge, et de son look, Lou avait espéré mieux. Elle ne s’attendait certainement pas tomber sur la femme de sa vie en faisant le mur, mais c’est le genre de remarque qui l’énerve. Heureusement que le vêtement de la lycéenne est entre les mains de Maya, sinon Lou aurait pu s’énerver. A la place, elle se contente d’une grimace mécontente.
- InvitéInvité
Ça n’est pas un mensonge. Tu l’as vu repousser des mecs, et puis c’est tout. Il faut également préciser que tu as rarement des problèmes avec les filles, donc ça joue "un peu" dans l’équation. Un peu beaucoup, même.
"Bah, de rien, c’n’est normal."
Il faut s’aider entre filles ! Oui un mec tu l’auras laissé coincé ici et tu te seras moqué de lui sans aucun respect. Bien fait pour lui !
"Bah oui, tu comprends, deux filles bien trop proches c’est bizarre. Faut pas que ca ce passe oulalah non pas bien."
Tu prends un ton pour bien faire sentir le sarcasme. Mais bon, si on te lance sur le sujet, ça va partir en grand débat, et ça n’est pas vraiment le moment.
"Voilà, tu es décoincée."
Et sans trop de dégâts. C’est le plus important.
"Bon, si tu restes avec moi, ça devrait passer. Enfin, jusqu’a qu’on atteigne ton bâtiment."
Les lycéens et étudiants étant séparés... Il faut improviser.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Tabasser. Rien que ça. RIEN. QUE. CA. Décidément, Lou revient sur ses pas. Définitivement, Akira est effrayante. Que ce soit des filles… Ou des hommes ! On ne tabasse pas les gens. A la limite, une petite rouste. Mais “tabasser”. C’est bien des manières pour une surveillante.
Note pour plus tard : éviter d’arriver après 22h.
« T’abuses quand même un peu. »
Difficile de comprendre si Maya est sarcastique ou sérieuse. Mais dans le doute, Lou choisit la bagarre. Pas question de rester de marbre maintenant que la jupe est saine et sauve. Elle peut sauter à la gorge de Maya, et pas pour l’embrasser.
« J’espère que t’es pas sérieuse quand tu dis ça. Chacun a le droit d’aimer qui il veut. »
Et finalement, elle se reprend.
« Nan mais “droit”, qu’est-ce que je dis encore ? N’importe quoi moi. Ce n'est même pas un droit. Ce n'est même pas une envie, une décision, quoique ce soit. On est nés comme ça, on choisit pas. Si je pouvais choisir, bah je me pavanerais au bras d’un bon bonhomme. Maman serait plus contente ! Bah non. Super. »
Bon, Lou abuse. D’une part, elle n’est pas lesbienne, et pourrait s’enticher d’un jeune homme, mais surtout maman n’en sait absolument rien. Qui sait, elle serait peut être agréablement surprise ?
Ouais.
Non.
Elle ferait comme la plupart des mamans, elle lâcherait une petite larme.
- InvitéInvité
"Je n’y peux rien si c’est la triste vue de la société."
Ça n’est pas toi qui fais ces règles stupides que tu détestes énormément. C’est horrible, mais ça ne veut pas dire qu’il faut rester les bras croisés, bien au contraire !
"Nan, mais bien sûr que je ne suis pas sérieuse. Tu aimes qui tu veux et tu fais ce que tu veux."
Bien sûr pas le droit d’aimer le doyen, ou Nissa. Surtout Nissa. Non, attends, ça ne fonctionne pas comme ça... Ou les garçons. Pourquoi aimer les garçons ? Ah si, ça te laisse plus de filles, non ? Bref, la n’est pas la question, c’est bien complexe tout ceci !
"J’ai envie de dire qu’il ne faut pas prioriser les parents."
Mais tu ne t’entends pas super bien avec tes parents, contrairement à d’autres... Ça a causé quelques débats agités, pas vrai ?
"C’est fatiguant cette idée qu’on doit forcément aimer une personne de l’autre sexe."
Oui, tu grognes. Oui, tu n’aimes pas ça. Et la planète entière le sait.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
« La société, elle a bon dos. »
C’est facile de rejeter la faute sur la société. Quand on commence une discussion par “deux filles ensemble, c’est bizarre” il faut bien l'assumer. Lou est énervée, et ne veut plus rien entendre. Peu importe, que Maya le pense ou ne le pense pas, Lou veut lui faire entendre que l’homosexualité, ce n’est rien de mal.
Elle attrape l’élastique de son poignet et noue ses cheveux. Comme avant un match de boxe, elle se prépare.
« Je priorise qui je veux, tu sais. »
Maman, papa, mamie, peu importe. Ce n’est pas son problème. Parce que si sa sexualité n’est pas l’affaire des autres, elle a besoin du soutien de sa famille. Lou ne supporterait certainement pas la déception de ses parents. La réalisation qu’ils n’auront peut-être jamais de petits enfants. Lou aimerait qu’ils soient heureux, fiers, sans aucune concession.
« C’est quand même chelou c’que tu dis hein. C’est pas fatigant, c’est juste une violence sociétale. »
Lou n’est pas fatiguée. Elle a la haine.
- InvitéInvité
Tu soupires.
"Et bien sûr la société n’a jamais tord, il faut suivre ses règles, blablabla, sinon c’est mal vu, blablabla. Des cons ceux qui disent ça."
Au moins c’est clair et net. Tu en as marre de tout ceci. Faire bouger les choses prend beaucoup trop de temps.
"Oh, je ne vais pas dire le contraire, fait ce que tu veux, comme je disais."
De toute manière tu ne peux pas vraiment dire ce que les autres doivent faire, Vilaine rebelle !
"De quoi une violence sociétale ? Je suis directement concernée par ceci."
Ouaip... et t’en subis les conséquences, pour une fois. Ce qui est extrêmement embêtant. Tu n’embêtes personne, qu’on te laisse tranquille !
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Et alors qu’elle était prête à sauter à la gorge de Maya. Verbalement parlant ! Lou s’arrête instantanément. Ses mains, qui s’étaient préalablement posées sur sa taille pour lui donner une position de force, tombent. Si elle s’en était doutée.
Va savoir pourquoi, Lou a tendance à partir du principe que tout le monde est hétéro. Surtout dans une université japonaise, où se côtoient les couches supérieures de la société. Ceux dont les parents, conservateurs, préfèrent imaginer leurs enfants dans des familles bien classiques, que dans des situations plus originales.
« T’es gay ? »
La lycéenne, surprise, n’arrive même pas à canaliser ses mots. La question, directe, glisse de ses lèvres sans qu’elle puisse vraiment l’arrêter. Normalement, c’est pas une question qu’on pose. Mais là, elle a besoin de savoir.
- InvitéInvité
Bon, la preuve qu'être directe c'est bien plus simple. Pas de sous-entendu (qu'elle ne comprend pas), pas de blague (qu'elle ne comprend pas), pas de critique de la société (QU'ELLE NE COMPREND PAS). Juste une discussion claire et nette. Directement au cœur du sujet, paf.
"Ouaip."
Trop tard pour le cacher maintenant.
"Et tu vas faire quoi maintenant ? Oulalaha c'n’est pas bien ? Tu vas dire qu'il ne faut pas, tout ça ?"
Pour ce que ça changera. Les LGBT, au bucher ! Au moins, ça rime. Le pire c'est qu'ils seraient vraiment capables de faire ceci... Aimer une personne est un crime. Est-ce que c'est vraiment classe de dire que tu es une criminelle dans de multiples pays ? Ouaip... non. Et oui, elle t'a énervée avec tout ça.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Ah. Bah oui. Voilà une Lou bien stupide. Alors, oui, peut-être que son service au restaurant était compliqué. Peut être que le vieux client lui a tenu la jambe. Peut être qu’il l’a reluquer un peu trop fort. Alors, oui, peut-être que Lou avait envie. NON. Besoin de se battre un petit coup.
« J-je.. Tu. Je.. suis désolée ? »
Lou attrape son élastique du bout des doigts, et tire sur sa queue de cheval pour détacher ses cheveux. Plus besoin de la superbe coiffure de guerre.
« Non, non, je vais pas dire ça. Mais… »
…Est-ce que Lou a vraiment envie de rentrer dans le sujet ? Peut-être plus gentiment, oui.
« Moi aussi il s’avère que j’aime plutôt bien les filles. Et j’ai vraiment cru que… bah… »
C’est que c’était une phrase d’approche assez violente.
« “Personnes bizarres”, ça m’a un peu fait tiqué. Tu te doutes que c’est pas la première fois que je l’entends, et ça me fait pas plaisir… »
- InvitéInvité
"Pas grave, y’a pas d’offense, je présume."
Tu as la flemme de te battre la maintenant tout de suite. Franchement ce n’est pas le pire que tu aies vu ou entendu. Ce qui est triste. Trop triste. Déprimant même. Elle a bon dos, la société, pour la citer.
"Pas grave je te dis."
Elle n’a pas non plus besoin de détacher ses cheveux. Ce genre de symbole te dépasse un peu. Un peu beaucoup en fait. Chacune sa technique.
"Toi aussi ?"
Ça te fait sourire.
"Ouaip je sais, c’était pas forcément la meilleure chose à dire. Mais c’est tristement moins risqué."
Gros soupir. Mais tu auras pu aussi fermer ta gueule. C’est plus simple et c’est gratuit.
"Et bien bienvenue au Japon, un pays superbement tolérant à ce sujet la. Tant que tu n’en parles pas, bien évidemment."
Nouveau soupir.
"Après c’est plus ouvert dans le campus, on a de la chance."
Ça, ce n’est pas ironique. Ce qui est BIEN.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Pas d’offence ? Voilà bien sa chance. A la place de Maya, Lou se serait énervée, aurait fait respecter ses droits et sa personne. Mais voilà qu’elle se trouve devant plus calme, et plus mesurée qu’elle. Il faut de tout pour faire un monde, mais certainement plus de personnes comme Maya.
« Oh tu sais, bienvenue, bienvenue, ça fait depuis que j’suis gamine que je vis au Japon. Et c’est pas sept ans en France qui m’ont appris à être plus ouverte. »
Ni plus lesbienne. C’est juste tombé, comme ça, sans vraiment que Lou s’y attende. D’ailleurs, gay, elle ne l’est pas vraiment. Enfin, elle n’en est pas vraiment sûre. Elle préfère penser qu’elle est bi, c’est plus simple, et puis, ça lui arrive quand même de zieuter deux trois garçons. Surtout ceux, sur le campus, en maillot de sport. Ils sont pas trop moches ceux là
« Vraiment ? T’as eu l’occasion d’en discuter ou de te montrer avec une fille ? »
Lou, elle a jamais osé. D’ailleurs, ses amourettes sont uniquement virtuelles. Elle flirte avec ses amantes à coup de réseaux sociaux pour ne pas avoir à supporter le regard des autres. Mais si Maya a réussi à s’afficher avec une fille sur le campus, peut être qu’elle pourrait y arriver, elle aussi !
- InvitéInvité
"Oh pardon, comme il y a pas mal d’étrangers je dis souvent ça."
Question d’habitude. Ca n’est as vraiment une mauvaise chose, et tu es toi même plus américaine que japonaise. Et donc elle est "française". C’est sympa la France, à ce qu’il parait. Tu n’y es jamais allé.
"Ah ma connaissance il n’y a pas vraiment de pays véritablement ouvert sur la question."
Mais certains sont définitivement plus fermés que d’autres.
"D’en discuter avec certains oui. Mais pour se montrer avec une fille, il faut avoir une copine."
Techniquement Yuna était une petite amie ? Ou plus une amie avec bénéfice. Mais elle est extérieure au campus, donc tu n’allas pas la ramener ici.
"Et de toute manière montrer trop d’affection en public ne se fait pas au japon."
C’est culturel, c’est tout. C’est comme ça difficile de dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose.
"Mais comme je disais, dans le campus ça ira."
Quelques mauvais regards risquent d’encore exister.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Ah ouais ? Pas mal d’étranger ? C’est donc ça, le sentiment bizarre que Lou avait eu une fois sur le campus. Loin de sa petite campagne, elle y a croisé de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Pas habituel, pour elle, qui a eu l’habitude d’être un peu toisée pour son prénom à consonance française. Rien de grave, surtout des moqueries sympathiques auxquelles elle a toujours su répondre avec humour. Surtout que Lou, heureusement, elle ne ressemble pas à une métisse.
« Tu as certainement raison, ça fait longtemps que j’ai pas quitté le Japon, moi. Cela dit, au moins, ici on se fait pas emprisonner parce qu’on est gay. »
Voire pire ! Y’a pas longtemps, alors que Lou fouillait sur internet, elle a trouvé une carte horrible : tous les lieux dans lesquels on est encore tué pour être homosexuel. Elle a trouvé ça effrayant. Alors, oui, ici c’est pas très bien vu, mais elle n’a pas à mentir non plus.
« Si t’as jamais eu l’occasion de... »
Ouch, Lou, elle se rend tout de suite compte de sa connerie. Pas très sympa d’appuyer là où ça fait mal, si Maya lui dit qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’avoir une meuf sur le campus, c’est peut être pas la peine d’enfoncer le couteau dans la plaie. Cela dit, Lou non plus n’a pas de meuf, mais elle n’en est pas si triste.
Elle s'éclaircit un peu la voix.
« Si tu ne l’as jamais vécu, toi, est-ce que tu as déjà vu des couples homosexuels se balader ? Parce que c’est quand même différent d’avoir l’impression que ça ira et… »
Elle ne finit pas sa phrase. Elle pense “de ne pas se faire frapper parce qu’on tient une main”.
« Dis, finalement je veux bien. Tu sais ta proposition de tout à l’heure, que tu m’accompagnes. Pas que j’ai peur, mais avec toi, je peux peut-être un peu plus me faire passer pour une étudiante. Je pense qu’ils te connaissent, moi j’suis là depuis pas longtemps, je pense qu’ils vont pas encore me reconnaître si on est ensemble. »
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- InvitéInvité
"Au moins oui, c’est une façon de voir les choses ; c’est tellement mieux de se faire détester par toute la société et ta famille."
C’est sur, c’est "mieux", mais ce n’est pas "bien". Ce qui est un véritable problème, on ne va pas ce mentir. Parfois il faut prendre la victoire ou tu peux, mais...
"L’occasion de ?"
Elle va sur un terrain glissant, et tu lui fais entendre. C’est ta vie, pas la sienne, et elle n’a rien à dire à ce sujet la. C’est déjà assez compliqué pour toi. Après oui, tu as eu déjà l’occasion de... pratiquer une partie de la chose.
"Vu ? Je ne crois pas. Peut-être sur le campus. Mais en dehors, mauvaise idée."
Mais encore une fois, montrer de l’affection dans la rue, ça ne se fait pas. C’est culturel, c’est tout. Stupide ? Peut-être.
"Ouaip ça devrait passer. Le problème, ça va être pour que tu rejoins ta chambre."
Mais elle se débrouillera. Au moins elle fait presque ta taille, ça ne devrait pas étonner trop de monde que tu sois avec une petite personne...
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Dans le campus, mais pas dehors. Mouais. Dans ce cas là, pourquoi dans le campus ? Lou n’est pas certaine de vouloir tenter la théorie de Maya. Elle ne veut pas être la première à se brûler les ailes. Déjà qu’elle tombe amoureuse. Ce n’est encore jamais arrivé. Y’a bien les filles sur Insta, mais c’est pas pareil. Elles vivent de l’autre côté du globe, ça ne donnera rien du tout.
Mais même le jour où Lou aura la chance d’avoir une petite-copine, une vraie, une qu’on peut toucher, avec les mains, bah elle est pas certaine de vouloir le faire au campus. Que Maya le fasse la première ! Lou lui laisse la priorité.
« Eeeeeer… Tu as le don pour rassurer les gens toi. »
Bien sûr qu’il y a le souci de la chambre. Tout est un souci maintenant qu’elle est arrivée en retard. Tant qu’elle ne se trouve pas sous la couette, elle est en danger. En plus, c’est sans compter ses colocataires. Lou espère que les deux loustics ne sont pas des balances. Pas question de devoir se justifier sur ses escapades nocturnes.
« Au pire je risque quoi, de toute façon ? »
C’est pas après UN tout petit retard de rien du tout qu’on se tape l’exclusion, quand même.
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- InvitéInvité
"Tu préfères que je te mente et que je te dise que c’est bon, tout est tranquille, puis tu te fais choper et t’es punie après ?"
Si elle a de la répartit, tu en as plus. Tu n’es pas réputée pour laisser le dernier mot, surtout quand tu sais que tu as raison. Problème : tu as toujours raison. Oupsi... Même sur des sujets que tu ne connais pas. Ce qui n’est pas super, c’est sur.
"D’être fichée comme une chieuse, pour commencer."
Non, ce n’est pas du tout du vécu. Jamais. C’est du "on t’a dit", voilà tout. Un simple hasard.
"Et puis ce sont des heures de colles, au début. Après ça peut être pire."
Le mieux c’est parfois de ne pas rentrer. Ca n’est pas comme s’ils font l’appel ou quelque chose comme ça, tu peux "tricher" de cette manière.
"Ou alors squatte la chambre d’un étudiant."
Ouaip... non. Ça causerait d’autres problèmes en vérité... Donc oui, bon, a éviter, pas vrai ? De quoi ? Nissa ? C'est pas pareil du tout, d'abord !
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Mais c’est qu’elle s’énerve, la blondasse. Les deux ne sont pas parties du bon pied, et ni l’une, ni l’autre, n’essaie de désamorcer la situation. Chaque mot qui sort des lèvres de Maya a le don de hérisser les poils de Lou. Elle ne peut pas se montrer un peu plus sympa ? Et dire qu’elle avait l’air chouette de loin. “Don’t judge a book by its cover” que l’on dit. Une maxime à garder en tête.
Elle n'aurait pas pu tomber sur une jolie gentille fille ? Comme dans les films d’amour. Une fille qui aurait rougi en décoinçant la jupe du grillage. Une fille qui lui aurait dit combien elle est belle, dans la lumière du lampadaire. Un peu impressionnée par son courage et ses facultés de saut en hauteur.
Mais non, elle tombe sur Elle.
Elle qui est sous entend qu’elle est une chieuse. On aura tout vu. Lou était prête à bondir et à râler. “C’est toi la chieuse !” Mais elle se retient. C’est ridicule, cette situation. Lou devrait demander à Maya de partir, et de la laisser toute seule. Ce serait peut être plus simple. Elle irait s’excuser auprès de la surveillante, lui dire qu’elle est en retard, se taper cette foutue heure de colle. De toute façon, elle ne compte pas refaire le mur. La prochaine fois, elle restera chez ses parents la nuit.
Mais Elle lui propose tout autre chose.
« Pardon ? » Un haussement de sourcil, et un sourire mâlin. « Tu connais pas mon nom, et tu me proposes un rencard dans ta chambre ? Audacieuse. »
Lou sait bien que Maya ne lui propose pas vraiment un date, mais l’occasion est trop bonne pour ne pas la vanner.
- InvitéInvité
Tu es franche, peut-être trop franche, mais elle ne semble pas aimer ça. Ça t’apprendra à prévenir les autres. Tu aides les nouvelles à ne pas se faire éclater et accuser n’importe comment, mais non, elle préfère froncer les sourcils, en mode "oui alors nan, mais oh tu dis quoi". Pour une fois, la pure vérité. mais si elle ne veut pas comprendre ça... Bah tant pis pour elle si elle se mange des heures des colles. Eh oui, tu parles en connaissances de causes, vu t’as écopé d’heure de colle pour cette même raison. Par contre, la suite... bon, tu auras dû t’y attendre.
"Je note de plus jamais proposer l’asile politique à une inconnue alors."
Pourquoi être sympa, encore une fois ? Décidément, elle prend les pires décisions possible.
"Déjà, je ne propose pas des rencards comme ça. D’autre part, t’es si intéressée que ça ? Il faut que tu te calmes."
Toi aussi tu peux jouer l’uno reverse card. Tu es même très forte à ce jeu.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Mais qu’on la sorte tout de suite de cette galère ! Lou n’a pas demandé l’asile politique non plus. Maya commence à lui courir sur le haricot. Elle vient même à s’en vouloir de l’avoir appelée, tout à l’heure. Finalement, elle aurait dû déchirer sa jupe. On est mieux seule que mal accompagnée. Puis, une jupe, ça se rachète. Il fait noir, et c’est pas un petit bout de culotte qui l’aurait mis en portafaux.
Mais le ton de Maya, absolument provocateur, a le don d’énerver Lou. Pas question de lâcher le morceau, et de lui dire “bonne soirée”, si on a décidé d’être chiantes, autant jouer à la pire.
« Evidemment. Tu t’es vue ? Une fille comme toi, j’en rêve tous les jours. »
C’est moyen, ça, Lou. On n’attaque pas sur le physique. Surtout qu’à vrai dire, Lou trouve Maya loin d’être moche. Plutôt le contraire, même. Elle a un style assumé.
« Pour toi, j’trompe ma meuf, à tout moment. »
Et elle s’enfonce, s’enfonce, s’enfonce. Ma meuf ? Quelle meuf ? Alors, elle peut bien tisser une toile de mensonge avec le prénom de Louise, son flirt français, mais il ne faudrait que quelques secondes pour que Maya se rende compte de la mascarade. Une petite-amie de l’autre côté du Pacifique, y’a pas de quoi être jalouse.
- InvitéInvité
« Mais de rien, je fais toujours attention à ceci. »
Tu as très bien compris qu’elle est moqueuse, et tu restes relativement sérieuse exprès. C’est bien plus amusant si elle se fatigue pour rien. Après tout, ça n’est pas parce qu’elle se moque que tu ne peux pas lui retourner la faveur. Bravo.
« Oh bah écoute, fait ce que tu veux. Si c’est vraiment le cas, je plains cette pauvre fille. »
Tu doutes qu’elle pense véritablement ce qu’elle dit, mais bon, est-ce que c’est vraiment ton problème ? Elle est juste ridicule. Tu auras dû l’enregistrer, ceci aurait pu être très amusant.
« C’est quoi la suite ? Dire que tu vas t’amuser avec toutes les filles que tu croises ? Sympa comme image, vraiment. »
Si elle raconte tout ça à chaque fois qu’elle révèle son orientation sexuelle... oh non, tu ne préfères pas imaginer ça.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Du haut de ses seize ans, Lou n’est pas encore tout à fait mature. Elle n’a pas le recul nécessaire pour prendre ses distances, et arrêter la discussion ici. Elle a envie de jouer, et de ne pas perdre au jeu. Elle sait, que c’est un jeu. Du moins, pour elle, c’est très clair. Il n’y a pas une once de vérité dans ses mots. Mais elle continue.
« Toutes les filles ? Bien sûr que non. Toutes ne me font pas cet effet, il n’y a que toi. »
Il y a tout le monde sauf elle, oui. Alors, oui, les petites blondes, c’est plutôt le style de Lou. Mais pas les majeures. Elle est pas stupide, Lou. Elle sait que traîner avec des adultes, c’est sympa, mais que de coucher avec, beaucoup moins. Et même si Maya n’a pas l’air d’être une adulte (quel adulte réagit comme ça ?), elle en a l’âge.
Elle est bien étudiante.
- InvitéInvité
Bon, au bon d’un moment il faut aller chercher une pelle, pour qu’elle se fasse moins mal en creusant. Parce que la, elle est VRAIMENT ridicule. Toi aussi, mais la n’est pas la question, on est en train de critiquer l’autre quoi.
"Merci pour le compliment, je présume."
Elle te fatigue. Vraiment. C’est rare que ce genre de chose arrive.
"Donc, tu finis ta déclaration d’amour et on bouge ? Ou alors je peux te laisser te débrouiller, mais comme je disais..."
Bon courage a elle. Elle est nouvelle, elle ne connaît pas les techniques. Elle ne pourra se plaindre qu’a-t-elle même s’il lui arrive un truc.
"Parce que tout ce que tu fais, c’est perdre du temps et empirer ta situation. Mais c’est amusant, je présume."
Non ? Oui ? Tu ne sais plus. Si elle peut se barrer, c’est bien.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
A quoi ça sert de continuer ? En fait, Lou en a assez aussi. Il fait froid, elle a cours demain matin, et elle a bien envie de retrouver son lit. C’est que Mori lui manque presque. Elle aimerait mieux l’entendre bouger dans ses draps, ou grommeler dans son sommeil, que de continuer à écouter Maya.
Comment peut-on être adulte et aussi désagréable ?
« On bouge. »
Parce que tout ce que Maya fait, c’est perdre du temps et empirer la situation. Un pauvre jeu dont elle finira par être gagnante, quoi qu’il arrive. Parce que Maya, contrairement à Lou, elle a le droit de se trouver dans le parc en ce moment. Donc au pire du pire, elle ne fait qu’attendre l’heure fatidique où elle rentrera, laissant la pauvre lycéenne comme une conne dans le froid.
Et Lou, elle n'a pas envie de dormir dans les buissons.
« Je connais qu’une personne à l’université. »
C’est que les lycéens et les étudiants, ça ne se mélange pas vraiment. L’image d’Alya apparaît dans l’esprit de Lou. Mais qu’est-ce qu’elle dirait, Alya ? Lou lui racontera tout demain. Mais pas ce soir ! Pas question de lui coller les basques et de la mettre mal à l’aise.
« Mais j’ai pas envie de la déranger… »
… Elle.
« Tu penses pas qu’il y aurait un moyen discret de rejoindre ma chambre sans me faire attraper ? »
- InvitéInvité
Bien, vous bougez. Ce n’est pas trop tôt. C’est qu’il fait nuit et que c’est octobre, il ne fait pas si chaud que ça. Toi ça va, tu as l’habitude, et ça n’est pas toi qui as un trou dans ta jupe. Dommage.
"Si tu viens d’arriver, c’est une personne de plus que la plupart des gens."
Après tout quand tu es arrivée, tu ne connaissais strictement personne. Mais tu t’es vite adapté pour être avec les autres. Enfin, ça dépend desdits autres.
"Je vois."
Que dire ? Tu es pareil, tu n’aimes pas déranger les autres, tu es fière et indépendante !
"Y’en a, et déjà m’accompagner ça te fait la première étape de rentrer dans le campus."
Ce qui n’est pas rien.
Ensuite... je sais plus, ils vont jusqu’a surveiller vos couloirs ?
Ça serait un peu ridicule. Après bon, les lycéens ne sont pas tous matures. Certaines étudiantes blondes gothiques aux cheveux arc-en-ciel non plus. Un pur hasard, vraiment.
- InvitéInvité
Le jeudi 2 novembre 2017
Elles marchent, lentement, à la lumière des lampadaires. Lou s'emmitoufle dans son gros sweat. Pendant un instant, elle hésite à mettre sa capuche. Ce ne serait pas trop cramé, de la voir se cacher dans ses vêtements ? Si, certainement. Alors, tant pis, elle va supporter le froid encore quelques minutes.
« Je suis arrivée après les vacances d’été. »
Au milieu de l’année scolaire. Pas facile d’être nouvelle. Encore moins quand c’est au milieu de l’année, alors que tout le monde s’est déjà regroupé en petites bandes de potes. Heureusement, Lou, elle n’a aucun mal à s’imposer dans ces dits groupes. Un véritable animal social, en l’espace de deux mois, elle s’est déjà fait quelques potes. Mais surtout des lycéens.
« Te suivre, ça marche. Mais après... »
Lou se mord la joue. Il y a des surveillants, dans les dortoirs. Ils ne sont pas tout le temps réveillés, mais ils font des rondes régulières. Toutes les trente minutes ? Peut-être un peu plus. Avec un peu de chance, elle peut se faufiler et éviter d’être punie.
« Je crois que les couloirs sont surveillés, je peux me cacher dans la cage d’escaliers mais faut juste que je sois certaine de pouvoir aller jusqu’à ma chambre sans croiser personne… »
Ou à la limite, en mentant : “je faisais pipi monsieur !”. Bémol : sa jupe d’uniforme. Pas vraiment un pyjama.
- InvitéInvité
"Pas trop dur le changement ? Je ne sais pas de ou tu viens, mais ça doit être bizarre."
Surtout si elle était dans un autre pays pour ses études. Bah oui, tu sais de quoi tu parle pour ca. Dix ans aux états unis, ca change totalement une vie ! Mais même si c'est moins de temps que ca, il y a des choses qu'il faut redécouvrir, en quelques sortes.
"Suffit de dormir sous l’escalier, problème réglé."
C’est pour rire.
"Je pourrai toujours tenter de trouver une excuse pour distraire un surveillant..."
Risqué. Surtout pour toi. Parce que bon, les étudiants n’ont rien a faire du côté des lycéens le soir. Normalement. Tu n’as pas vraiment besoin d’être plus fichée que ça.