[FB] Jusqu’au bout de la nuit | ft. Milan

Le mois de septembre touche à sa fin et je n'en suis pas mécontent. Il y a d'abord eu le départ de Neil, totalement imprévisible, et qui m'a atteint bien plus que je ne l'aurais pensé. C'est qu'on n'a pas toujours été d'accord lui et moi. C'est peut-être ce qui le rendait si particulier. Et puis bien sûr, cette nuit avec Tessa. Pourquoi ? Par chance, j'ai une certaine facilité à ignorer les questions qui risqueraient d'apporter des réponses déplaisantes. Oh, j'ai tout à fait conscience de me voiler la face, mais il faut avouer que souvent, ça m'arrange bien, alors je ne vois pas pourquoi aller contre cette capacité.

Avec tout ça, je suis aussi relégué sur le banc de touche pendant chaque entrainement de basket. Interdiction de faire le moindre effort physique. Keito et le coach Kobayashi y veillent soigneusement. Tout ça à cause de mon frère. Je ne l'avais pas vu pendant des années, tout allait pour le mieux et maintenant... J'ai l'impression d'être ramené petit à petit dans ses magouilles. Mais c'est vrai, avoir de nouveau de l'argent n'importe quel jour du mois, c'est un certain luxe que je ne voudrais pas voir repartir. Alors oui, j'ai bien besoin de sortir, de boire, de voir du monde en ce moment. Rester seul avec mes pensées, c'est bien la pire chose à faire.

Ce samedi, j'étais sorti avec un pote. Un pote que j'ai un peu trainé de force pour qu'il puisse se rapprocher de son crush. Il ne lui aurait jamais parlé autrement. Et ça a un peu trop bien marché. Oh, je suis très content de savoir qu'ils sont probablement en train de roucouler je ne sais où à l'heure qu'il est. Mais moi, je me retrouve seul face à ce verre presque vide. Est-ce que je peux réellement en reprendre un ? Ce serait bien plus sage de rentrer maintenant. Mais je n'ai aucune envie de me retrouver seul dans ma chambre ce soir. Gideon est sympa, mais il a sa copine, et sa famille.

J'en suis là de mes interrogations capitales, quand une voix providentielle m'offre la réponse que j'espérais. Bien sûr, maintenant je n'ai plus aucune raison de rentrer. Légèrement surpris cela dit, je tourne un regard étonné vers ma sauveuse ; juste quelques secondes, avant que mon visage ne se fende de mon éternel sourire chaleureux. Quelques secondes pour lesquelles je me dois évidemment de présenter des excuses en tant que personne bien élevée.

- "Oh, bonsoir. Je suis désolé, c'est que je ne m'attendais pas à une si charmante compagnie tombée du ciel."

Des mots qui me viennent tout naturellement alors qu'une première analyse détaillée se forme déjà très rapidement dans mon esprit. Étrangère mais qui maîtrise très bien le japonais, sûrement ici depuis quelques années. Peut-être un peu plus vieille que moi, mais à peine. Une tenue qui laisse deviner qu'elle n'est pas ici par hasard. S'est-elle disputée avec son petit ami ? Son date a mal tourné ? On lui aurait carrément posé un lapin ? Ou bien, peut-être est-elle mariée à un homme qui tarde trop à rentrer ? Quelques observations classiques qui me viennent de mon expérience en tant qu'host.

- "Mais, puisque vous proposez si gentiment..." Je reporte mon regard sur mon verre quasi vide dont je fais légèrement tourner le liquide à l'intérieur. "Je vais reprendre un rhum."

Je vide ce qu'il restait d'alcool à l'intérieur tout en poussant doucement le verre en direction du barman qui attendait déjà ma réponse. Un choix qui n'a rien d'anodin. S'il y a bien autre chose que j'ai appris à travailler au contact de la gente féminine, ce sont les boissons préférées selon les âges. Et le capital financier il est vrai. Elle ne doit pas faire partie de ces femmes richissime ou elle n'aurait jamais mis un pied ici. Mais son allure générale laisse deviner une certaine aisance malgré tout. Et le cocktail aux teintes rosées dans son propre verre m'amène seulement à aligner mon choix. Un choix masculin évidemment, puisque je ne suis pas assez naïf pour croire qu'elle m'ait adressé la parole tout à fait par hasard.

- "Je dois admettre ne pas avoir pour habitude de voir une femme aussi élégante s'intéresser à ce que je peux boire alors, veuillez pardonner ma question si elle vous parait déplacée mais... Comment préférez-vous que je m'adresse à vous ?"

Mes mots sont probablement un peu trop flatteurs, élégants, mais ils n'en sont pas moins vrais. Je suis tout autant capable de jouer les jolis cœurs avec n'importe quelle femme (voir même n'importe quel homme), mais ce n'est est que plus agréable lorsque la personne en question est aussi séduisante.

Si je ne manque évidemment pas de remarquer le charme de celle qui me tient désormais compagnie, je dois admettre être davantage attiré par l'audace dont elle fait preuve. Ce n'est pas la première fois qu'une femme me montre ce genre d'attention, mais je suis bien plus habitué aux façons parfois trop subtiles qu'utilisent les japonaises pour s'engager sur ce terrain. A moins que ce ne soit parce qu'elles sont généralement plus jeunes ? Pourtant, je n'ai rien contre une relation avec une femme plus âgée. Une relation de très court terme évidemment. La société a certaines exigences que je tiens à respecter, du moins en apparences.

- "Très bien, dans ce cas, je suis ravi de faire ta connaissance Kawaguchi san. Je m'appelle Milan Cray et, puisque tu viens de me sauver d'une soirée qui s'annonçait longue et ennuyeuse, je n'aurais aucune exigence sur la façon dont tu veux m'appeler."

Un sourire doux, tout simple, pour prononcer des mots qui ne sont pas si faux. Vraiment, je ne pouvais pas espérer mieux pour sauver les heures de solitude que je voyais déjà arriver.

Je récupère mon verre que le barman place devant moi, rempli, et le lève en direction de Kawaguchi san dans un geste évident qui l'invite à trinquer avec moi. Si je garde une attitude qui se veut tout de même respectueuse, ne voulant surtout pas passer pour ce genre d'homme qui saute sur la moindre occasion, je n'ai pas non plus de difficulté particulière à me montrer très à l'aise en sa compagnie. Il faut dire aussi que je ne suis déjà plus totalement à jeun, ce qui doit me donner un petit coup de main.

- "Alors, est-ce que je peux savoir ce qui me vaut le plaisir de ta compagnie ce soir ?"

Elle m'a l'air du genre plutôt directe. Du moins, elle dégage une assurance qui laisse deviner qu'elle sait parfaitement où elle va, assumant parfaitement son objectif. Alors une fois de plus, je calque assez facilement mon propre comportement sur cette impression qu'elle me renvoie. Une impression qui la rend d'autant plus captivante qui plus est. Vraiment, ce n'est pas tous les soirs que je tombe sur une telle personnalité. Et je sens déjà que j'aime beaucoup ça.

J'acquiesce d'un léger hochement de tête à sa réponse quant à la façon dont elle choisi de s'adresser à moi. C'est vrai que je ne suis pas trop habitué à ce cas de figure. A vrai dire, les seules fois où je me suis retrouvé avec des femmes plus âgées, c'était toujours dans le cadre de mon job d'host. Et si je trouvais ça assez cool, la plupart du temps, ces femmes avaient une position bien supérieure à la mienne, ce qui se traduisait automatiquement dans nos appellations respectives. Mais j'aime aussi la nouveauté alors je compte bien relever le défi selon ses conditions !

Je prends une première gorgée de ma boisson et, non, décidément, ça n'a rien à voir avec cet alcool coupé à la flotte qu'on nous servait pour que l'on puisse tenir toute la nuit. Si je connais largement mes limites en la matière, je sais aussi ne pas avoir une résistance particulièrement élevée. Ce qui implique de la jouer un minimum stratégique. Parce qu'il n'est évidemment pas question que je finisse mal pour autant !

- "Oh, ce n'est sûrement pas moi qui vais te contredire. Un samedi soir en solo, il n'y a rien de plus déprimant !"

Et je n'ai même pas besoin de forcer pour accorder mon discours au sien cette fois, étant on ne peut plus d'accord avec ses propos. Mais au delà de cette petite discussion, la gestuelle a tout autant sa place, ce que Kawaguchi san semble parfaitement maîtriser. Et c'est très agréable. Non pas que j'ai de grands doutes sur ses intentions, et je ne vais sûrement pas m'en plaindre, mais je sais aussi que rien n'est jamais joué d'avance. Un simple faux pas et ça peut être le retour définitif aux vestiaires. Ce n'est pas difficile de comprendre qu'elle a de l'expérience, couplé à son physique avantageux, elle peut largement se montrer exigeante et changer ses plans en cours de soirée.

La tentation a beau être forte, je porte donc une grande attention à l'angle de mon regard. Ne surtout pas dévier trop bas. Oh, je ne cherche pas à camoufler totalement qu'elle a de quoi me plaire, ni ne m'oppose à cette nouvelle proximité qu'elle instaure ; mais, j'affiche tout de même une certaine réserve de circonstances. Après tout, je vois bien qu'elle tient parfaitement les rênes de ce petit jeu, et je ne compte pas chercher à prendre le lead. Du moins pas tant que je n'en décèle pas une envie chez elle. C'est à dire que c'est aussi très agréable de se contenter de suivre le mouvement lancé.

- "Pour ma part, j'étais venu passer le temps avec un ami sauf que, il a rapidement trouvé bien meilleure compagnie pour poursuivre sa soirée. Mais, finalement, peut-être que je devrais lui en être reconnaissant..."

Un sourire assez explicite accompagne mes paroles qui le sont déjà largement. Mon regard qui croise le sien le temps de ces mots, m'échappe pourtant pendant une seconde, glissant quelques centimètres plus bas. J'arrive à bloquer leur descente lorsqu'ils arrivent à la base de son cou. Heureusement, le verre que je tiens toujours dans ma main offre une trajectoire d'échappatoire parfaite, et c'est en feignant un naturel parfait que je le reporte à mes lèvres.

Ce petit jeu qui s'installe tranquillement se passe plutôt bien. Oui, évidemment que je ne prends ça que comme un jeu. On ne se connaissait pas il y a cinq minutes encore, et je ne crois pas au coup de foudre. Mais c'est encore ce qui me convient le mieux. Un simple bon moment à passer qui ne sera que de l'histoire ancienne une fois le soleil levé. Rien de sérieux. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir très envie de voir jusqu'où on peut aller.

Alors quand Kawaguchi-san me demande de goûter à ma boisson, je ne vois aucune raison de lui refuser. Au contraire, c'est un petit sourire joueur qui étire mes lèvres alors que mon regard se repose dans le sien, ma tête se penchant légèrement de son côté. Ce qui ne fait que renforcer cet effet de proximité qu'elle instaure.

- "Bien sûr." Je tends mon bras pour que le verre se trouve juste devant elle. Le verre que j'enserre bien de ma main, de sorte à ce que ce soit difficile pour elle de l'attraper sans avoir à établir un premier contact physique ne serait-ce que du bout des doigts pour l'attraper. "Je t'en prie."

J'aime toujours autant ces sensations qu'un simple petit flirt peut provoquer. Une très légère accélération du rythme cardiaque, comme si mon corps voulait absolument être au maximum de ses capacités pour x raison. Cette envie de sourire, pour se présenter sous son meilleur jour. La recherche constante de ce qui convient le mieux de dire, de faire, comme s'il y avait une bonne réponse, mais aussi d'autres qui seraient éliminatoires. Un besoin d'adaptation constant. Hyper stimulant en définitive.

- "Cela dit, je ne suis pas sûr que le mélange avec ton cocktail soit des plus appropriés. J'aurais peut-être dû prendre quelque chose de moins fort ?"

Si le contenu de sa réponse n'a rien pour m'étonner, je veux bien croire qu'elle soit suffisamment habituée à fréquenter ce genre de lieu sans se contenter de la même boisson tout au long de la soirée, je pourrais davantage être surpris par la franchise avec laquelle elle reconnait ce fait. Définitivement, je suis bien plus habitué à la fausse candeur des femmes de mon âge. Mais ce n'est sûrement pas une raison suffisante pour me faire reculer. Au contraire. Ça ne fait que me donner envie d'en voir plus.

- "Tant mieux. Tu m'évites d'avoir mauvaise conscience."

Pour ce verre. Ou pour ce qui pourrait se passer plus tard. Non, évidemment qu'elle sait parfaitement ce qu'elle fait, et c'est bien ce qui rend cette situation aussi agréable.

Mon regard glisse doucement de ses yeux à ses doigts qui viennent se saisir de mon verre. Comme attendu, elle ne cherche pas à éviter ce contact. Chacun de ses gestes révèlent une maîtrise parfaite. Je ne cherche pas à comprendre. Mais je sais aussi être doté d'une empathie suffisamment développée pour pouvoir me laisser porter par mes seules impressions. Et, là, je crois que c'est le moment pour amorcer un petit virage.

Je récupère mon verre, affichant un simple sourire qui révèle ma douceur habituelle, juste quelques fragments de secondes, avant que ma lèvre inférieure ne se fasse kidnapper par mes incisives. Parce que ça aurait été bien plus prudent de poursuivre seulement sur cette même lancée mais... A cet instant, j'en décide autrement. Cette lueur joueuse illumine mon regard juste avant que je ne vide mon verre. Entièrement.

- "Cet endroit est parfait pour faire des rencontres mais, on ne s'y amuse pas beaucoup non ? Est-ce que tu n'aurais pas envie de quelque chose de plus... Excitant ?"

Je repose mon verre tout en prononçant ces mots d'une voix plus faible, mais aussi bien plus provocante que ce que je n'ai fais jusqu'à présent. Ma main vient également se saisir de celle que ma partenaire du moment a encore de libre tout en concluant cette proposition peut-être un peu trop osée. Je suis sûr qu'elle saurait mener cette conversation avec la même aisance et précision que ce qu'elle n'a fait depuis le début. Je ne sais pas combien de fois elle a dû se retrouver dans cette situation pour avoir une telle maîtrise. Mais je crois avoir bien envie de quelque chose d'un peu différent ce soir. Quelque chose de moins bien balisé.

Cette petite montée d'adrénaline au moment où je pose cette question est bien plus grisante que la fin de mon verre. A moins que les deux ne se mélangent. Quoi qu'il en soit, c'est avec un nouveau sourire que j'accueille sa réponse, avant qu'un air aussi intéressé qu'étonné ne s'empare de mon visage. Une boite de nuit ?

- "Voilà qui me parait bien plus divertissant que le fond sonore de ce bar !"

Mon entrain naturel ne manque pas de revenir s'exprimer à travers ma voix. J'aurais pu me contenter de poursuivre gentiment dans ce cadre plutôt agréable. Mais maintenant que je vois venir les néons multicolores éclairer une pièce plongée dans le noir, la musique bien trop fort pour la sûreté auditive et la foule se déhanchant sans complexe autour, je n'ai plus du tout envie de rester ici. Sans compter une proximité bien plus facile à mettre en place qu'ici avec ma partenaire de ce soir. C'est vrai, je ne m'attendais pas vraiment à une telle proposition. Peut-être parce que je ne vois que des étudiants aller s'amuser dans un tel endroit. Mais je suis bien content de me tromper.

Nos verres vidés et reposés sur le comptoir, il ne nous reste plus qu'à quitter cet endroit pour partir à la conquête de notre prochaine destination. Galanterie oblige, je m'avance un peu plus au moment de sortir pour ouvrir et tenir la porte le temps que Kawaguchi-san passe de l'autre côté, puis je ne sors qu'à sa suite. Et puisque je connais bien mes classiques, je ne m'arrête pas là.

- "Tu n'as pas pris de veste ?"

Une phrase introductive qui me permet surtout de faire glisser la mienne de mes épaules vers les siennes, sur lesquelles je viens déposer doucement le vêtement. Même si les nuits commencent à se rafraichir, le froid n'est pas encore mordant, c'est vrai. Tout juste un petit vent frais qui annonce que la saison estivale est désormais derrière nous. Cela dit, le simple t--shirt que je porte sous cette veste légère me le rappel bien vite lui aussi, mais ce n'est pas ce qui risque de me faire changer d'avis.

Cette situation est aussi étrange que satisfaisante. Si je me rendais déjà bien compte de la différence qu'il y avait entre Kawaguchi-san et moi lorsqu'on était seulement côte à côte dans ce bar, maintenant qu'on en est à marcher dans la rue, elle foulant les pavés de ses hauts talons avec une aisance incroyable, ce n'en est que plus flagrant. J'ai bien conscience de ressembler davantage au simple étudiant qu'au salary man et, en même temps, c'est tout à fait normal. Alors oui, c'est vrai que j'ai l'impression de changer de cour de jeu. Et si c'est un peu stressant, dans le fond, c'est surtout beaucoup trop stimulant. Presque un peu envoutant. Ouais, la cour des grands comme certains disent.

Alors oui, évidemment que je la suis jusqu'à cette boite de nuit que je reconnais assez facilement. Depuis le temps que je suis arrivé à Kobe, j'ai eu le temps d'en tester des lieux de vie nocturnes. Et pas tous aussi bien fréquentés. On entre sans difficultés et l'ambiance typique de ce genre d'endroit me met immédiatement très à l'aise. Il faut dire que tout est fait pour nous inciter à seulement nous amuser. Tout en consommant un minimum, bien sûr. De toute façon, je ne compte pas griller cette étape. Et je ne suis pas le seul si j'en juge par la direction que semblent prendre communément nos pas.

- "On dirait bien que c'est à mon tour de payer ma tournée. Commande ce qui te fais plaisir, parce que, ensuite, je compte t'emmener sur la piste de danse !"

La musique bien trop forte m'oblige à me pencher beuacoup trop près de la destinataire de mots pour espérer qu'elle les capte correctement. Ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire. Au contraire. Ca ne fait que me donner un peu plus envie de pouvoir m'en approcher encore davantage.

Difficile d'empêcher mon regard de se perdre quelques secondes sur la peau si lisse de ce cou à quelques centimètres de moi. Non, impossible même. Un geste qui pourrait paraitre si anodin et qui me donne pourtant seulement envie de laisser mes doigts glisser dessus. Mais il est trop tôt pour céder à ce genre de pulsion. Non, pour le moment je saurais me contenter de cette envie qui continue à remuer en moi agréablement. Parce qu'il faut bien que je me rende à l'évidence. Elle est vraiment très douée pour garder mon attention pleinement portée sur elle, et exclusivement sur elle. Oh non, ce soir je ne risque pas de regarder les groupes de filles qui sont pourtant simples à aborder.

Je commande nos boissons (et je suis bien content d'avoir à nouveau une somme d'argent fixe qui tombe tous les mois) qui comme souvent dans ce genre d'endroits, sont rapidement préparées. Et, ouais, ça m'arrange bien. Parce que de voir Kawaguchi-san qui commence à remuer doucement au rythme de la musique (bien trop forte) qui raisonne dans la pièce, ça me donne seulement envie de pouvoir partager une danse avec elle. Ou plus. Oui, plus, c'est bien.

Je n'ai jamais très bien résisté à l'alcool, et même si les mois passés à travailler dans un milieu où on ne fait que boire jusqu'à la fin du service m'a appris à composer un peu mieux avec chaque degré d'alcoolémie, eh bien ça n'empêche pas les effets de se faire rapidement sentir. Ce qui ne me dérange pas vraiment. J'aime sentir cette légère euphorie qui prends doucement place en moi. Mon cerveau qui se met petit à petit en retrait pour laisser un peu plus de marge de manœuvre à mon ressenti. A mes envies.

Des envies que je devine aisément comme partagées depuis le début de cette rencontre aussi étonnante que charmante. En réponse à cette dynamique lancée par celle qui m'accompagne, je me laisse assez facilement entrainé par le rythme de cette musique au point de me faire bouger un peu la tête, puis les épaules et enfin tout le haut du corps, tout en faisant quelques simples remarques entre chaque gorgée (ce n'est pas vraiment l'endroit idéal pour les longues conversations). Mais il ne nous faut finalement que quelques courtes minutes pour que nos verres se vident, et c'est avec un large sourire que je repose le mien une fois la dernière gorgée avalée.

- "Tu as l'air plutôt pressée d'aller danser ?!"

Mon ton enjoué est très clair, j'ai effectivement très envie de passer du temps sur la piste de danse !! Je tends la main à ma partenaire de ce soir, autant parce que j'ai très envie de retrouver un contact physique avec elle que pour m'assurer qu'on ne se perde pas au milieu de toute cette foule déjà présente et qui circule de façon anarchique. Une ambiance dans laquelle je me sens parfaitement à ma place, le son qui passe étant exactement de ceux qui font monter l'ambiance, donnant envie de rester sur la piste de danse !

L'ambiance qui pourrait facilement être qualifiée d'étouffante n'est à mes yeux rien d'autre que chaleureuse. Tout est réuni pour que je me sente parfaitement dans mon élément, ce qui est plutôt une bonne chose compte tenu de la personne qui m'accompagne ce soir. Parce que oui, bien sûr qu'il y a un côté impressionnant à se retrouver avec une femme plus âgée mais surtout manifestement plus expérimentée. Mais c'est aussi ce qui me plait.

La musique me plait, la danse me plait, le foule grouillante me plait, mais surtout, cette proximité induite que Kawaguchi-san appui un peu plus avec ses mouvements, me plait. Et bien sûr, je réponds totalement à cette dynamique qu'elle lance, calquant en partie ma gestuelle sur la sienne pour l'accompagner et faire monter cette alchimie qui avait commencé à se créer au bar.

Ma tête désormais vidée de toute autre préoccupation, je profite seulement à 100% de ce moment, les musiques s'enchainant, le corps de ma partenaire se mouvant face à moi, parfois même contre moi, mes bras, mes mains, passant de part et d'autre, participant à cette danse qui me fait dire que ce soir, je devais avoir une bonne étoile présente quelque part au dessus de ma tête. Parce qu'il n'y a probablement pas que l'alcool qui participe à cet enivrement que je ressens de plus en plus à mesure que les minutes passent.

Et lorsqu'une énième musique prend fin, je profite de ce rare moment de volume sonore plus faible pour me pencher vers l'oreille de Kawaguchi-san. Un geste certes très pratique pour se faire entendre dans un tel contexte, mais qui participe aussi à me faire remarquer que son corps si proche du mien tout ce temps ne me suffit peut-être plus tout à fait.

- "Ca te dis qu'on fasse une pause à l'extérieur ?"

Non pas que je manque d'endurance et je suis sûr de pouvoir rester ici jusqu'au petit matin, mais en l'occurrence, ce n'est pas exactement ce dont j'ai envie actuellement.

La réflexion a totalement quitté le navire actuellement, il n'y a plus rien qui compte si ce n'est toutes ces sensations qui me parviennent et qui continuent à dicter mes agissements, le tout allant uniquement dans le sens de ce que je veux maintenant. Sans aucune prise en compte de conséquences ou de ce qui est correct ou non. Et si l'ambiance au milieu de la boite est tout aussi enivrante que le contenu des verres qu'ils servent, après un certain temps passé sur la piste de danse à ne manquer aucun des mouvements réalisés par ma partenaire de ce soir, l'envie d'une pause se fait sentir.

Ce qui ne semble pas lui déplaire non plus, puisque la voilà déjà à nous entrainer vers l'extérieur. Et je n'émets pas la moindre résistance face à cette façon de faire. Les japonaises que je fréquente habituellement sont plutôt du genre à attendre sagement que ce soit moi qui mène la barque (même si je sais désormais repérer leurs petits gestes parfois bien trop subtiles pour montrer leurs envies), alors cette façon de faire me plait bien. Oui, depuis le tout début elle me plait bien trop. Bien trop pour que je puisse envisager d'abandonner en cours de route.

Et ce n'est sûrement pas cette façon qu'elle a d'aller récupérer une cigarette qui va me faire changer d'avis. Au contraire. Je la regarde s'éloigner, admirant au passage ce nouvel angle de vue que je n'ai pas eu tant d'occasions d’apercevoir jusque là. Et je me rends vite compte que je ne suis pas le seul à laisser trainer mon regard sur sa silhouette qui se détache de cet environnement avec une grâce et une aisance bien au dessus du lot. Alors c'est un nouveau sourire que j'affiche lorsqu'elle revient vers moi, son trophée en main. Je sais très bien que rien n'est acquis d'avance, et c'est bien cette petite adrénaline qui en résulte qui est si excitante. De la voir s'éloigner, de sentir le danger de ne pas la retrouver, ne fait qu'augmenter cette satisfaction de la voir revenir.  

- "Seulement si tu veux bien me laisser tirer une latte dessus."

Je réponds sur ce ton faussement provocateur à cette pseudo demande de permission. Non, bien sûr que ce n'est clairement pas de la voir fumer qui risque me faire changer d'avis sur la façon dont j'envisage la fin de cette soirée. Au contraire. Ça ne fait que renforcer ce côté sexy qui se dégage d'elle. Et si je ne suis pas un fumeur quotidien (je me suis toujours refusé à acheter un paquet de clope même quand j'en avais largement les moyens) je ne me suis jamais interdit de fumer en soirée.

Cette ambiance si légère qui plane au dessus de nous a comme quelque chose de magique. Mon esprit flotte tranquillement, légèrement embrumé par l'alcool. Juste assez pour ne pas réfléchir aux choses qui pourraient être désagréables. Mais pas suffisamment pour ne pas profiter pleinement de ce qui se passe actuellement. Cet entre deux est parfait. Tout comme l'est cette femme si élégante, si sûre d'elle, si entreprenante, qui assume pleinement fumer cette cigarette devant moi. Mes yeux se perdent sur ses doigts qui remontent à ses lèvres en un geste que je trouve absolument sexy.

Je ne fume pas souvent. Moins depuis que je suis arrivé à Kobe en tout cas. Et si je me suis toujours interdit d'acheter un paquet de clopes (bien plus vis à vis du basket que pour des raisons économiques), c'est assez fréquent que je me laisse aller à la tentation de quelques bouffées de ce poison lorsque je suis en soirée. Mélangé à l'alcool, cette fumée m'aide encore un peu plus à quitter tous les problèmes bien réels qui m'attendent de pied ferme le lendemain. Mais le lendemain est encore loin, alors quand Kawaguchi-san me pose cette question, c'est un léger sourire qui se dessine sur mes lèvres. Ce que je veux faire ensuite ? Tellement de choses...

- "Hum, ce que je veux..."

Après avoir tiré à mon tour sur cette cigarette, je la lui tends à nouveau. Mon regard plongé dans le sien, je me sens à cet instant comme hypnotisé par cette femme qui me donne l'impression d'être dans une toute autre catégorie que celles que je fréquente habituellement.  

- "Je veux qu'on se trouve un endroit plus tranquille..."

Je glisse doucement mes doigts le long de sa joue,  repoussant au passage une mèche de cheveux. Mon rythme cardiaque repart à la hausse, mais cette fois, ce n'est pas la danse qui en est responsable.

- "Un endroit où je puisse réellement te demander si j'ai l'autorisation de t'embrasser."

Mon sourire se fait léger, presque timide. En vérité, peut-être que je suis quand même un peu impressionné. Non, j'ai beau avoir l'habitude de ces petits jeux, là tout de suite, je ne sens pas cette même assurance me parcourir. Heureusement que l'alcool m'aide à ne pas trop faire attention à ce paramètre.

Sa réponse a la mérite d'être très claire. Mais surtout, ce n'est pas un non. A vrai dire, je ne suis pas particulièrement étonné. Je n'ai certes pas l'habitude de fréquenter des femmes qui ont l'âge d'avoir leur propre appartement, mais j'imagine bien qu'elle préfère ne pas donner son adresse à un gars rencontré en soirée avec qui il n'y aura visiblement pas de grande histoire d'amour qui en découlera. Tout comme aucune fille ne souhaite non plus m'inviter chez ses parents.

- "La chambre que j'occupe n'est malheureusement pas très adaptée pour y inviter quelqu'un, mais, on peut aussi se trouver un endroit plus neutre."

Comme un love hotel, oui, bien sûr que c'est ce que j'ai en tête. Il faut dire que c'est la solution la plus simple et celle que j'utilise également le plus souvent. Discret, pratique, pas trop cher si on n'y passe pas la nuit complète, et j'ai eu le temps d'en tester suffisamment pour savoir dans lesquels je préfère ne pas remettre les pieds pour x raison ou lesquels sont plutôt cools.

- "Je connais une adresse sympa, juste à côté..."

Je reprends plus ou moins la même formulation que celle utilisée par Kawaguchi-san un peu plus tôt lorsqu'elle m'emmenait dans cette boite. Un ton qui se veut à la fois joueur et un peu mystérieux c'est le même air qui se peint sur mon visage à ce moment là.

- "Si tu es d'accord, évidemment."

A ce stade, je pense qu'on sait très bien tous les deux quel chemin la suite de la soirée va prendre, mais c'est comme ça, j'ai toujours eu pour habitude de m'assurer des envies de ma partenaire du début, jusqu'à la fin de la soirée. Ou de la nuit. J'aime jouer, prendre des risques aussi parfois, oui, mais depuis que j'ai quitté le lycée, j'ai aussi compris que s'assurer que tout soit clair pour tout le monde évitait des déceptions voir des situations compliquées à gérer.

Même si tout laissait présager que ma proposition ne serait pas repoussée, je ressens tout de même ce petit apaisement alors que mon cœur s'était légèrement emballé suite à mes mots qui n'ont qu'une seule interprétation possible. L'alcool a beau me mettre dans cet état de douce euphorie, juste ce qu'il faut pour me sentir bien, léger, à ne pas réfléchir au lendemain, je me rends tout de même bien compte de ce qui se passe actuellement. Cette femme, plus âgée, et qui ferait tourner le regard de plus d'un homme sur son passage, qui accepte de me suivre dans un love hotel. Ok, peut-être bien que maintenant je commence à ressentir un peu de pression. Mais je m'efforce de ne rien laisser paraitre, garde mon sourire habituel, et lui tend mon bras avant de me mettre en route.

- "Ouah, il va falloir que je me montre à la hauteur de ta confiance alors maintenant !"

Je garde cette même attitude enjouée, légère, qui me caractérise habituellement, et qui cette fois m'aide en plus à gérer cette appréhension qui monte doucement. Bien sûr que je ne peux m'empêcher de penser à tous les hommes qui ont dû un soir l'accompagner de la sorte. Et que je veux être au niveau. Mais on n'y est pas encore n'est-ce que pas. Et avant ça, il va falloir que je l'emmène dans un endroit où elle acceptera de me suivre. Heureusement, j'ai fréquenté suffisamment de ces établissements de plaisir pour avoir une parfaite idée de ce qui fera l'affaire.

C'est donc cette fois moi qui la guide à travers les rues de Kobe, jusqu'à ce qu'on arrive au pied d'un bâtiment qui ne laisse pas douter de ce qui se passe entre ses murs. Mais dans une rue assez peu passante et qui reste malgré tout plus discret que beaucoup d'autres love hotels. On entre et je me dirige tout naturellement vers la borne qui m'indique les chambres disponibles. Rien d'extravagant ici, mais tout ce qu'il faut de disponible, une déco épurée et moderne, tout ce qu'il faut pour mettre les clients à l'aise dès l'entrée.

- "Alors ? Est-ce que tout est toujours à ton goût ?"

J'ai pourtant l'habitude de me retrouver dans cette situation. Mais là, il n'y a rien à faire, cette petite boule de stresse refuse de quitter mon estomac. Oh, je suis très heureux d'être ici et n'ai aucune envie de faire marche arrière pour autant hein. Mais c'est une chose de flirter dans un bar ou de danser en boite, c'en est une autre que d'appeler l'ascenseur pour se rendre dans une chambre où l'on se retrouvera rien que tous les deux. Le pire, c'est que je ne sais même pas d'où me vient cette pression. Ce n'est pas comme si j'espérais que l'on se revoit par la suite.

L'alcool fait toujours doucement son effet en moi. De quoi me permettre de gérer tous ces fourmillements que je ressens lorsqu'on s'avance dans le couloir de ce bâtiment jusqu'à l’ascenseur. S'il y a une sorte de fierté sortie de je ne sais où à avancer ainsi avec une femme telle que Kawaguchi san à mes côtés, dans un love hotel, elle s'accompagne irrémédiablement d'un léger stress. Celui de ne pas être à la hauteur. De n'avoir l'air que des gamins à côté d'elle.

Mais ces appréhensions, je sais les garder bien pour moi. Après tout, c'est elle qui m'a accosté ce soir. Elle qui a décidé de passer tout ce temps avec moi. Et encore elle qui a accepté de m'accompagner ici. Je ne pense pas être suffisamment intimidant pour qu'une femme craigne de me refuser une telle chose. Ce qui dans le cas présent est une très bonne chose. De quoi me permettre de garder une certaine contenance.

Alors sa réponse ne fait qu'accentuer mon sourire qui ne veut pas quitter mon visage malgré toutes les questions qui continuent à s'agiter dans ma tête. Parce que je sais aussi qu'une fois la porte de la chambre passée, elles seront mises automatiquement en retrait. Des fois, c'est vraiment pratique d'avoir un deuxième cerveau ! Deuxième cerveau qui n'attend d'ailleurs pas qu'on se retrouve dans la chambre pour se manifester.

Il faut dire que mon amante de ce soir sait comment s'y prendre pour s'assurer que je ne pense à rien d'autre qu'à elle. A mes côtés.

Très vite les habitudes reprennent, si ma tête doute, je peux au moins compter sur mon corps qui sait comment réagir. Une proximité physique qui est désormais bien instaurée, ma main glisse doucement contre la sienne à son approche, quelques sourires entendus. Il n'y a parfois pas besoin de mots.

- "Ce serait quand même dommage d'avoir payé une chambre pour se contenter de l'ascenseur !"

Mais parfois, c'est bien aussi ! Une remarque naturellement faite sur le ton de l'humour, je ne laisse pourtant pas douter du sous entendu qui s'y mêle. Même si ma température corporelle a probablement déjà pris quelques degrés, je crois que l'intimité d'une chambre me convient beaucoup plus dans le cas présent. Parce que mon assurance habituelle a toujours du mal à s'imposer à moi.

Cela dit, cette situation est particulièrement agréable. Sortir des sentiers battus c'est toujours plus excitant.

- "Est-ce que... Je peux désormais te montrer tout ce dont j'ai eu envie ce soir ?"

Je ne m'intéresse pas franchement à la déco de la chambre. A peine la porte refermée derrière nous, je prends la main de Kawaguchi san pour pouvoir l'attirer face à moi. Contre moi. Une douceur habituelle dans ce geste mais qui montre parfaitement cette envie sulfureuse qui m'anime. Mes yeux plein de désir qui se posent sur son visage, s'arrêtant quelques secondes sur ses lèvres avant de remonter un peu plus haut sont probablement au moins aussi explicites que mes paroles.

Il y a déjà bien trop longtemps que je dois me contenir pour ne pas l'embrasser.

Incroyable. C'est sûrement le mot qui me reste en tête lorsqu'on se sépare à l'aube, avant que les plus matinaux n'ouvrent les yeux. Pourtant, je pense avoir un peu d'expérience en ce qui concerne ces nuits uniques de plaisirs. Bien sûr, chaque nouvelle partenaire apporte ses nouvelles sensations, ses nouvelles techniques, parfois même quelques innovations que je ne connaissais pas encore. Mais cette fois, c'était encore différent.

Bien sûr, il y a son corps. Des courbes qui me font encore tourner la tête. Qui m'ont donné cette envie d'y revenir, toujours plus, jusqu'au bout. Et qui n'ont rien à envier aux plus jeunes. Mais c'est surtout cette assurance dont elle a fait preuve tout au long de la nuit. Pas le moindre doute. Pas la moindre pudeur. Des désirs parfaitement assumés. Et en même temps, une sorte de détachement difficilement descriptible. Ce quelque chose qui me fait comprendre qu'avec elle, la "fois unique" qui se transforme en "nouveaux essais" au cours du temps, ce n'est pas envisageable. C'est maintenant ou jamais.

L'impression de me retrouver comme lors de mes premières fois. Fébrile.

Étrangement cette sensation n'en a rendu cette nuit que plus intense. Je n'aurais jamais cru apprécier un tel retour en arrière. Pourtant, c'est sûrement ce qui a participé à ce que je me souvienne de chaque seconde passée auprès d'elle. Chaque seconde où nos corps, fiévreux de désir, se sont cherchés, trouvés, unis. A ce que la sensation de ses lèvres sur les miennes soit toujours aussi fortement ancrée dans ma mémoire alors que je marche dans la fraicheur du matin, laissant déjà cet établissement loin derrière.

Et pourtant, j'en suis là, à me dire que tout était tellement incroyable... Ce genre de chose ne se produit que dans certains fantasmes. Mais celui là était bien trop précis pour qu'il ne puisse qu'être le fruit de mon imagination.

Alors, c'est avec un sourire béat que je me rapproche du fast food ouvert de nuit le plus proche de ma position actuelle. Déjà parce que je me rends compte que j'ai carrément la dalle après tout ça (mais de vraie nourriture, hein...). Et puis, il va encore falloir attendre un peu avant que les portes de l'école n'ouvrent et que je puisse retrouver le confort de mon lit, m'y étaler et continuer à rêvasser de cette nuit décidément incroyable.  

#Terminé