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Seito Mori
Elève ; en 3ème année
Seito Mori
■ Age : 33
■ Messages : 1821
■ Inscrit le : 27/02/2021

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Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Seito Mori

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Mer 20 Mar 2024 - 10:53
MARDI 03 JUILLET 2018



Que faire ? Cette question tourne en boucle dans son esprit sans que Mathéo ne parvienne à trouver une réponse. Assis, au bord de son lit, pieds fermement ancrés au sol, ses yeux fixent le sol, vides. Il se sent affreusement nul. Misérable. Pathétique. Lui qui a promis de protéger Seito, de l'aimer quoiqu'il advienne, voilà qu'il tremble devant le premier obstacle. Mais, que faire ? Il prend une grande inspiration, attrape mollement son téléphone à côté de lui sur le lit et ouvre l'historique de conversation avec Seito. Il doit au moins le prévenir. Même s'il doit en mourir de honte, il faut que Seito sache dans quel pétrin il se retrouve à cause de lui. De quel danger il ne sait comment le protéger. Son cœur est lourd et sa gorge nouée lorsqu'il écrit puis efface ses premières tentatives. Las et émotionnellement vidé, il envoie finalement :
Je suis désolé Seito, Moore-san a découvert notre relation et je n'ai pas réussi à la dissuader. Je pense qu'elle va poser problème et je ne sais pas encore comment faire. Si jamais elle vient te parler, évite-la, s'il te plaît.
Se laissant tomber sur le côté, Mathéo soupire plus fort encore. Même pour ça, il est nul.

Seito vient tout juste de quitter le club de Littérature après sa discussion avec Kazane. Dans le couloir, il sent sa poche vibrer et en ressort son portable. Aussitôt, il fronce les sourcils. Il y a beaucoup d'informations dans ce message suscitant tout autant de questions. Ses doigts tapent rapidement.
J'vois pas comment j'pourrais éviter de lui parler, elle est au club de litté avec nous. Ça fait quoi si elle sait ? On s'en fout.
Puis il relit et tique. C'est bizarre. Il envoie un nouveau message.
La dissuader de quoi ?
Après avoir lu la réponse de Seito, Mathéo pousse un grognement plaintif. Son petit ami n'a pas tort, l'éviter sera impossible. Il passe un bras sur son visage pour se cacher les yeux, dépité. Malheureusement, lui ne peut pas s'en foutre. Pas en sachant le danger qu'elle représente... mais comment expliquer à Seito que cette fois-ci il ne s'agit pas d'un de leurs amis mais d'une ennemie qui parait redoutable ? Il se redresse en sentant son téléphone vibrer de nouveau, son sang se change en plomb en découvrant la question de Seito.
Je ne sais pas. Essaye tout de même et ne reste pas seul avec elle si tu lui parles.
Il envoie dans un premier temps. Sa fierté lui crie de s'arrêter là mais son cœur le supplie de tout raconter. Entre les deux, il hésite.
Elle peut être menaçante.
C'est tout ce qu'il arrive à en dire, pour le moment.

Moore-san, menaçante ? Seito se remet à marcher vers la sortie du bâtiment.
Elle t'a dit quoi ?
Ses épaules s'abaissent, trop fatiguées pour supporter le poids de sa honte. Mathéo reste figé devant l'écran sans pouvoir bouger, ni respirer. Rien. C'est ce qu'il devrait répondre. Il devrait s'occuper seul de ce problème. C'est à lui d'en trouver la solution, quoiqu'elle lui coûte. Balader Seito le temps de régler le problème et de s'assurer qu'il ne puisse jamais en être informé lui traverse l'esprit. Ce serait fuir mais fuir avec le peu de dignité qu'il lui reste. Seulement, plus il y pense et plus la culpabilité le gagne. Il a promis qu'il serait honnête et sincère. Il a promis qu'il ne le décevrait pas. Pas de cette manière en tout cas. Il souffle, péniblement, les larmes lui montent aux yeux. Sa fierté, il y tient plus qu'à sa vie. Est-ce que ça veut dire qu'il tient à Seito plus qu'à sa propre vie maintenant que ses doigts tapent sans s'arrêter sur le clavier ?
Après le club de natation, elle a demandé à me voir. Elle m'a emmené dans un buisson et m'a demandé de sortir avec elle. J'ai refusé poliment mais elle m'a dit que si je refusais, elle dévoilerait notre relation à Lou. J'ai essayé de la dissuader en lui disant qu'elle se trompait et qu'elle ne devrait pas impliquer les autres dans ses histoires mais elle a insisté. Alors, j'ai voulu mettre fin à la conversation et m'en aller mais elle a menacé de raconter à tout le monde que j'aurais eu un comportement déplacé avec elle, dans le buisson. J'ai été stupide de la suivre là-bas mais j'étais loin de penser qu'elle pourrait aller si loin. C'est pourquoi il vaut mieux éviter d'être seul avec elle.
Il se relaisse tomber dans le lit après l'avoir envoyé. L'espace d'une seconde, il déteste réellement Alya.

Oh, ce pavé. A mesure que le texte défile, Seito perd de sa superbe. Et s'arrête net en plein milieu de la cour sans regarder dans son rétroviseur. Il relit une fois, deux fois. Son regard s'assombrit. Se peut-il que s'il n'avait pas insisté pour savoir, Mathéo ne lui aurait pas dit ? Le portable subit froidement sa colère. Il ne prend pas la peine de répondre. Avec un peu de chance, Mathéo est dans sa chambre à l'heure qu'il est. Et sinon, il l'appellera pour savoir où il se trouve. Ses pieds pivotent vers le dortoir des étudiants dans lequel il s'engouffre d'un pas rapide. Une volée de marches plus tard, il est devant la porte. La politesse le pousse à toquer mais il est tellement parasité par le message qu'il n'attend pas de réponse et s'invite dans la chambre. Pas de coloc en vue, très bien. Son regard charbonneux s'amarre sur Mathéo et il attaque. « C'est quoi ces conneries ?! »

On toque à la porte mais il ne compte pas répondre. Ce n'est pas le moment, il a besoin d'être s-. Il se hisse sur les bras en entendant la porte s'ouvrir sans son accord, ce ne serait quand même pas... ! Non. Pas d'Alya qui l'aurait suivi, seulement la colère évidente de son petit ami. Il se pétrifie sur le lit, incapable de répondre quoique ce soit. L'agressivité de Seito ricoche en lui, son estomac se tord. Il n'apprécie pas la confrontation frontale et encore moins sa surprise. Et puis, il a envie de répondre qu'il est le premier à se poser cette question ! Mais, il prend sur lui et ne relève pas. Seito a le droit d'être en colère, c'est de sa faute. Il aurait dû savoir gérer le problème du premier coup. Il repose les pieds au sol et fixe ses mains qui s'entrecroisent, honteux. « ... Désolé » est tout ce qu'il peut répondre.

« Mais putain, pourquoi tu t'excuses ?! » Seito franchit le mètre qui les sépare en une demi-seconde. « C'est elle qui devrait s'excuser, pas toi ! Elle est complètement folle ou quoi ? Te menacer ? Te faire du chantage ? » Son regard vibre d'une rare intensité. « Et tu crois que j'vais l'éviter ?! Plutôt crever ! »

Son cœur se serre alors qu'il accuse le coup de l'orage qui gronde tout autour de Seito. « Parce que c'est de ma faute. Je n'aurais pas dû la suivre et j'aurais dû être plus persuasif. » Il répond, en se relevant. Ses yeux fondent dans les siens, inquiets de ce qu'ils y lisent. Une part de lui est touché de le voir si énervé contre Alya mais l'autre craint la tempête. « Je ne sais pas ce qu'il lui prend mais... la confronter ne servira à rien. Elle... Je ne pense pas qu'elle puisse être raisonnée. Elle ne veut pas réellement sortir avec moi non plus, elle s'est seulement mis en tête de "faire son expérience" avec quelqu'un. Je suppose que ça tombe sur moi parce qu elle ne m'apprécie pas. » Il soupire en se pinçant l’arrête de nez, ça n'a aucun sens. « Elle est instable alors s'il te plaît, ne fais rien. Je ne veux pas qu'elle t'attire des ennuis aussi... »

Faire son expérience. Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire ? Il balaie ce mystère pour clôturer une affaire plus pressante. Parce qu'il n'apprécie pas que Mathéo reporte la faute sur lui - ce qui est ironique le connaissant. Et il refuse qu'Alya ait l'ascendant. « Tu devrais pas avoir peur d'elle. » Son regard est noir mais s'adoucit très légèrement lorsqu'il remarque la détresse dans celui de son petit ami. Alors, il se rapproche et glisse sa main dans son cou pour rapprocher leurs têtes. « C'est SA faute. Tu m'entends ? » Leurs fronts se connectent, Seito ferme les yeux. Plus bas, il souffle sur les braises de sa colère. « J'peux être bien plus instable qu'elle. »

Les yeux baissés, Mathéo regarde les cendres de sa dignité éparpillées sur le sol. Oui, il a peur d'Alya. Il a peur du chaos qu'elle pourrait amener dans sa vie et il craint ce qu'il pourrait faire pour tenter d'y survivre. Pire, il a peur de ne pas pouvoir le surmonter. Épuisé, il laisse Seito tenter de le réconforter et ferme les yeux lui aussi. Les visages de ses sœurs apparaissent et la nausée lui reprend. « ... Seito... » il murmure, le souffle chargé d'émotions. « Si elle se met à raconter n'importe quoi, ça ne me touchera pas seulement moi. Mes sœurs vivent sur le campus... Mes amis voudront s'en mêler et seront aussi affectés. » Il prend une grande inspiration en rouvrant les yeux. « Et si elle dit à tout le monde que l'on est ensemble, tu pourrais avoir des ennuis. Nos amis seront touchés, nos familles aussi... » Il marque une pause pour tenter de calmer les vagues tumultueuses de son cœur et lui attrape doucement la main pour se rassurer. Ses sourcils se froncent, sa mâchoire se serre. « ... C'est quelque chose qu'on devrait être les seuls à pouvoir dire... » Et surtout pas quelqu'un comme Alya, ça le rend fou de rage, lui aussi. Il soupire lourdement tandis qu'une de ses mains atterrit sur le crâne de Seito, en désespoir de cause. « ... Alors ne fais rien d'irréfléchi, s'il te plaît. »

Soudain le cœur de Seito tressaille. La voix de Mathéo transpire de peur et il la sent maculer leur échange de son immonde vérité. S'il ne peut rien faire contre tout ça, à quoi sert-il ? Oh comme il déteste se sentir impuissant. Comme il abhorre l'inaction. S'il s'écoutait, il irait trouver Alya sans regarder en arrière. Mais il n'est pas l'élément central de cette équation. Juste une inconnue qui ne l'est plus et qui se questionne sur sa résolution. Le japonais se recule pour échapper à ces mains se voulant apaisantes. Laisse-moi être en colère, aimerait-il lui dire. Mais à la place, il refoule et cela ne fait qu'accentuer la lourdeur de ses pensées. Si bien qu'elles débordent entre ses lèvres. « Si je t'avais pas demandé ce qui s'est passé, tu me l'aurais dit ? »

« Je ne voulais pas te le dire » il avoue, très sincèrement. « Et surtout, je ne savais pas comment te le dire... C'est... assez pitoyable. » souffle-t-il, triste. « Mais, j'aurais fini par te le dire quand même parce que je ne veux ni mentir ni trahir ta confiance. C'est seulement que... ce n'est pas facile à raconter. Et, ça l'est d'autant moins que je n'ai pas pour habitude de parler aux autres quand quelque chose ne va pas. »

La surprise de cet aveu s'accroche à son visage. Il le savait... et cela ne le soulage en rien. Prêt à rétorquer, il écoute la seconde partie de la révélation ce qui dissout toute aigreur dans l'instant. Plus impactant qu'un Je t'aime, cette confession le laisse confus. Il se recule encore plus jusqu'à buter contre le bureau derrière lui. « Putain, j'te mérite pas... » D'où sort une telle réflexion ? D'un cumulé d'émotions que ses insécurités ont renforcé au point de lui servir sur un plateau l'essence même du problème. Lui. Seito se masse les yeux, sa main court dans ses cheveux. Puis se cale avec sa jumelle sur le rebord du bureau. Son regard s'éteint au sol. « P't'être que c'est ma faute en fait... Si on sortait pas ensemble, elle aurait pas pu te menacer avec ça... » Une nuisance, c'est tout ce qu'il est.

C'est à son tour d'être surpris. La remarque de Seito l'étouffe de stupeur. Comment... ça ? Il le regarde s'éloigner, impuissant. Qu'a-t-il dit pour que soudainement, l'air devienne si lourd ? La chambre lui semble davantage menaçante que le tourbillon dans lequel Seito est entré. La fin est de trop. Il a trop morflé pour en supporter davantage. Il se sent déjà suffisamment misérable pour s'écrouler dans sa nullité comme ça. Il le rejoint et d'une main, l'oblige à s'asseoir sur le bord du bureau. Sa main remonte et lui attrape la nuque tandis que ses lèvres fondent sur les siennes. Le geste est marqué d'agacement, de mécontentement et de revendication mais même s'il est appuyé, son baiser est doux. « Ne dis pas n'importe quoi. » glisse-t-il le temps d'une pause, avant de replonger sur ses lèvres.

L'autorité dont fait preuve Mathéo le rend fébrile. Seito se laisse faire et se surprend à avoir désiré cet éclat de désir. Comme si Moore-san avait suscité en lui une pointe de jalousie et qu'il attendait impatiemment la preuve qu'elle n'avait pas lieu d'être. Happé par ce baiser, le japonais en oublie presque la raison de ses états d'âme. Il aime cette férocité et ce lâcher prise. Cette sensation d'interdit qui lui donne l'impulsion nécessaire pour prolonger ce baiser en entrouvrant ses lèvres.

Le cœur de Mathéo s'apaise, il retrouve de quoi vivre aux travers de ces baisers échangés. Ses épaules se détendent, un sentiment de bien-être recouvre la montagne d'angoisse qu'il est lorsque sa langue se faufile entre les lèvres entrouvertes de Seito. Des frissons lui courent sur le dos quand leurs langues se retrouvent. Il appuie sa main libre contre le bureau et sa prise autour de la nuque de son petit ami se raffermit. Leurs lèvres s'enflamment. Dans la passion du moment, il oublie où ils sont, il oublie que quelqu'un pourrait entrer, n'importe quand. Il ne s'arrête que lorsqu'il sent le feu commencer à le grignoter tout entier. L'heure est grave, elle est même critique, mais ça n'enlève rien au désir que suscite Seito chez lui. Force est de constater que ça l'alimente. La respiration plus rapide, il détache ses lèvres des siennes et se recule légèrement. Ses joues sont roses, ses yeux défieraient le monde. « Peu importe le nombre de fois où l'on pourrait chercher à m'attaquer sur notre relation, je m'en fiche. Même si ça me fait peur, même si je ne sais pas comment le gérer, jamais je ne penserais à arrêter notre relation pour autant. Je t'ai déjà dit que tu es la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée, Seito. Et je le pense toujours. » Il lui vole un dernier baiser, un point d'exclamation humide.

Ce feu lui dévore les entrailles et il lui laisse le champ libre. Son souffle s'amenuise sans qu'il ne s'en inquiète. Et quand finalement il regagne sa liberté, ce sont ses yeux qui le replongent dans la captivité. Ses phalanges blanches pressent le rebord du bureau alors qu'il prend conscience de leur proximité. Il n'a fallu que quelques secondes pour que la tension se fasse charnelle. Bordel, Seito ne mérite pas cet amour mais qu'il serait con de cracher dessus. Le dernier baiser étire le coin de ses lèvres. Et c'est le regard planté dans le sien qu'il chuchote : « T'es beau quand tu t'en fous. »

Le compliment de Seito foudroie sa cible, le touche en plein cœur. Il s'en retrouve déstabilisé, pris de court par cette affection inattendue. Un sourire étire ses lèvres alors qu'il baisse les yeux, gêné. Timide, il se penche en direction de son oreille et chuchote : « Tu es beau tout le temps. » Il dépose un baiser dans son cou, lentement, savourant l'instant. « Même quand tu rentres sans toquer dans ma chambre pour me crier dessus. » glisse-t-il, non sans un sourire.

Le temps se suspend lorsque ses lèvres se posent sur son cou, il retient son souffle. Puis l'expulse en laissant échapper un rire. Sa main se pose sur le torse de Mathéo pour le repousser gentiment et ainsi quitter le bureau. « Pardon pour ça. » Les cheveux dans les yeux, Seito ne le quitte pas du regard. « Je t'ai même pas demandé comment t'allais après tout ça. »

Il acquiesce, le regard tendre en dégageant les mèches qui lui traînent devant les yeux du bout des doigts. Évidemment qu'il lui pardonne. Quant à savoir comment il va... A vrai dire, il n'est pas certain de le savoir lui-même. Se rappeler qu'un monde existe autour d'eux lui est désagréable, se souvenir qu'Alya y est quelque part, prête à l'assassiner, plus encore. Il prend une grande inspiration et se laisse tomber la tête contre l'épaule de Seito. « ... Stressé. » souffle-t-il. C'est sûrement la première fois qu'il l'avoue à quelqu'un. Même Anna n'a pas ce privilège, il lui faut deviner quand il ne va pas bien. Heureusement, elle est forte à ce jeu là. Ça lui fait étrange, de laisser échapper au grand jour ce qu'il considère être une faiblesse... mais une partie du poids sur ses épaules disparaît aussitôt. « Et en colère. » il ajoute, maintenant qu'il est lancé. Ses bras l'enserrent tendrement. « Avant que tu arrives, ça n allait pas très bien. Merci d'être venu. Maintenant je vais mieux. »

Seito n'a jamais vu Mathéo aussi honnête. Et c'est sûrement cette parole libérée qui inhibe ses capteurs sensoriels au point que son corps accueille chaque contact avec calme. Ses mains glissent sur son torse où sa tête repose, un sourire ému aux lèvres. Parce qu'il a l'impression d'avoir réussi la mission qui lui tient le plus à cœur : porter la peine de ses proches. Et même si son cœur est lourd, il n'échangerait sa place pour rien au monde. A nouveau il tente de mettre de la distance entre eux et cette fois-ci se justifie : « J'ai pas envie d'inventer une excuse bidon à ton coloc. » Ses yeux pétillent de malice. Seito n'a pourtant pas envie d'en rester là. Il veut se montrer présent pour Mathéo comme il l'avait fait pour lui. « Ça te dit, on va s'acheter quelques trucs au konbini et on mange ensemble ? »

Loin de la chaleur réconfortante du corps de son petit ami, Mathéo lance un SOS plaintif des yeux, il était si bien. Cependant, il sait que Seito a raison, ils ont déjà pris plus de risques qu'il ne le faudrait en s'embrassant alors que la porte ne ferme pas à clé. « Oui, avec plaisir. » il répond seulement à sa question. Même s'il n a pas très faim, il ne peut refuser de passer du temps avec Seito. « ... mais... Pour Alya... ? » demande-t-il néanmoins.

Son visage s'illumine mais très vite, la réalité le rattrape à nouveau. Il se fait pensif. Il a bien des idées sauf qu'aucune n'implique de ne pas se mettre en danger. Et après avoir réussi à ramener un sourire sur le visage de Mathéo, il ne souhaite pas l'inquiéter outre mesure. « Je peux rien te promettre Mathéo. Si elle tente quoi qu'ce soit, j'veux que tu me tiennes au courant. Et j'vais être honnête avec toi, je sais pas si j'vais réussir à l'ignorer au club de littérature jeudi. »

Il prend une grande inspiration. Cela n'annonce rien de rassurant mais il ne peut que le comprendre. Si la situation était inverse, il ne sait pas comment il réagirait mais sans doute aurait-il du mal à ne rien faire aussi. « ... Je te fais confiance. » juge-t-il seulement bon de préciser. Quoi que puisse dire ou faire Seito, c est là la seule chose qu'il puisse faire, lui faire confiance. « Fais seulement attention à toi, s'il te plaît. »

Ses pupilles vibrent d'un éclat ravivé. Pendant un court instant, qui parait une éternité, Seito observe Mathéo. Il ne sait pas bien pourquoi mais cette déclaration claque comme un fouet contre sa peau. Prendre un dernier risque le démange. Il ne tergiverse pas longtemps. Le baiser qu'il dépose sur les lèvres de Mathéo est chaste. Beaucoup moins ses dents quand elles agrippent sa lèvre inférieure. La pression est de courte durée et de faible intensité mais elle électrise tout son corps. Si bien que lorsqu'il s'écarte, son regard brille davantage. « Promis, j'ferai attention à toi. » Un sourire taquin s'empare de ses lèvres alors qu'il ouvre la porte, presque nonchalant. « On y va ? »

Mathéo regarde Seito ouvrir la porte, stupéfait. Son cœur tambourine si fort dans sa poitrine qu'il n'est pas sûr d'avoir entendu correctement sa question. La sensation de ses dents sur sa lèvre reste engluée sur celle-ci. Elle détraque tout son système sanguin, il se transforme en coquelicot. « Je... Euh... oui. » il bafouille en portant un doigt sur sa lèvre. Son corps s'anime pour le rejoindre malgré le processus d'incandescence que Seito y a déclenché. En passant à côté de lui, il lance à voix basse, terriblement gêné mais amusé : « ... Tricheur. La prochaine fois, c'est moi qui te mord... » Un échange de regard complice et il ferme la porte derrière eux.

#terminé


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[Flashback][U-5] Toi émoi 75366_s
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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