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Le Doyen
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Le Doyen

Epreuve 6 - Draft Town Empty Epreuve 6 - Draft Town

Dim 9 Oct 2022 - 11:15




C’est l’heure d’une petite interrogation surprise ! Vous qui aimez donner votre avis, cette dissertation devrait vous mettre en joie. En voici le sujet : Discuter, est-ce renoncer à la violence ? Vous avez 4 heures.


Dans cette épreuve, pas de forme imposée, pas de défi. Simplement votre imagination. Que ce soit au travers d'un souvenir personnel ou non, mettez votre personnage en scène vis-à-vis de la thématique proposée.


▬ Cette épreuve est un solo.
▬ Vous avez 24 heures pour poster votre réponse.
▬ L'épreuve se termine le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.

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Logan Tancarville
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Logan Tancarville

Epreuve 6 - Draft Town Empty Re: Epreuve 6 - Draft Town

Dim 16 Oct 2022 - 16:30
Logan Tancarville

Il est tard dans la ville de Damned Town. La journée à été longue et fournie en enquêtes. Je profite de ma soirée, accoudé à ma fenêtre, un verre de whisky à la main et une clope aux lèvres. Je contemple les étoiles scintillantes dans la noirceur de la nuit. C’est toujours un spectacle des plus apaisants. Dans l’intimité du ciel nocturne mes souvenirs reviennent tels des volutes de brumes s’insinuant dans mes pensées. Je me laisse alors envahir par cette vague de nostalgie qui semble vouloir m’entraîner dans sa valse.

Je cligne des yeux et lorsque je les rouvre, je suis sur un pupitre, dans le manoir de mon père. Je dois avoir une soixantaine d’années en moins, et mon précepteur est en face de moi, me sermonnant à nouveau une de ses interminables leçons. Je n’ai jamais vraiment apprécié ce dernier, mais c’est surtout parce que je détestais rester assis sur sa satané chaise pour suivre des leçon dont je n’avais rien à carrer. Même si je dois avouer qu’avec sa voix profonde, ses lunettes de soleil et sa barbe blanche, il en imposait drôlement.  
Jeune maître Tancarville, pour la leçon du jour vous traiterez ce sujet.

Il fait alors claquer sa baguette sur le tableau noir qui était en face de moi, pointant ce qu’il venait d’écrire à la craie sur l’ardoise polie.
« Discuter, est-ce renoncer à la violence ? »

Je me souviens avoir poussé un grand soupir en voyant le sujet. Je n’avais pas révisé la moitié des références concernant ce sujet. Si ma mémoire est bonne, j’ai même eu une note catastrophique à cette dissert. Comme d’hab…

Je sors de mon escapade vers le passé, revenant alors à la tranquillité du présent et au silence de la nuit. Je tire une latte sur ma cigarette, songeur. Je repense à ce sujet de réflexion. Je n’y avais pas forcément prêté attention à l’époque, mais aujourd’hui...aujourd’hui ce n’est plus la même histoire. Du moins c’est ce que je pense. Il faut pourtant bien l’avouer, moi et la discussion c’est pas une grande histoire de complicité. J’aime pas parler pour ne rien dire, et je ne m’en cache pas. Si quelque chose m’agace, je vais préférer utiliser mes poings plutôt que chercher à faire la causette. Mais bon, faut dire aussi que ça m’a causé quand même pas mal d’emmerdes. Si j’avais pas collé une balle dans la poire de cette ange, je serais probablement toujours aux enfers.  Après c’est pas faute d’avoir essayer de la calmer, puis elle s’est mise à m’insulter et la colère a pris le dessus. De toutes façons c’est pas comme si j’avais des regrets, donc instinctivement je dirais que non, c’est pas parce qu’on taille une bavette que je peux pas te coller un gnon dans le quart d’heure qui suit. On peut même prendre du recul vis-à-vis de la ville. On peut pas se marave dans les rues de la cité et à l’extérieur, pourtant je parierais un rein que la plupart des anges et des démons sont prêts et prêtes à se foutre sur la gueule dès que l’occasion se présentera. D’ailleurs ni Dragon, ni Haelyn sont prêts à reculer à ce sujet. Comme dit l’expression : à charges de revanche.

Mais le problème avec ces sujet à la c*n c’est que c’est toujours plus compliqué qu’il n’y paraît. D’ailleurs je sens déjà le mal de crâne arriver. Je me gratte l’arrière de la tête avant de me replonger dans mes réflexions. Alors que parfois relancer la discussion ça permet d’enterrer la hache de guerre, suffit de me voir avec mon paternel. On a toujours été en conflit, et pas qu’un peu , pourtant à la seconde où je me suis retrouvé dans la merde il a pas hésité à me filer un coup de main. On a pas papoté plus que ça, mais je peux dire qu’on est plus prêts d’avoir un dialogue sans s’engueuler qu’on ne l’a jamais été. C’est bien la preuve que parfois la parlotte ça peut avoir du bon. Puis bon si je faisais que mettre des beignes mon boulot il irait pas très loin. Comme quoi je suis plus doué que ce que je pense, vu le nombre de fois où je me suis retenu de m’énerver face à des clients... Donc ouais, discuter pour renoncer à la violence c’est pas si mal comme point de départ. Cela n’en fais pas une obligation, mais je peux voir en quoi des beaux parleurs peuvent se montrer utiles. Après tout même si je colle des droites un peu partout, les morts c’est pas bon pour le business. Renoncer à la violence ça peut avoir du bon si c’est pour négocier.

Je prend calmement une lampée de whisky. De toute façon j’aime pas ce sujet. C’est comme si on pouvait que choisir entre la confrontation et le dialogue. Comme si c’était aussi simple bordel ! Combien de personnes choisissent le dialogue pour la violence ? Entre les insultes, la condescendance, et je ne sais quoi d’autres encore. Parce que bon, on peut parler des anges, tous à se mettre des couteaux entre les omoplates sous couvert de sourires et de manière. Ça me donne envie de gerber, y’a rien de plus hypocrite ! Au moins entre démon on se tabasse la gueule mais on sait qui est fort et qui l’est pas. Alors que chez les anges c’est tous des ramassis de clochettes molles ! Il y’en a pas un qui est capables d’assumer ses propres ambitions, faudrait surtout pas se salir les mains. Tous des lâches ! Tous autant qu’ils sont ! Et à l’exact inverse, pourquoi on pourrait pas être violent pour éviter qu’une situation dégénère ? Assommer un abruti qui pète un boulon et qui commence à s’exciter comme une adolescente bah ça permet d’éviter la casse. Je me souviens quand j’étais dans les Tales, le nombre de fois où on a évité la guerre de gang juste en allant intimider un peu les fauteur de troubles. Je mériterais une médaille vu le chaos que j’ai évité dans les rues du Tartare. Et tout ça grâce à quelques mandales. Alors j’aime pas cette idée qu’on peut que discuter ou taper. Nan les deux peuvent être utilisé en bien ou en mal et que ceux qui pensent le contraire aillent se faire foutre.

Avec un rictus mauvais je finis mon verre et j’écrase mon mégot dans le cendar que je laisse sur le rebord de la fenêtre. Comme quoi on en revient toujours au même point de départ... Pourquoi parler quand le problème peut se régler avec un bon coup de poing dans le museau ? Baratiner c’est une perte de temps que n’emploie que les hypocrites ou les couards. Je suis ni l’un ni l’autre. Je sais ce que je veux et je sais me donner les moyens de l’obtenir. J’ai pas la frousse de me salir les mains comme la plupart des c*nnards qui se croient mieux que les autres. Je laisse d’ailleurs s’échapper un commentaire venimeux qui siffle entre mes dents.
Pff ! Philo de mes deux…

J’aimais déjà pas ce sujet à l’époque et même avec l’expérience et le parcours de vie, ça a pas tant changé que ça. Faut dire aussi que c’est vraiment une discussion pourrie, c’est toujours pareil avec les sujets de philo, c’est l’art de tortiller du fion pour chercher le moyen le plus débile pour aller droit au but. J’ai toujours trouvé que c’était une perte de temps et j’ai pas bougé d’un poil. Rendez moi le terrain, les enquêtes et l’adrénaline et foutez moi la paix...

Je ferme la fenêtre avant de souffler longuement. Pourquoi ces souvenirs me revenaient maintenant ? C’est pas comme si j’avais vraiment été super attentif lors de ces cours. Je rince négligemment mon verre avant de le poser sur le séchoir. Laissant la ville et ces questions existentielles à la confidence de l’œil nocturne qu’est la lune. Puis je pars me coucher, et me requinquer d’un sommeil réparateur durement gagné.
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