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- Pablo K. MoraElève ; en 3ème année■ Age : 31■ Messages : 492■ Inscrit le : 25/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Help a friend, and do it the right way
Le 11/07/2018, après le foot écrit à quatre mains
Le mini-match de fin d'entrainement se termine, et bien qu'il soit resté majoritairement hors du match pour coacher les autres, Pablo n'a pas lésiné sur la course le long des bandes blanches pour suivre le jeu. Il passe sa main libre sur son front et en essuie la sueur alors qu'il aperçoit Seito se diriger vers le vestiaire.
Hey Seito, attends !
Ce n'est pas la première fois qu'il embête l'un de ses colocataires, mais il n'a jamais demandé ça à Seito avant pour éviter de causer un quelconque problème entre lui et son petit copain. Mais là, Yulian n'est pas au club et il n'a pas 15000 solutions. Hors de question de rester avec les cheveux sales pour aller se coucher. D'autant que le lendemain, c'est Théâtre et qu'il veut être nickel si il y a une quelconque scénette à jouer. Ca changerait des examens sur table, on peut toujours espérer.
Seito a chaud. Terriblement chaud. Cela se voit à ses joues rouges et son maillot qui lui colle au torse alors qu'il marche jusqu'aux vestiaires. Et il a terriblement soif. Si bien qu'il est presque embêté quand Pablo l'interpelle. Le souffle lourd, il se retourne malgré tout et hausse un sourcil.
Pablo lance sa demande aussitôt que Seito se retourne pour la réceptionner, faisant quelques pas pour le rejoindre à l'entrée du vestiaire.
Tu pourrais me filer un coup de main après, stp ?
Il montre les douches d'un signe de tête, et ajoute :
J'aime pas envie de passer pour un infirme devant tout le club, mais franchement là j'en peux plus avec cette chaleur...
Seito le regarde bizarrement. Il n'est pas certain de comprendre. Il est même certain d'avoir mal compris. Des douches à l'espagnol, son regard navigue. Bon, il n'a pas le choix, il doit demander.
Euh... tu veux que je t'aide à quoi ? Son début de sourire se fige alors qu'il reprend, presque sur le ton de la rigolade : A te laver ?
Hein ?
Pablo le regarde sans comprendre, puis réalise qu'il n'a pas précisé le motif de sa demande. Les yeux ronds, il répare aussitôt son erreur :
Mais non !!! Pour me laver les cheveux, t'es ouf jamais j'te demanderai ça !
Il éclate de rire et ajoute :
Bon, j'galère un peu au niveau du dos, mais l'reste j'arrive encore à m'en occuper quand même, il m'reste un bras !
AAH, j'me disais aussi que c'était chelou ! rigole Seito, mine de rien soulagé d'avoir mal compris. Jamais il n'aurait pu, le torse peut-être mais plus bas... Non, stop. Les cheveux donc ? Ça devrait être dans ses cordes.
Mais ouais j'peux t'aider ! Faut juste que je boive avant parce que je crève de soif.
Le japonais pénètre dans les vestiaires et farfouille dans son sac pour y dénicher une gourde qu'il siffle en trois longues gorgées.
Carrément !
En plus de ça, Pablo doute que son petit copain aurait apprécié. Et même si l'idée de le faire rager pourrait l'amuser, il a bien d'autres moyens de le faire plutôt que d'en arriver à un coup bas. Il avait déjà fait pire à certains couples par le passé, mais en un an et demi, Pablo avait tout de même changé. Et s’il y aurait pu y avoir de la gêne il y a deux mois de ça, depuis ça lui était passé. Le naturel était revenu au galop.
L'espagnol hoche la tête et laisse Seito aller se désaltérer, en profitant pour aller donner deux-trois conseils aux quelques joueurs encore présents, qui sont finissent de s'habiller. Revoir la composition et les placements de chacun pour le prochain match l'a visiblement retardé. Pablo retire alors son t-shirt, ses crampons et ses chaussettes, ne gardant que son short pour rejoindre Seito. La bouteille de shampooing à la main, il se tient prêt :
Quand tu veux, Mori !
L'eau, c'est bon. L'eau, c'est la vie. Elle ne calme pas ses rougeurs mais a le mérite de le rafraîchir. Une fois chose faite, il se met pieds nus et rejoint Pablo dans les douches. Il hésite un instant à retirer lui aussi son haut, mais ce serait étrange non ? Alors il se contente de rentrer son t-shirt dans son short pour ne pas le mouiller. Il fait signe à Pablo de se reculer pour presser sur le bouton de la douche après avoir récupéré le shampoing. Puis il met deux doigts sous l'eau pour tester la température jusqu'à ce qu'elle soit acceptable.
Viens, c'est bon, l'eau est assez chaude.
Pablo inspecte la douche pour voir où poser son bras, et quand il a le feu vert, il y entre aussitôt. Pas moyen de le caler, alors il gardera le plâtre tendu hors du jet.
Reste hors de la flotte, je recule dès que c'est bon pour pas que tu sois trempé.
L'espagnol se plante littéralement sous ce dernier et laisse l'eau couler sur son crâne, puis le long de son dos, profitant de la chaleur pour délasser ses muscles. Les douches chaudes viennent en deuxième sur sa liste des meilleurs moments du quotidien, juste après la sieste. D'autant plus qu'il ne peut pas vraiment prendre de longues douches en ce moment.
Je profite juste deux minutes, si ça t'embête pas...
Malgré le bras tendu, Pablo profite de l'occasion : il ferme les yeux, penche la tête en arrière, laisse l'eau caresser son visage et ruisseler le long de ses cheveux, le détendant un peu plus chaque seconde. Il pousse un soupir d'aise, reste quelques secondes de plus, puis finit par faire deux pas pour reculer, passant la main dans ses cheveux pour les ramener vers l'arrière.
C'est bon ! Tu veux faire comment ?
Ouais, OK. répond-il simplement. En vérité, il s'en fiche un peu d'être mouillé car ça permettrait de faire descendre sa température corporelle.
Nan, t'inquiète, j'vais chercher un truc, j'reviens. Et il le laisse là pour aller récupérer un petit tabouret en plastique qui traîne de l'autre côté des douches.
Une tâche facile jusqu'à ce qu'il se retourne. Devant ses yeux, l'eau qui ruisselle sur le dos de Pablo. Il secoue la tête et revient juste au moment où l'espagnol se retourne. Il cale le tabouret au sol et déclare :
Tu vas t'asseoir là-dessus face au mur. Comme ça tu pourras pencher la tête en arrière. C'est pas trop dur de garder ton bras levé comme ça ? J'ai p't'être un sac plastique qui traîne dans mon sac qu'on pourrait enrouler autour.
Ah ouais, bonne idée !
Ca règle le problème de leur petite différence de taille. Pablo n'a pas besoin de se baisser, et Seito n'as pas à se hisser sur ses pieds pour voir ou il va shampooiner. Pablo s'assoit aussitôt et balaie l'air avec son bras valide.
T'embête pas, ça va aller. Ça fait déjà deux semaines, j'prends l'habitude ! Et puis c'est pas comme si on avait beaucoup forcé aujourd'hui, on a eu qu'un exam.
Il repasse rapidement la tête sous l'eau pour bien s'assurer que ses cheveux sont trempés, puis s'asseoit sur le tabouret, penchant la tête en arrière pour éviter d'avoir du shampooing dans les yeux par la suite. Il sourit, amusé quand son regard croise celui de Seito :
Alors ça donne ça, de voir un Chibi d'en bas !
Seito cèderait tout à ce regard vert. Il pouffe de rire, un brin gêné. Mais se fait tout de même curieux en rétorquant :
Et alors, c'est mieux que d'en haut ?
Son sourire espiègle ne le quitte pas alors qu'il reprend la bouteille de shampoing et en verse une belle noisette dans ses paumes. Maintenant, il lui faut l'appliquer sur le cuir chevelu de Pablo. Une donnée qui ne semble lui parvenir qu'à cet instant. Fâcheux. Comme un tic nerveux, il observe ses mains puis le crâne de l'espagnol plusieurs fois comme pour jauger la situation. Une brève inspiration et il se lance.
Ses doigts se faufilent entre les mèches violettes. Ils se font doux pour ne pas les lui tirer. Ils se font tendres pour que le shampoing mousse progressivement. Ils s'improvisent explorateurs alors qu'ils migrent vers le bas du crâne. Tout son corps est tendu. Non pas de stress mais de la volonté de bien faire. Sa concentration se focalise sur la pulpe de ses doigts. Qui cartographient chaque nouvelle parcelle de sa peau à mesure qu'ils la massent.
Il réalise soudain être bien silencieux. D'une voix basse, il demande :
Ça va ? Tu me dis si j'te tire les cheveux.
Nan, t'as presque un double menton !
Il ricane, puis ferme les yeux en attendant le shampooing. Quelques secondes après, ne sentant pas ses mains, il entrouvre un oeil, mais les voit enfin approcher, alors il le laisse faire. Si il sait que les filles sont douces, il sait aussi que les garçons le sont moins. Qu'ils sont plus du genre à faire ça vite et bien, qu'à prendre le temps. Les différents passages chez le coiffeur au fil des années lui ont appris, et ces deux dernieres semaines également. Mais là, c'est avec surprise qu'il reçoit la douceur des gestes de Seito. Pire, le shampooing tient presque du massage.
Nan nan c'est... c'est bien comme ça.
L'un de ses points sensibles est pris en grappe et il ne peut pas le cacher, alors il finit par se laisser aller. Les yeux fermés, ses traits se détendent, ne craignant plus la goutte de shampooing dans les yeux et appréciant pleinement le moment, comme avec Tsumugi. Son sourire finit même par le trahir, se manifestant sans consultation préalable. Les massages de crâne, rien de tel pour se mettre Pablo dans la poche.
Ce n'est pas la première fois que Seito lave les cheveux de quelqu'un d'autre que lui. La seule autre personne à avoir bénéficié de ce traitement est sa sœur. Bien qu'il se soit montré aussi doux, l'enjeu est différent. Il ne saurait dire s'il est doué mais Pablo semble s'en accommodé alors il poursuit sur sa lancée. Ses doigts glissent près de ses oreilles qu'il effleure rapidement. Le dessus de sa main s'en retrouve couverte de frissons. Puis il revient sur le haut de son crâne pour masser ses tempes et attraper quelques mèches sauvages qui lui ont échappé. Malgré lui, son regard s'attarde sur le visage de Pablo. Contrairement à son ami, Seito le trouve beau d'en haut comme d'en bas. Ses yeux s'attardent sur une goutte d'eau suspendue à ses cils et soudain se fixe sur le coin de ses lèvres souriantes, interrompant momentanément ses gestes. Mais bien vite, il se reprend et ses doigts font un dernier passage sur la ligne médiane du haut de son cuir chevelu jusqu'en bas de sa nuque.
Je pense que c'est bon. Je vais activer l'eau si ça te va...
Chaque geste des mains de Seito est délicat, précautionneux, et bien dosé. Il appuie juste assez, mais pas trop. Le temps semble se suspendre pendant quelques minutes, et Pablo en savoure chaque seconde, jusqu'à ce que les paroles de Seito n'appuie sur "play".
Ah, ouais ouais vas-y !
Pablo ouvre les yeux, clignant plusieurs fois des paupières pour se réadapter à la lumière. Seito déclenche la douche et l'espagnol se relève du tabouret, levant le bras pour épargner son platre et faisant de son mieux pour rincer ses cheveux. Mais avec un seul bras, ce n'est pas une mince affaire. Il y passe un certain temps, grommelant au passage :
Joder, j'ai l'impression qu'il en reste encore à un endroit mais j'sens pas où...
Seito se recule. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas été aussi proche de l'espagnol et, sans mettre le doigt sur la raison, cela le laisse un peu planant. Peut-être est-ce dû aussi à la réussite de ce contact tout simple pour lequel il ne ressent aucun effet négatif. A l'entrée de la douche, il écrase son épaule sur la paroi et le regarde galérer. Jusqu'à ce qu'il râle et que ça le fasse rire. Pas moqueur, il comble de nouveau la distance. Ses doigts filent sur la peau de sa nuque sans prévenir.
T'as encore du shampoing dans le cou !
La propriété du cou est qu'il est attaché aux épaules et immanquablement au dos. Un bref regard vers le bas l'en informe. Sa main s'arrête en pleine course sur son épaule.
Tu veux que je te lave le dos ? s'entend-il demander. Son rythme cardiaque s'accélère. Rapid'ment, hein.
Planté sous l'eau et s'acharnant sur le rinçage, Pablo est surpris par le contact de Seito, qui le stoppe dans ses mouvements. Il laisse faire le japonais pour finir de se rincer, étonné de cette aisance depuis quelques temps. Lorsque sa main s'arrête et qu'il propose de l'aider une fois de plus, l'Espagnol hoche la tête de gauche à droite aussitôt, se décollant de sa main.
Nan ça va aller ! T'as déja fait bien assez.
Pablo revient se plonger sous l'eau, pensant finir de se laver, puis se rétracte. Même s'il a confiance en Seito, il n'a pas envie d'abuser, ni que le moment ou le contact se prolonge. Tout est réglé entre eux et même s'il n'est plus emprunt aux questionnements, l'Espagnol préfère éviter les moments gênants. Il sort de l'eau, pousse doucement Seito vers le centre du vestiaire ou se trouve les bancs et attrape sa serviette dans son sac de sport.
Merci mec, j'irai me laver en rentrant au dortoir. Ca fait du bien d'se laver les cheveux.
Seito n'insiste pas. Sa question mériterait-elle qu'il se penche sérieusement dessus ? Non, c'est ridicule. Il souhaitait juste l'aider. Alors il quitte la douche et retrouve Pablo dans les vestiaires. Un sourire étire ses lèvres.
De rien Morado ! Tu peux aller sauver l'monde la tête légère maintenant. Son sourire s'agrandit tandis qu'il se tourne vers son sac et y prend de quoi se laver.
Moi j'me lave tout d'suite, j'ai trop sué sur le terrain. Et puis y'a plus personne... enfin y'a toi mais... Mais quoi ? Très vite, il embraye : Enfin bref, pas besoin d'm'attendre.
Le surnom le fait légèrement tiquer, depuis les dernières vacances, mais il finit par sourire. Il s'imagine alors avec les rinbos sur les tableaux d'affichages de film de super-héros :
Avec les cheveux propres, j'aurai au moins la classe sur l'affiche !
Il rigole, puis commence à passer la serviette dans ses cheveux, s'arrêtant après quelques secondes pour écouter quand Seito l'interpelle. Et il s'étonne. Seito va prendre sa douche ici, dans les vestiaires du foot ? Depuis qu'ils se connaissent, c'est bien la première fois que ça arrive. Enfin, d'aussi loin que Pablo se souvienne en tout cas. Il s'étonne même de l'entendre dire que sa présence ne gêne pas. Il regarde Seito filer vers les douches, les sourcils levés, et finit par hausser les épaules. Si c'est aussi chill à ses yeux comme situation, alors Pablo ne voit pas pourquoi il se priverait de se doucher maintenant lui aussi. Pablo prend le temps d'étaler sa serviette sur le banc pour la laisser sécher un peu, puis finit par se rendre à son tour dans les douches avec le gel douche à la main.
Bonne douche mec !
Pablo va dans l'une des douches sur le mur d'en face, se tourne face au pommeau, retire son short et déclenche l'eau sans attendre.
OK. Ils ne se sont pas compris. OK. Ce n'est pas la première fois. OK. Cette fois-ci, il aurait mieux valu qu'ils se comprennent.
Parce que, lorsque Pablo débarque à son tour dans la douche, Seito manque un battement. Puis deux. Puis trois. Et son regard refuse de se décrocher de ses... fesses. Bordel ! Il tourne vivement la tête. Tu n'as rien vu, tente-t-il de se convaincre. Pour donner le change, il répond :
Toi aussi !
Plus moyen de faire machine arrière sans paraître bizarre. Alors il prend sur lui et retire un à un ses vêtements qu'il lance plus loin. L'eau chaude tambourine sur sa boîte crânienne et parvient à dissiper momentanément son trouble. Mais progressivement il se convainc que rien n'est répréhensible. Pablo est son meilleur ami et il lui fait entièrement confiance. C'est aussi simple que ça. La jalousie de Mathéo ne lui effleure pas l'esprit. Il se concentre sur ce pourquoi il est là. Se savonner, se rincer.
Il finit avant Pablo. Par pudeur, de par la présence de Pablo mais aussi parce qu'il craint que d'autres gens débarquent. Sa serviette s'enroule autour de son corps fin et il part récupérer ses affaires propres sur le banc à côté de son sac. Il sèche rapidement son entrejambe pour enfiler son boxer. Enfin, il respire.
Pablo, lui, ne remarque rien. Tourné vers le mur, il prend sa douche, en toute simplicité si on omet son plâtre. Il se savonne partout du mieux qu'il peut, se rince en raclant les bulles restantes avec sa main, et finit par appuyer sa main libre sur le mur, se penchant pour laisser l'eau couler le long de son dos. Une habitude qu'il a pris avec le temps, pour sortir de la douche maxi détendu. Quand il entend les pas de Seito quitter les douches, il se racle une dernière fois et sort quelques minutes plus tard. Il récupère son short au passage et attrape sa serviette lorsqu'il arrive près du banc, commençant à se sécher.
Tu vas manger direct après ?
Sentant la présence de Pablo à côté de lui, il ne relève pas de suite les yeux. Le pied sur le banc, il sèche sa jambe droite. Mais la question attire son attention. Alors sa tête pivote. Son regard dérive. Pieds, jambes, serviette - que l'on fasse une haie d'honneur pour ce morceau de tissu -, ventre, torse, cou, tête. Pablo est nu. Devant lui. Cette information percute son cerveau violemment. Très vite succédée par la réalisation que lui aussi, à un boxer près. A partir de quel moment s'était-il senti aussi à l'aise avec Pablo ? Au point de dévoiler son corps sans vergogne. Seito retourne à son séchage alors qu'il répond :
Ouais, j'ai la dalle. Et toi ? Tu veux qu'on mange ensemble ?
Ouais on fait ça ! C'est pour ça que j'demandais. Et j'ai une faim de loup !
Pablo fait comme chez lui, ne se soucie de rien d'autre que de se sécher avec minutie. Il frotte son torse, ses bras; ses hanches, descends jusque ses cuisses, et continue, puis finit par attraper un boxer. Il l'enfile et pose la serviette sur son crâne, prêt à se sécher les cheveux :
J'espère qu'on aura de bons desserts ce soir. Sans sauce soja !
Il rigole, cale son avant-bras platré d'un côté de son crane pour bloquer la serviette, et utilise sa main libre pour frotter vigoureusement ses cheveux, histoire d'en retirer le maximum d'eau possible. La partie basse étant tondue de près, il gagne du temps et enchaine aussitôt sur son habillage, en passant les pieds dans son jean.
La blague a le mérite de dissoudre son appréhension dans l'instant. Le japonais laisse échapper un rire et lui donne un coup de coude dans le plâtre. Toc ! Amusé, il rétorque :
C'est parce que t'as du sang espagnol que tu dis ça ! Tout est meilleur avec de la sauce soja, c'est prouvé scientifiquement !
Il s'habille d'un sourire taquin puis enfile un t-shirt, suivi bien vite de son jean. En mentionnant son plâtre, il demande :
T'as pris l'coup d'main quand même. Tu le retires quand déjà ?
Aïeuh !!! Non mais oh !
Il ronchonne, mais surjoue surtout pour l'embêter. Le coup n'a pas été méchant et il le sait bien. Il roule des yeux en rigolant à la "théorie" de Seito et tire sur son jean pour l'enfiler de sa main libre, écartant les jambes pour l'empêcher de retomber. Il grimace quand il se sert de ses deux mains pour le boutonner, et ajoute :
Mouais, j'ai l'air d'un pantin désarticulé surtout, à m'agiter comme ça !
Il attrape son T-shirt et le lance à Seito, comme habituellement le matin avec lui ou un autre de ses colocataires. Heureusement qu'ils s'entendent tous bien.
J'le retire le dernier jour des exams, si tout va bien ! Tu m'aides à enfiler ça ? C'est l'seul truc que j'arrive toujours pas à faire, shampooing mis à part.
Ça va, c'est dans pas si longtemps.
Seito réceptionne. Le coton est doux sous ses doigts.
Ah, euh ouais.
Il s'approche et tasse le t-shirt pour qu'il subisse le moins d'étirement possible. En premier, il fait passer le plâtre. Puis il lui fait tendre le bras droit pour qu'il insère la deuxième manche. Et finalement il déroule le t-shirt une fois que la tête est passée. Ses doigts frôlent ses flancs. Ils sont proches. Son regard croise le sien. Il se détache.
Murmurant un "merci", Pablo confie son bras plâtré pour enfiler la première manche, puis tend le deuxième. Il les hisse au-dessus de lui et ferme les yeux par automatisme pour laisser Seito dérouler le reste, recouvrant la vue quand le t-shirt passe sous son menton. Son regard s'accroche au sien un quart de seconde, interrogateur, puis se baisse pour observer leur proximité alors que Seito se détache. L'espagnol se racle la gorge, un chat coincé dedans surement, détournant son attention sur son sac de sport ou il tire ses chaussettes, avant d'y fourrer ses affaires sales. Il s'assoit et tortille ses pieds à travers le tissu, puis enfile ses chaussures.
Et hop, enfin fini. Laborieux, mais j'suis prêt. Vivement que j'le retire p*tain.
Ça s'agite dans la tête de Seito. Mais il relègue tout au second plan pour être simplement heureux. Heureux de cette relation qu'ils ont construit sur les ruines d'une mésentente idiote. Lui aussi détourne le regard et s'assoit pour finir de s'habiller. Mais son regard se fait volage, observant avec curiosité les difficultés de porter un plâtre.
J'espère que j'me casserai jamais rien. dit-il et très vite, il touche le bois du banc sous lui pour conjurer le mauvais sort.
J'espère aussi ! Mais t'inquiète, si ça t'arrive, j'te ferai ton shampooing va.
Pablo sourit, taquin, puis se lève, hâtif d'aller à la cantine. Il patiente le temps que Seito termine d'enfiler ses affaires, laissant ses pensées divaguer aux choix qu'il y aura ce soir, car il ne regarde jamais les menus d'avance. Quand Seito se lève, il l'interpelle avant qu'ils ne partent :
Merci d'ailleurs, pour le shampooing et tout...
La surprise fait vibrer ses pupilles. Faire le shampoing avait été dans ses cordes. Le recevoir, il n'est pas certain d'en être encore complètement capable. Mais il sourit tout de même timidement, comme emballé par l'idée que la réciprocité soit possible. Son sourire se fait plus lumineux face aux remerciements.
Y'a pas d'quoi. Mais répète pas à tout l'monde que j'suis super bon en massage de tête. Y'a qu'une liste très précise de VIP qui peuvent y prétendre !
Seito souffle du nez et amorce sa sortie vers le couloir.
L'espagnol rit à sa remarque, et lève une main pour montrer patte blanche :
T'inquiète pas, ça risque pas de fuiter sinon j'me grille avec. Un héros révèle jamais ses points faibles !
Se griller de quoi ? Oh mais alors... ça veut dire que, dans la douche, ce sourire n'était pas simplement poli et que son cuir chevelu a vraiment été sensible à ses doigts ? Dans la confidence, il promet :
J'emporterai ce secret dans ma tombe !
Une promesse qui, venant de Seito, parait trop belle pour être vraie.
Le mini-match de fin d'entrainement se termine, et bien qu'il soit resté majoritairement hors du match pour coacher les autres, Pablo n'a pas lésiné sur la course le long des bandes blanches pour suivre le jeu. Il passe sa main libre sur son front et en essuie la sueur alors qu'il aperçoit Seito se diriger vers le vestiaire.
Hey Seito, attends !
Ce n'est pas la première fois qu'il embête l'un de ses colocataires, mais il n'a jamais demandé ça à Seito avant pour éviter de causer un quelconque problème entre lui et son petit copain. Mais là, Yulian n'est pas au club et il n'a pas 15000 solutions. Hors de question de rester avec les cheveux sales pour aller se coucher. D'autant que le lendemain, c'est Théâtre et qu'il veut être nickel si il y a une quelconque scénette à jouer. Ca changerait des examens sur table, on peut toujours espérer.
Seito a chaud. Terriblement chaud. Cela se voit à ses joues rouges et son maillot qui lui colle au torse alors qu'il marche jusqu'aux vestiaires. Et il a terriblement soif. Si bien qu'il est presque embêté quand Pablo l'interpelle. Le souffle lourd, il se retourne malgré tout et hausse un sourcil.
Pablo lance sa demande aussitôt que Seito se retourne pour la réceptionner, faisant quelques pas pour le rejoindre à l'entrée du vestiaire.
Tu pourrais me filer un coup de main après, stp ?
Il montre les douches d'un signe de tête, et ajoute :
J'aime pas envie de passer pour un infirme devant tout le club, mais franchement là j'en peux plus avec cette chaleur...
Seito le regarde bizarrement. Il n'est pas certain de comprendre. Il est même certain d'avoir mal compris. Des douches à l'espagnol, son regard navigue. Bon, il n'a pas le choix, il doit demander.
Euh... tu veux que je t'aide à quoi ? Son début de sourire se fige alors qu'il reprend, presque sur le ton de la rigolade : A te laver ?
Hein ?
Pablo le regarde sans comprendre, puis réalise qu'il n'a pas précisé le motif de sa demande. Les yeux ronds, il répare aussitôt son erreur :
Mais non !!! Pour me laver les cheveux, t'es ouf jamais j'te demanderai ça !
Il éclate de rire et ajoute :
Bon, j'galère un peu au niveau du dos, mais l'reste j'arrive encore à m'en occuper quand même, il m'reste un bras !
AAH, j'me disais aussi que c'était chelou ! rigole Seito, mine de rien soulagé d'avoir mal compris. Jamais il n'aurait pu, le torse peut-être mais plus bas... Non, stop. Les cheveux donc ? Ça devrait être dans ses cordes.
Mais ouais j'peux t'aider ! Faut juste que je boive avant parce que je crève de soif.
Le japonais pénètre dans les vestiaires et farfouille dans son sac pour y dénicher une gourde qu'il siffle en trois longues gorgées.
Carrément !
En plus de ça, Pablo doute que son petit copain aurait apprécié. Et même si l'idée de le faire rager pourrait l'amuser, il a bien d'autres moyens de le faire plutôt que d'en arriver à un coup bas. Il avait déjà fait pire à certains couples par le passé, mais en un an et demi, Pablo avait tout de même changé. Et s’il y aurait pu y avoir de la gêne il y a deux mois de ça, depuis ça lui était passé. Le naturel était revenu au galop.
L'espagnol hoche la tête et laisse Seito aller se désaltérer, en profitant pour aller donner deux-trois conseils aux quelques joueurs encore présents, qui sont finissent de s'habiller. Revoir la composition et les placements de chacun pour le prochain match l'a visiblement retardé. Pablo retire alors son t-shirt, ses crampons et ses chaussettes, ne gardant que son short pour rejoindre Seito. La bouteille de shampooing à la main, il se tient prêt :
Quand tu veux, Mori !
L'eau, c'est bon. L'eau, c'est la vie. Elle ne calme pas ses rougeurs mais a le mérite de le rafraîchir. Une fois chose faite, il se met pieds nus et rejoint Pablo dans les douches. Il hésite un instant à retirer lui aussi son haut, mais ce serait étrange non ? Alors il se contente de rentrer son t-shirt dans son short pour ne pas le mouiller. Il fait signe à Pablo de se reculer pour presser sur le bouton de la douche après avoir récupéré le shampoing. Puis il met deux doigts sous l'eau pour tester la température jusqu'à ce qu'elle soit acceptable.
Viens, c'est bon, l'eau est assez chaude.
Pablo inspecte la douche pour voir où poser son bras, et quand il a le feu vert, il y entre aussitôt. Pas moyen de le caler, alors il gardera le plâtre tendu hors du jet.
Reste hors de la flotte, je recule dès que c'est bon pour pas que tu sois trempé.
L'espagnol se plante littéralement sous ce dernier et laisse l'eau couler sur son crâne, puis le long de son dos, profitant de la chaleur pour délasser ses muscles. Les douches chaudes viennent en deuxième sur sa liste des meilleurs moments du quotidien, juste après la sieste. D'autant plus qu'il ne peut pas vraiment prendre de longues douches en ce moment.
Je profite juste deux minutes, si ça t'embête pas...
Malgré le bras tendu, Pablo profite de l'occasion : il ferme les yeux, penche la tête en arrière, laisse l'eau caresser son visage et ruisseler le long de ses cheveux, le détendant un peu plus chaque seconde. Il pousse un soupir d'aise, reste quelques secondes de plus, puis finit par faire deux pas pour reculer, passant la main dans ses cheveux pour les ramener vers l'arrière.
C'est bon ! Tu veux faire comment ?
Ouais, OK. répond-il simplement. En vérité, il s'en fiche un peu d'être mouillé car ça permettrait de faire descendre sa température corporelle.
Nan, t'inquiète, j'vais chercher un truc, j'reviens. Et il le laisse là pour aller récupérer un petit tabouret en plastique qui traîne de l'autre côté des douches.
Une tâche facile jusqu'à ce qu'il se retourne. Devant ses yeux, l'eau qui ruisselle sur le dos de Pablo. Il secoue la tête et revient juste au moment où l'espagnol se retourne. Il cale le tabouret au sol et déclare :
Tu vas t'asseoir là-dessus face au mur. Comme ça tu pourras pencher la tête en arrière. C'est pas trop dur de garder ton bras levé comme ça ? J'ai p't'être un sac plastique qui traîne dans mon sac qu'on pourrait enrouler autour.
Ah ouais, bonne idée !
Ca règle le problème de leur petite différence de taille. Pablo n'a pas besoin de se baisser, et Seito n'as pas à se hisser sur ses pieds pour voir ou il va shampooiner. Pablo s'assoit aussitôt et balaie l'air avec son bras valide.
T'embête pas, ça va aller. Ça fait déjà deux semaines, j'prends l'habitude ! Et puis c'est pas comme si on avait beaucoup forcé aujourd'hui, on a eu qu'un exam.
Il repasse rapidement la tête sous l'eau pour bien s'assurer que ses cheveux sont trempés, puis s'asseoit sur le tabouret, penchant la tête en arrière pour éviter d'avoir du shampooing dans les yeux par la suite. Il sourit, amusé quand son regard croise celui de Seito :
Alors ça donne ça, de voir un Chibi d'en bas !
Seito cèderait tout à ce regard vert. Il pouffe de rire, un brin gêné. Mais se fait tout de même curieux en rétorquant :
Et alors, c'est mieux que d'en haut ?
Son sourire espiègle ne le quitte pas alors qu'il reprend la bouteille de shampoing et en verse une belle noisette dans ses paumes. Maintenant, il lui faut l'appliquer sur le cuir chevelu de Pablo. Une donnée qui ne semble lui parvenir qu'à cet instant. Fâcheux. Comme un tic nerveux, il observe ses mains puis le crâne de l'espagnol plusieurs fois comme pour jauger la situation. Une brève inspiration et il se lance.
Ses doigts se faufilent entre les mèches violettes. Ils se font doux pour ne pas les lui tirer. Ils se font tendres pour que le shampoing mousse progressivement. Ils s'improvisent explorateurs alors qu'ils migrent vers le bas du crâne. Tout son corps est tendu. Non pas de stress mais de la volonté de bien faire. Sa concentration se focalise sur la pulpe de ses doigts. Qui cartographient chaque nouvelle parcelle de sa peau à mesure qu'ils la massent.
Il réalise soudain être bien silencieux. D'une voix basse, il demande :
Ça va ? Tu me dis si j'te tire les cheveux.
Nan, t'as presque un double menton !
Il ricane, puis ferme les yeux en attendant le shampooing. Quelques secondes après, ne sentant pas ses mains, il entrouvre un oeil, mais les voit enfin approcher, alors il le laisse faire. Si il sait que les filles sont douces, il sait aussi que les garçons le sont moins. Qu'ils sont plus du genre à faire ça vite et bien, qu'à prendre le temps. Les différents passages chez le coiffeur au fil des années lui ont appris, et ces deux dernieres semaines également. Mais là, c'est avec surprise qu'il reçoit la douceur des gestes de Seito. Pire, le shampooing tient presque du massage.
Nan nan c'est... c'est bien comme ça.
L'un de ses points sensibles est pris en grappe et il ne peut pas le cacher, alors il finit par se laisser aller. Les yeux fermés, ses traits se détendent, ne craignant plus la goutte de shampooing dans les yeux et appréciant pleinement le moment, comme avec Tsumugi. Son sourire finit même par le trahir, se manifestant sans consultation préalable. Les massages de crâne, rien de tel pour se mettre Pablo dans la poche.
Ce n'est pas la première fois que Seito lave les cheveux de quelqu'un d'autre que lui. La seule autre personne à avoir bénéficié de ce traitement est sa sœur. Bien qu'il se soit montré aussi doux, l'enjeu est différent. Il ne saurait dire s'il est doué mais Pablo semble s'en accommodé alors il poursuit sur sa lancée. Ses doigts glissent près de ses oreilles qu'il effleure rapidement. Le dessus de sa main s'en retrouve couverte de frissons. Puis il revient sur le haut de son crâne pour masser ses tempes et attraper quelques mèches sauvages qui lui ont échappé. Malgré lui, son regard s'attarde sur le visage de Pablo. Contrairement à son ami, Seito le trouve beau d'en haut comme d'en bas. Ses yeux s'attardent sur une goutte d'eau suspendue à ses cils et soudain se fixe sur le coin de ses lèvres souriantes, interrompant momentanément ses gestes. Mais bien vite, il se reprend et ses doigts font un dernier passage sur la ligne médiane du haut de son cuir chevelu jusqu'en bas de sa nuque.
Je pense que c'est bon. Je vais activer l'eau si ça te va...
Chaque geste des mains de Seito est délicat, précautionneux, et bien dosé. Il appuie juste assez, mais pas trop. Le temps semble se suspendre pendant quelques minutes, et Pablo en savoure chaque seconde, jusqu'à ce que les paroles de Seito n'appuie sur "play".
Ah, ouais ouais vas-y !
Pablo ouvre les yeux, clignant plusieurs fois des paupières pour se réadapter à la lumière. Seito déclenche la douche et l'espagnol se relève du tabouret, levant le bras pour épargner son platre et faisant de son mieux pour rincer ses cheveux. Mais avec un seul bras, ce n'est pas une mince affaire. Il y passe un certain temps, grommelant au passage :
Joder, j'ai l'impression qu'il en reste encore à un endroit mais j'sens pas où...
Seito se recule. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas été aussi proche de l'espagnol et, sans mettre le doigt sur la raison, cela le laisse un peu planant. Peut-être est-ce dû aussi à la réussite de ce contact tout simple pour lequel il ne ressent aucun effet négatif. A l'entrée de la douche, il écrase son épaule sur la paroi et le regarde galérer. Jusqu'à ce qu'il râle et que ça le fasse rire. Pas moqueur, il comble de nouveau la distance. Ses doigts filent sur la peau de sa nuque sans prévenir.
T'as encore du shampoing dans le cou !
La propriété du cou est qu'il est attaché aux épaules et immanquablement au dos. Un bref regard vers le bas l'en informe. Sa main s'arrête en pleine course sur son épaule.
Tu veux que je te lave le dos ? s'entend-il demander. Son rythme cardiaque s'accélère. Rapid'ment, hein.
Planté sous l'eau et s'acharnant sur le rinçage, Pablo est surpris par le contact de Seito, qui le stoppe dans ses mouvements. Il laisse faire le japonais pour finir de se rincer, étonné de cette aisance depuis quelques temps. Lorsque sa main s'arrête et qu'il propose de l'aider une fois de plus, l'Espagnol hoche la tête de gauche à droite aussitôt, se décollant de sa main.
Nan ça va aller ! T'as déja fait bien assez.
Pablo revient se plonger sous l'eau, pensant finir de se laver, puis se rétracte. Même s'il a confiance en Seito, il n'a pas envie d'abuser, ni que le moment ou le contact se prolonge. Tout est réglé entre eux et même s'il n'est plus emprunt aux questionnements, l'Espagnol préfère éviter les moments gênants. Il sort de l'eau, pousse doucement Seito vers le centre du vestiaire ou se trouve les bancs et attrape sa serviette dans son sac de sport.
Merci mec, j'irai me laver en rentrant au dortoir. Ca fait du bien d'se laver les cheveux.
Seito n'insiste pas. Sa question mériterait-elle qu'il se penche sérieusement dessus ? Non, c'est ridicule. Il souhaitait juste l'aider. Alors il quitte la douche et retrouve Pablo dans les vestiaires. Un sourire étire ses lèvres.
De rien Morado ! Tu peux aller sauver l'monde la tête légère maintenant. Son sourire s'agrandit tandis qu'il se tourne vers son sac et y prend de quoi se laver.
Moi j'me lave tout d'suite, j'ai trop sué sur le terrain. Et puis y'a plus personne... enfin y'a toi mais... Mais quoi ? Très vite, il embraye : Enfin bref, pas besoin d'm'attendre.
Le surnom le fait légèrement tiquer, depuis les dernières vacances, mais il finit par sourire. Il s'imagine alors avec les rinbos sur les tableaux d'affichages de film de super-héros :
Avec les cheveux propres, j'aurai au moins la classe sur l'affiche !
Il rigole, puis commence à passer la serviette dans ses cheveux, s'arrêtant après quelques secondes pour écouter quand Seito l'interpelle. Et il s'étonne. Seito va prendre sa douche ici, dans les vestiaires du foot ? Depuis qu'ils se connaissent, c'est bien la première fois que ça arrive. Enfin, d'aussi loin que Pablo se souvienne en tout cas. Il s'étonne même de l'entendre dire que sa présence ne gêne pas. Il regarde Seito filer vers les douches, les sourcils levés, et finit par hausser les épaules. Si c'est aussi chill à ses yeux comme situation, alors Pablo ne voit pas pourquoi il se priverait de se doucher maintenant lui aussi. Pablo prend le temps d'étaler sa serviette sur le banc pour la laisser sécher un peu, puis finit par se rendre à son tour dans les douches avec le gel douche à la main.
Bonne douche mec !
Pablo va dans l'une des douches sur le mur d'en face, se tourne face au pommeau, retire son short et déclenche l'eau sans attendre.
OK. Ils ne se sont pas compris. OK. Ce n'est pas la première fois. OK. Cette fois-ci, il aurait mieux valu qu'ils se comprennent.
Parce que, lorsque Pablo débarque à son tour dans la douche, Seito manque un battement. Puis deux. Puis trois. Et son regard refuse de se décrocher de ses... fesses. Bordel ! Il tourne vivement la tête. Tu n'as rien vu, tente-t-il de se convaincre. Pour donner le change, il répond :
Toi aussi !
Plus moyen de faire machine arrière sans paraître bizarre. Alors il prend sur lui et retire un à un ses vêtements qu'il lance plus loin. L'eau chaude tambourine sur sa boîte crânienne et parvient à dissiper momentanément son trouble. Mais progressivement il se convainc que rien n'est répréhensible. Pablo est son meilleur ami et il lui fait entièrement confiance. C'est aussi simple que ça. La jalousie de Mathéo ne lui effleure pas l'esprit. Il se concentre sur ce pourquoi il est là. Se savonner, se rincer.
Il finit avant Pablo. Par pudeur, de par la présence de Pablo mais aussi parce qu'il craint que d'autres gens débarquent. Sa serviette s'enroule autour de son corps fin et il part récupérer ses affaires propres sur le banc à côté de son sac. Il sèche rapidement son entrejambe pour enfiler son boxer. Enfin, il respire.
Pablo, lui, ne remarque rien. Tourné vers le mur, il prend sa douche, en toute simplicité si on omet son plâtre. Il se savonne partout du mieux qu'il peut, se rince en raclant les bulles restantes avec sa main, et finit par appuyer sa main libre sur le mur, se penchant pour laisser l'eau couler le long de son dos. Une habitude qu'il a pris avec le temps, pour sortir de la douche maxi détendu. Quand il entend les pas de Seito quitter les douches, il se racle une dernière fois et sort quelques minutes plus tard. Il récupère son short au passage et attrape sa serviette lorsqu'il arrive près du banc, commençant à se sécher.
Tu vas manger direct après ?
Sentant la présence de Pablo à côté de lui, il ne relève pas de suite les yeux. Le pied sur le banc, il sèche sa jambe droite. Mais la question attire son attention. Alors sa tête pivote. Son regard dérive. Pieds, jambes, serviette - que l'on fasse une haie d'honneur pour ce morceau de tissu -, ventre, torse, cou, tête. Pablo est nu. Devant lui. Cette information percute son cerveau violemment. Très vite succédée par la réalisation que lui aussi, à un boxer près. A partir de quel moment s'était-il senti aussi à l'aise avec Pablo ? Au point de dévoiler son corps sans vergogne. Seito retourne à son séchage alors qu'il répond :
Ouais, j'ai la dalle. Et toi ? Tu veux qu'on mange ensemble ?
Ouais on fait ça ! C'est pour ça que j'demandais. Et j'ai une faim de loup !
Pablo fait comme chez lui, ne se soucie de rien d'autre que de se sécher avec minutie. Il frotte son torse, ses bras; ses hanches, descends jusque ses cuisses, et continue, puis finit par attraper un boxer. Il l'enfile et pose la serviette sur son crâne, prêt à se sécher les cheveux :
J'espère qu'on aura de bons desserts ce soir. Sans sauce soja !
Il rigole, cale son avant-bras platré d'un côté de son crane pour bloquer la serviette, et utilise sa main libre pour frotter vigoureusement ses cheveux, histoire d'en retirer le maximum d'eau possible. La partie basse étant tondue de près, il gagne du temps et enchaine aussitôt sur son habillage, en passant les pieds dans son jean.
La blague a le mérite de dissoudre son appréhension dans l'instant. Le japonais laisse échapper un rire et lui donne un coup de coude dans le plâtre. Toc ! Amusé, il rétorque :
C'est parce que t'as du sang espagnol que tu dis ça ! Tout est meilleur avec de la sauce soja, c'est prouvé scientifiquement !
Il s'habille d'un sourire taquin puis enfile un t-shirt, suivi bien vite de son jean. En mentionnant son plâtre, il demande :
T'as pris l'coup d'main quand même. Tu le retires quand déjà ?
Aïeuh !!! Non mais oh !
Il ronchonne, mais surjoue surtout pour l'embêter. Le coup n'a pas été méchant et il le sait bien. Il roule des yeux en rigolant à la "théorie" de Seito et tire sur son jean pour l'enfiler de sa main libre, écartant les jambes pour l'empêcher de retomber. Il grimace quand il se sert de ses deux mains pour le boutonner, et ajoute :
Mouais, j'ai l'air d'un pantin désarticulé surtout, à m'agiter comme ça !
Il attrape son T-shirt et le lance à Seito, comme habituellement le matin avec lui ou un autre de ses colocataires. Heureusement qu'ils s'entendent tous bien.
J'le retire le dernier jour des exams, si tout va bien ! Tu m'aides à enfiler ça ? C'est l'seul truc que j'arrive toujours pas à faire, shampooing mis à part.
Ça va, c'est dans pas si longtemps.
Seito réceptionne. Le coton est doux sous ses doigts.
Ah, euh ouais.
Il s'approche et tasse le t-shirt pour qu'il subisse le moins d'étirement possible. En premier, il fait passer le plâtre. Puis il lui fait tendre le bras droit pour qu'il insère la deuxième manche. Et finalement il déroule le t-shirt une fois que la tête est passée. Ses doigts frôlent ses flancs. Ils sont proches. Son regard croise le sien. Il se détache.
Murmurant un "merci", Pablo confie son bras plâtré pour enfiler la première manche, puis tend le deuxième. Il les hisse au-dessus de lui et ferme les yeux par automatisme pour laisser Seito dérouler le reste, recouvrant la vue quand le t-shirt passe sous son menton. Son regard s'accroche au sien un quart de seconde, interrogateur, puis se baisse pour observer leur proximité alors que Seito se détache. L'espagnol se racle la gorge, un chat coincé dedans surement, détournant son attention sur son sac de sport ou il tire ses chaussettes, avant d'y fourrer ses affaires sales. Il s'assoit et tortille ses pieds à travers le tissu, puis enfile ses chaussures.
Et hop, enfin fini. Laborieux, mais j'suis prêt. Vivement que j'le retire p*tain.
Ça s'agite dans la tête de Seito. Mais il relègue tout au second plan pour être simplement heureux. Heureux de cette relation qu'ils ont construit sur les ruines d'une mésentente idiote. Lui aussi détourne le regard et s'assoit pour finir de s'habiller. Mais son regard se fait volage, observant avec curiosité les difficultés de porter un plâtre.
J'espère que j'me casserai jamais rien. dit-il et très vite, il touche le bois du banc sous lui pour conjurer le mauvais sort.
J'espère aussi ! Mais t'inquiète, si ça t'arrive, j'te ferai ton shampooing va.
Pablo sourit, taquin, puis se lève, hâtif d'aller à la cantine. Il patiente le temps que Seito termine d'enfiler ses affaires, laissant ses pensées divaguer aux choix qu'il y aura ce soir, car il ne regarde jamais les menus d'avance. Quand Seito se lève, il l'interpelle avant qu'ils ne partent :
Merci d'ailleurs, pour le shampooing et tout...
La surprise fait vibrer ses pupilles. Faire le shampoing avait été dans ses cordes. Le recevoir, il n'est pas certain d'en être encore complètement capable. Mais il sourit tout de même timidement, comme emballé par l'idée que la réciprocité soit possible. Son sourire se fait plus lumineux face aux remerciements.
Y'a pas d'quoi. Mais répète pas à tout l'monde que j'suis super bon en massage de tête. Y'a qu'une liste très précise de VIP qui peuvent y prétendre !
Seito souffle du nez et amorce sa sortie vers le couloir.
L'espagnol rit à sa remarque, et lève une main pour montrer patte blanche :
T'inquiète pas, ça risque pas de fuiter sinon j'me grille avec. Un héros révèle jamais ses points faibles !
Se griller de quoi ? Oh mais alors... ça veut dire que, dans la douche, ce sourire n'était pas simplement poli et que son cuir chevelu a vraiment été sensible à ses doigts ? Dans la confidence, il promet :
J'emporterai ce secret dans ma tombe !
Une promesse qui, venant de Seito, parait trop belle pour être vraie.
Made by Meuh
#terminé
Pablo te rentre dedans en #cc0000
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
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