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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Yukio ne comprenait pas bien ce qu’ils faisaient là. Ils avaient pourtant suivi le plan à la lettre. Malheureusement, même une carte pourtant très détaillée ne faisait pas le poids face à l’immensité du lieu. La gare de Shinjuku n’était pas la première gare du monde pour rien : un dédale de couloirs et salles des pas perdus donnait sur des avenues noires de monde, même en ce début de soirée. Dehors, les néons et luminaires de toutes les couleurs donnaient aux rues des reflets qui semblaient battre en rythme avec les éclats de voix des milliers de passants occupés.
Au milieu de cet incessant ballet, Gareth et Yukio marchaient d’un pas assuré sans pour autant savoir la direction qu’ils prenaient. De manière évidente, aucun des deux professeurs ne souhaitait reconnaître le premier qu’ils avaient raté l’embranchement qui les aurait conduits à leur rendez-vous, un repas professionnel en compagnie d’universitaires locaux, désireux d’échanger sur des codirections de projets de thèses en histoire de l’art. Le genre de diner qu’il n’est pas de bon ton de refuser, quand bien même il vous conduirait à y aller en mauvaise compagnie, et quand bien même vous auriez déjà mangé à l'hôtel.
Les pas affermis par leurs fiertés respectives, les deux compères, qui se jetaient tantôt des regards noirs, tantôt des œillades indifférentes, avaient marché presque tout droit et sans un mot, comme portés par l’inertie de leur orgueil. Une certaine tension était palpable, et le duo dépareillé avait de véritables airs de poudrière prêtre à exploser sitôt que l’un de ses membres aurait la courageuse idée de mettre à l’agenda la réalité de la situation, qui était pourtant limpide : ils étaient paumés.
En un temps finalement assez court, les chaussures des deux enseignants, qui étaient déjà fatiguées par une journée de visite et d’encadrement de sales gosses, les portèrent vers l’une des portes de la gare, si bien qu’ils se trouvèrent devant une allée comme on se trouverait devant un précipice. S’arrêtant pour décider s’il fallait sauter à pieds joints dans l’inconnu, nos deux touristes échangèrent un regard suspicieux qui dura quelques secondes. Alors qu’un début de gêne commençait à se faire sentir, Yukio prit la parole :
-Au pire, quand j’ai regardé sur internet, le restaurant était à 1 kilomètre et demi à l'Est. On a encore largement le temps pour y aller à pieds, ça nous évitera de payer le bus en plus, et si j’en crois la rose des vents présente sur la carte là-bas, c’est plus ou moins tout droit.
Yukio s’attendait, au vu des arguments qu’il venait de mobiliser, à ce que son collègue lui fasse une cinglante remarque prétendant qu’il devait avoir saboté leur itinéraire de manière volontaire, juste histoire d’économiser un ticket de bus. Qu’ayant tous les défauts du monde, il devait bien aussi être une radasse finie, mais Gareth n’en fit rien, se contentant d’acquiescer avec une moue dubitative. La fatigue de la journée devait lui avoir passé l’envie de se battre, à moins qu’il ne se réserve pour une attaque ultérieure en plein cœur de la nuit sur le chemin du retour.
Désireux de ne s'épuiser intellectuellement que sur des sujets qui en valaient le coup, Yukio ne chercha pas plus loin. Dans la vie, par moments, il faut juste accepter ce qu'on vous donne, et ne pas trop se poser de questions.
Sautant le pas de la porte, les deux professeurs s'enfoncèrent dans la ruelle qui leur faisait face sans une parole de plus. Concentrés chacun sur le fait d'éviter un potentiel croche-pieds venant de l'autre, ils ne virent pas le panneau qu'ils venaient de dépasser, et qui affichait à qui voulait bien le regarder :
« KABUKICHO »
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Je ne comprends pas. Comment a-t-on pu se perdre dans la gare de notre propre ville d’enfance. Gare que j’avais pu jalonner un certains nombres de fois en direction de l’aéroport. Ah si, je sais pourquoi. Yukio a le plan entre les mains. Je suis quasiment certain qu’il n’a jamais mis les pieds ici, pourquoi je l’ai laissé faire. Clairement si on en est là c’est de ma faute pour avoir faire confiance à son sens de l’orientation et la sienne pour ne pas savoir lire un plan.
Me retrouver à devoir aller à un restaurant professionnel ne m’enchantait déjà pas grandement - à croire qu’on ne travaille pas assez -, mais il fallait en plus que je me le coltine. J’ai été naïf de croire que sa pendaison de crémaillère allait apaiser un tant soit peu les tensions. Pendant une semaine ou deux il m’avait en effet paru moins insupportable. Mais cet espoir avait été réduit à néant aux alentours de ses grandes phrases et de ses grands airs. Mes collègues semblent pourtant l’apprécier, tout le monde semble toujours l’apprécier, ça m’horripile ! N’y-a-t-il donc que moi qui vois clair dans son jeu ? Il ne supporte pas de ne pas être le centre de l’attention.
Je suis quasiment certain que c’est lui qui a fait savoir par je ne sais quel moyen que nous venions à Tokyo. Manque de chance pour lui, il n’aurait pas été professionnel de sa part de se présenter sans un professeur d’arts lors d’un rendez-vous traitant de thèse sur l’histoire de l’art. Voilà comment je me retrouve perdu, noyé dans une marre de monde, avec la pire présence que j’aurais pu espérer. Chaque fois que nos regards se croisent, le ressentiment que j’éprouve à son égard se démultiplie, proportionnellement à la douleur sous la plante de mes pieds qui commence à devenir pénible.
Nous nous arrêtons devant une sortie. J’ignore si elle pourra nous aider à trouver notre lieu de rendez-vous, mais ce lieu bondé m’étouffe. Une allée se trouve devant nous à présent que nous sommes dehors. Elle ne m’inspire pas trop, et Yukio a l’air de penser la même chose. Pour une fois, ses mots ne me hérissent pas le poil, et je commence à être trop fatigué pour rétorquer...
« Allons voir, en espérant que t’ai raison... »
Si seulement j’avais levé les yeux au lieu de scruter le sol comme à l’affût d’une chaussure cirée qui voudrait me faire trébucher... Je nous aurais fait faire demi-tour. J’ai quitté Tokyo pour mes études universitaires, aussi, bien que sachant que le Kabukicho est réputé pour être un quartier chaud, je n’y ai que rarement mis les pieds. Peut-être une ou deux fois avec Shojurô, mais pas assez pour reconnaître le lieu.
Une odeur de takoyaki flotte dans l’air et réveille mon estomac bien que j’ai déjà dîné. Nous continuons tout droit sans un mot, jusqu’à qu’un homme en costard cravate, tiré aux quatre épingle nous barre la route.
« Bonsoir messieurs ! Excusez-moi d’interrompre vos pas mais vous m’avez l’air épuisés. Je me suis dis qu’un petit remontant vous ferait du bien. C’est la maison qui offre le premier verre ! Nous avons un nouveau cocktail saveur exotique. Et puis, une charmante compagnie, de quoi vous remonter le moral également... »
Si je n’étais pas aussi perturbé par toute cette marche, toutes ces pensées fusillant Yukio dès qu’elles le pouvaient, j’aurais percé à jour ce sourire entendu, trop grivois pour être innocent. Car je ne le suis pas moi-même. Mais non, j’échange un regard avec Yukio et hausse les épaules.
« Je ne sais pas toi mais j’ai besoin d’une pause. Si on n’est pas trop loin on est encore dans les temps... »
Et puis un premier verre gratuit ça ne se refuse pas, n’est-ce-pas ? L’appât du gain, je vous jure. Nous nous mettons d’accord et tandis qu’il nous guide à la porte de son bar-restaurant, l’homme affiche un sourire un peu trop satisfait, qui se reflète sur l’une des vitres mais, je ne capte toujours rien. L’intérieur est éclairé d’une lumière tamisée, qui donne envie de s’affaler sur l’un des sièges rouge moelleux et de ne plus bouger jusqu’à ce que la pièce tourne. L’homme nous installe à une table et nous demande poliment de patienter le temps que les cocktails soient préparés.
Des femmes dansent sur une scène au fond, leur tenue sont légères mais toujours trop élégantes pour que je percute. Je suis vraiment à côté de mes pompes, j’ignorai que c’était possible à ce point, c’est irréel. Enfin bref, les boissons alcoolisés arrivent et, c’est délicieux il faut le reconnaître.
« Qui aurait pensé que je serais là à boire un verre en face de toi... »
Me retrouver à devoir aller à un restaurant professionnel ne m’enchantait déjà pas grandement - à croire qu’on ne travaille pas assez -, mais il fallait en plus que je me le coltine. J’ai été naïf de croire que sa pendaison de crémaillère allait apaiser un tant soit peu les tensions. Pendant une semaine ou deux il m’avait en effet paru moins insupportable. Mais cet espoir avait été réduit à néant aux alentours de ses grandes phrases et de ses grands airs. Mes collègues semblent pourtant l’apprécier, tout le monde semble toujours l’apprécier, ça m’horripile ! N’y-a-t-il donc que moi qui vois clair dans son jeu ? Il ne supporte pas de ne pas être le centre de l’attention.
Je suis quasiment certain que c’est lui qui a fait savoir par je ne sais quel moyen que nous venions à Tokyo. Manque de chance pour lui, il n’aurait pas été professionnel de sa part de se présenter sans un professeur d’arts lors d’un rendez-vous traitant de thèse sur l’histoire de l’art. Voilà comment je me retrouve perdu, noyé dans une marre de monde, avec la pire présence que j’aurais pu espérer. Chaque fois que nos regards se croisent, le ressentiment que j’éprouve à son égard se démultiplie, proportionnellement à la douleur sous la plante de mes pieds qui commence à devenir pénible.
Nous nous arrêtons devant une sortie. J’ignore si elle pourra nous aider à trouver notre lieu de rendez-vous, mais ce lieu bondé m’étouffe. Une allée se trouve devant nous à présent que nous sommes dehors. Elle ne m’inspire pas trop, et Yukio a l’air de penser la même chose. Pour une fois, ses mots ne me hérissent pas le poil, et je commence à être trop fatigué pour rétorquer...
« Allons voir, en espérant que t’ai raison... »
Si seulement j’avais levé les yeux au lieu de scruter le sol comme à l’affût d’une chaussure cirée qui voudrait me faire trébucher... Je nous aurais fait faire demi-tour. J’ai quitté Tokyo pour mes études universitaires, aussi, bien que sachant que le Kabukicho est réputé pour être un quartier chaud, je n’y ai que rarement mis les pieds. Peut-être une ou deux fois avec Shojurô, mais pas assez pour reconnaître le lieu.
Une odeur de takoyaki flotte dans l’air et réveille mon estomac bien que j’ai déjà dîné. Nous continuons tout droit sans un mot, jusqu’à qu’un homme en costard cravate, tiré aux quatre épingle nous barre la route.
« Bonsoir messieurs ! Excusez-moi d’interrompre vos pas mais vous m’avez l’air épuisés. Je me suis dis qu’un petit remontant vous ferait du bien. C’est la maison qui offre le premier verre ! Nous avons un nouveau cocktail saveur exotique. Et puis, une charmante compagnie, de quoi vous remonter le moral également... »
Si je n’étais pas aussi perturbé par toute cette marche, toutes ces pensées fusillant Yukio dès qu’elles le pouvaient, j’aurais percé à jour ce sourire entendu, trop grivois pour être innocent. Car je ne le suis pas moi-même. Mais non, j’échange un regard avec Yukio et hausse les épaules.
« Je ne sais pas toi mais j’ai besoin d’une pause. Si on n’est pas trop loin on est encore dans les temps... »
Et puis un premier verre gratuit ça ne se refuse pas, n’est-ce-pas ? L’appât du gain, je vous jure. Nous nous mettons d’accord et tandis qu’il nous guide à la porte de son bar-restaurant, l’homme affiche un sourire un peu trop satisfait, qui se reflète sur l’une des vitres mais, je ne capte toujours rien. L’intérieur est éclairé d’une lumière tamisée, qui donne envie de s’affaler sur l’un des sièges rouge moelleux et de ne plus bouger jusqu’à ce que la pièce tourne. L’homme nous installe à une table et nous demande poliment de patienter le temps que les cocktails soient préparés.
Des femmes dansent sur une scène au fond, leur tenue sont légères mais toujours trop élégantes pour que je percute. Je suis vraiment à côté de mes pompes, j’ignorai que c’était possible à ce point, c’est irréel. Enfin bref, les boissons alcoolisés arrivent et, c’est délicieux il faut le reconnaître.
« Qui aurait pensé que je serais là à boire un verre en face de toi... »
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
« Qui aurait pensé que je serais là à boire un verre en face de toi... »
La remarque de Gareth était assez pertinente. Vu la teneur de leurs derniers échanges, la situation dans laquelle ils se trouvaient était plutôt improbable, peut-être même gênante. Yukio était néanmoins plutôt détendu: dans un tel lieu de perdition, personne ne viendrait les trouver, et ce moment pourrait donc rester sans témoin, et sans lendemain. Cette idée le rassurait, certain de ne pas être épié par l’œil curieux de son entourage social, Gareth allait peut-être se laisser un peu aller, et qui sait, il pourrait même se montrer correct, au lieu d'essayer sans cesse de surjouer la colère renfrognée de la victime devenue fière avec les années. Depuis qu'ils étaient retombés l'un sur l'autre après des années sans contact, le professeur d'histoire avait laissé sa personnalité parler pour lui, avec l'attente que son comportement serait suffisamment éloquent, et conduirait son collègue à comprendre qu'ils n'avaient plus huit ans, et que les années changeaient les gens aussi sûrement que les rencontres. Gareth attendait visiblement plus que ça, à commencer par des excuses, mais Yukio ne s'y résolvait pas. En d'autres circonstances, faire amende honorable n'aurait pas rongé sa fierté, mais pour une raison qu'il ne parvenait pas à éclaircir, il n'arrivait pas à dévoiler une quelconque faiblesse devant le professeur d'arts. La peur, certainement, que son collègue, le cœur rempli d'une impulsivité toute puérile, ne se saisisse d'un moment de vulnérabilité pour le blesser avec cruauté.
Les circonstances étaient néanmoins favorables pour des explications, ils étaient dans un établissement fréquenté, mais entourés d'inconnus, ils pouvaient se laisser aller avec une moindre crainte des conséquences. L'alcool était également là pour aider les langues à se délier, et Yukio avait pas mal de choses à dire, qui se bousculaient dans son esprit avec une spontanéité gênante pour la clarté de son élocution. Afin de mettre en ordre ses pensées, il leva le regard vers son comparse en pleine dégustation de sa boisson. La vue de ce spectacle lui apporta un certain calme, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi. Concentré sur son verre, Gareth donnait presque l'air d'être en agréable compagnie. L'instant idéal pour faire un pas vers l'autre ? Il faudrait bien enterrer la hache de guerre, et la terre semblait ici particulièrement meuble. Cet idiot d'artiste émotionnellement trop honnête n'allait certainement pas prendre l'initiative. Il fallait que ce soit Yukio qui assume, comme toujours. Le poids du monde était bien lourd à porter. Heureusement, l'éthanol l'allégeait un peu. Le professeur d'histoire soupira, et se décida à ouvrir la bouche:
-Gareth, il faut qu'on parl...
Il fut coupé en pleine phrase: d'étonnantes dames assez courtement vêtues venaient de s'inviter dans leur bulle en se jetant nonchalamment sur les banquettes à leurs côtés. Yukio ne concevait pas bien le projet. Que pouvaient donc bien vouloir ces personnes affublées de vêtements aussi inadaptés en pareille saison. Les températures étaient encore fraiches dehors, porter ce genre de tenues qui contenaient plus de vide que de textile ne devait pas être des plus pratiques. C'était un coup à choper la crève et passer le reste de l'année dans un hôpital avec un pneumothorax. Il y avait vraisemblablement une fonction cachée au port de tels costumes, mais le professeur d'histoire ne parvenait pas vraiment à comprendre laquelle, et pour l'instant, il s'inquiétait pour la santé de ces jeunes femmes, qui avaient par ailleurs l'âge d'être étudiantes. Qu'auraient penser les familles de ces charmants êtres s'ils les avaient vu prendre de tels risques avec leur condition physique. Il ne put s'empêcher de leur faire la leçon:
-Mais enfin qu'est-ce que c'est que ces accoutrements ? Votre ambition dans la vie c'est d'attraper la tuberculose ? Vous allez tomber malades en vous découvrant comme ça ! Vous mériteriez que j'avertisse vos parents des risques inconsidérés que vous prenez.
Elles parurent stupéfaites. Celle-ci, on ne devait pas leur faire souvent, ou en tout cas pas avec un tel sérieux. L'une des deux jeunes filles eut un rire sincère, avant de se ressaisir et de s'adapter à la situation:
"Nos parents nous ont très mal élevé, vous avez raison Monsieur, mais peut-être que vous vous sauriez nous éduquer avec plus de fermeté."
La deuxième reprit avec une voix d'innocence feinte, en se penchant sur Gareth au point d'envahir son espace intime:
"Vous aussi vous avez l'air doué pour éduquer les vilaines filles, n'est-ce pas Monsieur ? "
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Ma gorge se réchauffe à chaque gorgée et les muscles de mon corps élisent peu à peu domicile sur cette banquette, qui déploie toutes ses forces afin de m’emprisonner. J’en viens presque à me dire que l’absurdité de la scène n’est pas aussi dramatique que j’aurais pu l’imaginer. Tout ce qui nous entoure est méticuleusement pensé pour ressentir ce surplus de bien être et d’oubli. Les deux âmes perdues que nous sommes ne voient même pas les portes se refermer. Encore une gorgée et un bras qui danse dans l’air.
J’en viens à me demander si Yukio fréquente ce genre d’endroit, une information dont je me passerais bien si cette lumière tamisée ne venait pas remplacer celles censées assurer l’éclairage sous mon crâne. Depuis qu’il est arrivé, le moins j’entends parler de lui, le mieux je me porte, je crois... Je m’en persuade. Petit je n’avais d’intérêt pour lui que pour amuser sa galerie et lui permettre d’évacuer son trop plein de méchanceté infantile. Aujourd’hui, je suis recouvert du masque de son indifférence, j’imagine que c’est un progrès. Alors pourquoi est-ce que je me poserais des questions sur quelqu’un qui s’obstine à penser que le temps efface les souvenirs et que c’est à moi de passer au-dessus de tout ?
Qu’est-ce que je devrais faire ? Allez vers lui «Hey salut ! Tu te souviens, tu me martyrisais à l’école, ça fait longtemps ! On remet ça ?» Non, non c’est à lui d’au moins s’excuser m*rde, ce n’est pas difficile... En bon japonais pure souche qu’il est, lui. Les formules de politesses les plus alambiquées courent dans ses veines nippones. Mais même ça je n’y ai pas droit, même ça je ne le mérite pas. Ni son amitié, ni ses excuses, ni un regard qui ne soit pas emplie de condescendance. Regard qu’il n’a pas ce soir, alors je suppose que cela aide à calmer la rancune qui bouillonne en moi d’ordinaire aussitôt que nous respirons le même air. Peut-être Yukio a-t-il développé des pouvoirs télépathiques, je lève les yeux, l’espoir naissant.
« Hm ? »
Et mourant dans la seconde. Cette seconde où la lumière revient enfin à tous mes étages. J’écarquille les yeux à la vue des tenues légères et affriolantes au possible. C’était si évident, à peine dissimulé, comme le nez au milieu de la figure, que c’est passé comme une lettre à la poste ! Je dévisage Yukio, m’attendant à ce qu’il en vienne à la même conclusion que moi, mais voilà que j’ai la réponse à ma question de tout à l’heure. Je n’arrive pas à y croire, n’a-t-il jamais mis les pieds dans un lieu pareil ? Non pas que j’y passe mes propres soirées mais tout de même, entre amis et la majorité atteinte, c’est un lieu faisant presque office de rite de passage au moins une fois dans sa vie. Les japonais ont un rapport particulier avec l’érotisme, il n’y a qu’à voir les tableaux de l’époque pour s’en rendre compte. Voir un homme lire un magazine pour adulte dans le métro n’est pas rare. Ce n’est que par la - triste - influence occidentale que le Japon a commencé à s’offusquer d’ancienne œuvres auparavant admirées.
« Euh, Yukio... »
J’essaie de l’avertir mais ces femmes, qui étaient sans aucun doute des étudiantes, nous ont déjà mis le grappin dessus. Le pire c’est que ce niais de professeur d’histoire leur a donné des armes pour mettre en place leur contexte lubrique. Quoi de mieux qu’un prof et une élève hein ? Ironie du sort, nous n’aurions pas à jouer de notre côté. Bon, désamorcer la situati- ! Trop proche ! J’arbore un sourire détendu tout en reculant des quelques centimètres qu’il me reste de banquette.
« Vous nous en voyez désolés mais je crains qu’à cette heure nous n’assurions plus de cours... »
« Oh allez Monsieur, nous avons vraiment besoin de cours particuliers... »
« Est-ce que vous nous donner quelques minutes ? Mon... collègue n’est pas habitué et il risque de faire une syncope à l’idée que vous attrapiez la tuberculose. »
La fille la plus proche de lui passe une main sous le menton de Yukio et prend une voix suave.
« C’est adorable de vous inquiéter pour nous mais en buvant un peu ensemble, le froid ne sera plus un problème... On revient tout à l’heure, le temps que vous repreniez vos esprits ! »
Elles partent en riant et minaudant tandis que j’observe Yukio, désabusé et secouant la tête.
« La tuberculose, vraiment ? Je refuse de croire que t’es prude à ce point... On est au Kabukichô dans un bar à hôtesses, il faut qu’on se casse tant qu’on peut encore. Tu pourras revenir assouvir ta curiosité une autre fois. »
Je suis obligé de le chambrer un peu, la tuberculose, sidérant. Finissant mon verre d’une traite, mon dos quitte enfin le dossier rembourré de la banquette. J’avance dans l’allée, la porte est à quelques mètres, quand un homme en costard noir et à l’air peu commode nous barre la route.
« Désolé messieurs, mais il va falloir consommer. »
« Je comprends mais, nous sommes attendus et nous sommes trompés d’endroits... »
« C’est bien dommage, mais vous allez devoir rester. »
Purée mais c’est quoi son problème ? On n’est plus libre de partir comme on veut, génial. A moins ce que...
« C’est le verre gratuit le problème ? On va le payer et partir. »
Si chaque client partait après le verre gratuit, le bar enregistrerait bien quelques pertes. Seulement, ce type n’est toujours pas disposé à s’écarter, il fait même un pas vers nous. Ça sent pas bon...
« Vous allez gentiment aller vous asseoir et profiter du spectacle, ce sera mieux pour tout le monde. »
Il lève légèrement sa veste et révèle un tonfa à sa ceinture. P*tain, dans quelle m*rde on est tombés ! Un de ses compères arrive sur ma droite, me met la pression pour m’abstenir de toute rébellion et je fais un pas en arrière. Faites surtout que Yukio ne parte pas encore dans une tirade qui nous coûtera des os cassés.
J’en viens à me demander si Yukio fréquente ce genre d’endroit, une information dont je me passerais bien si cette lumière tamisée ne venait pas remplacer celles censées assurer l’éclairage sous mon crâne. Depuis qu’il est arrivé, le moins j’entends parler de lui, le mieux je me porte, je crois... Je m’en persuade. Petit je n’avais d’intérêt pour lui que pour amuser sa galerie et lui permettre d’évacuer son trop plein de méchanceté infantile. Aujourd’hui, je suis recouvert du masque de son indifférence, j’imagine que c’est un progrès. Alors pourquoi est-ce que je me poserais des questions sur quelqu’un qui s’obstine à penser que le temps efface les souvenirs et que c’est à moi de passer au-dessus de tout ?
Qu’est-ce que je devrais faire ? Allez vers lui «Hey salut ! Tu te souviens, tu me martyrisais à l’école, ça fait longtemps ! On remet ça ?» Non, non c’est à lui d’au moins s’excuser m*rde, ce n’est pas difficile... En bon japonais pure souche qu’il est, lui. Les formules de politesses les plus alambiquées courent dans ses veines nippones. Mais même ça je n’y ai pas droit, même ça je ne le mérite pas. Ni son amitié, ni ses excuses, ni un regard qui ne soit pas emplie de condescendance. Regard qu’il n’a pas ce soir, alors je suppose que cela aide à calmer la rancune qui bouillonne en moi d’ordinaire aussitôt que nous respirons le même air. Peut-être Yukio a-t-il développé des pouvoirs télépathiques, je lève les yeux, l’espoir naissant.
« Hm ? »
Et mourant dans la seconde. Cette seconde où la lumière revient enfin à tous mes étages. J’écarquille les yeux à la vue des tenues légères et affriolantes au possible. C’était si évident, à peine dissimulé, comme le nez au milieu de la figure, que c’est passé comme une lettre à la poste ! Je dévisage Yukio, m’attendant à ce qu’il en vienne à la même conclusion que moi, mais voilà que j’ai la réponse à ma question de tout à l’heure. Je n’arrive pas à y croire, n’a-t-il jamais mis les pieds dans un lieu pareil ? Non pas que j’y passe mes propres soirées mais tout de même, entre amis et la majorité atteinte, c’est un lieu faisant presque office de rite de passage au moins une fois dans sa vie. Les japonais ont un rapport particulier avec l’érotisme, il n’y a qu’à voir les tableaux de l’époque pour s’en rendre compte. Voir un homme lire un magazine pour adulte dans le métro n’est pas rare. Ce n’est que par la - triste - influence occidentale que le Japon a commencé à s’offusquer d’ancienne œuvres auparavant admirées.
« Euh, Yukio... »
J’essaie de l’avertir mais ces femmes, qui étaient sans aucun doute des étudiantes, nous ont déjà mis le grappin dessus. Le pire c’est que ce niais de professeur d’histoire leur a donné des armes pour mettre en place leur contexte lubrique. Quoi de mieux qu’un prof et une élève hein ? Ironie du sort, nous n’aurions pas à jouer de notre côté. Bon, désamorcer la situati- ! Trop proche ! J’arbore un sourire détendu tout en reculant des quelques centimètres qu’il me reste de banquette.
« Vous nous en voyez désolés mais je crains qu’à cette heure nous n’assurions plus de cours... »
« Oh allez Monsieur, nous avons vraiment besoin de cours particuliers... »
« Est-ce que vous nous donner quelques minutes ? Mon... collègue n’est pas habitué et il risque de faire une syncope à l’idée que vous attrapiez la tuberculose. »
La fille la plus proche de lui passe une main sous le menton de Yukio et prend une voix suave.
« C’est adorable de vous inquiéter pour nous mais en buvant un peu ensemble, le froid ne sera plus un problème... On revient tout à l’heure, le temps que vous repreniez vos esprits ! »
Elles partent en riant et minaudant tandis que j’observe Yukio, désabusé et secouant la tête.
« La tuberculose, vraiment ? Je refuse de croire que t’es prude à ce point... On est au Kabukichô dans un bar à hôtesses, il faut qu’on se casse tant qu’on peut encore. Tu pourras revenir assouvir ta curiosité une autre fois. »
Je suis obligé de le chambrer un peu, la tuberculose, sidérant. Finissant mon verre d’une traite, mon dos quitte enfin le dossier rembourré de la banquette. J’avance dans l’allée, la porte est à quelques mètres, quand un homme en costard noir et à l’air peu commode nous barre la route.
« Désolé messieurs, mais il va falloir consommer. »
« Je comprends mais, nous sommes attendus et nous sommes trompés d’endroits... »
« C’est bien dommage, mais vous allez devoir rester. »
Purée mais c’est quoi son problème ? On n’est plus libre de partir comme on veut, génial. A moins ce que...
« C’est le verre gratuit le problème ? On va le payer et partir. »
Si chaque client partait après le verre gratuit, le bar enregistrerait bien quelques pertes. Seulement, ce type n’est toujours pas disposé à s’écarter, il fait même un pas vers nous. Ça sent pas bon...
« Vous allez gentiment aller vous asseoir et profiter du spectacle, ce sera mieux pour tout le monde. »
Il lève légèrement sa veste et révèle un tonfa à sa ceinture. P*tain, dans quelle m*rde on est tombés ! Un de ses compères arrive sur ma droite, me met la pression pour m’abstenir de toute rébellion et je fais un pas en arrière. Faites surtout que Yukio ne parte pas encore dans une tirade qui nous coûtera des os cassés.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Yukio était médusé. Les jeunes filles étaient aussi insistantes et gênantes qu'un cadre divorcé en pleine crise de la quarantaine parlant à la nouvelle stagiaire dans une soirée boulot . Il n'avait été témoin d'un tel rentre-dedans qu'une seule fois, quand une étudiante avait tenté de l'amadouer pour qu'il remonte sa moyenne. Il avait du expliquer à l'impudente qu'il était incorruptible, et que ça n'était pas la bonne technique pour obtenir ce qu'elle voulait, puis, il avait passé deux heures à cuisiner la gamine pour qu'elle explique longuement les raisons de son échec. Elle avait craqué, était tombée en sanglots, et était donc ressortie du bureau décoiffée et les vêtements froissés. Pendant quelques jours, le campus avait jasé, à tort. Mieux valait souffrir certaines injustices que les commettre.
D'une manière un peu surprenante, Gareth avait plus que lui eu les pieds sur terre sur ce coup-là, et il s'échinait à éconduire les hôtesses avec une admirable patience. Elles finirent par s'éclipser en avançant avec assurance que l'alcool pouvait les protéger du froid. Pas encore complètement rattaché à la réalité de la situation, Yukio se fit la réflexion qu'elles avaient tort: l'alcool ne protégeait pas du froid, il ne faisait que désensibiliser à la sensation du froid, ce qui était encore plus dangereux. Il eut une nouvelle fois envie de leur faire la leçon, mais le regard réprobateur de son collègue l'en dissuada.
« La tuberculose, vraiment ? Je refuse de croire que t’es prude à ce point... On est au Kabukichô dans un bar à hôtesses, il faut qu’on se casse tant qu’on peut encore. Tu pourras revenir assouvir ta curiosité une autre fois. »
Le professeur d'histoire fut légèrement blessé. Il n'était pas prude, il avait juste un peu de mal avec la compréhension de certains sous-entendus, et avec l'idée de discuter publiquement de choses liées à l'intimité de chacun, et avec l'idée que des relations puissent revêtir un caractère très innovant pour ce qui concerne leur aspect physique, ce qui n'était pas du tout la définition qu'on pouvait donner à "prude", n'est-ce pas ? Et la tuberculose était un vrai sujet, un mal méconnu, dont il ne fallait pas rire en vain. Piqué au vif par la remarque de Gareth, il marmonna pour lui-même:
-Je ne suis pas expert en jeunesse dissolue moi...
Déjà élancé vers la sortie, le professeur d'arts plastiques ne porta aucune attention à ces quelques mots. Devant lui, une armoire à glace monopolisait déjà toute sa prévenance. Yukio fut témoin d'une tentative de négociation assez grotesque. Son comparse essayait de résonner le videur en lui parlant de payer le verre gratuit offert à l'entrée dans l'établissement. Le gorille s'était vraisemblablement senti insulté par cette proposition, car il venait d'insister lourdement pour qu'ils profitent du spectacle, et un copain à lui s'était ramené avec la subtilité d'un scénario de film de Steven Seagal.
Gareth s'était débrouillé comme un manche, c'était attendu. Il fallait servir à ces grands gaillards une autre soupe que des pleurs et des jérémiades. Yukio savait comment s'y prendre avec les petites frappes, il en avait été une. La solution la plus simple consistait toujours à se faire voir comme une plus grande source d'emmerdements que de profits, et le professeur d'histoire était assez doué quand il s'agissait d'être vu comme un emmerdeur. S'approchant de son collègue d'un pas assuré, il lui balança sur un ton autoritaire:
-Alors inspecteur, ces manteaux, ça vient ? On est attendus au Keishicho pour rendre compte, le Keishi-sokan n'aime pas qu'on le fasse mariner. Si on y est pas à l'heure, il est capable de nous envoyer le Koanbu pour nous chercher par la peau du...
Il s'interrompit, faussement interloqué, pour regarder les deux voyous encostardés:
-Il y a un problème avec ces deux messieurs, inspecteur, vous les connaissez ?
Pour une fois, avoir eu un père flic pouvait être utile, et les sortir de l'ornière. Les gérants de ce genre de bouge n'étaient sûrement pas bêtes au point d'attirer l'attention de la police, il n'auraient pas fait de vieux os sans ça, et avec les costumes que les deux professeurs avaient mis pour leur diner de travail, ils pouvaient clairement passer pour des officiers en perdition dans un rade pris au hasard. Il fallait juste que Gareth rentre dans le jeu.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
« Qu’est-ce que tu marmonnes ? Peu importe allez viens. »
Comme si notre fuite pouvait par miracle se dérouler sans accrocs. Nous avions passé quelques secondes de trop en ce lieu, dépassé le temps imparti qui nous était accordé pour rebrousser chemin. Ma fatigue ne m’aide pas à réfléchir aussi vite que d’habitude et ça m’agace. Hors de questions de plier face à ces deux gorilles, je ne voulais déjà pas être ici à l’origine. Pour une fois dans sa vie, Yukio ne l’ouvre pas pour dire une bêtise, j’avoue même en mon fort intérieur que c’est une bonne idée. Jamais je ne lui en ferais part, gonfler son ego jusqu’à l’explosion n’est pas un de mes projets. Un regard vers lui et je lui donne la réplique, me souvenant que son père était policier, sûrement à la retraite aujourd’hui. Ses paroles lèvent un vent de panique dans les yeux des deux vigiles.
« Du tout inspecteur. Loin de moi l’envie de faire attendre le Keishi-sokan mais ces messieurs souhaiteraient que nous vérifions l’âge de toutes les demoiselles exerçant ici. Il est évident qu’elles sont toutes majeures n’est-ce-pas ? »
« Inspecteurs, vous ? Un peu jeunet pour ça. »
Il se méfie et me toise de la tête aux pieds. Il a dû en voir passer évidemment. Ne perdons pas le filons, comme Yukio je grossis les traits.
« La nouvelle génération a vocation à surpasser la précédente, mon flair me dit que nous trouverons de quoi remplir nos cellules grâce à vos charmantes activités. Nous pouvons nous montrer magnanimes et fermer les yeux ou bien... »
Les deux acolytes se concertent du regard, l’un n’a clairement pas envie de céder, mais l’autre, d’un signe de tête, le dissuade de nous retenir plus longtemps. J’ai cru une seconde en avoir fait un peu trop.
« Merci bien et bonne soirée messieurs. »
Quelle galère, j’inspire fortement l’air frais à la sortie du bar. C’est à ce moment que je réalise la chaleur de mes joues, j’ai bu ce grand verre un peu trop vite et le pic d’adrénaline n’aide pas. Rasséréné, je me tourne vers Yukio et le malaise refait son apparition. J’ai l’impression que tous les regards se tournent vers nous qui faisons tâches dans ces rues de luxure et de débauche.
« Bon... Puisque le rendez-vous ne tient plus... Il va me falloir plus d’alcool dans le sang pour t’écouter. »
Je ne plaisante qu’à moitié. L’alcool abaisse mes barrières au moins de moitié et dans le pire des cas, j’oublierai certainement cette conversation et nous retournerons à la case départ. Partons donc à la recherche d’un endroit moins connotés, où nous n’aurions pas honte d’être surpris.
Comme si notre fuite pouvait par miracle se dérouler sans accrocs. Nous avions passé quelques secondes de trop en ce lieu, dépassé le temps imparti qui nous était accordé pour rebrousser chemin. Ma fatigue ne m’aide pas à réfléchir aussi vite que d’habitude et ça m’agace. Hors de questions de plier face à ces deux gorilles, je ne voulais déjà pas être ici à l’origine. Pour une fois dans sa vie, Yukio ne l’ouvre pas pour dire une bêtise, j’avoue même en mon fort intérieur que c’est une bonne idée. Jamais je ne lui en ferais part, gonfler son ego jusqu’à l’explosion n’est pas un de mes projets. Un regard vers lui et je lui donne la réplique, me souvenant que son père était policier, sûrement à la retraite aujourd’hui. Ses paroles lèvent un vent de panique dans les yeux des deux vigiles.
« Du tout inspecteur. Loin de moi l’envie de faire attendre le Keishi-sokan mais ces messieurs souhaiteraient que nous vérifions l’âge de toutes les demoiselles exerçant ici. Il est évident qu’elles sont toutes majeures n’est-ce-pas ? »
« Inspecteurs, vous ? Un peu jeunet pour ça. »
Il se méfie et me toise de la tête aux pieds. Il a dû en voir passer évidemment. Ne perdons pas le filons, comme Yukio je grossis les traits.
« La nouvelle génération a vocation à surpasser la précédente, mon flair me dit que nous trouverons de quoi remplir nos cellules grâce à vos charmantes activités. Nous pouvons nous montrer magnanimes et fermer les yeux ou bien... »
Les deux acolytes se concertent du regard, l’un n’a clairement pas envie de céder, mais l’autre, d’un signe de tête, le dissuade de nous retenir plus longtemps. J’ai cru une seconde en avoir fait un peu trop.
« Merci bien et bonne soirée messieurs. »
Quelle galère, j’inspire fortement l’air frais à la sortie du bar. C’est à ce moment que je réalise la chaleur de mes joues, j’ai bu ce grand verre un peu trop vite et le pic d’adrénaline n’aide pas. Rasséréné, je me tourne vers Yukio et le malaise refait son apparition. J’ai l’impression que tous les regards se tournent vers nous qui faisons tâches dans ces rues de luxure et de débauche.
« Bon... Puisque le rendez-vous ne tient plus... Il va me falloir plus d’alcool dans le sang pour t’écouter. »
Je ne plaisante qu’à moitié. L’alcool abaisse mes barrières au moins de moitié et dans le pire des cas, j’oublierai certainement cette conversation et nous retournerons à la case départ. Partons donc à la recherche d’un endroit moins connotés, où nous n’aurions pas honte d’être surpris.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
A l'instar de son camarade de soirée, lorsqu'ils furent sortis, Yukio laissa l'air frais s'engouffrer dans ses poumons avec un soulagement libérateur. Sa profonde inspiration lui amena des émotions plutôt étranges. Il était surpris par ce qu'il pouvait ressentir, mais il lui fallait accepter l'évidence: il avait adoré ça ! L'adrénaline, le jeu d'acteur, le danger et le bluff, c'était étonnamment vivifiant. Il n'avait pas eu ce genre d'impression d'être pleinement en vie depuis des mois. Pendant quelques secondes, il avait même perçu une certaine complicité avec Gareth, et il avait aimé ça. Les répliques s'étaient enchainées comme une partition jouée sur un piano à quatre mains, et ils avaient agi comme une équipe de natation synchronisée. C'était presque irréel, et l'alcool n'aidait pas à ancrer la scène dans la réalité. Il ne s'était pas aussi mal comporté depuis des années, et il en retirait le plaisir intense du sale gosse ayant camouflé sa bêtise avec succès. Dans le même temps, l'espace de deux minutes, il avait partagé avec son collègue autre chose que de l'hostilité, et il en venait à espérer de n'avoir pas été le seul à apprécier ce moment de tension. Encore pris dans le tourbillon de ses émotions contrastées, il lança spontanément:
-C'est pas passé loin, mais t'as mystifié l'armoire à glace comme si tu lui avais jeté un sort de confusion mentale, c'étai...
Gareth avait parlé en même temps que lui, évoquant avec quelques soupirs son besoin de trouver un nouveau lieu de perdition fondé sur le flot historique de l'absinthe, apparemment nécessaire pour supporter les paroles de son collègue.
Le professeur d'histoire toussa, quelque peu sorti de son enthousiasme par le ton plus modéré de son compagnon. Il essaya de se redonner une contenance comme il pouvait, combattant les effets de l'alcool en se concentrant sur des points de focalisation, vieille technique apprise pendant les années où il se trouvait de l'autre côté des amphithéâtres. Son comparse devait tenter de faire de même, visiblement en proie aux mêmes soucis de métabolisation de l'éthanol. Lui jetant un regard aussi dur qu'affectueux, il sortit une cigarette et l'approcha de sa bouche en laissant sortir sur un ton facétieux:
-Je ne vais quand même pas te dissuader de t'intoxiquer le foie. Je peux même t'accompagner, tu finiras dans le caniveau avant moi.
Il incendia son bâton de nicotine et aspira une profonde bouffée. Ils ne se trouvaient pas vraiment dans un espace fumeur, mais à vrai dire, il s'en fichait comme du paquet de copies oublié à Kobé avant leur départ pour Tokyo; cette inspiration pleine de particules cancérigènes en valait largement la peine. Il ferma les yeux pendant trois secondes, puis expulsa de sa poitrine la fumée qui s'y trouvait, la recrachant comme on éloigne une mauvaise pensée. Enfin, il jeta sa cigarette dans une grille d'égouts, dans un geste à l'air beaucoup trop rebelle au regard de sa portée réelle, commença à marcher dans la rue, levant la main gauche dans un signe intimant à Gareth de le suivre, et balança:
-Ramène-toi Toshiro Mifune, le public nous attend...
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Je dévisage Yukio pendant quelques secondes quand il s’interrompt. La situation m’a réellement angoissé. Tout ce que je voulais c’était sortir d’ici indemne pour revoir mon bout de chou sans bleus ni bosses. Il fallait tout de même avouer que c’était grâce à lui si on s’en était sortis comme des chefs. Mon coeur se calme et une part de moi lui en est reconnaissant. Et puis, il n’y a pas que ça... Il a vraiment trouvé ça, amusant, qu’on se jouent d’eux tous les deux. Il était en train de me faire un compliment ou j’ai rêvé ? C’est le verre ? L’adrénaline ? Je la sens parcourir mes veines moi aussi.
Pas comme ça, je ne peux pas céder aussi facilement. La tête détournée, sa remarque me fait légèrement sourire. C’est encore trop étrange pour moi qu’on puisse se parler de cette façon.
« Tu es sûr de ça ? Mes enzymes font un meilleur travail que les tiennes. »
Yukio allume une cigarette. Pourquoi fume-t-il au juste ? N’est-il pas censé incarné l’image de monsieur parfait ? Pourtant il noirci le tableau de nicotine. Je n’aime pas voir les gens fumer, se tuer à petit feu. Je me contente de fixer l’incandescence entre ses doigts. Seul un lien d’amitié tangible entre nous aurait pu me permettre de lui glisser l’idée de s’en passer. Le monde ne tourne pas rond au Kabukicho, pour que je me retrouve à m’en faire pour la santé de cet énergumène. Ce mot ne sonne pas aussi péjoratif que je l’aurais voulu, que ce dont j’ai l’habitude. Toshiro Mifune... Un grand acteur. Je lui emboîte le pas, la hâte de retrouver un siège rembourré et confortable se faisant sentir.
« Pressé pour la prochaine prise Sonny Chiba ? »
J’arrive à sa hauteur et parcours les rangées de bars tous les plus accueillants les uns que les autres. Sans le regarder, je m’autorise à créer une brèche dans ma coquille.
« C’était plutôt marrant... J’ai jeté le sort mais t’as sorti la baguette... »
Après un peu de recule, c’était même digne d’un film policier sur petit écran. La frayeur passée, l’espace d’un instant nous étions comme deux gosses jouant les traqueurs de malfrats. Deux équipiers sur une grosse affaire coincés dans de sales draps. Si seulement ça avait pu se passer comme ça dès le début...
J’indique un bar à Yukio, qui porte le nom d’une enseigne que j’ai déjà fréquenté, gage qu’on ne se fera pas dépouiller comme des bonnes poires. Une table nous est rapidement attribuée et je me laisse tomber sur mon siège. Une serveuse vient vers nous, la tenue toujours assez subjective pour affoler les sens. Une Tequila Sunrise pour moi.
« De quoi tu voulais parler ? »
Pas comme ça, je ne peux pas céder aussi facilement. La tête détournée, sa remarque me fait légèrement sourire. C’est encore trop étrange pour moi qu’on puisse se parler de cette façon.
« Tu es sûr de ça ? Mes enzymes font un meilleur travail que les tiennes. »
Yukio allume une cigarette. Pourquoi fume-t-il au juste ? N’est-il pas censé incarné l’image de monsieur parfait ? Pourtant il noirci le tableau de nicotine. Je n’aime pas voir les gens fumer, se tuer à petit feu. Je me contente de fixer l’incandescence entre ses doigts. Seul un lien d’amitié tangible entre nous aurait pu me permettre de lui glisser l’idée de s’en passer. Le monde ne tourne pas rond au Kabukicho, pour que je me retrouve à m’en faire pour la santé de cet énergumène. Ce mot ne sonne pas aussi péjoratif que je l’aurais voulu, que ce dont j’ai l’habitude. Toshiro Mifune... Un grand acteur. Je lui emboîte le pas, la hâte de retrouver un siège rembourré et confortable se faisant sentir.
« Pressé pour la prochaine prise Sonny Chiba ? »
J’arrive à sa hauteur et parcours les rangées de bars tous les plus accueillants les uns que les autres. Sans le regarder, je m’autorise à créer une brèche dans ma coquille.
« C’était plutôt marrant... J’ai jeté le sort mais t’as sorti la baguette... »
Après un peu de recule, c’était même digne d’un film policier sur petit écran. La frayeur passée, l’espace d’un instant nous étions comme deux gosses jouant les traqueurs de malfrats. Deux équipiers sur une grosse affaire coincés dans de sales draps. Si seulement ça avait pu se passer comme ça dès le début...
J’indique un bar à Yukio, qui porte le nom d’une enseigne que j’ai déjà fréquenté, gage qu’on ne se fera pas dépouiller comme des bonnes poires. Une table nous est rapidement attribuée et je me laisse tomber sur mon siège. Une serveuse vient vers nous, la tenue toujours assez subjective pour affoler les sens. Une Tequila Sunrise pour moi.
« De quoi tu voulais parler ? »
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Sonny Chiba ? Était-ce là une référence à l’enfance de Yukio, passée à distribuer des gifles à d’autres gamins ? Les coups qui pouvaient pleuvoir n’avaient pourtant pas grand-chose à voir avec un quelconque art martial, et tenaient plus d’une pratique amateur du tabassage synchronisé avec une grande liberté académique. Le professeur d’histoire avait des doutes quant au fait que son ancienne victime soit assez à l’aise avec ses souvenirs pour faire des références aussi légères à leur mémoire commune. De manière vraisemblable, il s’agissait d’un clin d’œil bien involontaire, et, en un sens, assez ironique.
Si l'on prenait un peu de recul, il était néanmoins possible d'identifier que l’euphorie du moment semblait avoir détourné Gareth de sa rancune. Il s’ouvrait comme une fleur de printemps après l’orage, ce qui donnait au moment une valeur qui ne pouvait puiser sa source que dans l’éphémère de la situation. Sitôt débarrassé des molécules d’alcool qui lui inondaient le cerveau, il redresserait ses épines avec la célérité d’une hermine se réfugiant dans son terrier.
Yukio y pensait encore lorsque le duo d’acteurs ponctuels en vint à s’affaler dans les sièges d’un bar un peu plus fréquentable. Il eut un léger sourire à la vue du cocktail de son collègue. À la fois trop moderne et dans le même temps complètement passé de mode, le Tequila sunrise convenait parfaitement au professeur d’arts plastiques. Il jeta ses yeux dans son Moscow mule pour ne pas trop afficher son sourire mi-condescendant, mi-affectueux, et remua les glaçons pour focaliser son esprit sur un geste anodin.
Gareth eut le mauvais ton de choisir cet instant pour relancer la conversation sur les inavouables choses qu’aurait bien voulu laisser sortir son compagnon de soirée, ce qui plongea ce dernier dans une perplexité certaine. Il n’était plus sûr que le moment soit propice à la chose : l’ambiance était plutôt bonne, pourquoi la gâcher en remettant sur la table les douloureux vestiges de leur passage partagé à l’école primaire ? Balancer ça avant la descente des verres tout juste commandés les ferait dégriser à la vitesse du Shinkansen, il valait peut-être mieux nourrir la concorde comme on entretient un feu sacré : avec précaution et dévotion.
Le souci consistait en ce que Yukio n’avait aucune certitude sur les moyens les plus évidents de détourner la conversation. Il n’aurait pas fallu que ça paraisse faux. Il se lança sans vraiment savoir où il allait :
-Je voulais juste te dire que si jamais tu te retrouvais coincé sans baby sitter pour garder le petit, je peux dépanner. J’ai cru comprendre par des bruits de couloir que tu l’élevais seul, le planning doit être compliqué à tenir. Donc vu que je n’ai pas trop d’obligations de mon côté, si jamais je peux me rendre utile, ça me fera plaisir.
C’était toujours ça de chemin parcouru. On ne pourrait pas le taxer d’avoir relancé la roue de la détestation, même s’il ne savait pas trop comment il en était venu à formuler une telle proposition. Plutôt hésitant, il crut bon de rajouter :
-Enfin je comprendrais si tu ne me fais pas confiance. C’est vrai que je ne suis pas en mesure de donner des garanties sur le fait que j’achèterais pas toute une confiserie à ce gamin s’il demande.
Il enchaîna sur une profonde rasade de bière de gingembre mélangée à de la vodka, l’alcool lui rendait la fierté moins rigide.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Petit j’avais passé mon temps à analyser un petit bonhomme brun à peine plus grand que moi, mais de la taille d’un géant dans mes souvenirs. Est-ce que si je retroussais mon nez comme lui quand il riait, ça me rendrait plus cool ? Ou si je marchais avec plus d’assurance, suivit par les autres sans jamais craindre que le bruit de leur pas ne tarit. C'est là que le bât blesse, je n’avais personne pour me suivre, je suivais Irumi. Position qui m’allait très bien, elle me permettait de ne plus être la cible de ses mots pendant quelques minutes.
Ses regards en revanche, la façon dont remontait le coin de ses lèvres à ma vue... J’y retrouve une partie dans ce sourire à moitié dissimulé par sa tête penchée. J’y lis cependant autre chose que je ne parviens pas à déchiffrer, me refuse de croire qu’il puisse s’agir de l’expression d’une émotion positive. La crainte de me fourvoyer est plus forte. A-t-il un problème avec ma boisson ? Décidément quoi que je fasse, mes gestes sont condamnés à passer sous son jugement. Et moi... Condamné à lui donner plus d’importance qu’il ne devrait en avoir. Je voudrais juste... Me retrouver coincé sans baby-sitter...
Quoi ? Non, ma pensée déraille et se mêle à ses paroles. Je remue la paille dans mon verre, mélange la grenadine avec le jus d’orange aromatisé à la tequila, le regard fixe sur son visage. Pourquoi me tournerais-je vers lui dans une telle situation ? Est-ce qu’il s’agit vraiment du sujet de conversation initial ? Est-ce qu’il se moque de moi ? On ne dirait pas. Yukio me prend de court. Pourquoi essaie-t-il de retourner la balance avec, avec ce genre de proposition avenante ? J’aspire deux gorgées de cocktail pour m’accorder un temps-mort. Ma raison me souffle que je réfléchie trop, ma rancune de ne pas me laisser amadouer. Aussi étonnant que cela puisse être, l’alcool me fera peut-être choisir une réponse plus raisonnable que ma tête. Le temps doit être passé plus vite que je ne le pensais, Yukio a le temps d’ajouter deux mots. Qui ont le don de m’aider à sortir des méandres sous mon crâne.
« C’est... Gentil. »
Je n’aime pas le gingembre. L’odeur de son Moscow mule me donne le tournis, oui c’est forcément à cause de lui. Une gorgée, le flux contre mes tempes se déchaîne. Je viens de dire à Yukio qu’il est gentil. Tout ce temps pour y parvenir... Ou tout ce temps pour le devenir... Non ne recommence pas, pas ce soir...
« Mais, tu as déjà gardé des enfants ? Il n’est pas à un âge facile. »
Il ne me semble pas qu’il en est. Je crois me rappeler qu’il a une sœur, peut-être est-il oncle aujourd’hui. Il est bien plus probable que je me tourne vers quelqu’un d’autre en cas de problème mais une urgence est vite arrivée, j’analyse donc toutes les perches qu’on me tend. Si ma confiance en lui est proche de zéro, je sais qu’il ne fera rien de mal à mon fils, il en est trop gaga pour ça.
« Pour les confiseries, je n’ai pas de garantie moi-même, je ne t’en voudrais pas trop. Mais pitié ne lui apprends pas de mots latins. »
Là il causerait ma perte, c’est à n’y rien comprendre son charabia quand il se lance. J’arrive miraculeusement à afficher un sourire.
Ses regards en revanche, la façon dont remontait le coin de ses lèvres à ma vue... J’y retrouve une partie dans ce sourire à moitié dissimulé par sa tête penchée. J’y lis cependant autre chose que je ne parviens pas à déchiffrer, me refuse de croire qu’il puisse s’agir de l’expression d’une émotion positive. La crainte de me fourvoyer est plus forte. A-t-il un problème avec ma boisson ? Décidément quoi que je fasse, mes gestes sont condamnés à passer sous son jugement. Et moi... Condamné à lui donner plus d’importance qu’il ne devrait en avoir. Je voudrais juste... Me retrouver coincé sans baby-sitter...
Quoi ? Non, ma pensée déraille et se mêle à ses paroles. Je remue la paille dans mon verre, mélange la grenadine avec le jus d’orange aromatisé à la tequila, le regard fixe sur son visage. Pourquoi me tournerais-je vers lui dans une telle situation ? Est-ce qu’il s’agit vraiment du sujet de conversation initial ? Est-ce qu’il se moque de moi ? On ne dirait pas. Yukio me prend de court. Pourquoi essaie-t-il de retourner la balance avec, avec ce genre de proposition avenante ? J’aspire deux gorgées de cocktail pour m’accorder un temps-mort. Ma raison me souffle que je réfléchie trop, ma rancune de ne pas me laisser amadouer. Aussi étonnant que cela puisse être, l’alcool me fera peut-être choisir une réponse plus raisonnable que ma tête. Le temps doit être passé plus vite que je ne le pensais, Yukio a le temps d’ajouter deux mots. Qui ont le don de m’aider à sortir des méandres sous mon crâne.
« C’est... Gentil. »
Je n’aime pas le gingembre. L’odeur de son Moscow mule me donne le tournis, oui c’est forcément à cause de lui. Une gorgée, le flux contre mes tempes se déchaîne. Je viens de dire à Yukio qu’il est gentil. Tout ce temps pour y parvenir... Ou tout ce temps pour le devenir... Non ne recommence pas, pas ce soir...
« Mais, tu as déjà gardé des enfants ? Il n’est pas à un âge facile. »
Il ne me semble pas qu’il en est. Je crois me rappeler qu’il a une sœur, peut-être est-il oncle aujourd’hui. Il est bien plus probable que je me tourne vers quelqu’un d’autre en cas de problème mais une urgence est vite arrivée, j’analyse donc toutes les perches qu’on me tend. Si ma confiance en lui est proche de zéro, je sais qu’il ne fera rien de mal à mon fils, il en est trop gaga pour ça.
« Pour les confiseries, je n’ai pas de garantie moi-même, je ne t’en voudrais pas trop. Mais pitié ne lui apprends pas de mots latins. »
Là il causerait ma perte, c’est à n’y rien comprendre son charabia quand il se lance. J’arrive miraculeusement à afficher un sourire.
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Gentil ? Et en plus, sans une once d'ironie. De prime abord, Yukio avait été tenté d'interpréter ça comme une pique supplémentaire, façon de dire "vous êtes bien brave", mais le ton utilisé se départissait de toute moquerie ou taquinerie. Le Monsieur était sérieux, et il avait qualifié celui dont il avait juré la perte d'être compassionnel. C'était à la fois surprenant et, par certains côtés, plutôt agréable. Jamais très loin de sa puérilité, le professeur d'histoire fut pris d'une envie de sauter à pieds joints sur son siège, pointer son collègue du doigt et s'écrier qu'il était maintenant trop tard, Gareth l'avait dit, et ne pouvait plus le retirer, reproduisant par là la classique fin d'un thriller où le gentil aurait enfin coincé le meurtrier et lui aurait fait avouer son crime en le mettant en confiance. Pour la félicité du monde, il se retint. Vu comment la réplique semblait avoir déchaussé des dents à son interlocuteur, la pudeur était de mise.
Il fit un effort considérable pour garder un visage constant, et camoufler avec retenue les vives émotions de son cerveau, tandis que le professeur d'arts reprenait, lui permettant de détourner sa propre attention sur des considérations plus pratiques.
Yukio n'avait jamais gardé d'enfants. Après tout, sa sœur était plus âgée, et jusqu'à présent, personne n'avait été assez sadique pour lui laisser une telle responsabilité. Il avait une vision très théorique de la chose, à base de conditionnement pavlovien, et de trempage répété du gamin dans un bain de javel dilué pour décoller la boue, après que l'affreux bambin eut réalisé une plongée volontaire dans la première bauge venue, mais il manquait de pratique. Ceci étant dit, il ne demandait qu'à apprendre. Après tout, il n'était pas plus bête qu'un autre, et un gnard, ça ne pouvait pas être si compliqué que cela. Dans le pire des cas, il lui suffirait d'ouvrir un livre. Plutarque avait écrit un traité sur l'éducation des enfants, ça ne devait pas donner de trop mauvais conseils. Des années auparavant, il l'avait lu, et il s'en rappelait encore un passage:
* "Il faut amener les enfants à la pratique du bien par des exhortations, des paroles, et non pas, grands dieux, par des coups et des mauvais traitements. A ce régime l'enfant devient comme hébété, tant à cause de la souffrance des coups qu'à la suite des humiliations." *
Il repensa brièvement à ce qu'il avait pu faire subir à Gareth plus jeune, et la citation lui apparut soudainement beaucoup moins neutre. Il chassa Plutarque de ses pensées avec une certaine précipitation:
*Oui oui allez Grand-père, t'es mort y'a 2000 ans c'est pas toi qui va m'apprendre que j'ai mal agi, tu prends ton codex et tu rentres à Chéronée.*
Retombant dans la conversation comme on tombe d'un balcon, il bafouilla sa réponse comme elle lui venait:
-Je doute qu'il existe un âge facile, mais en lui lisant des histoires et en le laissant partager de la joie et des germes avec les autres enfants du parc, je pense que je ne me fourvoierai pas trop sur le comportement à adopter.
Souriant et pensif, il fit tomber le petit parasol de son coktail du geste gauche de l'homme à deux verres de distance de la sobriété. Il écarquilla un peu les yeux, puis se baissa pour ramasser l'ombrelle sous la table qui le séparait de son comparse. Ce faisant il croisa rapidement deux doigts sur sa main gauche, et continua à parler, la voix légèrement gênée par la position de son corps:
-Et promis, je ne lui apprendrai aucun mot latin. On attendra qu'il soit plus grand pour ça.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Yukio n’a pas de réaction particulière à mes mots, même si je jurerai avoir vu briller ses yeux pendant une fraction de seconde. En revanche, quand il reprend la parole, je vois bien qu’ils ont eu un effet sur lui. J’imagine que ni lui ni moi ne pouvons nos faire à la scène dont nous faisons partie. Je pouffe légèrement. Ah mon pauvre naïf...
« Oui c’est aussi ce que je pensais... Avant qu’il ne m’arrache le livre pour le jeter ou en déchirer des pages ou qu’il trouve drôle de tirer sur les cheveux des autres bambins et de vouloir les pousser parce que tu comprends, c’est son balancier ! »
Bon ça, il ne l’a fait qu’une fois... pour l’instant. J’en rigole mais je trouve important de lui rappeler ce qui l’attend si jamais il devait le garder et avoir à l’occuper pendant plus d’une heure. Je n’ai aucun mal à l’imaginer complètement dépassé. La scène est plutôt hilarante, il me faut me retenir pour ne pas en rire davantage. Finalement ce ne serait pas une trop mauvaise idée de le laisser galérer une fois de temps en temps. Je suis mauvais je sais, mais on ne peut pas changer en une soirée.
« Vous avez souvent la chance de voir leur côté angélique. »
Mon regard s’arrête sur le petit parasol qui s’en va rejoindre le carrelage. Se pencher pour le ramasser n’empêche pas Yukio de me répondre et ce qu’il me dit ne me rassure pas plus que ça.
« Erh.. Vade retro Satana ! »
Et je crois qu’avec «Ave Cesar, morituri te salutant», «Carpe diem» et «Veni, vidi, vici !», j’ai fais le tour de mes connaissances en latin ! Maintenant qu’on est bien installés, mon estomac commence à réclamer plus que de l’alcool. Comme un peu partout, ils proposent des yakitori, simples, bons et ça bouche un trou.
« Je vais me prendre des yakitori, tu devrais faire pareil si tu ne veux pas être ivre avant moi. Le parasol est sûrement de mon avis. Pas vrai ? »
Je demande au-dit parasol. Tout est dans l’ironie de la chose. Ma main a l’effet d’un signal sur l’un des serveurs qui s’empresse à notre table. Brochettes au porc caramélisé et boulettes de poulet.
« D’ailleurs pour revenir sur notre jeu d’acteur... Je te voyais plus suivre les traces de ton père que devenir professeur. Ça t’as effleuré l’esprit ? »
Si on repense à comme il en était fier jadis et racontait à tous comme son papa arrêtait les méchants. Je peine à me reconnaître, lui poser des questions sur sa vie ne me viendrait jamais à l’idée en temps normal. Deux énormes parenthèses flottent au-dessus de nos têtes ce soir. Voyons combien de temps elles pourront encore léviter avant d’être vidées de leurs forces.
« Oui c’est aussi ce que je pensais... Avant qu’il ne m’arrache le livre pour le jeter ou en déchirer des pages ou qu’il trouve drôle de tirer sur les cheveux des autres bambins et de vouloir les pousser parce que tu comprends, c’est son balancier ! »
Bon ça, il ne l’a fait qu’une fois... pour l’instant. J’en rigole mais je trouve important de lui rappeler ce qui l’attend si jamais il devait le garder et avoir à l’occuper pendant plus d’une heure. Je n’ai aucun mal à l’imaginer complètement dépassé. La scène est plutôt hilarante, il me faut me retenir pour ne pas en rire davantage. Finalement ce ne serait pas une trop mauvaise idée de le laisser galérer une fois de temps en temps. Je suis mauvais je sais, mais on ne peut pas changer en une soirée.
« Vous avez souvent la chance de voir leur côté angélique. »
Mon regard s’arrête sur le petit parasol qui s’en va rejoindre le carrelage. Se pencher pour le ramasser n’empêche pas Yukio de me répondre et ce qu’il me dit ne me rassure pas plus que ça.
« Erh.. Vade retro Satana ! »
Et je crois qu’avec «Ave Cesar, morituri te salutant», «Carpe diem» et «Veni, vidi, vici !», j’ai fais le tour de mes connaissances en latin ! Maintenant qu’on est bien installés, mon estomac commence à réclamer plus que de l’alcool. Comme un peu partout, ils proposent des yakitori, simples, bons et ça bouche un trou.
« Je vais me prendre des yakitori, tu devrais faire pareil si tu ne veux pas être ivre avant moi. Le parasol est sûrement de mon avis. Pas vrai ? »
Je demande au-dit parasol. Tout est dans l’ironie de la chose. Ma main a l’effet d’un signal sur l’un des serveurs qui s’empresse à notre table. Brochettes au porc caramélisé et boulettes de poulet.
« D’ailleurs pour revenir sur notre jeu d’acteur... Je te voyais plus suivre les traces de ton père que devenir professeur. Ça t’as effleuré l’esprit ? »
Si on repense à comme il en était fier jadis et racontait à tous comme son papa arrêtait les méchants. Je peine à me reconnaître, lui poser des questions sur sa vie ne me viendrait jamais à l’idée en temps normal. Deux énormes parenthèses flottent au-dessus de nos têtes ce soir. Voyons combien de temps elles pourront encore léviter avant d’être vidées de leurs forces.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
La nuit s'avance, et à mesure que le taux d'alcoolémie s'élève à la manière d'une lanterne de nuit, la faim se fait sentir. Dans l'humeur enfumée du lieu où les souvenirs se partagent puis se perdent, les vapeurs d'éthanol se mêlent aux odeurs de viande grillée et aux voix que l'ivresse éraille. Les cravates se dénouent autant que les langues, tandis que les inhibitions tombent aussi sûrement que les digues de la pudeur face aux degrés qui s'accumulent. Les verres s'entrechoquent ça et là, laissant échapper des sons cristallins qui fendent les éclats de rires et les rodomontades de salariés relâchant la pression comme des machines à vapeur gavées à la lignite par des hordes d'hécatonchires cocaïnés. Partout, des groupes de travailleurs oublient leur solitude et l'inconfort de leur foyer par les abus et l'excès d'aliénation inconsciente. Les cartes bancaires et les cœurs se réchauffent, tandis qu'à une ligne de métro de là, dans le froid et la nervosité d'une vie d'illusions brisées, des centaines de femmes patientent, grattant machinalement leur téléphone, se demandant si l'homme qui partage leur vie est en bonne compagnie. Le monde tourne, lubrifié par les mensonges et les faux-semblants, poussé par les désirs inavouables et l'hédonisme des questions qu'on ne se pose pas. Le ballet des petites névroses se danse sous les lumières colorées, rythmé par la fuite devant les monstres du silence et de l’introspection.
Yukio est attendri: l'espace de quelques heures, l'inquiétude face au futur s'efface devant l'amour du présent. Il n'est pas des centaines de lieux qui peuvent avoir cette magie.
Gareth semble, lui aussi, hors du temps, les nœuds de son esprit dénoués par l'air de lâcher-prise qui emplit l'atmosphère. Les tolérances se nourrissent du sucre fermenté qui se répand dans le brouillard de la soirée enfiévrée, et chacun parait, le délai d'une vêprée, plus pardonnable qu'antipathique.
Le professeur d'arts plastiques avale ses bâtonnets de viande avec l'absence de retenue que peut contenir une ligne de shooters, sous les yeux amusés de son collègue, qui se sait ne pas donner meilleure image tandis qu'il consomme lui-même ses protéines recouvertes d'hydrocarbures aromatiques polycycliques.
Son père ? Un homme droit, pour sûr. Un peu trop. Pour résumer: il grillait plus les cigarettes que les feux rouges. Papa attrapait les méchants, il a aussi attrapé deux cancers. Il avait ce regard dur de ceux qui, parce qu'ils ont vu des horreurs, pensent que la bonté est une chimère. Il se vautrait dans la méfiance comme le dernier des aigris. Ce faisant, il était aussi aveugle que les parangons de la naïveté idiote. Dans l'expression de son mépris pour la part sombre de la nature humaine, il était plutôt sans filtre, comme ses mégots qu'il prenait toujours soin de déposer dans un cendrier jetable. Il avait légué beaucoup de choses, et puis il était mort, comme il avait vécu, dans le noir, sans pouvoir parler, la gorge rongée par le crabe. Il n'avait jamais aimé les fruits de mer de toutes façons. Il disait que c'était comme des insectes, mais dans l'eau. Pouvoir parler sur la fin n'aurait pas changé grand chose, il n'en aurait pas dit "je vous aime" pour autant, c'était un homme qui avait des principes, ensevelir ses émotions en faisait partie.
Longtemps, Yukio avait été impressionné par le paternel. Maintenant qu'il le comprenait, son sentiment avait varié. Il était à la fois moins impressionnant et plus attachant. Cet homme méprisait la crédulité, et pourtant, il n'avait jamais été capable de comprendre que cacher ses sentiments derrière des paravents, transparents pour quiconque y prêtait attention, relevait de la plus pure naïveté. On lit dans les gens qu'on connait comme dans des livres ouverts. Il se croyait écrit à l'encre sympathique le vieux, c'était à la fois risible et touchant.
Pas sûr que Gareth veuille savoir tout ça, autant se confier sur soi et non sur la vie désarmante du patriarche:
-J'étais parti pour faire une grande carrière de flic borderline. La barbe mal rasée, le costume mal lavé, l'alcoolisme et le stress post-traumatique, c'était une voie toute tracée, une véritable vocation. Et puis un jour, un lundi, je me suis rendu compte que pour parler latin, il valait mieux faire de l'histoire et devenir universitaire. On choisit entre ses démons comme dirait l'ami Carl Gustav.
Il compléta d'un ton plus sombre:
-Au fond, je ne sais pas trop ce que je fais de ma vie. Je fais comme tout le monde. Je me lève le matin, ensuite, j'essaie de tromper le vide en gesticulant, et le soir, je ferme les yeux pour ne pas voir que je suis seul dans un appartement où le silence répond à l'absence.
Le regard un peu perdu, il le recentra sur celui de son collègue et lui lança avec un sourire fatigué:
-Note que ça pourrait être bien pire. Je pourrais être marié avec une femme incapable de percevoir la beauté qui réside dans l'humilité d'un coucher de soleil.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
La conversation prend un nouveau tournant. Nos brochettes semblent prendre leur rôle de gardien face à l’alcool plus au sérieux qu’à l’accoutumé. Il s’agit de ne pas trop se laisser aller sous couvert d’avoir perdu quelques facultés à cause d’un estomac vide. Cela dit, nos veines apportent déjà la liqueur jusqu’au centre des machines.
« Dis comme ça... »
Une vie de professeur n’est pas exempt de pression et de stress mais la capacité à faire régner l’ordre n’est pas une compétence innée qui se transmet de manière héréditaire. Carl Gustav n’a pas tout à fait tort. Il est même persuadé d’avoir raison quand hâte dans l’âme il parcourt l’au-delà pour me souffler que tout ce qui nous déplaît chez les autres, peut nous mener à une meilleure connaissance de nous-même. J’essaie de ne pas repousser cette pensée, de respecter le temps qu’a dû mettre cet homme pour délivrer son message.
Ce qui me déplaît chez Yukio... Qu’il attire aussi facilement l’attention, qu’il semble toujours aussi sûr de lui, comme s’il ne connaissait pas l’échec, que mes dix centimètres en plus ne font pas disparaître le sentiment d’être plus petit face à lui, qu’il me donne toujours ce sentiment exécrable d’être meilleur que moi et que, je ne parvienne pas à le contredire...
Il me faut produire un effort colossal pour ne pas écarquiller les yeux trop grand. Il vient de m’avouer, qu’il se sent seul ? Je n’ai pas mal compris, c’est bien ce que Yukio ressent. J’ai encore du mal à l’imaginer rongé par la solitude. Lui, qui n’a jamais eu de mal à s’entourer dès son plus jeune âge, qui laisse une impression que peu pourraient se vanter d’oublier dans la salle des professeurs et les couloirs, qui ne semble pas avoir besoin de qui que ce soit. La lueur assurée qui d’habitude me brûle la rétine s’est éteinte. Pourquoi ai-je subitement envie de la rallumer ? Masochisme ou empathie ? Je ne préfère pas m’esquinter à trouver le mot juste.
Que je me reconnaisse dans ses mots est une secousse dont je peine à me remettre. Son sourire est fatigué, le mien est triste. Parfois il vaut mieux le silence que l’écho de ce qu’on souhaite oublier, jusqu’à ce qu’on en ait assez de n’entendre que notre peine, que les échos de rire ne soient plus si désagréables à se remémorer.
« Tu sais ce qu’on dit, tous les chemins mènent à Rome. Il y a bien une femme qui s’y arrêtera un jour et qui t’écouteras parler latin jusqu’à ce que le soleil se couche... »
Étrangement je lui souhaite, plus rien n’est à sa place ce soir. Comme le premier sourire bienveillant que je lui adresse.
« Je ne pense pas que j’aurais eu la force de tromper quoi que ce soit sans Chiaki... Il faut une certaine force que je n’ai pas... »
Mais toi si, et c’est trop dur à prononcer.
« Si... Si un soir le silence devient trop dur à supporter, tu peux toquer... »
J’ai l’impression de rougir comme un lycéen et boit une gorgée pour reprendre contenance avant de baisser les yeux. Empathie.
« Dis comme ça... »
Une vie de professeur n’est pas exempt de pression et de stress mais la capacité à faire régner l’ordre n’est pas une compétence innée qui se transmet de manière héréditaire. Carl Gustav n’a pas tout à fait tort. Il est même persuadé d’avoir raison quand hâte dans l’âme il parcourt l’au-delà pour me souffler que tout ce qui nous déplaît chez les autres, peut nous mener à une meilleure connaissance de nous-même. J’essaie de ne pas repousser cette pensée, de respecter le temps qu’a dû mettre cet homme pour délivrer son message.
Ce qui me déplaît chez Yukio... Qu’il attire aussi facilement l’attention, qu’il semble toujours aussi sûr de lui, comme s’il ne connaissait pas l’échec, que mes dix centimètres en plus ne font pas disparaître le sentiment d’être plus petit face à lui, qu’il me donne toujours ce sentiment exécrable d’être meilleur que moi et que, je ne parvienne pas à le contredire...
Il me faut produire un effort colossal pour ne pas écarquiller les yeux trop grand. Il vient de m’avouer, qu’il se sent seul ? Je n’ai pas mal compris, c’est bien ce que Yukio ressent. J’ai encore du mal à l’imaginer rongé par la solitude. Lui, qui n’a jamais eu de mal à s’entourer dès son plus jeune âge, qui laisse une impression que peu pourraient se vanter d’oublier dans la salle des professeurs et les couloirs, qui ne semble pas avoir besoin de qui que ce soit. La lueur assurée qui d’habitude me brûle la rétine s’est éteinte. Pourquoi ai-je subitement envie de la rallumer ? Masochisme ou empathie ? Je ne préfère pas m’esquinter à trouver le mot juste.
Que je me reconnaisse dans ses mots est une secousse dont je peine à me remettre. Son sourire est fatigué, le mien est triste. Parfois il vaut mieux le silence que l’écho de ce qu’on souhaite oublier, jusqu’à ce qu’on en ait assez de n’entendre que notre peine, que les échos de rire ne soient plus si désagréables à se remémorer.
« Tu sais ce qu’on dit, tous les chemins mènent à Rome. Il y a bien une femme qui s’y arrêtera un jour et qui t’écouteras parler latin jusqu’à ce que le soleil se couche... »
Étrangement je lui souhaite, plus rien n’est à sa place ce soir. Comme le premier sourire bienveillant que je lui adresse.
« Je ne pense pas que j’aurais eu la force de tromper quoi que ce soit sans Chiaki... Il faut une certaine force que je n’ai pas... »
Mais toi si, et c’est trop dur à prononcer.
« Si... Si un soir le silence devient trop dur à supporter, tu peux toquer... »
J’ai l’impression de rougir comme un lycéen et boit une gorgée pour reprendre contenance avant de baisser les yeux. Empathie.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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Gareth était une énigme, de celles qui posaient problème à Yukio, non pas parce qu'il ne comprenait pas les termes du problème, mais parce qu'il en venait à rester surpris des réponses qu'il pouvait trouver en déroulant ses réflexions. Le professeur d'arts plastiques était là, juste en face, les yeux perdus dans une mer de questions, et la honte ressentie face à sa propre empathie, plus forte que son désir de haïr, lui donnait un air à la fois mur et puéril. Ses joues s'étaient teintées d'un rouge nourri par les alcools et les émotions, et il s'était renfoncé dans son siège comme pour cacher à l'assistance qu'il venait, en quelques sortes, d'ouvrir son cœur. Contrairement à l'attente légitime des cyniques démons tapis dans les tréfonds de l'âme des hommes, il n'avait pas sauté sur le flanc offert par l'ennemi dans une charge de paroles blessantes. C'était tout à son honneur. En d'autres circonstances, son collègue n'avait pas eu autant de pitié.
Le professeur d'histoire repensa brièvement à ces instants lointains, à ces scènes d'un autre temps où il n'était pas encore lui-même, à ces coups gratuits donnés au détour d'une rue, à ces cartables vidés sur des trottoirs trop rugueux devant des larmes d'incompréhension. De la violence vomie, chaque jour, après les cours, comme expulsée pour purger la noirceur d'un esprit scarifié. De la brutalité, sale, basse, primale, exsudée comme pour étendre une corruption dégueulasse dans les cœurs des bourreaux et des victimes, suintée comme pour pourrir toute chose et recouvrir d'une fange méprisable tout ce qui pouvait en valoir la peine. Il en avait la nausée. Il aurait voulu pouvoir changer cela, se retourner, remonter à rebours du temps, courir jusqu'à en avoir mal à la poitrine, et serrer dans ses bras ce gamin pas comme les autres, le rassurer, le raccompagner en lui disant que tout allait s'arranger, que les méchants ne le restaient pas toute leur vie pourvu qu'on leur tende la main.
Le passé était si proche, et pourtant, il était hors de portée, comme placé derrière une vitre sur laquelle les remords pouvaient se briser. Gareth, lui, était bien là, juste devant, et ses yeux étaient toujours ceux de cet enfant, dont le regard criait au monde qu'il ne comprenait pas pourquoi certains devaient recevoir des coups, et d'autres les donner. Il n'y avait que lui pour conserver ça dans son caractère pendant de si longues années, c'était à la fois admirable et profondément énervant.
*T'as jamais pu t'empêcher d'être trop pur pour ce monde, est-ce que tu sais seulement à quel point c'est exaspérant ?*
Exaspérant ? Admirable ? Quelle différence ? Cette façon d'être au dessus de la mêlée et des basses contingences des sales petits êtres égoïstes que se révélaient être les autres, dont Yukio, c'était tellement... moralement digne d'amour. Saloperie d'altruiste impossible à détester. Si seulement Gareth était devenu un salopard facile à mépriser, les choses auraient été tellement plus simples.
Yukio posa son attention sur lui, l'observant perdre son regard triste et hypocoristique dans le décor. Dans l'atmosphère brumeuse de la salle, ses cheveux s'enchevêtraient avec un désordre suffisamment dosé pour être esthétique, et ses yeux bleus, qui avaient fui la réalité par une absence de mise au point, résonnaient d'une bienveillance réconfortante. Posé au milieu de l'obscur chaos avec l'étrangeté d'une couleur vive dans un camaïeu terne et mal éclairé, il semblait irradier d'une aura qui faisait oublier la laideur du monde.
Le professeur d'histoire sentit son muscle cardiaque frapper dans sa poitrine, victime d'un emballement dont il ne comprenait pas la cause. La légère secousse ramena sa vision sur lui-même, et la sensation désagréable disparut peu à peu, ce qui le conduisit, rasséréné, à relever la tête vers son compagnon de soirée. La vue de ce dernier, revenue frapper sa rétine, relança l'étrange serrement de sa cage thoracique, il n'avait jamais eu de telles sensations que lors d'épisodes d'intense anxiété, mais en plus désagréable, et dans des circonstances bien plus stressantes. Il ne savait pas bien ce qui pouvait être à l'origine de cette impression bizarre qu'une main rapeuse caressait son cœur, en y plantant des ongles irrégulièrement coupés, mais Gareth se trouvait quelque part dans le processus, d'une manière ou d'une autre, et cela lui déplaisait fortement. Il baissa les yeux de nouveau, pour se soustraire à ses questions autant qu'à l'épuisement de ses sens, puis répondit pensivement:
-Au stade où j'en suis, je ne suis pas sûr de pouvoir trouver quelqu'un qui veuille partager autre chose avec moi qu'un Plan Épargne Logement. Je ne suis pas certain que cela puisse totalement répondre à mes aspirations, ça manquerait un peu de... magie. Cette magie du rire partagé, celle des regards entendus... Ce charme envoutant des inquiétudes irrationnelles et des messages inutiles envoyés à des heures tardives... Cette mystique des dates symboliques qu'on n'oublie pas, ce vertige de la confiance qu'on accorde un peu trop aveuglément. C'est idiot, je sais...
Il fit une pause de quelques secondes, comme pour laisser courir son esprit sur le décor, puis laissa échapper sur un ton conciliant:
-C'est gentil de proposer. C'est presque comme si j'espérais que mes nuits soient d'un silence indicible maintenant.
- PNJNon validé ; bouhouhou■ Age : 35■ Messages : 6341■ Inscrit le : 31/03/2008
INTERVENTION PNJ
Alors que Yukio et Gareth discutent tranquillement comme deux lycéens en mal d’amour, la serveuse revient avec un plateau contenant les assiettes de yakitoris mais également trois pintes de bière destinées à une autre table. Malheureusement, elle se prend les pieds dans un obstacle indéterminé et nos deux lycéens se retrouvent à prendre une douche fort désagréable. Scandalisée par sa propre bêtise, la serveuse s’excuse à tout rompre et le patron du bar arrive pour leur proposer d’utiliser la salle de bain privée à l’étage.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Je n’ose toujours pas recroiser son regard après ce que je viens de lui proposer. Je préfère de loin fixer la bosse du tapis dans l’allée centrale, il me gêne, brise l’harmonie. Etrangement, le regret qui aurait pu m’envahir ne pointe pas le bout de son nez. Imaginer que celui que j’envie pour différentes raisons qui me dépassent et dont j’ai presque honte, n’ait pas tout ce dont il rêve, me fait baisser mes armes d’un cran, peut-être deux. Ou est-ce mon verre supplémentaire, qui inhibe mes capacités de préhension, sur ces dernières. Ce serait lui donner plus de pouvoir qu’il n’en a vraiment. Ses derniers mots m’arrachent un sourire et je retrouve le courage de cesser d’éviter de lui faire face.
« Ah oui ? Tu joueras donc Placide devant ma porte, dans quelle pièce je me suis engagé... »
La facilité avec laquelle Yukio accepte l’idée d’une soirée assis sur mon canapé pour combler son absence de compagnie me surprend autant que mon audace d’avoir laisser l’hypothèse envisageable.
« Et de quel stade parles-tu ? A vingt-sept ans Yukio, pas encore l’âge où on ne s’intéresse qu’à ton porte-feuille parce le temps est marqué sur ton visage. Ne sois pas si pessimiste... Si c’est idiot de vouloir une histoire à l’eau de rose, alors on l’est tous un peu, moi le premier... »
Si seulement c’était aussi simple que dans les contes de fée, mais nous avons passé l’âge d’y croire n’est-ce -pas... La colline en velours rouge m’attire de nouveau, c’est comme cette envie irrépressible de remettre un tableau penché à sa juste place.
« Parfois la magie est à double tranchant, tout va bien tant qu’elle est présente... Mais il suffit qu’elle s’estompe un peu pour que le charme s’effondre. »
Une ombre passe sur mon visage et je la dissimule par une nouvelle gorgée. Je relève la tête en voyant la serveuse revenir avec un nouveau plat de yakitoris. Dans l’autre main, trois pintes de bières se disputent la place sur le plateau argenté. Le plus improbable se produit lorsque qu’un obstacle détruit son équilibre si bien gardé et que je me retrouve noyé dans la bière. Du moins ma chemise et le haut de mon pantalon. Un coup d’œil vers Yukio m’informe qu’il n’y a pas échappé non plus. J’ai vu la scène se dessiner, j’ai vu son pied se rapprocher dangereusement de la houle écarlate. Je n’arrive même pas à être en colère et soupire bruyamment.
« Oh mon Dieu ! Je suis désolée, vraiment désolée ! Veuillez m’excuser, je n’ai pas fait attention. Pardon, pardon ! »
« Toujours plus hein... Et je pensais que la soirée se passait bien, trop bien peut-être... »
La jeune femme est à la limite de pleurer et les pas lourds de son patron se font déjà entendre. A voir sa tête, elle allait passer un mauvais quart d’heures. J’espère tout de même qu’elle ne sera pas renvoyée. Il l’a sermonne bien évidemment et la pauvre repars avec ses plateaux. Aussi ironique que cela puisse être, les yakitoris n’ont pas bougé, eux.
« Messieurs, vous me voyez navré pour cet incident. Je vous offre votre soirée en dédommagement. Vous pouvez aller dans notre salle de bain privée à l’étage, on vous apportera des chemises sèches et... Je vais voir si je trouve des pantalons. »
Je remercie le patron qui s’empresse à la tâche. Une salle de bain privée à l’étage ? Pourquoi il y en avait une déjà ? Mon cerveau devient lent au fur et à mesure de la soirée. J’attends de voir ce qu’en pense Yukio, mais si je pouvais retirer ces vêtements trempés rapidement...
« Une douche à deux, ça devient beaucoup trop intime pour moi... »
Je pouffe bêtement de ma connerie en me levant, ouais, j’ai vraiment le cerveau qui baigne dans la tequila...
« Ah oui ? Tu joueras donc Placide devant ma porte, dans quelle pièce je me suis engagé... »
La facilité avec laquelle Yukio accepte l’idée d’une soirée assis sur mon canapé pour combler son absence de compagnie me surprend autant que mon audace d’avoir laisser l’hypothèse envisageable.
« Et de quel stade parles-tu ? A vingt-sept ans Yukio, pas encore l’âge où on ne s’intéresse qu’à ton porte-feuille parce le temps est marqué sur ton visage. Ne sois pas si pessimiste... Si c’est idiot de vouloir une histoire à l’eau de rose, alors on l’est tous un peu, moi le premier... »
Si seulement c’était aussi simple que dans les contes de fée, mais nous avons passé l’âge d’y croire n’est-ce -pas... La colline en velours rouge m’attire de nouveau, c’est comme cette envie irrépressible de remettre un tableau penché à sa juste place.
« Parfois la magie est à double tranchant, tout va bien tant qu’elle est présente... Mais il suffit qu’elle s’estompe un peu pour que le charme s’effondre. »
Une ombre passe sur mon visage et je la dissimule par une nouvelle gorgée. Je relève la tête en voyant la serveuse revenir avec un nouveau plat de yakitoris. Dans l’autre main, trois pintes de bières se disputent la place sur le plateau argenté. Le plus improbable se produit lorsque qu’un obstacle détruit son équilibre si bien gardé et que je me retrouve noyé dans la bière. Du moins ma chemise et le haut de mon pantalon. Un coup d’œil vers Yukio m’informe qu’il n’y a pas échappé non plus. J’ai vu la scène se dessiner, j’ai vu son pied se rapprocher dangereusement de la houle écarlate. Je n’arrive même pas à être en colère et soupire bruyamment.
« Oh mon Dieu ! Je suis désolée, vraiment désolée ! Veuillez m’excuser, je n’ai pas fait attention. Pardon, pardon ! »
« Toujours plus hein... Et je pensais que la soirée se passait bien, trop bien peut-être... »
La jeune femme est à la limite de pleurer et les pas lourds de son patron se font déjà entendre. A voir sa tête, elle allait passer un mauvais quart d’heures. J’espère tout de même qu’elle ne sera pas renvoyée. Il l’a sermonne bien évidemment et la pauvre repars avec ses plateaux. Aussi ironique que cela puisse être, les yakitoris n’ont pas bougé, eux.
« Messieurs, vous me voyez navré pour cet incident. Je vous offre votre soirée en dédommagement. Vous pouvez aller dans notre salle de bain privée à l’étage, on vous apportera des chemises sèches et... Je vais voir si je trouve des pantalons. »
Je remercie le patron qui s’empresse à la tâche. Une salle de bain privée à l’étage ? Pourquoi il y en avait une déjà ? Mon cerveau devient lent au fur et à mesure de la soirée. J’attends de voir ce qu’en pense Yukio, mais si je pouvais retirer ces vêtements trempés rapidement...
« Une douche à deux, ça devient beaucoup trop intime pour moi... »
Je pouffe bêtement de ma connerie en me levant, ouais, j’ai vraiment le cerveau qui baigne dans la tequila...
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
La bière était froide. Elle collait aux vêtements, et la chaleur du lieu lui faisait déjà exhaler une odeur prégnante d'oxydation et d'alcool évaporé. Au delà des tenues imbibées comme après une violente averse, le liquide sucré recouvrait la peau en formant une pellicule dessiccatrice, qui provoquait de légers tiraillements cutanés. Si la maison voulait se mettre aux soins dermatologiques houblonnés, elle aurait quand même pu leur demander une pointe de consentement avant d'innover de la sorte. Alors qu'il se passait la main sur le visage pour en chasser la cervoise qui l'empêchait d'ouvrir les yeux, Yukio lança à l'adresse de la maladroite serveuse, sur un ton ironique:
-Quitte à glisser, vous auriez pu faire ça avec de la liqueur de yuzu, ça aurait été autrement plus agréable.
Sans attendre, le patron déboulait, en furie. Houspillant la serveuse avec l'énergie d'un sergent instructeur dans un film de Kubrick, il coupla aux excuses sincères de son employée les paroles mielleuses d'un homme craignant pour la réputation de son établissement. Le professeur d'histoire était lui-même un fervent pratiquant de la diatribe en amateur, mais le ton usité par le tenancier à l'égard de l'infortunée sommelière lui parut déplacé, le trébuchement n'étant que la conséquence directe d'une erreur dans la fixation d'un tapis. Le réel responsable de la catastrophe n'était pas cette malchanceuse drôlesse, mais bien le souillon d'artisan tapissier qui avait bâclé son travail de pose pour s'en aller courir la gueuse. Pire encore, si le propriétaire des lieux avait recruté des poseurs de tapis au rabais, il ne pouvait, selon toute probité, ne s'en prendre qu'à lui-même.
Révolté par l'injustice évidente qui caractérisait la situation, Yukio se sentit l'âme d'un révolutionnaire en plein octobre rouge, il n'était pas dit qu'il laisserait partir le gérant du lieu sans protester devant l'iniquité des événements qu'ils vivaient. Alors que le cauteleux actionnaire proposait d'user de ses biens mal acquis pour rattraper ses insuffisances, et que Gareth se compromettait par une indigne complaisance avec cet avatar de l'exploitation des possédants, plaisantant comme le dernier des transfuges de la classe travailleuse, Yukio se leva et se campa sur ses pieds, tenant la face au vil baron de l'aristocratie nocturne. Ce faisant, ses chaussures, pressées contre le sol par le poids de son corps, laissèrent échapper quelques giclées de bière dans un bruit assez désagréable d'orange pressée. Prenant un ton inspiré, il tança le taulier en ces mots:
-Monsieur, mon camarade et moi-même n'accepterons de passer sur cet incident qu'à la condition expresse que vous présentiez vos excuses à cette malheureuse serveuse. Regardez, cette affaire a clairement pour origine un défaut de conformité dans la pose du tapis carmin de l'allée de votre établissement. C'est clairement un manquement administratif aux réglementations sur les conditions d'exploitation des établissements recevant du public. Nous refuserons de monter dans cette salle de bain privée si vous ne nous promettez pas que votre salariée ne subira aucune répercussion négative suite à cet incident.
*Dégrise un peu Gareth, y'a plus important que ton intimité là tout de suite.*
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Mon camarade et moi ? Attends mais à quel moment ai-je dis que je suis d’accord ? Je n’ai même pas été consulté d’abord. Je fronce les sourcils, oh non... En temps normal j’aurai sûrement précisé dès le début que ce n’était pas si grave et qu’il était inutile de sanctionner cette pauvre serveuse certes, mais là, comme d’habitude, comme Yukio sait le faire, il en rajoute une tonne ! Est-ce qu’il est professeur d’histoire ou contrôleur ? Je me rassois, prends ma tête entre mes mains et commence sérieusement à grelotter avec cette chemise humide et puant la bière. Le patron ne perd pas de temps pour lui répondre tandis que je prie intérieurement pour qu’il ne nous flanque pas à la porte.
« Dis donc vous cherchez à me dire comment faire mon travail ? Je n’y crois pas... »
Et voilà c’est foutu...
« Ce que mon «camarade» veut dire, c’est que ce n’est pas grave et qu’il espère que vous n’allez pas la virer pour cet incident... »
Je m’oblige à ajouter tout en appuyant sur le mot camarade, histoire de mettre un peu d’eau dans «notre» vin.
« C’est pour vous que je propose cette salle de bain vous savez... Je ne la sanctionnerai pas, s’il n’y a que ça pour vous rassurer monsieur. »
Il grommelle dans sa barbe quelque chose d’incompréhensible avant de nous montrer l’escalier et de s’en aller au vestiaire nous chercher des vêtements. Je dévisage Yukio d’un air stupéfait.
« On aurait eu l’air malin s’il nous avait mit dehors. Défendre la veuve et l’orphelin c’est bien, mais mets-y les formes pour que ça te retombe pas dessus, monsieur le chevalier de la taverne. »
Dans cette raillerie je grimpe les escaliers deux par deux, un petit couloir me fait face. La salle de bain n’est pas difficile à trouver, c’est écrit sur la porte. J’entre, elle est assez grande. J’ouvre un des placards y trouve des gants propres et en tends un à Yukio, ça suffira. Temps de retirer cette chemise et ce pantalon collant. Je me retrouve en boxer noir devant le lavabo et mouille le gant avant d’y mettre un peu de savon. Je n’ai pas vraiment envie de me doucher, juste d’enlever cette odeur, libre à lui d’en prendre une. Pour d’autres ça serait sûrement étrange de se désaper aussi facilement mais, n’oublions pas où l’on vit. Rien de choquant entre collègues.
« N’en profite pas pour reluquer hein... »
Je ne suis déjà pas très sain d’esprit de base alors un petit peu ivre, j’ai l’humour assez grivois j’y peux rien... Je passe le gant sur mon torse et laisse échapper un soupire las, je donnerai tout pour être au chaud dans mon lit.
« Dis donc vous cherchez à me dire comment faire mon travail ? Je n’y crois pas... »
Et voilà c’est foutu...
« Ce que mon «camarade» veut dire, c’est que ce n’est pas grave et qu’il espère que vous n’allez pas la virer pour cet incident... »
Je m’oblige à ajouter tout en appuyant sur le mot camarade, histoire de mettre un peu d’eau dans «notre» vin.
« C’est pour vous que je propose cette salle de bain vous savez... Je ne la sanctionnerai pas, s’il n’y a que ça pour vous rassurer monsieur. »
Il grommelle dans sa barbe quelque chose d’incompréhensible avant de nous montrer l’escalier et de s’en aller au vestiaire nous chercher des vêtements. Je dévisage Yukio d’un air stupéfait.
« On aurait eu l’air malin s’il nous avait mit dehors. Défendre la veuve et l’orphelin c’est bien, mais mets-y les formes pour que ça te retombe pas dessus, monsieur le chevalier de la taverne. »
Dans cette raillerie je grimpe les escaliers deux par deux, un petit couloir me fait face. La salle de bain n’est pas difficile à trouver, c’est écrit sur la porte. J’entre, elle est assez grande. J’ouvre un des placards y trouve des gants propres et en tends un à Yukio, ça suffira. Temps de retirer cette chemise et ce pantalon collant. Je me retrouve en boxer noir devant le lavabo et mouille le gant avant d’y mettre un peu de savon. Je n’ai pas vraiment envie de me doucher, juste d’enlever cette odeur, libre à lui d’en prendre une. Pour d’autres ça serait sûrement étrange de se désaper aussi facilement mais, n’oublions pas où l’on vit. Rien de choquant entre collègues.
« N’en profite pas pour reluquer hein... »
Je ne suis déjà pas très sain d’esprit de base alors un petit peu ivre, j’ai l’humour assez grivois j’y peux rien... Je passe le gant sur mon torse et laisse échapper un soupire las, je donnerai tout pour être au chaud dans mon lit.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Jetés à la rue, nos deux compères auraient certes été malins, mais l'honneur eut été sauf. La pureté de la morale valait mieux que la propreté des corps. C'était pourtant évident: on ne vendait pas la justice et la vérité, encore moins son âme, pour une douche chaude et un pain de savon. Gareth aurait dû le comprendre. D'ordinaire, c'était quand même plutôt lui qui aimait jouer le naïf calimero plongé dans un monde trop injuste pour son ingénue bonté. Au moins prenait-il les choses avec humour. Et puis, que pouvait bien vouloir dire "mettre les formes" ? Yukio n'avait jamais compris cette expression. Il avait l'impression de mettre les formes en permanence. Enfin, il utilisait des mots quoi. Ce n'était pas ça, "mettre les formes" ?
Pas le temps d'entrer dans le débat. Sans attendre, le professeur d'arts plastiques montait les escaliers quatre à quatre, comme pressé par l'indicible urgence laissée par la mouvance de ses certitudes éthiques. Yukio suivit, plus calme. L'alcool avait à moitié séché sur leurs peaux, ils n'en étaient plus à compter les secondes comme des urgentistes.
En entrant dans la salle de bain, il constata que son comparse avait déjà ouvert les placards et entreprenait d'enlever son pantalon sans une once d'hésitation. Tout en ôtant ses vêtements, à peine appesanti par quelques grammes de gêne, il lui tendait un gant de toilette de manière pressante.
*Calme-toi bon sang, on a pas la voiture garée en double file.*
Il attrapa le gant et se mit à décoller lui aussi comme il pouvait les vêtements trempés de son corps. La sensation était extrêmement désagréable, une sorte de frottement froid, visqueux, qui laissait une impression de tiraillement sur l'épiderme et une odeur de lendemain de soirée trop arrosée.
Toujours aussi survolté, Gareth, en boxer, versait déjà de l'eau chaude et du savon sur son gant de toilette. Pris dans son élan, il se lança dans une allusion que son collègue eut bien du mal à saisir.
Le reluquer ? Il avait complètement disjoncté... On pouvait reluquer une femme. C'était pas terrible, mais c'était possible. Mais reluquer un homme, à quoi cela aurait-il bien pu servir ? De manière assez évidente, la grande perche était définitivement complètement ivre. Il divaguait et balançait des non-sens... Qu'importe, il allait redescendre, son foie allait s'en charger. Pour le moment, il arrivait à se frotter tout seul comme un grand avec son gant face au lavabo et au miroir, c'était ça de pris.
Alors qu'il finissait d'enlever ses vêtements et se retrouvait, à l'instar de son collègue, en sous-vêtement, Yukio posa ses yeux sur l'imbriaque en plein nettoyage, comme pour se montrer à lui-même qu'il était bien impossible de reluquer une personne partageant un caryotype similaire. Il fut rassuré, c'était bien vigoureusement impossible. Tout ce qu'il voyait, c'était un homme avec une certaine musculature, un sourire captivant sans cause particulière, de longs doigts plutôt agiles et des yeux en amande plus clairs que la glace de l'arctique. Qu'y aurait-il avoir pu d'attirant dans ces gestes adroits, habiles et déliés, qui faisaient penser aux mouvements souples et vifs d'un danseur en représentation ?
Il détourna les yeux, apaisé, mais ne tarda pas à sentir que quelque chose n'allait pas. Il baissa le regard discrètement, puis se retourna doucement, comme pour plier ses vêtements. Quelque chose n'allait vraiment pas. Mais alors, vraiment pas, et pourtant, il sentait les choses et savait qu'il ne se trompait pas. Cette raideur, la déformation de son caleçon... Non, pas de doute, c'était bien ce qu'il pensait. Ce devait être la serveuse, elle devait être plus mignonne que ce qu'il avait dû retenir. Il n'avait jamais eu d'érection à retardement avant, il fallait un début à tout... Elle n'avait pas semblé si remarquable que cela pourtant, cette serveuse, mais ça ne pouvait être que ça, puisque ça ne pouvait rien être d'autre.
Sans attendre, il fallait parer à l'urgence. La douche était en face. Yukio s'y rendit en présentant son dos à son collègue. Le mouvement était un peu étrange, mais pris dans son exercice, Gareth n'y prêterait sûrement pas attention. Le professeur d'histoire bougea prestement. Parvenu dans la douche en quelques secondes beaucoup trop longues à son sens, il régla le mitigeur sur la température la plus froide, et ouvrit grand les projecteurs.
Il serra les dents et retint un cri. L'eau était gelée. C'était une torture, mais pour régler le problème, ce serait selon toutes vraisemblances très efficace, et là, tout de suite, il n'avait pas vraiment d'alternative.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Si je suis pressé de me débarrasser de cette odeur enivrante qui me colle à la peau, Yukio a l’air de mieux s’en accommoder. Il a tout d’un coup perdu son entrain de tout à l’heure, l’alcool lui est monté à la tête après son coup de sang ? Peut-être.
Je ne m’en formalise pas d’avantage et une fois ma petite plaisanterie placée, m’affaire à me nettoyer. Si seulement j’avais conscience de ce qui se passe à quelques centimètres de moi... Yukio se dirige vers la douche, c’est tout ce que ma vision périphérique me permet de déduire, ainsi que son reflet dans le miroir.
Les secondes passent, l’eau coule, le bruit de ruissellement emplie la pièce mais il manque quelque chose. Les volutes de fumée, la chaleur censée faire cesser le frisson sur ma nuque d’être à moitié nu. Mes sourcils se froncent, mes lèvres s’allongent dans le miroir. Mes yeux quittent la glace pour se poser sur le monde réel dans mon dos. Mon gant rejoint le rebord du lavabo et mes pieds me rapprochent de la cabine de douche.
« Pourquoi tu te douches sous l’eau froide ? »
Ma question... Trouve seule comme une grande sa réponse... Instinctivement, je détourne le regard non sans retenir un sourire moqueur et choqué. J’ai bien vu là ? Elle est presque partie à cause de l’eau mais, c’est bien ce que je crois !!
« J’arrive pas à le croire... »
Mon rire résonne dans la pièce, je ne peux pas le retenir ! En temps normal, j’aurais eu bien plus de contrôle, mais mon cerveau ne commande plus qu’à moitié mes actes.
« Je t’avais dis de ne pas reluquer... Je fais souvent cet effet... »
Et mes poumons supportent parfaitement ma modestie, merci de vous en inquiéter. Mais sérieusement... Qu’il ne me sorte pas que c’est la serveuse hein, ça fait belle lurette qu’on ne l’a plus eu sous les yeux. Je n’arrive pas à savoir comment gérer cette nouvelle information... On parle quand même de Yukio. Je retourne près du lavabo, mon ricanement toujours présent par à-coups.
Je ne m’en formalise pas d’avantage et une fois ma petite plaisanterie placée, m’affaire à me nettoyer. Si seulement j’avais conscience de ce qui se passe à quelques centimètres de moi... Yukio se dirige vers la douche, c’est tout ce que ma vision périphérique me permet de déduire, ainsi que son reflet dans le miroir.
Les secondes passent, l’eau coule, le bruit de ruissellement emplie la pièce mais il manque quelque chose. Les volutes de fumée, la chaleur censée faire cesser le frisson sur ma nuque d’être à moitié nu. Mes sourcils se froncent, mes lèvres s’allongent dans le miroir. Mes yeux quittent la glace pour se poser sur le monde réel dans mon dos. Mon gant rejoint le rebord du lavabo et mes pieds me rapprochent de la cabine de douche.
« Pourquoi tu te douches sous l’eau froide ? »
Ma question... Trouve seule comme une grande sa réponse... Instinctivement, je détourne le regard non sans retenir un sourire moqueur et choqué. J’ai bien vu là ? Elle est presque partie à cause de l’eau mais, c’est bien ce que je crois !!
« J’arrive pas à le croire... »
Mon rire résonne dans la pièce, je ne peux pas le retenir ! En temps normal, j’aurais eu bien plus de contrôle, mais mon cerveau ne commande plus qu’à moitié mes actes.
« Je t’avais dis de ne pas reluquer... Je fais souvent cet effet... »
Et mes poumons supportent parfaitement ma modestie, merci de vous en inquiéter. Mais sérieusement... Qu’il ne me sorte pas que c’est la serveuse hein, ça fait belle lurette qu’on ne l’a plus eu sous les yeux. Je n’arrive pas à savoir comment gérer cette nouvelle information... On parle quand même de Yukio. Je retourne près du lavabo, mon ricanement toujours présent par à-coups.
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L'espace d'un instant, Yukio s'imagina en train d'éclater le visage de Gareth contre le miroir: une manière expéditive, mais efficace, d'éliminer l'unique témoin gênant d'un moment de faiblesse. Ceci étant considéré, il eut fallu parvenir à trouver une explication plausible au décès pour le moins violent de cet agaçant collègue, le problème étant qu'on s'explose rarement la tête sur le carrelage seul au point de s'en retrouver avec le cerveau en dehors de la boite crânienne. D'une manière assez certaine, il se serait trouvé le seul suspect d'un homicide plutôt volontaire, ce qui ne collait pas parfaitement avec ses plans de carrière. Au delà de ces premiers éléments, il convenait de prendre conscience que se lancer dans un tel projet impliquait de faire orphelin un gamin des plus adorables. Son père avait beau être Gareth, Chiaki n'en méritait pas pour autant de s'en trouver débarrassé avant d'avoir paumé ses dents de lait. Il le ferait en son temps et par ses propres moyens, comme tout adolescent un tant soit peu stable, en renvoyant son géniteur dans le grand toboggan des paternels devenus des vieux cons, aux yeux des générations destinées à elles-mêmes décliner.
Ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait: ce ricanement suffisant était proprement insupportable, et nourrissait chez le professeur d'histoire une passion insoupçonnée pour les percussions, lui qui normalement, depuis la fin de son enfance, préférait les instruments à cordes. Emporté par sa complaisance envers sa personne, le professeur d'arts en venait même à penser qu'il pouvait être à l'origine du petit problème physique de son compagnon de salle de bain, ce qui était à la fois présomptueux et complètement incompatible avec tout principe de réalité. L'alcool lui avait décidément attaqué le cerveau, il en perdait prise avec la matérialité de la biologie, et ça n'était pas beau à voir. Il fallait recadrer l'impudent, lui coller une valse verbale pour lui faire recoller les pieds sur terre, bref, lui retirer de la bouche ses fanfaronnades pour le moins mal placées.
Sans un regard à la robinetterie, Yukio coupa l'eau, laissant le silence faire son retour tandis qu'il lançait au plaisantin exhibé un regard aussi noir qu'une nuit sans Lune, puis il lui lança, sur un ton docte:
-Je le dis avec un grand respect Kobayashi-sensei, vous disjonctez vraiment comme une guirlande de mauvaise qualité un soir de Noël en plein orage, vous savez parfaitement que ce genre de réaction ne peut être induite chez un homme que par la contemplation d'une femme, ou à la rigueur être la conséquence de la métabolisation de certaines molécules chimiques bien particulières. Une succube mal intentionnée aura versé dans mon verre une substance illicite, guidée par on ne sait quel fantasme inavouable, voilà tout. Ce ne serait pas la première fois que ça arrive. Une étudiante a même imbibé son devoir de parfum avant de me le rendre, une fois, ces dames sont parfois prêtes aux coups les plus retors lorsqu'elles convoitent l'attention d'un homme.
C'était un peu misogyne, mais juste un peu, et ça aurait le mérite de replacer le débat sur des terrains moins sujets aux interprétations ambiguës, ce qui était grandement nécessaire.
Dans tous les cas, la douche glacée avait servi, l'anomalie à laquelle était confronté Yukio s'était à présent effac... Ou se trouvait être repartie sur le chemin de l'intumescence, par un phénomène des plus incompréhensibles. Il n'aurait pas dû couper l'eau froide, cette saleté de corps caverneux en avait profité pour prendre son indépendance aussi rapidement qu'un jeune en rupture familiale après une mauvaise rencontre. Le fait d'avoir regardé Gareth pendant la déclamation de toute une tirade n'y était pour rien. Tout ce qu'il y avait à voir, c'était une esclaffade naïve et honnête, une surprise franche, des yeux un peu trop malicieux pour être malveillants... Rien d'exceptionnel. Rien de notable. Rien d'excitant. Rien de détestable. Gareth n'était même pas beau, il était juste esthétiquement agréable à regarder, ce qui était tout de même foncièrement différent.
Le professeur d'histoire se retourna pour éviter de subir une deuxième salve de moqueries, et ralluma l'eau sans rien ajouter, son corps finirait bien par lui obéir. Après tout, c'était lui qui avait toujours le contrôle, le reste n'était que mythologie inconsistante.
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♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Il crépite le long de mon dos jusqu’à la naissance de ma nuque. Je le sens, le brasier au summum de sa combustion qui enflamme ses yeux charbons. La glace où ils se reflètent aura tôt fait de fondre, c’est afin de lui épargner ce supplice que je choisi d’y faire face. Mes mains reposent sur le meuble en bois soutenant le lavabo et je soutiens son regard ardent avec toute l’indifférence dont je suis capable. Ce masque que j’ai appris à porter dès lors que la tempête Yukio menaçait de s’abattre sur moi. Est-ce qu’il s’en souvient ? Non, ça doit lui être bien égal.
Entendre dire que je disjoncte autant qu’une guirlande de mauvaise fabrication m’arrache un sourire amer. Je n’ai pas attendu qu’il me le dise pour savoir que mes lumières ne sont plus aussi flamboyantes une fois le soleil couché. La suite en revanche, pourrait très bien parvenir à les raviver. Eh bien non je ne le savais pas. J’ignorais que monsieur, dont la nature avait manifestement fait cadeau d’un génie incommensurable, s’était affublé d’un diplôme en biologie. Moi qui pensais naïvement qu’il s’était contenté de s’approprier les proses de ses auteurs favoris et qu’importe si c’est à nous en faire saigner les oreilles de désespoir.
Il y a donc un dysfonctionnement dans la métabolisation de certaines de mes molécules chimiques bien particulières. S’en était-il déjà rendu compte bien avant moi il y a vingt ans ? Cela devait expliquer tout cet acharnement. Oui, je n’avais en face de moi qu’un être dont le génie me dépasse tant qu’essayer de le comprendre ne me ferait que plus de mal. Merci infiniment pour cet éclaircissement, jamais je n’aurais pu saisir que la solution se trouvait juste sous mon nez sans ton aide si précieuse.
Je serre le bois entre mes mains à m’en faire souffrir le bout des doigts. L’envie de lui coller le jet d’eau glacé sous les narines, jusqu’à ce qu’il se noie dans sa bêtise me prend aux tripes. Mon souffle s’accélère et le ramassis d’absurdité qui afflue de sa bouche ne tardera pas à me faire céder à la colère que je sens bouillir.
Une seule chose calme le torrent, le patron toquant à la porte. Ce dernier entre, pose les vêtements secs comme convenus et, voyant l’animosité flotter dans la pièce, s’en va sans demander son reste. Yukio en profite pour me tourner le dos et retourner à sa tentative de calmer le feu qui lui est monté à la tête, cramant les derniers neurones que je voulais bien lui accorder.
Le répit est de courte durée. Encore une fois, comme toutes les autres, il parvient à pointer du doigt tout ce qui pourrait ne pas tourner rond chez moi. Sans même en avoir conscience, voilà qu’il assène son jugement sans jamais mesurer la portée de ses paroles. Voyons si la contemplation d’une femme est bien l’unique chose capable de déclencher ces lubriques réactions. Je n’ai jamais été amateur des théories sans preuves concrètes.
J’ouvre la douche avant qu’il ne puisse s’en rendre compte. Il se retourne et ne lui laissant pas beaucoup d’échappatoire de part l’étroitesse de l’endroit, mes mains prennent place de part et d’autre de lui.
« Sous votre respect Ogawa-sensei, votre déni brille aussi fort que l’étoile placée au sommet d’un épicéa un soir de Noël au clair de Lune. Si je comprends bien votre raisonnement... Puisque qu’aucune femme ne se trouve en ce lieu et qu’il n’y a que votre arrogance pouvant vous laissez penser qu’une serveuse aurait jeté son dévolu sur vous au point de vous droguer... Nous souffrons tous les deux d’un dysfonctionnement de notre métabolisme. Il n’est pas sans rappeler qu’en tant qu’illustre professeur d’histoire, vous devez avoir conscience que le passé nous a déjà mainte fois démontré qu’il n’existe pas uniquement sur cette Terre d’appréciation aussi binaire que l’attirance homme-femme.
Vous devriez peut-être sortir le nez de votre petit esprit étriqué et cesser de vous donner une contenance qui vous dépasse. Insinuez-vous vraiment que si j’avais le malheur de rapprocher mon corps du vôtre, il ne se passerait rien qui ne soit pas lié à une réaction chimique incontrôlée ? Permettez-moi d’en douter. Soyez sans crainte, je ne m’abaisserais pas à vous faire subir cet affront sans votre volonté, mais un regard plus au sud me donne déjà la réponse à ma question. »
C’est uniquement après lui avoir craché ces mots au visage que je quitte la cabine et commence à me rhabiller. Mes nerfs font vibrer chacun de mes gestes, je n’ai qu’un désir, quitter cette pièce. J’enfourne ma chemise mouillée dans un sac plastique avec rage, balance le pantalon, évidemment trop petit et renfile le mien bien qu’humide sur le haut des cuisses.
Entendre dire que je disjoncte autant qu’une guirlande de mauvaise fabrication m’arrache un sourire amer. Je n’ai pas attendu qu’il me le dise pour savoir que mes lumières ne sont plus aussi flamboyantes une fois le soleil couché. La suite en revanche, pourrait très bien parvenir à les raviver. Eh bien non je ne le savais pas. J’ignorais que monsieur, dont la nature avait manifestement fait cadeau d’un génie incommensurable, s’était affublé d’un diplôme en biologie. Moi qui pensais naïvement qu’il s’était contenté de s’approprier les proses de ses auteurs favoris et qu’importe si c’est à nous en faire saigner les oreilles de désespoir.
Il y a donc un dysfonctionnement dans la métabolisation de certaines de mes molécules chimiques bien particulières. S’en était-il déjà rendu compte bien avant moi il y a vingt ans ? Cela devait expliquer tout cet acharnement. Oui, je n’avais en face de moi qu’un être dont le génie me dépasse tant qu’essayer de le comprendre ne me ferait que plus de mal. Merci infiniment pour cet éclaircissement, jamais je n’aurais pu saisir que la solution se trouvait juste sous mon nez sans ton aide si précieuse.
Je serre le bois entre mes mains à m’en faire souffrir le bout des doigts. L’envie de lui coller le jet d’eau glacé sous les narines, jusqu’à ce qu’il se noie dans sa bêtise me prend aux tripes. Mon souffle s’accélère et le ramassis d’absurdité qui afflue de sa bouche ne tardera pas à me faire céder à la colère que je sens bouillir.
Une seule chose calme le torrent, le patron toquant à la porte. Ce dernier entre, pose les vêtements secs comme convenus et, voyant l’animosité flotter dans la pièce, s’en va sans demander son reste. Yukio en profite pour me tourner le dos et retourner à sa tentative de calmer le feu qui lui est monté à la tête, cramant les derniers neurones que je voulais bien lui accorder.
Le répit est de courte durée. Encore une fois, comme toutes les autres, il parvient à pointer du doigt tout ce qui pourrait ne pas tourner rond chez moi. Sans même en avoir conscience, voilà qu’il assène son jugement sans jamais mesurer la portée de ses paroles. Voyons si la contemplation d’une femme est bien l’unique chose capable de déclencher ces lubriques réactions. Je n’ai jamais été amateur des théories sans preuves concrètes.
J’ouvre la douche avant qu’il ne puisse s’en rendre compte. Il se retourne et ne lui laissant pas beaucoup d’échappatoire de part l’étroitesse de l’endroit, mes mains prennent place de part et d’autre de lui.
« Sous votre respect Ogawa-sensei, votre déni brille aussi fort que l’étoile placée au sommet d’un épicéa un soir de Noël au clair de Lune. Si je comprends bien votre raisonnement... Puisque qu’aucune femme ne se trouve en ce lieu et qu’il n’y a que votre arrogance pouvant vous laissez penser qu’une serveuse aurait jeté son dévolu sur vous au point de vous droguer... Nous souffrons tous les deux d’un dysfonctionnement de notre métabolisme. Il n’est pas sans rappeler qu’en tant qu’illustre professeur d’histoire, vous devez avoir conscience que le passé nous a déjà mainte fois démontré qu’il n’existe pas uniquement sur cette Terre d’appréciation aussi binaire que l’attirance homme-femme.
Vous devriez peut-être sortir le nez de votre petit esprit étriqué et cesser de vous donner une contenance qui vous dépasse. Insinuez-vous vraiment que si j’avais le malheur de rapprocher mon corps du vôtre, il ne se passerait rien qui ne soit pas lié à une réaction chimique incontrôlée ? Permettez-moi d’en douter. Soyez sans crainte, je ne m’abaisserais pas à vous faire subir cet affront sans votre volonté, mais un regard plus au sud me donne déjà la réponse à ma question. »
C’est uniquement après lui avoir craché ces mots au visage que je quitte la cabine et commence à me rhabiller. Mes nerfs font vibrer chacun de mes gestes, je n’ai qu’un désir, quitter cette pièce. J’enfourne ma chemise mouillée dans un sac plastique avec rage, balance le pantalon, évidemment trop petit et renfile le mien bien qu’humide sur le haut des cuisses.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Il s'approche de moi, et je ne réagis pas. Ses bras se tendent, m'enfermant en face de son visage. Il est si près, beaucoup trop. Ses yeux cherchent les miens, je détourne le regard. Il ne devrait pas être là où il se trouve. Il ne devrait pas. Ce n'est pas que ce soit désagréable. Au fond, je crois que je n'écoute même pas vraiment ce qu'il dit. Je sais bien les mots qui peuvent s'échapper de son esprit échauffé par les miens. Il est énervé. C'est un peu comme s'il ne savait pas comment réagir à ce qu'il a vu. Je crois que ce n'est pas sa raison qui parle. Les incertitudes qu'il a dans la tête ont pris le dessus, elles parlent pour lui, bousculées par une surprise qu'il n'attendait pas, et qu'il ne peut que me reprocher, à défaut de savoir quoi penser. Ses mots n'ont pas grand sens, c'est le ton avec lequel ils sont prononcés qui importe, et ce ton est un peu trop loquace. Mes paroles n'ont été blessantes que parce qu'il s'est senti concerné, ce que je n'aurais pas pu prévoir, à mon corps défendant. Son fils a bien une mère, ça n'était pas évident qu'il puisse avoir ce genre de ressenti. J'ai conscience de me chercher des excuses. Ma perspicacité m'a fait défaut, c'est à la fois rare et beaucoup trop courant, surtout en ce moment. J'aurais dû deviner ce genre de choses.
Il continue de déverser des paroles comme on vide un sac trop pesant, ça l'affranchit, je pense. Il a besoin de ça, je ne peux pas exactement lui en vouloir. C'est humain. Je ne me comporterais certes pas comme ça à sa place, mais je ne suis pas vraiment humain. C'est embêtant parfois, de ne pas être comme eux, d'être à part. Il est spontané, ça compte, c'est plus facile à la lecture. Pour l'instant, c'est un livre ouvert. Il est amusant, presque attendrissant. J'ai envie de sourire, mais ce serait déplacé. Il est si proche, je n'aurais qu'à faire un léger mouvement pour l'embrasser, ce qui n'aurait absolument aucun sens, ni pour lui, ni pour moi. Croit-il vraiment que je puisse ignorer que ces choses là existent ? Je ne suis pas complètement déconnecté, j'ai juste choisi d'oblitérer certaines possibilités de mon champ de considération, c'est plus simple pour concilier mes pensées, mes sentiments et mes aspirations. A vrai dire, ça ne m'a pas coûté grand chose, du moins jusqu'à aujourd'hui. On est rarement desservi par le fait d'oublier certaines de ses émotions, à court terme du moins, et je n'ai jamais vécu qu'au jour le jour, le reste étant trop lointain pour une vie dont je n'ai jamais su que faire.
Son regard est intense. J'ai tapé là où ça fait mal, il se contient difficilement, c'est assez évident. J'aimerais lui dire que tel n'était pas le but, mais je ne peux pas vraiment revenir sur ce que j'ai dit, il faut rester cohérent dans le discours qu'on sert à autrui. Il se rapproche encore un peu, je me demande s'il n'y a pas autre chose que de la rage dans le fait de se tenir, là, à quelques centimètres de moi. Après tout, il a toujours eu l'âme d'un martyr, une sorte de prédisposition au masochisme qui le force à se rendre malheureux, une pulsion auto-destructrice presque consciente, c'est aussi ce qui le rend attirant, ça donne envie de le sauver de lui-même. Si je prends du recul, je crois que je préférerais qu'il n'ait pas ça en lui, ça lui fait multiplier les mauvaises fréquentations. La preuve en est qu'il traine avec moi, et que malgré toutes les raisons qu'il pourrait avoir de m'en vouloir, il me laisse le blesser sans se défendre pour de vrai. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de le serrer dans mes bras, d'aller plus loin, c'est juste que ça lui ferait plus de mal qu'autre chose. Il mérite mieux qu'une relation toxique avec le gamin qui lui collait des gifles en pleine rue. Il veut croire que j'ai changé, je ne suis pas sûr que ce soit le cas, autrement, j'aurais trouvé la force de lui présenter des excuses.
Je crois qu'il vient de proposer de ne pas me faire subir une agression sexuelle, c'est plutôt bon signe. C'est à dire que même s'il voulait faire fi de mon consentement, il oublie quand même légèrement que physiquement, je suis encore capable de faire appliquer les décisions qui sont les miennes, et je ne suis pas esclave de mon corps au point de n'avoir aucun contrôle. Je manque peut-être de prise sur ce qui se passe au Sud, comme il dit, mais je suis encore en capacité de choisir de renoncer rationnellement à ce qui a l'odeur, l'apparence et la couleur d'une erreur de la taille d'un porte-conteneurs.
Il en a terminé je crois, c'était plus rapide que ce à quoi j'aurais pu m'attendre, et j'ai été complètement passif. La légende dit qu'avant sa nuit de noce, on a donné qu'un seul conseil à la reine Victoria: "ferme les yeux, pense à l'Angleterre". J'ai cette impression étrange que j'arrive à comprendre ce qu'elle pouvait ressentir le matin suivant: je l'ai laissé s’époumoner pendant 5 minutes et 20 secondes, en le laissant tout faire, et il a eu l'air d'en être soulagé. Je me sens un peu sale à vrai dire, je l'ai laissé me faire ça sans en retirer aucun plaisir. Je reste sous la douche, ça me libérera de cette impression. Il peut bien se rhabiller avec la mine renfrognée d'un adolescent frustré, j'ai la conscience plutôt tranquille, pour ce qui s'est passé ce soir du moins.
Gareth, vraiment, t'es pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise, t'es juste le plus mignon des pingouins, et ça m'emmerde un peu.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
N’y a-t-il aucune échappatoire à ce cycle qui nous emprisonne ? Je me suis risqué à penser que cette soirée aurait pu être différente des autres, qu’aider d’un peu d’éthanol dans les veines, nous aurions pu finalement trouver un terrain neutre, rien que quelques heures. C’était sans compter sur le talent incontestable de Yukio pour gâcher et empoisonner tout ce qui a le malheur d’être la cible de son venin.
Rien n’a changé. Le schéma est toujours le même. Il me mord jusqu’au sang, me laisse me débattre puis s’en va sans demander son reste, attendant que mes muscles se paralysent, que mon sang coagule, mon coeur cessant de battre. Puis il viendra se repaître de ma dépouille une fois qu’il en aura décidé. C’est à ce processus que correspond son silence. Yukio n’a pas besoin de répondre quoi que ce soit, le mal est fait et il s’en réjouit. N’importe qui ce serait excusé, aurait tenté une défense pour rétablir l’équilibre, mais non, pas lui, qui assume n’être qu’un ramassis de... Il me dégoûte.
Sans un regard pour sa personne, je quitte la salle de bain. Arrivé en bas, le patron s’avance dans ma direction, le désir de s’assurer de ne pas perdre une précieuse clientèle chevillée au corps. Mes pas le dépassent sans même m’arrêter, sans que je ne pose mes yeux sur lui.
L’air frais qui entre dans mes poumons à ma sortie dissipe le venin. Si violemment que j’en ai le tournis. Mon dos prend appui sur le mur du bar et je souffle bruyamment. La tête tournée vers le ciel, je le vois qui tangue, les petits points de lumière ont l’air de se déplacer au gré du vent. C’est apaisant. J’ignore combien de temps je passe dans cette position, mais la porte s’ouvre de nouveau... Rien qui ne pourrait me faire quitter mes étoiles n’en sortira alors je continue à tenter de les compter.
Rien n’a changé. Le schéma est toujours le même. Il me mord jusqu’au sang, me laisse me débattre puis s’en va sans demander son reste, attendant que mes muscles se paralysent, que mon sang coagule, mon coeur cessant de battre. Puis il viendra se repaître de ma dépouille une fois qu’il en aura décidé. C’est à ce processus que correspond son silence. Yukio n’a pas besoin de répondre quoi que ce soit, le mal est fait et il s’en réjouit. N’importe qui ce serait excusé, aurait tenté une défense pour rétablir l’équilibre, mais non, pas lui, qui assume n’être qu’un ramassis de... Il me dégoûte.
Sans un regard pour sa personne, je quitte la salle de bain. Arrivé en bas, le patron s’avance dans ma direction, le désir de s’assurer de ne pas perdre une précieuse clientèle chevillée au corps. Mes pas le dépassent sans même m’arrêter, sans que je ne pose mes yeux sur lui.
L’air frais qui entre dans mes poumons à ma sortie dissipe le venin. Si violemment que j’en ai le tournis. Mon dos prend appui sur le mur du bar et je souffle bruyamment. La tête tournée vers le ciel, je le vois qui tangue, les petits points de lumière ont l’air de se déplacer au gré du vent. C’est apaisant. J’ignore combien de temps je passe dans cette position, mais la porte s’ouvre de nouveau... Rien qui ne pourrait me faire quitter mes étoiles n’en sortira alors je continue à tenter de les compter.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Vue au travers de la fenêtre floue de la salle de bain, la rue est un tableau impressionniste où les halos de lumière jaune se meuvent, passant et repassant, laissant à l'imagination le soin de décider de leur nature réelle. Là, en bas, les gens parlent et s'amusent, laissant voguer leurs pieds et leurs esprit. Les éclats de voix passent la vitre en la faisant vibrer, et portent ça et là quelque mots, parfois reconnaissables. Le monde est imprécis. Peut-être que le verre déformant ne fait que rendre visible un état de fait. Les lumières dansent, les voix passent en échos, et malgré tout, le silence est tombé dans la pièce.
Gareth est parti, content d'avoir vomi ses insécurités et ses sentiments contrariés sur les carreaux qui recouvrent les murs. Par endroits, l'odeur de sa colère est encore perceptible.
La calme règne dans la pièce, troublé par quelques bruits d'eau passant dans des tuyaux, derrière les murs. Yukio s'habille, tranquillement, car après tout, rien ne presse. L'immaturité sentimentale de Gareth l'aura conduit non loin. D'une certaine manière, le dernier occupant de la douche est à peu près sûr qu'il n'a pas pu trop s'éloigner. Il doit attendre, sagement, en rongeant son frein et en essayant vainement de se persuader de sa haine. C'est ce que font tous les enfants trop bien éduqués.
Le professeur de géographie descend finalement, non sans avoir salué le tenancier, encore gêné. Il passe la porte, et scrute les alentours en sortant une cigarette de sa veste. La déception qui suit la découverte de l'aspect détrempé du paquet de flûtes de tabac cancérigènes est quelque peu compensée par le fait d'avoir vu juste. Gareth est là, à côté, regardant les étoiles comme le dernier des adolescents en mal du vertige de l'infini, cherchant dans le ciel nocturne comment échapper à sa condition désespéramment terrestre.
Jetant son paquet de carton humide dans la poubelle la plus proche, d'un geste agacé et blasé, Yukio s'approche de son collègue, il le faut bien. Étant établi que le professeur d'arts plastiques ne parlera pas le premier, enfermé dans sa démarche semi-consciente de construction d'une aversion artificielle et protectrice, l'enseignant aux cheveux bruns prend sur lui de prendre la parole sans attendre:
-Gareth, c'est pas que je veuille pas regarder les étoiles avec toi jusqu'au matin comme un poète romantique du XIXème siècle, mais on a des adolescents très mal dégrossis à encadrer, et pour ce qu'on en sait, ils pourraient être en train de mettre le feu à notre hébergement que ça ne m'étonnerait même pas. Il est temps de rentrer je crois. De toutes façons, vu le manque de veine qui nous caractérise, si on continue comme ça on va se retrouver à se faire voler un rein dans une clinique clandestine, et je souscris moyen à ce genre d'expérience. Doit y avoir un métro sur l'artère principale, là-bas, on aura qu'à demander notre chemin.
Se retournant vers le bout de la rue pour tenter d'y apercevoir une quelconque indication, Yukio pensa avec une ironie toute cynique envers lui-même:
*Mon cher Kobayashi-sensei, je n'ai que trop vu l'air sombre qui habite votre visage sur celui de mes étudiantes les plus dévouées, je sais parfaitement ce qu'il révèle. Ne vous inquiétez pas, la frustration qui suit le fait de n'avoir pu coucher avec moi finit toujours par disparaitre, la raison la plus commune étant la talentueuse capacité que j'ai à décevoir l'admiration la plus sincère des gens que je peux aimer.*
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ Nuit blanche au Kabukicho ! ♫
Rien qu’entendre mon prénom sortir de sa bouche me dégoûte. Je ferme les yeux et ma mâchoire se serre. Pourquoi est-ce qu’il ne s’est pas contenté de se barrer ? Si je devais regarder les étoiles ce ne serait certainement pas en sa compagnie alors j’en ai rien à battre qu’il n’en ai pas envie. Encore une fois, comme toutes les autres, il n’en a rien à faire d’avoir pu me blesser avec ses mots. Non, ça lui passe au-dessus, après tout pourquoi le ressenti d’un minable comme moi aurait de l’importance à ses yeux ? C’est sûrement ce qu’il pense.
Il parle, il parle et tout ce que je veux c’est qu’il la ferme ! Est-ce qu’on va vraiment faire comme s’il n’avait pas laissé entendre que j’avais un problème de croire que je puisse l’attirer ? Nos collègues s’occuperont très bien des adolescents à notre charge et je pense que ces derniers se portent très bien sans nous. C’est ça, fait toi voler un rein, ça te fera peut-être comprendre ce que c’est d’avoir mal ! Comment est-ce qu’il peut être aussi persuadé que je me contenterai de baisser doucement la tête en lui répondant «oh oui tu as raison, rentrons vite nous occuper de nos chers élèves !» ? Mais p*tain de m*rde, il le fait exprès !
Je baisse en effet la tête, mais tout ce que Yukio reçoit, c’est un regard froid et dénué d’émotions. La Terre a cessé de tourner autour de moi, je me sens capable de marcher droit jusqu’à lui. Il ne me faut que quelques secondes.
« Donc t’as décidé de faire comme si tes paroles n’avaient aucun impact. Après vingt ans, t’as toujours pas compris que les m*rdes que tu déverses peuvent faire mal aux autres. Au lieu de ça, tu te permets de faire comme s’il ne s’était rien passé, t’es vraiment qu’une ordure, je ne sais pas comment tu te regardes dans la glace chaque matin ! Tu me dégoûtes, à n’en avoir rien à f*utre du ressenti des autres, parce que t’es au-dessus de tout ça hein ! Tout ce que tu sais faire c’est minimiser ce que je ressens... T’en as jamais rien eu à foutre de me blesser ! Il y a un moment où tu vas te décider à ouvrir les yeux ?! Il y a un moment ou tu seras capable de voir que t’es qu’un enfo*ré ?! »
Mon souffle est saccadé et je me fiche bien que des passants nous regardent parce que j’ai haussé le ton. De toute manière dans ce quartier les normes on s’en fout. Ma voix a un peu craqué sur la fin. J’en ai assez d’être en face d’un mur qui me regarde de haut, me narguant que je ne pourrais jamais le gravir.
« Je te hais. »
J’ai tellement de choses à la fois qui me traversent que je ne saurais dire qui de ma colère, ma douleur ou ma haine s’exprime. Un peu des trois... Je me hais moi-même de voir qu’il parvient toujours à m’atteindre.
Il parle, il parle et tout ce que je veux c’est qu’il la ferme ! Est-ce qu’on va vraiment faire comme s’il n’avait pas laissé entendre que j’avais un problème de croire que je puisse l’attirer ? Nos collègues s’occuperont très bien des adolescents à notre charge et je pense que ces derniers se portent très bien sans nous. C’est ça, fait toi voler un rein, ça te fera peut-être comprendre ce que c’est d’avoir mal ! Comment est-ce qu’il peut être aussi persuadé que je me contenterai de baisser doucement la tête en lui répondant «oh oui tu as raison, rentrons vite nous occuper de nos chers élèves !» ? Mais p*tain de m*rde, il le fait exprès !
Je baisse en effet la tête, mais tout ce que Yukio reçoit, c’est un regard froid et dénué d’émotions. La Terre a cessé de tourner autour de moi, je me sens capable de marcher droit jusqu’à lui. Il ne me faut que quelques secondes.
« Donc t’as décidé de faire comme si tes paroles n’avaient aucun impact. Après vingt ans, t’as toujours pas compris que les m*rdes que tu déverses peuvent faire mal aux autres. Au lieu de ça, tu te permets de faire comme s’il ne s’était rien passé, t’es vraiment qu’une ordure, je ne sais pas comment tu te regardes dans la glace chaque matin ! Tu me dégoûtes, à n’en avoir rien à f*utre du ressenti des autres, parce que t’es au-dessus de tout ça hein ! Tout ce que tu sais faire c’est minimiser ce que je ressens... T’en as jamais rien eu à foutre de me blesser ! Il y a un moment où tu vas te décider à ouvrir les yeux ?! Il y a un moment ou tu seras capable de voir que t’es qu’un enfo*ré ?! »
Mon souffle est saccadé et je me fiche bien que des passants nous regardent parce que j’ai haussé le ton. De toute manière dans ce quartier les normes on s’en fout. Ma voix a un peu craqué sur la fin. J’en ai assez d’être en face d’un mur qui me regarde de haut, me narguant que je ne pourrais jamais le gravir.
« Je te hais. »
J’ai tellement de choses à la fois qui me traversent que je ne saurais dire qui de ma colère, ma douleur ou ma haine s’exprime. Un peu des trois... Je me hais moi-même de voir qu’il parvient toujours à m’atteindre.
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Le ton comminatoire utilisé par Gareth était profondément énervant. Etait-ce seulement possible de n'y comprendre rien à rien à ce point ? Il y avait dans ces accusations une incapacité à s'ouvrir l'esprit proprement coupable. Le professeur d'arts plastiques était incapable de percevoir les non-dits et les implicites. Yukio aurait voulu filer des baffes à son compère pour lui expliquer, c'était quand même lui qui était censé être déconnecté du monde, en décalage permanent. Pourquoi fallait-il que cet idiot de Gareth avale ses paroles comme le premier des pairs de la confrérie du premier degré. Il était totalement inapte à comprendre la subtilité de certains mots et le contexte attendu, c'était presque européen, le professeur d'histoire aurait voulu lui coller des pavés de japonité dans la tête, en les enfonçant à la batte de base-ball. Rien que l'idée de faire ça en pleine rue... Il ne pouvait pas respecter les convenances ? On ne réglait pas ses comptes en public, c'était quand même le fondement des choses, surtout quand il s'agissait d'exploser et balancer des insultes provenant du fond du cœur. Il aurait mérité de se faire frapper pour compenser son comportement, mais dans la mesure où il avait un peu d'avance sur ce point, autant laisser passer. Quelle idée d'être blessé par la moindre tirade creuse et lancée sans réflexion ? Il était vraiment à vif à ce point ? Sa colère était sincère, c'était toujours aussi surprenant. Cette manière de se dévoiler, c'était indécent. Il ne pouvait pas juste être apathique comme tout le monde ?
Yukio était excédé. Gareth débitait sa détestation avec une naïveté confondante, c'était proprement indigne, bien que profondément touchant. Il voulait crier comme un gamin, soit. Il n'était pas le seul à savoir le faire. L'enseignant aux cheveux bruns le laissa finir de se casser les cordes vocales, l'air impassible, puis, s'éclaircissant légèrement la voix, il s'approcha, et se lança à son tour dans une réplique atrabilaire:
-T'es vraiment con comme un balai. Tu penses vraiment que je suis incapable de ressentir la moindre émotion juste parce que je garde tout à l'intérieur ? Tu crois vraiment que les autres m'indiffèrent parce que je les méprise ? Que parce que je ne m'épanche pas en public, je suis incapable de la moindre introspection ? Espèce de sombre crétin, bien sûr que ça m'importe de te blesser, de faire du mal ou d'en avoir fait. J'ai les yeux bien ouverts rassure-toi, c'est juste que t'es pas capable de soutenir mon regard, donc que tu ne sais pas le voir. Tu veux que je te dise ? Oui, je suis un enfoiré, un salaud. J'en ai conscience, et chaque jour, j'essaie de me convaincre de ne pas me jeter sous un train parce que la seule chose que je puisse apporter au monde, c'est un peu plus de malheur. Et comme je suis abject jusqu'au bout, j'arrive même pas à trouver le courage de le faire. Alors j'essaie de me coucher le soir en ayant rendu le monde un peu moins dégueulasse au coucher qu'au lever, mais je suis comme tout le monde, j'en suis juste incapable. T'as l'air de découvrir que je suis qu'une ordure, ça t'avait pas sauté aux yeux quand tu te faisais frapper sur le trottoir devant l'école ? Tu crois que je suis assez mauvais pour oublier ça ? Je n'oublie rien. Je peux juste pas changer le passé, et c'est pour ça que ça servirait à rien de m'excuser, ça rectifierait rien à ce que j'ai bien pu faire. Les mots ne changent pas le passé, c'est comme ça.
Il soupira, le temps de reprendre sa respiration, puis reprit, d'une voix plus calme et attristée:
-Tu veux savoir ? Je pensais qu'avec le temps, j'étais devenu moins ignoble. Je me trompais. Merci de me le rappeler. Tu as toujours été une meilleure personne que moi, je supposais que t'avais compris que ça ne servait à rien de prêter attention à ce que je peux bien dire. J'ai beau essayer, j'échoue, ta réaction l'illustre avec une évidence frappante. Je dois pas être assez en phase avec le monde, je sais visiblement pas reconnaitre le bien du mal. T'as le droit de me haïr, je suis pas sûr d'être capable de te rendre la pareille, mais si ça peut te libérer d'une part de ta douleur, c'est déjà ça. Pour ce qui en restera, à part te proposer de démissionner et de m'en aller, je peux pas y faire grand chose.
Il était abattu. La soirée ne se terminait pas exactement comme il l'aurait voulu. Les choses auraient pu mieux tourner, mais un certain fatalisme descendait des étoiles. Ses yeux s'emplissaient de larmes, en pleine rue, et il n'en avait plus grand chose à faire. Les gens pouvaient bien les voir, qu'est-ce que ça changeait ? Gareth pouvait bien les voir également, il n'avait plus rien à lui cacher. Ou peut-être une dernière chose, un dernier aveu, autant pour lui que pour son compagnon de soirée. Après ça, il pouvait bien se montrer vulnérable, Gareth en avait déjà suffisamment pour le blesser si telle était sa volonté. Le visage baissé, le regard embué, il souffla:
-T'as le droit de me haïr, ça m'empêchera pas de t'aimer.
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Ah voilà, je suis con, fidèle à lui-même ! Ce sont ses deux questions que je trouve stupide ! Est-ce qu’il pense que je suis télépathe ? S’il ne méprise pas les gens et s’il ressent des choses, il n’a qu’à pas faire semblant et se donner un mauvais rôle ! A croire que la sincérité est une notion qui lui échappe. Sombre crétin, c’est encore moi le crétin dans l’histoire ! Je n’en crois pas un mot, comment le pourrais-je... Et ça va être de ma faute de ne pas voir qu’il se sent coupable. Parce qu’en plus d’avoir été sa cible, je dois aussi être son traducteur d’émotions ?! Ce n’est pas que je suis incapable de soutenir son regard, c’est que je ne veux pas le croiser !
Des répliques à ses paroles fulminent dans ma tête. Jusqu’à ce qu’il prononce une phrase qui me provoque un choc assez violent pour que je ne sache plus quoi penser de la suite. Pour le coup, le train c’est moi qui le prend, et de plein fouet. Qu’est-ce qu’il raconte, pour moi, ça semble si irréel qu’il puisse ressentir autant de culpabilité. Je le regarde complètement hébété alors qu’il continue de vider son sac. J’ai toujours vu son excentricité comme un trait de caractère naturellement présent pour toujours attirer plus de monde autour de lui. Jamais ça ne m’aurait effleuré l’esprit que ce soit une carapace pour dissimuler son mal être. A trop bien joué son rôle, il s’y est perdu lui-même au point qu’il paraisse réel. Et ce n’est pas ma colère envers lui qui m’aurait aidé à y voir quoi que ce soit.
Je la ressens toujours vibrer dans mes veines, d’autant plus lorsqu’il affirme que s’excuser ne sert à rien. Bien sûr que si ! On n’en serait pas là... Mais surtout, après toutes ces années j’ai juste besoin qu’il affronte notre passé en commun plutôt que de ce cacher derrière sa honte. Petit, j’avais le sentiment que sans son approbation je ne serais rien d’autre que l’étranger de service... Aujourd’hui que sans elle je ne serai jamais à sa hauteur. Le revoir après tout ce temps et me rendre compte que rien n’avait changé en apparence, c’est ce qui me faisait mal au point de toujours le rejeter.
J’aurais voulu être autre chose à ses yeux. Comment est-ce qu’il peut penser que j’ai toujours été une meilleure personne ? Ce n’est pas censé être l’inverse ? J’ai l’estomac qui se sert pour la première fois quand je le regarde. Non c’est... Je n’aime pas ce que j’entends.
J’essaie de ressasser tous les échanges qu’on a pu avoir et surtout le dernier... J’ai toujours trouvé qu’il en faisait trop avec ses longues phrases, mais je me fourvoyais sur la raison ? Ses mots à la table du bar me reviennent comme une gifle. Les larmes qui brouillent son regard ont l’effet d’un coup de poing. J’ai longtemps pensé que le voir souffrir me soulagerait ; je me trompais. Ma rancune a beau être toujours présente, je déteste le voir comme ça, imaginer toutes ces horribles pensées qui le traversent, imaginer qu’il pourrait un jour céder à ses idées noires. Sans le savoir, j’ai fait ce dont j’avais toujours rêvé, le toucher. Pour au final réaliser que le résultat me dégoûte de moi-même de l’avoir provoqué. Ça me fait mal de le voir aussi vulnérable et de l’avoir blessé.
« Yukio... »
Les mots ne sortent pas et ne parviennent même pas à se former dans mon esprit. Ses derniers me clouent sur place. Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Si mes paupières pouvaient s’ouvrir d’avantage, on pourrait y voir derrière.
« C-comment ça tu... M’aimes ? »
C’est impossible. Il doit vouloir dire amicalement bien qu’on puisse être beaucoup de choses sauf amis. Aucune autre option ne me paraît plausible. J’essaie de me reprendre, il y a trop de pensées et d’émotions différentes qui me traversent.
« Comment tu veux que... Que je devine tout ça si tu dis jamais rien ! Tu fais toujours semblant...! Je peux pas... Ne dis plus que tu veux te jeter sous un train ! »
Ma voix tremble en prononçant ces mots. Ses paroles m’ont trop secouées pour que j’arrive à dire plus pour le moment mais j’y compte bien.
Des répliques à ses paroles fulminent dans ma tête. Jusqu’à ce qu’il prononce une phrase qui me provoque un choc assez violent pour que je ne sache plus quoi penser de la suite. Pour le coup, le train c’est moi qui le prend, et de plein fouet. Qu’est-ce qu’il raconte, pour moi, ça semble si irréel qu’il puisse ressentir autant de culpabilité. Je le regarde complètement hébété alors qu’il continue de vider son sac. J’ai toujours vu son excentricité comme un trait de caractère naturellement présent pour toujours attirer plus de monde autour de lui. Jamais ça ne m’aurait effleuré l’esprit que ce soit une carapace pour dissimuler son mal être. A trop bien joué son rôle, il s’y est perdu lui-même au point qu’il paraisse réel. Et ce n’est pas ma colère envers lui qui m’aurait aidé à y voir quoi que ce soit.
Je la ressens toujours vibrer dans mes veines, d’autant plus lorsqu’il affirme que s’excuser ne sert à rien. Bien sûr que si ! On n’en serait pas là... Mais surtout, après toutes ces années j’ai juste besoin qu’il affronte notre passé en commun plutôt que de ce cacher derrière sa honte. Petit, j’avais le sentiment que sans son approbation je ne serais rien d’autre que l’étranger de service... Aujourd’hui que sans elle je ne serai jamais à sa hauteur. Le revoir après tout ce temps et me rendre compte que rien n’avait changé en apparence, c’est ce qui me faisait mal au point de toujours le rejeter.
J’aurais voulu être autre chose à ses yeux. Comment est-ce qu’il peut penser que j’ai toujours été une meilleure personne ? Ce n’est pas censé être l’inverse ? J’ai l’estomac qui se sert pour la première fois quand je le regarde. Non c’est... Je n’aime pas ce que j’entends.
J’essaie de ressasser tous les échanges qu’on a pu avoir et surtout le dernier... J’ai toujours trouvé qu’il en faisait trop avec ses longues phrases, mais je me fourvoyais sur la raison ? Ses mots à la table du bar me reviennent comme une gifle. Les larmes qui brouillent son regard ont l’effet d’un coup de poing. J’ai longtemps pensé que le voir souffrir me soulagerait ; je me trompais. Ma rancune a beau être toujours présente, je déteste le voir comme ça, imaginer toutes ces horribles pensées qui le traversent, imaginer qu’il pourrait un jour céder à ses idées noires. Sans le savoir, j’ai fait ce dont j’avais toujours rêvé, le toucher. Pour au final réaliser que le résultat me dégoûte de moi-même de l’avoir provoqué. Ça me fait mal de le voir aussi vulnérable et de l’avoir blessé.
« Yukio... »
Les mots ne sortent pas et ne parviennent même pas à se former dans mon esprit. Ses derniers me clouent sur place. Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Si mes paupières pouvaient s’ouvrir d’avantage, on pourrait y voir derrière.
« C-comment ça tu... M’aimes ? »
C’est impossible. Il doit vouloir dire amicalement bien qu’on puisse être beaucoup de choses sauf amis. Aucune autre option ne me paraît plausible. J’essaie de me reprendre, il y a trop de pensées et d’émotions différentes qui me traversent.
« Comment tu veux que... Que je devine tout ça si tu dis jamais rien ! Tu fais toujours semblant...! Je peux pas... Ne dis plus que tu veux te jeter sous un train ! »
Ma voix tremble en prononçant ces mots. Ses paroles m’ont trop secouées pour que j’arrive à dire plus pour le moment mais j’y compte bien.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Les passants passent, indifférents à la scène qui prend place au milieu de la rue. La ville est anonyme, et dans la pénombre colorée par les néons, personne ne daigne porter attention aux visages mouillés par la pluie comme par les larmes. Les résonantes assonances ont laissé la place à une certaine forme de silence. Les cerveaux sont un peu sonnés, comme alourdis par le poids soudainement révélé des vérités les moins évidentes. Le regard est bas, fixant le sol comme pour se raccrocher à la terre, et éviter, en croisant par trop celui de l'autre, de se perdre dans les reflets d'une sincérité déstabilisante. Faut-il fuir sans un mot ? Aller au bout du fil qui, lentement, s'est déroulé en arrachant par morceaux les carapaces d'apparences ? Ne rien dire ou trop parler ? Pécher par lâcheté ou par orgueil ? Les réponses ne seront jamais parfaites, elles sont juste celles qui sont là, et il n'est pas vraiment envisageable de les laisser rouiller sous la pluie et les faux-semblants. A force d'être sourd aux propres échos de son cœur, on en vient à ne plus entendre celui des autres, et l'on se perd dans les méandres des gestes anodins qui permettent, à tout moment, de cacher sous les sourires la douleur d'être étranger à soi-même. Si l'homme était libéré de ses habitudes, peut-être serait-il plus honnête, serait-ce seulement une bonne chose ?
Gareth attend, patient, il a jeté ses questions comme on sort soudainement de la route pour éviter d'écraser une portée de renardeaux. Les esprits sont embrumés, ils sont pourtant cotonneux ces nuages, en sortir pour se frapper sur le béton froid avec des émotions fortes, c'est un peu con. Pourtant, il n'y pas vraiment d'autre choix. En un sens, Yukio ne fait plus rien, sa voix parle d'elle même, sans lui demander son avis. Il n'est que spectateur de ses propres paroles, qu'il ne comprend qu'au moment de les entendre, sans conscience de les avoir prononcées. Il n'a plus la force d'être surpris, la soirée se termine, et il est fatigué, juste fatigué. Le son de ses mots est calme, comme détaché, envoyé dans le vent sans espoir de réponse.
" Je fais semblant parce que j'ai pas forcément envie qu'on me prenne en pitié, j'apprécie peu d'imposer aux autres mes propres turpitudes. Tout le monde a les siennes, pourquoi les miennes vaudraient le coup d'être partagées ? Et puis, j'ai une part de responsabilité assez écrasante dans les problèmes que je peux avoir, je me vois mal me plaindre de crever de douleur en m'étant de moi-même jeté dans les flammes. "
Il soupira, comme pour donner plus d'importance aux mots qui allaient suivre.
" Je suis désolé, pour tout ce que j'ai pu te faire. Je suis désolé de t'avoir fait souffrir. Je suis désolé, ça ne répare rien, mais si ça t'apporte un peu de sérénité, c'est déjà bien. "
Il termina en relevant légèrement le visage, embrassant les lumières de la rue de ses yeux épuisés.
" Si tu veux que je te laisse et que je rentre de mon côté, dis-le moi, je ne veux pas t'imposer ma présence, tu as sûrement besoin d'être seul, et j'ai pas la force de répéter certaines des choses que j'ai avoué ce soir. "
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