[TERMINE]Shopping et Amour : Une Aventure en Duo

Maya ose remettre en cause le courage de Michi. Alors que juste avant, il la connaissait à peine, mais il s'était jeté à ses pieds comme s'ils étaient potes depuis des semaines. Elle n'a pas conscience du courage que ça du valoir au petit Michi.

« Michi nous protégera des voyeurs et des voleurs ! Tu finiras par réaliser son courage à l'état pur. Ou t'es ptêt jalouse de ne pas faire partie de la sainte trinité ? »

Non, j'ai fermé un seul œil, et je suis restée éveillée tout le long. Mais qu'es-ce que... ah mais c'est gluant, brrrrruh. C'est lui ou moi qui avons bavé sur le lit ? J'accuserai plus facilement Michi, mais ce serait ne pas assumer mes actes.

J’essuie avec ma manche les traces de baves sur le canapé. Comme il n'y a pas de mouchoirs ou de papier absorbant à disposition, je fais avec ce que je peux. T'façon, il ira dans la machine dès qu'on sera de retour au campus, alors bon, ce n'est pas SI dégueu ?

« Comment tu peux m'aimer après ça ? »

J'lui fais un mini-câlin avec mon bras radioactif. C'est une manière d'échanger nos fluides corporelles, non ? Alors je me marre toute seule, avec ce genre de pensées débiles mais pleine de sens. Je rigole contre son oreille, alors qu'elle doit être dégoûtée !

« Plus que dix minutes pour profiter de Michi ! »

J'ai le cœur brisé de de devoir partir d'ici.

Surestimer Michi ? Il est trop intelligent pour son propre bien, en plus d'être courageux. Je sais qu'il grognerait, feulerait à l'approche de quelqu'un de mauvais. Alors toi que je déteste pertinemment, tiens-toi bien à distance de la chambre.

« Même s'il te protège d'un grand chien ? Ce ne serait pas une preuve de courage à tes yeux ?! »

Bon. Je l'admets, si le chien en face est un vénère sur pattes, prêt à bondir, je préfère être mordu à la place de Michi. Ça laisserait évidemment des traces de morsure, mais je préfère subir toutes les douleurs du monde plutôt qu'un fragile petit Michi.

« Je pensais plutôt à la triforce ? Tu pourrais réaliser nos souhaits »

Elle a du cœur de supporter mes pêchés, et ne pas être dégoûtée par tous mes vices. Combien aurait reculé à mon bras plein de morves ? Même Tsu, je pense qu'elle aurait été trop révulsé pour oser me faire un câlin dans une telle équation et aurait du utiliser tout son courage.

« Comment ça, tu m'aimes pas ? »

Je plisse les yeux à son affirmation, ce qu'elle fait est tout le contraire !

« Tu mérites pas Michi, sorcière ! »

Je le mets hors de portée de la vilaine Maya. Je suis sûre et certaine qu'elle en aura rien à faire de ne pas le caresser avant de partir d'ici.

« Roule, Michi ! » Il roule doucement sur lui même, le ventre bien accessible, et avançant doucement vers Maya. « Roule, roule, roule ! Stop ! » Maintenant, il se retrouve au pied de Maya, se dandinant dans tous les sens, toujours sur le dos, le ventre toujours plus qu’accessible pour recevoir des caresses.

Si elle ne craque pas pour ça, je ne pige pas.

Maya n'a pas confiance en nous. Surtout en Michi, alors qu'il apprend petit à petit, les tours et les actions. Bientôt, il saura attaquer si on lui demande, même si ça doit être moi le modèle, et non Nolan.

« Pourquoi t'es de mauvais poil ? »

C'est à peine si elle me crache pas dessus à la fin de sa tirade sur mon souhait espéré. Plus importante que sa petite amie ? Voilà, elle nous fait une crise de jalousie... pour des animaux qu'on a jamais vu ni rencontré, ce que c'est stupide.

« Je fais le souhait d'être heureuse avec toi et Michi »

Je le souhaite vraiment. Qu'il n'arrive rien de grave à Maya et Michi mais je ne la mérite pas. Évidemment, évidemment. Alors mes épaules s'affaissent à cette remarque, et je regarde Michi sur rouler sur le dos avec la même vivacité, attendant la main si voulue.

« Laisse tomber, va faire des câlins avec Mr Lapin, ta seule famille »

Bah oui, parce que Michi et moi, on ne mérite pas d'en faire partie. C'est désolant, j'aurais jamais du lui montrer cette petite bouille innocente. Je me lève hors du lit, et appelle Michi qui comprend pas pourquoi il n'a pas reçu les caresses demandées.

« On oublie la chambre, je suppose ? »

Je vais vers une employée pour lui parler.

Ça me désole ou ça me fatigue le plus ? Elle est vraiment jalouse de Michi ? Alors qu'elle prône sa peluche AVANT moi ? Je suis quoi alors  ? Je trouve que c'est du gros foutage de de gueule.

« Et si je te disais ? J'en veux plus de ton Mr Lapin ? Tu réagirai comment ? Michi est un être vivant, lui, encore petit donc il faut prendre soin. Et tu peux prendre soin de lui avec moi »

Je roule des yeux à son affirmation.

« Ça n'en a pas l'air pourtant ! »

Mon reproche sur Monsieur Lapin, étant sa seule famille, a l'air de la faire réagir. Je ne suis plus trop ce que représente la symbole de la famille pour elle, mais on a en a pas le même tous les deux. Parce qu'on est dans la même famille, on accepte la famille de l'autre.

« Si j'en fais partie, Michi aussi »

Si la chambre est hostile pour lui, je ne peux pas courir le risque de l'y amener. Il faut que ce soit un endroit sain, douillet et rempli d'amour. Alors j'envisage encore moins une putain de guerre froide durant toute ma scolarité.

« Si tu ne veux pas de Michi, Tsu l'acceptera, elle »

Je m'arrête juste sur place, les bras croisés.

Voilà pourquoi c'est complètement stupide de comparer Mr Lapin, et Michi. Mon regard se fait noir. Le typhon intérieur semant toutes les choses qu'elle a osé me dire en face à face, comme si TOUT était normal.

Bien sûr, elle s'en occupera s'il n'a pas dépassé le quota adonné. La croire quoi ? Qu'on va vivre une belle vie avec elle et moi au centre ? Elle croit que ça fonctionne comme ça, la vie ? Si elle est incapable de comprendre, elle sera incapable de s'en occuper. Sans hausser le ton, je lui réponds :

« Donc quoi ? On range Michi aussi ? On range notre future enfant dedans également ? »

Les poings serrés face à toute cette connerie.

Quelques instants, j'ai un regard vitreux, plongé sur le vide. Il me faut du temps pour me rétablir, les brises de ma haine m'ayant de nouveau soufflé à la vie. L'intérieur de ma gorge me brûle, me gratte. Quelque chose essaye de surgir de mes entrailles.

« Le ranger ? Tu parles d'un être vivant, Maya. On ne range pas les êtres vivants. Ta peluche, c'est une peluche, on peut même lui arracher une oreille, tu peux simplement le coudre. Michi, tu fais ça, on l'emmène au vétérinaire. Tu ne peux pas comparer les deux. »

Est-ce qu'elle comprend au moins ?

« T’inquiètes pas pour ça, je vais lui apprendre à ne pas t'approcher »

Je rigole, un rire nerveux, c'est tout ce qui me retient de ne pas lui en coller une. Je n'ai plus du tout envie de parler enfant avec quelqu'un ne faisant pas de différence entre un humain et une putain de peluche.

Je me gratte l'avant-bras bourrée de stress et d’essayer de comprendre comment on peut être jaloux au point d'être aussi nocif.

« Pas de soucis. C'est inclus dans l'apprentissage « anti Maya ». Il dormira sur mon lit, ira dans sa litière sous mon lit. Et son panier sera à côté de mon ordinateur. Ça te va ? T'es contente maintenant ? On peut y aller ? »

La claque n'est pas partie mais à un mot au-dessus de l'autre, elle pourrait bien venir. Vrrr Vrrr qui c'est là ? Je sors la téléphone de ma poche et regarde le nouveau message. Un haïku, c'est tout, juste ça.  Étonnamment, ça me vide la tête pendant quelques seconde, et je réalise vaguement qu'on se donne en spectacle.

Je range mon téléphone, ça attendra.

Je regarde autour de nous, on est dans une zone assez éloignée de l'entrée. Pourtant, plusieurs personnes nous dévisagent avant de continuer leur chemin vers la sortie. Une telle chamaillerie pourrait me faire juger inapte à adopter Michi.

Alors je me tais, je lui laisse m'asséner toutes les remarques dont elle en a envie, sans rien dire, sans rugir. Je n'ai pas non plus envie qu'on se quitte fâchées si elle décide de rentrer seule. J'ai juste envie de me rallonger avec elle et Michi.

« Il y aurait pas eu toute cette conversation sans TA jalousie envers Michi. Mais ouais, je peux lui apprendre à aller dormir sur son coussin. Voilà, heureuse ? »

Je n'allais pas non plus m'abaisser devant.

À quel moment m'a-t-elle dit que je cite « ce n'est pas obligé » alors qu'elle m'a parlé tout du long de mettre des frontières. Au final, je ne suis plus déçue qu'elle se plaigne encore, je me dis juste « ah encore ».

Des fois, on se comprend pas, c'est comme ça

Des fois, y a des claques qui perdent, d'autres non.

Des fois, j'ai envie de la tuer ou la serrer contre moi.

Des fois, j'ai envie de tout quitter et des fois, j'ai peur d'être quitté.

« C'est dernière nous, ok ? Je t'ai tendue, juste, on pourra pas s'entendre sur ce sujet, parce qu'on a pas la même définition de territoire. Mais promis, Michi apprendra à nous laisser toutes les deux. Ça te va ? »

Comme tout se vide, j'en profite pour lui faire un bisou dans le cou, avant de partir pour l'entrée du Cat café. J'ai besoin de quelques minutes pour demander des informations pour l'adoption de Michi, les dernières informations pour que tout se passe au mieux.

« Je te laisse m'attendre dehors ! Ah atta, j'ai un secret à te dire »

Ma bouche contre son oreille : « Je t'aime »