[TERMINE]That’s how we roll

Aujourd'hui est le premier samedi de Décembre, et aussi, le dernier week-end avant les examens. Pas la peine de préciser à quel point je révise depuis deux semaines. Toujours est-il que j'ai besoin de respirer un peu avant l'arrivée des jours fatidique.

Alors, avec Maya, on s'est données rendez-vous à dix-sept heures au bowling. Là, je l'attends devant l'entrée, sous la lumière d'un réverbère, le soleil venant tout juste de se coucher. Il commence doucement à faire froid, mais ma veste teddy me tient au chaud.

J'écoute ma playlist de Kishi Bashi, un artiste que j'ai découvert pendant mes révisions, complètement par hasard – merci Youtube. Je fredonne l'air de la musique, en oscillant un peu sur mes chaussures, comme dans un mouvement de balancier.

Je regarde l'heure sur mon téléphone : dix-sept heures pile. Maya ne devrait plus tarder maintenant. Je le range, avant de souffler au creux de mes mains, n'ayant pas penser à prendre des gants, malgré la saison.

J'espère que tout va bien aller cette fois-ci.

En voyant Maya arriver, je coupe ma musique et enlève les écouteurs. Celle-ci me salue, et me demande comment je vais. En ces temps brumeux, on pourrait penser que mon humeur soit troublée, inquiétée par les futurs examens. Mais non, pas vraiment !

« Ça va, très bien même ! Et toi ? »

Si je suis prête pour le bowling ? Eh comment ! J'attends presque cette journée depuis qu'on a évoqué la possibilité d'y aller au mois de Novembre. Ça fait déjà un mois, maintenant.

« Prête ! Et pareil, je me rappelle plus c'est quand la dernière fois que j'ai joué... »

J'ouvre la porte du bowling, et laisse la blonde entrer en première. Je la suis de quelques pas ; il fait plutôt bon à l'intérieur alors je déboutonne ma veste. On se dirige vers l'accueil, pour prendre les chaussures et décider du temps de jeu sur les pistes.

« Tu veux réserver pour combien de temps ? »

Deux heures, ça me semblerait suffisant.

Les proches examens ont l'air d'avoir aspiré l'énergie vitale de Maya. Fatigue et stress, ça ne va pas très bien au teint. Je ne suis plus sûre des cours suivies par la blonde, alors un peu pensive, la tête sur le côté, je lui demande :

« T'as combien d'épreuves à passer ? Je crois qu'on en a seize »

Bien sûr, la difficulté n'est pas comparable aux études supérieurs... mais toujours est-il qu'on est beaucoup plus blindé niveau épreuves, comparé à quelqu'un qui ne suit deux ou trois matières. Ce qui n'est pas déprimant pour moi, j'ai un faible pour les examens.

« Eh oh ! Ô, qui es-tu pour attester de mon niveau ?! »

Je la pousse gentiment du coude ; mine de rien, je me débrouille assez bien au bowling, ou plutôt, j'ai beaucoup de chance. C'est rare qu'il reste plus de deux quilles sur la piste alors je suis assez confiante... Et si je me relève être naze, ce sera juste une raison de plus pour se marrer !

Je prends mon courage à deux mains et m'adresse à l'hôte de caisse :

« Des chaussures v-vingt-trois et... » je me tourne vers Maya pour qu'elle lui dise sa taille « Et deux heures de location de p-piste ! Maya et Nissa »

Ça nous donne le temps de quatre parties !

Trois épreuves... ça me semble tellement peu en comparaison de toutes les matières à étudier en troisième année. Certes, le niveau n'est pas le même, mais au moins, ils souffrent moins longtemps, et ont le temps de réviser entre chaque examens.

Alors que nous, ce sont presque deux semaines non-stop...

« On verra bien si je me ridiculise ! »

J'enfile les chaussures à ma taille, et donne mes converses pour qu'il les mette dans le casier attitré. On se rend à l'air de jeu, et à peine arrivée, Maya se saisit d'une boule, et la jette en direction des... pas des quilles non, mais bien vers la gouttière.

Une moue un peu perdue la suit dans son deuxième lancée... qui atterrit à nouveau dans la rigole, lui faisant un score de zéro. C'est à se demander si elle en a déjà fait, ou même, si elle ne le fait pas exprès d'être aussi mauvaise, c'est fou.

« Je pensais pas que c'était possible de rater deux fois... »

Je retiens un sourire railleur, vraiment amusé par le spectacle de la blonde. J'attrape une boule de 7 livres, me met au début de la piste, et prend une grosse inspiration. Je la jette dans un mouvement ample, et mesurée en direction des quilles.

STRIKE !

« Tu vois... c'est ce qu'on appelle la chance du débutant » Non, je ne crâne pas du tout « Tu veux qu'on demande des bumpers ? »

Si ça peut l'aider, je n'ai rien contre.

C'est vrai : impossible n'est pas Maya. Elle continue de me surprendre jour après jour, que ce soit dans ses hauts ou dans ses bas – comme à ce moment précis. La chance de débutant n'est pas avec elle, mais bel et bien avec moi vu le petit strike.

Son honneur refuse de mettre des bumpers, et je respecte ça.

Cette fois-ci, elle dégomme deux belles quilles... ce qui est déjà du mieux en soi « Je vois ça ! Aujourd'hui, deux quilles, demain la lune ! »   À ce train-là, elle va faire un spare, puis carrément un strike !

À mon tour de lancer la boule : je me mets sur la zone d'approche avec mes petites chaussures faites exprès, prends à nouveau une grande inspiration, puis lance la boule sur la piste. Je balaye six quilles à mon premier lancer, et deux à mon deuxième.

« Aaaaaaah ! La chance me quitte déjà ! »

Je fais semblant de défaillir, la main sur la tête avant de relever les yeux vers la blonde, un sourire jouasse aux lèvres. C'est là que celle-ci me demande où je vais passer mon Noël : normalement, c'est déjà prévu avec les filles, mais ça peut changer.

« Non ! On doit le passer avec Hina, chez Tsumugi ! Et toi, t'as prévu quoi ? »

Ce serait triste qu'elle le passe toute seule.

Totalement curieuse suite à sa remarque sur la taille des astronautes, j'ouvre mon téléphone pour vérifier... et c'est bien ce qu'il me semblait : la taille minimum est d'un mètre cinquante cinq.

« Figure-toi que tu peux aller sur la lune ! T'es pile à la bonne taille ! Par contre, va falloir attendre un peu, tu n'es passez vieille »

Je rigole gentiment à sa réflexion sur la chance... faut dire qu'il n'y a pas vraiment d'adversité du côté de Maya. Ce serait tellement plus simple si elle avait accepté de mettre des bumpers. Je me tiens en retrait le temps qu'elle lance à nouveau, et en fait tomber trois dans la fosse.

« Tu vois, tu t'améliores à chaque lancer ! »

De mon côté, j'en abats huit au premier lancer, et une au deuxième... zut, c'était presque un spare ! Je me tourne vers Maya, suite à sa phrase sur les fêtes, et je hoche la tête. Franchement, je suis vraiment pressée d'y être avec les filles !

« Oui ! Ça va faire du bien à Hina, vu qu'elle est seule à Nagoya depuis quelques temps »

Je l'aurais bien invité à venir aussi... mais ce n'est pas chez Momo, et surtout, à part Tsu', personne ne la connaît dans sa famille. Hina l'a rencontré certes sur le net, mais ce n'est pas une raison valable pour inviter une inconnue chez les parents d'une amie.

« Vous avez prévu de vous faire des cadeaux ? »

D'ailleurs, va falloir que je m'y mette aussi !

Petit hochement de tête : même sans ses talons semelles compensées. Ou alors, je me plante complètement sur sa taille, mais vu la faible différence entre nous deux, dans des chaussures identiques, ça m'étonnerait.

« La différence de taille ? T'as le bras trop court pour bien lancer ! »

Je ne cache même pas l'ironie dans ma voix. Alors que je m'apprête à lui dire – après avoir jeté un coup d’œil à sa boule, d'en changer, elle en dégomme sept d'un coup. Enfin : son premier lancer n'en a touché aucune, donc c'est probablement purement de la chance.

« Et si tu essayais une boule plus légère ? Onze livres, ça doit être trop gros pour tes doigts, non ? »

Il n'y aucune honte à utiliser des boules légères, après tout, la mienne fait juste sept livres. Les filles ont chacune leur préférence aussi... mais on reste sous la barre des dix livres. Onze livres, c'est beaucoup trop pour son gabarit. Enfin, je suppose ?

Nouveau hochement de tête à son « super pour elle », une pointe d'amertume en découle, mais c'est probablement juste une impression. Après tout, elle et moi, on a jamais parlé de fêter Noël ensemble, donc je ne vois pas pourquoi elle serait jalouse de Hina.

Trois puis quatre quilles dans la fosse ! Je suis tout le contraire de Maya, plus ça avance, moins je fais de points.

Un père noël secret ?

« C'est cool ça ! Et ça peut être vraiment marrant  si la personne tombe totalement à côté ! »

Quant à sa question, sur ce qui me fait plaisir, je sèche. Des jeux, des figurines, des livres, un kit de débutant en dessin ou en pastel... Il y a tellement de possibilités au point où je ne saurais que choisir.

« Je ne sais pas trop, et toi ? Qu'est-ce que tu voudrais ? »

J'ai déjà plein d'idées dans ma manche !

Évidemment, ça ne peut être que ça. Je lève les yeux au ciel, en souriant malgré moi. Maya est une boule de mauvaise foi, ce n'est pas nouveau. Heureusement qu'il n'y a pas de garçons dans l'équation, sinon, jamais elle n'aurait voulu changer de boule.

Et le changement que c'est : elle dégomme neuf quilles en tout.

Je me retiens de siffler d'admiration, et me cantonne à applaudir tout doucement.

« Tu vois ! Tu n'est pas si nulle après tout »

C'est une bonne chose ! Ça va mettre un peu de challenge entre nous deux. Je n'aurais plus l'impression de jouer avec une nièce de dix ans. Alors que je lance à mon tour - six quilles, puis quatre, un spare – j'entends à peine sa réponse à ma question. Juste un « … oi ? »

Peut-être un « quoi ? » étouffé par le bruit des quilles dégommées. Vu la suite, ça me rassure dans mon pressentiment. Ce qu'elle demande, reste plus ou moins, déjà prévu dans mes propres idées. Le tout, c'est de se décider sur quel choix se porter.

« Tu aurais besoin quoi comme ajout pour ton kit de couture ? »

Après tout, je n'y connais vraiment rien.

Juste de la chance ? En partie, peut-être, mais le changement de boule avait son importance. Alors je grince des dents en la voyant utilisé à nouveau la boule beaucoup trop lourde pour elle. Je laisse tomber... Maya s'entête, tant pis pour elle.

« Tu te sabotes toute seule »

Une liste de priorité me dit-elle tandis que je lance ma boule sans grande conviction. J'en étale sept puis trois. Un spare, certes, mais ça me laisse sans joie, du fait de jouer contre quelqu'un qui ne m'affronte pas sérieusement. Le no fun.

« Je vais partir sur autre chose, j'aurais trop peur de me planter »

Si la blonde, elle-même, n'a pas l'air sûre de ce dont elle a besoin, je ne vais pas m'y risquer. Elle me relance sur ce que je voudrais pour Noël, et j'essaye de trier les trucs qui pourrait m'aller. Je ne suis pas compliqué alors... Ah ! Je sais !

« Un exemplaire de ton livre préféré ? Ça me ferait plaisir »

Ça pourrait m'aider à mieux la comprendre.

À son « mais non », j'ai juste envie de répondre un « mais si » : je suis sûre qu'on tournerait en rond sans en démordre d'un côté ou de l'autre. Sauf qu'on est là pour s'affronter au bowling, pas se tirer les cheveux en poussant la langue.

« Okay, si c'est pour le défi, à mon tour ! »

Déterminée, j'attrape celle de seize livres. Pas prête à soulever un tel poids à trois doigts, la boule m'échappe des mains, et s'écrase à quelques centimètres de mon pied. Mais je ne perds pas la face, je la récupère, et la lance de toutes mes forces sur la piste.

Je ferme les yeux pour ne pas assister au massacre... Qu'elle tombe dans la rigole, ou qu'elle rebondit et atterrit sur une autre piste. Et pourtant, quand j'ouvre à nouveau les paupières, plus que trois quilles restent debout. Je saute une fois sur place, avant de m'arrêter, pudique.

J'attrape la boule de sept livres, et la lance avec – évidemment - beaucoup trop de force alors que j'essaye de calculer la trajectoire. Elle file tout droit sur la piste, passant au milieu à fond, et ne touchant aucune des autres quilles restantes. Je pousse un petit soupir...

« L'intention compte certes, mais faut faire plaisir aussi ! »

Je veux vraiment lui faire plaisir ! Déjà, j'ai raté son anniversaire alors ce serait bouchée double pour palier à ça ! Faut y réfléchir un peu plus en profondeur... Comme peut-être deux robes assorties, une pour elle, et une pour Monsieur Lapin !

À sa question, je penche la tête sur le côté. Oui, son livre préféré ? Serait-ce un ouvrage honteux, dont on ne parle ou ne prête pas ? Qu'on cache soigneusement sous le lit, au milieu de la poussière ? Je lui souris, pas du tout démonter par sa réflexion  :

« Je ne suis pas difficile en lecture, alors oui, j'aimerai bien ! »

Je dirais même plus : je le veux, je le veux !

Bien sûr que ça va ! Je suis passée à deux doigts de perdre mon pied, mais tout va bien ! Heureusement, ça n'a pas laissé de marque sur le parquet, c'est le principal. Je nous vois mal être sortie de la pièce pour destruction de bien publique, ce serait le pompom !

« Pousser un cri de joie pour sept quilles ? Aha ! Si peu »

Je fais genre là, d'être impassible et humble. Mais, en vrai, j'étais relativement contente de réussir autant avec une boule si lourde. Seulement, le deuxième lancer a tout gâché...  Ma technique ? Celle de tirer droit avec force ?

« Tu m'as démasquée, je suis une vilaine tricheuse »

Je lui fais des gros yeux choqués, et larmoyants d'être ainsi découverte. Je mets mes poignets côte à côté comme si elle allait me passer les menottes, pour fraude au lancement de boule de bowling. Elle me parle de boucles d'oreilles, je pourrais lui en offrir, oui, mais...

« J'en ai jamais porté, je n'ai pas les oreilles percées... Je ne suis pas trop bijoux, donc je ne sais pas »

Je lève les épaules. Que ce soit pour les boucles d'oreilles, ou les informations sur le livre. J'aime les surprises, alors je ne vais pas me saboter toute seule en lui posant des questions. Même si j'avoue que, j'aurais bien aimé connaître au moins le genre.

« Au pire, je te fais une surprise aussi »

Là, je ne serais pas la seule à appréhender !

Alors... Peut-être aurais-je voulu pousser un petit cri de victoire, mais mon cœur de pudique vrille à son évocation. Je n'ai pas envie d'être bruyante, de gêner les autres personnes présentes ou de m'afficher en publique.

« Moui, qui sait »

L'histoire du cousin, et des boules aimantées, m'arrache un sourire. Elle a de l'imagination pour sortir des bêtises celle-là ! J'hésite à surenchérir avec une histoire de rituel satanique, et de vierges offertes en sacrifice, mais... j'ai une boule à lancer !

Un spare.

« Dire que je voulais plaider que, malheureusement, Momo est fille unique, mais la chance nous prouve le contraire »

Boire un verre ? C'était déjà prévu, bien sûr !

« Faut revoir à la hausse tes condamnations »

C'est vrai ça, il existe des boucles d'oreilles qui se clipsent ! J'avais complètement oublié leur existence. Mais ça doit être super fragile, et facile à perdre, non ? J'aurais trop peur de faire un mouvement brusque, et de les envoyer valser.

« T'en portes là ? »

C'est difficile à dire, et surtout à voir à travers cette crinière blonde. Je me penche vers elle, pour essayer de voir à travers sa chevelure. Je réalise d'être bien trop près pile au moment où nos regards se croisent. Je recule, pas trop vite, mais quand même.

« Va pour la surprise ! »

Je lui tourne le dos, pour cacher ma rougeur.

Petit hochement de la tête, de droite à gauche. C'est qu'elle me fait sourire avec ses bêtises ! J'avoue être particulièrement chanceuse... mais ça a toujours été comme. Puis, y a le dicton, là, « heureux en jeu, malheureux en amour »

Mais je ne vais pas le dire à haute voix. Parce que ce serait encore jeté de l'huile sur le feu... et je n'ai pas envie de ramasser notre amitié à la petite cuillère. Ou d'attendre un nouveau test de courage, que le destin se décide à nous mettre sur le même chemin.

« Si tu me nourris bien, ça me dérange pas vraiment »

Je regarde ses boucles d'oreilles, la curiosité - et le visage surtout, un peu trop avide. On manque de se cogner la tête, mais je recule juste avant, et me retourne par pudeur.

« Elles sont jolies ! C'est dommage, on ne les voit pas trop à travers tes cheveux »

J'approuve donc le choix de la surprise. Puis je fais mon dernier lancer, rien de bien notable, qui clôt la première partie. L'écart de points est ridicule, mais je ne fais pas trop de commentaires. J'espère que là :

« Et si pour te faire jouer plus sérieusement... Celui qui perd à un gage ? »

À voir si ça la motive vraiment comme deal.

Doucement, je lui tapote l'épaule, comme pour lui dire « Eh, ce n'est pas grave d'être nulle en punition, tu t'amélioreras » Eh oui ! Ce simple geste veut dire tout ça, et je suis sûre qu'elle le comprendra parfaitement ! Oui, oui.

Lorsque Maya dit, s'arranger pour voir un peu mieux, je me tourne vers elle, curieuse. Ses cheveux sont, certes, plus courts devant, mais ils couvrent ses oreilles. Alors quand elle les ramène un peu en arrière, on voit tout de suite mieux !

« Comme ça, c'est nickel ! »

Le gage, le fameux. Celui où il n'y a pas de limites, ni de règles. La blonde part défaitiste. Mais si elle prend une boule légère comme tantôt, elle va renforcer ses chances de gagner... Enfin ! Je ne suis pas dans son camp, je veux qu'elle perdre et ne me fasse rien faire de bizarre.

« Fais de ton mieux pour gagner si tu ne veux pas faire la poule devant tout le monde »

J'ai sorti la première bêtise me passant par la tête. Sauf qu'évidemment, je ne lui ferais jamais faire quelque chose d'humiliant. On est là pour s'amuser, pas pour se tirer dans les pattes. Alors j'ouvre les hostilités en lançant ma boule vers les quilles.

Sept et trois, un joli spare !

« Allez, donne tout ce que tu as ! »

Au fond, si je perds, ce n'est pas si grave, si ?

Marrant de ne s'apercevoir seulement maintenant qu'elle porte des boucles d'oreilles ? Je fais rarement attention à ce genre de détails, les yeux trop occupés à fixer ceux d'en face. Ou de regarder le sol, ouais ! Comment en prendre compte si mon regard est trop fixe...

« J'ai dû m'en apercevoir auparavant et oublier... »

Un peu comme le tatouage de Hanzo dans Overwatch... On ne voit que lui, mais j'ai réalisé son existence seulement lorsque je regardais les différents skins possédés. Puis je l'ai oublié. Avant de le revoir in-game et de m'exclamer de surprise. La honte.

« Bien sûr ! Faut bien équilibrer les gages. T'as déjà imité magicarpe ? Ce serait un bon début pour le faire ! »

Impatiente, je la regarde lancer sa boule en jurant y aller à fond. Hop, dans la rigole. Je retiens un moue dubitative en voyant son deuxième essaie se conclure sur seulement deux petites quilles. Peut mieux faire, beaucoup mieux faire, même.

« Tu t'es vraiment donné à fond sur ce coup-là ! »

Petite taquinerie.

À mon tour....

Strike !

« La boule aimantée a encore fait fureur ! »

Je ne fais même pas de saut de joie, désolée.