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- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Samedi.
Depuis quelques années, Moon s’est mise à détester le samedi. Étudiante, elle passait la plupart de ses samedis soirs à écumer les bars accompagnée de ses amies. Mais elles sont toutes tombées, l'une après l’une, dans les bras d’amants qui, à priori, font de meilleurs compagnons de samedi soir qu’elle. Il restait bien Minori qui se défendait d’être une femme libre, malgré son mariage. Mais elle a fait un enfant il y a quelques mois.
Les enfants, ça pompe le temps.
Il est vingt-deux heures, et Moon se trouve dans son plus simple jogging, les cheveux sales, la mine décrépie, à zapper entre deux télé-réalités. Sur la table basse, devant elle, se trouve quelques restes d’un sandwich vite avalé, sans plaisir. Elle a hâte d’être lundi, et cette pensée l’effraie. Qui a hâte d’être lundi ? Une femme de trente ans sans famille.
C’est pas possible.
Marmonne-t-elle en se redressant. Elle ne peut pas se laisser aller de cette manière. Sans plus attendre, elle saute dans la douche, s’apprête, glisse dans sa plus petite robe, dans ses plus hauts talons, et dévale les escaliers.
Peu importe ce que la soirée va donner, il faut qu’elle prenne l’air, rencontre de nouvelles personnes. Le bruit de ses chaussures claque sur le pavé, et résonne dans la petite rue. Elle ne prend pas le temps de chercher un bar loin de l’Université, ni un bar pas cher, ni même un bar sympa. Le premier fera l’affaire. Un néon lumineux clignote, l’établissement dans lequel la jeune femme rentre semble un peu lugubre, mais c’est toujours mieux qu’un samedi soir seule à regarder Terrace House.
C’est blindé, plein à craquer, noir de monde. Et ça illumine le visage de Moon. La musique est trop forte, un peu nulle, mais elle déchaîne quelques rares corps qui dansent timidement devant le bar. La jeune femme suit le mouvement de la foule, se laisse porter doucement jusqu’au tenancier, tout en jetant quelques regards rieurs aux inconnus qu’elle croise.
Et finalement, elle arrive au bar. Il n’y a qu’une chaise de libre, sur laquelle elle se glisse. Elle coince ses deux talons sur son siège, et lève une main polie vers le barman.
Un cosmo, s'il vous-plaît.
Tout en hochant la tête au rythme de la musique, elle regarde ses voisins de table. A sa gauche, un jeune couple apparemment saoul d’amour, qui s’enlace et s’embrasse. C’est mignon, les jeunes qui se collent. A sa droite, une femme, à peu près de son âge. Elle semble seule. Moon lève la voix, pour que sa voisine de table puisse l’entendre, malgré la musique :
Votre verre est vide, je peux vous en offrir un ?
Offrir un verre, ça marche tout le temps. Tout le monde est séduit par la gratuité de l’alcool. Et puis, ça permet de briser la glace. Moon ne pourrait pas compter le nombre de verres qu’elle a offerts. Hommes et femmes confondus.
Moi c’est Moon, et vous ?
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L'alcool, l'huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Samedi 15 juillet 2017
Le samedi est mon jour préféré. Pas d’élèves emmerdants dans les pattes, pas de responsabilités. Je peux faire ce dont j’ai envie et ça commence cruellement à me manquer.
Tsuguo, le frère de Milan, s’impatiente de l’avoir en face de lui pour lui refaire le portrait et ça me tape sur le système. Le délai de juin est passé mais de toute manière, il n’a plus le choix. Autant en finir. C’est pour ne pas penser à tout ça que je viens décompresser au bar. J’ai fini par faire partie des habituées à force. Je plaisante avec les autres mecs et le barman à propos de la défaite de leur équipe préféré au baseball la veille.
Tout se passe comme d’habitude jusqu’à ce que le barman détourne ses yeux de moi pour regarder à mes côtés. Tiens, une tête inconnue. Et qui me propose un verre après avoir commandé. Venant d’une femme c’est assez... Inattendue. J’dois prendre ça pour de la drague ? Le coup du verre a mal vieilli quand même. Je hausse les épaules, je ne vais pas refuser un verre gratuit.
« Si ça vous fait plaisir. »
Je lui fais un mince sourire mais je ne suis pas connu pour mon amabilité à la première rencontre. Moon... C’est coréen ça me semble. Dans nos trafics on traite parfois avec des coréens et ça me parle, même si plus en nom de famille qu’en prénom.
« Akira. Je ne vous ai jamais vu dans le coin. »
Même si plus je la regarde, plus son visage me dit quelque chose. Je ne retiens presque jamais le nom des gens.
Le samedi est mon jour préféré. Pas d’élèves emmerdants dans les pattes, pas de responsabilités. Je peux faire ce dont j’ai envie et ça commence cruellement à me manquer.
Tsuguo, le frère de Milan, s’impatiente de l’avoir en face de lui pour lui refaire le portrait et ça me tape sur le système. Le délai de juin est passé mais de toute manière, il n’a plus le choix. Autant en finir. C’est pour ne pas penser à tout ça que je viens décompresser au bar. J’ai fini par faire partie des habituées à force. Je plaisante avec les autres mecs et le barman à propos de la défaite de leur équipe préféré au baseball la veille.
Tout se passe comme d’habitude jusqu’à ce que le barman détourne ses yeux de moi pour regarder à mes côtés. Tiens, une tête inconnue. Et qui me propose un verre après avoir commandé. Venant d’une femme c’est assez... Inattendue. J’dois prendre ça pour de la drague ? Le coup du verre a mal vieilli quand même. Je hausse les épaules, je ne vais pas refuser un verre gratuit.
« Si ça vous fait plaisir. »
Je lui fais un mince sourire mais je ne suis pas connu pour mon amabilité à la première rencontre. Moon... C’est coréen ça me semble. Dans nos trafics on traite parfois avec des coréens et ça me parle, même si plus en nom de famille qu’en prénom.
« Akira. Je ne vous ai jamais vu dans le coin. »
Même si plus je la regarde, plus son visage me dit quelque chose. Je ne retiens presque jamais le nom des gens.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Le barman glisse le verre vers Moon, qui l’attrape d’une main habituée. Quelques gouttes d’eau coulent du verre à martini. Le liquide rouge est alléchant, mais Moon, par politesse, ne l’apporte pas encore à ses lèvres. Elle a promis un verre gratuit à sa camarade d’un soir, et il est impératif de trinquer avant de commencer à s’alcooliser.
Oui, ça me fait plaisir.
Souriante, Moon se tourne vers le barman, l’attire d’un signe de main discret.
La même chose pour mon amie.
Amie. Le mot est fort, mais compréhensible. Moon le dit naturellement, sans réfléchir, parce qu’il est plus simple que de dire: “la même chose pour la femme à ma droite, que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam, et à qui j’offre un verre juste pour m’assurer quelques minutes de compagnie polie.”
Je suis arrivée il y a trois mois à Kobe, je découvre encore la ville.
Le barman revient vers les deux jeunes femmes, et pose un verre devant Akira. Moon se tourne vers lui, hoche poliment la tête :
Merci.
Sans plus attendre, la jeune professeur attrape son verre et le tend vers Akira. Un petit geste pour trinquer, pour sceller une sorte d'indicible pacte : ces quelques minutes de compagnie. Moon porte le verre à ses lèvres, et laisse glisser quelques gorgées d’alcool dans sa gorge. Le cocktail, sucré, réveille tout de suite ses papilles. Immédiatement, Moon sent comme un sentiment de lâcher-prise envahir son corps.
Vous êtes une habituée de ce bar ?
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L'alcool, l'huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Bon, une compagnie féminine pour la soirée ne fait pas de mal. Elle a l’air plutôt sympa alors je n’ai pas de raison spéciale de refuser. Moon me commande un Cosmo qui arrive rapidement devant moi.
« Merci. »
Mon.. amie de la soirée m’explique qu’elle n’est ici que depuis trois mois. Je hoche la tête tout en attrapant mon verre avant de trinquer avec le sien puis de boire une gorgée.
« Il y a pas mal d’endroits sympas dans le coin. »
Kobe n’est pas seulement connu pour son bœuf d’exception. C’est une ville où l’on ne s’ennuie pas quand on sait où aller. Les plus intéressants selon moi ouvrent la nuit. Sa question me fait sourire et je la regarde en coin.
« Et pas que de celui-là. »
Je pourrais préciser que je ne suis pas alcoolique non, mais ce que pensent les autres de moi ne m’a jamais intéressé.
« Vous venez d’où du coup ? Qu’est-ce qui vous a fait bouger ? »
La moindre des choses quand on vous offre un verre, c’est de faire la conversation.
« Merci. »
Mon.. amie de la soirée m’explique qu’elle n’est ici que depuis trois mois. Je hoche la tête tout en attrapant mon verre avant de trinquer avec le sien puis de boire une gorgée.
« Il y a pas mal d’endroits sympas dans le coin. »
Kobe n’est pas seulement connu pour son bœuf d’exception. C’est une ville où l’on ne s’ennuie pas quand on sait où aller. Les plus intéressants selon moi ouvrent la nuit. Sa question me fait sourire et je la regarde en coin.
« Et pas que de celui-là. »
Je pourrais préciser que je ne suis pas alcoolique non, mais ce que pensent les autres de moi ne m’a jamais intéressé.
« Vous venez d’où du coup ? Qu’est-ce qui vous a fait bouger ? »
La moindre des choses quand on vous offre un verre, c’est de faire la conversation.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
“Et pas que de celui-là”. Moon sourit à ces quelques mots. Elle serait bien incapable d’être aussi désabusée qu’Akira. Si la jeune professeur chérit les moments passés dans les bars, elle ne s’en vante pas. C’est même le contraire. La plupart du temps, elle passe ce temps sous silence. Alors, quand ses collègues la questionnent sur son week-end, elle reste toujours évasive : “j’ai vu des amis” est une excuse efficace. Ce n’est même pas vraiment un mensonge. Où s’arrête l’amitié ? Partager un verre, c’est suffisant.
Depuis combien de temps elle n’a pas bu avec une de ses véritables amies ? Pour éviter d’y penser, Moon reprend une gorgée de cosmo.
Je serais ravie d’avoir quelques recommandations.
Moon reste évasive. Elle pourrait lui dire, qu’elle aussi, elle a fréquenté lors de ces trois derniers mois plus d’un établissement. Mais non. En plus, elle préfère rester discrète. Aujourd’hui, elle s’est risquée à fréquenter un bar à côté de chez elle, dans le quartier de l’université. D’habitude, elle préfère s’éloigner du centre de Kobe pour sa périphérie, afin de s’assurer de ne rencontrer aucun étudiant. Aucun collègue non plus. Boire jusqu’à ne plus se souvenir de la veille, ça ne fait pas du bien à la réputation.
Je viens de Bucheon, de Séoul, de Tokyo. J’ai un peu bougé. J’espère que cette fois, c’est pour de bon.
Pourtant, tous ses déménagements sont le fruit de ses choix. Les études, le confort. Pour le moment, elle apprécie Kobe. La ville n’est ni trop petite, ni trop grande. Et puis, elle y a trouvé un travail stable. Elle est heureuse d'avoir quitté Tokyo. Là bas, tout va trop vite.
Je suis venue pour le travail.
Moon aime parler de son travail. Elle pourrait le faire pendant des heures. Parler de ses films préférés, mais aussi du regard pétillant de ses étudiants. Elle aime autant leur curiosité que leurs bêtises. Mais, alors qu’elle s’apprêtait à continuer sa phrase, elle se prend un coup. Les jeunes amoureux à gauche s’enlacent si fort qu’ils ne se rendent plus compte de la notion d'espace. Rien de bien grave, s’ils n’avaient pas poussé le bras qui tenait le verre de cosmo.
Emportée par le coup, la main de Moon se penche, et la gorgée d’alcool rouge glisser de verre pour s'échouer sur la cuisse d'Akira.
Le visage de Moon s’arrête.
Elle fixe la tâche qui imprègne le tissu du pantalon de sa camarade.
Après quelques secondes de suspension, Moon se lève, sort de sa sacoche des mouchoirs en tissus, en tend un vers Akira des deux mains, et s’incline à 90 degrés.
Je suis terriblement désolée. Je m’engage à vous rembourser.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Si Moon cherche des endroits sympas à Kobe, elle a frappé à la bonne porte ! J’avale une gorgée de Cosmo et profite pour faire une rapide liste dans ma tête.
« Pour faire des achats divers et manger tout un tas de choses pour pas cher, il y a le quartier chinois Nankinmachi. Si vous êtes plus nature, il y a les chutes de Nunobiki, le téléphérique emmène jusqu’au sommet ou l’aquarium Suma. Hmm... Le quartier Kitano pour le style occidental, le Kobe Animal Kingdom. Il y en a d’autres encore, j’aime bouger. »
Et puisque je n’ai pas de limite de budget, pourquoi se priver ? Il faut bien qu’être coincée ici me rapporte quelque chose. Je pense lui avoir donné de quoi occuper son temps libre pour les prochaines semaines. De ce qu’elle me dit, c’est une femme qui aime être en mouvement aussi.
« J’aimerai bien aller à Séoul un jour. »
J’y suis déjà allée mais par sécurité, fait croire le contraire.
« Ah, et vous faites quoi ? »
Notre conversation aurait pu continuer tranquillement, Moon aurait répondu à ma question et j’en aurais fait de même. Mais ce couple qui se roule des pelles depuis tout à l’heure n’a plus aucun respect pour personne ! Je frisonne au liquide glacé sur ma cuisse et regarde mon jean devenir rougeâtre, blasée puis agacée. Ma camarade de bar se confond en excuse mais même si j’attrape volontiers le mouchoir qu’elle me tend, ce n’est pas elle qui en tort.
« Merci. Mais vous n’avez rien fait de mal et ne me devez rien du tout. »
Mon regard se pose plutôt sur les deux amoureux qui n’ont même pas pivoté la tête. C’est que Moon doit avoir le coude aussi dur que le comptoir, quelle différence ?
« Hey les deux pelleteuses ? Vous pouvez aller vous trouer la bouche plus loin ! Et c’est 4000¥ (30€) le jean ! »
Que je compte bien récupérer. Ils me regardent comme si ce n’était pas à eux que je m’adressais. L’homme fronce les sourcils et compte déjà contester mais le barman le calme très vite.
« Je suis témoin, vous feriez mieux de rembourser et tenez-vous correctement à l’avenir sinon je vous demanderais de sortir. »
Il grommelle, énervé de s’être fait prendre et fourre sa main dans sa poche de mauvaise foi. Main tendue, j’attends la monnaie et ne relève pas qu’il me tape presque la main, je me contente de lui jeter un regard noir.
« Ça fait cher la galoche, j’espère que t’en auras pour ton argent... »
Sourire moqueur aux lèvres, je tourne la tête vers sa copine. Bon, j’avoue, je cherche un peu. C’est mon côté tête brûlée. Elle n’a pas l’air d’apprécier ma petite vanne.
« Excuse-moi ? On peut savoir ce que tu sous-entends là ?! »
Je la toise sans même lui répondre et me rassoit. Le barman secoue la tête et se retourne. Son copain lui tire le bras pour qu’ils s’éloignent mais elle n’a pas l’air de cet avis. Voyons voir jusqu’où elle va mademoiselle langue de feu.
« Pour faire des achats divers et manger tout un tas de choses pour pas cher, il y a le quartier chinois Nankinmachi. Si vous êtes plus nature, il y a les chutes de Nunobiki, le téléphérique emmène jusqu’au sommet ou l’aquarium Suma. Hmm... Le quartier Kitano pour le style occidental, le Kobe Animal Kingdom. Il y en a d’autres encore, j’aime bouger. »
Et puisque je n’ai pas de limite de budget, pourquoi se priver ? Il faut bien qu’être coincée ici me rapporte quelque chose. Je pense lui avoir donné de quoi occuper son temps libre pour les prochaines semaines. De ce qu’elle me dit, c’est une femme qui aime être en mouvement aussi.
« J’aimerai bien aller à Séoul un jour. »
J’y suis déjà allée mais par sécurité, fait croire le contraire.
« Ah, et vous faites quoi ? »
Notre conversation aurait pu continuer tranquillement, Moon aurait répondu à ma question et j’en aurais fait de même. Mais ce couple qui se roule des pelles depuis tout à l’heure n’a plus aucun respect pour personne ! Je frisonne au liquide glacé sur ma cuisse et regarde mon jean devenir rougeâtre, blasée puis agacée. Ma camarade de bar se confond en excuse mais même si j’attrape volontiers le mouchoir qu’elle me tend, ce n’est pas elle qui en tort.
« Merci. Mais vous n’avez rien fait de mal et ne me devez rien du tout. »
Mon regard se pose plutôt sur les deux amoureux qui n’ont même pas pivoté la tête. C’est que Moon doit avoir le coude aussi dur que le comptoir, quelle différence ?
« Hey les deux pelleteuses ? Vous pouvez aller vous trouer la bouche plus loin ! Et c’est 4000¥ (30€) le jean ! »
Que je compte bien récupérer. Ils me regardent comme si ce n’était pas à eux que je m’adressais. L’homme fronce les sourcils et compte déjà contester mais le barman le calme très vite.
« Je suis témoin, vous feriez mieux de rembourser et tenez-vous correctement à l’avenir sinon je vous demanderais de sortir. »
Il grommelle, énervé de s’être fait prendre et fourre sa main dans sa poche de mauvaise foi. Main tendue, j’attends la monnaie et ne relève pas qu’il me tape presque la main, je me contente de lui jeter un regard noir.
« Ça fait cher la galoche, j’espère que t’en auras pour ton argent... »
Sourire moqueur aux lèvres, je tourne la tête vers sa copine. Bon, j’avoue, je cherche un peu. C’est mon côté tête brûlée. Elle n’a pas l’air d’apprécier ma petite vanne.
« Excuse-moi ? On peut savoir ce que tu sous-entends là ?! »
Je la toise sans même lui répondre et me rassoit. Le barman secoue la tête et se retourne. Son copain lui tire le bras pour qu’ils s’éloignent mais elle n’a pas l’air de cet avis. Voyons voir jusqu’où elle va mademoiselle langue de feu.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
La main de Moon tremble un peu. Le visage d’Akira s’est fermé et la jeune professeur a peur de s’être frottée à la mauvaise personne. On ne sait jamais sur qui on peut tomber dans un bar. Alors, quand sa camarade attrape le mouchoir, Moon ne peut empêcher un soupir de soulagement.
Je vous remercie pour votre bienv…
Moon s’arrête sec. Qu’est-ce qu’Akira regarde ? Les yeux de la jeune professeur fait ping-pong entre sa camarade et le couple amoureux. Akira. Le couple. Akira. Le couple. Oui. Akira regarde le couple. Moon, décontenancée, se retrouve au milieu sans vraiment savoir que dire. Elle regarde, bêtement, sa camarade s’en prendre à ces deux pauvres gamins.
Parce que Moon, elle ne leur en veut pas vraiment. Après tout, c’est l’âge auquel il est important de s’embrasser sans faire attention au reste du monde. Après, on est désabusé, on enchaîne les rendez-vous ridicules, on rencontre des vieux types aigris et pleins de TOC.
Mais Moon ne dit rien. Ce soir, c’est entre Akira et ces deux gamins. Et puis, elle ne fait rien d’autre que de leur demander remboursement ? Ce n’est pas une si grosse somme. Mais non. Elle ne fait pas que leur demander remboursement.
Et c’est le mot de trop.
Comme quoi, toutes les femmes ne sont pas féministes. Moon est quelque peu déçue par les mots d’Akira. Et la sororité ? Elle est où ? Malgré tout, elle ne prend toujours pas partie. Il n’y a pas de raison de se mouiller. Elle se contente de demander au barman un autre verre de cosmo. Après tout, elle n’a pas eu le temps de finir le premier.
L’amoureuse ne semble pas vouloir partir. Son regard est plein de haine. Et à voir les yeux effrayés de son copain, ce n’est pas la première fois qu’elle s’énerve au beau milieu d’un bar. Il essaie de la retenir, d’abord avec des mots que Moon n’entend pas, puis en la tirant. Mais le taureau est lancé dans l’arène. Et l’amoureuse se rapproche d’Akira.
T’as dit quoi ?
Sans laisser à Akira le plaisir de se répéter, l’amoureuse se rapproche encore plus près.
Tu te prends pour qui ?
Quelques noms d'oiseaux sortent des lèvres de l’amoureuse, apparemment bien allumée. Le serveur tend à Moon son nouveau verre qu’elle porte immédiatement à ses lèvres. Elle sirote l’alcool en bonne spectatrice.
Tu veux qu’on règle ça dehors ?
La gamine serre les poings. Elle n’est pas qu’ivre d’amour. Moon ne connaît pas Akira, mais elle se doute que la gamine ne fait pas le poids. Elle ne tient pas sur ses jambes, et titube sous l’effet de l’alcool. Mais la boisson donne du courage, et la jeune femme ne veut pas laisser tomber. Elle refuse d’abandonner. Elle veut des excuses. Maintenant. Tout de suite.
Et si tu ne t’excuses pas, je te défonce.
Moon laisse échapper un léger rire. Mais pour qui tu te prends gamine ? Tu ne vas défoncer personne.
Je ne veux pas de ça dans mon bar, allez régler ça dehors.
Le tenancier semble ne pas vouloir se tenir responsable d’une probable rouste. Moon, toujours le verre aux lèvres, questionne du regard Akira : est-ce qu’elle va lâcher un pardon, ou sortir aux lumières de la rue ?
Dans tous les cas, la professeur veut rester spectatrice de cette drôle de soirée.
Je vous remercie pour votre bienv…
Moon s’arrête sec. Qu’est-ce qu’Akira regarde ? Les yeux de la jeune professeur fait ping-pong entre sa camarade et le couple amoureux. Akira. Le couple. Akira. Le couple. Oui. Akira regarde le couple. Moon, décontenancée, se retrouve au milieu sans vraiment savoir que dire. Elle regarde, bêtement, sa camarade s’en prendre à ces deux pauvres gamins.
Parce que Moon, elle ne leur en veut pas vraiment. Après tout, c’est l’âge auquel il est important de s’embrasser sans faire attention au reste du monde. Après, on est désabusé, on enchaîne les rendez-vous ridicules, on rencontre des vieux types aigris et pleins de TOC.
Mais Moon ne dit rien. Ce soir, c’est entre Akira et ces deux gamins. Et puis, elle ne fait rien d’autre que de leur demander remboursement ? Ce n’est pas une si grosse somme. Mais non. Elle ne fait pas que leur demander remboursement.
Et c’est le mot de trop.
Comme quoi, toutes les femmes ne sont pas féministes. Moon est quelque peu déçue par les mots d’Akira. Et la sororité ? Elle est où ? Malgré tout, elle ne prend toujours pas partie. Il n’y a pas de raison de se mouiller. Elle se contente de demander au barman un autre verre de cosmo. Après tout, elle n’a pas eu le temps de finir le premier.
L’amoureuse ne semble pas vouloir partir. Son regard est plein de haine. Et à voir les yeux effrayés de son copain, ce n’est pas la première fois qu’elle s’énerve au beau milieu d’un bar. Il essaie de la retenir, d’abord avec des mots que Moon n’entend pas, puis en la tirant. Mais le taureau est lancé dans l’arène. Et l’amoureuse se rapproche d’Akira.
T’as dit quoi ?
Sans laisser à Akira le plaisir de se répéter, l’amoureuse se rapproche encore plus près.
Tu te prends pour qui ?
Quelques noms d'oiseaux sortent des lèvres de l’amoureuse, apparemment bien allumée. Le serveur tend à Moon son nouveau verre qu’elle porte immédiatement à ses lèvres. Elle sirote l’alcool en bonne spectatrice.
Tu veux qu’on règle ça dehors ?
La gamine serre les poings. Elle n’est pas qu’ivre d’amour. Moon ne connaît pas Akira, mais elle se doute que la gamine ne fait pas le poids. Elle ne tient pas sur ses jambes, et titube sous l’effet de l’alcool. Mais la boisson donne du courage, et la jeune femme ne veut pas laisser tomber. Elle refuse d’abandonner. Elle veut des excuses. Maintenant. Tout de suite.
Et si tu ne t’excuses pas, je te défonce.
Moon laisse échapper un léger rire. Mais pour qui tu te prends gamine ? Tu ne vas défoncer personne.
Je ne veux pas de ça dans mon bar, allez régler ça dehors.
Le tenancier semble ne pas vouloir se tenir responsable d’une probable rouste. Moon, toujours le verre aux lèvres, questionne du regard Akira : est-ce qu’elle va lâcher un pardon, ou sortir aux lumières de la rue ?
Dans tous les cas, la professeur veut rester spectatrice de cette drôle de soirée.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Et ça s’enchaîne, et moi ça me fait bien marrer. Regardez-là qui ne tient même pas debout et qui pense m’impressionner. Quoi qu’elle aurait pu se tenir droite comme un piquet que ça n’aurait rien changé me concernant. Bien arrosée, elle se rapproche de moi et je grimace.
« Ôte ta mauvaise haleine de mon visage. »
Et ferme-là aussi peut-être, tout ce que tu sors ne m’atteins pas. Au contraire, je lui ricane au nez et ça l’échauffe encore plus. C’est dingue comme une seule petite phrase peut faire vriller. Quand elle menace de me faire ma fête si je ne m’excuse pas, je baisse mon verre à peine entamé et me tourne vers elle.
« Si on va dehors, c’est dans le caniveau que tu vas dégriser. »
Comme si j’allais me déplacer pour elle, une pichenette et elle tomberait au sol. J’attends sa réplique mais son attention se tourne vers Moon qui a ricané à sa menace de tout à l’heure.
« Qu’est-ce qui t’fais rire toi ?! C’est ta faute tout ça ! »
Je n’ai même pas le temps de réagir qu’elle attrape mon verre en passant son bras entre nous, et balance le contenu au visage ! Oh purée ça va partir en cacahuète ! Après la réaction de Moon, le barman se ramène de l’autre côté du bar.
« Bon ça suffit, tous les 3 sortez ! Vous deux... »
Il montre le couple du doigt.
« Ne venez plus dans mon bar. Et quant à toi Akira, tu reviendras quand tu seras plus mature, pigé ? »
Oh ça va l’vieux là ! Pff ! Il s'adresse ensuite à Moon.
« Désolé que vous ayez affaire à ces énergumènes madame, tenez cette serviette. La maison vous offre vos deux verres et les deux prochains, vraiment désolé. »
Je fais une moue désolée à Moon. Bon ooook, j’aurais dû la fermer après avoir eu mes sous. Mais j’aime bien f*utre la m*rde, j’avoue.
« Ouais amenez-vous dehors bande de... ! »
Ohlala ce langage est déconseillé au moins de 13 ans.
«Désolée de gâcher votre soirée Moon. »
Eh ben allons dehors alors ! Et maintenant quand on est face à face hein ? J’attends... Je ne sais pas si Moon m’a suivi ou si elle a décidé de rester au bar, mais je suis là.
« Ôte ta mauvaise haleine de mon visage. »
Et ferme-là aussi peut-être, tout ce que tu sors ne m’atteins pas. Au contraire, je lui ricane au nez et ça l’échauffe encore plus. C’est dingue comme une seule petite phrase peut faire vriller. Quand elle menace de me faire ma fête si je ne m’excuse pas, je baisse mon verre à peine entamé et me tourne vers elle.
« Si on va dehors, c’est dans le caniveau que tu vas dégriser. »
Comme si j’allais me déplacer pour elle, une pichenette et elle tomberait au sol. J’attends sa réplique mais son attention se tourne vers Moon qui a ricané à sa menace de tout à l’heure.
« Qu’est-ce qui t’fais rire toi ?! C’est ta faute tout ça ! »
Je n’ai même pas le temps de réagir qu’elle attrape mon verre en passant son bras entre nous, et balance le contenu au visage ! Oh purée ça va partir en cacahuète ! Après la réaction de Moon, le barman se ramène de l’autre côté du bar.
« Bon ça suffit, tous les 3 sortez ! Vous deux... »
Il montre le couple du doigt.
« Ne venez plus dans mon bar. Et quant à toi Akira, tu reviendras quand tu seras plus mature, pigé ? »
Oh ça va l’vieux là ! Pff ! Il s'adresse ensuite à Moon.
« Désolé que vous ayez affaire à ces énergumènes madame, tenez cette serviette. La maison vous offre vos deux verres et les deux prochains, vraiment désolé. »
Je fais une moue désolée à Moon. Bon ooook, j’aurais dû la fermer après avoir eu mes sous. Mais j’aime bien f*utre la m*rde, j’avoue.
« Ouais amenez-vous dehors bande de... ! »
Ohlala ce langage est déconseillé au moins de 13 ans.
«Désolée de gâcher votre soirée Moon. »
Eh ben allons dehors alors ! Et maintenant quand on est face à face hein ? J’attends... Je ne sais pas si Moon m’a suivi ou si elle a décidé de rester au bar, mais je suis là.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Tout est passé très vite. Moon n’a pas même eu le temps de se rendre compte du geste de la gamine, n’a pas pu se protéger, et la voilà trempée d’alcool. Elle sent les gouttes qui coulent sur son visage et embarquent les couches de maquillage. Sous son épais fond de teint, Moon cache quelques secrets qu’elle ne veut montrer à personne. Le cocktail dévoile d’épaisses cicatrices d’acné, rougeoyantes. Le sang de Moon bout dans ses veines. Son cœur palpite.
Mais elle doit rester calme.
Merci monsieur.
Elle accepte la serviette du barman poliment, et éponge aussi délicatement qu’elle le peut son visage. A chaque mouvement, elle retire un peu plus de son maquillage. A chaque mouvement, elle sent la colère monter jusqu'à ses joues.
Et alors qu’elle plie soigneusement la serviette pour la poser sur le comptoir, elle découvre sur son poignet une légère coupure. Lorsque le verre est tombé tout à l’heure, une brisure a certainement égratigné sa peau. Ce n’est rien. Moon n’a pas mal. Mais c’est le parfait prétexte.
Ne vous excusez pas Akira, la soirée n’est pas terminée.
Sur ces mots, Moon salue poliment le barman pour lui signifier son départ, et se lève. Elle talonne Akira et le couple de gamin. Une fois dehors, elle glisse une main sur l’épaule de son amie du soir pour lui dire, très discrètement :
Laisse-la moi.
Derrière son dos, Moon appuie sur la petite blessure, déjà presque cicatrisée. Elle fait ainsi couler quelques gouttes de sang le long de la plaie. Et là, sans qu’Akira ni personne ne puisse s’y attendre, Moon pleure. Quelques larmes, juste de quoi appuyer son propos.
Mademoiselle, vous n’allez pas vous en tirer comme ça !
Elle s’approche de la gamine. Celle-ci, éberluée, ne sait plus comment réagir. Elle s’attendait certainement à être frappée et à répondre de ses poings, mais pas à être prise à parti par une femme en larmes. Moon tend son bras et le second à son visage.
Mademoiselle, c'est une agression ! En public. Vous m’avez blessée et humiliée en face de dizaines de personnes !
Personne n’a vraiment vu la scène.
Au regard de la loi, une telle agression ne sera pas impunie ! Je veux bien régler à l’amiable mais vous rendez-vous compte ?! Le préjudice moral, et c’est sans compter la blessure.
La peur s’installe dans les yeux du couple. Ils savent qu’ils ne peuvent pas se battre face à ces arguments. Et puis, il y a le barman, il est témoin de l’agression. Moon n’a aucune envie d’aller devant la police, et puis elle n’est même pas certaine de convaincre avec une plaie aussi petite. Mais elle profite de la faible intensité lumineuse que leur prodigue la nuit pour accentuer ses douleurs.
Vous… vous voulez quoi ?
Et c’est gagné.
Vous devez à minima m’indemniser les frais d’hôpitaux pour la blessure. Au moins 14 000 Yen (100 euros). Je ne vous laisserai pas partir sinon. Et encore, vous êtes chanceuse que je ne vous demande pas l’indéminisation pour les frais psychologiques. Ah !
Moon pose une main désolée sur sa tête, jouant le malaise.
Les jeunes ne respectent plus leurs aînés aujourd’hui !
Si je vous donne votre argent, vous nous laissez tranquille ?
Feignant toujours le malaise, Moon hoche doucement la tête. Alors, les deux gamins s'attellent. Ils cherchent dans le fond de leur portefeuille et de leur poche la monnaie suffisante. Ils comptent les billets, les pièces. Finalement, ils les tendent vers Moon.
On a que ça, ce sera bon ?
Moon fait le compte. Ce n’est pas la somme demandée, mais seulement 11 000 yens, peut-être même un peu moins. Mais ça suffira.
Partez !
Sans plus attendre, les deux gamins filent. Moon peut alors sortir de son personnage. Elle sort de son sac un petit mouchoir qu’elle imbibe de gel hydroalcoolique. Elle le pose sur la plaie, qui ne saigne plus du tout. Elle se tourne ensuite vers Akira, avec un large sourire :
Désolée, vous vouliez peut-être régler ça vous-même, mais avec ce petit pactole, nous pouvons aller dans un autre bar ? Ou manger un bout ?
Mais elle doit rester calme.
Merci monsieur.
Elle accepte la serviette du barman poliment, et éponge aussi délicatement qu’elle le peut son visage. A chaque mouvement, elle retire un peu plus de son maquillage. A chaque mouvement, elle sent la colère monter jusqu'à ses joues.
Et alors qu’elle plie soigneusement la serviette pour la poser sur le comptoir, elle découvre sur son poignet une légère coupure. Lorsque le verre est tombé tout à l’heure, une brisure a certainement égratigné sa peau. Ce n’est rien. Moon n’a pas mal. Mais c’est le parfait prétexte.
Ne vous excusez pas Akira, la soirée n’est pas terminée.
Sur ces mots, Moon salue poliment le barman pour lui signifier son départ, et se lève. Elle talonne Akira et le couple de gamin. Une fois dehors, elle glisse une main sur l’épaule de son amie du soir pour lui dire, très discrètement :
Laisse-la moi.
Derrière son dos, Moon appuie sur la petite blessure, déjà presque cicatrisée. Elle fait ainsi couler quelques gouttes de sang le long de la plaie. Et là, sans qu’Akira ni personne ne puisse s’y attendre, Moon pleure. Quelques larmes, juste de quoi appuyer son propos.
Mademoiselle, vous n’allez pas vous en tirer comme ça !
Elle s’approche de la gamine. Celle-ci, éberluée, ne sait plus comment réagir. Elle s’attendait certainement à être frappée et à répondre de ses poings, mais pas à être prise à parti par une femme en larmes. Moon tend son bras et le second à son visage.
Mademoiselle, c'est une agression ! En public. Vous m’avez blessée et humiliée en face de dizaines de personnes !
Personne n’a vraiment vu la scène.
Au regard de la loi, une telle agression ne sera pas impunie ! Je veux bien régler à l’amiable mais vous rendez-vous compte ?! Le préjudice moral, et c’est sans compter la blessure.
La peur s’installe dans les yeux du couple. Ils savent qu’ils ne peuvent pas se battre face à ces arguments. Et puis, il y a le barman, il est témoin de l’agression. Moon n’a aucune envie d’aller devant la police, et puis elle n’est même pas certaine de convaincre avec une plaie aussi petite. Mais elle profite de la faible intensité lumineuse que leur prodigue la nuit pour accentuer ses douleurs.
Vous… vous voulez quoi ?
Et c’est gagné.
Vous devez à minima m’indemniser les frais d’hôpitaux pour la blessure. Au moins 14 000 Yen (100 euros). Je ne vous laisserai pas partir sinon. Et encore, vous êtes chanceuse que je ne vous demande pas l’indéminisation pour les frais psychologiques. Ah !
Moon pose une main désolée sur sa tête, jouant le malaise.
Les jeunes ne respectent plus leurs aînés aujourd’hui !
Si je vous donne votre argent, vous nous laissez tranquille ?
Feignant toujours le malaise, Moon hoche doucement la tête. Alors, les deux gamins s'attellent. Ils cherchent dans le fond de leur portefeuille et de leur poche la monnaie suffisante. Ils comptent les billets, les pièces. Finalement, ils les tendent vers Moon.
On a que ça, ce sera bon ?
Moon fait le compte. Ce n’est pas la somme demandée, mais seulement 11 000 yens, peut-être même un peu moins. Mais ça suffira.
Partez !
Sans plus attendre, les deux gamins filent. Moon peut alors sortir de son personnage. Elle sort de son sac un petit mouchoir qu’elle imbibe de gel hydroalcoolique. Elle le pose sur la plaie, qui ne saigne plus du tout. Elle se tourne ensuite vers Akira, avec un large sourire :
Désolée, vous vouliez peut-être régler ça vous-même, mais avec ce petit pactole, nous pouvons aller dans un autre bar ? Ou manger un bout ?
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Je ne m’étais pas rendu compte que... Que Moon avait autant de maquillage. Eh ben, on peut dire que l’adolescence ne l’a pas loupé ! La pauvre ! J’ai plutôt eu de la chance de ce côté et puis ma mère me poussait à mettre toute sorte de crème pour combattre l’acné, j’avoue que je ne regrette pas qu’elle ait été insistante. Le maquillage n’a jamais été mon truc, un peu de crème hydratante et puis c’est largement suffisant ! Il n’y a qu’aux événements que je fais cet effort. Même si je ne vois pas l’intérêt de mettre du rouge à lèvres si c’est pour qu’il se barre après mangé.
Enfin bref, l’autre tarée nous attend de pieds fermes dehors, puisque Moon est venue avec moi. J’avoue en être étonnée. Et je lui fais les gros yeux quand elle décide carrément de se charger de cette gamine. Wow je n’aurais jamais déviné ! Je finis par lui sourire, impatiente de voir ça.
« Fais-toi plaisir. »
Moon s’avance vers le couple et... Hein ? Qu’est-ce qu’elle fout ? Oh j’y crois pas ! La comédienne ! Je me retiens de rire mais c’est super dur ! Obligée de cacher ma bouche derrière ma main. Et le pire, c’est que ça marche ! Ils font moins les fiers d’un coup. 14 000 Yens, c’est qu’elle a le sens des affaires. Quelques simagrées en plus et voilà qu’elle se retrouve plein aux as ! Les deux gosses s’en vont et j’applaudis en bonne spectatrice.
« Beau jeu d’actrice, vraiment. Je pense que c’est mieux comme ça, si ça m’évite de me fatiguer ! Et manger un bout me plais bien comme idée, comme ça je vous montre un petit restau sympa. Tout à leur frais, si c’est pas beau. »
Hm, il y a quelque chose qui ma chagrine quand même, parce que c’est de ma faute.
« Hmm c’est aussi ma faute pour le verre à la figure... Si vous voulez vous faire repoudrer le nez, il y a un salon esthétique dans cette rue, pour me faire pardonner ? »
Je ne voudrais pas qu’elle soit gênée une fois arrivée au restaurant là où tout le monde pourra voir l’état de son visage. Elle avait encore des traces de maquillage car la serviette n’avait pas tout enlevé comme un démaquillant le ferait.
« Ça m’apprendra à me taire. Et donc, vous êtes comédienne ? Parce que c’était impressionnant, j’y ai presque cru. »
Enfin bref, l’autre tarée nous attend de pieds fermes dehors, puisque Moon est venue avec moi. J’avoue en être étonnée. Et je lui fais les gros yeux quand elle décide carrément de se charger de cette gamine. Wow je n’aurais jamais déviné ! Je finis par lui sourire, impatiente de voir ça.
« Fais-toi plaisir. »
Moon s’avance vers le couple et... Hein ? Qu’est-ce qu’elle fout ? Oh j’y crois pas ! La comédienne ! Je me retiens de rire mais c’est super dur ! Obligée de cacher ma bouche derrière ma main. Et le pire, c’est que ça marche ! Ils font moins les fiers d’un coup. 14 000 Yens, c’est qu’elle a le sens des affaires. Quelques simagrées en plus et voilà qu’elle se retrouve plein aux as ! Les deux gosses s’en vont et j’applaudis en bonne spectatrice.
« Beau jeu d’actrice, vraiment. Je pense que c’est mieux comme ça, si ça m’évite de me fatiguer ! Et manger un bout me plais bien comme idée, comme ça je vous montre un petit restau sympa. Tout à leur frais, si c’est pas beau. »
Hm, il y a quelque chose qui ma chagrine quand même, parce que c’est de ma faute.
« Hmm c’est aussi ma faute pour le verre à la figure... Si vous voulez vous faire repoudrer le nez, il y a un salon esthétique dans cette rue, pour me faire pardonner ? »
Je ne voudrais pas qu’elle soit gênée une fois arrivée au restaurant là où tout le monde pourra voir l’état de son visage. Elle avait encore des traces de maquillage car la serviette n’avait pas tout enlevé comme un démaquillant le ferait.
« Ça m’apprendra à me taire. Et donc, vous êtes comédienne ? Parce que c’était impressionnant, j’y ai presque cru. »
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Le sourire de Moon ne se tarit pas. Il faut dire que ça fait longtemps qu’elle n’a pas joué. Trop longtemps. Décidément, la scène et les plateaux lui manquent. Peut-être que la nuit l’a mise en valeur, a lissé ses expressions, mais ce soir Moon a l’impression de ne pas avoir perdu de sa superbe. Elle s'accroche à la liasse de billets, la preuve de son show de ce soir.
Mais elle sort rapidement de son état euphorique. La nuit est loin d’être terminée.
Merci pour votre compliment, pour être tout à fait honnête, je n’étais pas sûre que ça marche du tout. Heureusement ils avaient déjà un bon coup dans le nez !
Mais elle était prête à en rajouter pour que ça fonctionne, à les tenir jusqu’au bout, quitte à les tirer jusqu’à la devanture d’un commissariat. C’est peut être l’effet du cosmopolitan, ou de la fatigue de la semaine, mais la jeune professeur n’avait qu’une envie : lâcher la pression. Et Akira semble être une compagne parfaite pour.
Me repoudrer ?
Moon avait complètement oublié l’état de son visage. Elle passe une main sur ses joues, et ressent les coulures de fond de teint séchées. Elle s’imagine les yeux noirs de mascara, les lèvres pleines de rouge, et le visage plein de cicatrices. C’est peut être pour ça que les gamins ont cru en son jeu. Maintenant, elle a l’impression de davantage ressembler à Edward Hyde qu’à Henry Jekyll.
Après une courte hésitation :
Je vous suis avec plaisir !
Moon n’a pas l’habitude de prendre soin d’elle dans les salons d’esthétiques. Après tout, elle connaît parfaitement sa peau et ses besoins et sait comment se mettre en valeur. Mais elle n’a pas prévu ce soir l’attirail pour pallier une telle situation.
Tout en commençant la marche, Moon sort une petite lingette de son sac qu’elle applique sur son visage. Foutue pour foutue, elle retire tout le reste de son maquillage et révèle à Akira sa bare face. C’est un droit rare, même ses courtes relations amoureuses n’ont pas eu cette chance.
Je ne suis plus comédienne, non. J’ai joué un peu ! Pas grand chose. Mais j’ai appris à être crédible. Mais après ma performance de ce soir, je me tâte à reprendre du métier.
Un clin d'œil.
Les deux femmes arrivent rapidement au salon esthétique et passent le pas de la porte. Un léger tintement les annonce et une jeune femme vient à leur rencontre pour les accueillir. Moon se laisse porter, se fait installer, et laisse carte blanche à la professionnelle. Aujourd’hui, elle se sent d’humeur fougueuse !
Et vous, que faites vous ?
Enfin, les deux femmes peuvent reprendre leur conversation initiale. D’une certaine manière, Moon est contente que ces gamins aient renversé leur verre, qu’Akira ait haussé la voix, qu’ils aient été mis à la porte du bar. Elle n’avait pas vécu de soirée aussi excitante depuis longtemps. C’est pour dire la monotonie de sa vie de trentenaire.
Mais elle sort rapidement de son état euphorique. La nuit est loin d’être terminée.
Merci pour votre compliment, pour être tout à fait honnête, je n’étais pas sûre que ça marche du tout. Heureusement ils avaient déjà un bon coup dans le nez !
Mais elle était prête à en rajouter pour que ça fonctionne, à les tenir jusqu’au bout, quitte à les tirer jusqu’à la devanture d’un commissariat. C’est peut être l’effet du cosmopolitan, ou de la fatigue de la semaine, mais la jeune professeur n’avait qu’une envie : lâcher la pression. Et Akira semble être une compagne parfaite pour.
Me repoudrer ?
Moon avait complètement oublié l’état de son visage. Elle passe une main sur ses joues, et ressent les coulures de fond de teint séchées. Elle s’imagine les yeux noirs de mascara, les lèvres pleines de rouge, et le visage plein de cicatrices. C’est peut être pour ça que les gamins ont cru en son jeu. Maintenant, elle a l’impression de davantage ressembler à Edward Hyde qu’à Henry Jekyll.
Après une courte hésitation :
Je vous suis avec plaisir !
Moon n’a pas l’habitude de prendre soin d’elle dans les salons d’esthétiques. Après tout, elle connaît parfaitement sa peau et ses besoins et sait comment se mettre en valeur. Mais elle n’a pas prévu ce soir l’attirail pour pallier une telle situation.
Tout en commençant la marche, Moon sort une petite lingette de son sac qu’elle applique sur son visage. Foutue pour foutue, elle retire tout le reste de son maquillage et révèle à Akira sa bare face. C’est un droit rare, même ses courtes relations amoureuses n’ont pas eu cette chance.
Je ne suis plus comédienne, non. J’ai joué un peu ! Pas grand chose. Mais j’ai appris à être crédible. Mais après ma performance de ce soir, je me tâte à reprendre du métier.
Un clin d'œil.
Les deux femmes arrivent rapidement au salon esthétique et passent le pas de la porte. Un léger tintement les annonce et une jeune femme vient à leur rencontre pour les accueillir. Moon se laisse porter, se fait installer, et laisse carte blanche à la professionnelle. Aujourd’hui, elle se sent d’humeur fougueuse !
Et vous, que faites vous ?
Enfin, les deux femmes peuvent reprendre leur conversation initiale. D’une certaine manière, Moon est contente que ces gamins aient renversé leur verre, qu’Akira ait haussé la voix, qu’ils aient été mis à la porte du bar. Elle n’avait pas vécu de soirée aussi excitante depuis longtemps. C’est pour dire la monotonie de sa vie de trentenaire.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
« Oui, ça a pu jouer aussi ! »
Autant que le maquillage qui dégouline en fait, sans pour autant faire le poids face à son jeu d’actrice. Moon n’avait pas l’air d’y avoir pensé avant que je lui fasse remarquer. Je fais bien de lui proposer, la pauvre, c’est de ma faute en plus. J’aime les emmerdes mais pas quand elles retombent sur des personnes qui n’ont rien demandé, d’autant moins quand elles sont sympas.
Direction le salon esthétique que j’ai aperçu l’autre fois donc. Moon en profite pour se démaquiller avec une lingette et même si je ne la fixe pas, ce n’est pas difficile d’apercevoir les traces d’acnés qui se cachent sous le fond de teint. On a beau prendre soin de sa peau, quand le karma ne veut pas...
Je profite de notre marche pour lui demander si elle n’est pas comédienne. Ah, elle l’a été !
«Eh ben ! Vous avez joué dans quoi ? Quel style ? »
Ça se trouve je l’ai vu quelque part sans savoir, ça m’intrigue ! L’entrée du salon se rapproche et on finit par pousser la porte. Il y a une bonne odeur de produit de beauté à l’intérieur. Le genre sur lequel je serais un incapable de mettre un nom. Moon est rapidement prise en charge et on me propose un siège à proximité pour continuer à lui parler. Ça me donnerait presque envie mais le maquillage ce n’est pas trop mon truc, à part la bouche peut-être.
« Je suis surveillante à la Kobe High School. Et vous ? Je suis sûre que ça a un rapport avec la scène mais je ne vois pas. »
Une esthéticienne vient me proposer un thé, que j’accepte. Cette situation est tellement imprévue. Je me retrouve dans un endroit où je n’ai pas mis les pieds depuis des années et la dernière fois, c’était pour ma mère il me semble.
«J’espère que je ne vous fais pas trop regretter Tokyo avec cette soirée. »
Même si la capitale doit réserver bien plus de surprises.
Autant que le maquillage qui dégouline en fait, sans pour autant faire le poids face à son jeu d’actrice. Moon n’avait pas l’air d’y avoir pensé avant que je lui fasse remarquer. Je fais bien de lui proposer, la pauvre, c’est de ma faute en plus. J’aime les emmerdes mais pas quand elles retombent sur des personnes qui n’ont rien demandé, d’autant moins quand elles sont sympas.
Direction le salon esthétique que j’ai aperçu l’autre fois donc. Moon en profite pour se démaquiller avec une lingette et même si je ne la fixe pas, ce n’est pas difficile d’apercevoir les traces d’acnés qui se cachent sous le fond de teint. On a beau prendre soin de sa peau, quand le karma ne veut pas...
Je profite de notre marche pour lui demander si elle n’est pas comédienne. Ah, elle l’a été !
«Eh ben ! Vous avez joué dans quoi ? Quel style ? »
Ça se trouve je l’ai vu quelque part sans savoir, ça m’intrigue ! L’entrée du salon se rapproche et on finit par pousser la porte. Il y a une bonne odeur de produit de beauté à l’intérieur. Le genre sur lequel je serais un incapable de mettre un nom. Moon est rapidement prise en charge et on me propose un siège à proximité pour continuer à lui parler. Ça me donnerait presque envie mais le maquillage ce n’est pas trop mon truc, à part la bouche peut-être.
« Je suis surveillante à la Kobe High School. Et vous ? Je suis sûre que ça a un rapport avec la scène mais je ne vois pas. »
Une esthéticienne vient me proposer un thé, que j’accepte. Cette situation est tellement imprévue. Je me retrouve dans un endroit où je n’ai pas mis les pieds depuis des années et la dernière fois, c’était pour ma mère il me semble.
«J’espère que je ne vous fais pas trop regretter Tokyo avec cette soirée. »
Même si la capitale doit réserver bien plus de surprises.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Elle ferme les yeux lorsque l’esthéticienne démaquille son visage. C’est que la professionnelle manque de douceur, et s’approche un peu trop des muqueuses à son goût. Moon n’est pas vraiment à l’aise dans cette situation, mais elle ne bronche pas.
Elle n’a pas encore répondu à la question d’Akira. Elle l’a parfaitement entendu, mais elle a profité d’entrer dans le salon pour l’esquiver. Si elle a joué dans de nombreux téléfilms et séries à petits budgets, elle n’en est pas vraiment fière. La plupart des produits audiovisuels pour lesquels elle a travaillé sont de piètre qualité. Il s’agit surtout de programmes pour cinquantenaires en mal d’activités, qui doivent s’occuper entre le déjeuner et le retour des enfants.
L’esthéticienne ouvre un pot de crème hydratante et l’applique généreusement sur la peau de Moon. La texture trop grasse peine à pénétrer dans sa peau. La trentenaire grimace : ce soir, elle ne peut pas faire l’impasse sur un lavage en profondeur de son visage. Sinon, elle va se retrouver avec de nouveaux boutons.
Heureusement, Akira relance la conversation - sur un autre sujet que l’acting.
Kobe High School ? Vraiment ! Et nous ne nous sommes jamais croisées ?
L’établissement est grand, Moon n’y travaille pas depuis longtemps, et Akira n’est pas du genre oubliable. Elle a un aura impressionnant et assez hypnotisant. Elle a en tout cas elle semble avoir la tête de l’emploi : elle fait juste assez peur pour intimider les élèves les plus récalcitrant, tout en étant assez sympathique pour ne pas être détestée.
J’ai quitté la scène depuis longtemps, j’y suis professeur. De cinéma ! Je m’assois maintenant sur le banc des universitaires, mais je suis contente de voir que je ne suis pas encore totalement rouill-.
Une grosse éponge à maquillage est posée sur le visage de Moon, qui est contrainte à s’arrêter avant de terminer la phrase. Une manière pour l’esthéticienne de lui demander de se taire et de moins bouger ? Le salon est sympathique et l’ambiance agréable, mais elle n’est à priori pas tombée sur la plus agréable des professionnelle. Le fond de teint appliqué, celle-ci se tourne et fouille dans sa trousse à maquillage. Elle semble hésiter entre deux tons de fard à paupière. Moon en profite pour reprendre :
Pas tout à fait rouillée, je disais ! Un léger rire. Et au contraire, j’avais peur de m’ennuyer ce soir, c’est que je n’ai pas encore eu la chance de me lier d’amitiés avec grand monde. Et je me trouve plutôt bien accompagnée.
Moon interrompt le geste de la maquilleuse par un léger clin d'œil en direction d’Akira. La professionnelle râle un peu pour que Moon ferme définitivement ses paupières. Elle lui applique un fard assez neutre. Ouf. Elle avait peur de sortir avec un smoky noir trop fumé. La trentenaire tient à se montrer élégante. Les maquillages trop marqués, très peu pour elle.
Pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas tant amusée depuis longtemps. Je dois être trop sage d’habitude, mais voir la tête décrépie de l’autre fille m’a fait du bien.
Elle n’a pas encore répondu à la question d’Akira. Elle l’a parfaitement entendu, mais elle a profité d’entrer dans le salon pour l’esquiver. Si elle a joué dans de nombreux téléfilms et séries à petits budgets, elle n’en est pas vraiment fière. La plupart des produits audiovisuels pour lesquels elle a travaillé sont de piètre qualité. Il s’agit surtout de programmes pour cinquantenaires en mal d’activités, qui doivent s’occuper entre le déjeuner et le retour des enfants.
L’esthéticienne ouvre un pot de crème hydratante et l’applique généreusement sur la peau de Moon. La texture trop grasse peine à pénétrer dans sa peau. La trentenaire grimace : ce soir, elle ne peut pas faire l’impasse sur un lavage en profondeur de son visage. Sinon, elle va se retrouver avec de nouveaux boutons.
Heureusement, Akira relance la conversation - sur un autre sujet que l’acting.
Kobe High School ? Vraiment ! Et nous ne nous sommes jamais croisées ?
L’établissement est grand, Moon n’y travaille pas depuis longtemps, et Akira n’est pas du genre oubliable. Elle a un aura impressionnant et assez hypnotisant. Elle a en tout cas elle semble avoir la tête de l’emploi : elle fait juste assez peur pour intimider les élèves les plus récalcitrant, tout en étant assez sympathique pour ne pas être détestée.
J’ai quitté la scène depuis longtemps, j’y suis professeur. De cinéma ! Je m’assois maintenant sur le banc des universitaires, mais je suis contente de voir que je ne suis pas encore totalement rouill-.
Une grosse éponge à maquillage est posée sur le visage de Moon, qui est contrainte à s’arrêter avant de terminer la phrase. Une manière pour l’esthéticienne de lui demander de se taire et de moins bouger ? Le salon est sympathique et l’ambiance agréable, mais elle n’est à priori pas tombée sur la plus agréable des professionnelle. Le fond de teint appliqué, celle-ci se tourne et fouille dans sa trousse à maquillage. Elle semble hésiter entre deux tons de fard à paupière. Moon en profite pour reprendre :
Pas tout à fait rouillée, je disais ! Un léger rire. Et au contraire, j’avais peur de m’ennuyer ce soir, c’est que je n’ai pas encore eu la chance de me lier d’amitiés avec grand monde. Et je me trouve plutôt bien accompagnée.
Moon interrompt le geste de la maquilleuse par un léger clin d'œil en direction d’Akira. La professionnelle râle un peu pour que Moon ferme définitivement ses paupières. Elle lui applique un fard assez neutre. Ouf. Elle avait peur de sortir avec un smoky noir trop fumé. La trentenaire tient à se montrer élégante. Les maquillages trop marqués, très peu pour elle.
Pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas tant amusée depuis longtemps. Je dois être trop sage d’habitude, mais voir la tête décrépie de l’autre fille m’a fait du bien.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Roh mais pourquoi elle ne me répond paaas ? J’ai envie de savoir même s’il y a de grandes chances que je ne connaisse pas. Comme ça je retiens et vais chercher des vidéos. Elle m’échappera pas ! L’esthéticienne la démaquille comme il faut et c’est moi où elle est un peu... Bourrin ? Quand elle lui met de la crème et que Moon grimace, j’imagine déjà la voir tourner la tête et exiger plus de douceur. Autant que je l’occupe le temps qu’elle finisse. Même si bon, ce sera son droit de le faire remarquer. Oh, une collègue ?
« Vous aussi ? »
Je m’en serais souvenu si j’avais croisé Moon vu son caractère un peu piquant l’assurance qu’elle dégage. Professeur de cinéma, j’aurais dû y penser !
«Ben oui ça paraît logique maintenant ! »
Bonsoir madame l’esthéticienne malpolie ! On laisse la cliente finir sa phrase peut-être avant de lui ravaler la tronche ? Non ? Non apparemment. Elle est de mauvais poil ou quoi ? Même pas un mot d’excuses. Je fais la moue, hésitant à lui dire ce que je pense de sa méthode. Puisque Moon en rigole je laisse faire, pour l’instant.
« Ça me rassure que vous pensiez toujours être bonne compagnie malgré tout ça. Puisque nous sommes collègue, préparez-vous à ne pas vous ennuyer à l’avenir ! »
S’il y a une chose que j’évite à tout prix, c’est l’ennui, j’ai besoin d’avoir quelque chose à faire, peu importe ce que c’est. En revanche, je ne peux pas lui garantir de former une amitié. Le train de vie que je mène habituellement ne se prête pas vraiment au fait d’avoir des amis extérieur à ce monde. Il faudrait leur mentir et puis ils pourraient devenir des cibles... Mais ça ne nous empêchera pas de nous amuser.
L’esthéticienne n’apprécie pas être dérangée par le clin d’oeil que Moon m’adresse. Mais quelle ogresse celle-là ! Heureusement que niveau maquillage elle a l’air de savoir ce qu’elle fait. Le fard à paupière neutre va très bien à Moon sans être extravagant. Oh alors comme ça c’est moi qui suis à l’origine de sa petite rébellion.
«Oulah attention, on dira que j’ai une mauvaise influence sur vous ! Je ne suis clairement un exemple de sagesse, nous faisons une bonne paire ! »
Un peu d’équilibre ça ne fait pas de mal. D’un seul coup je ne vois plus Moon mais uniquement le dos d’un uniforme. Non mais elle le fait exprès ?! D’accord c’est au tour de la bouche mais elle pourrait au moins se mettre de l’autre côté !
«Euuh... Ce serait possible que vous vous mettiez de l’autre côté ? Pas que vous n’ayez pas un joli dos hein... »
Mais on vous subit depuis tout à l’heure alors ce n’est pas trop demander à mon avis ? Le client est roi, non ?
« Vous aussi ? »
Je m’en serais souvenu si j’avais croisé Moon vu son caractère un peu piquant l’assurance qu’elle dégage. Professeur de cinéma, j’aurais dû y penser !
«Ben oui ça paraît logique maintenant ! »
Bonsoir madame l’esthéticienne malpolie ! On laisse la cliente finir sa phrase peut-être avant de lui ravaler la tronche ? Non ? Non apparemment. Elle est de mauvais poil ou quoi ? Même pas un mot d’excuses. Je fais la moue, hésitant à lui dire ce que je pense de sa méthode. Puisque Moon en rigole je laisse faire, pour l’instant.
« Ça me rassure que vous pensiez toujours être bonne compagnie malgré tout ça. Puisque nous sommes collègue, préparez-vous à ne pas vous ennuyer à l’avenir ! »
S’il y a une chose que j’évite à tout prix, c’est l’ennui, j’ai besoin d’avoir quelque chose à faire, peu importe ce que c’est. En revanche, je ne peux pas lui garantir de former une amitié. Le train de vie que je mène habituellement ne se prête pas vraiment au fait d’avoir des amis extérieur à ce monde. Il faudrait leur mentir et puis ils pourraient devenir des cibles... Mais ça ne nous empêchera pas de nous amuser.
L’esthéticienne n’apprécie pas être dérangée par le clin d’oeil que Moon m’adresse. Mais quelle ogresse celle-là ! Heureusement que niveau maquillage elle a l’air de savoir ce qu’elle fait. Le fard à paupière neutre va très bien à Moon sans être extravagant. Oh alors comme ça c’est moi qui suis à l’origine de sa petite rébellion.
«Oulah attention, on dira que j’ai une mauvaise influence sur vous ! Je ne suis clairement un exemple de sagesse, nous faisons une bonne paire ! »
Un peu d’équilibre ça ne fait pas de mal. D’un seul coup je ne vois plus Moon mais uniquement le dos d’un uniforme. Non mais elle le fait exprès ?! D’accord c’est au tour de la bouche mais elle pourrait au moins se mettre de l’autre côté !
«Euuh... Ce serait possible que vous vous mettiez de l’autre côté ? Pas que vous n’ayez pas un joli dos hein... »
Mais on vous subit depuis tout à l’heure alors ce n’est pas trop demander à mon avis ? Le client est roi, non ?
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Logique ? Moon détaille mentalement sa figure. Cheveux bien tirés, port de tête droit, vêtements ajustés, l’air toujours professionnel. Il y a quelque chose d’assez sérieux dans l’apparence de la jeune femme. Mais ce soir, elle s’est préparée pour faire la fête, pas pour enseigner. Alors, sa tenue est un peu plus courte, et ses cheveux lâchés. Il ne lui semble pas avoir “l’air” d’être une professeur exemplaire.
Car après tout, elle n’était pas censée rencontrer de collègues.
Et quelle collègue ! Quand Moon a abordé Akira dans le bar, ce n’était certainement pas pour entamer des relations professionnelles. D’une certaine manière, elle est reconnaissante pour cette rencontre fortuite. Coincée dans son personnage de professeur, il lui est difficile de briser sa carapace avec ses collègues, et elle a bien besoin d’amies.
Vous m'appellerez lors de votre prochaine ronde, après le couvre-feu ! Très envie de vous voir à l'œuvre.
Un trait d’humour, plus qu’une demande sincère, même si Moon ne peut pas cacher une certaine excitation à l’idée de voir Akira s’énerver… en tout professionnalisme. C’est un désir sadique, un peu voyeur, pour une professeur qui ne monte que très rarement dans ses salles de classe. Moon est peut-être un poil trop gentille avec les étudiants, et elle aurait beaucoup à apprendre d’Akira.
J’ai bien besoin d’un peu de mauvaise inf-.
Et on repart pour un tour ! Un épais tube de rouge à lèvres s’écrase sur les pulpeuses de Moon. Le beau visage d’Akira est désormais caché par l’imposante carrure de l’esthéticienne. Elle aurait dû faire cariste, déménageur, tout sauf maquilleuse ! Et oh, calamité ! Akira a le malheur de lui faire la réflexion.
L’esthéticienne ferme immédiatement le bouchon du tube de rouge à lèvres, le travail à moitié fini. Moon répartit comme elle le peut la couleur sur ses deux lèvres : ça ne sent pas bon cette affaire. La professionnelle se retourne.
Vous m’empêchez de bien faire mon travail. Restez à votre place, c’est bientôt fini.
La voix de la femme est aussi caverneuse qu’on pouvait l’imaginer. Les sourcils froncés, le dos voûté, elle semble prête à en découdre avec Akira à la première réflexion. Moon ferme les yeux. Pourquoi faut-il que ce soir, elle ne tombe que sur des femmes impulsives ?
Car après tout, elle n’était pas censée rencontrer de collègues.
Et quelle collègue ! Quand Moon a abordé Akira dans le bar, ce n’était certainement pas pour entamer des relations professionnelles. D’une certaine manière, elle est reconnaissante pour cette rencontre fortuite. Coincée dans son personnage de professeur, il lui est difficile de briser sa carapace avec ses collègues, et elle a bien besoin d’amies.
Vous m'appellerez lors de votre prochaine ronde, après le couvre-feu ! Très envie de vous voir à l'œuvre.
Un trait d’humour, plus qu’une demande sincère, même si Moon ne peut pas cacher une certaine excitation à l’idée de voir Akira s’énerver… en tout professionnalisme. C’est un désir sadique, un peu voyeur, pour une professeur qui ne monte que très rarement dans ses salles de classe. Moon est peut-être un poil trop gentille avec les étudiants, et elle aurait beaucoup à apprendre d’Akira.
J’ai bien besoin d’un peu de mauvaise inf-.
Et on repart pour un tour ! Un épais tube de rouge à lèvres s’écrase sur les pulpeuses de Moon. Le beau visage d’Akira est désormais caché par l’imposante carrure de l’esthéticienne. Elle aurait dû faire cariste, déménageur, tout sauf maquilleuse ! Et oh, calamité ! Akira a le malheur de lui faire la réflexion.
L’esthéticienne ferme immédiatement le bouchon du tube de rouge à lèvres, le travail à moitié fini. Moon répartit comme elle le peut la couleur sur ses deux lèvres : ça ne sent pas bon cette affaire. La professionnelle se retourne.
Vous m’empêchez de bien faire mon travail. Restez à votre place, c’est bientôt fini.
La voix de la femme est aussi caverneuse qu’on pouvait l’imaginer. Les sourcils froncés, le dos voûté, elle semble prête à en découdre avec Akira à la première réflexion. Moon ferme les yeux. Pourquoi faut-il que ce soir, elle ne tombe que sur des femmes impulsives ?
Samedi 15 juillet 2017
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L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
« Oh mais oui, vous serez ma stagiaire ! »
Mais avant ça, il faudrait déjà sortir de ce salon qui laisse à désirer niveau respect de la clientèle. Je rêve ou l’esthéticienne vient carrément de faire comprendre que je dérange ? Quand on me traite comme ça je pars sans payer, j’en ai rien à carrer ! M’enfin ça c’est quand je suis seule... C’est uniquement pour cette raison que je ne monte pas dans les tours, sans pour autant me taire parce que c’est encore moi qui est censé sortir les billets !
«Ouais ben heureusement qu’il est bien fait votre travail parce que le service laisse à désirer... Mais allez-y continuez. »
La pro me sort son plus beau regard noir mais son statut d’employée l’empêche de me répondre. Elle a bien intérêt. Quand l’esthéticienne termine avec la bouche de Moon, elle s’éclipse dans une autre pièce, nous laissant seule devant le miroir. Une idée me vient, mais qui ne sera mise à exécution que si ma comparse est d’accord. Je ne suis que surveillante, elle est professeur. Je me penche sur mon siège, pose mes coudes sur mes genoux comme une enfant qui prépare une connerie, mon menton sur mes phalanges repliées.
« Dites... Est-ce que vous trouvez que cet accueil mérite paiement ? »
Je montre la porte d’entrée de mes deux doigts. Mon regard alterne entre elle et Moon, la porte, Moon, la porte, Moon. Aloooors ?
Mais avant ça, il faudrait déjà sortir de ce salon qui laisse à désirer niveau respect de la clientèle. Je rêve ou l’esthéticienne vient carrément de faire comprendre que je dérange ? Quand on me traite comme ça je pars sans payer, j’en ai rien à carrer ! M’enfin ça c’est quand je suis seule... C’est uniquement pour cette raison que je ne monte pas dans les tours, sans pour autant me taire parce que c’est encore moi qui est censé sortir les billets !
«Ouais ben heureusement qu’il est bien fait votre travail parce que le service laisse à désirer... Mais allez-y continuez. »
La pro me sort son plus beau regard noir mais son statut d’employée l’empêche de me répondre. Elle a bien intérêt. Quand l’esthéticienne termine avec la bouche de Moon, elle s’éclipse dans une autre pièce, nous laissant seule devant le miroir. Une idée me vient, mais qui ne sera mise à exécution que si ma comparse est d’accord. Je ne suis que surveillante, elle est professeur. Je me penche sur mon siège, pose mes coudes sur mes genoux comme une enfant qui prépare une connerie, mon menton sur mes phalanges repliées.
« Dites... Est-ce que vous trouvez que cet accueil mérite paiement ? »
Je montre la porte d’entrée de mes deux doigts. Mon regard alterne entre elle et Moon, la porte, Moon, la porte, Moon. Aloooors ?
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Moon se dévisage dans le miroir. “Un bon salon d’esthétique”, mon oeil. Les mouvements de la maquilleuse n’étaient pas plus précis que doux. Les couleurs sont bien choisies, mais mal réparties. Finalement, la professeur en cinéma aurait mieux fait avec le pauvre bout de crayon noir et le vieux correcteur sec qui pourissent au fond de son sac, à la lumière des néons du bar miteux.
La colère bout jusqu’à ses tempes. Dans ses artères, c’est l'ébullition. Elle est prête à taper du poing sur la table, exiger une ristourne - un petit trente pourcent. Mais Akira l’arrête. Et pas pour la calmer, bien au contraire. Moon accueille la proposition avec un mâlin sourire.
Pas tout à fait. Le travail non plus, d’ailleurs
La porte. Akira. La remise. La porte. Akira. La remise. Elles n’ont que peu de temps si elles veulent s’échapper sans se faire rattraper. Moon est du genre à respecter les règles. Depuis toute petite, elle a fait tout ce qu’on lui disait de faire. Mais ce soir, elle a envie de casser tous les verrous qu’elle s'était imposés.
Elle attrape la main d’Akira.
Go.
Moon entraîne au pas de course sa collègue - et partenaire de crime - jusqu’à la porte. Le bruit de ses talons claquent au contact du carrelage, mais ce qui alerte lacariste maquilleuse, c’est le tintement du carillon au-dessus de la porte. Après quelques foulées, Moon lâche la main d’Akira, retire ses chaussures, et court le plus vite possible.
Revenez, vous n’avez pas le droit de partir sans payer ! La voix s’échoue comme un écho.
La fraîcheur de la nuit s’écrase sur les joues de Moon. Elle court sans plus s’arrêter, comme si sa vie en dépendait. L’adrénaline envahit tout son corps. C’est euphorique. Essoufflée, la jeune femme s’arrête après avoir dévalé quelques rues. Malgré son souffle erratique, elle ne peut empêcher un fou rire d’éclater.
Honnêtement. Je ne me pensais pas capable de faire ça.
La colère bout jusqu’à ses tempes. Dans ses artères, c’est l'ébullition. Elle est prête à taper du poing sur la table, exiger une ristourne - un petit trente pourcent. Mais Akira l’arrête. Et pas pour la calmer, bien au contraire. Moon accueille la proposition avec un mâlin sourire.
Pas tout à fait. Le travail non plus, d’ailleurs
La porte. Akira. La remise. La porte. Akira. La remise. Elles n’ont que peu de temps si elles veulent s’échapper sans se faire rattraper. Moon est du genre à respecter les règles. Depuis toute petite, elle a fait tout ce qu’on lui disait de faire. Mais ce soir, elle a envie de casser tous les verrous qu’elle s'était imposés.
Elle attrape la main d’Akira.
Go.
Moon entraîne au pas de course sa collègue - et partenaire de crime - jusqu’à la porte. Le bruit de ses talons claquent au contact du carrelage, mais ce qui alerte la
Revenez, vous n’avez pas le droit de partir sans payer ! La voix s’échoue comme un écho.
La fraîcheur de la nuit s’écrase sur les joues de Moon. Elle court sans plus s’arrêter, comme si sa vie en dépendait. L’adrénaline envahit tout son corps. C’est euphorique. Essoufflée, la jeune femme s’arrête après avoir dévalé quelques rues. Malgré son souffle erratique, elle ne peut empêcher un fou rire d’éclater.
Honnêtement. Je ne me pensais pas capable de faire ça.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Ouais, je n’osais pas le dire mais à y regarder de plus près, on ne peut pas dire qu’elle s’est appliquée. Je n’aurais sûrement pas fait mieux mais pour une pro ça laisse à désirer ! Bon, c’est toujours mieux que l’état initial. En tout cas, le résultat a l’air de mettre Moon en rogne, ce qui nous met tout de suite d’accord.
On se tient prête, il faut agir vite et sans hésitation. Un coup d’oeil aux talons de Moon me fait penser qu’on ne sera pas discrète mais ça devrait le faire ! Elle attrape ma main et je la suis dans la seconde ! Le carillon nous trahi, plus vite, plus vite ! J’entends déjà l’ogresse nous gueuler dessus dans notre dos. Moi, j’ai juste un grand sourire sur le visage, purée ça fait du bien ce petit pic d’adrénaline ! Moon enlève ses chaussures pour courir plus vite.
Après avoir passé quelques rues pour être sûre d’avoir semé quiconque aurait voulu nous suivre, on reprend enfin notre souffle. Je suis restée un peu trop longtemps sans activité cardio, faut que je m’y remette ! On éclate de rire toutes les deux, mains sur les genoux. J’adore cette soirée !
« La vie est faite de surprises ! J’étais aussi étonnée je l’avoue ! Mais c’est ce genre de soirées que j’aime. »
Ça me rend nostalgique de mes années lycées où j’enchaînais les bêtises avec quelques amis du coin.
«Ça m’a ouvert l’appétit ! Pas v-... Je suppose que deux partenaires de crime peuvent se tutoyer ? »
Après ce qu’on vient de faire, je ne me vois pas continuer à la vouvoyer. La rue dans laquelle nous sommes possèdent plusieurs restaurant plutôt sympas.
«Qu’est-ce qui te ferais envie ? Je ne suis pas difficile ! »
On se tient prête, il faut agir vite et sans hésitation. Un coup d’oeil aux talons de Moon me fait penser qu’on ne sera pas discrète mais ça devrait le faire ! Elle attrape ma main et je la suis dans la seconde ! Le carillon nous trahi, plus vite, plus vite ! J’entends déjà l’ogresse nous gueuler dessus dans notre dos. Moi, j’ai juste un grand sourire sur le visage, purée ça fait du bien ce petit pic d’adrénaline ! Moon enlève ses chaussures pour courir plus vite.
Après avoir passé quelques rues pour être sûre d’avoir semé quiconque aurait voulu nous suivre, on reprend enfin notre souffle. Je suis restée un peu trop longtemps sans activité cardio, faut que je m’y remette ! On éclate de rire toutes les deux, mains sur les genoux. J’adore cette soirée !
« La vie est faite de surprises ! J’étais aussi étonnée je l’avoue ! Mais c’est ce genre de soirées que j’aime. »
Ça me rend nostalgique de mes années lycées où j’enchaînais les bêtises avec quelques amis du coin.
«Ça m’a ouvert l’appétit ! Pas v-... Je suppose que deux partenaires de crime peuvent se tutoyer ? »
Après ce qu’on vient de faire, je ne me vois pas continuer à la vouvoyer. La rue dans laquelle nous sommes possèdent plusieurs restaurant plutôt sympas.
«Qu’est-ce qui te ferais envie ? Je ne suis pas difficile ! »
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Son cœur n’a pas battu aussi fort depuis longtemps. C’est l’excitation, tout autant que la course. Moon ne se souvient pas de quand date sa dernière bêtise. Sa vraie grosse bêtise. C’est assez agréable, finalement, de ne pas respecter les règles. Et si le salon-basket ne sera certainement pas une habitude, Moon apprécie la mauvaise influence d’Akira.
C’est d’une liberté qu’elle n’ose quasiment jamais s’approcher.
D’un coup de main, la trentenaire balaie la plante de ses pieds. Quelle idée de courir dans la rue sans chaussures. Heureusement pour elle, le quartier est propre. Hors de danger, elle remet ses talons. Note mentale pour plus tard : porter des baskets avec Akira. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver.
Et continuons à casser les codes ! Moon est du genre à vouvoyer ses connaissances longtemps, très longtemps, avant de se permettre le tutoiement. Mais cette nuit n’est pas comme les autres. Et Akira n’est pas une femme comme les autres.
Avec plaisir.
Moon passe une main dans ses cheveux, afin de les attacher. Avec la course, ils sont ébouriffés. Déjà que son maquillage laisse à désirer…
Je sais ce qui me ferait plaisir. Une cuisine que Moon ne se permet que trop rarement manger. Mac Do. Burger. Quelque chose comme ça.
Pas le plus fin des restaurants, mais elle est d’humeur régressive.
C’est d’une liberté qu’elle n’ose quasiment jamais s’approcher.
D’un coup de main, la trentenaire balaie la plante de ses pieds. Quelle idée de courir dans la rue sans chaussures. Heureusement pour elle, le quartier est propre. Hors de danger, elle remet ses talons. Note mentale pour plus tard : porter des baskets avec Akira. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver.
Et continuons à casser les codes ! Moon est du genre à vouvoyer ses connaissances longtemps, très longtemps, avant de se permettre le tutoiement. Mais cette nuit n’est pas comme les autres. Et Akira n’est pas une femme comme les autres.
Avec plaisir.
Moon passe une main dans ses cheveux, afin de les attacher. Avec la course, ils sont ébouriffés. Déjà que son maquillage laisse à désirer…
Je sais ce qui me ferait plaisir. Une cuisine que Moon ne se permet que trop rarement manger. Mac Do. Burger. Quelque chose comme ça.
Pas le plus fin des restaurants, mais elle est d’humeur régressive.
Samedi 15 juillet 2017
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L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
La scène a des allures de film d’ado qu’on dévore avec ses amis, affalés sur le canapé. A la différence que j’aime les réaliser plutôt qu’en rêver. Et Moon, contre tout attente, est la partenaire parfaite.
Quand je l’ai vu au bar, j’ai cru voir une femme qui n’était presque pas à sa place entourée de toutes ces personnes venues pour se laisser engloutir par l’alcool. Trop sagesse, propre sur elle pour un tel endroit. Je me suis bien trompée ! Il y a quelque chose de rebelle qui demande à s’exprimer chez Moon. Elle ne se doute pas d’à quel point le hasard fait bien les choses !
« Va pour un burger ! Mais Mcdo c’est un peu trop commun. Tu dois, goûter les burgers du Sunchago Burgers ! C’est à dix minutes ! »
Et là, on n’en aura vraiment pour notre argent dans l’assiette, c’est une promesse ! Un petit coup d’œil derrière nous pour être sûre que personne ne nous suis et on se met en route.
« ll faudra se faire discrètes aux alentours du salon pendant quelques temps. »
Loin de m’en inquiéter, j’en ricane. A mon avis, elle n’oubliera pas nos visages de si tôt.
« Quelle est la dernière chose folle que tu es faites, dis moi ? »
Au fur et à mesure de la discussion, nos pas nous amènent au fameux restaurant. Coincé entre deux immeubles, à l’allure rustique. Je pousse la porte et repère les places libres. Il y a du monde mais une table se libère. Nous sommes très vite assise avec la carte sous les yeux.
« J’espère que tu as de la place ! »
Quand je l’ai vu au bar, j’ai cru voir une femme qui n’était presque pas à sa place entourée de toutes ces personnes venues pour se laisser engloutir par l’alcool. Trop sagesse, propre sur elle pour un tel endroit. Je me suis bien trompée ! Il y a quelque chose de rebelle qui demande à s’exprimer chez Moon. Elle ne se doute pas d’à quel point le hasard fait bien les choses !
« Va pour un burger ! Mais Mcdo c’est un peu trop commun. Tu dois, goûter les burgers du Sunchago Burgers ! C’est à dix minutes ! »
Et là, on n’en aura vraiment pour notre argent dans l’assiette, c’est une promesse ! Un petit coup d’œil derrière nous pour être sûre que personne ne nous suis et on se met en route.
« ll faudra se faire discrètes aux alentours du salon pendant quelques temps. »
Loin de m’en inquiéter, j’en ricane. A mon avis, elle n’oubliera pas nos visages de si tôt.
« Quelle est la dernière chose folle que tu es faites, dis moi ? »
Au fur et à mesure de la discussion, nos pas nous amènent au fameux restaurant. Coincé entre deux immeubles, à l’allure rustique. Je pousse la porte et repère les places libres. Il y a du monde mais une table se libère. Nous sommes très vite assise avec la carte sous les yeux.
« J’espère que tu as de la place ! »
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
On ne peut pas dire que jusque-là, les recommandations d’Akira furent de bon goût, mais peu importe. Moon veut manger du sale, et elle n’est pas regardante sur la provenance.
Je te suis !
Lance-t-elle avec enthousiasme. Elle fait attention au bruit de ses talons, afin qu’ils ne résonnent pas trop sur le pavé. A vrai dire, c’est une mauvaise habitude que Moon a prise. Elle aime se sentir importante et prendre de la place avec le son de ses chaussures, mais elle peut tout à fait l’assourdir.
A la question d’Akira, Moon prend quelques secondes de réflexion : Je ne suis pas sûre… Il y a bien longtemps qu’elle n’a pas fait de bêtises. De vraie bêtise. Avec les années, et les études, elle s’est rangée. Et sauf les soirées alcoolisées - à la fin desquelles elle se retrouve dans des lits d’inconnus - rien à signaler.
Quoique, toutes les femmes ne sont pas aussi à l’aise avec cette idée.
Ca fait longtemps. Dit-elle comme pour se dédouaner. Mais quand j’étais étudiante, j’ai escroqué quelques hommes sur internet. Juste une ou deux fois.
C’était le début des plateformes, des échanges en ligne. Le parfait moment pour émoustiller les désirs de garçons en mal d’amour.
Fallait bien que je rentre au pays, et les billets d’avion entre la Corée et la Japon, c’est pas donné. Elle glisse une main dans ses cheveux. Ok. C’est vraiment pas très sympa ce qu’elle a fait. Mais elle était jeune ? Non. C’était il y a moins de cinq ans.C’était facile, à l’époque. Suffisait de poster une petite annonce sur un forum d’échange, dragouiller un mec, coréen de préférence. Lui dire que papa n'est pas gentil, et que j’ai très envie de m’enfuir dans ses bras. Ça fonctionnait à tous les coups. Il payait le billet, et je voyageais gratuitement.
Un léger sourire trahit la fierté de Moon. Elle a joué avec les sentiments de ces garçons, mais il y a toujours eu quelque chose d’assez jouissif à les avoir. Après-tout, on n’accueille pas si facilement une étudiante fâchée avec sa famille, et ils avaient certainement des idées plein la tête.
Moon apprécie l’ambiance du restaurant dans lequel Akira l’invite. L’odeur est alléchante. Les deux femmes se frayent un chemin vers une table libre, et Moon s'assoit dans un soupir de soulagement. Ses talons lui font un peu mal, maintenant. Il ne fallait pas mettre des chaussures neuves.
C'est parfait ! Et toi, ta grosse bêtise ?
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
La rue est silencieuse mais les talons de Moon trahissent un peu notre présence. C’est l’une des raisons pour laquelle je n’aime pas les talons, trop bruyant. Ça en plus du fait que vu mes activités initiales, ce n’est pas très pratique au quotidien.
Puisqu’on a un peu de chemin à faire, j’en profite pour en savoir plus sur ce qui a déjà pu lui donner un shoot d’adrénaline. Et purée, je ne m’attendais pas à sa réponse ! Je tourne la tête vers Moon, les yeux un peu écarquillés.
« Carrément ? Eh ben, je t’avais deviné femme fatale mais c’est que tu sais en jouer ! »
Petit sourire malicieux. Je serais bien mal placée pour la juger même si elle ne peut pas s’en douter. Moon m’explique les raisons pour laquelle elle faisait cela et je comprends mieux.
«Avoue, ça te plaisait de leur faire tourner la tête, je le vois ! Ils n’avaient qu’à pas être assez naïfs pour croire au conte de fée. »
Franchement, une histoire pareille. Dans la majorité des cas c’est juste de l’arnaque, faut être désespéré. Nous arrivons au restaurant plutôt bien rempli et observons la carte. Ma plus grosse bêtise... Hmm...
«Difficile de choisir, il y en a tellement ! »
Un léger rire m’échappe avant que je n’en choisisse une.
«J’avais... 18 ans il me semble. Forcément, pas de permis. J’ai piqué la voiture de mon père pour qu’on puisse aller à une soirée avec des potes. Sauf que... Pas de chance en rentrant, j’ai cassé un phare en la rentrant au garage, l’alcool ça aide pas. J’ai pris une de ces roustes ! On a eu du bol sur la route n’empêche ! »
C’est clair qu’on aurait pu faire un accident même si, j’avais déjà appris un peu à conduire, en dehors des villes où l’on croise rarement la police. L’insouciance de la jeunesse nous a protégé cette nuit-là !
Puisqu’on a un peu de chemin à faire, j’en profite pour en savoir plus sur ce qui a déjà pu lui donner un shoot d’adrénaline. Et purée, je ne m’attendais pas à sa réponse ! Je tourne la tête vers Moon, les yeux un peu écarquillés.
« Carrément ? Eh ben, je t’avais deviné femme fatale mais c’est que tu sais en jouer ! »
Petit sourire malicieux. Je serais bien mal placée pour la juger même si elle ne peut pas s’en douter. Moon m’explique les raisons pour laquelle elle faisait cela et je comprends mieux.
«Avoue, ça te plaisait de leur faire tourner la tête, je le vois ! Ils n’avaient qu’à pas être assez naïfs pour croire au conte de fée. »
Franchement, une histoire pareille. Dans la majorité des cas c’est juste de l’arnaque, faut être désespéré. Nous arrivons au restaurant plutôt bien rempli et observons la carte. Ma plus grosse bêtise... Hmm...
«Difficile de choisir, il y en a tellement ! »
Un léger rire m’échappe avant que je n’en choisisse une.
«J’avais... 18 ans il me semble. Forcément, pas de permis. J’ai piqué la voiture de mon père pour qu’on puisse aller à une soirée avec des potes. Sauf que... Pas de chance en rentrant, j’ai cassé un phare en la rentrant au garage, l’alcool ça aide pas. J’ai pris une de ces roustes ! On a eu du bol sur la route n’empêche ! »
C’est clair qu’on aurait pu faire un accident même si, j’avais déjà appris un peu à conduire, en dehors des villes où l’on croise rarement la police. L’insouciance de la jeunesse nous a protégé cette nuit-là !
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
La carte grande ouverte, Moon détaille les différents choix. Elle a ses habitudes. Et même si c’est la première fois qu’elle se rend dans le lieu, le restaurant propose les classiques. Assez vanille, la trentenaire préfère souvent la simplicité à l’originalité. Et si en temps normal, elle aurait opté pour le plat le plus basique, ce soir, elle a envie de folie. Cette nuit, comme une renaissance. Adieu angel-Moon, bonjour devil-Moon. Elle n’a pas vu la lumière depuis longtemps, celle-là. C’est qu’avec les années, Moon n’a plus vraiment de camarades pour sortir de ses gonds.
J’espère que depuis, tu as passé le permis ! Le temps de répondre, Moon redresse les yeux. Un petit clin d'œil.
Le permis, la trentenaire l’a depuis quelques années, maintenant. Dès son arrivée sur le sol japonais, elle a voulu le passer. Pas question de rester dépendante de ses proches. C’était dur. Cher. Mais elle a réussi. Depuis, elle ne prend presque jamais la voiture.
Un serveur se fraie assez rapidement un chemin à travers les tables, pour rejoindre les deux comparses. Un BBQ burger, extra fromage. Avec frites et coca. Une maxi commande, il y a peu de chance que Moon puisse tout finir, mais elle a les yeux plus gros que le ventre. Merci. Elle laisse Akira commander, le serveur disparaître, avant de relancer sur :
Et plus aucune bêtise depuis ?
Après tout, son histoire date de l’adolescence, et Akira ne semble pas si innocente. Elle a certainement d’autres anecdotes dans son chapeau.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Si j’avais raconté ça à une autre collègue elle m’aurait traité de folle. Vous comprenez la bienséance nippone, ahem ! Voler des bonbons dans une supérette est déjà une honte. De celle à se prendre les coups de sacs d’une mamie témoin et furieuse. Oui, c’est du vécu.
« Oh tu penses bien, à moi les excès de vitesse ! »
Et ce n’est pas un mensonge. Ma voiture me manque... Je ne peux m’en servir qu’en dehors du campus parce qu’une surveillante qui se ramène en Mercedes ferait tâche. Je replonge mes yeux sur la carte et ai du mal à choisir. Trop de choses m’intéressent. Un serveur vient prendre nos commandes et Moon fait un choix qui parle bien à mon estomac.
«Eh ben je vais te suivre ! »
Nous revoilà seules et Moon ne tarde pas à demander plus d’anecdotes. Arf, j’en ai choisi une bien trop gentillet pour cette ancienne amatrice de la scène.
«C’est qu’on est curieuse. »
Sourire malicieux, je cherche dans ma mémoire quelle bêtise je pourrais lui raconter qui lui confirmerait ce qu’elle doit déjà penser de moi. Hm, j’ai soudain une idée tout autre, juste histoire de m’amuser un peu. Coude droit sur la table, je pose mon menton dans ma paume.
«Si je te disais... Que les armes à feu c’est dangereux... T’es sûre de vouloir en savoir plus ? Tu pourrais être complice de quelque chose qui te dépasse. »
Jouer avec le feu m’avait manqué.
« Oh tu penses bien, à moi les excès de vitesse ! »
Et ce n’est pas un mensonge. Ma voiture me manque... Je ne peux m’en servir qu’en dehors du campus parce qu’une surveillante qui se ramène en Mercedes ferait tâche. Je replonge mes yeux sur la carte et ai du mal à choisir. Trop de choses m’intéressent. Un serveur vient prendre nos commandes et Moon fait un choix qui parle bien à mon estomac.
«Eh ben je vais te suivre ! »
Nous revoilà seules et Moon ne tarde pas à demander plus d’anecdotes. Arf, j’en ai choisi une bien trop gentillet pour cette ancienne amatrice de la scène.
«C’est qu’on est curieuse. »
Sourire malicieux, je cherche dans ma mémoire quelle bêtise je pourrais lui raconter qui lui confirmerait ce qu’elle doit déjà penser de moi. Hm, j’ai soudain une idée tout autre, juste histoire de m’amuser un peu. Coude droit sur la table, je pose mon menton dans ma paume.
«Si je te disais... Que les armes à feu c’est dangereux... T’es sûre de vouloir en savoir plus ? Tu pourrais être complice de quelque chose qui te dépasse. »
Jouer avec le feu m’avait manqué.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Peut-être est-ce l’alcool, peut-être est-ce l’adrénaline, mais Moon se sent d’humeur audacieuse. Ou peut-être qu’elle a bien du mal à imaginer Akira pistolet dans la main. Obtenir une arme n’est pas chose aisée dans le pays du soleil levant, et elle n’a pas la tronche de la parfaite yakuza.
Moon n’a jamais aussi peu physionomiste.
Alors, la trentenaire entre dans le jeu de la brune. Comme un mauvais miroir, elle se rapproche de son amie, et s’accoude à la table. Joue dans la main, yeux bien ancrés dans ceux d’Akira, elle répond :
Tu ne fais que me rendre plus curieuse.
Moon est assoiffée d’histoires, si possible les plus exaltantes possibles. Même si elles sont imaginaires, même si elles sont inventées. Elle a bien envie d’imaginer une Akira SIG-Sauer à la main, en pleine course de voiture, en plein ping-pong mortel.
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
A quoi je joue, moi-même je n’en ai aucune idée ! Le frisson me manque, c’est une chose dont j’ai la certitude. Si le retrouver quelques minutes en lui contant une histoire qu’elle prendra pour une invention peut m’en apporter un peu, pourquoi pas !
« Alors voilà le topo... »
Je me penche légèrement sur la table, sur le ton de la confidence.
«On remonte quelques années en arrière, jeune louve aux dents longues qui pensent pouvoir doubler les anciens, rompus à l’exercice. Malgré les avertissements, rien à faire, mes preuves je veux les faire. Qu’on me prenne au sérieux car dans ce milieu, soit tu te fais respecter, ou tu te fais écraser jusqu’à la fin de ta vie... »
Et ça c’est du vécu.
« Alors prochain échange avec le clan rival, je veux participer. Notre argent contre quoi, les 100kg d’armes reçus. Sauf que problème, le chef se la joue gourmand et veut faire monter la facture. Les tons montent et bam ! Premier coup d’feu, parce qu’on marchande pas avec ces mecs-là. T’as déjà ressenti la peur ? La vraie ? Ce soir-là j’ai compris ce que c’était ! Mais j’me défile pas, M&P 9mm à la main, je me faufile, je couvre mes gars comme je peux, j’en touche deux du camp adverses, on arrive à décamper ! Mais... »
Je marque une pause quand un serveur passe à côté de notre table, laissant le suspens s’installer. Passons à la partie romancée. Je vois que Moon veut en entendre plus.
«Penses-tu que ces requins vont s’arrêter là ? Partir bredouille sans leur fric ?... Sûrement pas. Alors c’est la course poursuite, le vent dévie les balles par la fenêtre du 4x4 mais pas le choix si on veut les dissuader ! Ça se poursuit jusqu’au pont ôtamaya. Notre territoire est de l’autre côté, s’ils s’y aventure, ils savent à quoi s’attendre... A ton avis, qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? Et toi, qu’est-ce que tu aurais fait ? »
Je souris à Moon, énigmatique et mystérieuse. Ce jeu m’amuse plus que je ne le pensais, c’est encore plus intéressant de la faire participer.
« Alors voilà le topo... »
Je me penche légèrement sur la table, sur le ton de la confidence.
«On remonte quelques années en arrière, jeune louve aux dents longues qui pensent pouvoir doubler les anciens, rompus à l’exercice. Malgré les avertissements, rien à faire, mes preuves je veux les faire. Qu’on me prenne au sérieux car dans ce milieu, soit tu te fais respecter, ou tu te fais écraser jusqu’à la fin de ta vie... »
Et ça c’est du vécu.
« Alors prochain échange avec le clan rival, je veux participer. Notre argent contre quoi, les 100kg d’armes reçus. Sauf que problème, le chef se la joue gourmand et veut faire monter la facture. Les tons montent et bam ! Premier coup d’feu, parce qu’on marchande pas avec ces mecs-là. T’as déjà ressenti la peur ? La vraie ? Ce soir-là j’ai compris ce que c’était ! Mais j’me défile pas, M&P 9mm à la main, je me faufile, je couvre mes gars comme je peux, j’en touche deux du camp adverses, on arrive à décamper ! Mais... »
Je marque une pause quand un serveur passe à côté de notre table, laissant le suspens s’installer. Passons à la partie romancée. Je vois que Moon veut en entendre plus.
«Penses-tu que ces requins vont s’arrêter là ? Partir bredouille sans leur fric ?... Sûrement pas. Alors c’est la course poursuite, le vent dévie les balles par la fenêtre du 4x4 mais pas le choix si on veut les dissuader ! Ça se poursuit jusqu’au pont ôtamaya. Notre territoire est de l’autre côté, s’ils s’y aventure, ils savent à quoi s’attendre... A ton avis, qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ? Et toi, qu’est-ce que tu aurais fait ? »
Je souris à Moon, énigmatique et mystérieuse. Ce jeu m’amuse plus que je ne le pensais, c’est encore plus intéressant de la faire participer.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Croire ou ne pas croire ? Telle est la question.
Plus Akira parle, et plus Moon plonge dans son regard. La surveillante a les yeux enflammés. Soit elle est bonne autrice, soit c’est réel. Et si la professeur de cinéma a l’habitude de s’envelopper dans un tissu de doutes, elle commence à tomber dans le piège.
Dans les pupilles de sa camarade, il lui semble même voir se dessiner la scène. Les mains de Moon s'agrippent à ses cuisses, comme pour garder contact avec une forme de réalité. Mafia, clans, drogue, et autres histoires que l’on voit que dans les films. Même pas les films préférés de Moon, en plus.
Et la tension est à son comble, quand le serveur passe. Si Moon avait eu le courage de quitter les yeux d’Akira, elle aurait pu râler sur ce dernier, lui demander où en sont les commandes. C’est qu’elle commence à avoir faim, et c’est un fast-food ici ! Mais là, avant tout autre chose, elle veut connaître la fin. Le dernier chapitre de l’histoire d’un livre duquel elle n’arrive plus à se détacher.
Mais, alors qu’elle s’attendait à plus de coups de feu, à une chute, Akira suspend son histoire.
C’est vache. Murmure-t-elle. Je veux entendre la suite, moi.
Et certainement pas donner son point de vue sur l’histoire. En fait, elle ne sait pas ce qu’elle aurait fait. C’est que la vie de Moon est bien ordonnée, calme, pas question de jouer à la bagarre avec le grand banditisme.
Samedi 15 juillet 2017
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L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Le serveur m’offre une bonne transition en passant. J’en profite pour demander à Moon ce qu’elle aurait fait, histoire aussi d’en savoir plus sur son tempérament. Mais c’est qu’elle n’est pas de cet avis ! Oh d’accord, alors on veut l’histoire en entier. Je crois que Moon est tellement entrée dedans qu’elle ne se demande même plus si c’est de l’invention ! Quelque part, c’est assez amusant voire plaisant, ça veut dire que j’ai réussi mon coup. Tâchons de ne pas la perdre.
« Bien bien, alors ne perdons pas le fil. Notre 4x4 entame le pont Ôtamaya, suivi du second. Les balles fusent toujours et quelque chose qu’on n’avait pas prévu se passe ! »
Petite pause pour instaurer un peu de suspens.
«Sans qu’on le remarque une des autres voitures qui nous suivaient a changé sa route. Elle a compris que le pont était notre objectif alors nous voilà coincé entre les deux. Des voitures de parfaits civils se dépêchent de tracer leur chemin pendant que quelques uns des nôtres sortent, cachés derrière les portières. Ça recommence à tirer, les balles font un bruit monstre sur la carrosserie mais on tient bon ! Sauf que, tu vois cette cicatrice là ? »
Je lui montre mon bras gauche et la marque légèrement au-dessus du coude.
« Preuve qu’on n’est jamais à l’abri. C’est un peu le signal que ça va trop loin, ouais c’est tardif. Le chef de notre groupe fini par gueuler à l’autre qu’il pourrait juste prendre son fric au lieu de perdre d’autres hommes et peut-être même y passer aussi. Parce que ça tombe de leur côté aussi mine de rien. Les coups de feu s’arrêtent et ils finissent par comprendre qu’ils ont plutôt intérêt à respecter l’marché avant que les flics rappliquent. C’est ce qu’on m’a raconté j’étais dans l’gaz jusqu’au lendemain. »
Je termine mon histoire juste au moment où le serveur arrive avec nos burgers, pas trop tôt !
« Quelle vie hein ? »
Sourire espiègle, j’ai hâte d’avoir son avis sur mon récit.
« Bien bien, alors ne perdons pas le fil. Notre 4x4 entame le pont Ôtamaya, suivi du second. Les balles fusent toujours et quelque chose qu’on n’avait pas prévu se passe ! »
Petite pause pour instaurer un peu de suspens.
«Sans qu’on le remarque une des autres voitures qui nous suivaient a changé sa route. Elle a compris que le pont était notre objectif alors nous voilà coincé entre les deux. Des voitures de parfaits civils se dépêchent de tracer leur chemin pendant que quelques uns des nôtres sortent, cachés derrière les portières. Ça recommence à tirer, les balles font un bruit monstre sur la carrosserie mais on tient bon ! Sauf que, tu vois cette cicatrice là ? »
Je lui montre mon bras gauche et la marque légèrement au-dessus du coude.
« Preuve qu’on n’est jamais à l’abri. C’est un peu le signal que ça va trop loin, ouais c’est tardif. Le chef de notre groupe fini par gueuler à l’autre qu’il pourrait juste prendre son fric au lieu de perdre d’autres hommes et peut-être même y passer aussi. Parce que ça tombe de leur côté aussi mine de rien. Les coups de feu s’arrêtent et ils finissent par comprendre qu’ils ont plutôt intérêt à respecter l’marché avant que les flics rappliquent. C’est ce qu’on m’a raconté j’étais dans l’gaz jusqu’au lendemain. »
Je termine mon histoire juste au moment où le serveur arrive avec nos burgers, pas trop tôt !
« Quelle vie hein ? »
Sourire espiègle, j’ai hâte d’avoir son avis sur mon récit.
- InvitéInvité
L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés
Les yeux de Moon ne quittent plus les lèvres d’Akira. Drôle de Terminator, elle n’ose même plus cligner les paupières. Et si elle ratait quelque chose en fermant les yeux ? Une expression, un sourcil qui se lève, un indice. Est-ce que cette histoire est vraie ou fausse ? Moon est incapable de le dire. Tout semble si réaliste. Et peut-être que c’est l’air bagarreur et impulsif de la surveillante qui rend le tout bien trop crédible.
Akira la fascine complètement. Est-ce l’alcool ? Non. Elle a trop peu bu pour ça. Est-ce l’adrénaline ? Non plus. L’excitation de leur petite course nocturne est déjà redescendue. C’est qu’elle a complètement croqué à l’histoire.
En fait, Moon a envie d’y croire.
Sacrée vie, oui...
Elle n’arrive à rien dire d’autre, sa mâchoire peine presque à s’ouvrir. Alors que pourtant, elle a des millions de questions. La première, la principale : est-ce vrai ? Si oui, comment t’es-tu embourbée dans tout ça ? Est-ce que tu as des séquelles physiques ? Tu as eu d’autres histoires comme celle-ci ? Et en fait, celle qui devrait être la plus évidente : putain de pourquoi tu es surveillante dans ce cas ? Mafia et pédagogie, ça ne fait à priori pas bon ménage.
Mais la présence du serveur rend Moon interdite. Elle mord doucement les lèvres, alors qu’elle se laisse servir. Un coup d'œil sur le burger et les frites. C’est drôle, elle qui était affamée tout à l’air semble déjà rassasiée. Est-ce à cause de cette histoire ? Peut-être un peu de stress aussi. Si c’est vrai… Qu’est-ce que Moon fiche avec une femme aussi dangereuse ?
Merci.
Petite courbette, et le serveur s’en va. Et finalement, Moon se retourne vers Akira, et demande :
A quel point cette histoire est vraie ?
Samedi 15 juillet 2017
- InvitéInvité
L’alcool, l’huile à moteur de nos rapports
FEAT. Moon
Jamais je ne l’aurais imaginé mais, je crois que Moon a vraiment envie que toute mon histoire soit vraie. Est-ce que c’est un désir d’avoir un peu de piment dans sa vie ? Mais si je lui disais que tout est vrai, quelle réaction aurait-elle ? Fantasmer est une chose, le voir devenir réalité en est une autre !
Lui révéler que c’est vrai, reviendrait à lui faire prendre conscience qu’elle est en face d’une criminelle ayant potentiellement du sang sur les mains et de l’argent sale en poche. Est-ce qu’elle dénoncerait, ou garderait pour elle ? Pas sûre qu’on la croit sur une simple histoire cela dit.
Et je me connais, j’aime prendre ce genre de risque. Le serveur offre encore une trêve que je ne rechigne pas. Le burger et les frites sentent affreusement bon ! Après avoir remercié le serveur, j’en pique une et la coince entre mes dents. Croustillante. Moon pose la bonne question.
«Ca dépend jusqu’à quel point t’es prête à y croire. »
Deuxième frite.
«Et si c’était vrai, tu réagirais comment au juste ? Tu me dénoncerais ? Ou tu trouverais ça cool ? »
Je laisse un silence s’installer, le temps qu’elle réfléchisse et me donne une réponse. Puis j’ouvre un pan de ma veste, laissant entrevoir mon t-shirt mais surtout, l’intérieur de mon biceps droit. Dans cette position, Moon peut deviner des écailles d’émeraude qui serpentent sur ma peau. Bien que le tatouage soit facilement assimilé aux yakuzas, ça ne consistait en rien une valeur sûre. Reste à voir de quel côté elle penchera.
Lui révéler que c’est vrai, reviendrait à lui faire prendre conscience qu’elle est en face d’une criminelle ayant potentiellement du sang sur les mains et de l’argent sale en poche. Est-ce qu’elle dénoncerait, ou garderait pour elle ? Pas sûre qu’on la croit sur une simple histoire cela dit.
Et je me connais, j’aime prendre ce genre de risque. Le serveur offre encore une trêve que je ne rechigne pas. Le burger et les frites sentent affreusement bon ! Après avoir remercié le serveur, j’en pique une et la coince entre mes dents. Croustillante. Moon pose la bonne question.
«Ca dépend jusqu’à quel point t’es prête à y croire. »
Deuxième frite.
«Et si c’était vrai, tu réagirais comment au juste ? Tu me dénoncerais ? Ou tu trouverais ça cool ? »
Je laisse un silence s’installer, le temps qu’elle réfléchisse et me donne une réponse. Puis j’ouvre un pan de ma veste, laissant entrevoir mon t-shirt mais surtout, l’intérieur de mon biceps droit. Dans cette position, Moon peut deviner des écailles d’émeraude qui serpentent sur ma peau. Bien que le tatouage soit facilement assimilé aux yakuzas, ça ne consistait en rien une valeur sûre. Reste à voir de quel côté elle penchera.
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Re: L'alcool est l'huile à moteur de nos rapports mécanisés | Akira
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