Le mardi 02 mai 2017

Je suis contente d’être dans la même chambre que Gabriella pour le voyage, elle est vraiment chouette comme fille ! C’est dommage qu’on ne soit pas colocataires tout court d’ailleurs. Il faudrait des chambres extensibles ! On est pas dans la même classe, dans la même chambre à l’école, ni dans les mêmes clubs, mais ça n’empêche que le courant passe plutôt bien entre nous ! Et c’est tant mieux ! Gabriella est adorable, mais quelque chose me dit qu’il ne vaut mieux pas l’avoir comme ennemie !

En tout cas, aujourd’hui on a décidé de passer ce moment ensemble, au onsen. Ca me fait du bien d’être entre filles. Ca m’éloigne des préoccupations liées à Pablo, ou Seito. Non pas que Seito me préoccupe, mais à force de voir des signes là où il n’y en a pas, je suis un peu perdue. Non, être entre filles, c’est bien. En plus, en yukata, on a trop la classe ! Et heureusement qu’on est en yukata, et pas dans les gros kimonos où on doit faire des tous petits pas…

Le cadre est trop cool. La reproduction d’un village d’Edo c’est trop fou ! Mon père aimerait trop venir ici, je pense ! Et à cette pensée j’ai un pincement au cœur. Vu l’ambiance, je peux pas vraiment lui proposer de venir en voyage voir ça.

On se balade donc en yukata, et je montre de stands de jeux à Gabriella :

- Woooh, y a trop de trucs à faire ! J’ai lu sur la brochure qu’on peut aussi faire des massages et des bains de pieds. Enfin, c’est pas que les vieux qui font des bains de pieds ?

Je gratouille mon poignet à l’endroit du bracelet électronique, prévu pour payer à l’intérieur. J’ai pas l’habitude d’avoir des bijoux sur moi, ou des bracelets ou des montres. C’est désagréable.

- Tu veux commencer par quoi ?

Le mardi 02 mai 2017

Woééé ? Les bains de pieds c’est agréable ? Oh, bah il faut tester alors. Je ne veux pas mourir idiote ! Ou me rendre compte une fois vieille que je suis passée à côté de quelque chose de trop bien pendant plein d’années !

- Oh, je vois, je vois, je lui réponds.

Je souris lorsque Gabriella propose une activité car maintenant que je la connais un peu mieux, je suis sûûûûûûre, qu’elle va partir sur une autre idée dans peu de temps ! Et ça ne loupe pas. J’imagine que ce côté de personnalité peut en gêner certains, mais moi je m’adapte plutôt vite. Maintenant, j’attends son idée finale, souvent imposée par le timer.

- Oui, faisons ça ! Mais je veux absolument terminer par un bain de pieds !!

Parce que c’est l’occasion ! Vu que j’ai toujours dit à ma mère que je ne voulais pas en faire, si je lui dis que finalement je veux essayer, elle se moquera de moi ! Je me laisse trainer par le bras, avec le sourire.

- J’suis pas très douée ! Je m’en sors un peu mieux avec les pistolets, mais en vrai je manque d’expérience ! J’y vais quelque fois avec un ami, mais il est bien meilleur que moi ! Et toi ? Il y a des salles d’arcades en Espagne ?  

En apprendre plus sur les autres pays, c'est ce que je préfère dans le fait d'être dans une école internationale !

Le mardi 02 mai 2017

On est deux boules d’énergies, ça me plait. J’aime les bonnes ondes de Gabriella. J’hoche la tête, notant mentalement sa réponse. L’Espagne ? Pas si différente ? Vu ce que m’a dit Pablo sur le tirage de langue et la sieste, j’imaginais ce pays comme un truc super exotique. Gabriella semble avoir choisi notre destination, et je la laisse nous guider. De toute façon, tout me va.

- Oh ! C’est génial ! Tu seras donc mon guide culturel !

Je me demande… Est-ce que je peux lui poser la question ? Je me demande quand même depuis ce jour-là si Pablo s’est moqué de moi, ou si c’est vraiment vrai, ce truc de tirer la langue et …

- Euuh… J’ai bien une question mais elle est un peu bête…

Je me gratte la joue de ma main libre.

- Euh… Tu vois nous au Japon quand on tire la langue c’est parce qu’on veut embêter quelqu’un, ou que quelqu’un nous embête et voilà quoi… Mais on m’a dit que… En Espagne c’est genre… Faire des avances à un garçon. C’est vrai ?

Je suis complétement rouge. Rolalala. J’espère qu’elle va pas regretté de m’avoir proposé ça !

Le mardi 02 mai 2017

Je rougis encore plus. IL S’EST FOUTU DE MOI !! JE LE SAVAIS !! ENFIN JE M’EN DOUTAIS !! Pablo Mora, tu es un homme mort ! Enfin, c’est vieux tout ça. Autant ne pas y repenser. Je ferais attention à tout ce qu’il dit vis-à-vis de son pays maintenant.  

- C’est… Pablo Mora. Il est dans ma classe et il est ami avec ton frère. Tu vois qui c’est ?

Je pousse un soupire.

- Mais oui, je ne pense pas que c’était méchant de sa part, et je me doutais bien que ce n’était sûrement pas vrai. Mais comme je ne connais pas les différences culturelles, j’avais tout de même un petit doute qui persistait. Et les seuls espagnols que je connais sont toi, ton frère et lui. Je n’allais pas demander ça à Montoro-kun. Tu imagines sa tête si je lui avais demandé ça ?

Je ne peux m’empêcher de sourire, imaginant Montoro avec différentes têtes possibles vis-à-vis de ce sujet.

Le mardi 02 mai 2017

Je ne sais pas si c’est bien que Gabriella voit qui il est. Elle dit ça d’un air qui en dit long. Genre, elle connait sa réputation ? Elle s’est forgée sa propre idée à force de le voir faire l’idiot ? En même temps.. Ça ne me regarde pas. Si j’ai décidé d’enfuir mes sentiments pour lui au plus profond de moi, c’est bien parce que je sais que mes amis n’approuveraient pas quelqu’un comme lui, et ils ont sans doute raison. Outre le fait que de toute façon, maintenant il a encore une nouvelle petite amie. Et qu’il draguait tout le monde de la même façon qu’il me draguait. Pff. Tout ça me fatigue, je pense avoir pris la bonne décision. Gabriella le penserait sans doute aussi, si je lui racontais tout. Autant ne pas tout lui dire tout de suite. Je n’ai pas envie d’être jugée pour mes sentiments.

- Bien, je compte sur toi alors !

Je lui adresse un grand sourire, sincèrement reconnaissante. J’aurais pu demander à Gideon aussi, même si lui son truc c’est l’Angleterre et pas l’Espagne. Mais j’imagine déjà la scène à laquelle j’aurais eu le droit derrière, et surtout les questions incessantes sur le « qui », « pourquoi tu lui parles » et tout ça !

- Oui, faisons tout péter. J’en ai besoin !

Je relève mon poing devant mon visage, comme pour dire « fighting’ ». J’utilise mon bracelet pour payer une partie et on débloque des tirs pour nous deux. J’invite ! Je prends le faux pistolet, je me concentre et je tire en imaginant la tête de Pablo. Non, je ne le déteste pas. Mais c’est un bon moyen de tuer ses sentiments, non ?

Le mardi 02 mai 2017

Je suis tellement concentrée, que je n’entends pas les gens autour de moi. Ni Gabriella, ni personne.

Je visualise et je tire.

Honnêtement, d’habitude je suis très nulle à ce genre de jeu. J’ai beau m’être entrainé quelque fois à la salle d’arcade avec Kazuhiko ou Gideon, là, c’est encore autre chose. Evidemment, je ne partais pas gagnante dans ma tête mais.. Je suppose que voir les têtes de Pablo sur les cibles a provoqué un quelconque coup du destin car j’ai fait un carton plein !

Je suis abasourdie, je n’y crois pas moi-même. J’ai dégommé toutes les cibles. Hé bah… Si c’est pas le destin qui me dit de vraiment oublier Pablo, je ne sais pas ce que ça peut être. Je regarde Gabriella, n’y croyant toujours pas :

- Je te jure, d’habitude je suis vraiment très, très nulle !

Je pousse un soupire. L’employé ou le proprio je ne sais pas trop comment ça fonctionne, nous félicite. Apparemment, on a toutes les deux le droit à un petit cadeau. Je ne sais pas trop quoi prendre, ni faire. J’ai l’impression que je ne suis vraiment pas méritante ! Gabriella reçu un porte clé et moi une petite peluche. Je choisis une peluche méduse, qui ira rejoindre toutes les autres que j’ai déjà et je souris, génée, face aux félicitations.

Une fois éloignée du stand, je dis à Gabriella :

- Wow, comme quoi parfois la visualisation fais des miracles !

Le mardi 02 mai 2017

J’hoche la tête quand Gabriella indique me porter chance. Oui ! Et puis, faire 4/5 c’est vraiment bien aussi ! On a toutes les deux été chanceuses ! Quoi que, pour Gabriella c’est peut-être du talent, je ne sais pas ! Ça me rappelle un souvenir très lointain au festival avant que Thomas et moi ne sortions ensemble. C’était l’année dernière, mais ça me semble être une autre vie.

- Gracias ? C’est comme ça qu’on dit merci, non ?

J’ai déjà entendu Pablo le dire, c’est pour ça. Je commence à savoir quelques mots, mais pas de quoi faire une conversation. A part l’anglais que j’ai commencé à apprendre toute petite, j’ai du mal avec les langues étrangères.

Bref, on est maintenant éloigné du stand.

- Je dirais pas mon pire ennemi ! Mais quelque chose qui m’embête pas mal, oui ! Ou plutôt m’embêtait ? Je pense que ça va, maintenant.

J’hausse les épaules. Je ne veux pas lui dire que j’imaginais mes sentiments pour Pablo que j’ai étouffé depuis la St-Valentin. Autant que personne ne sache ça. Surtout que, je ne veux plus y penser.

- On fait quoi, maintenant ?

Le mardi 02 mai 2017

Ouf, le sujet était clos. Gabriella me prend le bras et je lui lance un grand sourire. Ca me fait plaisir de pouvoir être tactile avec une amie, sans me forcer à être sur la réserve, ou devoir faire attention. Souvent, les japonais sont plus réservés que moi. Gabriella est cool ! Comment ne pas l’adorer, et se laisser emporter dans son énergie ?

- Hmm, surement ? Mais dans mes souvenirs c’est bien plus difficile. Le papier est super fin.

Je ris à mon tour, et je l’entraine par le bras.

- Alors allons-y sans y attendre ! Tous les humains sont de grands enfants !

Devant le stand, j’affiche un visage angélique et je demande :

- Bonjouur ! On peut participer ?

- Oui, bien sûr.

Je tends mon bracelet pour payer une partie. J’aurais dû prévoir de quoi prendre des photos. Comme on n’a trop rien sur nous ici, je ne sais pas si on aurait pu mais ça aurait fait de jolis clichés de Gabriella. Tant pis.

- Toi d’abord !

Le mardi 02 mai 2017

J’observe Gabriella faire, elle est trop mignonne. Ensuite viens mon tour, et j’y crois pour une fois, mais tout fini par se déchirer et j’échoue à mon tour. Je suis super frustrée, mais ça ne m’étonne pas. Après tout, ma maladresse est légendaire. Ce n’est pas un mythe, il faut bien qu’il s’ancre dans la réalité !

- Hmm, non merci. Je ne pense pas faire mieux, j’ai deux mains gauches !

Je lui adresse un grand sourire, et remercie la personne pour le jeu, puis je prends le bras de mon amie.

- Et si on essayait enfin les trucs pour les pieds là ? Je suis vraiment, vraiment curieuse de ça !

Et puis, ça nous fera faire une petite pause. Ensuite, on pourra revenir jouer, aller dans le bain ou manger quelque chose. Cet endroit est vraiment, vraiment, vraiment génial. Y a plein de choses à faire ! Gabriella accepte, et on se rend vers l’endroit pour « prendre soin de nos pieds ». J’espère qu’il n’y a pas les versions où les petits poissons mangent nos peaux mortes, car ça, je risque de vomir d-i-r-e-c-t ! Ma mère m’a parlé de ça un jour, brrrr. D’ailleurs, je raconte ça sur le chemin à Gabriella.

- Oh ! Y a pas l’air d’avoir de poissons, cool !

J’ose pas trop y aller en premier. Les trucs de soins et de beauté, je me sens toujours un peu gauche. C’est ma mère qui me fait tous mes soins, donc je vais jamais en institut ou autre.

Le mardi 02 mai 2017

Waaaah, elle a raison Gabriella, mais c’est dégueux dit comme ça. Je suis pas une petite nature, mais vraiment j’ai pas envie qu’un poisson vienne manger mes peaux mortes. Pourtant j’aime les poissons. Et puis, je suis chatouilleuse alors bon, ce serait de la torture ! J’enlève mes sandales, imitant Gabriella.

- Aucune idée, mais au pire ça séchera surement vite !!

Je lui adresse un grand sourire, prête pour cette nouvelle aventure ! En tout cas, je n’aurais jamais osé toute seule je pense. Et j’apprécie de passer ce moment avec Gabriella, et pas avec un garçon. Ca aurait été cool que Meyuki et Sumire soient la aussi, mais bon. Je me demande si elles profitent de leurs vacances.

- Allons-y ! Ca aurait été pratique quelque chose de plus court, oui.

Les yukatas, c’est super joli. Mais la je regrette de ne pas être venue en short. Ou en jupe. Enfin, ce n’est rien qu’un peu d’eau. On commence le parcours, et je vois Tomoyo juste devant nous. C’est mon amie qui m’a laché au zoo pour avoir son premier rendez-vous de son premier jour avec son petit ami. Ca me dérange pas du tout, au contraire ils étaient mignons. Mais là, elle semble seule. D’ailleurs, elle tourne la tête vers nous.

Commence une grande conversation, où pendant qu’on laisse tremper nos pieds, je fais les présentations entre Gabriella et elle. On parle ensuite du voyage. Gabriella est un peu plus silencieuse que d’habitude, voir carrément beaucoup même, mais elle montre qu’elle suit la conversation. J’ai un petit pincement au cœur, car je  suis venue avec elle, à la base. Tomoyo m’explique que son amie ne se sentait pas bien et qu’elle reste un peu toute seule, avant de nous raconter son premier rendez-vous au zoo. Moi, j’ai passé ce moment avec Pablo et même si c’était globalement cool, j’ai pas vraiment envie de m’attarder sur le sujet. Surtout que Tomoyo est super pote avec Seiko, la petite-amie actuelle de Pablo, donc si elle va lui dire des trucs... Voilà quoi.

- Oh d’ailleurs, je suis dégoutée. J’ai appris que mon petit-ami fume parfois avec ses amis ! Je ne sais pas vraiment comment réagir, ça m’a mis un froid. C’est pour ça que je ne suis pas avec lui, aujourd’hui, lance Tomoyo avec un air boudeur.

- Ah, c’est embêtant oui. Mais apparemment, y a plein de garçons qui font ça, avec leurs amis. Tu ne devrais pas t’en faire, si c’est juste occasionnel. Au moins, il est honnête avec toi. Toutes n’ont pas cette chance j’imagine.

- Ah bon ? Tu connais quelqu’un qui fume ??

- Pab..., oh punaise, blo.

MAIS JE SUIS TROP DEBILE. C’EST QUOI MON PROBLEME ? Là, Tomoyo prends un air surpris, et je lui fais promettre de ne rien dire à personne, mais je sens que c’est fichu. C’est sorti tout seul, sur le ton de la conversation. C’était plus pour la rassurer qu’autre chose. Je n’ai pas pensé au fait que celui qui m’a confié ça, c’est Seito. J’espère que Pablo ne va pas lui faire retomber quelque chose dessus, s’il sait que ça se sait. Vraiment, je n’espère pas.

Déjà, je ne suis pas pour leur amitié vue que Seito a déjà été frappé deux fois par Pablo... Et en plus, il l’a fait fumer alors que lui, c’est un gentil garçon. Il est pas du tout du type bad boy quoi. Donc, je dirais qu’il lui fait du mal et à une mauvaise influence sur lui. Je ne vois toujours pas pourquoi Seito veut autant être ami avec Pablo. S’il me traitait moi comme ça, je ne le calculerais même pas ! Malgré ses yeux verts, son sourire, son humour et... BREF.

Tomoyo nous indique qu’elle nous laisse profiter ensemble, surement trop impatiente d’aller tout balancer à Seiko, et je lui adresse un signe de la main avant de pousser un profond soupire.

- Ca m’a échappé, je suis trop bête, j’avoue à Gabriella quand on se retrouve que toutes les deux.

Il manquerait plus qu’elle me prenne pour une faiseuse de rumeur, ou une balance. AAAH, la journée était si belle jusqu’à maintenant.

Le mardi 02 mai 2017

Je suis un peu soulagée d’entendre Gabriella dire ça. Je l’aime bien, moi. Je ne voudrais pas qu’elle pense du mal de moi. J’hoche la tête quand elle me parle de la qualité de mon amitié avec Tomoyo. Je me sens à l’aise, alors je lui explique :

- En fait, Tomoyo et d’autres filles ont été mes amies en première année et on trainait ensemble beaucoup. Mais j’avais pas du tout les mêmes centres d’intérêts qu’elles, et finalement je me suis fait un peu rejeté. Elles me trouvaient chiantes, et pas drôles. Donc on a fini par ne plus se parler, avec la bande. Seule Tomoyo est restée amie avec moi... Mais pour le zoo, elle m’a laissé tombé pour son petit ami avec qui elle sortait depuis le jour même et là, elle va surement aller tout raconter à la copine de Pablo.

Je pousse un soupir.

- Ca me fatigue tout ça. J’aime les relations simples, ou je passe du bon temps avec les gens sans prise de tête.

Je regarde mes pieds. Je n’ai même pas profité de l’activité. Je vais profiter des derniers moments !

Le mardi 02 mai 2017

J’écoute Gabriella, et je ne peux qu’être d’accord. Le problème, c’est que je juge très mal les gens. J’ai eu de la chance d’être tombée sur beaucoup de bonnes personnes. Je n’oublierais jamais que Gideon a été mon premier « vrai » ami, ici. C’est surement pour ça que je le considérerais toujours comme quelqu’un de très précieux à mes yeux.

- Oui, allons-y ! En tout cas, quand on fait des choses on doit s’attendre à ce que ça s’apprenne. Il suffit de voir le système de rumeurs dans le journal... Enfin, heureusement j’ai des amis fiables aussi ! Mais je dois donner mon amitié un peu moins rapidement, je pense. J’ai tendance à voir le meilleur dans chacun, et ce n’est pas forcément le reflet de la réalité. Enfin, moi je ne suis pas bien sur tout rapport non plus. J’ai beaucoup de défaut. Mais je ne pense pas être une mauvaise personne pour autant !

Fiuuu, j’ai parlé beaucoup d’un coup. J’espère ne pas avoir soulé Gabriella.

Le mardi 02 mai 2017

Les paroles de Gabriella me font plaisir. Ca ressemble a des compliments en tout cas ! Est-ce qu’on peut vraiment être trop gentil ? La gentillesse, le respect, la bienveillance, l’amour. Ces sentiments peuvent-ils être vraiment de trop ? Surement... Dans le monde dans lequel on vie. Il y en a toujours un pour profiter des autres, comme si la loi du plus fort s’appliquer sur nous comme sur des pauvres animaux. Comme si, on n’avait jamais évolué depuis ces temps anciens où nous n’étions pas mieux que les bêtes. Je fais une petite moue quand elle termine et je lance :

- Dis donc, c’est moi la plus âgée, mais c’est toi qui es la plus mature !

Et je me mets à rire un peu, parce que j’exagère exprès. Mais c’est vrai que Gabriella a beaucoup de facette. Elle peut être enfantine, avec ses moues quand elle veut quelque chose, mature comme maintenant, déterminée comme au shopping, adorable, pétillante. Elle est vraiment rafraichissante.

- Ca ne te manque pas trop, tes amis de l’Espagne ?

Je suis sûre qu'en tout cas, elle leur manque à eux.

Le mardi 02 mai 2017

J’écoute attentivement Gabriella.  Effectivement, elle a dû songer à tous ces sacrifices avant de venir ! Elle est un peu dans la même situation que Gideon, au final. Ses deux parents sont divorcés et pas sur le même continent. J’imagine que ça doit être bien de retrouver son frère, même si sa mère lui manque surement. Moi finalement, je ne rentre pas souvent à la maison même si je suis au Japon. L’internat m’a rendu plus indépendante que ce que je pensais.

- Oh, oui, je vois ! Chaque choix implique des compromis. Vous avez été séparés longtemps, Montoro et toi ?

Je n’ai pas connu ma sœur avant que je ne vienne ici, à Kobe. Alors je ne peux pas imaginer ce que ça fait d’en être séparé si on est déjà proche... C’est quelque chose que je ne pouvais pas encore dire à Gabriella. C’est un secret de famille, qui pourrait mettre ma sœur mal à l’aise après tout. Même Thomas, je ne lui avais pas dit. Seul Gideon est au courant. Ah, et Seito aussi. Mais la situation s'y prêtait.

Le mardi 02 mai 2017

Je ne m’attendais pas à ça. Ils ont l’air tellement proche ! Je n’arrive pas à croire qu’ils n’ont pas grandi ensemble, chaque jour. Après tout, Sakura et moi on est devenues proche aussi, au fil du temps. Mais je pense qu’on ne pourra jamais effacer totalement les années sans connaitre l’existence l’une de l’autre. C’est encore un cas différent. J’adresse tout de suite un sourire à Gabriella, compréhensive. Moi aussi, avec ma sœur j’ai peur du jugement si les gens apprenaient.

- Non, du tout. Si j’ai bien appris une chose dans la vie et dans cette école aussi, c’est qu’il y a autant de situations que d’individu !

J’ai envie de lui parler de ma propre histoire, vu qu’elle m’a dit quelque chose d’important pour elle tout de même. Mais j’ai un peu peur, après ce qui vient de se passer avec Tomoyo… Plus des gens sont au courant, et plus la vie de Sakura risque d’être exposée, non ?

- Ma situation familiale n’est pas simple non plus, je ne peux que comprendre ! j’ajoute juste pour ne pas trop en dire.

J’essaye d’imaginer Gabriella et Montoro enfants. Je suis sûre qu’ils étaient trop mignons tous les deux !

- Au moins, maintenant vous pouvez profiter l’un de l’autre autant que vous le voulez !