Les premiers pas pour un avenir meilleur [PV Maya]

J’exhale doucement avant de reprendre une grande inspiration. La pression monte, voici mon premier jour au pensionnat et bien que je suis heureuse de me lancer dans pareille aventure, j’appréhende. J’ai réussi mes examens d’admission, j’ai eu le droit à une présentation de mon futur lieu de vie, mais j’ai l’impression de tout oublier. C’est étonnant de voir comment fonctionne la machination humaine nommée cerveau.
Monter sur des planches ne m’angoisse jamais comme cela, je crois que j’ai peur de subir de nouveau un rejet de la part d’autrui. Bien que je ne sois pas faite pour être le centre du monde, je sais qu’il est important de faire des rencontres.

M’enfin, si personne ne m’accepte, j’arriverai à m’en sortir, tant que l’on ne me force pas à sortir les griffes en échange d’une faible défense. Je frotte ma nuque nerveusement avant de me reprendre en faisant un petit exercice de respiration. Je ne suis pas là pour les autres, bien au contraire, je suis là pour avancer dans ma vie. De plus, je n’imagine pas la crise cardiaque de ma mère et la tête que ferait mon frère si je disais que je restais pour m’installer au Japon après avoir trouvé l’homme de ma vie. Cette pensée me fait doucement sourire, mais j’imagine les larmes de mon père et j’abandonne donc immédiatement cette idée saugrenue. Il est désormais temps de me mouvoir dans ce lieu si intimidant.

Par quoi commencer ? Rejoindre ma chambre… Quoi que j’ai faim moi, mais est-ce que je peux passer à la cafétéria dès à présent ? Aaaah tant de dilemmes.

Si je pouvais avoir un indice et ne pas rester comme une pauvre petite bête effarouchée et perdue au milieu de ce Hall cela serait pour le mieux.

Et dire qu’il m’était aisé de sympathiser pendant mon année de césure avec les habitants, désormais, être entourée de personnes ayant pour la plupart mon âge ou presque, cela met de suite la pression. Je ne suis pas à l’aise avec les jeunes comme moi, j’ai peur de ne jamais être « comme il faut ».

Bon, ce n’est pas le tout, mais il est temps de me décider sur la marche à suivre et vite, il est temps de m’élancer vers cette aventure inconnue.

J’entends une douce voix à l’arrière de mon doux et me retourne rapidement, surprise. J’examine la personne qui vient de m’adresser la parole et respire un bon coup. Aucune animosité ne se dégage d’elle, je n’ai pas à devenir princesse des glaces pour survivre avec elle bien heureusement. Je lui adresse un doux sourire, elle est mignonne… Puis je prends la parole pour répondre à sa bien aimable question.

- Hmmm. On peut dire cela comme ça. Je viens d’arriver et bien que l’on m’a déjà présenté les lieux lors de ma première visite pour intégrer cette université…. Eh bien, je ne sais pas vraiment par quoi commencer.

Je frotte ma nuque mal à l’aise, avant d’arborer un petit sourire embarrassé, face à la jeune fille qui s’est ainsi présentée à moi. Je regarde le Hall autour de moi, je me rends compte que tout est facilement indiqué et je me sens donc un peu piteuse suite à cette première présentation.

La présence dans mon dos se fait plus palpable et en pivotant, je la remarque. Nous échangeons rapidement, me permettant ainsi de me faire une petite idée du personnage qui vient d’entrer en scène.
Elle appuie mes propos constatant que le lycée est tout de même très impressionnant, tout comme l’université.
Bien que je sois envoyée dans un univers plutôt imposant, je n’ai pourtant pas un sentiment de mal-être qui se dégage. J’aime l’endroit, il est au final assez semblable à sa ville.

On parle vaguement de ma chambre et je souris, avant de répondre.

- Oui, sans ça j’aurai vraiment été perdue. Après, je ne connais pas ma colocataire, j’ai même oublié son prénom…

Je souris gênée, puis elle me parle de Kobe. Mon regard s’illumine et je réponds avec empressement, engageant ainsi un sujet que je maîtrise et qui me plaît.

- Oui, j’y ai passé du temps ! J’ai vraiment adoré ! Ce n’est peut-être pas le lieu que j’ai trouvé le plus esthétique pendant mon voyage, mais on y trouve de tout… En plus lors du festival de lumière, l’endroit se transforme, c’est vraiment trop agréable ! Mais bon, je n’ai pas eu le temps de tout découvrir et je me suis régulièrement perdue…

Je rigole doucement en repassant à ces moments troublants où je demandais ma route aux passants, toujours très surpris de voir une étrangère s’exprimer dans leur langue. La petite miss reprend et se présente… Il est vrai que l’on a oublié la première forme de politesse. Je lui tends ma main à mon tour en répondant :

- Je suis Anastasia, mais appelle moi Anya.