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- Pablo K. MoraElève ; en 3ème année■ Age : 30■ Messages : 492■ Inscrit le : 25/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Pablo K. Mora
Un bon repentir est le meilleur remède contre les maladies de l'âme
Sam 24 Fév 2024 - 1:21
AVRIL
02/04/2018 vu avec Nolan
Soulagé que les vacances soient enfin terminées, j’crois que j’ai pioncé pendant toute la durée du trajet en Shinkansen. C’est les transports en commun jusqu’au campus, qui m’ont remis un peu de baume au cœur, jusqu’à ce que j’arrive dans le couloir du dortoir. Devant la porte. Je m’attendais à les voir en classe, mais pas à dormir tous les soirs à côté d’eux en plus quoi. C’est comme un signe du vieux gars là-haut qui me pousse à rattraper mes erreurs, puisque le destin m’envoie dans la chambre de Yulian et Seito. Je ne connais pas encore le dernier, mais j’espère que je ne serai pas le seul hétéro, question d’avoir une chambre sur un pied d’égalité.
En tout cas j’vais avoir du mal à m’dessaper tant que les choses ne seront pas réglées… et j’vais avoir besoin de temps pour le faire, vu que j’suis pas prêt à avoir ces discussions. J’ai simplement posé mes affaires sur mon lit, et j’suis reparti aussitôt en direction de l’autre dortoir. Parce qu’il y a une autre discussion que j’ai besoin d’avoir. Je jette un coup d’œil aux différentes portes jusqu’à tomber sur celles de Nolan, frappant avant d’entrer.
Après avoir pris rapidement des nouvelles de ses vacances, et lui avoir dit que les miennes avaient été merdiques sans trop détailler, je lui ai fait part de ma joie d’être revenu sur le campus. Que j’étais content d’avoir réussi ces exams in extremis, sinon j’serai pas là, et qu’à propos de ces exams, j’avais à lui parler. Et j’ai avoué !
J’ai avoué que si j’avais réussi, c’est que tout ce temps ou j’étais pas avec eux ou avec lui tout court, c’est parce que je le passer à réviser. Pablo Mora a révisé, oui oui, t’as bien entendu Nolan, mais c’est pas fini. J’ai poursuivi en caressant les chonchons, lui dévoilant que pendant deux matinées, j’avais révisé la littérature et le japonais avec Tsumugi et que j’étais désolé de lui avoir caché.
Etue c'était pas fini, parce que y'avait pire que ça. Que j’ai passé la plupart de mon temps avec Emma. Que même si elle est pas dans ma classe, sa présence était apaisante et elle m’avait aidé à réviser,. Qu’elle m’avait aussi aidée à rester focus et à ne pas me laisser distraire quand j’en avais marre ou par d’autres choses.
Je lui ai promis qu’il ne s’était rien passé d’autre et lui ai demandé de ne surtout pas en vouloir aux filles parce que c’est moi qui avait insisté pour que personne ne soit au courant… Et j’ai fini par m’excuser pour tout ça.
C’est sa réponse, qui m’a fait rigoler. « Tu passes des heures dans la chambre avec ma cousine ! J'espère que t'as vraiment révisé cabron ! ». C’est promis, on a fait que ça. Mais j’garde pour moi le fait que j’aurai aimé faire bien d’autres choses aussi. C’est qu’elle est jolie, Emma, et que je l’apprécie bien. Il a fini par ajouter qu’il sentait que je l’aimais vraiment bien, qu’elle aussi apparemment, mais que c’était le fait de lui cacher qui était suspect. Et avec le recul, c’est vrai que ce n’est pas l’idée du siècle…
Mais s’il s’était passé quoi que ce soit avec sa cousine, en vrai, j’aurai pas attendu aussi longtemps avant d’aller lui parler. J’ai pas oublié notre discussion de début d’année, et j’me suis fait une promesse que j’compte bien honorer.
Le 05/04/2018
J’me demande qui c’est, son mec. D’autant plus qu’ils ont pas l’air de se voir ici au dortoir, alors j’ai pas l’impression que ce soit quelqu’un du lycée. Niveau caractère, ça doit être quelqu’un comme lui j’imagine, ou ptete quelqu’un comme Nolan ou moi. Enfin, pas moi « moi », juste le genre, quoi… Bref. J’me demande si c’est un gentil intello ou un gentil sportif, parce que j’crois que je l’imagine pas avec un rebelle. Traîner une fois ou deux vite fait pour faire des bêtises, ouais ça c’est son genre, mais j’le vois pas choisir ce genre de personne pour ce genre d’histoire-là.
En tout cas, ce que j’espère, c’est surtout qu’il ne soit pas tombé sur un c*nnard, parce que s’il lui arrive un truc j’lui tombe dessus. Ceux de Tokyo ont eu de la chance que le vieux soit là, parce que j’les aurait fait ravaler leurs mots, en plus du ravalement de façade. Ceux qui emmerdait Yulian aussi d’ailleurs. J’espère qu’ils vont pas remettre ça. Déjà moi ça m’a fait sortir de mes gonds pendant les vacances, alors j’imagine même pas comment ceux-là auraient fini si ils m’avaient envoyé les mêmes mots que ce que Yulian a reçu. Que j’les recroise pas dans une ruelle un jour, parce qu’ils pourraient en ressortir les pieds devant.
Le 09/04/2018
P*tain ce que c’est relou dans la chambre comme ambiance. Ce qui est sûr, c’est que le calme est là, mais pour le reste… Les regards en chien de faïence, la gêne dès que l’un ou l’autre est dans la pièce, en sortir pour réussir à respirer dans cette atmosphère étouffante à souhait, me sentir obligé de rester derrière le paravent pour me changer alors que j’en ai rien à foutre d’habitude... La seule utilité de ce « calme », c’est que ça me laisse le temps de réfléchir à comment leur parler. Parce que j’compte bien le faire, quand j’serai prêt. J’ai rien contre eux, c’est contre moi que j’en ai. Yulian peut aimer qui il veut. Seito aussi, d’ailleurs. Et il a déjà trouver qui apparemment. Surtout parce que j’ai merdé dans ma façon de « gérer ». Faut que je digère et que j’aille m’excuser. J’suis leur pote, avant tout. Mais faut que j’trouve les mots pour le faire, et le faire bien.
Le 14/04/2018 co-écrit avec Yulian
Pablo rentre de son footing en fin de matinée, le t-shirt collant sa peau et la tête bien aérée. Le défilé des clubs a lieu le lendemain alors en bon capitaine et président de club, il passera la journée au stand du club de football. Et pour le coup, il a tout sauf envie que le malaise avec Yulian leur plombe la journée. Au contraire, il préfèrerait qu'ils en profitent, que tout se passe bien. Alors il prend sur lui et en revenant, tombe justement sur le blond, seul dans la chambre. Pablo attrape sa serviette et s'éponge la figure, puis l'interpelle :
Hey Yulian, on peut parler stp ?
Alors que Pablo rentrait tranquillement de son footing, Yuyu, lui, avait profité de ce temps calme dans la chambre pour faire quelques croquis pour son premier tatouage qu'il souhaitait faire dès que possible. Il tendit l'oreille en entendant des bruits de pas, démarche qui s'apparentait à celle de Pablo. Sa voix s'éleva, brisant le silence de la chambre. Bingo. Yuyu se retourna légèrement et posa son crayon, se doutant bien du caractère sérieux de la discussion à suivre. Il fallait crever l'abcès.
S’tu veux.
L'espagnol pose la serviette autour de son cou et attrape une chaise, qu'il tire pour s'asseoir à califourchon dessus, à côté de Yulian.
Par rapport à la veille de la cérémonie...
Il croise les bras sur le dossier et se mord la lèvre, cherchant comment dire les choses vu les dernières discussions avec lui ou Seito, qu'il a mal géré.
J'sais que j'aurai pas dû réagir comme ça. C'est... J'aime pas le malaise qu'il y a maintenant, et n'pas te parler. Alors j'veux t'expliquer et... et m'excuser...
Yulian croisa les bras contre son torse, histoire d'occuper son corps sinon il serait certainement en train de tapoter son crayon sur son bureau. Il ne voulait pas mettre Pablo encore plus mal à l'aise alors qu'il faisait l'effort de venir lui parler avec la volonté de s'excuser.
C'est déjà un bon début. Jt'écoute.
Pablo observe Yulian et maintenant qu'il a toute son attention centrée sur lui, il a encore plus l'impression de marcher sur des œufs. Et il vaut mieux ne pas les casser. Mais Pablo n'a jamais eu beaucoup de délicatesse alors après quelques secondes de réflexion sur comment s'y prendre le mieux, il finit juste par dire ce qui lui vient :
J'suis désolé d'avoir mal réagi en apprenant que t'aime les mecs. Avant toi, j'connaissais personne dans ce cas-là et... J'sais que ça ne va pas être cool à entendre, mais on m'a toujours éduqué de façon à ce que ça soit pas envisageable comme une bonne chose. Que ce soit dans mon pays, même ici d'ailleurs, c'est hyper mal vu et... dans ma religion c'est encore pire niveau "conséquences" alors j'ai mal géré l'info... Les gens que j'connais pas, j'm'en fou parce que ça m'a jamais touché ou inquiété tu vois, mais là, quelqu'un de proche de moi ça... ça m'a perturbé.
Il soupire et se frotte la nuque, puis s'agite en réalisant que ça pourrait être mal interprété :
J'dis pas que j'ai imaginé que tu te faisais des films sur moi ou quoi hein, attention ! C'est sûr, y'a des idées qui m'sont passées par la tête et j'ai mis du temps à m'sortir ça de la tête, pour ça aussi que j'm'habille un peu plus que d'hab quand j'traine dans la chambre surement, et en y repensant, c'est complétement débile parce que j'sais bien que t'es pas non plus un gros tordu qui s'paluche au moindre gars qui se balade a poil dans les vestiaires, tu vois. Enfin bref, j'ai eu du mal à encaisser le choc mais avec le recul, j'ai eu le temps de mieux gérer tout ça et j'suis vraiment désolé mec...
Yulian laissa le temps à Pablo d'expliquer sa pensée, son comportement, les raisons de celui ci ces derniers temps. Pourtant, Yuyu a envie d'intervenir, de l'arrêter tout de suite pour se justifier à son tour mais il se retient farouchement. Alors, lorsqu'il a terminé, c'est au tour du jeune homme de prendre la parole et il allait se montrer bien plus bavard sur le côté personnel qu'à son habitude.
Déjà, j'aime pas les mecs. Je peux aimer un mec, c'est pas pareil. Comme tu l'as dit, j’vais pas sauter sur tout ce qui bouge.
Pablo est un peu penaud, quand Yulian le reprend. Il n'a pas envie de blesser son ami en se trompant dans ses mots alors il s'en excuse aussitôt :
Ouais, déso...
Yulian prend finalement un temps pour poser ses mots, prendre une inspiration.
Je sais que c'est plutôt mal vu. Que ce soit ici ou... Même chez moi. Je suis russe je te rappelle. Et ils ne sont pas vraiment connu pour soutenir cette cause. Pourtant, on fait quoi de mal ? J’veux juste qu'on me foute la paix. J'emmerde personne.
Il réalise aussi que d'avoir souligné le coté "mal vu" etait peut être pas la meilleure façon de s'expliquer, car ça a l'air de remuer son copain Russe. Pablo pose la tête sur ses mains, appuyé sur le dossier de la chaise :
C'est vrai, c'est pas tendre non plus par chez toi.
Yulian hocha légèrement la tête. Il se demandait bien ce qu'allait dire la famille de son père en apprenant son orientation. Déjà son propre père n'était pas encore au courant et au fond de lui, Yulian sentait qu'avec du temps, lui, finirait par l'accepter. Sa famille, par contre... C'était une autre histoire. Il serait sans doute considéré comme la tâche familiale et ses grands-parents le traiteront comme un déviant, un malade mental.
Pas vraiment, ouais. C'est pour ça que ma famille là-bas n'est pas au courant. Déjà que je m'entends plus vraiment avec eux mais s'ils apprennent mon homosexualité, c'est mort.
L’espagnol cogite les paroles du blond et une réponse lui vient, mais c'est ce qu'on lui a appris, pas ce que son pote voudrait entendre. Ce qu'il y a de mal là-dedans... Il poursuit sa réflexion en levant les yeux au ciel et finit par reposer sa tête en soupirant, puis regarde le blond à côté de lui :
Je sais que t'emmerde personne, t'inquiète. Aimes qui tu veux, tant que t'es heureux toi, de toute façon, personne devrait avoir quelque chose à dire. Et si les gars de l'autre jour reviennent t'emmerder, ou n'importe qui d'autre d'ailleurs, tu m'appelles.
Yuyu écouta son ami, médite ses paroles en laissant le silence planer dans la pièce. Les mots de l'espagnol sont importants pour lui, son amitié l'est aussi. Le jeune homme fit un léger sourire en coin et reprit la parole sur un ton plus léger.
Tu me crois incapable de me défendre ? La dernière fois, c'est lui qui a eut de la chance que tu sois arrivé sinon il aurait dû faire un peu de chirurgie esthétique pour reconstituer sa gueule de con. Mais merci. J'y penserais la prochaine fois qu'on me tend un piège de lâches.
Pablo l'écoute avec la boule au ventre, se remémorant très bien la réaction de son père quand il l'avait vu danser avec un gars au carnaval, même s’il n'avait pas eu le choix de son partenaire. Il se rappelle surtout la scène qui avait suivi, en rentrant à la maison. Alors il grimace et hoche de la tête, acquiesçant la complexité des choses. Quand son kohai pose sa question, Pablo le laisse finir mais réagit à la suite :
J'dis pas que t'es pas capable de t'battre ni rien. T'as un sacré coup de pied pour les passes en profondeur au foot, alors j'me fais pas de souci de ce côté-là. Les règlements de compte 1v1, on les gère solo. Mais 3 contre 1 et compagnie, ça reste pas réglo, alors dans ce genre de cas ouais, faut m'appeler.
Yulian tendit le poing vers son camarade pour qu'il puisse cogner dedans et signer ainsi la fin de ce malaise entre eux.
Sans rancune.
Quand il tend le poing vers lui, Pablo baisse la tête pour le fixer. LE voilà, le signe qu'il attendait. Une main tendu, une possibilité de se reconcilier. Il esquisse un sourire et relève les yeux vers son ami, amenant son poing contre le sien pour un check maîtrisé.
Merci mec.
Yulian haussa les épaules au remerciement de son pote. Il n’avait rien fait en soit, juste écouter.
Boarf, j'ai rien fait. J't'ai juste écouter. Mais merci de t'être excusé par contre, c'est cool.
Yulian ne peut s'empêcher d'imaginer la scène. Lui, acculé, qui demande à appeler un pote pour rétablir la balance. Il regarda Pablo, l'air amusé.
Tu crois vraiment qu'on va me laisser faire un appel à un ami si on me retombe dessus ? Crois pas que je vais hurler ton nom à l'aide. J'ai trop d'honneur. Mais j'me laisserais pas faire t'inquiètes.
Pablo lui sourit en réponse, puis insiste, surjouant pour le taquiner.
Pourtant ce serait rigolo ! "Paaabloooooooo, mon hérooos !" Hahahahaha !
Yulian prit faussement un air dégoûté à son imitation avant de faire un sourire en coin.
Même pas en rêve. Jsuis pas une princesse à sauver.
Mora éclate de rire et pousse l'épaule de Yulian, avant de se lever de sa chaise.
Allez viens, on va s'faire quelques passes sur le terrain.
Le russe se laissa pousser par son camarade. Le malaise enterré, il se sentait bien mieux. Il se leva à la proposition, rangea son carnet dans un tiroir pour ne pas perdre la trace de son avancée et jeta son critérium dans sa trousse.
Ok. Faut qu'on teste un truc que j'ai vu sur internet. Je suis sûr qu'avec ça, on va mettre la défense adverse en PLS.
Le 16/04/2018
J’sais pas quand exactement Nolan a capté que c’était chelou entre Seito et moi, mais il m’a pris à part aujourd’hui pour redemander ce qu’il se passait. J’ai essayé de faire comme si c’était pas grave, que ça allait s’arranger la première fois, mais aujourd’hui, avec son regard insistant, j’ai fini par soupirer et lui expliquer. Que Seito m’avait annoncé pendant les vacances, pour son copain. Que j’avais découvert en même temps qu’il était gay alors que je m’y attendais pas. Que j’avais pas su comment réagir et que j’avais été un peu maladroit. Que depuis, c’est le malaise complet…
Et évidemment, Nolan a cherché à comprendre. Qu’est-ce que t’as fait, comme maladresse ? Qu’est-ce qui m’embête dans cette annonce ? Clairement, j’me voyais pas lui dire noir sur blanc à quel point ça m’a perturbé, parce que j’sais pas moi-même ce qui m’a vraiment dérangé dans toute cette conversation sur le moment, au fond. J’étais déjà entrain de relativiser à propos de Yulian, d’essayer en tout cas, mais là c’était encore différent. En plus du choc, y’avait un poil de douleur. Et j’sais foutrement pas d’où elle vient.
Alors j’ai répondu ce dont j’étais sûr : Que je ne m’attendais pas à cette annonce de la part de Seito, pour commencer. Que je m’attendais à un truc hyper grave, vu sa façon de l’annoncer et que ça m’avait quand même pris de court. Que j’avais passé de sales journées dès le début des vacances et que ça avait pas aidé. Mais que j’pensais avoir bien réagit en lui disant que j’étais son pote, que j’étais content pour lui et que je devais juste « me faire à la nouvelle ». Sauf qu’apparemment, visiblement même, c’est pas passé. J’lui ai même dit, à Nolan, que Seito pouvait sortir avec qui il voulait et que j’étais juste surpris et que j’avais juste jamais eu de pote « gay » avant KHS, donc jamais eu ce genre d’annonce à vivre.
Nolan m’a dit que je me faisais 1500 nœuds au cerveau. Que Seito était pas le plus doué pour les annonces, aussi. Et en vrai il a pas tort. On est pas doués. Mais lui il l’est. Et il a accepté de m’aider. Il a accepté d’inviter Seito chez lui le lendemain du défilé des clubs, sans lui dire que je viendrai moi aussi. Il a accepté de nous inviter sur terrain neutre chez lui, de jouer l’arbitre avec drapeau blanc, et de me laisser l’occasion de dénouer tout ça avec Seito en m’excusant. J’vais faire les gaufres de ma Mama, comme ça ils seront obligés d’écouter s’ils veulent en manger.
Le 22/04/2018 (Fait suite à ce texte)
PUTAIN CA Y EST ! On est réconciliés ! C’est fou ce que ça fait du bien et ce que ça soulage. Pas entièrement, mais ça va déjà beaucoup mieux, le reste c’est à moi de travailler dessus. Nolan a assuré, et il a bien détendu l’atmosphère avec ses remarques ou ses blagues. Ça a aidé, après ce moment bien chargé. La distribution de capote aussi, c’est sur, mais Nolan a géré. Seito et moi aussi, en vrai. Tout s’est bien passé, et pour preuve, ça a fini en calin de groupe. Et j’parle même pas des gaufres hein, une demi-heure après, elles étaient toutes portées disparues.
Le 30/04/2018
Ce qui est bien, avec la Golden Week, c’est qu’il n’y a pas cours. Et moi je kiffe, quand y’a pas cours. J’ai le droit de faire la sieste l’aprem, comme je le faisais à la maison avant d’atterrir chez les vieux. Et j’ai le droit de sortir du campus librement, contrairement à chez eux.
Bien sûr, j’participe aux activités du campus. Les clubs sont à l’honneur et j’rechigne pas à faire du sport, jamais. Même en dehors des clubs, c’est comme ça que je m’occupe en vrai. Un peu de foot avec Yulian pour tenter deux-trois tactiques avant de les tester avec tout le club, ou juste des échanges de balles tranquilles. Taper la balle de baseball avec Emma, pour passer un bon moment. Je pourrais emmerder Nolan et Seito, mais j’préfère leur laisser champ libre pour vivre leurs amourettes et m’occuper de mon côté, en espérant que ça s’passe bien. J’suis même retourné sur le terrain vague de la dernière fois, avec mes écouteurs, pour me laisser aller. Ca fait un bien fou de danser.
En rentrant, j’ai profité que les autres soient pas là. J’avais les mots en tête, et fallait que j’les couche sur le papier. Allongé sur le lit, j’ai commencé à noter :
Le rythme qui monte
le corps qui se détend
J’ oublie mes soucis
Les problèmes et le temps
Un pas, puis deux, et trois et quatre
J’me laisse guider par cette musique,
Un jour j’arrêterai d’me battre
Danser, c'est se libérer,
C’est simplement se laisser aller
Alors j’suis le rythme avec coeur
Danser c’est un pur bonheur
Soulagé que les vacances soient enfin terminées, j’crois que j’ai pioncé pendant toute la durée du trajet en Shinkansen. C’est les transports en commun jusqu’au campus, qui m’ont remis un peu de baume au cœur, jusqu’à ce que j’arrive dans le couloir du dortoir. Devant la porte. Je m’attendais à les voir en classe, mais pas à dormir tous les soirs à côté d’eux en plus quoi. C’est comme un signe du vieux gars là-haut qui me pousse à rattraper mes erreurs, puisque le destin m’envoie dans la chambre de Yulian et Seito. Je ne connais pas encore le dernier, mais j’espère que je ne serai pas le seul hétéro, question d’avoir une chambre sur un pied d’égalité.
En tout cas j’vais avoir du mal à m’dessaper tant que les choses ne seront pas réglées… et j’vais avoir besoin de temps pour le faire, vu que j’suis pas prêt à avoir ces discussions. J’ai simplement posé mes affaires sur mon lit, et j’suis reparti aussitôt en direction de l’autre dortoir. Parce qu’il y a une autre discussion que j’ai besoin d’avoir. Je jette un coup d’œil aux différentes portes jusqu’à tomber sur celles de Nolan, frappant avant d’entrer.
Après avoir pris rapidement des nouvelles de ses vacances, et lui avoir dit que les miennes avaient été merdiques sans trop détailler, je lui ai fait part de ma joie d’être revenu sur le campus. Que j’étais content d’avoir réussi ces exams in extremis, sinon j’serai pas là, et qu’à propos de ces exams, j’avais à lui parler. Et j’ai avoué !
J’ai avoué que si j’avais réussi, c’est que tout ce temps ou j’étais pas avec eux ou avec lui tout court, c’est parce que je le passer à réviser. Pablo Mora a révisé, oui oui, t’as bien entendu Nolan, mais c’est pas fini. J’ai poursuivi en caressant les chonchons, lui dévoilant que pendant deux matinées, j’avais révisé la littérature et le japonais avec Tsumugi et que j’étais désolé de lui avoir caché.
Etue c'était pas fini, parce que y'avait pire que ça. Que j’ai passé la plupart de mon temps avec Emma. Que même si elle est pas dans ma classe, sa présence était apaisante et elle m’avait aidé à réviser,. Qu’elle m’avait aussi aidée à rester focus et à ne pas me laisser distraire quand j’en avais marre ou par d’autres choses.
Je lui ai promis qu’il ne s’était rien passé d’autre et lui ai demandé de ne surtout pas en vouloir aux filles parce que c’est moi qui avait insisté pour que personne ne soit au courant… Et j’ai fini par m’excuser pour tout ça.
C’est sa réponse, qui m’a fait rigoler. « Tu passes des heures dans la chambre avec ma cousine ! J'espère que t'as vraiment révisé cabron ! ». C’est promis, on a fait que ça. Mais j’garde pour moi le fait que j’aurai aimé faire bien d’autres choses aussi. C’est qu’elle est jolie, Emma, et que je l’apprécie bien. Il a fini par ajouter qu’il sentait que je l’aimais vraiment bien, qu’elle aussi apparemment, mais que c’était le fait de lui cacher qui était suspect. Et avec le recul, c’est vrai que ce n’est pas l’idée du siècle…
Mais s’il s’était passé quoi que ce soit avec sa cousine, en vrai, j’aurai pas attendu aussi longtemps avant d’aller lui parler. J’ai pas oublié notre discussion de début d’année, et j’me suis fait une promesse que j’compte bien honorer.
Le 05/04/2018
J’me demande qui c’est, son mec. D’autant plus qu’ils ont pas l’air de se voir ici au dortoir, alors j’ai pas l’impression que ce soit quelqu’un du lycée. Niveau caractère, ça doit être quelqu’un comme lui j’imagine, ou ptete quelqu’un comme Nolan ou moi. Enfin, pas moi « moi », juste le genre, quoi… Bref. J’me demande si c’est un gentil intello ou un gentil sportif, parce que j’crois que je l’imagine pas avec un rebelle. Traîner une fois ou deux vite fait pour faire des bêtises, ouais ça c’est son genre, mais j’le vois pas choisir ce genre de personne pour ce genre d’histoire-là.
En tout cas, ce que j’espère, c’est surtout qu’il ne soit pas tombé sur un c*nnard, parce que s’il lui arrive un truc j’lui tombe dessus. Ceux de Tokyo ont eu de la chance que le vieux soit là, parce que j’les aurait fait ravaler leurs mots, en plus du ravalement de façade. Ceux qui emmerdait Yulian aussi d’ailleurs. J’espère qu’ils vont pas remettre ça. Déjà moi ça m’a fait sortir de mes gonds pendant les vacances, alors j’imagine même pas comment ceux-là auraient fini si ils m’avaient envoyé les mêmes mots que ce que Yulian a reçu. Que j’les recroise pas dans une ruelle un jour, parce qu’ils pourraient en ressortir les pieds devant.
Le 09/04/2018
P*tain ce que c’est relou dans la chambre comme ambiance. Ce qui est sûr, c’est que le calme est là, mais pour le reste… Les regards en chien de faïence, la gêne dès que l’un ou l’autre est dans la pièce, en sortir pour réussir à respirer dans cette atmosphère étouffante à souhait, me sentir obligé de rester derrière le paravent pour me changer alors que j’en ai rien à foutre d’habitude... La seule utilité de ce « calme », c’est que ça me laisse le temps de réfléchir à comment leur parler. Parce que j’compte bien le faire, quand j’serai prêt. J’ai rien contre eux, c’est contre moi que j’en ai. Yulian peut aimer qui il veut. Seito aussi, d’ailleurs. Et il a déjà trouver qui apparemment. Surtout parce que j’ai merdé dans ma façon de « gérer ». Faut que je digère et que j’aille m’excuser. J’suis leur pote, avant tout. Mais faut que j’trouve les mots pour le faire, et le faire bien.
Le 14/04/2018 co-écrit avec Yulian
Pablo rentre de son footing en fin de matinée, le t-shirt collant sa peau et la tête bien aérée. Le défilé des clubs a lieu le lendemain alors en bon capitaine et président de club, il passera la journée au stand du club de football. Et pour le coup, il a tout sauf envie que le malaise avec Yulian leur plombe la journée. Au contraire, il préfèrerait qu'ils en profitent, que tout se passe bien. Alors il prend sur lui et en revenant, tombe justement sur le blond, seul dans la chambre. Pablo attrape sa serviette et s'éponge la figure, puis l'interpelle :
Hey Yulian, on peut parler stp ?
Alors que Pablo rentrait tranquillement de son footing, Yuyu, lui, avait profité de ce temps calme dans la chambre pour faire quelques croquis pour son premier tatouage qu'il souhaitait faire dès que possible. Il tendit l'oreille en entendant des bruits de pas, démarche qui s'apparentait à celle de Pablo. Sa voix s'éleva, brisant le silence de la chambre. Bingo. Yuyu se retourna légèrement et posa son crayon, se doutant bien du caractère sérieux de la discussion à suivre. Il fallait crever l'abcès.
S’tu veux.
L'espagnol pose la serviette autour de son cou et attrape une chaise, qu'il tire pour s'asseoir à califourchon dessus, à côté de Yulian.
Par rapport à la veille de la cérémonie...
Il croise les bras sur le dossier et se mord la lèvre, cherchant comment dire les choses vu les dernières discussions avec lui ou Seito, qu'il a mal géré.
J'sais que j'aurai pas dû réagir comme ça. C'est... J'aime pas le malaise qu'il y a maintenant, et n'pas te parler. Alors j'veux t'expliquer et... et m'excuser...
Yulian croisa les bras contre son torse, histoire d'occuper son corps sinon il serait certainement en train de tapoter son crayon sur son bureau. Il ne voulait pas mettre Pablo encore plus mal à l'aise alors qu'il faisait l'effort de venir lui parler avec la volonté de s'excuser.
C'est déjà un bon début. Jt'écoute.
Pablo observe Yulian et maintenant qu'il a toute son attention centrée sur lui, il a encore plus l'impression de marcher sur des œufs. Et il vaut mieux ne pas les casser. Mais Pablo n'a jamais eu beaucoup de délicatesse alors après quelques secondes de réflexion sur comment s'y prendre le mieux, il finit juste par dire ce qui lui vient :
J'suis désolé d'avoir mal réagi en apprenant que t'aime les mecs. Avant toi, j'connaissais personne dans ce cas-là et... J'sais que ça ne va pas être cool à entendre, mais on m'a toujours éduqué de façon à ce que ça soit pas envisageable comme une bonne chose. Que ce soit dans mon pays, même ici d'ailleurs, c'est hyper mal vu et... dans ma religion c'est encore pire niveau "conséquences" alors j'ai mal géré l'info... Les gens que j'connais pas, j'm'en fou parce que ça m'a jamais touché ou inquiété tu vois, mais là, quelqu'un de proche de moi ça... ça m'a perturbé.
Il soupire et se frotte la nuque, puis s'agite en réalisant que ça pourrait être mal interprété :
J'dis pas que j'ai imaginé que tu te faisais des films sur moi ou quoi hein, attention ! C'est sûr, y'a des idées qui m'sont passées par la tête et j'ai mis du temps à m'sortir ça de la tête, pour ça aussi que j'm'habille un peu plus que d'hab quand j'traine dans la chambre surement, et en y repensant, c'est complétement débile parce que j'sais bien que t'es pas non plus un gros tordu qui s'paluche au moindre gars qui se balade a poil dans les vestiaires, tu vois. Enfin bref, j'ai eu du mal à encaisser le choc mais avec le recul, j'ai eu le temps de mieux gérer tout ça et j'suis vraiment désolé mec...
Yulian laissa le temps à Pablo d'expliquer sa pensée, son comportement, les raisons de celui ci ces derniers temps. Pourtant, Yuyu a envie d'intervenir, de l'arrêter tout de suite pour se justifier à son tour mais il se retient farouchement. Alors, lorsqu'il a terminé, c'est au tour du jeune homme de prendre la parole et il allait se montrer bien plus bavard sur le côté personnel qu'à son habitude.
Déjà, j'aime pas les mecs. Je peux aimer un mec, c'est pas pareil. Comme tu l'as dit, j’vais pas sauter sur tout ce qui bouge.
Pablo est un peu penaud, quand Yulian le reprend. Il n'a pas envie de blesser son ami en se trompant dans ses mots alors il s'en excuse aussitôt :
Ouais, déso...
Yulian prend finalement un temps pour poser ses mots, prendre une inspiration.
Je sais que c'est plutôt mal vu. Que ce soit ici ou... Même chez moi. Je suis russe je te rappelle. Et ils ne sont pas vraiment connu pour soutenir cette cause. Pourtant, on fait quoi de mal ? J’veux juste qu'on me foute la paix. J'emmerde personne.
Il réalise aussi que d'avoir souligné le coté "mal vu" etait peut être pas la meilleure façon de s'expliquer, car ça a l'air de remuer son copain Russe. Pablo pose la tête sur ses mains, appuyé sur le dossier de la chaise :
C'est vrai, c'est pas tendre non plus par chez toi.
Yulian hocha légèrement la tête. Il se demandait bien ce qu'allait dire la famille de son père en apprenant son orientation. Déjà son propre père n'était pas encore au courant et au fond de lui, Yulian sentait qu'avec du temps, lui, finirait par l'accepter. Sa famille, par contre... C'était une autre histoire. Il serait sans doute considéré comme la tâche familiale et ses grands-parents le traiteront comme un déviant, un malade mental.
Pas vraiment, ouais. C'est pour ça que ma famille là-bas n'est pas au courant. Déjà que je m'entends plus vraiment avec eux mais s'ils apprennent mon homosexualité, c'est mort.
L’espagnol cogite les paroles du blond et une réponse lui vient, mais c'est ce qu'on lui a appris, pas ce que son pote voudrait entendre. Ce qu'il y a de mal là-dedans... Il poursuit sa réflexion en levant les yeux au ciel et finit par reposer sa tête en soupirant, puis regarde le blond à côté de lui :
Je sais que t'emmerde personne, t'inquiète. Aimes qui tu veux, tant que t'es heureux toi, de toute façon, personne devrait avoir quelque chose à dire. Et si les gars de l'autre jour reviennent t'emmerder, ou n'importe qui d'autre d'ailleurs, tu m'appelles.
Yuyu écouta son ami, médite ses paroles en laissant le silence planer dans la pièce. Les mots de l'espagnol sont importants pour lui, son amitié l'est aussi. Le jeune homme fit un léger sourire en coin et reprit la parole sur un ton plus léger.
Tu me crois incapable de me défendre ? La dernière fois, c'est lui qui a eut de la chance que tu sois arrivé sinon il aurait dû faire un peu de chirurgie esthétique pour reconstituer sa gueule de con. Mais merci. J'y penserais la prochaine fois qu'on me tend un piège de lâches.
Pablo l'écoute avec la boule au ventre, se remémorant très bien la réaction de son père quand il l'avait vu danser avec un gars au carnaval, même s’il n'avait pas eu le choix de son partenaire. Il se rappelle surtout la scène qui avait suivi, en rentrant à la maison. Alors il grimace et hoche de la tête, acquiesçant la complexité des choses. Quand son kohai pose sa question, Pablo le laisse finir mais réagit à la suite :
J'dis pas que t'es pas capable de t'battre ni rien. T'as un sacré coup de pied pour les passes en profondeur au foot, alors j'me fais pas de souci de ce côté-là. Les règlements de compte 1v1, on les gère solo. Mais 3 contre 1 et compagnie, ça reste pas réglo, alors dans ce genre de cas ouais, faut m'appeler.
Yulian tendit le poing vers son camarade pour qu'il puisse cogner dedans et signer ainsi la fin de ce malaise entre eux.
Sans rancune.
Quand il tend le poing vers lui, Pablo baisse la tête pour le fixer. LE voilà, le signe qu'il attendait. Une main tendu, une possibilité de se reconcilier. Il esquisse un sourire et relève les yeux vers son ami, amenant son poing contre le sien pour un check maîtrisé.
Merci mec.
Yulian haussa les épaules au remerciement de son pote. Il n’avait rien fait en soit, juste écouter.
Boarf, j'ai rien fait. J't'ai juste écouter. Mais merci de t'être excusé par contre, c'est cool.
Yulian ne peut s'empêcher d'imaginer la scène. Lui, acculé, qui demande à appeler un pote pour rétablir la balance. Il regarda Pablo, l'air amusé.
Tu crois vraiment qu'on va me laisser faire un appel à un ami si on me retombe dessus ? Crois pas que je vais hurler ton nom à l'aide. J'ai trop d'honneur. Mais j'me laisserais pas faire t'inquiètes.
Pablo lui sourit en réponse, puis insiste, surjouant pour le taquiner.
Pourtant ce serait rigolo ! "Paaabloooooooo, mon hérooos !" Hahahahaha !
Yulian prit faussement un air dégoûté à son imitation avant de faire un sourire en coin.
Même pas en rêve. Jsuis pas une princesse à sauver.
Mora éclate de rire et pousse l'épaule de Yulian, avant de se lever de sa chaise.
Allez viens, on va s'faire quelques passes sur le terrain.
Le russe se laissa pousser par son camarade. Le malaise enterré, il se sentait bien mieux. Il se leva à la proposition, rangea son carnet dans un tiroir pour ne pas perdre la trace de son avancée et jeta son critérium dans sa trousse.
Ok. Faut qu'on teste un truc que j'ai vu sur internet. Je suis sûr qu'avec ça, on va mettre la défense adverse en PLS.
Le 16/04/2018
J’sais pas quand exactement Nolan a capté que c’était chelou entre Seito et moi, mais il m’a pris à part aujourd’hui pour redemander ce qu’il se passait. J’ai essayé de faire comme si c’était pas grave, que ça allait s’arranger la première fois, mais aujourd’hui, avec son regard insistant, j’ai fini par soupirer et lui expliquer. Que Seito m’avait annoncé pendant les vacances, pour son copain. Que j’avais découvert en même temps qu’il était gay alors que je m’y attendais pas. Que j’avais pas su comment réagir et que j’avais été un peu maladroit. Que depuis, c’est le malaise complet…
Et évidemment, Nolan a cherché à comprendre. Qu’est-ce que t’as fait, comme maladresse ? Qu’est-ce qui m’embête dans cette annonce ? Clairement, j’me voyais pas lui dire noir sur blanc à quel point ça m’a perturbé, parce que j’sais pas moi-même ce qui m’a vraiment dérangé dans toute cette conversation sur le moment, au fond. J’étais déjà entrain de relativiser à propos de Yulian, d’essayer en tout cas, mais là c’était encore différent. En plus du choc, y’avait un poil de douleur. Et j’sais foutrement pas d’où elle vient.
Alors j’ai répondu ce dont j’étais sûr : Que je ne m’attendais pas à cette annonce de la part de Seito, pour commencer. Que je m’attendais à un truc hyper grave, vu sa façon de l’annoncer et que ça m’avait quand même pris de court. Que j’avais passé de sales journées dès le début des vacances et que ça avait pas aidé. Mais que j’pensais avoir bien réagit en lui disant que j’étais son pote, que j’étais content pour lui et que je devais juste « me faire à la nouvelle ». Sauf qu’apparemment, visiblement même, c’est pas passé. J’lui ai même dit, à Nolan, que Seito pouvait sortir avec qui il voulait et que j’étais juste surpris et que j’avais juste jamais eu de pote « gay » avant KHS, donc jamais eu ce genre d’annonce à vivre.
Nolan m’a dit que je me faisais 1500 nœuds au cerveau. Que Seito était pas le plus doué pour les annonces, aussi. Et en vrai il a pas tort. On est pas doués. Mais lui il l’est. Et il a accepté de m’aider. Il a accepté d’inviter Seito chez lui le lendemain du défilé des clubs, sans lui dire que je viendrai moi aussi. Il a accepté de nous inviter sur terrain neutre chez lui, de jouer l’arbitre avec drapeau blanc, et de me laisser l’occasion de dénouer tout ça avec Seito en m’excusant. J’vais faire les gaufres de ma Mama, comme ça ils seront obligés d’écouter s’ils veulent en manger.
Le 22/04/2018 (Fait suite à ce texte)
PUTAIN CA Y EST ! On est réconciliés ! C’est fou ce que ça fait du bien et ce que ça soulage. Pas entièrement, mais ça va déjà beaucoup mieux, le reste c’est à moi de travailler dessus. Nolan a assuré, et il a bien détendu l’atmosphère avec ses remarques ou ses blagues. Ça a aidé, après ce moment bien chargé. La distribution de capote aussi, c’est sur, mais Nolan a géré. Seito et moi aussi, en vrai. Tout s’est bien passé, et pour preuve, ça a fini en calin de groupe. Et j’parle même pas des gaufres hein, une demi-heure après, elles étaient toutes portées disparues.
Le 30/04/2018
Ce qui est bien, avec la Golden Week, c’est qu’il n’y a pas cours. Et moi je kiffe, quand y’a pas cours. J’ai le droit de faire la sieste l’aprem, comme je le faisais à la maison avant d’atterrir chez les vieux. Et j’ai le droit de sortir du campus librement, contrairement à chez eux.
Bien sûr, j’participe aux activités du campus. Les clubs sont à l’honneur et j’rechigne pas à faire du sport, jamais. Même en dehors des clubs, c’est comme ça que je m’occupe en vrai. Un peu de foot avec Yulian pour tenter deux-trois tactiques avant de les tester avec tout le club, ou juste des échanges de balles tranquilles. Taper la balle de baseball avec Emma, pour passer un bon moment. Je pourrais emmerder Nolan et Seito, mais j’préfère leur laisser champ libre pour vivre leurs amourettes et m’occuper de mon côté, en espérant que ça s’passe bien. J’suis même retourné sur le terrain vague de la dernière fois, avec mes écouteurs, pour me laisser aller. Ca fait un bien fou de danser.
En rentrant, j’ai profité que les autres soient pas là. J’avais les mots en tête, et fallait que j’les couche sur le papier. Allongé sur le lit, j’ai commencé à noter :
Le rythme qui monte
le corps qui se détend
J’ oublie mes soucis
Les problèmes et le temps
Un pas, puis deux, et trois et quatre
J’me laisse guider par cette musique,
Un jour j’arrêterai d’me battre
Danser, c'est se libérer,
C’est simplement se laisser aller
Alors j’suis le rythme avec coeur
Danser c’est un pur bonheur
Made by Meuh
Pablo te rentre dedans en #cc0000
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
- Pablo K. MoraElève ; en 3ème année■ Age : 30■ Messages : 492■ Inscrit le : 25/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Pablo K. Mora
Re: Un bon repentir est le meilleur remède contre les maladies de l'âme
Sam 24 Fév 2024 - 2:32
MAI
Le 04/05/2018
Mathéo. Alors c’est ça, le nom de son mec. J’ai réfléchis, au « pourquoi j’ai froncé les sourcils en entendant ce prénom » mais j’sais pas, ce prénom m’revient pas et j’arrive pas à mettre le doigt sur la raison. Faut dire aussi, j’ai la tête pleine après avoir bossé la chimie aujourd’hui. C’est barbare, les noms de certains trucs... Mais ce qui est cool dans les réactions chimiques, c’est que quand on calcule, doit toujours y avoir le même nombre d’élements du même côté. Et même si j’suis un fervent branleur en maths, j’sais quand même faire des additions et comparer.
Mais ça régle pas mon problème. J’ai la tête pleine, et j’sais pas pourquoi ce prénom m’échappe. Boarf, ça finira par revenir. J’ai pas envie de faire bouillonner mon cerveau plus longtemps. De ce qu’il disait, au moins, ce mec à l’air sympa avec lui, c’est déjà ça. Un étudiant en litté avec de bonnes notes partout il parait, membre du club de littérature et de natation. Au final, il a penché pour un intello sportif, sage et droit dans ses bottes.
Comme quoi, j’avais raison.
Le 07/05/2018
La golden week est presque terminé, mais c’est le weekend et tout le monde profite des quelques rayons de soleil pour profiter dehors. Une aubaine pour moi. J’ai emprunté le pc d’un gars du foot vu qu’il partait pour toute l’après-midi et j’ai pu profiter de la salle commune. De la télé surtout, en branchant le pc pour regarder un film que j’avais pas vu depuis un bail. La fête des mères approche, et j’le fête à ma façon. En avance, pour pas trop déprimer. Un seul film possible, l’un de ses préférés : Honey.
Mais ça c’était sans compter sur l’un des nouveaux gars du dortoir. Ca fait près d’un mois que la rentrée est passé, et j’avais jamais remarqué ce mec avant. Pourtant j’peux t’assurer que sa tronche m’a bien marqué. J’ai presque bugué en le voyant débarquer. Il m’a tellement fait pensé à Sören, y’a trois ans. Une belle gueule de relou. Surtout avec sa face de lutin là. Il approche l’air de rien, et puis il finit par prendre toute la place. LITTERALEMENT. Et j’te parle pas des conneries qu’il peut sortir. Alors ouais, on a rigolé devant le film, mais p*tain j’me serai bien passé de comment ça s’est terminé.
Ena Okazaki, t’es fiché.
Le 12/05/2018
En fait, même en s’y prenant en avance, cette date fait toujours aussi mal.
J’ai envie de l’appeler. D’entendre sa voix. D’écouter ses mots. Peu importe ce qu’elle aurait à raconter, même ses dix mille anecdotes sur les couches des insupportables gosses de la voisine me ferait du bien. Sauf que j’peux pas l’appeler.
J’peux pas parce que j’ai un téléphone de merde. Un forfait pourri avec deux pauvres heures d’appel à l’intérieur du pays et des frais exorbitants si j’fais le moindre écart. Des frais qui ferait vriller les deux vieux fissa. J’suis sûre qu’ils seraient cap de débarquer pour m’le confisquer à vie.
Vivement que j’puisse reprendre mon ancien taff au konbini, histoire que j’mette un peu de côté et que je me paie moi-même un vrai forfait. En vrai, il m’faudrait aussi un deuxième téléphone. Si les vieux appellent et tombe direct sur répondeur, ça va bien se passer, genre du tout. Et puis, si j’économise assez, j’pourrais ptêtre en prendre un qui sera un peu mieux. Avec lequel j’pourrais prendre des photos. Et en recevoir.
J’me demande de quoi elle à l’air, maintenant.
…
J’me demande si elle aussi, elle se pose cette question.
Le soleil se couche, la nuit m'envahit
Sans ton sourire tendre, la solitude me saisit
Je ferme les yeux et je revois ton visage
J'entends ta voix douce qui me rassure et me soulage
Un jour, nous serons réunis, main dans la main
Je retrouverai ton étreinte, sans aucun frein
En attendant, je garde ton image dans mon cœur
Et je sais que tu es là, même si tu es ailleurs
Le 15/05/2018
J’crois que Seito est heureux. Enfin, il en a l’air en tout cas. Quand il rentre de ses rencards, il a toujours ce sourire niais sur la tronche. Comme s’il avait fumé l’herbe magique de ce p’tit con d’Atsuo, à Tokyo. J’y ai touché qu’une fois, mais bordel, qu’est-ce qu’on plane avec.
Enfin bref, s’il a ce sourire là en revenant, c’est que ça va bien. Et si ça va bien, j’crois que j’ferai mieux de penser à faire pareil. Ca sert à rien de continuer à cogiter, ou de chercher du sens à ce qui n’en a pas. J’vais me concentrer sur du concret. Sur ce que je ressens vraiment. Et ce dont j’suis sûr, c’est que voir Emma près de sept heures tous les jours, ça m’fait avoir des sourires niais, moi aussi.
On passe encore plus de temps ensemble, du coup. En cours, c’est pas pareil, mais maintenant que Nolan est au courant qu’on a trainé ensemble, bah j’vois plus trop de souci à le faire plus souvent.
Le 19/05/2018
En fait si, y’en a un, de problème. C’est que la voir plus souvent, ça veut aussi dire « la regarder » plus souvent, et putain j’ai du mal à décrocher quand ça arrive. J’crois qu’en fait, j’devrais essayer de pas trop passer de temps avec Emma. En passer un peu quand même, mais pas trop non plus. Parce que j’me connais, j’y prends gout et j’vais avoir du mal à ne pas vouloir en passer un peu plus. Et à remettre ça. Encore. Et encore.
Alors cette fois, faut que je sois raisonnable. J’sais pas encore ce que je ressens exactement, de l’attirance c’est sûr, mais ca suffit pas. J’dois prendre le temps de voir si ça devient plus, et quand ce sera VACHEMENT plus, là j’pourrais l’envisager.
Le 20/05/2018
Nolan est parti à sa compèt’ aujourd’hui, et ça m’emmerde de pas pouvoir y aller. En même temps, j’me voyais pas profiter de la thune de qui que ce soit juste parce que moi j’en ai pas. Mais ça m’empêche pas de le soutenir de là où j’suis. Mon pote est doué. J’doute qu’il perde, mais même si ça arrivait, j’suis sûr qu’il garderait ça comme tremplin pour se défoncer encore plus à la prochaine compétition. Il est comme ça Nolan, il est mordu d’athlé et il lâchera pas tant qu’il aura pas ce qu’il veut : gagner.
Le 24/05/2018
J’crois que les profs sont étonnés, d’me voir bosser un peu de temps en temps. C’est pas que j’faisais rien du tout avant, disons que certaines matières méritaient pas de sacrifier mes siestes… Mais j’fais un peu plus gaffe. J’fais pas les exercices pour le lendemain, faut pas trop abuser non plus hein. Mais les devoirs à rendre, ça ouais. Et j’révise un peu pour les contrôles.
J’pense que, si j’m’en sors comme ça jusque Juillet, y’a moyen que je réussisse à avoir la moyenne aux exams. Si j’ai la moyenne, les vieux devraient être plus ou moins rassuré que ça stagne au lieu de redescendre. J’devrais pouvoir être un peu plus libre qu’avant. En tout cas d’après les profs, ça suffira pour pouvoir reprendre mon p’tit boulot, et rien que ça ça me permettra de profiter beaucoup plus.
Je veux atteindre mes buts, pour être libre
Me battre pour mes rêves, sans être avide
Gravir les montagnes, traverser les mers
Et vivre ma vie, sans aucun revers
On me dicte ma route, on trace mon chemin
Mais je refuse de suivre ce trajet si incertain
Je veux choisir ma voie, utiliser mes propres moyens
Pour enfin être maître de mon propre destin
Je suis le garçon qui veut être libre
Celui qui refuse de suivre les autres et de se taire
Je vais réaliser mes rêves, et personne m'en empêchera
Que j'finisse au paradis ou en enfer
Le 27/05/2018
Cette fois, c’est Tsumugi qui avait compétition aujourd’hui. Le mec de Seito aussi, mais bon. J’ai pas pu y être et ça m’a embêté, quand j’ai su qu’elle avait perdu sa première épreuve. J’espère que ça ira mieux sur le relais. Au moins, Nolan sont sur place et il peut la réconforter. J’suis content que ça se passe bien entre eux, ils sont mignons. Pour ça que j’évite de trop passer de temps avec Tsumugi aussi, j’crois, inconsciemment. Autant qu’ils prennent ce temps là pour être ensemble et s’aimer tous les deux.
Maintenant que j’y pense, c’est vrai que Seito dort chez Nolan ce soir… J’me demande comment c’est, de dormir là-bas. Ca fait bien longtemps que j’ai pas passé de soirée entre potes. Et encore moins de « soirée pyjama ». Faudrait qu’on se fasse ça un de ces soirs, moi aussi j’veux passer une soirée comme ça.
J’crois que j’vais embarquer Yulian pour qu’on squatte le lit de Mori, pour la peine. Celui de Nolan est trop loin, sinon on aurait squatté les deux. On s’asseoira dessus en lui piquant deux-trois bonbons, ça lui fera les pieds !
Mathéo. Alors c’est ça, le nom de son mec. J’ai réfléchis, au « pourquoi j’ai froncé les sourcils en entendant ce prénom » mais j’sais pas, ce prénom m’revient pas et j’arrive pas à mettre le doigt sur la raison. Faut dire aussi, j’ai la tête pleine après avoir bossé la chimie aujourd’hui. C’est barbare, les noms de certains trucs... Mais ce qui est cool dans les réactions chimiques, c’est que quand on calcule, doit toujours y avoir le même nombre d’élements du même côté. Et même si j’suis un fervent branleur en maths, j’sais quand même faire des additions et comparer.
Mais ça régle pas mon problème. J’ai la tête pleine, et j’sais pas pourquoi ce prénom m’échappe. Boarf, ça finira par revenir. J’ai pas envie de faire bouillonner mon cerveau plus longtemps. De ce qu’il disait, au moins, ce mec à l’air sympa avec lui, c’est déjà ça. Un étudiant en litté avec de bonnes notes partout il parait, membre du club de littérature et de natation. Au final, il a penché pour un intello sportif, sage et droit dans ses bottes.
Comme quoi, j’avais raison.
Le 07/05/2018
La golden week est presque terminé, mais c’est le weekend et tout le monde profite des quelques rayons de soleil pour profiter dehors. Une aubaine pour moi. J’ai emprunté le pc d’un gars du foot vu qu’il partait pour toute l’après-midi et j’ai pu profiter de la salle commune. De la télé surtout, en branchant le pc pour regarder un film que j’avais pas vu depuis un bail. La fête des mères approche, et j’le fête à ma façon. En avance, pour pas trop déprimer. Un seul film possible, l’un de ses préférés : Honey.
Mais ça c’était sans compter sur l’un des nouveaux gars du dortoir. Ca fait près d’un mois que la rentrée est passé, et j’avais jamais remarqué ce mec avant. Pourtant j’peux t’assurer que sa tronche m’a bien marqué. J’ai presque bugué en le voyant débarquer. Il m’a tellement fait pensé à Sören, y’a trois ans. Une belle gueule de relou. Surtout avec sa face de lutin là. Il approche l’air de rien, et puis il finit par prendre toute la place. LITTERALEMENT. Et j’te parle pas des conneries qu’il peut sortir. Alors ouais, on a rigolé devant le film, mais p*tain j’me serai bien passé de comment ça s’est terminé.
Ena Okazaki, t’es fiché.
Le 12/05/2018
En fait, même en s’y prenant en avance, cette date fait toujours aussi mal.
J’ai envie de l’appeler. D’entendre sa voix. D’écouter ses mots. Peu importe ce qu’elle aurait à raconter, même ses dix mille anecdotes sur les couches des insupportables gosses de la voisine me ferait du bien. Sauf que j’peux pas l’appeler.
J’peux pas parce que j’ai un téléphone de merde. Un forfait pourri avec deux pauvres heures d’appel à l’intérieur du pays et des frais exorbitants si j’fais le moindre écart. Des frais qui ferait vriller les deux vieux fissa. J’suis sûre qu’ils seraient cap de débarquer pour m’le confisquer à vie.
Vivement que j’puisse reprendre mon ancien taff au konbini, histoire que j’mette un peu de côté et que je me paie moi-même un vrai forfait. En vrai, il m’faudrait aussi un deuxième téléphone. Si les vieux appellent et tombe direct sur répondeur, ça va bien se passer, genre du tout. Et puis, si j’économise assez, j’pourrais ptêtre en prendre un qui sera un peu mieux. Avec lequel j’pourrais prendre des photos. Et en recevoir.
J’me demande de quoi elle à l’air, maintenant.
…
J’me demande si elle aussi, elle se pose cette question.
Le soleil se couche, la nuit m'envahit
Sans ton sourire tendre, la solitude me saisit
Je ferme les yeux et je revois ton visage
J'entends ta voix douce qui me rassure et me soulage
Un jour, nous serons réunis, main dans la main
Je retrouverai ton étreinte, sans aucun frein
En attendant, je garde ton image dans mon cœur
Et je sais que tu es là, même si tu es ailleurs
Le 15/05/2018
J’crois que Seito est heureux. Enfin, il en a l’air en tout cas. Quand il rentre de ses rencards, il a toujours ce sourire niais sur la tronche. Comme s’il avait fumé l’herbe magique de ce p’tit con d’Atsuo, à Tokyo. J’y ai touché qu’une fois, mais bordel, qu’est-ce qu’on plane avec.
Enfin bref, s’il a ce sourire là en revenant, c’est que ça va bien. Et si ça va bien, j’crois que j’ferai mieux de penser à faire pareil. Ca sert à rien de continuer à cogiter, ou de chercher du sens à ce qui n’en a pas. J’vais me concentrer sur du concret. Sur ce que je ressens vraiment. Et ce dont j’suis sûr, c’est que voir Emma près de sept heures tous les jours, ça m’fait avoir des sourires niais, moi aussi.
On passe encore plus de temps ensemble, du coup. En cours, c’est pas pareil, mais maintenant que Nolan est au courant qu’on a trainé ensemble, bah j’vois plus trop de souci à le faire plus souvent.
Le 19/05/2018
En fait si, y’en a un, de problème. C’est que la voir plus souvent, ça veut aussi dire « la regarder » plus souvent, et putain j’ai du mal à décrocher quand ça arrive. J’crois qu’en fait, j’devrais essayer de pas trop passer de temps avec Emma. En passer un peu quand même, mais pas trop non plus. Parce que j’me connais, j’y prends gout et j’vais avoir du mal à ne pas vouloir en passer un peu plus. Et à remettre ça. Encore. Et encore.
Alors cette fois, faut que je sois raisonnable. J’sais pas encore ce que je ressens exactement, de l’attirance c’est sûr, mais ca suffit pas. J’dois prendre le temps de voir si ça devient plus, et quand ce sera VACHEMENT plus, là j’pourrais l’envisager.
Le 20/05/2018
Nolan est parti à sa compèt’ aujourd’hui, et ça m’emmerde de pas pouvoir y aller. En même temps, j’me voyais pas profiter de la thune de qui que ce soit juste parce que moi j’en ai pas. Mais ça m’empêche pas de le soutenir de là où j’suis. Mon pote est doué. J’doute qu’il perde, mais même si ça arrivait, j’suis sûr qu’il garderait ça comme tremplin pour se défoncer encore plus à la prochaine compétition. Il est comme ça Nolan, il est mordu d’athlé et il lâchera pas tant qu’il aura pas ce qu’il veut : gagner.
Le 24/05/2018
J’crois que les profs sont étonnés, d’me voir bosser un peu de temps en temps. C’est pas que j’faisais rien du tout avant, disons que certaines matières méritaient pas de sacrifier mes siestes… Mais j’fais un peu plus gaffe. J’fais pas les exercices pour le lendemain, faut pas trop abuser non plus hein. Mais les devoirs à rendre, ça ouais. Et j’révise un peu pour les contrôles.
J’pense que, si j’m’en sors comme ça jusque Juillet, y’a moyen que je réussisse à avoir la moyenne aux exams. Si j’ai la moyenne, les vieux devraient être plus ou moins rassuré que ça stagne au lieu de redescendre. J’devrais pouvoir être un peu plus libre qu’avant. En tout cas d’après les profs, ça suffira pour pouvoir reprendre mon p’tit boulot, et rien que ça ça me permettra de profiter beaucoup plus.
Je veux atteindre mes buts, pour être libre
Me battre pour mes rêves, sans être avide
Gravir les montagnes, traverser les mers
Et vivre ma vie, sans aucun revers
On me dicte ma route, on trace mon chemin
Mais je refuse de suivre ce trajet si incertain
Je veux choisir ma voie, utiliser mes propres moyens
Pour enfin être maître de mon propre destin
Je suis le garçon qui veut être libre
Celui qui refuse de suivre les autres et de se taire
Je vais réaliser mes rêves, et personne m'en empêchera
Que j'finisse au paradis ou en enfer
Le 27/05/2018
Cette fois, c’est Tsumugi qui avait compétition aujourd’hui. Le mec de Seito aussi, mais bon. J’ai pas pu y être et ça m’a embêté, quand j’ai su qu’elle avait perdu sa première épreuve. J’espère que ça ira mieux sur le relais. Au moins, Nolan sont sur place et il peut la réconforter. J’suis content que ça se passe bien entre eux, ils sont mignons. Pour ça que j’évite de trop passer de temps avec Tsumugi aussi, j’crois, inconsciemment. Autant qu’ils prennent ce temps là pour être ensemble et s’aimer tous les deux.
Maintenant que j’y pense, c’est vrai que Seito dort chez Nolan ce soir… J’me demande comment c’est, de dormir là-bas. Ca fait bien longtemps que j’ai pas passé de soirée entre potes. Et encore moins de « soirée pyjama ». Faudrait qu’on se fasse ça un de ces soirs, moi aussi j’veux passer une soirée comme ça.
J’crois que j’vais embarquer Yulian pour qu’on squatte le lit de Mori, pour la peine. Celui de Nolan est trop loin, sinon on aurait squatté les deux. On s’asseoira dessus en lui piquant deux-trois bonbons, ça lui fera les pieds !
Made by Meuh
Pablo te rentre dedans en #cc0000
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
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- Pablo K. MoraElève ; en 3ème année■ Age : 30■ Messages : 492■ Inscrit le : 25/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Pablo K. Mora
Re: Un bon repentir est le meilleur remède contre les maladies de l'âme
Sam 24 Fév 2024 - 18:42
JUIN
Le 02/06/2018
J’sais pas trop ce qui s’est passé le week-end dernier entre eux, mais ça a pas l’air d’être la forme entre Seito et son mec. J’lui demande si ça va entre eux ou s’il le voit après les clubs, j’fais des efforts en posant des questions, je m’y intéresse, normal quoi ! Mais il élude le sujet et au final, il passe plus son temps avec Nolan et moi que d’habitude.
Pas que j’apprécie pas, c’est toujours cool quand on passe du temps ensemble, mais j’me demande ce qui s’est passé. J’espère que c’est rien de grave, parce que sinon… Non. Si c’était le cas, il en aurait parlé. Ptête pas à moi, parce que j’vois pas pourquoi il se confierait à moi, mais au moins à Nolan, vu que c’est son meilleur pote. Et si c’était grave, Nolan aurait agit. Et là, ça a l’air d’être tranquille. J’vais juste garder un œil dessus, on sait jamais.
Le 06/06/2018
.Bah voilà, ça a l’air d’aller mieux ! C’est que ça devait pas être si grave et ça m’rassure. J’ai pu à jeter de regard inquiet à son coin de la chambre. Pu besoin de me tenir prêt à sauter hors du lit si des larmes s’étaient mise à couler. J’peux dormir sur mes deux oreilles, l’esprit tranquille.
Dors bien Mori.
Le 08/06/2018
Bordel, plus j’essaie de pas la regarder, et plus j’en ai envie. Envie de passer du temps avec elle, l’écouter rire, la regarder réviser, parler musique ou en jouer. J’suis entrain de craquer de plus en plus pour Emma. Pourtant, j’sais pas… J’ai l’impression que ce serait mal, de tenter. Que d’un côté, Nolan approuverait pas et m’en voudrait. Et que d’un autre côté, j’risquerai de la décevoir, ou carrément de la perdre.
Après tout, y’a un an, c’est bien ce qui s’est passé. Un an ce mois-ci que Seiko m’a largué. Que ses parents l’ont changé de lycée. Que ces enfoirés ont profité de leur boulot pour fouiller dans ma vie et découvrir ce que j’étais pas prêt à dire.
Faut pas s’étonner de voir que j’ai du mal à me confier. Les rares personnes qui ont appris pour mon père étaient soit des gens pas très réglo, qui ont voulu en profiter et s’acoquiner avec un pote de yakuza, soit des gens trop bien pour trainer avec moi et qui ont coupé les ponts. Parce que ça s’arrête à ça, quand ton père est en prison : on t’associe à ce qu’il a fait, alors soit on t’évite au cas où tu ferais pareil, soit on se rapproche pour enfreindre la loi. Y’a bien quelques exceptions qui diront « moi aussi j’ai qulelqu’un de ma famille qui y est, alors j’comprends. Ou des gens qui diront ne pas te juger. Mais dans le fond, y’a toujours un soupçon de jugement. Y’a toujours des questions qui s’infiltrent dans leurs cerveaux. « Qu’est-ce que son père à fait pour prendre autant d’années de prison ? Est-ce que Pablo savait ? Est-ce que sa mère l’a couvert, est-ce qu’elle y est aussi ? Est-ce que Pablo va finir en prison lui aussi ? C’est vrai qu’il est violent quand il s’énerve, il va finir par mal tourner… ».
Sans parler de ce regard de pitié. « Oh le pauvre, son père est en prison. Oh le pauvre, sa famille est déshonorée. Oh le pauvre, il se retrouve tout seul. Heureusement que ses grands-parents sont là ». Et dans ce genre de cas, j’suis obligé de sourire, d’acquiescer. Qui voudrait entendre ou croire que ces généreuses personnes sont des racistes qui frappent leur petit-fils, hein ? « Ils ont une éducation stricte, mais n’exagère pas, ils t’ont recueilli alors c’est qu’ils t’aiment, voyons ». Si c’est ça, leur façon de m’aimer, merci mais j’en veux pas.
J’ai pas envie de tout raconter aux copains, ni aux filles. J’sais qu’ils sont sympas et compréhensif, mais j’veux pas risquer que ce genre de questions ou de pensées leur viennent en tête. J’veux pas risquer de voir ce regard de jugement ou de pitié dans leurs yeux. J’suis pas prêt à ça. j’suis pas prêt à ce qu’ils aient cette image de moi.
Le 12/06/2018
Ca fait un p’tit moment que l’idée me trotte, alors j’me suis lancé. Soutenir Nolan au quotidien, depuis que son père est malade, c’est une chose. Mais j’apprécie son père et j’veux faire quelque chose de plus pour leur montrer que je suis vraiment de tout cœur avec eux. Si le mien était à l’hopital, j’pourrais pas concevoir de ne pas y aller, et j’peux qu’imaginer à quel point c’est dur.
Alors ce midi, j’ai proposé à Nolan d’y aller avec lui après les cours. Il m’a aussitôt dit que ça pourrait gêner son père, d’être vu dans son état, et je comprends. Mais j’ai insisté pour au moins faire la route avec lui, pour qu’il ne fasse pas le chemin tout seul aujourd’hui. Que je l’attendrai à la sortie pour faire la route retour, aussi. J’peux au moins faire ça. Et entre deux cours, j’ai écrit un p’tit mot de soutien qu’il pourra lui donner de ma part s’il veut. De mon côté, je profiterai d’être en bas à la sortie pour prier pour lui.
Seigneur Jésus, notre Sauveur,
celui que tu aimes est malade
et je prie avec lui et pour lui.
Je suis ici aux côtés de celui qui souffre.
et je souhaite seulement que mon soutien, Seigneur,
puisse rendre sa maladie et son angoisse moins pénibles.
Le 15/06/2018
Ca y est, la coupe du monde a démarré ! On vient de mater le premier match en rediff, avec Yulian Seito et Nolan, et quel match ! Bon c’est sur que l’arabie Saoudite, c’est pas une équipe de fou, mais la Russie lui a mis 5-0. 5 buts. De quoi commencer fort ! Ils en veulent, cette année, et y’a de bons joueurs. Rien à voir avec l’Espagne, ceci dit. J’suis sûr et certain que j’vais le gagner, ce pari avec les gars. Si c’est pas moi, c’est que y’a eu de la triche. Ou alors la chance des débutants.
Aaaah ’ai hâte d’être après-demain pour voir la rediff de Portugal-Espagne. Une partie de mes origines face à face dès le début, c’est criminel. J’suis curieux de savoir comment la France va s’en sortir, ils sont forts. Et contrairement aux mondiaux précédents, j’suis curieux pour le Japon aussi. Faut dire, ils ont été surprenant lors des qualifs, ceux-là, alors j’me demande jusqu’où ils vont aller.
J’suis content qu’on fasse ça à quatre, c’est que des bons moments en vue.
Ça promet.
One life, live it up, 'cause we got one life
One life, live it up, 'cause we got one life
One life, live it up, 'cause you don't get it twice
One life, live it up, 'cause you don't get it twice
Le 16/06/2018
Il s’est passé un truc de fou, aujourd’hui. J’ai eu l’impression d’avoir un genre de « révélation ». Les autres se fouteraient de ma tronche si j’leur racontait, mais j’ai besoin de l’écrire ici pour ancrer ce moment et m’dire que j’ai pas fumé.
J’suis allé en salle commune tout à l’heure, après manger. J’comatais sur l’un des fauteuils en essayant de finir ce foutu devoir de japonais et y’avait des nanas en train de s’exciter devant la télé. Ca fini par me sortir du mood pour bosser, alors j’me suis intéressé à ce qui se passait. C’était les nanas du club de danse, qui se hypait devant le nouveau clip de « Blackpink ». Rien de fou, jusque là. Mais juste avant que je détourne le regard, le clip se terminait et enchainait sur un autre groupe, une autre chanson. Et c’est là que j’ai eu un éléctro-choc. Non seulement à cause de la musique, qui avait des airs de certaines chansons de Black Panther que j’ai mis dans ma playlist, mais aussi à cause de la choré. GOT7, New Era. C’était vraiment pas mal. Et les deux suivantes étaient encore mieux. Touch It de CROSS GENE, Not Today de BTS. J’ai tout noté dans le coin de mon cahier. J’comprenais pas un traitre mot des chansons, en dehors des quelques paroles en anglais, mais j’en avais rien à faire. Ca me plaisait. Les chorés faisaient penser à un mix de break et de hip-hop : beaucoup de mouvements techniques, de synchro à avoir, mais avec un peu plus d’expression personnelle au niveau du corps et du visage. Et leur style ressemble un peu au mien, en plus, mis à part ceux qui ont des couleurs de cheveux hyper criardes. Joder, ce mec sait rapper et on lui dit rien d’avoir les cheveux violets, j’vois pas pourquoi j’devrais m’priver.
Au passage, les nanas du club de danse continuaient de parler à côté et mentionnait leur choré de k-pop à préparer sur la musique qui venait de sortir. Alors c’est ça, le nom de ce genre là. De la k-pop. Ptêtre que s’ils en font au club de danse, j’pourrais y mettre les pieds… Enfin, à considérer si y’a d’autres mecs, parce que j’danse pas la k-pop de nana. C’est clairement pas les mêmes vibes.
En tout cas ce qui est sûr, c’est que les trois que j’ai notées, il me les fallait dans ma playlist. Et il m’en fallait d’autre. Putain, j’crois que je kiffe pour être aussi taré d’un coup. Parce que ça s’est pas arrêté là. J’ai fermé mon cahier et j’ai foncé aussitôt au dortoir des étudiants. Fallait que j’emprunte l’ordinateur de Nolan pour télécharger ces titres. J’me les répétais en boucle, ces trois noms. En. Boucle. Une fois arrivé, j’ai débarqué en trombe dans la chambre de Nolan et son coloc, j’lui ai sauté dessus pour demander son ordinateur, insisté en lui disant que j’avais un truc urgent à chercher et que j’lui expliquerait plus tard, que j’lui rendrai le lendemain au p’tit déjeuner. Et une fois l’ordi en main, j’suis rentré fissa dans la salle commune, vissé sur un fauteuil avec l’ordinateur.
Y’avait pu de devoir qui tienne. C’est sûr, je dois m’assurer de passer les exams pour encore être sur le campus en septembre, mais si il y a des gars dans le club, et si je m’éclate à danser ce genre de trucs, ce sera toujours mieux que de passer du temps à aller se planquer sur son terrain vague pour le faire. La télé était toujours squattée par les filles, et les musiques s’enchainaient. J’en profitais pour noter chaque titre qui me plaisait, les chercher sur Youtube et trouver un moyen de les télécharger. A la fin y’avait genre 15 onglets d’ouverts, c’était n’imp. Y’avait même des vidéos ou c’était pas juste un clip, mais une choré entière sur la chanson. J’en revenais pas.
P*tain c’est dingue. Pourquoi j’ai pas entendu ou vu de la k-pop chanté par des mecs avant ? Non seulement la musique me plait, mais la k-pop réunit bien plus de chose que j’aime que ce que je pensais. Une touche de pop par ci, de rap par là, un p’tit coté break par moment, un peu d’amour de temps en temps. Ouais, c’est… incroyable de tomber dessus que maintenant, j’devais vraiment être à l’ouest. Le temps est passé si vite que j’me suis retrouvé tout seul en salle commune, et c’est le surveillant qui m’a fait filer. La bulle dans laquelle j’étais à éclaté d’un coup, rattrapé par le couvre-feu, alors j’ai refermé le PC d’un coup pour qu’il ne voit rien et j’suis rentré dans la chambre. J’ai tout fermé, tout transféré dans mon lecteur mp3, et me voilà.
Allongé dans mon lit, à écrire tout ça, les écouteurs dans les oreilles. J’ai le pied qui s’agite tout seul au rythme de la musique et j’crois que j’vais m’arrêter d’écrire là, pour écouter avec plus d’attention. J’crois que la k-pop, je kiffe à fond.
Le 16/06/2018
J’ai rendu le PC à Nolan ce matin, mais j’ai complétement zappé de supprimer mes traces dans l’historique…. J’espère qu’il ira pas fouiner. Et que s’il le fait, il m’jugera pas trop. Ptête qu’il va découvrir et qu’il aimera, on sait jamais.
Enfin c’est pas ça qui m’donnait envie d’écrire. C’est surtout un gros coup de gueule. Un coup de rage. Il me restait un peu d’argent de poche, alors j’suis allé à une cabine après les cours. J’ai appelé les renseignements, j’ai fini par avoir le numéro qu’il fallait, mais ça a pas tourné comme j’imaginais.
Les prisonniers sont en cellule, les heures d’appels sont terminés. Rappelez plus tôt, demain.
Sauf que c’était aujourd’hui, que j’voulais l’appeler. Aujourd’hui en particulier. Pour qu’il sache que j’pense à lui. Qu’il me manque. Que c’est pas de mon propre choix que je ne suis pas allé le voir. Que les vieux m’empêchent d’y aller.
C’est la troisième fête des pères depuis sa condamnation. La troisième que j’peux pas lui souhaiter…
J'ai les yeux qui brûlent, la gorge serrée
Depuis que tu t’es fait enfermé
Papa, j'ai besoin de te voir, de te parler
Mais les barreaux de fer nous gardent séparés.
Je me souviens des bons moments, des rires
Des jeux vidéo, des histoires à dormir
debout Tu étais mon héros, mon pilier
Aujourd'hui, t'es derrière les murs, c'est dur à nier
Je sais que t'as fait des erreurs
Mais tu es mon père, j’t'aime de tout mon cœur
J'ai besoin de te voir, de te sentir près de moi
Papa j’t’oublie pas, peu importe ce que te fais la loi
Le 25/06/2018
Quelle journée de dingue, avant-hier. C’était un gros tremblement de terre quand même. J’suis content que Tsumugi ait rien eu, et les autres non plus. Mon bras j’m’en fou, ça va se réparer maintenant que je suis platré. C’est qu’un long mois à passer. Quand les vieux l’ont appris, ils s’en sont même pas souciés, ils ont juste demandé combien ça allait couter, et si y’avait une partie de remboursé.
Ce qui est cool, c’est que les copains eux s’en foutaient pas. Ils ont même écrit et dessiné dessus.
La kékétte de Nolan, bien sûr, qu’on voit direct. Qu’il est con celui-là, le jour ou il a un platre, même si j’lui en souhaite pas un, j’lui revaudrait ça. En plus vu où il l’a dessiné, j’peux même pas le modifier… Heureusement, c’est le seul à avoir fait ça ! Les profs vont tellement pas kiffer, haha.
Tsumugi a dessiné ce fichu pot de fleur, mais avec un héros en cape et plein de petits cœurs alors qu’on était à peine sorti de l’hopîtal. J’suis content qu’elle aille bien, et qu’elle me voit comme un héros haha. J’espère juste vraiment qu’elle ne s’en veut pas, parce que j’aurai pas supporté que ce soit elle qui se le prenne sur la tête ou quoi. J’me serai senti trop coupable si quoi que ce soit lui était arrivé.
Yulian m’a dessiné en mini-footballeur, et j’savais pas qu’il était aussi doué en dessin. On a parlé un bon p’tit moment du coup, ce serait cool qu’on se fasse une p’tite session dessin un de ces jours.
Seito m’a écrit un haïku et au début j’ai pas tout compris. J’savais même pas ce que c’était le haru-ichiban. Mais il m’a tout expliqué en détail, et j’crois que je le kiffe bien ce haiku au final. Etre dépeint en l’oiseau préféré de Seito, ça montre qu’on est devenus de bons amis. Le bond en mode sauvage, parce que j’ai plongé pour sauver Tsumugi. Et le vent du sud méga violent pour faire écho au tremblement de terre. Ca dépeind ce qui s’est passé, mais de façon super stylée.
Et puis, la dernière mais pas la moindre, Emma. Ca m’a fait sourire, quand j’ai reconnu les paroles qu’elle a écrite. Peut-être qu’elle aime autant que moi les moments qu’on passe ensemble, au final ? La discussion avec Tsumugi m’a fait réfléchir, et j’crois que si j’me sens toujours aussi bien en sa présence d’ici la fin des exams, j’finirai par lui en parler. De mes sentiments, mais aussi du fait que j’serai ptête pas le mec de sa vie. Parce que j’sais ce que je suis, ce que j’représente et ce que j’traine derrière moi. On verra bien, si ça se trouve, elle me dira non et tout sera réglé. Mais si y’a une petite chance que ce soit oui, j’veux quand même la tenter. Ne serait-ce que pour passer de beaux moments à ses côtés.
Le 30/06/2018 co-écrit avec Seito et Mathéo
La matinée a été rude. Pas de pleurs mais une aigreur tenace. Si bien que lorsqu'il revient sur le campus, Seito est éteint. Il mange sans appétit à la cantine et très vite car il est seul. En revenant dans la chambre, il tourne en rond. D'abord sur sa chaise de bureau, puis sur son lit, pour revenir sur sa chaise. Assez ! Il se lève brusquement, prend sa serviette et déclare à Pablo - comme si ça l'intéressait - :
J'vais m'doucher.
Cette information n'attend pas de réponse. Déjà il est à la porte et sous la douche. L'eau chaude lui délie les épaules. Il reste dessous plus de temps qu'il ne faudrait.
La fatigue accumulée a enfin payé, car Pablo a fait une grasse matinée plus longue qu'espérée. Pas de sport ce matin, alors ce sera double dose pour l'après-midi. Il sort son jogging du placard, son t-shirt, ses baskets de course et pose tout près du lit pour se préparer, quand Seito sort de son étrange mutisme.
Euuh, ok ? Bonne douche alors !
A croire que son cours particulier du matin s'est mal passé. Pablo regarde son dos se faufiler hors de la chambre et soupire, avant de retirer son t-shirt pour se changer. Quelle idée d'avoir des cours particuliers... Ses parents sont relous. Heureusement que ça ne vient pas à l'idée des vieux...
En attendant devant les dortoirs, Mathéo baille à s’en décrocher la mâchoire. Avec les examens qui arrivent, il se couche plus tard et se lève plus tôt pour réviser davantage. Alors, il y a des jours où la fatigue lui colle à la peau. Comme il est en avance, il a le temps de cogiter et... une drôle d’idée lui prend soudainement : et s’il faisait une surprise à Seito et venait le chercher devant sa chambre ? Étonnant, même pour lui. Mais il entre dans le dortoir avec moins d’appréhension qu’il ne l'aurait pensé. Au contraire, c’est plutôt l’excitation qui le gagne, son cœur bat la chamade. Il se fait tout petit pour rejoindre sa chambre. Une fois devant, il prend une grande inspiration, redresse les épaules et toque. Fiouuu... C’était moins difficile qu' il ne l' aurait pensé.
Pablo continue dans sa lancée. Il retire sa ceinture et son jean, les balance sur sa chaise et fait valser ses chaussures sous son lit vu qu'il n'en a plus besoin. Il passe devant le miroir et profite de la chambre vide pour prendre quelques minutes à se regarder. Vérifier si le fruit de ses entraînements paie, bien qu'il ne cherche pas à être une montagne de muscles. Juste être bien dessiné. Rien à craindre du coté de ses jambes, vu les heures de courses par semaine, le baseball entretient ses bras, et pour le reste, il faut croire que la reprise récente de la danse dans son coin paie ses fruits.
Plutôt fier de lui, il sourit et retourne vers son lit, repliant son jean en passant. Il enfile son jogging, ses baskets et attrape un t-shirt de sport pour aller courir, mais est coupé dans son élan par les toc-toc à la porte. Nonchalant, il va ouvrir et son regard se fige quand il lève le nez vers le visiteur, avant de froncer les sourcils.
Qu'est-ce que tu fous là ?
La porte s'ouvre et son coeur accélère. En l’espace d’une seconde, 1500 questions lui traversent l’esprit. Est-ce que Seito sera content ? Est-ce que s’il n y a personne avec lui, il pourrait rentrer ? Il est curieux de voir où il dort. Est-ce qu’il doit lui demander si ça s’est bien passé avec la psy ? Non. Ça ne se demande pas, il lui semble. Et, il n’aura sans doute pas envie d’en parler. Il sait qu il peut quand il veut, c’est le plus important. Est-ce qu'il arrivera à le motiver aujourd'hui ? Il avait pensé que ce serait mieux de sortir en ville que d’aller étudier une énième fois à la bibliothèque. Est-ce qu il...
Son coeur s’arrête. La personne devant lui n’est pas Seito.
"Je..."
Mathéo se fige, sa respiration se coince, ses yeux s écarquillent. Son cerveau sonne l alerte, ce visage, cette voix, il les connait ! Oh non. Non. Pourquoi ? Pourquoi MAINTENANT ? Tout son corps se tend, ses souvenirs se dépoussièrent. Une pointe douloureuse lui triture la poitrine. Il avait complétement oublié l'existence de ce garçon ! Et... surtout... que fait cet abruti dans la chambre de Seito ?? C est sans doute LA question la plus importante pour le moment ! Ses sourcils se froncent, sa respiration repart. Ses mains tremblent un peu sous la tension qui le serre alors il les glisse dans les poches de son jean. Il lance courageurement : "Je viens voir Seito..."
Qu'est-ce qu il pourrait faire de toute façon maintenant ? Le menacer de tout raconter à Seito ? Il insiste : "Seito Mori". Qu il raconte s il veut.
Pablo le fixe, sans sourciller une seconde. Qu’est-ce que ce pervers fais ici ? Il l'observe, transperce son regard de ses prunelles vertes et sonde son interlocuteur comme s'il était jugé sur place. Et quand le prévenu plaide son cas, la partie d'en face fait objection.
Ouais bah il est pas là.
Il ne lâche pas l'étudiant du regard, comme s'il l'empêchait de partir. Croisant les bras sur son torse, il répond sèchement :
Qu'est-ce que tu lui veux ?
Mathéo jette un œil derrière le faux bénévole. D’ici, il ne voit pas grand-chose mais... il suppose que Seito serait déjà venu s’il l’avait entendu. Il ne peut s’empêcher d’être septique. La confiance est la dernière chose qu’il accorderait à celui-là. Il sort son téléphone pour regarder l’heure. Pourtant... il est à l'heure. Est-ce qu’il devait le rejoindre par un autre endroit que le dortoir ? Il hésite avant de répondre, mal à l’aise.
"... On a rendez-vous... Qu'est-ce que toi... tu fais dans sa chambre ?"
Rendez vous ?
Pablo hausse un sourcil interrogateur et son cerveau cogite. C'est lui qui donne des cours à Seito le matin ? Pourquoi il reviendrait cet apres-midi ? Peut-être que ça s'est mal passé ce matin et qu'il vient s'excuser, ou truc du genre ? Qu'est-ce qu'il lui a fait au juste, pour que Seito soit de cette humeur là en revenant ?
Il plisse les yeux et finit par soupirer à sa question. Planté dans l'encadrement de la porte, il fait un signe de tête vers le petit écriteau qui trône à côté, avec les noms des élèves habitant la chambre.
Si t'es ici, c'est que tu sais à quoi ça sert ça, nan ? Pablo Mora. En-chan-té.
" Oui" il répond, plus sèchement. Pourquoi est-ce qu’il revient le tourmenter ? Qu’est-ce qu’il lui veut encore avec son regard inquisiteur ? Mathéo se sent de plus en plus mal à l’aise. Il suit des yeux le signe que lui fait son gourou et a l’impression de sentir le sol augmenter son attraction en comprenant. Il fixe l’écriteau puis le regarde. Re-fixe le panneau. Pourquoi ? Juste pourquoi ? Son visage s assombrie. Le plaisir n’est pas du tout partagé.
Seito revient de la douche l'esprit plus tranquille. Même s'il sait que de sombres pensées reviendront le hanter, il doit se concentrer sur le moment présent. Et son moment est avec... Mathéo ? Ses yeux s'écarquillent de stupeur. Que fait-il devant la porte de sa chambre ? Et avec Pablo... torse nu ? Ses lèvres s'entrouvrent mais il gomme bien vite tout à-priori pour combler la distance jusqu'à eux.
Hey. salue-t-il Mathéo. On devait pas se rejoindre devant le bâtiment ? Son regard est joyeusement intrigué. Il enchaîne en se glissant entre les deux pour aller vers son bureau et prendre ses affaires : Désolé, j'ai pas vu l'temps passer sous la douche.
Il enfourne son portefeuille dans la poche avant de son sac à dos qu'il jette sur son dos. Puis il revient se poster à côté de Pablo à qui il chuchote : J'vous en ai beaucoup parlé mais voilà, c'est lui mon copain. Son regard se pose fièrement sur Mathéo et il sourit.
Pablo entrouvre la bouche mais la referme aussitôt quand Seito arrive, de meilleure humeur. Content qu'il se sente mieux, il s'écarte pour le laisser passer et jette un regard accusateur au visiteur, pensant toujours à sa théorie du prof particulier.
Ca a l'air de t'avoir fait du bien, c'est déjà ça !
Il ne le quitte pas des yeux mais affiche un air neutre quand les pas de Seito le ramènent vers la porte. Pablo décroise les bras pour plonger sa main libre dans son jogging, après avoir posé le t-shirt sur son plâtre.
Le fameux, hein ? Un plaisir de mettre un visage sur ce prénom.
Pablo adresse un sourire en demi-teinte à leur interlocuteur. Alors c'est lui, Mathéo... Et c'est là qu'il percute. Que le Mathéo dont parle Seito, et le Mathéo qui se trouve en face de lui ne font qu'un. Parce qu'il se souvient bien de son prénom, et de leur rencontre. Il se souvient bien de ce qu'il a dit et ce qu'il en a pensé. Alors avant de faire quoi que ce soit qui mettrait son pote dans l'embarras, et de vriller en public, il contracte les mâchoires et force un sourire en se tournant vers Seito :
Apparemment vous aviez rendez-vous, alors t'fais pas trop désirer.
Il fait un clin d'oeil à Seito et le pousse d'un petit coup d'épaule pour qu'il sorte de là, avant de fixer Mathéo pour que s'assurer que le message va bien passer.
J'sais pas ou vous allez, mais faites attention à vous.
D'une part parce que les couples gays sont pas forcément bien vu partout, mais aussi et surtout parce qu'il veut que Mathéo comprenne que, aux vues de leur première rencontre et maintenant qu'il sait pour eux deux, il s'assurera de le retrouver s'il arrive quoi que ce soit à Seito.
La voix de Seito attire le regard de Mathéo et aussitôt son air froid disparait, ses muscles se détendent. Le ton attendri, il lui répond un "Bonjour", un peu timide. Il a honte de lui avouer avoir voulu le surprendre devant ce "Pablo", alors il tait ses intentions. D’autant plus qu’il a à gérer l’évidence : Pablo et Seito se connaissent bien plus qu’il ne le voudrait. Il réalise d’ailleurs qu’il lui a déjà parlé de lui. Pablo, ça lui dit quelque chose. Pire, il réalise que Seito n’est pas du tout gêné de le voir torse nu. Et ça, ça l’embête vraiment. Est-ce que c’est habituel ? Ses yeux lancent des éclairs en se plantant de nouveau dans ceux de son faux bénévole. Heureusement, la confidence de Seito abaisse ses envies de meurtre. Il lui lance un regard surpris, ses joues rougissent. Joie et panique se mélangent. C’est vrai que ses amis sont au courant... ça peut être dit. Finalement, c’est une grande fierté qui en ressort, bien qu’il soit gêné. Ça lui fait un peu bizarre tout de même, c’est la première fois qu il le présente comme son copain... mais la sensation est agréable. Et puis... savoir que Seito leur a parlé de lui, maintenant qu’ils savent, ça lui fait plaisir. Un plaisir un peu trop salé néanmoins, il reporte son regard sur Pablo. Sa manière de faire l’agace. Ils savent tous les deux ce qu’il en pense, alors pourquoi fait-il semblant devant Seito ? Ça l’inquiète. Ses sourcils froncent quand le lycéen pousse son petit ami. Que son corps le touche, même d’un bout d’épaule, c’est un nouveau déplaisir. D’autant plus qu’il intercepte le message 5/5. Aucune mécompréhension possible. C’est une mise en garde. Et bon sang, ça l’énerve. Pourquoi devrait-il se sentir mal de sortir avec son propre copain ? Sa main se pose automatiquement sur l’épaule de Seito et sans lâcher Pablo du regard, le calme de Mathéo se ternie. "Merci, mais tu devrais faire attention à toi."
De l index, il lui désigne son T.shirt. "C'est fait pour se porter. Bonne journée"
Seito ne frémit pas quand la main de son petit-ami se pose sur lui bien qu'il soit surpris qu'il ose être si familier en public. Cependant, il ne rate rien de l'échange surprenant entre Pablo et Mathéo. Un sentiment étrange fait vibrer sa cage thoracique mais il fait taire ses interrogations, prétextant qu'il a sûrement tort sur ses ressentis. Son malaise se retranscrit en humour concret :
Je sais pas trop si s'faire désirer implique aussi des révisions mais j'trouverai p't'être la réponse dans le manuel de bio... ou de philo !
Son regard balaye le torse de Pablo avant de laisser échapper un rire à la mention du t-shirt.
Promis, on fait attention. Allez, à toute ! Cours bien.
Le japonais lui offre un grand sourire et entraîne Mathéo dans le couloir. Alors qu'ils s'éloignent, Pablo peut entendre :
J'suis content que tu sois v'nu. P't'être que j'pourrais te montrer mon coin la prochaine fois. Au fait, on va où pour réviser ?
Enfilant son t-shirt tant bien que mal, Pablo les regarde filer au bout du couloir ?. Il n’en reviens pas de ne pas avoir capté avant. Maintenant, tout s’aligne. Il sait pourquoi ce prénom ne lui disait rien qui vaille. Le mec avec qui sort Seito et le mec de la Saint Valentin sont la même personne. Le même gars. Le même tordu qui lui a confié qu’il avait du mal à retenir ses pulsions en présence de ses kohais. Alors s’il avait déjà à l’œil les relations de ses potes, pour s’assurer que tout allait bien, là il comptait bien faire attention au moindre signal. Si ce gars faisait quoi que ce soit de tordu à Seito, il irait le trouver lui-même.
Le 31/06/2018
Comment bien finir le mois si ce n’est avec un joli message. Un rappel que même si tout va bien en ce moment, tout n’est pas réglé pour autant. Un rappel que les grands-parents surveillent, qu’ils ont du poids. Que tout est entre leurs mains.
J’sais pas trop ce qui s’est passé le week-end dernier entre eux, mais ça a pas l’air d’être la forme entre Seito et son mec. J’lui demande si ça va entre eux ou s’il le voit après les clubs, j’fais des efforts en posant des questions, je m’y intéresse, normal quoi ! Mais il élude le sujet et au final, il passe plus son temps avec Nolan et moi que d’habitude.
Pas que j’apprécie pas, c’est toujours cool quand on passe du temps ensemble, mais j’me demande ce qui s’est passé. J’espère que c’est rien de grave, parce que sinon… Non. Si c’était le cas, il en aurait parlé. Ptête pas à moi, parce que j’vois pas pourquoi il se confierait à moi, mais au moins à Nolan, vu que c’est son meilleur pote. Et si c’était grave, Nolan aurait agit. Et là, ça a l’air d’être tranquille. J’vais juste garder un œil dessus, on sait jamais.
Le 06/06/2018
.Bah voilà, ça a l’air d’aller mieux ! C’est que ça devait pas être si grave et ça m’rassure. J’ai pu à jeter de regard inquiet à son coin de la chambre. Pu besoin de me tenir prêt à sauter hors du lit si des larmes s’étaient mise à couler. J’peux dormir sur mes deux oreilles, l’esprit tranquille.
Dors bien Mori.
Le 08/06/2018
Bordel, plus j’essaie de pas la regarder, et plus j’en ai envie. Envie de passer du temps avec elle, l’écouter rire, la regarder réviser, parler musique ou en jouer. J’suis entrain de craquer de plus en plus pour Emma. Pourtant, j’sais pas… J’ai l’impression que ce serait mal, de tenter. Que d’un côté, Nolan approuverait pas et m’en voudrait. Et que d’un autre côté, j’risquerai de la décevoir, ou carrément de la perdre.
Après tout, y’a un an, c’est bien ce qui s’est passé. Un an ce mois-ci que Seiko m’a largué. Que ses parents l’ont changé de lycée. Que ces enfoirés ont profité de leur boulot pour fouiller dans ma vie et découvrir ce que j’étais pas prêt à dire.
Faut pas s’étonner de voir que j’ai du mal à me confier. Les rares personnes qui ont appris pour mon père étaient soit des gens pas très réglo, qui ont voulu en profiter et s’acoquiner avec un pote de yakuza, soit des gens trop bien pour trainer avec moi et qui ont coupé les ponts. Parce que ça s’arrête à ça, quand ton père est en prison : on t’associe à ce qu’il a fait, alors soit on t’évite au cas où tu ferais pareil, soit on se rapproche pour enfreindre la loi. Y’a bien quelques exceptions qui diront « moi aussi j’ai qulelqu’un de ma famille qui y est, alors j’comprends. Ou des gens qui diront ne pas te juger. Mais dans le fond, y’a toujours un soupçon de jugement. Y’a toujours des questions qui s’infiltrent dans leurs cerveaux. « Qu’est-ce que son père à fait pour prendre autant d’années de prison ? Est-ce que Pablo savait ? Est-ce que sa mère l’a couvert, est-ce qu’elle y est aussi ? Est-ce que Pablo va finir en prison lui aussi ? C’est vrai qu’il est violent quand il s’énerve, il va finir par mal tourner… ».
Sans parler de ce regard de pitié. « Oh le pauvre, son père est en prison. Oh le pauvre, sa famille est déshonorée. Oh le pauvre, il se retrouve tout seul. Heureusement que ses grands-parents sont là ». Et dans ce genre de cas, j’suis obligé de sourire, d’acquiescer. Qui voudrait entendre ou croire que ces généreuses personnes sont des racistes qui frappent leur petit-fils, hein ? « Ils ont une éducation stricte, mais n’exagère pas, ils t’ont recueilli alors c’est qu’ils t’aiment, voyons ». Si c’est ça, leur façon de m’aimer, merci mais j’en veux pas.
J’ai pas envie de tout raconter aux copains, ni aux filles. J’sais qu’ils sont sympas et compréhensif, mais j’veux pas risquer que ce genre de questions ou de pensées leur viennent en tête. J’veux pas risquer de voir ce regard de jugement ou de pitié dans leurs yeux. J’suis pas prêt à ça. j’suis pas prêt à ce qu’ils aient cette image de moi.
Le 12/06/2018
Ca fait un p’tit moment que l’idée me trotte, alors j’me suis lancé. Soutenir Nolan au quotidien, depuis que son père est malade, c’est une chose. Mais j’apprécie son père et j’veux faire quelque chose de plus pour leur montrer que je suis vraiment de tout cœur avec eux. Si le mien était à l’hopital, j’pourrais pas concevoir de ne pas y aller, et j’peux qu’imaginer à quel point c’est dur.
Alors ce midi, j’ai proposé à Nolan d’y aller avec lui après les cours. Il m’a aussitôt dit que ça pourrait gêner son père, d’être vu dans son état, et je comprends. Mais j’ai insisté pour au moins faire la route avec lui, pour qu’il ne fasse pas le chemin tout seul aujourd’hui. Que je l’attendrai à la sortie pour faire la route retour, aussi. J’peux au moins faire ça. Et entre deux cours, j’ai écrit un p’tit mot de soutien qu’il pourra lui donner de ma part s’il veut. De mon côté, je profiterai d’être en bas à la sortie pour prier pour lui.
Seigneur Jésus, notre Sauveur,
celui que tu aimes est malade
et je prie avec lui et pour lui.
Je suis ici aux côtés de celui qui souffre.
et je souhaite seulement que mon soutien, Seigneur,
puisse rendre sa maladie et son angoisse moins pénibles.
Le 15/06/2018
Ca y est, la coupe du monde a démarré ! On vient de mater le premier match en rediff, avec Yulian Seito et Nolan, et quel match ! Bon c’est sur que l’arabie Saoudite, c’est pas une équipe de fou, mais la Russie lui a mis 5-0. 5 buts. De quoi commencer fort ! Ils en veulent, cette année, et y’a de bons joueurs. Rien à voir avec l’Espagne, ceci dit. J’suis sûr et certain que j’vais le gagner, ce pari avec les gars. Si c’est pas moi, c’est que y’a eu de la triche. Ou alors la chance des débutants.
Aaaah ’ai hâte d’être après-demain pour voir la rediff de Portugal-Espagne. Une partie de mes origines face à face dès le début, c’est criminel. J’suis curieux de savoir comment la France va s’en sortir, ils sont forts. Et contrairement aux mondiaux précédents, j’suis curieux pour le Japon aussi. Faut dire, ils ont été surprenant lors des qualifs, ceux-là, alors j’me demande jusqu’où ils vont aller.
J’suis content qu’on fasse ça à quatre, c’est que des bons moments en vue.
Ça promet.
One life, live it up, 'cause we got one life
One life, live it up, 'cause we got one life
One life, live it up, 'cause you don't get it twice
One life, live it up, 'cause you don't get it twice
Le 16/06/2018
Il s’est passé un truc de fou, aujourd’hui. J’ai eu l’impression d’avoir un genre de « révélation ». Les autres se fouteraient de ma tronche si j’leur racontait, mais j’ai besoin de l’écrire ici pour ancrer ce moment et m’dire que j’ai pas fumé.
J’suis allé en salle commune tout à l’heure, après manger. J’comatais sur l’un des fauteuils en essayant de finir ce foutu devoir de japonais et y’avait des nanas en train de s’exciter devant la télé. Ca fini par me sortir du mood pour bosser, alors j’me suis intéressé à ce qui se passait. C’était les nanas du club de danse, qui se hypait devant le nouveau clip de « Blackpink ». Rien de fou, jusque là. Mais juste avant que je détourne le regard, le clip se terminait et enchainait sur un autre groupe, une autre chanson. Et c’est là que j’ai eu un éléctro-choc. Non seulement à cause de la musique, qui avait des airs de certaines chansons de Black Panther que j’ai mis dans ma playlist, mais aussi à cause de la choré. GOT7, New Era. C’était vraiment pas mal. Et les deux suivantes étaient encore mieux. Touch It de CROSS GENE, Not Today de BTS. J’ai tout noté dans le coin de mon cahier. J’comprenais pas un traitre mot des chansons, en dehors des quelques paroles en anglais, mais j’en avais rien à faire. Ca me plaisait. Les chorés faisaient penser à un mix de break et de hip-hop : beaucoup de mouvements techniques, de synchro à avoir, mais avec un peu plus d’expression personnelle au niveau du corps et du visage. Et leur style ressemble un peu au mien, en plus, mis à part ceux qui ont des couleurs de cheveux hyper criardes. Joder, ce mec sait rapper et on lui dit rien d’avoir les cheveux violets, j’vois pas pourquoi j’devrais m’priver.
Au passage, les nanas du club de danse continuaient de parler à côté et mentionnait leur choré de k-pop à préparer sur la musique qui venait de sortir. Alors c’est ça, le nom de ce genre là. De la k-pop. Ptêtre que s’ils en font au club de danse, j’pourrais y mettre les pieds… Enfin, à considérer si y’a d’autres mecs, parce que j’danse pas la k-pop de nana. C’est clairement pas les mêmes vibes.
En tout cas ce qui est sûr, c’est que les trois que j’ai notées, il me les fallait dans ma playlist. Et il m’en fallait d’autre. Putain, j’crois que je kiffe pour être aussi taré d’un coup. Parce que ça s’est pas arrêté là. J’ai fermé mon cahier et j’ai foncé aussitôt au dortoir des étudiants. Fallait que j’emprunte l’ordinateur de Nolan pour télécharger ces titres. J’me les répétais en boucle, ces trois noms. En. Boucle. Une fois arrivé, j’ai débarqué en trombe dans la chambre de Nolan et son coloc, j’lui ai sauté dessus pour demander son ordinateur, insisté en lui disant que j’avais un truc urgent à chercher et que j’lui expliquerait plus tard, que j’lui rendrai le lendemain au p’tit déjeuner. Et une fois l’ordi en main, j’suis rentré fissa dans la salle commune, vissé sur un fauteuil avec l’ordinateur.
Y’avait pu de devoir qui tienne. C’est sûr, je dois m’assurer de passer les exams pour encore être sur le campus en septembre, mais si il y a des gars dans le club, et si je m’éclate à danser ce genre de trucs, ce sera toujours mieux que de passer du temps à aller se planquer sur son terrain vague pour le faire. La télé était toujours squattée par les filles, et les musiques s’enchainaient. J’en profitais pour noter chaque titre qui me plaisait, les chercher sur Youtube et trouver un moyen de les télécharger. A la fin y’avait genre 15 onglets d’ouverts, c’était n’imp. Y’avait même des vidéos ou c’était pas juste un clip, mais une choré entière sur la chanson. J’en revenais pas.
P*tain c’est dingue. Pourquoi j’ai pas entendu ou vu de la k-pop chanté par des mecs avant ? Non seulement la musique me plait, mais la k-pop réunit bien plus de chose que j’aime que ce que je pensais. Une touche de pop par ci, de rap par là, un p’tit coté break par moment, un peu d’amour de temps en temps. Ouais, c’est… incroyable de tomber dessus que maintenant, j’devais vraiment être à l’ouest. Le temps est passé si vite que j’me suis retrouvé tout seul en salle commune, et c’est le surveillant qui m’a fait filer. La bulle dans laquelle j’étais à éclaté d’un coup, rattrapé par le couvre-feu, alors j’ai refermé le PC d’un coup pour qu’il ne voit rien et j’suis rentré dans la chambre. J’ai tout fermé, tout transféré dans mon lecteur mp3, et me voilà.
Allongé dans mon lit, à écrire tout ça, les écouteurs dans les oreilles. J’ai le pied qui s’agite tout seul au rythme de la musique et j’crois que j’vais m’arrêter d’écrire là, pour écouter avec plus d’attention. J’crois que la k-pop, je kiffe à fond.
Le 16/06/2018
J’ai rendu le PC à Nolan ce matin, mais j’ai complétement zappé de supprimer mes traces dans l’historique…. J’espère qu’il ira pas fouiner. Et que s’il le fait, il m’jugera pas trop. Ptête qu’il va découvrir et qu’il aimera, on sait jamais.
Enfin c’est pas ça qui m’donnait envie d’écrire. C’est surtout un gros coup de gueule. Un coup de rage. Il me restait un peu d’argent de poche, alors j’suis allé à une cabine après les cours. J’ai appelé les renseignements, j’ai fini par avoir le numéro qu’il fallait, mais ça a pas tourné comme j’imaginais.
Les prisonniers sont en cellule, les heures d’appels sont terminés. Rappelez plus tôt, demain.
Sauf que c’était aujourd’hui, que j’voulais l’appeler. Aujourd’hui en particulier. Pour qu’il sache que j’pense à lui. Qu’il me manque. Que c’est pas de mon propre choix que je ne suis pas allé le voir. Que les vieux m’empêchent d’y aller.
C’est la troisième fête des pères depuis sa condamnation. La troisième que j’peux pas lui souhaiter…
J'ai les yeux qui brûlent, la gorge serrée
Depuis que tu t’es fait enfermé
Papa, j'ai besoin de te voir, de te parler
Mais les barreaux de fer nous gardent séparés.
Je me souviens des bons moments, des rires
Des jeux vidéo, des histoires à dormir
debout Tu étais mon héros, mon pilier
Aujourd'hui, t'es derrière les murs, c'est dur à nier
Je sais que t'as fait des erreurs
Mais tu es mon père, j’t'aime de tout mon cœur
J'ai besoin de te voir, de te sentir près de moi
Papa j’t’oublie pas, peu importe ce que te fais la loi
Le 25/06/2018
Quelle journée de dingue, avant-hier. C’était un gros tremblement de terre quand même. J’suis content que Tsumugi ait rien eu, et les autres non plus. Mon bras j’m’en fou, ça va se réparer maintenant que je suis platré. C’est qu’un long mois à passer. Quand les vieux l’ont appris, ils s’en sont même pas souciés, ils ont juste demandé combien ça allait couter, et si y’avait une partie de remboursé.
Ce qui est cool, c’est que les copains eux s’en foutaient pas. Ils ont même écrit et dessiné dessus.
La kékétte de Nolan, bien sûr, qu’on voit direct. Qu’il est con celui-là, le jour ou il a un platre, même si j’lui en souhaite pas un, j’lui revaudrait ça. En plus vu où il l’a dessiné, j’peux même pas le modifier… Heureusement, c’est le seul à avoir fait ça ! Les profs vont tellement pas kiffer, haha.
Tsumugi a dessiné ce fichu pot de fleur, mais avec un héros en cape et plein de petits cœurs alors qu’on était à peine sorti de l’hopîtal. J’suis content qu’elle aille bien, et qu’elle me voit comme un héros haha. J’espère juste vraiment qu’elle ne s’en veut pas, parce que j’aurai pas supporté que ce soit elle qui se le prenne sur la tête ou quoi. J’me serai senti trop coupable si quoi que ce soit lui était arrivé.
Yulian m’a dessiné en mini-footballeur, et j’savais pas qu’il était aussi doué en dessin. On a parlé un bon p’tit moment du coup, ce serait cool qu’on se fasse une p’tite session dessin un de ces jours.
Seito m’a écrit un haïku et au début j’ai pas tout compris. J’savais même pas ce que c’était le haru-ichiban. Mais il m’a tout expliqué en détail, et j’crois que je le kiffe bien ce haiku au final. Etre dépeint en l’oiseau préféré de Seito, ça montre qu’on est devenus de bons amis. Le bond en mode sauvage, parce que j’ai plongé pour sauver Tsumugi. Et le vent du sud méga violent pour faire écho au tremblement de terre. Ca dépeind ce qui s’est passé, mais de façon super stylée.
Et puis, la dernière mais pas la moindre, Emma. Ca m’a fait sourire, quand j’ai reconnu les paroles qu’elle a écrite. Peut-être qu’elle aime autant que moi les moments qu’on passe ensemble, au final ? La discussion avec Tsumugi m’a fait réfléchir, et j’crois que si j’me sens toujours aussi bien en sa présence d’ici la fin des exams, j’finirai par lui en parler. De mes sentiments, mais aussi du fait que j’serai ptête pas le mec de sa vie. Parce que j’sais ce que je suis, ce que j’représente et ce que j’traine derrière moi. On verra bien, si ça se trouve, elle me dira non et tout sera réglé. Mais si y’a une petite chance que ce soit oui, j’veux quand même la tenter. Ne serait-ce que pour passer de beaux moments à ses côtés.
Le 30/06/2018 co-écrit avec Seito et Mathéo
La matinée a été rude. Pas de pleurs mais une aigreur tenace. Si bien que lorsqu'il revient sur le campus, Seito est éteint. Il mange sans appétit à la cantine et très vite car il est seul. En revenant dans la chambre, il tourne en rond. D'abord sur sa chaise de bureau, puis sur son lit, pour revenir sur sa chaise. Assez ! Il se lève brusquement, prend sa serviette et déclare à Pablo - comme si ça l'intéressait - :
J'vais m'doucher.
Cette information n'attend pas de réponse. Déjà il est à la porte et sous la douche. L'eau chaude lui délie les épaules. Il reste dessous plus de temps qu'il ne faudrait.
La fatigue accumulée a enfin payé, car Pablo a fait une grasse matinée plus longue qu'espérée. Pas de sport ce matin, alors ce sera double dose pour l'après-midi. Il sort son jogging du placard, son t-shirt, ses baskets de course et pose tout près du lit pour se préparer, quand Seito sort de son étrange mutisme.
Euuh, ok ? Bonne douche alors !
A croire que son cours particulier du matin s'est mal passé. Pablo regarde son dos se faufiler hors de la chambre et soupire, avant de retirer son t-shirt pour se changer. Quelle idée d'avoir des cours particuliers... Ses parents sont relous. Heureusement que ça ne vient pas à l'idée des vieux...
En attendant devant les dortoirs, Mathéo baille à s’en décrocher la mâchoire. Avec les examens qui arrivent, il se couche plus tard et se lève plus tôt pour réviser davantage. Alors, il y a des jours où la fatigue lui colle à la peau. Comme il est en avance, il a le temps de cogiter et... une drôle d’idée lui prend soudainement : et s’il faisait une surprise à Seito et venait le chercher devant sa chambre ? Étonnant, même pour lui. Mais il entre dans le dortoir avec moins d’appréhension qu’il ne l'aurait pensé. Au contraire, c’est plutôt l’excitation qui le gagne, son cœur bat la chamade. Il se fait tout petit pour rejoindre sa chambre. Une fois devant, il prend une grande inspiration, redresse les épaules et toque. Fiouuu... C’était moins difficile qu' il ne l' aurait pensé.
Pablo continue dans sa lancée. Il retire sa ceinture et son jean, les balance sur sa chaise et fait valser ses chaussures sous son lit vu qu'il n'en a plus besoin. Il passe devant le miroir et profite de la chambre vide pour prendre quelques minutes à se regarder. Vérifier si le fruit de ses entraînements paie, bien qu'il ne cherche pas à être une montagne de muscles. Juste être bien dessiné. Rien à craindre du coté de ses jambes, vu les heures de courses par semaine, le baseball entretient ses bras, et pour le reste, il faut croire que la reprise récente de la danse dans son coin paie ses fruits.
Plutôt fier de lui, il sourit et retourne vers son lit, repliant son jean en passant. Il enfile son jogging, ses baskets et attrape un t-shirt de sport pour aller courir, mais est coupé dans son élan par les toc-toc à la porte. Nonchalant, il va ouvrir et son regard se fige quand il lève le nez vers le visiteur, avant de froncer les sourcils.
Qu'est-ce que tu fous là ?
La porte s'ouvre et son coeur accélère. En l’espace d’une seconde, 1500 questions lui traversent l’esprit. Est-ce que Seito sera content ? Est-ce que s’il n y a personne avec lui, il pourrait rentrer ? Il est curieux de voir où il dort. Est-ce qu’il doit lui demander si ça s’est bien passé avec la psy ? Non. Ça ne se demande pas, il lui semble. Et, il n’aura sans doute pas envie d’en parler. Il sait qu il peut quand il veut, c’est le plus important. Est-ce qu'il arrivera à le motiver aujourd'hui ? Il avait pensé que ce serait mieux de sortir en ville que d’aller étudier une énième fois à la bibliothèque. Est-ce qu il...
Son coeur s’arrête. La personne devant lui n’est pas Seito.
"Je..."
Mathéo se fige, sa respiration se coince, ses yeux s écarquillent. Son cerveau sonne l alerte, ce visage, cette voix, il les connait ! Oh non. Non. Pourquoi ? Pourquoi MAINTENANT ? Tout son corps se tend, ses souvenirs se dépoussièrent. Une pointe douloureuse lui triture la poitrine. Il avait complétement oublié l'existence de ce garçon ! Et... surtout... que fait cet abruti dans la chambre de Seito ?? C est sans doute LA question la plus importante pour le moment ! Ses sourcils se froncent, sa respiration repart. Ses mains tremblent un peu sous la tension qui le serre alors il les glisse dans les poches de son jean. Il lance courageurement : "Je viens voir Seito..."
Qu'est-ce qu il pourrait faire de toute façon maintenant ? Le menacer de tout raconter à Seito ? Il insiste : "Seito Mori". Qu il raconte s il veut.
Pablo le fixe, sans sourciller une seconde. Qu’est-ce que ce pervers fais ici ? Il l'observe, transperce son regard de ses prunelles vertes et sonde son interlocuteur comme s'il était jugé sur place. Et quand le prévenu plaide son cas, la partie d'en face fait objection.
Ouais bah il est pas là.
Il ne lâche pas l'étudiant du regard, comme s'il l'empêchait de partir. Croisant les bras sur son torse, il répond sèchement :
Qu'est-ce que tu lui veux ?
Mathéo jette un œil derrière le faux bénévole. D’ici, il ne voit pas grand-chose mais... il suppose que Seito serait déjà venu s’il l’avait entendu. Il ne peut s’empêcher d’être septique. La confiance est la dernière chose qu’il accorderait à celui-là. Il sort son téléphone pour regarder l’heure. Pourtant... il est à l'heure. Est-ce qu’il devait le rejoindre par un autre endroit que le dortoir ? Il hésite avant de répondre, mal à l’aise.
"... On a rendez-vous... Qu'est-ce que toi... tu fais dans sa chambre ?"
Rendez vous ?
Pablo hausse un sourcil interrogateur et son cerveau cogite. C'est lui qui donne des cours à Seito le matin ? Pourquoi il reviendrait cet apres-midi ? Peut-être que ça s'est mal passé ce matin et qu'il vient s'excuser, ou truc du genre ? Qu'est-ce qu'il lui a fait au juste, pour que Seito soit de cette humeur là en revenant ?
Il plisse les yeux et finit par soupirer à sa question. Planté dans l'encadrement de la porte, il fait un signe de tête vers le petit écriteau qui trône à côté, avec les noms des élèves habitant la chambre.
Si t'es ici, c'est que tu sais à quoi ça sert ça, nan ? Pablo Mora. En-chan-té.
" Oui" il répond, plus sèchement. Pourquoi est-ce qu’il revient le tourmenter ? Qu’est-ce qu’il lui veut encore avec son regard inquisiteur ? Mathéo se sent de plus en plus mal à l’aise. Il suit des yeux le signe que lui fait son gourou et a l’impression de sentir le sol augmenter son attraction en comprenant. Il fixe l’écriteau puis le regarde. Re-fixe le panneau. Pourquoi ? Juste pourquoi ? Son visage s assombrie. Le plaisir n’est pas du tout partagé.
Seito revient de la douche l'esprit plus tranquille. Même s'il sait que de sombres pensées reviendront le hanter, il doit se concentrer sur le moment présent. Et son moment est avec... Mathéo ? Ses yeux s'écarquillent de stupeur. Que fait-il devant la porte de sa chambre ? Et avec Pablo... torse nu ? Ses lèvres s'entrouvrent mais il gomme bien vite tout à-priori pour combler la distance jusqu'à eux.
Hey. salue-t-il Mathéo. On devait pas se rejoindre devant le bâtiment ? Son regard est joyeusement intrigué. Il enchaîne en se glissant entre les deux pour aller vers son bureau et prendre ses affaires : Désolé, j'ai pas vu l'temps passer sous la douche.
Il enfourne son portefeuille dans la poche avant de son sac à dos qu'il jette sur son dos. Puis il revient se poster à côté de Pablo à qui il chuchote : J'vous en ai beaucoup parlé mais voilà, c'est lui mon copain. Son regard se pose fièrement sur Mathéo et il sourit.
Pablo entrouvre la bouche mais la referme aussitôt quand Seito arrive, de meilleure humeur. Content qu'il se sente mieux, il s'écarte pour le laisser passer et jette un regard accusateur au visiteur, pensant toujours à sa théorie du prof particulier.
Ca a l'air de t'avoir fait du bien, c'est déjà ça !
Il ne le quitte pas des yeux mais affiche un air neutre quand les pas de Seito le ramènent vers la porte. Pablo décroise les bras pour plonger sa main libre dans son jogging, après avoir posé le t-shirt sur son plâtre.
Le fameux, hein ? Un plaisir de mettre un visage sur ce prénom.
Pablo adresse un sourire en demi-teinte à leur interlocuteur. Alors c'est lui, Mathéo... Et c'est là qu'il percute. Que le Mathéo dont parle Seito, et le Mathéo qui se trouve en face de lui ne font qu'un. Parce qu'il se souvient bien de son prénom, et de leur rencontre. Il se souvient bien de ce qu'il a dit et ce qu'il en a pensé. Alors avant de faire quoi que ce soit qui mettrait son pote dans l'embarras, et de vriller en public, il contracte les mâchoires et force un sourire en se tournant vers Seito :
Apparemment vous aviez rendez-vous, alors t'fais pas trop désirer.
Il fait un clin d'oeil à Seito et le pousse d'un petit coup d'épaule pour qu'il sorte de là, avant de fixer Mathéo pour que s'assurer que le message va bien passer.
J'sais pas ou vous allez, mais faites attention à vous.
D'une part parce que les couples gays sont pas forcément bien vu partout, mais aussi et surtout parce qu'il veut que Mathéo comprenne que, aux vues de leur première rencontre et maintenant qu'il sait pour eux deux, il s'assurera de le retrouver s'il arrive quoi que ce soit à Seito.
La voix de Seito attire le regard de Mathéo et aussitôt son air froid disparait, ses muscles se détendent. Le ton attendri, il lui répond un "Bonjour", un peu timide. Il a honte de lui avouer avoir voulu le surprendre devant ce "Pablo", alors il tait ses intentions. D’autant plus qu’il a à gérer l’évidence : Pablo et Seito se connaissent bien plus qu’il ne le voudrait. Il réalise d’ailleurs qu’il lui a déjà parlé de lui. Pablo, ça lui dit quelque chose. Pire, il réalise que Seito n’est pas du tout gêné de le voir torse nu. Et ça, ça l’embête vraiment. Est-ce que c’est habituel ? Ses yeux lancent des éclairs en se plantant de nouveau dans ceux de son faux bénévole. Heureusement, la confidence de Seito abaisse ses envies de meurtre. Il lui lance un regard surpris, ses joues rougissent. Joie et panique se mélangent. C’est vrai que ses amis sont au courant... ça peut être dit. Finalement, c’est une grande fierté qui en ressort, bien qu’il soit gêné. Ça lui fait un peu bizarre tout de même, c’est la première fois qu il le présente comme son copain... mais la sensation est agréable. Et puis... savoir que Seito leur a parlé de lui, maintenant qu’ils savent, ça lui fait plaisir. Un plaisir un peu trop salé néanmoins, il reporte son regard sur Pablo. Sa manière de faire l’agace. Ils savent tous les deux ce qu’il en pense, alors pourquoi fait-il semblant devant Seito ? Ça l’inquiète. Ses sourcils froncent quand le lycéen pousse son petit ami. Que son corps le touche, même d’un bout d’épaule, c’est un nouveau déplaisir. D’autant plus qu’il intercepte le message 5/5. Aucune mécompréhension possible. C’est une mise en garde. Et bon sang, ça l’énerve. Pourquoi devrait-il se sentir mal de sortir avec son propre copain ? Sa main se pose automatiquement sur l’épaule de Seito et sans lâcher Pablo du regard, le calme de Mathéo se ternie. "Merci, mais tu devrais faire attention à toi."
De l index, il lui désigne son T.shirt. "C'est fait pour se porter. Bonne journée"
Seito ne frémit pas quand la main de son petit-ami se pose sur lui bien qu'il soit surpris qu'il ose être si familier en public. Cependant, il ne rate rien de l'échange surprenant entre Pablo et Mathéo. Un sentiment étrange fait vibrer sa cage thoracique mais il fait taire ses interrogations, prétextant qu'il a sûrement tort sur ses ressentis. Son malaise se retranscrit en humour concret :
Je sais pas trop si s'faire désirer implique aussi des révisions mais j'trouverai p't'être la réponse dans le manuel de bio... ou de philo !
Son regard balaye le torse de Pablo avant de laisser échapper un rire à la mention du t-shirt.
Promis, on fait attention. Allez, à toute ! Cours bien.
Le japonais lui offre un grand sourire et entraîne Mathéo dans le couloir. Alors qu'ils s'éloignent, Pablo peut entendre :
J'suis content que tu sois v'nu. P't'être que j'pourrais te montrer mon coin la prochaine fois. Au fait, on va où pour réviser ?
Enfilant son t-shirt tant bien que mal, Pablo les regarde filer au bout du couloir ?. Il n’en reviens pas de ne pas avoir capté avant. Maintenant, tout s’aligne. Il sait pourquoi ce prénom ne lui disait rien qui vaille. Le mec avec qui sort Seito et le mec de la Saint Valentin sont la même personne. Le même gars. Le même tordu qui lui a confié qu’il avait du mal à retenir ses pulsions en présence de ses kohais. Alors s’il avait déjà à l’œil les relations de ses potes, pour s’assurer que tout allait bien, là il comptait bien faire attention au moindre signal. Si ce gars faisait quoi que ce soit de tordu à Seito, il irait le trouver lui-même.
Le 31/06/2018
Comment bien finir le mois si ce n’est avec un joli message. Un rappel que même si tout va bien en ce moment, tout n’est pas réglé pour autant. Un rappel que les grands-parents surveillent, qu’ils ont du poids. Que tout est entre leurs mains.
La moyenne, ou le camp de redressement. On se voit à la fin des examens, Koichi.
Made by Meuh
#terminé
Pablo te rentre dedans en #cc0000
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
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Re: Un bon repentir est le meilleur remède contre les maladies de l'âme
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