Gaming, but at what cost ? [Nissa & Maya] #terminé

"Si."

Ce n’est pas un mensonge. Parfois, tu te poses la question. Et puis pouf, tu l’oublies juste après. Miracle.

"Mais je continue de penser que j’ai raison."

Ah ouf, on avait peur que tu ne sois pas têtue et dans ton déni habituel.

"Regarde, le mec qui t’a dragué tout à l’heure, tu penses vraiment que c’est pour mieux te connaitre. Bien sûr que non."

Alors non, elle n’a pas été draguée sous tes yeux. Mais d’après toi, c’est tout comme. Oui tu es un peu jalouse.

"Ca ne m’étonnerai pas qu’ils pensent quelque chose comme : elle est jolie, je vais la mettre dans mon lit."

Au moins ça rime, tu peux au moins leur donner ça.

"Et oui, il y a des mecs qui ne s’amusent pas à me regarder bizarrement au premier regard, et bizarrement je peux bien m’entendre avec eux, va savoir pourquoi."

Milan, par exemple. Mais pas que. Mais avec toi ce sont vraiment des exceptions.

"Il y a forcément une solution ! Souvent ce genre de chose, c’est une question de confiance en soi. Et ça, je sais que tu peux le faire."

Tu l’as bien vu.

"Ca nous fait chacun un objectif : tu travailles sur ma misandrie, et moi sur ta confiance en soit."

Tu dis ceci en rigolant, mais c’est semi-sérieux. Par contre, impossible de savoir quel est l’objectif le plus difficile à accomplir.

"Je suis certaine qu’au fond, si, il voulait te draguer."

Qu’est-ce que tu es entêtée ! C’est insupportable ! Comment arrives-tu as avoir des amis ?!

"Tu es une jolie fille et tu étais encore plus mignonne tout à l’heure, alors comment un mec ne voudrait pas te draguer ?"

On parle des mecs, ou de toi là ? Parce que bon, tu vas commencer à mettre le doute à tout le monde à ce sujet là !

"Un psy ?"

Qu’est-ce que tu détestes cette idée.

"Je ne vais pas mentir, je n’ai pas envie d’en voir un. Ou une."

Tu soupires, tu croises les bras, une mine un peu boudeuse.

"Pourquoi je devrai faire un effort pour eux ?"

La vraie question. À laquelle tu n’as pas de réponse.

"Il t’aura dragué après ça, c’est sur. Ils cachent toujours quelque chose."

Mais tout le monde cache toujours quelque chose ! Même toi ! Alors bon, les vérités générales passent partout, ça te permet de ne pas avoir tort, mais ça ne fait pas vraiment avancer les choses.

"Je ne dirai pas que le monde est mieux sans eux, mais s’ils pouvaient éviter d’approcher à moins de cent mètres de moi, ça serait bien mieux."

Ce qui est, au final, la même chose. Au moins, tu es cash.

"Il n’y a rien a lâché. Ou ça mettrait trop de temps."

Hey au moins tu en es consciente. C’est... bien ? Peut-être ?

"Et je ne vois pas ce que ça changerait pour moi. La plupart d’entre eux resteront des abrutis sans cervelle. Ce sont eux qu’il faut soigner, pas moi."

Si, comme c’est une question de perception. Mais bon courage pour t’expliquer ça...

"Comment ça tu va me le prouver ?"

Oulah, tu commences à être un peu acide, fait attention.

"Tu vas retourner le voir pour lui demander, c’est ça ? Ou pire, le draguer en retour ?"

Tu sens cette odeur ? Ce gout ? On appelle ça du sel, ma petite. Imagine si elle drague un mec sous tes yeux... en fait si jamais ça arrive, tu quittes la pièce direct. Que ce soit elle ou une autre fille, en fait. Mais ça t’énerverait encore plus si c’est Nissa, non ? Non ?

"Encore heureux, ça n’est pas comme si je veux qu’ils me côtoient."

C’est gagnant gagnant, en quelque sorte. Ils n’ont pas besoin de te supporter, tu n’as pas à les supporter en retour.

"Parce que ce sont eux qui me la pourrisse, la vie."

C’est ça le problème, c’est tellement ancré dans ton esprit que ça ne va pas bouger facilement.

"Et pourquoi j’ai besoin d’aide ? C’est si grave que ça que je déteste les mecs ? Ça n’est pas comme si je demande grand-chose, je veux juste qu’ils me laissent tranquille !"

Quand tu commences à élever la voix comme ça, c’est que tu te sens acculée. Et ta promesse de faire des efforts, tu l’as déjà oubliée ?

"Mais je t’ai dit que j’irai, alors j’irai au moins une fois. Je ne reviens pas sur mes promesses."

Ah, c’est bon, tu te calmes un peu. Enfin. Miracle.

"Tu penses qu’ils font des séances de groupe ?"

Une petite phrase qui en révèle bien plus que tu le penses. Que tu as la trouille d’être confronté sure... ce problème ? Non, sur bien plus de choses que ça. Sur une partie de ton passé, en quelque sorte. En groupe, tu pourras faire ta fière et te cacher si nécessaire, histoire d’éviter les sujets réellement importants. Lâche.

Okay, tu prends ce "laisse tomber" comme un aveu que tu as raison et... TU. DETESTE. CA. Si elle drague ce mec, tu... tu ne sais pas... bon OK, tu ne ferais pas grand-chose, MAIS. Tu ne veux pas voir ça, c’est tout. En tout cas, bravo, vous vous battez par ta faute. Interdiction de dire que c’est à cause des mecs.

"Je ne fais pas attention à eux, déjà."

Faux.

"Et pour la drague, ça, jamais."

Ca oui, c’est à peu près certain que ça ne changera pas, car la drague de rue "forcée" t’énerve. Tu es toujours prête à agir pour les autres.

"Donc tu viendras avec moi ?"

C’est plus une affirmation qu’une question.

"Et je viendrai avec toi."

Encore une fois...

"Deal ?"

C’est une manière de clore ce sujet qui ne mène nulle part à part votre énervement mutuel. C’est une manière involontaire de calmer le jeu également.

Oui, bravo, vous faites la gueule un peu, bien joué, c’était malin de ta part. Mais tu as effectivement calmé le jeu, au moins un peu. C’est toujours ça de gagner. Mais c’est toujours comme ça tes débuts d’amitié, c’est houleux à cause de ce sujet. Mais une fois que c’est passé - ce qui devrait être plus ou moins le cas - tu deviens une amie fidèle.


Le plus drôle, c’est que ça se voit qu’elle te rassure quand elle dit qu’elle sera là pour le psy. C’est stupide oui, mais voilà. Comme quoi, même toi tu as des faiblesses.

"Allons-y. Je te porte jusqu’à l’entrée ?"

Tu souris. C’est pour blaguer. Au moins la crise est passée. Surement. Tu crois. Tu n’oses pas demander. Allez, rassemble ton courage.

"Enfin, si tu veux que je t’accompagne, bien sûr."

Ça n’est pas comme si elle a besoin de toi. D’une amie invasive, jalouse, misandre... la liste est longue, c’est sur. Et non, tu ne joues pas la carte de l’apitoiement. Si elle ne veut pas, elle ne veut pas, tant pis.