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- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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[Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat
14 février 2018
Les yeux levés vers le ciel, il regardait passer les nuages avec une étrange quiétude. L’air frais du mois de février lui piquait un peu les joues depuis qu’il s’était posé, immobile, sur l’un des bancs du parc, mais il s’en sentait revigoré. Il contemplait la beauté du ciel avec douceur, bercé par la tendre mélodie des vibrations de son cœur qui duveteuses, lui anesthésiaient agréablement la poitrine. L’ambiance électrique sur le campus ne suffisait pas à amoindrir ce sentiment de légèreté qui l’envahissait et le laissait flotter sur des nuages réconfortants à mesure que les minutes passaient. Il attendait pourtant Seito avec une impatience dévorante. Si carnassière qu’elle lui grignotait l’intérieure du corps et si envahissante qu’il lui semblait difficile de réguler sa respiration. Entre l’apaisement de son coeur, la liberté du ciel et cette dernière, Mathéo ne savait plus très bien où il en était. Il se sentait étonnement paisible mais paradoxalement terriblement stressé aussi…
C’était un jour particulier. Il n’avait jamais compris pourquoi tout le monde en faisait toute une histoire mais la saint valentin avait le mérite de réveiller les cœurs endormis en rappelant sa précieuse symbolique : l’amour. Celle-ci ne pouvait échapper à personne, pas même à Mathéo. Habituellement, il s’en sentait pourtant épargné. A vrai dire, il en avait même été plutôt embêté par le passé. Comme de nombreux lycéens, il avait connu les avalanches de boites de chocolats. D’un côté, cela avait toujours été rassurant pour lui, c'était une confirmation qu’il plaisait aux filles. Or, si l'évidence lui avait prouvé qu'elles ne lui plaisaient pas, il avait néanmoins toujours compté sur l'inverse pour parfaire son déguisement, entretenir sa réputation de mec « normal ». Les st valentin passées lui avait aussi parfois permis de se choisir une nouvelle copine derrière qui se cacher. D'un autre côté, il ne s’était jamais senti aussi seul que lors de ces saint-valentin. Pire encore lors des white day. Les deux fêtes étaient réservées aux honnêtes gens, ceux qui n’avaient pas besoin de se cacher pour survivre et qui pouvaient se réjouir de leurs amours. Des gens qui n’avaient rien en commun avec lui dont chaque nouveau sentiment venait creuser un peu plus profondément la tombe. Cette année n’y faisait pas exception... à ceci près qu’il se sentait un peu moins seul.
Lizzy et ses boutades légendaires avaient eu le don de le provoquer. Il s’était mis en tête de la surprendre, de lui montrer ce qu'il avait dans le ventre ! Il avait décidé de se surpasser, de sortir des conventions – pourtant ô combien précieuse pour lui – et s’était finalement surpris à se prendre au jeu. Le week-end dernier, Il avait donc préparé des chocolats d'amitié, avec l’aide de sa sœur qui avait eu la lourde tâche de l’assister et de rattraper sa maladresse en cuisine. Lou avait supporté sa mauvaise foi et ses piètres qualités culinaires. Il ne lui avouerait jamais mais elle l’avait sauvé sur ce coup là. Lizzy aurait ses chocolats surprises uniquement grâce à elle et il était suffisamment fier et sûr de la qualité gustative de leurs créations pour avoir envie d’offrir celles qu’il avait fait en plus à une autre personne : Seito.
C’était en tout bien tout honneur, de simples chocolats d’amitié, un soutien de Senpai à Kohai - et parce qu'il aurait été dommage de gaspiller ses ingrédients quant il savait que le lycéen adorait les sucreries. Il n’y avait là absolument aucun signe d’aucune espèce d’intention ou type de sentiments derrière son geste. Rien de tout ça. Il allait seulement lui offrir de quoi l’encourager avec ses futurs examens, en bon senpai qu’il était. Du moins, c’est ce dont il essayait désespérément de se convaincre. Son inconscient, lui, était moins dupe. Mathéo planait beaucoup trop pour que ça n'ai pas une espèce d'importance. Il planait tant et si bien qu’il ne pouvait s’empêcher de sourire bêtement, le nez à demi caché dans son écharpe qui gardait ce sourire privé. Pour la première fois de sa vie, il allait offrir des chocolats à un garçon. A quelqu’un qu’il appréciait tout spécifiquement, bien que l’idée le terrorisait tout autant qu’elle lui mettait le coeur en joie. Et qu'il ne l'assumait pas du tout.
Il finit par lâcher des yeux le ciel, revenant doucement sur terre. Au loin, il aperçut Seito qui arrivait enfin. Son ventre se noua. « Ce ne sont que des chocolats d’amitié… Tu ne fais rien de mal et il n’y a pas de raison de s’en faire. Il les acceptera sûrement… c’est assez courant de recevoir des chocolats d’amitié à la st valentin » tenta-t-il de se rassurer intérieurement. Il se leva du banc, tenant fermement le petit sac kraft dans lequel attendaient sagement ses créations cacaotées, pour le rejoindre. C’était encore le moment de faire machine arrière, pensa-t-il. Il pouvait toujours fuir ou prétexter l’avoir fait venir pour autre chose… Argh. Il faisait chaud soudainement, non ? Plus ils se rapprochaient et plus il dégoulinait d’angoisse sous sa doudoune. L’espace d’un instant, il hésita sérieusement à revoir ses plans, prit d’une trouille bleue. Heureusement, son coeur décida de reprendre sa passion pour les loopings lorsqu’il se retrouva nez à nez devant son Kohai. La circulation sanguine dans tous les états, il n’avait plus assez d’oxygène pour nourrir ses pensées angoissantes. « Salut… Tu as passé une bonne matinée ? » lui demanda-t-il, un sourire timide sur les lèvres. "Merci d'être venu..."
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Craintif est le rongeur, au moindre bruit environnant.
7H35. L'écran de son portable s'éteint sans qu'il sache de quoi il retourne. Seito n'est pas contre un peu de mystère si tenté qu'il n'implique pas le futur de ses relations. Les yeux grands ouverts, il n'a définitivement plus sommeil. L'attente jusqu'au déjeuner allait être longue et il décide d'occuper son esprit de ce pas en allant se doucher. Sous le jet d'eau, il s'interroge sur le motif d'un tel rendez-vous. Il n'avait pourtant pas fait d'écarts, ni prononcé un mot plus haut que l'autre. Il ne lui avait emprunté aucun livre ou stylo ou gomme ou... ce surligneur était-il à lui ? Non, un surligneur pouvait attendre la prochaine séance au club. Alors quoi ? S'inquiétait-il de sa consommation de sucre maintenant que Seito lui montrait de l'intérêt ? Il ne le forçait à rien. Le japonais pouvait très bien faire travailler l'industrie des dentistes tout seul. Deux caries à son actif mais toutes ses dents pour croquer la vie. Il se plaque contre le mur de la douche. L'avait-il épuisé à s'amuser d'un rien ? Sa facétie ne semblait avoir aucune limite pour peu qu'il apprécie son interlocuteur. Oui, c'est ça. Le senpai allait sans doute lui signifier qu'il préférait étudier seul pour plus de tranquillité. Son cœur cogne fort, l'eau en absorbe les tremblements. Un bref arrêt à la cafétéria pour y picorer un bol de riz et une soupe miso, puis le retour à la case départ.
8H06. Sato-chan le prend de court en lui offrant une boîte de chocolats. Quand il en demande bêtement la raison, elle lui apprend la date du jour. Déjà ? Bon sang, voilà qu'il avait été happé par les études au point d'ignorer l'électricité ambiante que suscite la Saint-Valentin. Il lui semblait bien que la cafétéria était plus bruyante que d'habitude. Seito la remercie chaudement et croque aussitôt dans un chocolat. Délicieux ! Juste le temps d'en manger un deuxième, puis un troisième, qu'il doit déjà aller en cours.
Impatient est l'oiseau, au retour du printemps.
8h30. La matinée du mercredi est une horreur en règle générale mais en ce matin de Saint-Valentin, se défouler après avoir accepté un rendez-vous surprise est un réel bonheur. Suer pour oublier. S'épuiser pour se vider la tête. Le cardio dans les roses, il enchaîne et l'heure file. Mais aussitôt qu'il s'interrompt, son esprit vagabonde. Un rendez-vous.
9H30. Un brin de toilette et changement de tempo. Aucune fibre instrumentale, Seito se débrouille uniquement en chant. Mais aujourd'hui, pas de pratique. Une heure sur la riche histoire du koto, arrivé de Chine au huitième siècle et considéré aujourd'hui comme étant l'instrument national du Japon. Fascinant, au moins autant qu'une... deuxième boîte de chocolats de la part de Le Lidec-chan ? La confiance qu'elle place en lui concernant son amitié avec Nolan lui réchauffe le cœur.
10h30. Il compte sur la langue de Shakespeare pour tuer dans l’œuf toute pensée absconse. Mais c'était sans compter l'implacable frivolité du professeur d'utiliser Roméo et Juliette pour appuyer le thème évident de cette journée. Seito bouillonne mais s'efforce de traduire le texte qu'il a sous les yeux avec intérêt. Appelle-moi seulement ton amour, et je reçois un nouveau baptême : – désormais je ne suis plus Roméo. Amusant comme Roméo ressemble beaucoup à Mathéo.
Fébrile est le fauve, au sortir de sa cage.
11h30. La délivrance ne le soulage pas. A chacun de ses pas, un battement de cœur. Rapide, nerveux. La fermeture éclair de son manteau pendouille contre son pull tandis que son cou dégagé pleure l'oubli de son écharpe sur le dossier de sa chaise. Mais c'est à peine s'il ressent le froid alors que ses semelles crissent sur les allées du parc.
11H34. Et soudain, il le voit. Le roi du sucre est rêveur. Son visage serein lui paraît trop doux pour une conversation sérieuse. Son propre esprit s'emplit d'idioties qu'il chasse en coiffant énergiquement ses cheveux.
11h35. L'heure est grave. Son souffle court, après avoir marché aussi vite, dessine des volutes de fumée. Le senpai lui semble nerveux, Seito se tend.
« Salut. » répond-il prudemment. « Longue, et toi ? »
Nul besoin de détails. Le cheminement erratique de ses pensées l'emmène sur une pente dangereuse alors que le senpai lui sourit. Sourire amical ou sourire de composition, le japonais ne sait sur quel pied danser. Mais ne sachant pas danser, il reste sur le siège en bord de piste.
« Oh bin... c'est pas grand-chose. »
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat
14 février 2018
Sa poigne se renforça sur les poignées cartonnées de son sac kraft. C'était le moment..
Son cœur tambourinait, comme un fou à qui on aurait filé une batterie et des baguettes pour la première fois de sa vie, cognant de part et d’autres contre sa poitrine pour crier sa liberté. Pour une fois, il pouvait essayer...
Il buvait les mots de Seito comme un assoiffé, restant sur sa soif après y avoir si peu goûté. Il avait connu son Kohai moins avare de réponses. Était-il mécontent d'être venu ?... Il enfonça davantage son visage dans son écharpe pour s’y cacher, se préparant déjà à devoir se réfugier. Peut-être avait-il seulement passé une mauvaise matinée ou n’était-il pas encore entièrement réveillé ? La scène se déroulait plus facilement dans son imagination : Seito arrivait avec son beau sourire et ses miles paroles, ils discutaient, jusqu’à ce qu’il remarque son sac et alors Mathéo le lui offrait, certes un peu gêné mais pas peu fier. Les yeux de son kohai brillaient et il en capturait l’image pour l’éternité. Si le début s’annonçait tout autre, pourrait-il tout de même en sauvegarder la fin ? Il resta silencieux, perdu dans ses yeux.
Le doute l’envahit. Si Seito avait compris ? S’il venait pour vérifier l’irréparable qu’il comptait commettre ? S’il s’apprêtait déjà à devoir le rembarrer ? Et s’il se faisait des idées… ou plutôt, était moins naïf que lui et ses excuses et comprenait plus que Mathéo n’avait pu en penser ? La pression planta de longues griffes aiguisées dans son dos, le paralysant totalement. C’était idiot, pensa-t-il. Complètement idiot de se retrouver devant un kohai les jambes tremblantes et cotonneuses, surtout quand il ne s’agissait « que » de lui offrir des chocolats. Une armée de pensées défila devant lui, prête à faire son coup d’état. Et si… Et si ce n’était pas « que » ça ? Il se mordit l’intérieur de la joue pour retrouver les reines de sa raison. Ce n’était pas le moment d’y penser. « … ça a été pour moi, je n’ai pas cours le mercredi, j’ai étudié. » répondit-il, la voix un peu entachée par le stress. Il sortit le bout de son nez de son écharpe pour mieux respirer. Il avait l’impression de suffoquer. Encore quelques secondes de silence. Il cherchait par où commencer. Comment amener les faits ? Comment ne pas le faire fuir ou pire. Encore quelques secondes à hésiter. Sa main, serrée contre la poignée du sac,, blanchit. C’était stupide… Il ferait mieux d’abandonner. Il détourna le regard, fixant celui-ci sur les pieds du lycéen à la place. Jolies baskets.
« Je... » entama-t-il, incapable de continuer dans la foulée. Plus il ferait durer le suspense et plus son geste paraîtrait suspect, il en avait bien conscience, mais les mots coinçaient sur sa langue comme un enfant cuisses nues sur un toboggan en plein été. Il tenta d’articuler encore quelques mots mais chaque fois qu’un élan le saisissait et que ses lèvres s’entrouvraient, elles se refermaient aussitôt et il s’évanouissait. Sa difficulté commençait à l’inquiéter, il en paniqua même complétement. « DIT QUELQUE CHOSE » s’hurla -t-il intérieurement en relevant les yeux pour les pointer à nouveau sur Seito. Ça ne pouvait pas être la vraie fin : il ne put parler et du s’enfuir pour se cacher. Non. Seito devait se demander ce qu’il lui prenait, il ne voulait pas l’inquiéter ni…. ARGH. Il prit une grande inspiration, la bloqua une seconde et la souffla avant de lui tendre son sachet. « Je voulais... te donner ça. » réussit-il enfin à décocher. Le rouge lui monta aux joues malgré toutes les précautions prisent pour ne pas les laisser l’afficher, laissant jusqu’à la pointe de ses oreilles colorée d’un joli rouge vermeil. « Ce sont des chocolats. » précisa-t-il en lui cédant, les mains un peu tremblantes. Tout se bouscula dans son esprit comme dans son corps, il ne savait plus où donner de la tête. Que faire, ou regarder, quoi ajouter ? Il se gratta nerveusement le bout du nez avant de chercher à se justifier. « C’est la saint valentin et… je voulais faire des chocolats pour une amie – pour une sorte de défi – mais comme il me restait de quoi en faire d’autres ensuite, j’ai pensé à toi. Je me suis dit, que ça te ferait sans doute plaisir... ». Il chercha dans son regard le moindre indice. « J-J’en ai fait des simples et d’autres sont fourrés avec des caramels ou des « fraises tagada »* et… » il s’interrompit un instant, se mordant la lèvre dans un élan de gêne intense. Ils étaient en forme de coeur. Tous, sans exception. Urh. Il préférait ne pas lui révéler cette information finalement, mieux valait se raviser et faire comme si de rien était... et au pire, il n'aurait qu'à lui expliquer que tous les moules étaient en forme de coeur dans les magasins ! « Enfin... maintenant, je me dis que ce n'était peut-être pas la meilleure des idées... tu as déjà du en recevoir... tu risque d'en avoir marre du chocolat..." finit-il, se sentant un peu bête. Il détourna à nouveau le regard, se grattant l'arrière de l'oreille pour masquer sa gêne. Il n'avait pas spécifiquement envie de penser à la tonne de filles qui avaient déjà du lui en offrir...
* en français
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Seito s'est préparé à ce moment toute la matinée. A cet instant précis où Takahashi lui fera comprendre posément qu'il lui est difficile de se concentrer avec un tel énergumène. Que son succès ne saurait être terni par le manque de rigueur évident d'un lycéen redoublant. Que sa médiocrité ne devrait entacher que lui, et personne d'autre. Pourtant, alors qu'il dévisage l'étudiant incertain, il frissonne. Le vent camoufle sa frayeur alors qu'il se cramponne au bois humide de l'échafaud. La lame affûtée lui caresse le cou. Un rayon de soleil rebondit sur le métal et illumine les yeux noisette qui lui font face. Autour de lui, la foule se presse et s'amasse. Leurs cris exhortent son exécution. Et parmi eux, le chef de file resplendit d'hésitation. Parle et qu'on en finisse, lui intime Seito mentalement. Ne fais pas souffrir plus longtemps. Que la lame s'abatte pour que plus jamais je n'importune le roi du sucre.
Le japonais baisse la tête, fataliste. Il ne goûtera finalement pas aux délices français. Et encore moins à la joie de partager son succès avec le senpai. Quant aux sessions de club, il devra se contenter du débat scolaire pour espérer entrevoir un trait d'esprit revigorant. Un rappel à l'ordre en bonne et due forme du destin à force de tirer sur la corde. Rentrer dans le moule, faire un métier utile à la société, honorer ses ancêtres. Le vent glacial l'enlace et éteint un à un les brasiers d'espoir qui réchauffent son être. Ultime confirmation qu'il ne mérite pas, n'en déplaise à Nolan. L'attente est insupportable. S'il ne finit pas sa phrase, Seito compte bien le faire à sa place. Il lui laisse encore quelques secondes de flottement où ses yeux s'accrochent à ses lèvres puis à son regard. Il fronce les sourcils. Sa langue écorche son palais alors qu'il prend le taureau par les cornes.
« C'est gentil de vouloir me ménager mais tu peux m'le dire franchement si tu veux plus qu- »
Dans ses deux mains tendues, un paquet. Seito relève la tête vivement et tente d'y déceler la supercherie sous-jacente. Mais il ne lit qu'une gêne grandissante sur le visage du grand brun et soudain, ses yeux s'écarquillent de stupeur. Des chocolats ? Pour lui, un garçon ?
TEMPS MORT.
Trop tard, le déferlement de sentiments emporte tout raisonnement logique. L’œil de la tornade grossit à mesure qu'elle se rapproche de son cœur et il assiste, impuissant, à l'escalade des dégâts. Jusqu'au point névralgique où les palpitations sont telles qu'il manque de défaillir.
POUCE.
Les extraits de Roméo et Juliette lui reviennent en tête puis, dans la pagaille de ses pensées, surgit Mitsuki. Jamais il n'a ressenti une bourrasque similaire en sa présence. Ni aux côtés d'aucune fille. La réalisation le frappe de plein fouet et déracine violemment ses convictions.
STOP.
Seito parvient à signifier à l'étudiant avec quelques gestes chaotiques de la main qu'il a besoin de souffler. Le banc d'où il s'est levé fera l'affaire. Il s'échoue dessus sans prestance et décoiffe ses cheveux après s'être passé la main sur le visage.
« Oh bordel, tu m'as fait tellement peur... Putain, j'ai cru que... Laisse tomber. Wow, j'ai vraiment flippé. Me refais plus jamais ça. Enfin, d'me l'annoncer comme ça. Pas les chocolats. Ça, tu peux m'en offrir autant qu'tu veux. »
Penché sur ses genoux il redresse le torse. Le froid lui scie les fesses mais qu'importe. Il a définitivement besoin d'un remontant. Ces chocolats tombent à point nommé. Précautionneux, il dégrafe l'attache du papier craft et entrouvre la boîte. L'étudiant a pensé à lui et lui offre des cœurs. Cette pensée fait doucement son chemin et c'est la main tremblante – la faute à l'hiver évidemment – qu'il en saisit un et en croque la moitié. Le caramel explose en bouche. Rien de mieux qu'une injection glycémique en intraveineuse pour retrouver du poil de la bête. L'autre moitié est dégustée avec autant d'urgence et il expire toute son anxiété. Puis relève des yeux rassurés sur Takahashi.
« Celui au caramel est incroyable. C'est vraiment toi qui les a fait ? Tu sais tout faire en fait toi aussi, c'est ça ? » Il esquisse un sourire franc. « Viens t'asseoir. Faut que tu m'dises lequel c'est avec les, euh... Taka... le truc que t'as dit en... français ? »
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14 février 2018
Quelques gestes désordonnés, une fuite lourde et c’était le drame.
Qu’avait-il dit, qu’avait-il fait ? Sous son écharpe, il se pinça les lèvres si fort qu’il en oublia avoir un jour pu les séparer. Il n’y avait pas de merci, pas d’étoiles dans les jolis yeux marrons foncés du lycéen, pas de… Il ne savait plus très bien à quoi il s’attendait finalement. Qu’avait-il espéré ? Qu’il lui saute au cou ? Non, certainement pas… mais tout de même, il aurait aimé ne pas voir cet air déconfit sur son visage. Son coeur se serra. La pression qui l’étripait se transforma en un effroi foudroyant. Il regarda Seito s’en aller en direction du banc qu’il venait de quitter, le souffle bloqué par le choc du coup que l’angoisse venait de lui assener. Un pas après l’autre, mécaniquement, son corps le conduisit jusqu’à ce dernier pour se planter devant. Il lui semblait que le monde autour s’effritait. Pourtant, au fond, il s’y attendait… non ? Il n’y avait pas de quoi être déçu, ni triste, c’était normal. Il était seulement stupide d’y avoir cru. La défaite peinte sur le visage, il se prépara à recevoir le rejet du lycéen, incapable d’imaginer ce qu’il pourrait lui répondre pour se justifier ou limiter les dégâts. Cupidon avait décoché une flèche dans son coeur et désormais elle n’était plus qu’enclume. Autant dire que la surprise fût totale lorsque Seito prit enfin la parole. Ses mots sonnèrent en désaccord complet avec ce qu’il pensait percevoir. Il semblait… soulagé ? Mais, de quoi ? Il.. Il ne comprenait plus rien.
Son souffle s’éteignit complètement, le laissant suffocant, tenu debout uniquement à la rigidité morbide de ses muscles. Son esprit vacilla, le laissant coquille vide, incapable de réagir. Il n’était pas prêt pour la suite, il demandait une pause à l’univers pour se remettre de toutes ses émotions. « tu peux m’en offrir autant qu’tu veux », il ne garda en mémoire que cette fin de phrase, la laissant résonner dans son esprit, en écho envoûtant, comme un cri en pleine montagne. Une effervescence de sentiments l’assaillaient, virevoltant dans tous les sens, laissant son paysage intérieur sans dessus dessous. Rien ne se passait comme il l’avait prévu… c’était encore mieux.
A ses ordres, il se laissa tomber de tout son poids, les fesses enclumées contre le banc. Il y avait des limites au stress que son corps pouvait supporter et il ne s’en rendait compte qu’à présent. Il était dans un état pitoyable. Une ombre pour lui tenir compagnie. Au bord de la mort, un quasi zombi. Heureusement, le feu d’artifice qui détonnait dans son ventre tentait de le réanimer et l’éruption volcanique provoqué par le sourire de Seito dans son coeur finit de le relancer. Il prit une grande et forte inspiration, qu’il relâcha en petite saccades. « C’est moi qui les ai fait, oui… mais je n’ai pas tant de talent en cuisine. J’ai eu de l’aide, ma sœur m’a aidé à les préparer » répondit-il enfin. Il fût prit d’un doute terrible dès lors : était-il possible d’entendre les battements effrénés de son coeur d’où il se tenait ? Car lui n’entendait plus qu’eux, ses propres mots prononcés se réduisaient sous leur brouhaha. « Je crois qu’ils auraient été immangeables si elle ne m’avait pas aidé. » avoua-t-il, un sourire coupable dessiné sur les lèvres. Celui-ci devint plus mutin lorsqu’il reprit : « Taka-hashi, c’est moi. », pour le taquiner sur son erreur. Il faisait des « blagues » maintenant… le ciel allait se couvrir.
Il se rapprocha, réduisant la distance entre eux pour plonger le regard dans le sac et lui désigner la partie des choco-tagada. « mais les « Tagada », ça doit être ceux-là. A gauche, tu as les simples - si je me souviens bien - et ici ceux aux caramels ». Il releva les yeux sur lui, le regard brillant. D’ici, Seito semblait révéler toute sa beauté et celle-ci faisait chavirer son pauvre coeur davantage. « Je me suis dit que ça allait bien avec le thème… » ajouta-t-il en détournant les yeux, le feu aux joues. « C’était mes bonbons préférés quand j’étais petit. Je les aime toujours beaucoup, alors… je me suis dit que c'était l'occasion de te les faire goûter », il ne pouvait pas lui avouer qu’avec ce choix, il espérait aussi que ses chocolats sortiraient du lot. Il n’avait pas pensé à ajouter des fraises Tagada en préparant ceux pour Lizzy, l’idée lui était venu tout spécifiquement pour Seito. « Tu as des notions de français ? » demanda-t-il pour essayer de détourner la folie avec laquelle son corps tout entier réagissait à leur proximité. « Ce qui est amusant… c’est que « Tagada », en français, c’est une onomatopée. « tagada-tagada », c’est censé être le bruit que fait un cheval au galop. Rien à voir avec une fraise, hein ? » s’amusa-t-il en reprenant une distance raisonnable. C’était aussi le bruit que faisait actuellement son coeur et il lui semblait que cela n’augurait rien de bon. Si près de son kohai, d’inavouables idées se faufilaient entre ses neurones. Sans doute aussi inavouable que la véritable origine du nom de ces bonbons, porteur du surnom d’un propriétaire de maison close clandestine parisienne. La fraise Tagada était la fière représentante du plaisir coupable et sans doute ne le réalisait-il pas, mais Seito était celui de Mathéo. Enfant, lorsqu’il désirait hardiment détenir ce qui illuminait ses yeux et faisait vibrer son coeur, on lui répétait qu’il lui faudrait le toucher avec les yeux. Alors, accoudé contre le dossier du banc, il contemplait Seito avec ravissement, le regard brûlant de tendresse. « … Je suis content que ça te plaise en tout cas… J'avais peur que tu n'en veuilles pas. » souffla-t-il timidement.
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Admiratif, Seito ne l'est pas moins quand il apprend que l'étudiant a eu de l'aide. Il n'en est pas non plus étonné car sa sœur n'est autre que sa colocataire et il sait – il a même déjà goûté ! – le talent qu'elle a en cuisine. Ce qu'il remarque cependant est qu'ils ont réussi à mettre de côté, par le biais des chocolats, leur animosité. Tout du moins, du peu qu'il a compris de ses discussions avec la petite brune, ils ne sont pas exactement en bon terme. Une situation qu'il ne connaît que trop bien, au point de savoir quand ne pas outrepasser ses droits. Le japonais balaie cette pensée d'un revers de la main et se contente de rire à sa remarque.
« J'suis sûr que non mais j'suis content de savoir qu'ils sont forcément tous bons. »
Ses doigts curieux hésitent sur le prochain chocolat à goûter, incapable de déterminer lequel cache une sucrerie française. Ignorant momentanément le brun, il ne s'attend absolument pas à ce que Takahashi le gratifie d'un trait d'humour face à son hésitation. Et il est ravi. C'est même curieux mais il a presque l'impression que c'est la première fois qu'il l'entend faire une blague. Ce sont des yeux pétillant de malice qui se posent sur lui et il ne lui faut qu'une seconde pour rétorquer gaiement :
« Heureusement que tu mets pas des p'tits bouts de toi dans les chocolats, ce serait bizarre... même pour le roi du sucre ! »
Il glousse de rire et attend la réponse sérieuse à sa question. Qui ne tarde pas à venir sous la forme d'un rapprochement soudain. Seito se fige. Fort heureusement, le senpai a le regard tourné dans la boîte de chocolats. Il ne peut donc pas assister au tourbillon d'émotions qui essore son visage. Les yeux du brun lui paraissent encore plus clairs de près, bien qu'ombragés par de longs cils qu'il n'avait pas remarqué à la bibliothèque. Son souffle se fait plus court, de peur qu'il n'importune le senpai. Alors, quand ce dernier relève les yeux sur lui, s'assurant certainement qu'il a mémorisé les différents goûts à disposition, Seito fait mine de porter à son tour son intérêt sur la boîte en piquant du nez. Il saisit ce qu'il croit être le fameux chocolat et prie très fort pour que le senpai ne remarque pas son trouble.
« Ta-ga-da. » répète-t-il en décortiquant chaque syllabe. Cette simple énonciation suffit à le distraire momentanément. Il sourit, amusé. « C'est marrant comme nom de bonbon, j'aime bien. »
L'étudiant se recule, Seito respire à nouveau. Bien qu'il remarque le teint écarlate de son interlocuteur, il n'y voit que la seule raison du froid ambiant. Et potentiellement un brin de gêne après s'être aperçu de leur proximité. Les fraises Tagada détournent à nouveau son attention et lui offrent une information de choix pour laquelle son cerveau tente d'imaginer un Mathéo haut comme trois pommes. Et dans sa tête, il ne peut qu'être adorable. Vite, une nouvelle distraction ! Le chocolat se casse entre ses dents et OH ! C'est tout doux, c'est sucré, c'est fraisifiant. Ce mot n'existe pas mais ça n'a aucune importance parce qu'il adore la combinaison dans sa bouche.
« L'amertume du chocolat compensée par le sucre de la Tagada, je kiffe ! La fraise et l'chocolat, c'était forcément un bon choix ! Franchement, tu gères. J'me demande quel goût ça a tout seul. »
Diversion réussie, il enfourne la seconde moitié de son chocolat avec délice. Il va lui être très difficile, voire complètement surréaliste, de faire durer cette boîte plus longtemps que cette journée. Tout à sa dégustation, il est surpris par la question qui suit. Prenant soin de finir sa bouchée, il finit par répondre timidement :
« Seulement quelques mots. Comme hum... bonjour. »
Nolan lui avait appris quelques mots, tout comme Pablo en espagnol et il s'amusait parfois à les employer. Sa prononciation laissait à désirer mais il n'avait jamais été doué pour les langues, sa moyenne en anglais en était témoin. Il suit donc avec attention l'explication qui en découle et son regard s'illumine tant cette anecdote est rigolote.
« Non, rien à voir. » pouffe-t-il. Il s'adosse contre le dossier et ajoute, rêveur : « On a qu'à dire qu'elles trottent comme ça les fraises dans ton royaume. Des Tagada et des Pakapaka* qui galopent sur les plaines, pendant que des Kawarinbo alimentent le pays en électricité comme des éoliennes. Et puis on dormirait à la belle étoile sur des matelas dorayaki... »
Pendant quelques secondes encore, il se projette. C'est la voix du senpai qui le reconnecte à la réalité. Il papillonne des yeux et pose un regard étonné sur lui.
« Pourquoi ça ? T'aurais pas dû surtout, moi j'ai rien pour toi. C'est super gentil d'avoir pensé à moi. J'm'y attendais vraiment pas. » Seito est un idiot, Seito ne percute pas. « Plus tôt... j'ai cru que tu voulais qu'on arrête de s'parler. » Il laisse échapper un rire nerveux. « Je sais, c'est con. Mais vu que t'osais pas, j'ai cru que c'était pour m'annoncer un truc compliqué. Mais heureusement, c'est pas ça alors ouais, ça m'plait. »
Un sourire pataud se fraie un chemin sur sur lèvres tandis qu'il plante son regard dans celui de Takahashi.
*Pakapaka : onomatopée japonaise pour le galop du cheval.
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- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat
14 février 2018
Son coeur bondit dans sa poitrine. Le sourire de Seito réveilla les papillons endormis dans son ventre. Déboussolés, paniqués, ils cherchaient à s’envoler par tous les moyens. Il eut l’impression que tout son corps en vibrait. Les mots du lycéen résonnèrent en un gong puissant qui l’empêchait de bouger, le paralysant sous la force de l’impulsion sonore. Comment pourrait-il ne plus lui parler ? Plus le temps passait, plus ils se fréquentaient, plus il se sentait suspendu à sa présence. S’il pouvait ne serait-ce qu’être son ombre, il s’en sentirait des plus heureux. L’idée le terrorisait, n'avait aucune logique et plongeait son âme dans un désarroi si profond qu’il avait parfois la sensation qu’elle quittait son corps, fuyant dans le cosmos. Mais, cette fois-ci, le regard du lycéen, posé contre le sien, l’empêchait de fuir. Pour une fois, il ne se mentirait pas, il ne s’échapperait pas. Il en était tout bonnement incapable, l’âme engluée dans le corps, désarçonnée par les mots du jeune homme. C’était tout bête, c’était mal placé, c’était indécent… mais bon sang, qu’est-ce que Seito lui plaisait. « Et moi, c’est toi qui me plaît », du-t-il se retenir de répondre. Les mots lui brûlaient la langue, exigeaient de sortir, cognant contre ses dents, cherchant à se frayer un chemin à travers ses joues. Ils lui broyaient la gorge pour se venger d’être si injustement enfermés, mais il ne pouvait pas leur donner cette liberté, quand bien même son coeur hurlait en leur faveur. Si l’un deux se faufilait hors de sa bouche, il ferait des ravages plus terribles que n’importe laquelle de ses craintes.
Seito ne méritait pas ça. Il ne voulait pas prendre le risque de le blesser, il avait bien trop risqué en lui offrant ses chocolats déjà. Tout se passait bien, mieux qu’il ne l’aurait jamais espéré, il ne pouvait pas tout gâcher. Son Kohai n’avait pas relevé l’élément surprenant de leur situation, il n’avait pas l’air perturbé par le fait que son Senpai, un homme plus âgé que lui, lui offre des chocolats à la saint valentin. Soit, il était à l’aise avec l’idée, ce qui étonnerait tout de même beaucoup l’étudiant, soit il était d’une naïveté si belle que Mathéo s’interdisait d’y toucher, de ne serait-ce que la frôler. Il devait le protéger, même de lui-même. Surtout de lui-même.
Son corps, traître à la nation, s’activa malgré ses ordres. Sans qu’il ne put y mettre une pensée, sans qu’il n’eut le temps de considérer le moindre mouvement, son bras s’éleva dans les airs, propulsant sa main dans les cheveux de Seito. Elle en fût électrifiée, parsemée de micro coups de jus qui auraient du suffire à la repousser. Elle n’en fit rien, endurant les picotements désagréables qui l’assiégeaient de prime abord pour plonger dans la chevelure brune de son Kohai et s'y complaire. Il lui frotta tendrement le crâne.
Les papillons étaient remontés jusqu’à son cerveau, en avaient pris le contrôle. Impossible de paniquer, le geste lui avait trop manqué depuis la première fois qu’il s’était manifesté, à la bibliothèque. Il en rêvait davantage, suppliait qu’on le laisse glisser ailleurs, heureusement son instinct de survie était toujours là quelque part. Sa morale était vivante, bâillonnée dans un coin mais toujours là aussi. Ils avaient néanmoins anesthésié son bon sens, celui qui le préservait de passer à l’action ainsi habituellement. Sa main avait emportée le reste de son corps avec elle, l’obligeant à se rapprocher de Seito. « On a un royaume à gouverner... » sortit-il, malgré lui, les yeux hameçonnés dans les siens. « Ce n’est pas seulement le mien, c’est aussi le tient. On est deux rois, tu te souviens ? ». Il s’autorisa un sourire, dont la douceur vint rivaliser avec celle de son regard.
Que quelqu’un le sauve de lui-même. Que quelqu’un l’arrête. Que quelqu’un lui coupe le bras, qu’il disparaisse. Que racontait-il ? Sa honte semblait s’être fait assassinée, elle. Elle lui manquait désormais. « Je ne compte pas arrêter de te parler, ne t’en fais pas. Je suis bien content que tu sois là » souffla-t-il en récupérant enfin sa main, laissant cette dernière embrasser la gravité. En retombant, elle eut l’audace d’effleurer l’oreille de Seito. C’est sans doute à ce moment qu’il réalisa la gravité de son fait. Son coeur se décrocha, manquant de tomber dans les abîmes creusés par les papillons. La gêne était toujours là, elle. « … J’hésitais juste.. parce que t’aurais pu les refuser. Désolé, si je t’ai inquiété ». Il se mordit la lèvre, de nouveau noyé sous le stress. Sa main lui brûlait, elle en voulait plus. Ce n'était pas raisonnable mais c'était si difficile de la laisser à sa place. Heureusement, la peur vint à son secours. Et si, on l'avait vu ? Seito était peut-être innocent, mais les autres lui feraient vite remarquer l'horrible vérité. Il n'osa pas regarder autour d'eux. A l'oreille, il ne lui semblait pas y avoir grand monde dans les parages, mais... « … Mais, je suis vraiment content qu’ils te plaisent. J’espère que ça t’encouragera en cette période de révision. » changea-t-il subtilement de sujet. Les examens, c’était un terrain moins glissant. « Comment ça se passe d’ailleurs ? »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Il serait aisé de croire que le geste de Takahashi soit le déclencheur d'un trouble profond et diablement dangereux. Le contact électrise son cuir chevelu, insufflant la vie jusqu'à la pointe de ses cheveux d'ébène. Il la sent grouiller entre les racines puis se frayer un chemin sur sa nuque dégagée et courir à perdre haleine sur l'autoroute qu'est sa colonne vertébrale soudain figée. Des mois à tourner à vide et soudain le courant passe. Et, de manière imprévisible et pourtant si naturelle, la lumière l'avait ébloui. De leurs échanges à la bibliothèque subsistait un équilibre électromagnétique que Seito refusait de rompre. La tension lui grille les neurones. Les paupières mi-closes, il lutte pour ne pas s'échapper. Ce n'est pas pareil que pour Nolan et Nakajima-chan mais les répercussions sont similaires et son taux de réussite ne cesse d'augmenter.
Il serait tout aussi facile d'entériner ce geste avec sa première phrase, dans laquelle il le nomme son égal en plus d'être son époux. Et ça aurait été le cas s'il n'avait pas ajouté une phrase supplémentaire. Nichée dans un souffle, si sincère qu'elle aurait pu sembler à sa place, pour peu qu'il entretienne une relation logique avec ses proches. Huit petits mots sans intérêt qui, mis bout à bout, entaillent sévèrement des années de conditionnement. Avec Seito, il n'y a pas d'entre-deux. Le gris ne sied pas à son teint. Et les mots sont autant de galets qui ricochent sur la surface de son âme cabossée. Noirs sont les impacts lorsqu'ils le touchent. Sur sa peau, les ecchymoses prennent des allures de tâches d'encre à mesure qu'elles serpentent sournoisement jusqu'à son cœur essoufflé.
Tu nous manques.
Tout son être vibre encore de cet aveu que lui avait fait sa mère le week-end de son anniversaire. Touché par ses mots qu'il ne croyait plus jamais entendre, Seito en avait pleuré. Il y avait trouvé la force de se réinventer. Soudain, il avait entrevu le point de bascule. Cette version de sa personne qu'il montrait au monde sans vergogne n'avait jamais été lui. Le vrai lui. La silhouette est la même mais son contenu recèle des subtilités insoupçonnées. Rien n'aurait pu le préparer pleinement à cette nouvelle déflagration. Quand bien même il faisait des efforts réguliers pour retrouver la neutralité sensée qu'implique un contact succinct ou prolongé, le japonais ne pouvait s'entraîner face au pouvoir des mots. Ses lèvres s'entrouvrent et, plus hébété que jamais, il ne quitte pas le regard chaleureux du senpai.
Je suis bien content que tu sois là.
Ça remue en lui. Seito ne comprend pas ce qui lui arrive. Des fourmillements dans son ventre, des cognements dans sa poitrine, des picotements sur ses joues, des bourdonnements dans sa tête. Et la bonne idée de son cerveau de rembobiner indéfiniment jusqu'à ce que le moindre mot soit imprimé au fer rouge dans son esprit bouillonnant. Déboussolé, il retient ses réflexions. Un seul roi est bien suffisant pour gouverner. Et s'il advenait qu'il se sente seul alors il devrait plutôt se mettre en quête d'une reine, un mariage royal étant, selon la culture populaire, un excellent moyen d'égayer le peuple. Néanmoins, cela n'entache en rien ce sentiment dissident qui s'échoue à ses pieds. Car il est bel et bien flatté que Takahashi le considère digne de son royaume imaginaire. Et d'autant plus sensible à cet effort qu'il déploie en ancrant sur le long terme ce monde connu d'eux seuls.
« C'est rien, t'excuse pas. » répond-il, rompant le contact visuel.
A se sentir ainsi privilégié, le lycéen en a presque oublié ses impératifs. Et la réalité est bien lourde lorsqu'elle se rappelle à lui. S'il y a bien un point sur lequel ils ne se ressemblent pas, c'est l'assiduité scolaire. Le senpai a le chic pour lui rappeler qu'il y a un temps pour tout. Après la frivolité, le travail. Et ce ne sont pas ses deux joues échauffées qui vont empêcher le bon déroulement de ce devoir. Les yeux rivés sur la boîte, Seito n'est pas certain qu'il mérite ces chocolats. Mais il prend Takahashi au mot et en croque un classique pour se donner du courage.
« Y'a des hauts et des bas. » dit-il en haussant les épaules.
Sans pour autant être complètement démoralisé, il est évident que ses résultats le minent. Malgré avoir redoublé d'effort, Seito fait encore face à de nombreux échecs. Ses yeux cherchent le soutien du senpai quelques secondes avant de balayer la nature environnante.
« J'ai foiré mon dernier test en maths. Et le prof de littérature m'a dit que ma dernière analyse de texte était moins inspirée que les précédentes. »
L'ongle de son majeur vient titiller la peau de son pouce rongé par l'anxiété. A mesure que les examens approchent, le japonais sent la pointe de la lame menacer de s'enfoncer dans son crâne jusqu'à la garde. Il frissonne et tourne la tête vers Takahashi.
« Et toi ? Tu t'en sors mieux que moi ? »
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
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14 février 2018
A mesure que Seito lui expliquait sa situation, le cœur de Mathéo cognait de plus belle contre sa poitrine. Logée entre les lèvres du lycéen, l’honnêteté ressemblait à une évidence. Il en admirait secrètement l’aisance. Sa franchise avait de quoi dérouter, il ne s’y faisait d’ailleurs toujours pas, mais elle lui plaisait terriblement. Elle lui donnait l’étrange sensation d’être en sécurité chaque fois qu’il s’y confrontait. Il avait beau la craindre, se faire tout un monde en imaginant les fois où elle aurait pu s’abattre sur lui, en espérant ne jamais s’y heurter dans le futur, elle le rassurait aussi. Avec lui, il n’avait pas besoin d’envisager milles possibles intentions ou opinions cachées. Les mots de Seito étaient semblables à des pierres précieuses, bruts, ils pouvaient faire mal, mais qu’est-ce qu’ils étaient beaux, impressionnants même. Pour lui qui avait l’impression de jouer sa vie à chaque demie vérité, c’était même incroyable.
Ses yeux s’abaissèrent sur les mains de son kohai tandis qu’il l’écoutait attentivement. La nervosité de ce dernier y offrait son meilleur aperçut mais Mathéo n’en appréciait pas le spectacle, le triste sort de son pouce le contraria. Il n’imaginait que trop bien le stress que Seito devait ressentir, il était passé par des états similaires lorsqu’il était au collège. Aujourd’hui encore il était bien placé pour savoir qu’il n’était pas facile d’apprendre à le gérer. Il figurait même parmi les pires candidats pour un diplôme en gestion de stress. Pour autant, il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter devant la peau abîmée autour de son pouce. Il aurait voulu trouver les mots pour l'apaiser et lui faire lâcher un peu le malheureux mais il ne savait que dire. Seito lui dirait surement de s'occuper de ses affaires s'il commençait à lui faire une tirade sur le pourquoi du comment il ne lui servait à rien de blesser son doigt pour gérer son stress. Il avait l'habitude de ces situations où ses bonnes intentions lui étaient retournées en pleine face. Sa soeur en avait fait un expert.
Alors, puisque les mots lui manquaient son corps prit la relève, secoué d'une nouvelle impulsion folle. Doucement, ses doigts se faufilèrent jusqu’à son pouce, glissant avec précaution tout autour pour l’entourer avec délicatesse. « Tu vas te faire mal... » se justifia-t-il en relevant les yeux sur lui, plantant son regard dans le sien. Cela n'était pas une option envisageable.
Il lui semblait qu’il n’avait jamais été bien doué pour réconforter les autres mais le méli-mélo de sentiments qui courraient dans tous les sens à l’intérieur de lui actuellement ne l’aidait pas à faire mieux. Il se frotta la nuque, un peu gêné, avec sa main libre.
« Ce n’est pas grave si tu rates un test de math… Ils sont aussi fait pour qu’on s’entraîne. Ce qui compte, c’est que tu sois prêt pour le jour de l’examen. Et… les professeurs sont souvent plus exigeants avec nous parce qu’ils nous connaissent et savent de quoi on est capable… Ton professeur de littérature veut sans doute t’encourager à faire de ton mieux » tenta-t-il, les joues brûlantes. « Si ça peut te rassurer, mes commentaires ne sont pas tous du même niveau non plus. Il y a des textes qui nous inspirent plus que d’autres, c’est comme ça. Continue tes efforts, ils paieront le jour des examens », ajouta-t-il, esquissant un sourire bienveillant. Il pouvait sentir les battements de son coeur vibrer jusque dans ses doigts enroulés en bouclier autour du pouce de Seito. Le peu de ses neurones encore actifs lui hurlaient de le relâcher, criaient à l’indécence, à l’irrespect et à la catastrophe. Malgré leurs cris, il n’arriva pas à défaire l’emprise de ses doigts. « … D’ailleurs, ma proposition tient toujours si tu as besoin d’aide un jour pour réviser. Je suis en avance sur mes révisions… alors, si je peux t’aider d’une manière ou d’une autre, n’hésite pas à me le dire. Tu peux m’écrire n’importe quand, à n’importe quelle heure, je ferais de mon mieux pour t’aider. »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Seito a besoin de ces excès pour comprendre qu'aux yeux des autres, il est quelqu'un. Plus la démonstration physique est prolongée, plus elle est surprenante, plus elle le plonge dans un tourbillon d'émotions qu'un rejet pur et simple anime. Takahashi ne le connaît pas. Au-delà du garçon joueur, par-delà les contrées sucrées, il n'est qu'un trouble-fête auquel aucun roi sensé ne devrait donner asile. Un orphelin sur lequel le sort s'est acharné au point que la simple chaleur d'une main bienveillante l'effraie de par son caractère improbable. Son pouce accuse un mouvement de recul, qu'une paralysie soudaine retient lorsque son regard paniqué s'aimante aux yeux bruns de l'étudiant.
Se faire mal n'est pas le but de la manœuvre mais s'il lui faut pour s'apaiser s'adonner à quelques élancements alors il s'y plie sans une once de remords. La méthode a beau être moralement douteuse, cela n'empêche qu'elle fonctionne. Son esprit ne peut être braqué que sur une seule affliction. Ainsi la douleur physique est tout indiquée face à ses échecs scolaires devenus monnaie courante. Une pensée balayée promptement par la tendresse de ce geste... anodin, ambiguë ? Son cerveau s'emmêle entre les pelotes du vrai et du faux. Lentement, ses épaules se dénouent. Le trouble dans ses pupilles ne donne suite à aucun mot, si bien qu'il s'évanouit alors que ses yeux s'échouent sur leurs mains liées.
Le japonais ne devrait pas s'en accoutumer. Pire encore, il ne devrait pas y prendre plaisir. Car alors il serait condamné à une perdition insoutenable s'il venait à manquer de cette attention qu'on lui octroie. Mais il ne parvient pas à se détacher de cet apaisement qui impose soudain l'indolence à sa conscience trop souvent revêche. Sa main fuyarde se calme et va jusqu'à regagner sa place entre les doigts fins de son protecteur. N'y a-t-il pas de plus belle chose au monde que de se sentir entouré ? Ses blessures ne sont pas juste le souvenir ou le futur de catastrophes à venir mais de simples fissures dans lesquelles Takahashi a choisi de mettre son amitié. Et Seito choisit, en cet instant, de le laisser faire.
Tout comme il avait lâché du lest en la présence de Nolan et Pablo. Une pierre de plus s'effondre, inondant sa frêle ossature d'une tiédeur éblouissante. Bien que vains, il apprécie chaque mot de réconfort. Seito en profite car il sait par avance que, dès l'instant où sa main quittera ce refuge, de sombres pensées assombriront à nouveau sa perspective. Alors, pendant ces quelques secondes de répit, il y croit. Pas question de relâcher ses efforts, pas si près du but. C'est peut-être sa peau contre la sienne qui encourage son épanchement. Ou ses doigts désenclavés qui exercent une pression timide sur les phalanges du brun. Toujours est-il que son cœur marque la cadence de ce rapprochement.
Cette énième proposition le comble d'une joie insoupçonnée. Si bien que ses doigts s'accrochent plus fermement au dessus de sa main. Profondément touché par cette gentillesse, Seito relève la tête. Son visage accuse l'incertitude d'un calme promis après chaque tribulation de sa courte vie. Mais il perçoit la sincérité de ses propos jusque dans son regard où il s'enlise volontiers. L'étudiant ne le réalise pas mais sa présence, son royaume, ses chocolats le rassurent. Le japonais n'a pas besoin de plus car cela va déjà au-delà de ses attentes. L'air s'échappe de ses narines comme s'il se moquait du peu de crédit que Takahashi s'accorde. Ses lèvres se fendent d'un sourire alors qu'il lui avoue :
« Tu m'aides déjà beaucoup, Mathéo. » Une bourrasque de panique le rappelle à l'ordre, Seito s'immobilise. « Je- je peux t'appeler Mathéo ? » balbutie-t-il, le rouge lui montant abruptement aux joues.
Dans sa bouche, l'usage du prénom a le goût d'une confession. Il n'est plus une simple connaissance, il rejoint le cercle des vaillants, lui intime son criquet psychique. Déboussolé par cette proximité, le japonais se surprend à lui rappeler :
« Et puis j'ai pas oublié ta promesse pour les bonbons français. » Son sourire se fait plus franc. « J'réussirai à passer les exams ou sinon j'me jetterai dans les gorges de nougatine. Y paraît qu'les rochers sont aussi coupants que des rasoirs là-bas. Mais le coucher de soleil est à couper l'souffle. »
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14 février 2018
Les battements effrénés de son cœur plongeaient son esprit dans les eaux troubles de ses craintes et insécurités les plus profondes. Il ne fallait pas désirer ce contact peau contre peau. Il était interdit d’en apprécier jusqu’aux plus subtiles sensations. C’était le geste de trop dont il aurait du protéger Seito et désormais il avait l’impression de le salir de ses affections. Alors, bien sûr, il se somma d’arrêter le massacre pendant qu’il était encore temps mais au fond de lui – très paradoxalement - il n’avait pas envie d’y mettre fin. A vrai dire, il ne s’était jamais senti aussi bien qu’en étant assit sur ce banc avec lui, la main refermée autour de son pouce. Tout aussi étrange cela pouvait-il paraître.
Seito ne retirait pas sa main non plus, il acceptait ce contact rapproché et Mathéo ne pouvait s’empêcher d’en questionner la raison. Cela manquait de sens. Un rejet discret ou une fuite imminente en aurait eu davantage, tout aussi douloureux ce dernier aurait-il était. Alors, pourquoi ?… Il baissa des yeux timides sur leurs mains et il y aperçut un espoir inespéré, situé à la jonction entre leur deux peaux. Il s’en retrouva fuligineusement bouleversé de bonheur. Pourtant, il le savait… de cette histoire, rien de souhaitable n’était à espérer pour l’un comme pour l’autre. C’était un bonheur proscrit. Malgré tout, il restait là, à ses côtés, heureux comme jamais, le coeur battant à rompre. Oui, ça n’avait aucun sens mais il était incapable de bouger, incapable d’éloigner ses doigts de ceux du lycéen, incapable de ne pas en aimer la proximité, incapable de lâcher ses yeux bruns… Pire, il ne souhaitait rien d’autre que de pouvoir s’y noyer.
Les rênes qui empêchaient ses neurones de se perdre sur des chemins sinueux qui ne le mèneraient nulle part avaient lâchées. Il ne se sentait plus capable de réfléchir correctement. Tout au contraire, il se sentait étalon des plaines, libre et sauvage, à qui l’on venait de mettre la corde au cou et qui déjà se résignait à la perte de sa liberté, à ne plus être le seul maître de son destin. L’air lui semblait avoir épaissit, devenu difficilement respirable par ses narines, le laissant manquant d’une oxygène pourtant terriblement nécessaire pour y voir plus clair. Les flux sanguins en déroute, il oscillait entre l’aspect vaporeux de sa conscience ou la douce et réconfortante harmonie provoquée par les balancements de ses organes, bousculés par les ondes de choc envoyées par son coeur. Le tout faisait mal, le tout faisait peur. Alors, pourquoi ne s’était-il jamais senti aussi bien de toute sa vie ? Pourquoi avait-il la sensation de découvrir le vrai sens du mot « liberté » ? C’était incompréhensible, complètement irrationnel même, mais il lui semblait avoir goûté un breuvage unique, aux vertus inimaginables, au goût insaisissable, incomparable. Il se retrouvait condamné d’y avoir cédé car désormais son être lui criait ne plus pouvoir s’en passer.
Le froid ambiant n’existait plus, seule la chaleur de leurs mains accolées comptait.
Les autres et leur regard menaçant n’existaient plus, seuls les deux yeux du lycéen le captivaient.
Peu à peu, ses doutes s’estompaient. Ils finissaient en arrière plan. Qu’à cela ne tienne, le sourire de Seito méritait davantage les honneurs du devant de la scène. Il lui en laissait toute l’estrade s’il le fallait. Sa stupéfaction n’en fut que plus total lorsque ce faisant ce dernier en profita pour lui porter le coup de grâce. Le monde devint muet. Seul l’écho de sa voix parvenait encore à ses oreilles.
Mathéo. Oui, c’était bien lui, c’était bien son prénom. Il n’en revenait pas. Trois syllabes prononcées innocemment mais qui eurent l’effet d’un boulet de canon. Non content d’avoir déjà percé les murailles qui le protégeaient, Seito s’attaquait désormais aux murs de son château. Le bougre frappa si fort que ces derniers s’émiettèrent, tombant en cendre sur le sol de son âme. Les yeux écarquillés par le choc, Mathéo oublia de respirer, soufflé et nu au milieu des ruines de sa forteresse. Dans le vaccarne de l’effondrement et le tumulte de ses sentiments, il hocha la tête pour lui donner son accord. Il était fou, complètement fou même et sans doute un brin masochiste mais comment pouvait-il l’empêcher de l’appeler par son prénom maintenant qu’il en avait découvert l’effet douloureusement satisfaisant ? Avec ses lèvres, Seito venait d’ouvrir la boite de Pandore et d’après l’histoire celle-ci ne se refermait pas si aisément. Il détourna les yeux à contre coeur, trop gêné pour soutenir son regard plus longtemps, trop honteux de se sentir submergé de joie pour si peu. S’il savait… S’il savait comme ses doigts recouverts par les siens n’étaient pas anodins, s’il pouvait entendre les battements chaotiques de son coeur, s’il comprenait que le rouge qui colorait sa peau de la nuque jusqu’au crâne n’avait rien à voir avec la fraîcheur de l’hiver... s’il savait comme son prénom, chanté par sa voix, provoquait un bouquet final de feu d’artifices en lui... C’était le monde tout entier qui n’existait plus à présent. Il venait de le détruire, ne les laissant plus qu’en seuls survivants. Perdus dans l’univers.
Le rappel de sa promesse en rajouta une couche. Mathéo en fut véritablement touché, il pensait qu’il l’avait oublié. C’était stupide mais… qu’est-ce qui ne l’était plus désormais ? Lui-même n’était plus qu’un imbécile. Un imbécile heureux, certes, mais bien bêta tout de même. « Je n’ai pas oublié non plus » eut-il envie de lui souffler en l’écoutant s’imaginer la suite des événements. Il appuya délicatement son emprise autour de son pouce, relevant les yeux sur lui pour lui en offrir toute la douceur à la place. Une douleur subtile se manifesta dans sa poitrine, passant presque inaperçue dans le tourbillon de ses tourments heureux. S’il lui fallait sécuriser ces Gorges à mains nues, il le ferait. « On contemplera le coucher du soleil depuis les gorges de Nougatine si tu veux... mais on fera en sorte de ne pas y tomber » répondit-il en s’incluant dans l’équation sans le moindre scrupule. « … Ce serait dommage il y a d’autres endroits à découvrir. Tu ne voudrais pas rater la fonte des montagnes caramélisées cet été quand même ? » lui demanda-t-il, le regard timidement complice. Il s’accola le dos contre le bois du banc, basculant légèrement vers lui pour s’en rapprocher. Son pouce sortit de sous les phalanges surplombantes de Seito pour se poser au dessus d’elles, renforçant l’étreinte de ses doigts d’une délicate attention.
« Il paraît que c’est impressionnant à voir... et que l’odeur qui s’en dégage est délicieuse. » ajouta-il. Depuis qu’ils en avaient discuté à la bibliothèque, il avait eu le temps d’y réfléchir et d’y rêver, il pouvait aisément ajouter quelques lieux à leur cartographie lui aussi. Tout autant de folklore. « On raconte qu’un trésor voyage à travers tout le royaume, chaque année, aux travers des fleuves de caramels qui se créent. Si on est assez chanceux, on peut lui tomber dessus à la mi saison. A l’intérieur, il y aurait des bonbons inconnus, plus savoureux que tout ceux que l’on ai jamais connu. » Il marqua une pause pour profiter de son effet, restant à l’afflux des réactions de son Kohai dont la spontanéité avait toujours le mérite de l’enchanter. « Mais, il y a mieux encore. Au printemps, il y a les champs de barbe à papa à voir absolument. On a envie de s’y perdre, les plants sont duveteux et épais, c’est confortable. Surtout pour lire. Cela dit, le plus agréable c’est lorsqu’ils se détachent du sol et s’envolent dans les airs pour trouver d’autres contrées à polliniser. Le spectacle est magique et rare car une seule minute de pluie suffit à faire disparaître tout le champs. Autant dire que s’ils se décollent du sol, mieux vaut rapidement en sauter... », raconta-t-il en appuyant ses dires d’un grand geste balayant l’horizon devant eux avec sa main libre, comme si ils y étaient.
Il marqua une nouvelle une pause, honteusement émerveillé par ce spectacle se dessinant dans son esprit. Il n’était pas habitué à laisser son imagination filer comme cela et encore moins avec quelqu’un. Encore moins POUR quelqu’un. Son enthousiasme devint plus timide tandis qu’il reprit, les yeux plantés devant lui, un peu pensif. « Enfin… J’en oublie le plus important… »
Il se coupa. Peut-être ferait-il mieux de s’arrêter là ? C’était déjà un peu trop de folie et d’adrénaline pour lui, bien plus qu’il n’aurait jamais cru pouvoir en supporter. Malheureusement, son élan était trop grand pour qu’il puisse réussir à se freiner à temps. « … Notre royaume ne peut exister que s’il y’a deux rois… et aucun des deux ne sont remplaçables. Tu es donc condamné à réussir tes examens, je ne le crains. ». Son genou vint se cogner affectueusement contre celui du lycéen, ajoutant une nouvelle proximité impardonnable entre eux. « Et puis, pour ce que ça vaut.. Seito… » reprit-il, avec toute l’affection que sa voix était capable d’offrir aux syllabes de son prénom. Un sourire franc illumina son visage.« Je crois en toi »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
On. Ce pronom d'ordinaire si impersonnel lui soutire un frisson drôlement intime alors que l'étudiant lui peint un tableau idyllique où le seul mal qui pourrait être commis serait d'être aveuglé par la beauté qui se dégage de cet astre déclinant. Seito ne saurait pas dire si ce sont ses yeux, diablement accueillants, ou son sourire, angéliquement doux, qui le font perdre pied mais il sombre. En dépit du bon sens, il renie toute duplicité manichéenne pour sombrer dans cette zone dangereuse qu'est le flou artistique où Mathéo l'attire. Mathéo. Son prénom à lui seul mériterait un poème. Mieux encore, une pièce de théâtre où il ferait de l'ombre à Roméo pour charmer sa Juliette. Sauf qu'aucun poison n'aurait raison de lui. Il mourrait d'amour, c'est inévitable, mais de vieillesse après avoir tant aimé. Tant donné au cours de promenades bucoliques, tant charmé lors de banquets fastueux, tant étreint sous des draps de satin.
De danses endiablées aux valses passionnées, de bals masqués aux fêtes protocolaires. D'esquisses à sourires, de tendresse à passion, d'amitié à amour. Tout se mélange, tout s'efface dans un lavis de couleurs pastel dont il découvre la palette. En haut de ces gorges, le japonais hume les saveurs sucrées de la nougatine que le vent transporte par à-coup. A chaque bourrasque, il prend vie. Sa tête s'incline vers l'arrière, offrant plus de prise à cette force de la nature. Au loin, le château se détache. Une de ses tours étincelle sous les rayons rougeoyants mais ils ne parviendront pas à faire fondre la glace sur le dessus du cornet. Leurs doigts s'effleurent. Sur ces hauteurs, l’ambiguïté laisse place à l'évidence. Bientôt, des milliers de Konpeito illumineront le ciel. Ils auront alors peut-être la chance d'assister à une pluie saccharinée dont le pouvoir des vœux est la plus puissante des magies. Ses pupilles se dilatent légèrement alors que leurs mains se découvrent plus pleinement.
« Je voudrais pas, non. » répond-il tout bas.
Il ne rate aucun détail de l'anecdote et s'émerveille de cette facilité avec laquelle le français ajoute du contenu à ces terres imaginaires. Un sourire conquis sur les lèvres, il le dévisage avec fascination. Son esprit prend le large sur les canaux de l'imagination et il rejoint sans tarder le fleuve caramélisé. Se perdant dans ces multiples bras, son épaule frôle le capitaine de ce navire improvisé. Même à travers le manteau, cela lui fait de l'effet. Et les remous de son cœur le rappellent à l'ordre sans résultat. A l'évocation des bonbons merveilleux, il s'anime.
« Vraiment ?! Mais c'est- » Délirant, intriguant, succulent. Sa bouche s'active plus vite que son cerveau alors qu'il s'enthousiasme : « Promets-moi qu'on ira voir ça en été ! »
Et il embraye, comme si ce royaume avait un point d'ancrage dans la réalité :
« Rho, j'ai trop hâte ! Mais y'a sûrement un truc à faire pour le faire apparaître. Même si t'as la carte au trésor, faudra p't'être y aller à un certain moment de la journée ou faire une certaine action une fois qu'on est au bon endroit. Genre manger des bonbons ficelle et en faire des scoubidous avec sa bouche. Ou alors faire la danse des oursons en gélatine qu'est bien plus dur que c'qu'on croit même s'ils ont les bras et les jambes collés. »
Même s'il ne lui fallait bouger que le tronc, Seito serait incapable d'éblouir qui que ce soit avec une danse. Son rire s'éteint sous le nouveau mystère que lui offre le senpai.
« Mieux qu'un trésor ? » Ses yeux s'agrandissent. « Oh. Des barbes à papa roses comme les cerisiers en fleurs... »
L'étudiant lui raconte ce spectacle comme s'il l'avait vu de ses propres yeux et, l'espace d'un instant, lui aussi en distingue les contours sur l'horizon qu'il englobe d'un geste assuré. Sa main, toujours nichée dans la sienne, se sent tout aussi cotonneuse que le champ qu'il vient de lui décrire. Quant à son esprit, il s'envole léger, insouciant de sa mission première, la pollinisation étant le cadet de ses soucis à l'heure actuelle. Il papillonne des paupières alors que le mirage s'estompe sous le poids de la réalité. Avec une douceur infinie, Seito fait glisser ses doigts hors de leur prison de tendresse. Aussitôt la froideur lui picote la peau et il se surprend à regretter sa liberté. Il endigue cette sensation fantôme en refermant la boîte de chocolats qu'il avait posée à côté de lui et reporte son attention sur le brun. Loin, à mille lieues d'imaginer qu'il l'encouragerait de la plus belle manière qui soit. Le lycéen baisse la tête et découvre que les voleuses de chaleur ne sont autres que ses joues. Ses dents agrippent un instant la chair de sa lèvre inférieure avant de se refermer violemment dessus à l'écoute de ces simples mots.
Seito ferme les yeux. Une seconde de répit contre une éternité de lutte. Il n'a pas besoin de vérifier la véracité de ses propos, il sait que Mathéo est sincère quand il s'agit de le soutenir. Et il craint qu'en plongeant dans ses iris, un raz-de-marée plus terrible encore ne rase son visage déjà profondément soufflé. Ces mots sont comme des grêlons qui le transpercent. Et, alors qu'il se croyait à l'abri, l'un d'eux cogne si fort sur sa tête qu'il manque de s'évanouir. Sa gorge se noue. L'étudiant ne pourrait pas comprendre, il ne doit pas savoir. Personne ne doit savoir à quel point il crève d'entendre ces phrases idiotes de motivation. Comme il désire cette attention sur lui. Pas pour la gloire, pas pour l'ego. Simplement exister aux yeux du monde, à travers les yeux de quelques-uns. Et même s'ils les rejettent en bloc, il en ressent le besoin presque viscéral. Sans cela, il perd pied. Sans cela... plutôt mourir.
Quelques larmes téméraires tentent de se frayer un chemin jusqu'à ses cils mais ses cordes vocales les absorbent une à une. Les yeux sur son genou qu'il presse volontairement contre celui de Mathéo, Seito sourit timidement. Sans chasser pleinement les trémolos de sa voix, il répond :
« Bizarrement, je crois que j'aime bien cette condamnation. »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat
14 février 2018
Il laissa s’échapper la chaleur des doigts de son Kohai, la regrettant déjà amèrement. Sur leur chemin, ces derniers avaient laissé leur marque pour ne pas être oubliés : une épiderme frémissante. Il récupéra alors sa propre main, laissée à l’abandon, pour l'amener se reposer contre sa cuisse, le plus discrètement possible, sans quitter Seito des yeux. Il ne fallait surtout pas que ce dernier puisse remarquer ô combien sa peau lui manquait déjà. Celle-ci chercha à retrouver un semblant de chaleur contre sa jambe, comme un caneton ayant perdu celle de sa mère chercherait en vain à s’accoler à n’importe quelle autre source en compensation. Seulement, cela n’était pas suffisant. Rien ne pouvait remplacer le bonheur qu’elle infusait dans tout le reste du corps, ni le sentiment de sécurité que le coeur éprouvait à son contact, rassuré d’être enfin proche de cette source aimée. Sans même poser les yeux sur ses doigts, Mathéo pouvait en éprouver toute la peine. C’est fou comme l’on peut s’habituer si vite à quelque chose de pourtant si inhabituel et dont on savait qu’elle n’avait vocation qu’à être éphémère...
Hah, au diable la logique ! Sa peau réclamait celle de Seito. Ses doigts souffraient de ne plus avoir son pouce à enlacer et, lui, manquait de ce touché qui lui avait demandé tant de courage à provoquer. C'était tout ce qui importait de relever... Sans les doigts du lycéen contre les siens, le froid hivernal semblait à Mathéo bien plus cruel qu’il ne l’avait jamais entrevu. Il referma son poing contre son pantalon, comblant de ses propres doigts le manque nouveau qui se dessinait en lui, dans une vaine tentative d’auto-réconfort. Heureusement, il lui restait une proximité, tous les liens n’étaient pas encore tranchés. Leurs genoux joints lui offraient une consolation suffisante et d’autant plus importante lorsqu’il sentit la pression de Seito s’écraser avec délice tout contre le sien. Son coeur se lança dans un nouveau tour de grand huit, la ceinture de sécurité en moins cette fois-ci, pour plus de sensations complètement folles. S’il n’était pas alerté par les tremblements perceptibles dans la voix du jeune homme, sans doute ce dernier n’aurait-il même pas pris la peine de s’accrocher à son wagon, se laissant tomber du plus haut sommet de l’attraction.
Son poing glissa jusqu’à leurs genoux, se déployant timidement, prêt à passer de l’un à l’autre pour gratifier son Kohai d’une caresse apaisante… mais resta paralysé sur sa propre rotule, les phalanges glacées par la peur de trop en faire. Il… Il ne pouvait pas en demander plus. Il ne pouvait décemment pas en vouloir plus pour commencer. S’il se sentait poussé des ailes au point de soutenir son coeur dans ses élans suicidaires, il ne pouvait pas prendre le risque d’embarquer Seito avec eux. Tant pis si le ton de sa voix le bousculait, s’il avait l’impression d’entrevoir une fissure qu’il aimerait pouvoir ressouder, une flamme qu’il aurait aimé protéger. Tant pis si tout son corps voulait sauter sur l’occasion et si sa propre gorge se retrouvait nouée, incapable de laisser sortir le moindre son. Il ne savait plus quoi dire, ni quoi rajouter. Les mots du lycéen le contentait tant qu’il ne ressentait plus le besoin d’ajouter quoique ce soit. S’il n’y avait pas eu en lui le besoin viscérale de le protéger, d’il ne savait trop quoi d’ailleurs, il se serait contenté d’être heureux. « Hn... » réussit-il à approuver malgré toute la pauvreté signifiante de l’onomatopée sélectionnée. Il se mordit la lèvre d’inquiétude en voyant Seito focalisé sur son articulation… S’il en était heureux, pourquoi Mathéo percevait-il des nuances de tristesse dans les trémolos de sa voix ?… Peut-être se trompait-il… ? Peut-être sous-estimait-il seulement le bonheur éprouvé par son Kohai ?… Mais… cela n’avait aucun sens, pourquoi serait-il tant touché ? De telles incohérences ne faisaient qu’augmenter son inquiétude et il avait toujours été nul pour gérer celle-ci. Ses dents s’enfoncèrent davantage dans la chair de sa lèvre, son cœur vacilla, son esprit se tut. Il laissa son instinct agir.
Son corps s’érigea en forteresse. L’un de ses bras, passé derrière le dos de son Kohai, l’avait saisit par la taille pour le rapprocher du reste de son corps tandis que l’autre avait trouvé refuge autour de son cou, pour l'attirer et engouffrer son visage contre son torse, rembourré par sa doudoune. Oui, tant pis s’il y laissait davantage de plumes. L’origine des tressaillements dans la voix de Seito ne lui importait que trop peu, il n’aimait pas l’imaginer bouleversé, c'était tout ce qui comptait. Le menton perché sur le haut de son crâne, il murmura un simple « Tu peux... ».
Sur le moment, son cerveau sembla le préserver du moindre remords ou de gêne. Serrer Seito dans ses bras était pourtant la chose la plus dingue mais aussi la plus vibrante qu’il n’avait jamais faite. Son corps entier en tremblait, gagné d’une liberté si profonde qu’il en oublia le reste du monde pour quelques secondes, fermant les yeux pour se laisser envahir par l’émotion. Il aurait aimé que les dieux les figent ainsi pour l’éternité… Une éternité, cela aurait été assez pour justifier et se faire pardonner son égoïsme. Malheureusement… ou heureusement, la raison n’était jamais bien longtemps mise en retrait chez lui. Il s’empressa de relâcher le pauvre lycéen de son étreinte, se frottant nerveusement le menton en s’éloignant d’un petit bond sur le côté. « Je. Excuse-moi... si c’était malvenu… Tu avais l’air… et je… J’ai seulement voulu… » bafouilla-t-il, empourpré des pieds jusqu'aux aux oreilles. Il plongea l’une de ses mains dans la poche de son manteau pour y récupérer son téléphone portable, qu’il posa timidement sur la cuisse du lycéen après lui avoir ouvert son agenda sur le mois de mars. « Je… On pourrait peut-être… Enfin, je veux dire que je. Le. » commença-t-il avant de se stopper lui-même pour arrêter le massacre. Il leva une main devant Seito pour lui faire comprendre de lui laisser une minute, durant laquelle il s’activa à prendre deux grandes inspirations qu’il souffla sans scrupule devant lui pour reprendre ses esprits. « T-Tu peux choisir le jour que tu veux où je suis libre… Pour la dégustation. »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Seito n'avait pas pour intention de provoquer un tel déferlement d'affection. Il pensait même avoir camouflé tant bien que mal l'afflux de reconnaissance qu'il éprouve en ce moment-même. Une simple pression du genou lui aurait suffi. Une confirmation silencieuse qu'ils sont sur la même longueur d'ondes. Que cette amitié leur est précieuse à tous les deux au point que Seito accepte d'être touché physiquement. Mathéo ne réalise pas le caractère incroyable de la situation. Un an plus tôt, il aurait retiré sèchement sa main, se serait écarté copieusement, le visage farouche, la peur au fond des pupilles. Puis aurait bafouillé quelques mots d'excuse et se serait enfui la queue entre les jambes et la conviction qu'il aurait anéanti leur relation. Sa progression est notable. Connue de Nolan et Pablo, la difficulté à laquelle il fait face n'est pas un sujet facile à aborder et il n'avait pas entrevu de raison de le faire avec l'étudiant. Ses amis seraient-ils fiers de lui s'il leur avouait avoir tenu la main de quelqu'un sans sourciller ?
Tu oublies que c'est un garçon.
Son genou se fige. Il est vrai qu'en y réfléchissant bien, il est en train de presser volontairement son genou contre celui d'un garçon. Juste après avoir avoir profité de la chaleur de sa main. Mais cela se fait entre amis ? C'est une autre forme d'étreinte mais elle n'en reste pas moins amicale. Certes, la journée pourrait induire en erreur mais rien n'indique que l'étudiant pourrait attendre plus. Les chocolats sont en forme de cœur pour s'accorder au thème, rien de plus. Et son inquiétude est honnête, autant que ses encouragements pour qu'il réussisse ses examens. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : sa réussite. Alors pourquoi son cœur cogne-t-il si fort dans sa poitrine ? Pourquoi écarte-t-il subtilement son genou du sien ? Pourquoi n'ose-t-il plus plonger son regard dans le sien ? Et pourquoi diable attend-il avec une impatience fébrile le moment où il lui annoncera que son soutien a porté ses fruits ?
Et s'il souhaitait partager plus que des bonbons ?
Ses questionnements éclatent au même titre que sa tête lorsqu'il est projeté avec une fébrilité désarmante contre le torse de Mathéo. Les épaules crispées, il respire à pleins poumons son odeur. Son cœur rate un battement, puis deux. Il perd ses moyens. Ses pensées filent à vive allure, se percutent, s'entrechoquent. Son corps lui fait soudain l'effet d'un immense brasier à qui on aurait jeté la première allumette. Et c'est à peine s'il le contrôle alors que de multiples frissons arpentent le bas de son dos et sa nuque maintenus par les bras solides de Mathéo. Pendant quelques secondes, Seito cesse d'exister. Les chocolats qu'il a ingérés doivent être ensorcelés, c'est la seule explication rationnelle face à ce sentiment de sûreté qui s'empare de lui, ainsi emprisonné. Et comme s'il n'attendait que ça, son corps entier se détend lorsque la voix du français résonne au-dessus de lui.
Tu peux.
Les yeux clos, il se revoit astronaute en perdition. Au milieu des cadavres d'étoiles, il ne se sent pourtant pas seul. Le bout de ses doigts s'agite, son annulaire surtout, animé par la vena amoris. Roméo a-t-il étreint Juliette ainsi sur son lit de mort ? Avec la même intensité, la même chaleur ? Tout lui semble atteignable, facile même. Ses doigts frôlent la doudoune, timidement, puis s'accrochent de chaque côté de ses flancs. Et brutalement, la chaleur se dissipe. Il pose un regard perdu sur Mathéo, presque suppliant. Mais dès lors qu'il rencontre le rouge de ses joues, il réalise quel spectacle ils viennent de donner. Ses joues s'empourprent à son tour, il tente un semblant de réponse, tout aussi balbutiant que l'étudiant.
« T-Tu n'as pas à t'excuser... T-tu as bien f-... C'était- »
Bien. C'était bien. Alors pourquoi s'interdit-il de lui dire ? Son regard échoue sur le portable sur sa cuisse. Il regarde le calendrier bêtement, jetant quelques coups d’œil discrets à Mathéo que la panique ravage. Peut-être aurait-il dû le repousser ? Mieux encore, il est évident qu'il n'aurait pas dû se montrer aussi vulnérable. S'il ne l'avait pas fait, l'étudiant ne serait pas si mal à l'aise. Il n'en sait rien. Alors il se concentre sur le choix de la date, comme ce qui lui est demandé. La réponse fuse vite, lui paraissant évidente.
« Le 16, après les résultats. »
S'il les rate, ils annuleront. Cette simple constatation lui soutire un pincement au cœur. Ses doigts pianotent sur l'écran tandis qu'il rentre l'événement dans l'agenda puis il tend le portable à Mathéo.
« J'vais devoir y aller, Nolan m'attend à la cafét'. » La boîte de chocolats contre le cœur, il se lève du banc et lui sourit avec douceur. « Encore merci pour les chocolats. Passe un bon après-midi ! » Il s'incline et ancre son regard dans le sien en se redressant. « Oh et Mathéo ! C'est pas des p*tains d'examens qui vont m'faire rater la dégustation. »
Ses lèvres se fendent d'un grand sourire et, saluant une dernière fois l'étudiant, il prend le chemin de la cantine.
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
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- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [Terminé] Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat [PV Seito]
Si Cupidon portait un parfum, ce serait celui du chocolat
14 février 2018
Il comprenait maintenant, pourquoi l’on appelait l’amour une maladie en français. C’était ainsi qu’il se sentait : malade. Les soubresauts de son coeur le laissaient fébrile et il se sentait si nerveux qu’il osait à peine bouger davantage, inquiet à l’idée qu’il pourrait finir par se sentir mal au point d’en faire un malaise. Pourtant, ces symptômes avaient quelque chose de bien plus pathologique, de bien plus effrayants… ils étaient délicieux. L’amour était une maladie mortellement enivrante.
« T-tu as bien f… C’était- »
Les mots de Seito résonnaient dans chaque cavité de son pauvre corps. Ce corps dont la peau venait de fondre sous ses vêtements, la chaleur provoquée par leurs deux corps rapprochés ne pouvant l’épargner. Il se sentait disparaître sous les sensations inconnues qui le traversaient et sous la volupté dont elles l’entouraient. Ce n’était sans doute plus que cela qui faisait encore barrage à son âme et l’empêchait de le quitter, maintenant que corps ne pouvait plus rien contenir d’autre que l’incendie ardant qui le ravageait de l’intérieur, maintenant qu'il en avait fini avec son épiderme. Mathéo n’osait plus exister. S‘il avait pu se contenter de s’éteindre, il l’aurait fait. Et, cela aussi, lui paraissait bien irréel. Malgré le cataclysme en lui, le stress et l’embarras, la culpabilité aussi… Oui, malgré tout cela, il se sentait terriblement en paix. La chaleur de Seito, l’odeur de ses cheveux, leurs coeurs s’accordant sur une même mélodie, à l’unisson… cela lui avait semblé si naturel, si évident. Il en avait oublié tout le reste et bien qu’il devrait en être terrifié, il ne le pouvait pas. Tout son être était bercé d’une douce sérénité. Alors, il ne pouvait que se laisser maltraiter par les échos incessants des paroles de Seito. Avait-il bien fait ?… L’idée fit s’envoler son coeur. C’était… ? Bon sang… il aurait pu vendre son âme sans la moindre hésitation pour être en mesure d’entendre la fin de sa phrase. Seito le condamnait à l’enfer de l’interprétation, de l’imagination… Celui qui nourrissait en lui les espérances les plus invraisemblables. Avait-il seulement le droit ? Pouvait-il rêver d’un plaisir partager ?
« D’accord... » souffla-t-il en joignant ses mains sur ses cuisses pour les empêcher de l’aventurer à nouveau sur son Kohai. La paix n’était qu’illusion, le feu qui l'enfiévrait voulait se propager, il voulait Seito dans ses filets jusqu’à ce qu’il puisse les consumer tous les deux. L’annonce du départ de son Kohai les en préservait néanmoins. « Oui... je comprends » ne pu-t-il que répondre, déçu de le voir s’éloigner du banc, bien que sans doute soulagé aussi. Sur le moment, son oreille ne capture même pas la sonorité familière du prénom que le lycéen évoquait. « Tu ne veux pas rester encore un peu ? » était tout ce qu’il aurait aimé pouvoir lui répondre, tout ce que son corps entier retenait à la force de ses derniers soupires. « J-Je t’en prie... » répondit-il à ses remerciements… S’il savait ô combien c’était lui qui lui était reconnaissant de les accepter et d’avoir partagé ce moment avec lui. Son prénom à nouveau prononcé, Mathéo se sentit se consumer davantage. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise en croisant ceux de Seito, soudainement prit d’une timidité affligeante. Celle-ci ne fut que passagère, remplacée aussitôt, dès que le jeune homme déposa entre eux ses derniers mots. Elle disparut pour laisser place à une étincelle de fierté. Un sourire amusé étira ses lèvres tandis que son coeur tambourinait de plus belle contre sa poitrine. Il ne put rien répondre, dépassé par sa propre joie, se contentant d’hocher la tête avec ferveur. Seito tourna les talons et partit après une dernière salutation.
Mathéo resta assit sur son banc, incapable de détourner les yeux de son Kohai. Ces derniers n’eurent de repos que lorsque la silhouette de Seito s’effaça définitivement du paysage. Il rabattit ses jambes contre lui, laissant ses talons s’agripper au bois du bac et ses bras enlacer ses genoux tandis qu’il y enfouissait son visage. Le front collé contre son pantalon, il chercha à reprendre ses esprits en fermant les yeux. S’il avait su que son moment avec Seito se passerait ainsi… Non, jamais il n’aurait pu ne serait-ce que l’imaginer. Il ferma les yeux avec davantage de force, se concentrant pour imprimer chaque geste, chaque mot échangés dans son esprit. Il ne voulait rien laisser s’échapper et encore moins que son cerveau ne passe par là pour le censurer. Il espérait pouvoir garder ce souvenir précieusement ancré dans sa mémoire pour toujours. Un soupire de bonheur s’échappa d’entre ses lèvres en se remémorant leur câlin. Il se sentait stupidement niais et bientôt la petite voix de sa conscience se faufila jusqu’à son oreille pour gâcher la magie du moment. Il lui fallait s’en aller, si on le voyait dans cet état, on lui poserait surement des questions auxquelles il ne pourrait prendre le risque de répondre. Seulement… il se sentait incapable de bouger, encore tout chamboulé. « Pire qu’une fille » se jeta-t-il à la figure intérieurement. Oui, assurément, il se sentait dépassé et honteux de se retrouver dans un tel état pour « si peu », mais… pour une fois qu’il était heureux.
Il releva la tête pour poser son menton sur ses genoux et regarder le décor offert par le parc. Il était heureux... mais aussi totalement perdu.
#Terminé
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