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- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 17■ Messages : 7830■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
La vie n'est que contraste : le jour et la nuit, le calme et le bruit, la modernité et les traditions, être grand ou petit... Une même situation peut être totalement différente en fonction du contexte et des éléments qui nous entourent.
Plongés en plein cœur de la vie nipponne, vous devrez vous baser sur la culture japonaise pour choisir le contexte et le contraste de votre choix. En fonction de la situation choisie, chacun devra traiter un pan de cette dualité.
Chaque joueur doit pour cette épreuve rédiger un unique post d’une longueur maximale de 1500 mots. Dans le duo Miroir, les deux textes doivent être le miroir l'un de l'autre. Ils doivent se répondre comme des reflets dans un miroir. Cela peut être à travers la personnalité des personnages à l'opposé l'une de l'autre, comme leur façon de réagir à une même scène. Cette épreuve se déroule sur 2 jours complets.
▬ Cette épreuve est un duo Miroir.
▬ Vous avez deux jours pour poster chacun 1 réponse.
▬ L'épreuve se termine donc le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- HannathèmeInvité
Miroir
Assise sur la chaise devant le bureau de Dragon, je fixe ses écrits, perdue dans mes pensées comme à l’habitude. Sa plume est hypnotisante à se trimbaler sur le papier parchemin au contraire de la mienne, puisque remplir des comptes-rendus à longueur de journée, j’ai surtout envie de remettre au lendemain. Je m’applique tout de même, ça fait partie du boulot du bras droit d’un souverain. Par contre, il y a des journées spéciales où une combattante sans pitié peut se reposer, en demeurant sur le qui-vive au cas où toute attaque pourrait arriver. La Mairie a décidé qu’en ce mois d’octobre, un festival aurait lieu pour soulager la bonne conscience des âmes humaines, au léger changement de saison qui se pointera bientôt. Pas de froid glacial, toutefois elle a trouvé judicieux qu’une célébration avec des décorations différentes ainsi que des feux d’artifice seraient les bienvenus. Pourquoi pas? Après tout il n’y a jamais de raisons particulières pour fêter un événement. À moins que les humains se lassent trop rapidement d’une vie monotone, qui sait. Une guerre pourrait exploser. Ça, ce n’est pas ennuyant sauf que les règles établies ici sont strictes; pas de meurtres. J'ai même laissé mes dagues, deux bébés dont je ne me séparais jadis en Enfers. Bien cachées, seule moi peut les retrouver si un voyage est nécessaire. Certes, ce sacrifice me fait penser au jour où Dragon m’a nommée sa Seconde.
Il y a beaucoup d’années à compter, avant et après, lorsque des têtes ont été coupées à sa demande. Les Enfers sont devenus plutôt calmes en réglant le chaos de la monarchie. Je me souviens que ce jour, le sang était encore sur ma tenue de combat, même si mes armes étaient accrochées à mon dos le temps d’une courte parade, où il m’a donnée le statut dont je porte encore aujourd’hui. J'ai beau avoir deux cent cinq ans, c’est comme si c’était hier. Impatiente, je voulais ce petit moment de gloire, une reconnaissance sans doute, une fierté personnelle à moi-même pour être née dans un monde cruellement, indigne. De roturière à la démone la plus reconnue en Enfers, on me proclame maintenant sa vipère. Évidemment ils n’avaient de yeux que pour lui, sauf qu’il a montré sa rare gratitude quelques minutes, si ce n’est d’une dont j’avais de besoin. Par la suite des événements, des rapports professionnels, il en va de soi que rien n’est réapparu. On a bien un point en commun, c’est le manque d’empathie envers nos alliés, notre entourage, ni un animal quelconque. Pourtant j’ai examiné sous toutes les coutures les humains lors de nos voyages, il m’est impossible de comprendre l’affection pour un démon ou une autre espèce, ce qui est déjà non recommandé. Je fronce les sourcils, pourquoi en présence de lui, mon aura devient aussi brûlante qu’elle veut carboniser sa pièce? Lorsqu'il lève son regard doré vers le mien, je l’évite et me cache à la fenestration, la vue du paysage en guise aux proies de mes souffrances. Un soupir malgré le regard lointain, j’imagine que les festivités vont bientôt commencer puisqu’on approche la fin de l’après-midi. J'aimerais bien que Dragon vienne avec moi, qu’il sente l’air pur pour une fois, à prendre une pause dans son rôle de roi. Ou c’est moi qui fais vraiment un caprice pour l’avoir à mes côtés. Non. Impossible.
-Je vais voir les feux d’artifice ce soir.
Je le laisse cogiter avec son travail, m’éclipsant du mieux que je puisse dans mes quartiers pour changer de tenue. Disgrâce de porter un accoutrement à manches longues. Soit. C'est plus discret pour se disperser dans une foule humaine. Rendue à la place centrale, les enfants courent dans tous les sens et plusieurs tables sont mises avec de jolis bijoux artisanales. Une demoiselle m’apostrophe pour me demander si je veux une coiffure de manière japonaise. La regardant d’une façon perplexe, ma curiosité gagne par-dessus le fait que je déteste qu’on touche à mes cheveux sans ma permission. D'ailleurs, je ne sais pas du tout ce qu’elle veut faire et ça m’angoisse. Elle ne va quand même pas couper mes longs cheveux? Pendant qu’on complimente la couleur vive, un énorme dragon en papier passe devant nous, nul doute avec des personnes pour transporter cette décoration amovible. Concentrée sur la pièce haute en couleurs, la jeune femme pose une glace derrière ma tête, montrant ainsi la coiffure. Un sourire se dessine sur mon visage en contemplant les deux piques noirs qui tiennent mes cheveux en un rond parfait. En continuant mon chemin, quelqu’un d’autre m’offre un tout petit papier, fait sur le long, pour écrire un souhait. Dans l’immédiat, je n’allais pas écrire de radier tous les Anges, on m’aurait prise pour une folle. C'est compliqué, mes ambitions ont toujours été du côté combatif. J'ai écrit la chose la plus stupide au monde, sans y croire; trouver l’amour. Mais tu l’as sous les yeux Hannathème, chaque jour, vas-tu le réaliser une bonne fois pour tout, idiote. Le vœu est attaché sur une mince corde, il partirait au vent à tout moment.
Avant de terminer la soirée en beauté, la plupart des jeunes est invitée à projeter une lumière vers le ciel. Drôle d’idée. Un parchemin autour d’une bougie, une cinquantaine de lumière allume l’infini. Étant seule, j’admire tout ce qui se passe autour. Il commence à faire noir, l’énoncer des feux d’artifice est entendu par tous et le silence arrive à grands pas. Le premier feu est lancé, éclate pour faire un rond de lumière orange, puis un deuxième rouge jusqu’à ne plus savoir où regarder. Le son fait vibrer mon cœur, une nouvelle sensation indescriptible. Comme si on venait poignarder l’intérieur de ton seul organe qui propulse l’hémoglobine qui te laisse survivre. Aussi étonnée que tous les enfants ici, ma bouche se ferme et j’essuie ma larme, ne voulant pas manquer une minute de ce magnifique spectacle. Les yeux sont encore pétillants, le son lointain qui demeure dans l’âme ainsi que l’aura en paix. Le repos de la guerrière est terminé, il est temps de rentrer au palais.
Il y a beaucoup d’années à compter, avant et après, lorsque des têtes ont été coupées à sa demande. Les Enfers sont devenus plutôt calmes en réglant le chaos de la monarchie. Je me souviens que ce jour, le sang était encore sur ma tenue de combat, même si mes armes étaient accrochées à mon dos le temps d’une courte parade, où il m’a donnée le statut dont je porte encore aujourd’hui. J'ai beau avoir deux cent cinq ans, c’est comme si c’était hier. Impatiente, je voulais ce petit moment de gloire, une reconnaissance sans doute, une fierté personnelle à moi-même pour être née dans un monde cruellement, indigne. De roturière à la démone la plus reconnue en Enfers, on me proclame maintenant sa vipère. Évidemment ils n’avaient de yeux que pour lui, sauf qu’il a montré sa rare gratitude quelques minutes, si ce n’est d’une dont j’avais de besoin. Par la suite des événements, des rapports professionnels, il en va de soi que rien n’est réapparu. On a bien un point en commun, c’est le manque d’empathie envers nos alliés, notre entourage, ni un animal quelconque. Pourtant j’ai examiné sous toutes les coutures les humains lors de nos voyages, il m’est impossible de comprendre l’affection pour un démon ou une autre espèce, ce qui est déjà non recommandé. Je fronce les sourcils, pourquoi en présence de lui, mon aura devient aussi brûlante qu’elle veut carboniser sa pièce? Lorsqu'il lève son regard doré vers le mien, je l’évite et me cache à la fenestration, la vue du paysage en guise aux proies de mes souffrances. Un soupir malgré le regard lointain, j’imagine que les festivités vont bientôt commencer puisqu’on approche la fin de l’après-midi. J'aimerais bien que Dragon vienne avec moi, qu’il sente l’air pur pour une fois, à prendre une pause dans son rôle de roi. Ou c’est moi qui fais vraiment un caprice pour l’avoir à mes côtés. Non. Impossible.
-Je vais voir les feux d’artifice ce soir.
Je le laisse cogiter avec son travail, m’éclipsant du mieux que je puisse dans mes quartiers pour changer de tenue. Disgrâce de porter un accoutrement à manches longues. Soit. C'est plus discret pour se disperser dans une foule humaine. Rendue à la place centrale, les enfants courent dans tous les sens et plusieurs tables sont mises avec de jolis bijoux artisanales. Une demoiselle m’apostrophe pour me demander si je veux une coiffure de manière japonaise. La regardant d’une façon perplexe, ma curiosité gagne par-dessus le fait que je déteste qu’on touche à mes cheveux sans ma permission. D'ailleurs, je ne sais pas du tout ce qu’elle veut faire et ça m’angoisse. Elle ne va quand même pas couper mes longs cheveux? Pendant qu’on complimente la couleur vive, un énorme dragon en papier passe devant nous, nul doute avec des personnes pour transporter cette décoration amovible. Concentrée sur la pièce haute en couleurs, la jeune femme pose une glace derrière ma tête, montrant ainsi la coiffure. Un sourire se dessine sur mon visage en contemplant les deux piques noirs qui tiennent mes cheveux en un rond parfait. En continuant mon chemin, quelqu’un d’autre m’offre un tout petit papier, fait sur le long, pour écrire un souhait. Dans l’immédiat, je n’allais pas écrire de radier tous les Anges, on m’aurait prise pour une folle. C'est compliqué, mes ambitions ont toujours été du côté combatif. J'ai écrit la chose la plus stupide au monde, sans y croire; trouver l’amour. Mais tu l’as sous les yeux Hannathème, chaque jour, vas-tu le réaliser une bonne fois pour tout, idiote. Le vœu est attaché sur une mince corde, il partirait au vent à tout moment.
Avant de terminer la soirée en beauté, la plupart des jeunes est invitée à projeter une lumière vers le ciel. Drôle d’idée. Un parchemin autour d’une bougie, une cinquantaine de lumière allume l’infini. Étant seule, j’admire tout ce qui se passe autour. Il commence à faire noir, l’énoncer des feux d’artifice est entendu par tous et le silence arrive à grands pas. Le premier feu est lancé, éclate pour faire un rond de lumière orange, puis un deuxième rouge jusqu’à ne plus savoir où regarder. Le son fait vibrer mon cœur, une nouvelle sensation indescriptible. Comme si on venait poignarder l’intérieur de ton seul organe qui propulse l’hémoglobine qui te laisse survivre. Aussi étonnée que tous les enfants ici, ma bouche se ferme et j’essuie ma larme, ne voulant pas manquer une minute de ce magnifique spectacle. Les yeux sont encore pétillants, le son lointain qui demeure dans l’âme ainsi que l’aura en paix. Le repos de la guerrière est terminé, il est temps de rentrer au palais.
Codage par Libella sur Graphiorum
- Aodhán O'FifeInvité
- Lacrimosa, quésako ?:
- Pandémonium, Années 3402-03 ap. JC
Le soleil tel que l’ont connu nos ancêtres n’existe plus depuis bientôt deux siècles. Celui-ci est mort, de manière prématurée. L'humanité a pu survivre à cette catastrophe grâce à la mise en place du projet Gaïa, censé éclairer artificiellement la planète, et l'empêchant de se refroidir au point de geler. Cependant, l’énergie nécessaire à l'éclairage est arrivée à court. Et la planète se retrouva plongée dans l'obscurité.
Une catastrophe n'arrivant jamais seule, un fléau que l’on ne pensait exister que dans les contes de fées a refait surface. Car les mythes prennent souvent leurs sources dans la réalité… Cela a commencé par ses meurtres. Les vampires ont refait surface. Pour lutter contre cela, les humains ont tenté de les annihiler à l'arme nucléaire, détruisant les trois quarts de leur planète...
Ils se sont donc retrouvés enfermés dans une ville, Pandémonium, seul endroit de la planète non irradié. Dans celle-ci, survivaient tant bien que mal depuis quelques siècles plusieurs races : humains, des sorciers -humains qui ont récupéré des pouvoirs à cause de la guerre nucléaire- appelés Caduties, des vampires, des créatures créées par ces-derniers par hybridation d'humains et de gênes animaliers : les manticores, et plus récemment sont arrivés des démons, qui eux-mêmes ont attiré des anges. (Et c'est sans oublier tous les sangs-mêlés de ces races).
Tout allait presque pas trop mal, entre grillades de rats, exploitation de manticores, quartier des plaisirs, ultra-riches vivant dans d'anciens buildings haut de gamme et pauvreté rassemblée dans des bidonvilles, quand les ingénieurs du Projet Gaïa réussirent à "rallumer la lumière". Le jour fut le 06/06/3402.
Six mois plus tard, Créatorem, alias Dieu, qui semblait s'ennuyer, déclencha l'Apocalypse. La vraie. Pas avec des bombes, mais bien avec 4 Cavaliers qui ont ravagé la ville. Un tiers de la population a péri. Mais l'humanité a fait le bon choix (tuer l'Antéchrist plutôt que de le suivre), et un avenir radieux (???) semble lui sourire. Un nouveau système stellaire, planétaire, le retour de la météo, la 'désirradiation' des terres alentours... A chacun de se lancer à l'aventure !!!Sinon, pour l'épreuve, je situe l'action dans les années 1930 ap. JC à Kyoto, mais considérez que ce n'est pas à 100% celui que nous connaissons. Le monde de Lacrimosa est Créationniste, on sait (et les vampires en sont très très conscients) que Dieu, ou Créatorem, existe. Des événements comme le Déluge, Sodome et Gomorrhe, sont des faits historiques. Aussi les festivités du Hanami verront-elles avoir plus d'ampleur ici (parce que c'est mon choix), avec un vrai festival digne du Gion-Matsuri, avec feux d'artifice etc.
- Aodhán O'Fife, qui est-ce ?:
- Vampire de pas loin de 5000 ans, né dans les populations pré-pictiques de l'écosse, peu avant le Déluge. Il a une sœur jumelle, Deirdre, qui est transformée en vampire un peu avant lui pour lui sauver la vie, car elle allait mourir d'un accouchement compliqué. Avec leur mère de l'obscurité, une égyptienne nommée Néfèreth, ils parcoururent la terre pendant des siècles, se séparant parfois pour mieux se retrouver. Avec son passage à la non-vie de vampire, Aodhán a écopé d'un pouvoir (un poil) encombrant : il capte les émotions d'autrui, les aspire et les stocke de manière passive, et peut choisir d'étendre sa zone de captation comme de renvoyer des émotions à quelqu'un. Une sorte de sac de billes, où les billes sont des émotions, et qui a une taille limitée.
A cause de cela, Aodhan est un vampire très solitaire. Il évite le plus souvent les villes, mais a une fascination pour la nature, les plantes comme les animaux (et qui ont des émotions, eux aussi). Quand les hommes de l'époque contemporaine commencèrent à s'entretuer à grande échelle, il tenta de prendre la fuite, puis revint aider ceux qui pouvaient avoir besoin de lui. Mais rapidement, son combat fut celui de la nature : il travailla pendant des siècles à collecter tout ce qu'il pouvait de flore avant que l'humanité ne la détruise. Il aurait aimé faire la même chose pour la faune, mais c'eût été plus compliqué. Devenu biologiste puis bio-généticien, il s'installe discrètement à Pandémonium avec sa sœur juste après la disparition du soleil. Enfermé dans des sous-sols/parkings souterrains d'un ancien immense complexe commercial qui deviendra le plus gros centre de recherche scientifique de la ville, la Devon, il fait de son mieux pour faire perdurer la flore d'antan, faisant des travaux colossaux pour permettre à des arbres, arbustes, fleurs, plantes en tout genre de repousser. Il utilise encore ses connaissances pour les modifier génétiquement afin qu'elles soient mieux adaptées à la vie sur cette terre longtemps irradiée.
Aujourd'hui, il s'oriente plutôt vers l'exploration et la recherche de zones cultivables pour une renaissance de l'agriculture et de la sylviculture. Il explore les alentours nettoyés de Pandémonium pour redonner vie à son rêve : revoir une terre verte et grouillante de vie.
Epreuve 4 : Miroir
C'était une pluie de pétales qui les inondait sur le chemin de la philosophie. Seul européen parmi les passants, il attirait nombre de regards curieux voire méfiants, auxquels il répondait d'un sourire apaisant. Aodhán était pourtant vêtu à la mode locale : un kimono bleu nuit et un haori assorti orné de kamons représentant une vague déferlante contrastaient avec un hakama rouille. Le vampire avait appris à apprécier la mode nipponne pour son alliance de praticité et d'esthétisme. S'il n'avait pas été si flamboyant, si occidental, avec sa peau très blanche parsemée de quelques tâches de rousseur, ses cheveux mi-longs et ondulés, presque bouclés sur les pointes et, surtout, d'un auburn tirant au cramoisi sous les lanternes de papier, s'il n'avait pas eu ces iris si pâles, il aurait pu se fondre sans souci parmi les groupes qui profitaient du Hanami. S'il n'avait pas remonté ce célèbre chemin à contresens, aussi, car les humains se pressaient pour avoir un chance de bien voir le feu d'artifice tiré depuis des barges sur la rivière Kamo.
Son but, à lui, était le toit d'une des pagodes du Ginkaku-Ji. Loin de la foule, assez haut pour que son pouvoir puisse trouver un peu de repos et lui, de paix. Le point de vue serait assez haut pour surplomber les toits de Gion et offrir une vie imprenable sur le point d'orge du festival. Déjà, les cerisiers perdaient leurs si précieux pétales, annonçant le début du printemps mais la fin des festivités. Partout, pourtant, résonnait encore la joie, les rires et l'émerveillement.
L'écossais, profondément animiste, éprouvait une véritable affection pour ce peuple de l'autre bout de la terre, qui avait su garder en son cœur, malgré la modernité qui le transformait depuis un peu moins d'un siècle, un amour teinté de vénération pour les forces et les cadeaux de la nature. Dans ces années 1930, il se reconnaissait plus en ces gens, en ces temps, que parmi les occidentaux qui industrialisaient et polluaient l'air à tout va dans une course à l'armement, à la technologie, à un 'progrès' qu'il ne parvenait ni à comprendre ni à désirer. Il n'était pas aveugle pourtant : bien sûr, la révolution industrielle était aussi à l'œuvre ici. Evidemment, il y avait des usines obscurcissant le ciel. Malheureusement, ce peuple comme bien d'autres en cette période tendue marchait dangereusement sur le fil ténu entre Guerre et Paix. Ce soir cependant, il se refusait à voir, à penser à tout cela. Dans sa mémoire d'empathe sans cesse à fleur de peau, les souvenirs des charniers du Chemin des Dames, de Verdun et des tranchées étaient encore à vif, et il se perdait depuis de pays en pays pour fuir ses souvenirs qui polluaient son pseudo-sommeil, ses transes méditatives, cherchant avec l'humanité une connexion que contrairement à sa sœur, il ne parvenait plus à trouver.
Sur le chemin désormais désert, il laissa parler sa nature profonde et commença à courir, bien trop vite pour un être humain. Une rue de calme, puis l'autre. Et là, en bas, le Pavillon d'Argent. Son élan le mena dans un arbre, il retira ses Geta et ses Zori, afin d'être plus à l'aise. Il aimait sentir sous ses pieds l'écorce rugueuse, les pierres et la terre. Le vampire n'avait pas besoin des nombreuses lanternes qui illuminaient les rues pour savoir que personne n'était là pour l'apercevoir. D'une poussée puissante, il se propulsa sur le toit de l'enceinte du temple et se laissa souplement glisser au sol de l'autre côté. Les yeux pers furent immédiatement attirés par les cimes des grands conifères qui bordaient les chemins plus escarpés de l'est de l'ensemble. Un excellent endroit où s'installer pour attendre sa jumelle. Il commença à se glisser dans le jardin, profitant de cette nature soigneusement ordonnée et momentanément endormie, qui semblait n'être là que pour lui seul. Il grimpa sur le toit d'un des pavillons secondaires, effleurant des doigts dans un geste plein d'amour une branche de pin qui affleurait les tuiles.
L'air frais était empli de douces fragrances de rosées, de sable et de cailloux humides de la pluie du matin, de l'odeur épicée des cèdres et des sapins, et de celle, fleurie, délicate, ténue, des Sakura en fleur partout dans la ville. Ici, celle-ci se laissait oublier, bien que les cris des marchands ambulants, les rires des enfants et les chants traditionnels parviennent jusqu'à ses oreilles sensibles. Aodhán soupira de bien-être. Le vent printanier portait aussi bien les festivités que le calme, et jouait comme un enfant avec les ondulations cuivrées de ses cheveux.
Satisfaction.
Joie sauvage de vivre.
Férocité comblée du prédateur repus.
Ces émotions lui parvinrent quelques secondes avant qu'une femme, dans un sublime kimono céruléen aux motifs de glycines sur les longues manches, n'atterrisse en toute légèreté à ses côtés malgré ses okobo-geta. La chevelure aussi flamboyante que la sienne tirée dans un chignon complexe orné de peignes et de pics, le regard tout aussi clair et indécis entre le gris, le vert d'eau et le bleu pâle, un sourire sur des lèvres rouges de maquillage, Deirdre était tout son contraire et à la fois, son parfait reflet au féminin.
- Ne reste pas planté là, on ne va rien voir des feux d'artifice ! Viens!
Souple comme une panthère, elle sauta sur un toit plus haut, puis un autre, jusqu'à aller se percher tout en haut du pavillon d'argent. Son cadet, tiré de sa rêverie, sourit et lui emboîta le pas. La vue était imprenable et capta un moment toute leur attention.
La ville de Kyoto qui était illuminée de lanternes.
Les cerisiers et leurs pétales rose pastel qui voletaient dans la nuit.
La vie humaine qu'ils percevaient chacun à leur manière, si proche et si lointaine. Posé en équilibre précaire, Aodhán se rapprocha de sa jumelle et passa ses bras autour des épaules minces de la rouquine. Elle leva sur lui un regard étonné : il n'était pas très tactile, mais le sourire calme sur les lèvres de son frère en amena un similaire sur les siennes. Ils n'avaient pas besoin de mots.
Soudain, un sifflement, et une gerbe d'étincelles dorées et rouges illumina le ciel nocturne dans un claquement de tonnerre. Il fut immédiatement suivit d'une nouvelle étoile dorée, puis d'une blanche, d'une verte, rouge encore, jusqu'à ce que tous les cieux qui surplombaient la rivière Kawa soient illuminés de couleurs et de formes célébrant le moment présent, la nouvelle année offerte par la nature. Pour accompagner le son des explosions, des tambours se mirent à résonner, sans doute non loin du Heian-Ji. Plus lointaines, les voix de centaines d'enfants et de jeunes femmes scandaient « Tamaya ! », étrange exclamation venue saluer chaque nouvelle explosion de fusée.
- D'ici, j'aime beaucoup les festivités. C'était une bonne idée que tu as eue que de m'y amener,approuva le vampire.
- C'est un événement joyeux, cela doit te rendre les choses plus supportables, non? Tu as besoin de cette joie.
- Oui. Mais surtout, c'est si beau... J'aimerais voir des cerisiers en fleur tous les ans jusqu'à la fin de mes jours.
Un rire amusé et satisfait lui répondit. Joie. Affection fraternelle. Deirdre savait que son frère était perdu pour l'humanité, voire pour toute la création, mais au moins, il ne l'était pas pour la Faune et la Flore du monde !
- Alors on va attendre qu'ils donnent des fruits, et ramasser des cerises partout dans le pays, décida Deirdre fermement.
Le cadet approuva d'un hochement de tête. Oui, cette espèce-là, il voulait pouvoir la replanter chez eux, en écosse. En attendant, ils profitaient juste, spectateurs extérieurs de ce festival qui s'offrait à eux, plein de vie, mais d'une vie lointaine. De cette vie si rapide, si intense des humains modernes, trop conscients malgré eux du temps limité qui leur était offert sur Terre. Eux, vampires pluri-millénaires, n'étaient que de passage dans ces existences qu'ils observaient de loin avec le recul des années.
Sur une dernière explosion de multiples fusées, le feu d'artifice prit fin dans un triomphe d'applaudissements, de cris de joie résonnant dans le lointain des rues de Gion, contre les murs de bois et de briques, contre les tuiles, avant que ne retombe le murmure silencieux de la vie nocturne.
Son but, à lui, était le toit d'une des pagodes du Ginkaku-Ji. Loin de la foule, assez haut pour que son pouvoir puisse trouver un peu de repos et lui, de paix. Le point de vue serait assez haut pour surplomber les toits de Gion et offrir une vie imprenable sur le point d'orge du festival. Déjà, les cerisiers perdaient leurs si précieux pétales, annonçant le début du printemps mais la fin des festivités. Partout, pourtant, résonnait encore la joie, les rires et l'émerveillement.
L'écossais, profondément animiste, éprouvait une véritable affection pour ce peuple de l'autre bout de la terre, qui avait su garder en son cœur, malgré la modernité qui le transformait depuis un peu moins d'un siècle, un amour teinté de vénération pour les forces et les cadeaux de la nature. Dans ces années 1930, il se reconnaissait plus en ces gens, en ces temps, que parmi les occidentaux qui industrialisaient et polluaient l'air à tout va dans une course à l'armement, à la technologie, à un 'progrès' qu'il ne parvenait ni à comprendre ni à désirer. Il n'était pas aveugle pourtant : bien sûr, la révolution industrielle était aussi à l'œuvre ici. Evidemment, il y avait des usines obscurcissant le ciel. Malheureusement, ce peuple comme bien d'autres en cette période tendue marchait dangereusement sur le fil ténu entre Guerre et Paix. Ce soir cependant, il se refusait à voir, à penser à tout cela. Dans sa mémoire d'empathe sans cesse à fleur de peau, les souvenirs des charniers du Chemin des Dames, de Verdun et des tranchées étaient encore à vif, et il se perdait depuis de pays en pays pour fuir ses souvenirs qui polluaient son pseudo-sommeil, ses transes méditatives, cherchant avec l'humanité une connexion que contrairement à sa sœur, il ne parvenait plus à trouver.
Sur le chemin désormais désert, il laissa parler sa nature profonde et commença à courir, bien trop vite pour un être humain. Une rue de calme, puis l'autre. Et là, en bas, le Pavillon d'Argent. Son élan le mena dans un arbre, il retira ses Geta et ses Zori, afin d'être plus à l'aise. Il aimait sentir sous ses pieds l'écorce rugueuse, les pierres et la terre. Le vampire n'avait pas besoin des nombreuses lanternes qui illuminaient les rues pour savoir que personne n'était là pour l'apercevoir. D'une poussée puissante, il se propulsa sur le toit de l'enceinte du temple et se laissa souplement glisser au sol de l'autre côté. Les yeux pers furent immédiatement attirés par les cimes des grands conifères qui bordaient les chemins plus escarpés de l'est de l'ensemble. Un excellent endroit où s'installer pour attendre sa jumelle. Il commença à se glisser dans le jardin, profitant de cette nature soigneusement ordonnée et momentanément endormie, qui semblait n'être là que pour lui seul. Il grimpa sur le toit d'un des pavillons secondaires, effleurant des doigts dans un geste plein d'amour une branche de pin qui affleurait les tuiles.
L'air frais était empli de douces fragrances de rosées, de sable et de cailloux humides de la pluie du matin, de l'odeur épicée des cèdres et des sapins, et de celle, fleurie, délicate, ténue, des Sakura en fleur partout dans la ville. Ici, celle-ci se laissait oublier, bien que les cris des marchands ambulants, les rires des enfants et les chants traditionnels parviennent jusqu'à ses oreilles sensibles. Aodhán soupira de bien-être. Le vent printanier portait aussi bien les festivités que le calme, et jouait comme un enfant avec les ondulations cuivrées de ses cheveux.
Satisfaction.
Joie sauvage de vivre.
Férocité comblée du prédateur repus.
Ces émotions lui parvinrent quelques secondes avant qu'une femme, dans un sublime kimono céruléen aux motifs de glycines sur les longues manches, n'atterrisse en toute légèreté à ses côtés malgré ses okobo-geta. La chevelure aussi flamboyante que la sienne tirée dans un chignon complexe orné de peignes et de pics, le regard tout aussi clair et indécis entre le gris, le vert d'eau et le bleu pâle, un sourire sur des lèvres rouges de maquillage, Deirdre était tout son contraire et à la fois, son parfait reflet au féminin.
- Ne reste pas planté là, on ne va rien voir des feux d'artifice ! Viens!
Souple comme une panthère, elle sauta sur un toit plus haut, puis un autre, jusqu'à aller se percher tout en haut du pavillon d'argent. Son cadet, tiré de sa rêverie, sourit et lui emboîta le pas. La vue était imprenable et capta un moment toute leur attention.
La ville de Kyoto qui était illuminée de lanternes.
Les cerisiers et leurs pétales rose pastel qui voletaient dans la nuit.
La vie humaine qu'ils percevaient chacun à leur manière, si proche et si lointaine. Posé en équilibre précaire, Aodhán se rapprocha de sa jumelle et passa ses bras autour des épaules minces de la rouquine. Elle leva sur lui un regard étonné : il n'était pas très tactile, mais le sourire calme sur les lèvres de son frère en amena un similaire sur les siennes. Ils n'avaient pas besoin de mots.
Soudain, un sifflement, et une gerbe d'étincelles dorées et rouges illumina le ciel nocturne dans un claquement de tonnerre. Il fut immédiatement suivit d'une nouvelle étoile dorée, puis d'une blanche, d'une verte, rouge encore, jusqu'à ce que tous les cieux qui surplombaient la rivière Kawa soient illuminés de couleurs et de formes célébrant le moment présent, la nouvelle année offerte par la nature. Pour accompagner le son des explosions, des tambours se mirent à résonner, sans doute non loin du Heian-Ji. Plus lointaines, les voix de centaines d'enfants et de jeunes femmes scandaient « Tamaya ! », étrange exclamation venue saluer chaque nouvelle explosion de fusée.
- D'ici, j'aime beaucoup les festivités. C'était une bonne idée que tu as eue que de m'y amener,approuva le vampire.
- C'est un événement joyeux, cela doit te rendre les choses plus supportables, non? Tu as besoin de cette joie.
- Oui. Mais surtout, c'est si beau... J'aimerais voir des cerisiers en fleur tous les ans jusqu'à la fin de mes jours.
Un rire amusé et satisfait lui répondit. Joie. Affection fraternelle. Deirdre savait que son frère était perdu pour l'humanité, voire pour toute la création, mais au moins, il ne l'était pas pour la Faune et la Flore du monde !
- Alors on va attendre qu'ils donnent des fruits, et ramasser des cerises partout dans le pays, décida Deirdre fermement.
Le cadet approuva d'un hochement de tête. Oui, cette espèce-là, il voulait pouvoir la replanter chez eux, en écosse. En attendant, ils profitaient juste, spectateurs extérieurs de ce festival qui s'offrait à eux, plein de vie, mais d'une vie lointaine. De cette vie si rapide, si intense des humains modernes, trop conscients malgré eux du temps limité qui leur était offert sur Terre. Eux, vampires pluri-millénaires, n'étaient que de passage dans ces existences qu'ils observaient de loin avec le recul des années.
Sur une dernière explosion de multiples fusées, le feu d'artifice prit fin dans un triomphe d'applaudissements, de cris de joie résonnant dans le lointain des rues de Gion, contre les murs de bois et de briques, contre les tuiles, avant que ne retombe le murmure silencieux de la vie nocturne.
1370 mots - Codage par Libella sur Graphiorum
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