Je prends ta main pour t'amener au bout du monde

jeudi 7 juin 2018

Aujourd’hui, je suis « un peu » dans ma bulle. Ça fait déjà une bonne heure que je suis sorties de mes cours, mais j’ai un peu la tête ailleurs. J’ai envie de créer, faire des vêtements, faire de la peinture, je ne sais pas n’importe quoi et tout en même temps. Je RESSENS très fort ce besoin en ce moment. C’est pour ça que je me suis réfugié pendant un bon moment à la bibliothèque et que je me suis laissé aller. J’ai laissé mon imagination travailler, j’ai laissé mettre sur papier tout ce qui me passait par la tête en ce moment. J’ai des émotions très partagées et je trouve ça un peu difficile à vivre. Le fait d’être à Kobe me rend fou de joie, mais d’un autre côté, ça me fait beaucoup de changement. Surtout avec toutes les rencontres que j’ai déjà faites en si peu de temps. Mes proches diraient que c’est bien normal que j’ai fait beaucoup de rencontre, je parle tellement et je suis trop social.

J’ai pas vu le temps passé. Une heure c’était écoulée, puis une deuxième, un truc du genre. En vrai, quand je lève la tête, c’est pour me rendre compte que j’ai manqué l’heure du repas. C’est bien moi, ça. J’étais tellement absorbé parce que je faisais que je n’ai juste pas vu l’heure. Il faudrait que j’aille au kombini ou dans un petit resto pour manger quelque peu. Mon ventre commence tranquillement à me dire qu’il a faim d’ailleurs. Je commence à ramasser mes effets, jusqu’à ce que je reçoive un coup de fil. C’est ma sœur, Ayaka. Je sors pratiquement en courant de la bibliothèque.

- T’a de la chance, one-chan, d’habitude je n’ai pas mon téléphone sur moi… Sauf que là, je le garde parce que j’attends un message très important. Dis, tu te souviens de Naoki ? …. Non pas, ce gars-là. Na.O.Ki. Tu sais, le gars avec qui je faisais des cosplays… Non, ça c’est Eiji. Il avait fait Mario une fois et moi j’étais Luigi… Tu ne vois vraiment pas ?... En tout cas laisse tomber. Tu voulais quoi, one-san ? Tu veux que je garde Salem ce weekend ? Diis, je peux inviter quelqu’un durant le weekend ? On se sentirait moins seul Salem et moi… Juste une personne… Promis. Pourquoi tu pars ?... Tu as un nouvel amoureux ?... Juste un weekend de filles. Ouais c’est ça et moi je suis un cactus… Dans un osen ? En tout cas, si jamais tu veux que je te fasse de beaux ensembles pour le weekend tu me diras… Tu es certaine que tu vas être ok ? Tu fais des agencements bizarres de fois… Mais non je n’exagère pas ! Oui, je vais être là demain en fin d’après-midi, je n’ai pas de cours en aprem… Je t’aime aussi. À demain.  

Je me frotte les mains. C’est super ! Je vais avoir l’appartement de ma one-chan pour le weekend ! Sans attendre, j’envoie un message à Arizona qui voulait faire une séance d’essayage. C’est un peu dernière minute, mais je me croise les doigts qu’elle puisse l’une des trois journées. En écrivant mon message, je me dirige vers l’extérieur. Mon ventre me guide petit à petit vers de la nourriture.

Je prends un temps fou à envoyer un message. En fait, c’est que j’en envoie un deuxième, celui-là à Naoki, pour savoir s’il ne voudrait pas passer lui aussi par le fait même. Quand je relève la tête, je suis à l’extérieur, marchant dans le parc, pis honnêtement, ça fait un petit bout que je marche comme ça, sans trop savoir où je vais.  Je regarde autour de moi et je reconnais plus ou moins les alentour. Il y a des bâtiments, mais je ne pourrais plus vraiment dire d’où je viens exactement.

C’est un beau problème ça !

C’est que j’ai laissé mes affaires à la bibliothèque et je me souviens plus par où je suis passée pour y aller – de l’intérieur ça va, mais de l’extérieur, j’ai encore du mal –.

J’ai laissé mes cahiers à dessin et tout. Je sais que personne ne va prendre mes trucs, mais euh… S’il arrive un accident ? S’il arrive juste quelque chose qui ne devrait pas arriver. Et si quelqu’un faisait tomber de l’eau sur mes dessins. J’ai les yeux qui sortent presque de leur orbite pendant que j’y pense. Rapidement j’accoure vers la première personne sur laquelle je tombe, même pas le temps d’analyser si c’est un gars où une fille – trop pas important – et je me lance :

- Bonjour, je m’appelle Akio Takumi, je suis en première année design. Je suis à la recherche de la bibliothèque, c’est que j’y ai laissé mes trucs d’arts là-bas parce que j’ai reçu un coup de fil de ma one-chan. Elle veut que je garde son chat dès demain. Sauf quand j’ai eu son appel, je suis sorti de la bibliothèque et là, j’ai bien du mal à me repérer, je suis arrivé il y a deux-trois semaines seulement. Est-ce que tu peux m’aider à trouver la bibliothèque ? En échange je suis prêt à t’offrir un petit quelque chose en guise de remerciement. Allez viens, s’il te plaît. En plus je meurs de faim, je n’ai pas eu le temps de manger, je n’ai pas vu l’heure passé. Je crois que je viens de par là-bas.  

Vers la fin de ma présentation, je lui prends en douceur sa main et j’entraîne la personne en direction… De la direction que je pense avoir prise. Aucune idée si c’est vers la bibliothèque.  

Je vois bien qu’il est quand même un peu perdu. Juste un peu. Je pense qu’il a essayé de dire quelques petites choses, mais je n’ai pas trop entendu ça. Enfin, je n’ai pas entendu de phrase complète. Je suis parti rapidement avec lui qui n’avait pas du grand-chose. Il ne s’est même pas présenté. Mh. En tout cas, je l’amène dans une direction, mais bien rapidement sa main se dégage de la mienne, je ne la tenais pas très fortement de toute façon.

Je ne comprends pas tout à fait ce qui se passe dans sa tête, je ne comprends pas du tout même. Du coup, je me retourne et le regarde. Je lui explique la situation. Peut-être que je me suis mal exprimé. Même si…  

- On va à la bibliothèque, non ? J’ai perdu mon sac, mais j’ai aussi perdu la direction pour aller à la bibliothèque, j’ai donc besoin de toi pour que tu m’aides à trouver le chemin !  

Ce n’était pas évident la première fois que je lui ai dit ? Pourtant, j’étais certain que je lui avais dit tout ça, il y a quelques secondes à peine.

- Tu ne veux pas m’aider ? Pourtant c’est important, j’ai tout mon matériel artistique dedans et c’est super important, sinon je vais perdre tout mon travail et je travaille super fort. Il faut que j’aille de bonnes notes, parce que sinon, mon père voudra plus que j’étudie les arts. Allez, s’il te plaît, on a assez perdu de temps, il faut que je récupère mon sac !

Je ne comprends pas ce qu’il ne comprend pas, pourtant, c’est si simple. Mon sac, c’est clairement ce qu’il me faut pour pouvoir continuer des études et que mon père ne me renvoie pas de Kobe High School après seulement quelques jours ! J’ai besoin de rester ici, il FAUT que je reste ici. En plus, je viens de retomber sur Naoki… On a tellement de trucs à rattraper, je ne peux pas le laisser en plan…

Pas une deuxième fois.

Peu importe où on est rendu dans nos vies. Malgré mon départ précipité il y a quelques années… Il reste mon ami.  

Je finis par froncer les sourcils, non pas parce que je suis mécontent, c’est juste que je ne comprends pas l’attitude d’un gars plus grand que moi qui râle comme une gamine de 10 ans.  

- On peut y aller ?, demandai-je un peu suppliant, mais aussi un peu agacé.

Bon. On finit par parler le même langage. Il ne veut pas que je le touche et, en guise de réponse, je n’ai qu’un petit hochement d’épaule. Le « ok » qui aurait pu aller avec, je ne le juge pas nécessaire. Je ne comprends pas pourquoi les gens ne veulent pas qu’on les touche. C’est bien les contacts physiques pourtant. Je pense que mon père m’a réprimandé plusieurs fois concernant les contacts physiques.

Mais je n’ai rien retenu.

Comme je n’ai pas retenu ce que le gars a dit concernant « pas donner de détails sur ma vie ». Je ne comprends pas ce qui peut être dangereux en vrai. Les gens s’en fiche pas mal de mes aventures, de ce que je dis sur ma vie privée de toute façon, il n’y a pas de quoi s’inquiéter en réalité. Une partie de moi a envie d’être un peu méchant et lui demander ce qu’il a retenu. Je commence à avoir l’habitude que les gens ne m’écoutent pas et je suis certain qu’il n’a pas fait exception. Mais il vaut probablement mieux ne pas en parler.

Je préfère m’attarder sur le fait qu’il me dit par où est la bibliothèque, c’est-à-dire à l’exact opposé d’où je pensais que c’était. Je tourne également les talons pour suivre le garçon qui a bien voulu m’aider.

- Super ! Je suis vraiment content de savoir que tu peux m’accompagner jusqu’à la bibliothèque ! Sinon, je pense que j’aurais pu aller trouver quelqu’un d’autre qui aurait bien voulu me donner un coup de main.

Pendant un court moment je suis tenté de lui serrer la main, de lui taper dans les dos, mais j’arrête mon geste, me rappelant qu’il ne veut pas de contact physique.

- Enchanté Senpai !, dis-je tout sourire.

Donc Mathéo Takahashi. Le prénom n’est nullement japonais, mais je préfère ne pas en faire la remarque. Deuxième de littérature. Lui aussi, il donne beaucoup d’informations pour quelqu’un qui dit de faire attention aux détails que l’on donne.

- Je suis arrivé il y a un peu plus de deux semaines. Mais c’est la première fois que j’allais à la bibliothèque pour faire des devoirs. Ça m’a pris un petit moment avant de la trouver aussi d’ailleurs. Je n’ai pas le meilleur sens de l’orientation qui soit.

Je ne peux pas m’empêcher de poser ma main à l’arrière de ma tête pendant un petit moment, sourire à la fois naïf et désolé aux lèvres. C’est vrai que ça faisait un moment que je suis arrivé, mais le sens de l’orientation n’est pas mon fort. C’est probablement pour ça que je n’ai pas particulièrement envie d’avoir un permis de conduire prochainement. Les transports en commun font amplement le travail. Bref. Je suis nul en orientation et c’est bien dommage, sinon, je n’aurais pas eu à lui demander son aider. Mais d’un autre côté, lui demander de l’aide me permet de connaître un autre être humain de KHS et ça, c’est vraiment chouette.

C’est pour ça que je ne me gêne pas pour lui retourner la question.

- Toi ? Ça fait longtemps que tu étudies ici Senpai ? J’ai compris qu’il y a beaucoup de gens qui arrivent, partent… Quoique c’est probablement normal pour une école, surtout aussi grosse que KHS, mais je me demandais quand même. Et pourquoi la littérature ? Qu’est-ce qui t’intéresse dans ce domaine ?

Je suis curieux, tout simplement. Ce n’est pas mal intentionné tout ce que je demande. Je demande parce que je souhaite réellement savoir. C’est certain que mes questions sont posées avec enthousiasme, mais il n’y a aucune pointe de moquerie dans mes propos. Je suis bien curieux de savoir ce qui a motivé Takahasi-senpai à choisir un tel domaine. Personnellement, je ne m’y vois pas du tout. Quoi que j’ai vu qu’il y avait aussi les cours de langue vivante. J’aurais peut-être pris anglais. Je me débrouille quand même très bien dans cette langue, mais ça aurait pu me permettre de parfaire le tout. Je regarde attentivement mon senpai, il est quand même beau garçon, ça donne envie de le poser sur papier. Le portrait est loin d’être ma tasse de thé, mais je dirais qu’essayer piquerait ma curiosité.

J’écoute avec attention mon senpai. Je suis très content d’en apprendre un peu plus sur lui, bien que nous venions tout juste de faire connaissance. Je suis content de comprendre ce pourquoi ce senpai a décidé de prendre littérature. Je trouve ça quand même impressionnant. Quand il a terminé je ne peux pas m’empêcher de lâcher un petit sifflement admiratif. Ce n’est aucunement sarcastique. Je suis quand même très impressionné. Après tout, il faut de tout pour faire un monde, mais je trouve ça vraiment louable de vouloir devenir enseignant de français. Je vois bien Takahashi-senpai en enseignant de français et d’ailleurs, je ne me cache pas pour le lui dire.  

- C’est vraiment bien comme métier être professeur de français. Je trouve que tu as le profil de l’emploi ! Je ne m’y connais pas du tout dans cette langue. Si jamais tu cherches des élèves pour te pratiquer, tu me diras, je serais quand même curieux d’apprendre cette langue ! J’aimerais bien aller à Paris l’un de ces jours, c’est l’une des capitales de la mode.

Oh que oui Paris ! J’aimerais beaucoup y aller pendant la semaine de la mode. J’ai vu beaucoup d’images, mais c’est probablement l’une des places que je rêve le plus d’aller. En plus, il paraît que le français ça a quelque chose de magnifique. Je suis certain que moi, ça ne sera pas joli la journée que je vais essayer de parler français, on va clairement se moquer de moi. Il me parle également du club de littérature. Je me dis que ce doit être ennuyant de parler que de livres. Ils ne doivent pas faire beaucoup d’activités autre qu’intellectuels. Moi, j’ai besoin de bouger ! J’ai besoin de faire autre chose que de seulement réfléchir.

- Oh ? Et il est bien ce club ? Moi j’ai pris arts plastiques parce que je ne savais pas trop quoi choisir.

C’est vrai. Peut-être avec un peu de chance, je pourrais trouver d’autres clubs qui m’intéressent. Il paraît qu’on peut en avoir jusqu’à trois ! Il y a de quoi faire et se tenir occupé ! Le sport, c’est très peu pour moi, je préfère me concentrer sur des trucs un peu artistiques, bien que la photographie, avec le cours je me disais que c’était suffisant. Il n’y a que les arts plastiques que j’aime assez pour vouloir le prendre en club. Je déplore encore le fait qu’il n’y ait pas de club de couture.

Mon Senpai me questionne un peu. D’où je viens et ce qu’on fait dans les cours de design. Je souris franchement, bien content de lui raconter un peu ma vie. En même temps, je trouve ça amusant parce qu’il y a quelques minutes à peine, il m’a dit qu’il ne fallait pas donner des détails à de parfait inconnus. Nous ne sommes pas encore très intimes, alors lui raconter ma vie pourrait être dangereux pour moi, selon ses dires. Mais en réalité, ça ne me dérange pas du tout.  

- J’ai grandi ici, à Kobe, mais avec mes parents j’ai déménagé pendant quelques années à Sapporo. C’était correct, mais Kobe me manquait. Je suis revenu pour être plus proche de mes sœurs et essayer de reprendre contact avec mon meilleur ami que j’avais perdu de vu quand j’ai déménagé.

Beurk, Sapporo. Sapporo gris et terne. Sapporo qui s’est illuminé quand j’ai pu la quitter. Sapporo qui m’a permis quand même de découvrir qui je suis réellement. Glisser vers le design me convient mieux. Parce que je ne veux pas trop repenser à Sapporo, à mon père… À ma mère qui y est encore coincé et dont je m’ennuie d’elle. D’ailleurs, il faudrait que je l’appelle bientôt, lui dire que tout va bien et de lui donner tous les détails.  

- Pour le design, on parle plus de stylisme et d’arts graphique. Pour ma part, c’est vraiment le stylisme qui m’intéresse parce que je veux vraiment devenir designer de mode ! Je trouve que ce pourrait être chouette ! Puis, j’ai aussi pris arts plastiques et photographie comme cours. Le choix a été plutôt difficile pour les cours parce qu’il y en avait beaucoup qui étaient intéressant. J’aurais pu aussi prendre cinéma/théâtre, mais euh… bien que j’aurais été bon, je ne pense pas que ce soit ma place.  

Il me lâche que son ami étudie le théâtre. J’ai jadis eu un ami justement qui aimait beaucoup le théâtre. Soudainement, comme si je l’avais momentanément oublié de toutes mes pensées et voilà qu’il revient à la charge comme un bulldozer. Je me demande si j’ai des chances de le retrouver d’ailleurs. Je me sens soudainement un peu nostalgique de cette époque fort lointaine et fort révolue. Ces moments où on a pratiqué des pièces, qu’on a parlé de pièce que nous sommes allés en voir…

Je reste un petit moment silencieux, repensant à cette époque un peu lointaine, puis je reviens à mon Senpai, non sans un brin de nostalgie dans les yeux.

- Oh ! C’est super pour lui ! Le théâtre, j’y ai quand même un peu pensé, j’avais avec qui j’en faisais quand on était au lycée qui m’a initié et tout, mais clairement, il était bien meilleur que moi.

Ouais, pour être meilleur, ça il l’était. Je me demande ce qu’il fait aujourd’hui, mon cher Nashi. Je souris doucement, puis divague légèrement, du moins, dans ma tête, et Takahashi-senpai me questionne un peu et ça me prend un petit moment avant de revenir à moi et capter réellement de quoi il me parle. Je suis habituellement bien alerte, mais je suis encore perdu à l’époque du lycée, ces beaux moments avec mes amis de l’époque.  

- Mmh… Il faut que je revoie ça, je ne suis plus certain, mais oui, c’est fort possible que nous devons faire quelques costumes pour leur pièce.

Dans tous les cas, c’est quand même super cool, cela nous permet de faire des morceaux de vêtements qui vont réellement servir. J’espère avoir un ou une joli.e modèle pour ce projet. J’espère faire quelque chose d’intéressant pour mettre en valeur son personnage et tout ça. Peut-être aussi qu’en arts plastiques nous aurons la chance de faire des décors pour leur pièce de théâtre. En tout cas, ce serait un beau projet dans tous les cas.  

Décidément Takahashi est fort bien curieux. Ça ne me dérange pas plus qu’il le faut, je réponds spontanément à sa question.

- J’aime que les vêtements puissent exprimer la personnalité de la personne qui les porte. Je trouve que ce sont les morceaux de vêtements qui permettent de nous révéler sans qu’on ait à ouvrir la bouche, de nous exprimer… Enfin, c’est une vision que j’ai. Bien entendu, il y a des places que les gens doivent porter des uniformes… C’est dommage. Je trouve que ça brime la créativité et la personnalité des gens.

Ce n’est pas exactement ça, en fait, ce n’est pas QUE ça, mais je me dis que c’est un bon point de départ pour explique un peu pourquoi tout ça me plaît.  Puis voilà qu’il me désigne la bibliothèque et je suis quand même un peu soulagé de revoir le bâtiment.  

- Oh ! Super !

Je continue de m’y diriger, je ne peux pas m’empêcher par contre de poser quelques questions concernant la littérature à mon Senpai, je suis bien intrigué de savoir ce qui peut bien passer quelqu’un à choisir ce domaine d’études… Bien qu’il y ait autant de personnes… Enfin, j’exagère, mais ça m’intrigue quand même et je me permets quand même de lui demander quelques petites choses.  

- Et toi ? Pourquoi avoir choisi la littérature ? Quels livres tu penses qu’il mériterait notre attention, qui sont trop méconnu à ton avis ? Ou même lesquels sont surcotés ?

Je demande cela à Takahashi-senpai fort bien intrigué. J’ai d’autres questions qui me passent par la tête, mais je me dis que si j’en pose trop, peut-être qu’il va prendre la fuite. Au moins, je sais déjà où est la bibliothèque, on voit le bâtiment et tout, c’est quand même rassurant, ça m’apprendra à partir comme ça, en y laissant toutes mes choses. Il est bien sympa le senpai de bien vouloir me donner un coup de main pour la retrouver et retrouver mes effets.

Au départ, je me dis que cette nouvelle connaissance va me donner une réponse assez « ordinaire » et il commence ainsi et j’ai presque peur. « J’aime lire »… Oui, j’espère bien ! C’est pratiquement ce que j’ai envie de lui répondre. Cependant, à ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur, il me donne plus de détails. Je suis soulagé. Je suis vraiment content de savoir qu’il peut me parler de sa passion. Enfin, j’estime que c’est sa passion quand on étudie un domaine à l’université. Je trouve ses propos intéressants. Chaque lire est une aventure. C’est presque poétique. Mais je comprends tout à fait ce qu’il souhaite dire. C’est comme un film ou une série. On plonge directement dans un nouveau monde.

Je le laisse parler, opinant doucement de la tête. J’ai assez parlé, c’est à son tour de s’exprimer. Je ne suis pas du tout familier avec les différents courants littéraires, sauf peut-être le romantisme parce que je sais qu’il touche à la fois les arts picturaux et la littérature. Un peu la même chose avec le surréalisme dans une certaine mesure également.

Je suis tout content par contre lorsqu’il me conseille quelques ouvrages ! Je note mentalement les titres de ceux-ci. Je me promets d’y jeter un coup d’œil. De prendre le temps de lire au moins l’un d’eux au minimum ! Pour une raison qui m’échappe, « sortie parc, gare d’Ueno » m’accroche plus particulièrement et je ne saurais dire exactement pourquoi. Je me promets vraiment de le lire pour avoir un autre regard sur le monde, sur le Japon en quelque sorte.

Et voilà qu’on s’arrête. Nous sommes devant la bibliothèque. J’accueille ses derniers conseils et commentaires, tout sourire.

- Parfait ! Ça me fera plaisir de passer au club pour quelques conseils, je vais essayer de me plonger dans « sortie parc, gare d’Ueno ». Tu m’en as fait une très courte description, mais c’est la suggestion qui m’a le plus accroché. Je te remercie d’ailleurs pour ces suggestions ! Et aussi merci beaucoup de m’avoir accompagné jusqu’à la bibliothèque. Je devrais m’en sortir pour les prochaines fois… Je dois juste être un peu moins tête en l’air. Bref, merci pour tout et je ne te dérange pas plus qu’il ne le faut, j’ai déjà beaucoup trop abusé. Par contre, j’espère vraiment que nous allons nous recroiser l’un de ces jours sur le campus. Promis, la prochaine fois, ce ne sera pas parce que je suis perdu ! À la prochaine !

Un petit rire accompagné d’un clin d’œil et voilà que je retourne dans la bibliothèque, prêt à ramasser toutes mes choses et regarder voir si je ne trouve pas le roman qu’il m’a proposé.

J’espère vraiment que personne ne l’a déjà emprunté.

#terminé