A charge de revanche ? [Ft. Maya]

Vacances rime avec cinéma ! Non, pas vraiment, mais c’est une bonne idée d’aller au cinéma quand même. Seule ? Oui seule cette fois-ci. Bien évidemment que la plupart de tes amies voyages, retourne voir leurs parents pour les vacances... mais pas toi. Pour différentes raisons, comme le fait que toi et tes parents, ce n’est pas la grande histoire d’amour. Tu n’as pas besoin d’eux pour t’amuser ! Alors bon, tout va bien et... tu rêves ou on vient de te mettre la main aux fesses ?

"HEY !"

Il y a pire qu’une Maya qu’on dérange : une Maya dérangée par un mec. Ah non, encore pire : dérangée par un mec qu’elle n’aime vraiment pas. Ah oui, Maya, c’est toi. Ca va être... intéressant, pour sur.

"C’est quoi ton problème Nolan encore ?"

Il y a des témoins ! Même si tu fais une scène tu auras du soutien... tant que tu n’exagères pas. Ne pas exagère c’est ton deuxième nom, c’est bien connu.

Alors tu jettes un regard noir, tu croises les bras... et tu attends ses explications que tu ne vas surement pas croire. Est-ce que tu remarques que derrière lui, un autre gars veut se faire oublier ? Pfeuh, bien sûr que non, depuis quand tu prêtes attention aux mecs ?

"Mouais."

Tu regardes le mec derrière. Tu dois avoir les yeux qui brillent d’une lueur rouge, car il se planque un peu et ne dit rien. Nolan a de la chance, car il a raison. Ça n’est donc pas sur lui que tu peux balancer ta colère.

"Ouaip, ouaip, t’n’es pas obligé d’être désagréable aussi."

Dis celle qui l’est. Pas grave, va prendre ta place pour ton film. Tu sais, c’est le genre d’endroit ou tu choisis ta place avant d’entrer dans la salle. Pratique. Et visiblement ton film est populaire, comme il n’y a plus tellement de choix. Ça n’est pas grave. Une fois que c’est fait, il n’y a plus qu’à aller t’assoir et attendre le film. Sauf que...

"Mais merde t’as prévu de me suivre toute la journée ou quoi ?"

Tu ne parles pas trop fort, salle de cinéma oblige, mais POURQUOI il est à côté de toi ?!

"Non, je n’aurai rien dit. Je ne suis pas méchante ni stupide, pas comme toi."

Ça, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ma grande ! Enfin, ma petite. Ça va être fun d’être avec lui. Ou pas. Ou pas du tout.

"Bah écoute si t’n’es pas content t’as qu’a sortir de la salle !"

Toi, tu as payé, tu restes jusqu’à la fin ! Heureusement, Nolan est assez malin pour comprendre quelle est sa place et il te laisse TON accoudoir. Parfait. Et quand tu le vois se lever juste avant le début du film, tu ne peux que penser "bon débarra". Sauf qu’il revient. Et merde.

"Je te préviens, si tu fais du bruit avec ton pop-corn, je te fais manger le pot. Pareil avec la bouteille pour la boisson."

Tu comptes profiter du film dans le CALME et dans le SILENCE.

"Toi tu ne comprends vraiment pas la galanterie. C’est toi qui es en tort, vu que tu arrives en second. Donc, arrête de hurler comme un crétin et sors d’ici."

Parfois, tu peux être calme et digne. Et quand ça arrive, ça n’est JAMAIS une bonne nouvelle. C’est le genre de situation dans les mangas où la fille penche un peu la tête et à un regard qui veut tout dire. Et tu deviens ce genre de fille. Ça peut devenir dangereux.

"Si je ne veux pas entendre de pop corn, je peux aussi renverser le tien."

Simple, rapide, efficace, et tu n’auras pas fait exprès. Un faux mouvement arrive si vite...

"T’es le seul à côté de moi qui en mange, alors calme-toi."

Tu as un petit sourire malicieux.

"Peut être que si tu partages un peu, je peux me montrer magnanime."

Tu es une déesse bien gentille...

"Ah oui donc t’as vraiment rien compris à la vie. Ça ne m’étonne pas."

Bon, il a quand même raison, hein. Mais plutôt mourir que lui donner raison. Et puis bon, les mecs galants... ils t’énervent en vrai. Donc pour lui, c’était vraiment perdant perdant. Ce qui est parfait pour toi.

"C’est une réponse qui s’adapte à ton niveau de civilité et d’intelligence. Mais si tu préfères, je peux réellement me mettre à ton niveau et t’assommer."

Car la violence n’est pas une solution. C’est LA solution.

"Oui, c’est vrai, jamais je n’aurai pu me dire que tu peux être sympa."

Ça, c’est fait.

"Ho, tu veux que je m’assoie sur toi ? C’est donc ton genre ? Intéressant."

Oui, tu déformes totalement ses propos. C’est ta spécialité.

"Mais ça te va bien d’être soumis, c’est sur."

Oui, tu es pour l’égalité des sexes. Mais s’il demande à être inférieur, ça n’est pas de ta faute.

"C’est toi que je vais assommer si ça continue."

Oh que oui. Et qu’est-ce que ça te fera du bien quand il sera remplacé par du SILENCE ! Quand a ton problème d’ORL, tu n’en as aucun. CE sont les autres le problème, logique.

"Oui oui, chut."

Débile de mec qui ne comprend pas les filles. Alors que toi, tu comprends et tu sais tout, bien fait ? Bref, tu te concentres sur le film... et sur un certain monsieur Turner. Oui oui, c’est un garçon, mais c’est différent, ce n’est pas pareil. Lui il est mature ! Pas comme le boulet qui est à côté de toi.

"Chut, moins fort."

Tu lui donnes un petit coup de pied. Il t’énerve à manger son pop corn, là !

"Alors ne fait pas trop de bruit je te dis."

Il t'énerve, il t'énerve ! Il fait n'importe quoi et il ose se plaindre ! C'est lui qui se gâche le film tout seul. Toi tu en profites bien. Et même si ce sont des acteurs males qui sont les héros, il y a une super fille trop badass et trop jolie ! Oui tu es un peu cœur d'artichaut, sans le vouloir, sans vraiment le savoir, et tu ne l'assumes surtout pas. Alors oui, parfois il y a des petits "kya" de ta part. Tu n'y peux rien si les acteurs sont jolis et sympas, pffffff.

Au moins ça te fait oublier le gars qui est à côté de toi, ce qui est le mieux pour vous deux. Et pour le reste... et bien tu profites du film, tout simplement. Tu espères que la fin ne va pas être nulle !

"Déjà, je kyate si je veux. Alors, continue de te moquer et tu ne pourras plus jamais parler."

C’est ta marque de fabrique : on "t’embête", tu deviens violente. Bravo, félicitation.

"Et puis à quoi ça te sert ? Tu comptes te déguiser ? Désolé, mais ça ne changera pas grand-chose vu ton cas."

Si lui est irrécupérable à ce sujet d’après toi, toi, tu es irrécupérable tout court.

"Elles sont jolies et elles ont la classe, ça change des princesses moisies qui ne savent rien faire."

Oui la femme forte et indépendante c’est un peu ton rêve.

"Et puis bon, avoue que même toi tu veux être embrassé par un mec aussi beau."

C’est ce qu’on appelle un lapsus révélateur. Et tu ne l’as même pas remarqué. Tu as bien évidemment parlé des filles, pas vraies ? Oui, voilà.

"Parce que tu plaisantais ?"

Petit doute. Gros doute. MEGA DOUTE. Nan, il se moquait, c’est sur. Oui, tu es purement est simplement dans le déni. Pour changer, oui. Te remettre en question ? Quand il se remettra en question, tu y penseras. Pensera, seulement. Agir ? C’est peine perdue.

"Je ne suis pas sur la défensive."

Tu es agressive justement parce que tu es sur la défensive, suis un peu s’il te plait.

"Alors pourquoi tu m’en veux comme ça ?"

Oui, tu te considères comme une fille classe et badass. À raison, objectivement. Et tu es toujours objective, c’est bien connu.

"Une femme aussi belle. Tu vois tu as des problèmes d’oreilles."

Le déni. Le déniiiiiiiii.

"Je joue dans le team fille. Et si tu continues comme ça, c’est toi qui vas perdre tes attributs."

Maintenant qu’il invente des trucs, ça t’énerve encore plus.

"Bien sur que je connais, mais j’ai du mal à croire que tu veux me taquiner."

Tu taquines les gens que tu aimes bien. Or, tu ne l’aimes pas. Et il ne t’aime pas non plus. Quelque chose ne tient pas ici, et ça n’est certainement pas toi.

"M’en vouloir d’être une jolie femme badass qui ne ce laisse pas faire."

Tu connais (au moins en partit) ton charme, et vu le nombre de mecs qui t’abordent, c’est que tu es assez jolie. Quant à être badaud... tu l’es à ta manière ? Peut-être ? Ce qui est certain c’est que tu agis.

"La mauvaise fois de quoi ? Je sais très bien ce que j’ai dit, et c’est qu’il est craquant."

Que dire ? Tu veux une pelle ? Ça sera plus facile pour creuser ta tombe.

"A, parce que maintenant tu as décidé d’être sympa avec moi ? C’est quoi le piège ?"

Le reste de sa phrase ? Pfeuh, des balivernes sans importances que tu n’as pas besoin d’écouter. C’est un mec, il ment, il cache forcément quelque chose.

"Oulah, pas sur que je pourrai arriver à te croire, pour être franche."

C’est un progrès, en soi. Pas sur que ça ouvre au dialogue, mais c’est mieux que rien, en quelque sorte.

"Comment ça je suis ridicule ?! Tu vois, tu n’arrives pas à comprendre ce qui fait de moi une super femme."

Au moins, tu ne te sous-estimes pas. C’est important d’avoir confiance en soi. Après il ne faut pas avoir trop confiance en toi. Ce qui est ton cas.

"Elle."

Tu soupires.

"Bon OK, il est un peu cool, mais sans plus."

Admettre ça c’est DUR. Mais bon, va-t-il comprendre ça ?

"Bah préviens si tu fais de l’humour."

Voilà, ce n’est pas de ta faute. ENCORE.

"Non, c’est plus vous quel est votre problème avec moi ! J’ai l’impression de toujours me faire agresser par les mecs."

Tu n’as pas besoin de te calmer, il faut simplement que l’autre arrête de t’énerver !

"Tu vois ? Tu es toujours mauvaise langue. C’est sur que si tu penses comme ça, oui, je ne vais jamais te croire."

La négativité attire la négativité. Or, vous êtes tous les deux négatifs. Surtout toi. C’est une spirale descendante qui ne peut mener qu’au pire, et surtout qui ne te donne pas envie de faire des efforts. Surtout quand il attaque frontalement un sujet sur lequel tu n’es vraiment pas prête à admettre tes fautes.

"Déjà, tu n’es pas à ma place, alors ne parle pas de choses que tu ne peux pas comprendre."

Non, tous les mecs te t’agressent pas... mais comme tu étais (et es toujours) "différente" et que tu t’assumais (et assumes toujours) comme tu es, tu as subit ta flopée de remarques, voire même d’insultes. Même si tu étais déjà misandre à l’époque, ça n’a pas aidé non plus. C’était le début de la spirale déjà mentionnée...

"Je fais des efforts."

Et c’est la réalité. Tu lui parles alors que tu as envie de lui éclater la tronche.

"A oui, m’aider en me moquant de moi, quelle bonne idée. Et après tu vas dire que tu es un héros, c’est ça ? Je n’ai pas besoin de toi pour me débrouiller, merci."

Les esprits s’échauffent, mais pas que. À croire que la clim n’est pas vraiment très active aujourd’hui...

Tu lui jettes un regard foudroyant avec sa remarque. Oui, tu n'aides pas à faire comprendre, mais ce n’est pas aussi simple que ça. Alors s’il est aussi « dédaigneux », tu vas l'être également. La guerre des tranchées, tout le monde campe sur ses positions... Ça ne permet pas d'avancer.

« Ca n'est pas ce dont je me souviens. »

C'est ça le problème. Il y a ta version des faits, et l'autre version des faits. Bizarrement, elles sont TOUJOURS différentes. Voire même très différentes. Et un point commun de l'une de ces versions, c'est que tu es souvent victime.

« Admet que tu y as pensé, à me mater. »

C'est un point sur lequel tu ne démordras pas pour l'instant. Il perd du temps à tenter de t'expliquer.

« Bon, d'accord, je veux bien t'accorder que ça m'a un peu aider. »

Tu insistes sur le « un peu ». Le reste de ta progression c'était bien évidemment toi.

« Quoi ? Tu n'as pas de parapluie ? »

Alors que toi, tu es organisée et tu vas récupérer ton magnifique parapluie.

« Humf, tu serais prêt à véritablement écouter ? »

Et puis là tu penses à tes amies, qui te disent que ça serait bien que tu fasses de réels efforts. Tu grimaces.

« Suis-moi. »

Tu n'es pas une sadique, tu lui laisses l'occasion de se glisser sous ton parapluie avant de sortir sous le mauvais temps. Par contre, pas de pitié, et ça n'est pas parce que tu es courte sur pattes que tu es lente.

Cinq minutes plus tard, tu pousses la porte d'un café dont la population est presque exclusivement féminine. C'est un de tes « safe place », un endroit où tu te sens bien, en confiance. Après tout, le sujet va être compliqué. Et les habitués de l'endroit ont eu du mal à dissimuler leur surprise en te voyant entrer avec un mâle.

« je t'invite. »

Tu restes polie, mais tu utilises un ton pour faire comprendre au reste de la salle que non, ça n'est pas l'élu de ton cœur ou une stupidité dans le genre. De ton côté, tu prends une glace capable de te faire prendre trois kilos et un bon thé.

« Qu'est ce que tu veux savoir ? »

C'est une question un peu piège, car il y a très peu de sujets à aborder... et encore faut-il les aborder de la bonne manière.

"Bien sûr oui. Je préfère encore que tu arrêtes de mentir et que tu l’assumes parce que la ça devient ridicule."

En fait tu veux quoi ? De l’attention ? Des compliments ? Parce que bon, clairement ça dépasse le cadre du simple "tous les mecs sont des pervers". Mais bon ça n’est pas comme si tu as la réponse, pas vraie ?

Enfin bon, un voyage sous la pluie ou tu as du faire d’énorme effort pour ne pas le dégager du dessous de ton parapluie car tu le trouvais trop proche - ce qui te mettait mal à l’aise - plus tard, vous êtes assis l’un en face de l’autre.

"Ne t’a pas plus précis comme question ?"

Oui bon, tu restes semi-coopératif seulement.

"Déjà, vous existez."

Le moment même où tu dis ça, le patron pose votre commande. Il a déja entendu pire de ta part. Par contre, il a le droit à un "merci" et un sourire sincère de ta part, qui disparait bien vite quand tu poses ton regard vers Nolan. Si ça n’est pas du tri sélectif...

"Ensuite, la liste est bien trop longue."

Vrai et faux.

"Je sais pas, vous vous amusez a mater dès qu’on bouge. Il suffit qu’on assume sa féminité et ça empire. Si on est différente, ça y est, ça fait de nous une cible. Et surtout il ne faut pas écouter une fille si elle dit "non"."

Tout ça, tu l’avais très mal vécu, tu es plus sensible qu’il n’y parait. Maintenant ces situations t’irritent au plus haut point.

"Ho, certains tente de me noyer aussi."

Tu plantes ton regard dans le sien. Tu n’a pas oublié ce moment ou il t’a balancé à l’eau sur la plage (même si tu l’avais cherché mais la n’est pas la question). Oui, en théorie, tu n’étais pas en danger vu la profondeur, mais quand une véritable phobie et peur de l’eau rentre dans l’équation, c’est totalement différent.

"Quoi tu va dire que je suis moche ?"

Vous n’avez pas déjà eu cette conversation ? Si. Tu connais la définition de la folie ? C’est quand tu fais la même chose en espérant un résultat différent. Forcément, ça ne marche pas.

"On peut se noyer dans trente centimètres d’eau. Tu veux tester ?"

Visiblement il n’a pas compris que l’eau c’est une de tes grandes vulnérabilités. C’est discret, mais tu te recroquevilles un tout petit peu, tu croises les bras... brefs, tu n’es pas à l’aise. Et comme tu n’aimes pas être dans une position de faiblesse, tu contre-attaques.

"Alors pourquoi j’ai l’impression que la moitié des mecs ne pensent qu’a ça ?"

C’est ce qu’on appelle un biais de confirmation.

"Je ne suis pas traumatisée et je vais très bien."

C’est... faux en fait. Mais tu ne veux pas l’admettre, en quelque sorte. Sinon on va te coller une étiquette bizarre, la blonde tarée qui... tu ne sais pas quoi, mais ça sera négatif. Tu ne veux pas ça.

"Et visiblement quand j’en parle à quelqu’un il préfère ne pas écouter."

Mais il écoute (au moins un peu), c’est quoi ton problème ?

"Tu as les yeux vairons, et ?"

Même si ça ne s’entend pas vraiment dans ta voix, ça n’est pas pour se moquer de lui ou un simple "je m’en fiche". Tu t’en fiches dans le sens ou tu ne te moques pas de ça. Après tout, toi et tes lentilles jaunes...

"Oh, tu as peur des filles ? Ça n’explique pas mal de choses."

Pourquoi tu as un sourire triomphant ? Pourquoi tu agis comme si c’est LUI le problème ? Tu comprends pourquoi il ne veut pas parler avec toi ?!