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Seito Mori
Elève ; en 3ème année
Seito Mori
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Seito Mori

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Dim 18 Fév 2024 - 14:25
DES BLEUS À L'ÂME


TW : traumatisme, violence

Vendredi 27 juillet

« Tu rentres ce soir ?
— J'ai le choix ? »
Le silence accueille sa question.
« Je prends le train de 17h42. »
La respiration est lourde dans le combiné. Sa gorge se serre.
« Tes résultats ne sont pas bons ?
— Tu veux vraiment savoir ? »
L'amertume tapisse sa voix.
« A ce soir.
— A ce soir. »

Bonnes vacances. A dans un mois. Profite bien. Non, pas moi. Tu sais, y'a les cours de rattrapage. Alors je serai sur le campus. Non, t'en fais pas, ça ira. Et puis je serai pas tout seul. Mes parents vont faire la gueule, ouais. Bon, j'y vais ou j'vais louper le train.

Un sourire. Un baiser échangé, bref et timide, derrière le paravent. Puis le paysage qui défile sous les rails et l'appréhension qui monte. Ses doigts effleurent l'écran fêlé. Si je reviens pas lundi... Il efface ce début de message. Sa joue colle à la vitre, si dramatique.

Le bitume bouillonnant observe chacun de ses pas. Jusqu'au portillon qu'il pousse sans une once d'hésitation. Il n'est pas idiot, il sait ce qui l'attend. Dramatique et défaitiste. Comme son ombre écartelée au sol par les rayons de cette fin de journée.

Derrière la porte, pas de sourire. Pas d'embrassade. Pas d'accueil en vérité. Le couloir est vide mais il entend leur présence. Ses chaussures restent à l'entrée, son cœur aussi. Faire rouler sa valise sur le parquet pour indiquer son arrivée, et pour agacer.

Une pierre deux coups. Ne lui reste que les coups quand la pierre a coulé. Son regard glisse entre l’entrebâillement. La libeblule vit bien ici mais elle s'est envolée. Sur le sol du bureau, pas de matelas. On ne l'attend pas. L'illusion du choix est tenace.

Son reflet dans l'écran, personne à qui confier ses états d'âme. Ah si. Mais il n'ose pas. S'avouer vaincu aussi tôt est un aveu de faiblesse. Pas étonnant qu'on essaye de lui voler son roi. La chaleur est étouffante et pourtant, il frissonne. Plus qu'à franchir le dernier mètre.

« Je suis là.
— Oniii-chan ! »

Megumi est la seule à réagir. Son père ne lève pas les yeux de son assiette. Sa mère se contente de lui en remplir une. La céramique claque sur la table en bois. Il mange par automatisme. Les mots de ses parents ne sont pas pour lui mais pour sa sœur. C'est logique.

Fin du repas. Ses regards se font appuyés. Qui de son père ou sa mère cédera en premier ? Leurs coudes se frôlent. Perdu. Dans le blanc des yeux, il n'y voit pas l'amour attendu. Grâce à Mathéo, il sait ce qu'il devrait y voir. Mais il n'y a rien dans les yeux de sa mère.

Megumi le surprend. Ses petits bras enserrent ses jambes. Il ne la repousse pas mais n'amorce aucune familiarité. Alors elle se dégage d'elle-même, penaude, et court dans sa chambre. Le champ est libre. Crever l'abcès, perdre du sang et survivre malgré tout.

« Combien ? »
Seito est las de jouer au jeu du chat et de la souris.
« Quarante-deux.
— Quaran- ?! »
Touché coulé. Après la mère, c'est au tour du père de sombrer.

Il s'étouffe, la mère accourt. Et dans la famille Mori, le fils ne bouge plus. Et il ne respire plus non plus quand ses deux parents le fixent. La scène est théâtrale. Seito comprend que c'est la fin de leur relation. En cet instant, plus rien n'est réparable.

Il s'étonne d'y avoir cru à ses dix-huit ans. Tant de naïveté dans un si petit corps. Il aurait dû envoyer ce SMS. Il aurait dû...

« Laisse-nous. »

Sa mère a raison, les regrets ne mènent à rien. Il fout le feu au conditionnel et s'évanouit dans le bureau. Portable éteint, emmitouflé dans la couette, il noircit son journal. Les larmes ne coulent pas, il en a déjà trop versé dans cette histoire.
A trop m'aimer Mathéo m'a condamné à souffrir éternellement de l'absence d'amour. J'aurais pas dû m'en approcher. Putain de conditionnel. Maintenant je vois que ça. Quand il est pas là, c'est pire qu'avant. Parce qu'avant, j'étais persuadé qu'il existait plus. J'étais même pas sûr qu'il ait existé un jour. J'avais oublié à quel point on s'accroche. A quel point c'est nocif d'en être privé.
Pourquoi j'ai autant envie qu'ils me prennent dans leurs bras ? Pourquoi ils lui souhaitent bonne nuit et à moi non ? Pourquoi j'fais le connard et j'vais pas lui dire bonne nuit ? J'ai pas la force putain... Je suis fatigué. Mais je peux pas leur dire. Ils me demanderaient de quoi j'suis fatigué alors que j'ai si peu travaillé. Mathéo dit que non mais j'suis forcément complètement con.
J'espère que je ferai pas de cauchemar cette nuit. La nuit dernière, rien. J'imagine Pablo et Nolan comme les chevaliers de mes rêves. C'est la seule explication. Ou la tente était magique. Je devrais peut-être dormir dans une tente dans le jardin. J'ai que deux jours à tenir. Deux jours tous les cinq jours, j'en suis capable. Avec un peu de chance, ils me parleront pas du week-end.
Même si j'ai tellement envie qu'ils me parlent...
Samedi 28 juillet

« Haha, elle a dit qu'elle t'aimait pas. »

Coup de poignard en plein cœur. Non, c'est pire. Ce n'est pas un mais des milliers de poignards qui se plantent dans sa gorge et l'assassinent. Il la regarde sans comprendre. Refuse l'évidence. Si horrible dans la bouche d'une enfant. Gerbante entre ses lèvres.

Dans cette histoire, elle n'est qu'une petite rapporteuse. Son honnêteté signe sa perte, quelle ironie. Seito oublie le jeu, oublie la peluche entre ses mains. Qu'a-t-il cru ? Qu'en jouant avec elle un week-end tous les trois mois, il ferait à nouveau partie de la famille ?

« Quand est-ce qu'elle a dit ça ?
— Tu sais, quand la Terre on lui a fait des guilis. »

L'appel téléphonique lui revient. Ses derniers mots surtout. Les entailles de son cœur suintent. Toujours plus de regrets s'accumulent. Il serre la mâchoire. Se contient tant bien que mal. Mais la vérité creuse son chemin. Dans la terre, les vers grouillent.

« C'est vrai que t'es méchant avec Haha et Chichi ? »

Il est cette pomme tombée trop tôt. Bugnée d'avoir rebondi sur le sol dur et aride. Des gnons plein la gueule. Des bleus à l'âme. Les oiseaux se régaleront, qu'ils disent. En attendant, il pourrit. Les pépins ont germé, mauvaise graine. Un sourire railleur flétrit ses joues.

« Pourquoi tu fais des bêtises ? T'as pas le droit d'être méchant. La maîtresse elle dit que si t'es méchant, tu dois t'excuser et faire tout pour t'excuser.
— Parce que toi tu t'es excusée peut-être ? »

Acerbe et incisif, Seito la fusille du regard. Qu'elle se mette à chouiner, il n'en a rien à faire. C'est à peine s'il a conscience de ses doigts qui serrent. Serrent, serrent. Si fort que soudain, le tissu craque. Un hurlement et les pleurs redoublent d'intensité.

Ses petits poings pleuvent sur sa tête, ses épaules et ses bras. Il rentre le cou comme une tortue. L'attaque le paralyse. Dans sa main gauche, le bras de la peluche. Merde. Il la repousse. Trop fort. Elle tombe sur ses fesses. Re-merde. Sa mère déboule dans la chambre.

Ses ongles accrochent ses avant-bras alors qu'elle le tire hors de portée de Megumi. Il voit ses lèvres bouger, son visage défiguré par la colère. Ce qu'elle est laide ainsi. Que c'est laid dans sa bouche. En réponse, ses serres lacèrent sa chair. La pièce tourbillonne.

« Tu me fais mal. »

Un filet de voix face au torrent de colère. Elle fait semblant de ne pas l'entendre. Ses griffes font pression si violemment sur son poignet que, l'espace d'un instant, tout devient blanc. Le sang pulse contre ses tempes. A genoux, il pourrait ramper à ses pieds que cela ne suffirait pas.

« TU ME FAIS MAL PUTAIN. »

La traction est bestiale lorsqu'il s'arrache de son emprise. Griffures sur sa peau rougie. Ses pupilles comme deux charbons incandescents. Et les pleurs en bruit de fond. Charmant tableau. Son corps est chaud, presque fiévreux. Le bois sous ses doigts, le tissu sur sa peau, tout le dégoûte.

« Sors de cette chambre ! »

Vivement, Seito se redresse. Le malaise s'accentue une fois debout. Mais il ne quitte pas sa mère des yeux. Il la surplombe de quelques centimètres. C'est assez pour la faire reculer, comme intimidée. Et pourtant, elle s'érige en forteresse devant Megumi.

« Ne t'approche pas.
— T'as peur de quoi ? J'vais rien vous faire.
— Tu sors TOUT DE SUITE de cette chambre ! »

Nouveau protagoniste de cet acte improvisé, son père taille dans le vif. Le japonais sursaute. Il se décale, le soupèse du regard. Son poing malmène le bras de la peluche. Et soudain, il lui jette à la figure. Raté. C'est pitoyable. Il se rattrape en éructant :

« Dès qu'elle pleure, vous accourez. Mais si ça avait été moi, vous en aurez rien eu à foutre. Allez, vous pouvez m'le dire, vous savez. Que vous avez abandonné. »

Son père aurait pu le gifler. Mais il fait pire. Ses doigts enserrent sa nuque. Lui imposent de passer l'encadrement. Il dit des choses. Toutes plus moches les unes que les autres. Puis la pression disparaît. La porte du bureau claque. Retour à la case départ.

Son corps épouse le matelas. Affligé de nausées, Seito bascule sur le côté gauche. Ses doigts frottent sa nuque, massent ses avant-bras. Viennent les ondes sismiques. Il les préférait sensuelles. Ses pensées accueillent Mathéo avec soulagement.

Dimanche 29 juillet

Des morceaux de lui perdus dans les limbes et son dos en sueur collé au drap.

Dans la tente, les Ténèbres s'étaient emparées de son être. Ses doigts vaporeux s'étaient enroulés autour de son cou. Il avait appelé à l'aide. Ses cris étouffés par les fumerolles qui condamnaient ses poumons. Mais ni Nolan ni Pablo n'avait esquissé un mouvement. Ils l'observaient suffoquer sans que cela ne les étonne. Comme s'ils étaient de mèche.

Il parvient à se lever. Ses doigts fébriles sur la poignée de la fenêtre. Puis l'air chaud sur sa peau. Alourdissant sa cage thoracique déjà pesante. Les nuages masquent les étoiles. Son souffle est brûlant dans sa gorge. Il chasse les perles de sueur sur son front.

Sous le jet d'eau froid, il voit sa vie défiler. A peine un jour s'est écoulé et voilà que déjà il ressent le manque. Drogué d'amour et d'amitié. Il se sent pathétique. La serviette est rêche contre sa peau, il grimace. Le dentifrice lui pique la langue. L'estomac dans les talons, il regagne le matelas.

Les grains de sable s'écoulent. Enfin, l'heure du départ. L'argent du ticket seulement entre ses mains. Pas un centime de plus. Le message est clair. Pas de sourire. Pas d'embrassade. Pas d'au revoir en vérité. Il reprend ses chaussures et son cœur. La douleur le rend apathique.

Le portail se referme. Les roues raclent le bitume. La gare, le paysage qui défile, un arrière-goût de déjà-vu. Sa main se fait visière, ultime rempart face aux couleurs vives du soleil déclinant. Sa nuque est raide, les yokai lui collent au train.

Salut Igarashi-kun. Ah oui, c'est vrai, Pablo revient que dans une semaine. C'est long une semaine sans Pablo et Nolan. Week-end fatigant, je vais lire un peu et me coucher tôt. Faire semblant que tout va bien. Un sourire typiquement japonais.

Dispersé entre les lignes, il prend ce temps pour souffler. Tellement à l'ouest qu'il pourrait être à l'est. Le livre est fini. Il n'a pas vu l'heure passer.  Bonne nuit. Même dans le mal, il reste poli. La lampe de chevet éteinte, il gamberge.

Les ombres sur le mur l'effraient. Il cède et allume son portable. La faible lueur suffit à éclairer les photos, les dessins et poèmes. Il est en sécurité ici. S'il le répète assez de fois dans sa tête, peut-être que son cerveau finira par y croire.

Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. Il est en sécurité ici. La fatigue a raison de lui.



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Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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Dim 18 Fév 2024 - 14:41
LUNDI 30 JUILLET 2018


TW : traumatisme, violence
Écrit à quatre mains avec Mathéo Takahashi.


Seito était rentré chez ses parents pour le week-end et Mathéo avait patiemment attendu son retour. Il avait travaillé le samedi, cela avait aidé, l'attente était passée plus rapidement. Seito aurait dû rentrer le dimanche soir, au plus tard le lundi matin. Alors, le dimanche, en fin d'après-midi, il lui avait écrit pour savoir s'il savait quand il rentrerait mais n'avait obtenu aucune réponse. Pas plus le lundi non plus, malgré son message du midi pour savoir s'il voulait manger ensemble. L'après-midi, Mathéo travaille. Il espère trouver des nouvelles sur son téléphone en en sortant. Rien. L'inquiétude le gagne, il a un mauvais pressentiment qu'il laisse de côté. Seito doit être occupé, rien de plus. Le soir, il s'en va manger à la cantine, les yeux rivés sur son téléphone. Il mange sans réelle faim. Pourquoi Seito ne lui répond pas ? En sortant du réfectoire, ses yeux repèrent le visage familier de son petit-ami un peu plus loin. Il était là aussi ?? Il presse le pas pour le rejoindre. En arrivant à coté, il se penche légèrement en marchant. « Bonsoir » glisse-t-il en esquissant un sourire qui se veut rassurant. Son cœur cogne doucement dans sa poitrine, il est content de le voir. « … Tu vas bien ? »

Seito n'a pas fait grand-chose de la journée. Cela lui a fait tout drôle d'être livré à lui-même. La chambre était bien trop vide après qu'il ait souhaité un bon voyage à Igarashi-kun. Il a erré dans la bibliothèque, a grignoté le midi puis a passé tout le reste de l'après-midi étendu sur son lit. Finalement, son ventre avait crié famine. Il n'avait pas mangé de gaieté de cœur mais il n'allait tout de même pas s'affamer. Quand il sort de la cantine, il n'a qu'une idée en tête : retourner purger sa peine. Alors quand une ombre surgit devant lui, il sursaute et se recule. Son regard, d'abord accusateur, s'apaise à la vue de Mathéo. « Oh... salut. » Il ne comble pas la distance entre eux. La question fait vaciller ses iris. Mais il tient bon. « Ça va. » Très vite, il retourne le sujet sur Mathéo. Le naturel lui fait défaut alors qu'il demande : « T'as passé une bonne journée ? Pas trop dur le travail ? »

Le manque d'enthousiasme que lui offre Seito ne fait qu'empirer son mauvais sentiment mais Mathéo n'insiste pas. Il accepte de faire comme s'il n'avait rien perçu pour le moment et répond à ses questions, glissant ses mains dans ses poches. « Il y a eu du monde mais ça a été. Je préfère quand j'ai le temps de ranger et de trier les livres mais c'est intéressant d'échanger avec les clients, bien que ce soit rapide quand il y en a beaucoup. » Ils sont encore dehors alors il retient le "tu m'as manqué" qui lui brûle les lèvres. Il aurait envie de lui demander comment s'est passé son week-end mais ça aussi, il le retient. « Est-ce que tu es occupé ce soir ? » demande-t-il avec espoir qu'il ne le soit pas.

« Ah. Ouais j'imagine que ça doit pas être simple. » C'est nul comme réponse mais il faut que Seito prétende. Parce qu'admettre le problème le rendrait trop réel. La vraie réalité cette fois-ci, pas celle qu'il s'est inventé pendant des années. L'espace d'une seconde, il réfléchit à une excuse. Mais Mathéo n'est pas coupable dans cette histoire alors lentement il hoche la tête de droite à gauche. « Tu veux venir dans ma chambre ? Y'a personne. »

La question surprend Mathéo qui sous la surprise hausse les sourcils. Il ne s'attendait pas à ce que Seito l'invite dans sa chambre. Qu'ils aient leur chambre entièrement libre était chose rare, pour l'un comme pour l'autre. « Ah... Oui, je veux bien. » souffla-t-il timidement, esquissant un sourire.

Seito ne réfléchit pas à la portée de sa proposition. Sur le moment, il souhaite juste quitter ce couloir et s'abriter des regards extérieurs. Ses mains se glissent à leur tour dans ses poches et il s'active. Sur le chemin, il explique : « Pablo et Yulian sont dans leurs familles, Igarashi-kun est parti au voyage scolaire ce matin. C'est pour ça que j'suis tout seul. C'est bizarre... » Il ne dit pas qu'il aura probablement du mal à dormir cette nuit. Le chemin est relativement court jusqu'aux chambres. Finalement il passe la porte de la L-1. « C'est mon coin. » montre-t-il à Mathéo sans plus de détail. Sur le mur au-dessus de son lit sont accrochés les photos de ses amis et lui, des citations de ses œuvres favorites, le dessin de Pablo et Chiaki puis sa photo avec Mathéo et son poème.

L'évocation du nom de Pablo lui laisse un arrière goût désagréable. Mathéo est bien heureux de le savoir loin de Seito, ne serait-ce qu'une semaine, il n'aurait pas aimé le savoir seul avec lui. Il a toujours du mal à comprendre comment un garçon aussi exécrable peut être ami avec son petit-ami. Pablo avait "bien" réagi lorsque Seito les avait présentés... mais Mathéo n'en est pas rassuré. Il trouve étrange qu'il accepte si facilement leur relation, compte tenu de toutes les atrocités qu'il lui avait dites lorsqu'il s'était confié à lui par mégarde, le jour de la Saint-Valentin. Ça l'inquiète tout de même un peu. Dans la chambre, il n'a d'yeux que pour le coin que Seito lui désigne. Comme un enfant qui découvre le monde, Mathéo se précipite sur son lit pour y poser un genou, se penchant vers le mur de photos. Un sourire étire ses lèvres, même s'il est méfiant envers certains d'entre eux, Mathéo est content de voir Seito heureux et entourés d'amis. Ses yeux s'attardent sur les citations et son sourire s'agrandit. Il y a aussi quelques dessins et... « C'est nous ? » il demande, stupéfait. Son cœur loupe un battement et ses joues rougissent. Il... est sur son mur de photo. Avec cette photo. Ses yeux reconnaissent aussitôt son poème et c'est son visage qui devient rouge. « E-Et mon poème... »

Seito n'a pas pris la peine de ranger. Sa valise git, gueule béante, au pied de son bureau. Plusieurs manuels et cahiers sont éparpillés dessus et sur sa table de chevet. Mais il s'en fiche quand il réalise soudain avec quel enthousiasme Mathéo envahit son intimité. Plus réservé, il s'approche mais reste debout. L'interrogation de son petit-ami l'interpelle. Bon sang, c'est vrai qu'il ne lui a pas demandé son autorisation. Cet affichage à la vue de tous est une faute, au même titre que ses maigres tentatives de garder le secret. Il pâlit. « Merde. J'aurais pas dû. J'suis désolé. Si ça te dérange... » Il mord sa lèvre, inspire. « J'vais les retirer. »

Mathéo quitte le lit et le rejoint, tendant une main vers lui, il se surprend à faire barrage. « ... Non, c'est... C'est bon, tu peux les laisser. » Il y a encore un mois, cette photo sur le mur l'aurait terriblement inquiété mais étonnamment, ce n'est pas d'angoisse que son cœur se nourrit en découvrant son existence. « ... Ça me fait plaisir... et, vu qu'il y a les autres... ce n'est pas si bizarre, non ? » Il reste, certes, le souci du poème mais... il suppose que personne n'aurait l'idée d'aller le lire ? Peu importe, il vient lui ébouriffer gentiment le crâne. « Je ne t'en veux pas, je trouve ça... mignon. » essaye-t-il de le rassurer, en remarquant comme il est tendu. Doucement, il passe ses bras autour de lui et l'enserre. Maintenant qu'il l'a contre lui, il ose demander : « ... Est-ce que... t'es sûr que ça va, Seito ? »

Les alarmes de son corps se déclenchent dès l'instant où sa main le touche. Mais le geste est furtif alors il encaisse. Sauf qu'une fois confronté à son torse, Seito ne peut plus mentir. Il ferme les yeux, tente pendant quelques secondes de se raisonner en expirant lentement par la bouche. Des flashs de samedi lui reviennent. La main de son père flotte toujours sur sa nuque. Vivement, il repousse Mathéo. Expire plus bruyamment encore. Ses mains s'agitent, pour en chasser les frissons qui dévalent sur sa peau. Il rouvre des yeux paniqués. « P-pardon. » Non, ça ne va pas. Mais à quoi bon le dire maintenant qu'il a exhibé ses insécurités. Finalement ses doigts chiffonnent ses paupières, emmêlent ses cheveux. Il sent encore les ongles de sa mère s'enfoncer dans la chair de son poignet. Sa respiration se fait plus chaotique encore alors que ses yeux cherchent un point de repère, n'importe où ailleurs que sur Mathéo. « Je... J'aurais pas dû rentrer chez moi. »

Devant la réaction de Seito, Mathéo est déconcerté. Il reste interdit, les bras retombant près du corps. Son pauvre cœur tambourine son stress contre sa cage thoracique. Pourquoi...? Son visage se teinte d'inquiétude en l'observant et plus encore en l'entendant. Il prend une grande inspiration pour relancer la machine de sa respiration. « ... Ce n'est pas grave... » répond-il en tendant une main vers lui qui finit par retomber. « Est-ce que tu veux bien m'en parler ? » demande-t-il, tâchant de camoufler sa propre anxiété. Il hésite, n'osant bouger, mais se décide tout de même à retenter. Gentiment, il vient déposer un court baiser sur son front. Sa voix se fait plus douce : « Calme toi, Seito... respire lentement, ça va aller. On est que tous les deux... »

« Je peux pas. » murmure-t-il. Toute tentative de pensée rationnelle lui échappe. Plus encore quand Mathéo réitère son approche. Intérieurement, il en crève. C'est idiot que son corps rejette l'amour dont il a rêvé pendant tout le week-end. Ses paupières se plissent sous le baiser. Mais il se retient de fuir à nouveau et se concentre sur cette voix qu'il sait de confiance. Un millier de pardons percutent sa boîte crânienne tandis qu'il cherche à reprendre le contrôle de son souffle. Ils ne sont que tous les deux maintenant mais cette nuit, il sera seul. L'angoisse englue ses poumons. Méthodiquement ses poings s'ouvrent et se referment. Inspiration, poings fermés. Expiration, poings ouverts.

Le cœur de Mathéo se serre, si fort qu'il a l'impression qu'il n'en restera bientôt plus que de la bouillie. Mille questions lui traversent l'esprit, la colère gronde dans le creux de son ventre. Il ne sait pas ce qu'il s'est passé mais peu importe, il déteste le retrouver dans cet état. Quelle que soit la raison, c'est quelque chose qu'il ne peut pas pardonner à ses parents. D'un pas, Mathéo se recule. Il ne veut pas causer davantage de maux à Seito et la tentation de le reprendre dans ses bras le démange bien trop. Que peut-il faire d'autre ? Impuissant, il prend une grande inspiration et retourne près du lit, sur lequel il s'assoit. « D'accord... Ne te force pas. Ce n'est pas grave, je... » Il s'interrompt, pose les yeux sur ses mains devenues tristement inutiles. « Je vais rester avec toi ce soir... Si tes colocataires sont absents, ça ne posera pas de problème. Il faudra juste que... je me cache le temps de la ronde du couvre feu. » lance-t-il, très sérieux. L'idée lui semble bien étrange et en temps normal jamais il ne la tenterait, ne serait-ce qu'en pensée... mais comment faire autrement ce soir en voyant la détresse dans laquelle se noie Seito ? Il relève les yeux sur son petit-ami. Bien qu'il se force un peu, lorsque ses lèvres étirent un sourire, son visage s'attendrit. « Tu veux bien ?... »

Quand Seito se reconnecte au réel, il constate l'éloignement de Mathéo et ça l'emmerde profondément. Mais ce n'est rien comparé à la gentillesse dont il fait preuve. Au lieu d'apaiser les tensions, il sent monter une colère sourde en lui. Cette fois-ci, il s'avance. Brusquement. Et rétorque sauvagement : « NON. Fais pas ça ! » Dans ses pupilles se mélangent incrédulité et abnégation. « C'est pas que j'veux pas mais... en fait si. J'veux pas que tu t'mettes dans la merde pour moi. » Le japonais refuse l'idée d'entacher le dossier scolaire de Mathéo. L'éclabousser de tâches d'encre noire et gluante comme du... kegare. Sa tante avait raison. Soudain effaré, Seito recule. Un pas puis deux. « Tout ça, c'est à cause de moi... » Sa colère bouillonne toujours en arrière-plan et il ne connaît qu'un seul moyen de la libérer. Alors il se retourne et encastre sa main dans la commode, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde à faire. « Putain. » Encore une promesse saccagée. Tout doucement, son flanc coule contre les tiroirs et il se retrouve les fesses au sol. « Pardon... je voulais pas que tu vois ça... c'est pour ça que j'ai pas répondu à tes messages... » Le regard dans le vide, il avoue : « Si tu savais comme j'ai eu envie que tu sois avec moi ce week-end... »

Le corps de Mathéo tressaille lorsque Seito s'oppose si violemment à son idée. Il comprend qu'il ne veut pas lui attirer d'ennuis mais comment lui expliquer qu'il lui est impossible de le laisser seul dans cet état et qu'il accepterait de remplir son dossier scolaire d'heures de colle pour cela ? Comment trouver les mots justes ? « Seito... » commence-t-il, le cœur lourd. Bien sûr que non, ce n'est pas de ta faute, aimerait-il répondre mais il est doublement surpris par la colère de son petit-ami qui sans vergogne éclate son poing contre la commode. Sous le choc, il se relève, les yeux écarquillés. L'espace d'un instant, ce sont ses yeux qui bouillonnent de colère. Contre cette commode qui abîme la main de celui qu'il aime, contre Seito qui accepte de se faire mal, contre sa propre impuissance et son inutilité. Sa mâchoire se serre à lui en faire mal aux dents, il accuse le coup de cette violence auto-destructrice que Seito lui montre. Il aimerait frapper dans ce week-end qui n'est déjà plus, frapper dans les événements qui se sont passés. Il regarde Seito retomber au sol, ventre et gorge noués. Ses poumons se gonflent d'air qu'il recrache douloureusement. Lentement, sa mâchoire se desserre, il s'avance, s'accroupit en face de lui. « J'aurais aimé être là aussi. » répond-il, en regardant sa main. Il ferme les yeux un instant, mécontent. Il a envie de l'engueuler, de lui dire qu'il pose là un droit de veto, qu'il est interdit de se faire mal comme ça... mais sa colère se dissipe sous la peine qui lui triture le cœur. Il la ravale. « Alors, laisse moi au moins être là ce soir. Je ferai attention, on ne me verra pas. Et au pire, je m en fiche. » dit-il, convaincu. Il trouverait bien une explication, une solution, une excuse. Le plus important, c'est lui. Gentiment, il tend sa main vers Seito, paume vers le ciel. Il lui fait signe de lui passer sa main qui a osé heurter le meuble. « Tu es plus important. » souffle-t-il.

Le japonais pose un regard sur cette main tendue. Il ne comprend pas comment, après avoir vu tout ça, Mathéo supporte ce qu'il a devant lui. Mais il a terriblement envie de savoir, terriblement besoin de retrouver cette chaleur. Quand bien même elle lui brûlerait la peau, il la préfère à la banquise de son cœur. Ses yeux se relèvent, tourmentés. Face à cette réalité préoccupante, son cerveau enclenche son second mécanisme de défense. « J'aime bien l'Amoureux mais... t'as pas peur de te transformer en vrai méchant à cause de moi ? »

La question surprend Mathéo. Il n'est pas sûr de la comprendre. Pourtant, il y répond tout de suite, sans avoir besoin d'y réfléchir : « Non. » Et, il ne sait pas vraiment à quoi il dit ce non. Non, il n'y a aucun risque ? Il se fait suffisamment confiance lui-même sur ce point ? Non, ça ne serait pas de sa faute s'il tournait mal ? Il est libre et responsable de ses choix ? Non, l'Amoureux ne peut pas devenir méchant tant que le Rinbo bleu existe ? Non, il n'a pas peur ? ... Il n'a pas peur ? Ses yeux s'ancrent dans ceux de Seito, les eaux agitées qu'il y voit lui font peur. Son estomac se tord sous le joug du stress qu'il essaye de ne pas montrer. « J'ai peur quand tu t'éloignes, parce que j'ai peur de ne pas pouvoir être là quand tu as besoin de moi... Peu importe ce que tu traverses, je veux être là pour toi, Seito. » Un fin sourire se dessine sur son visage, il lance, dans une tentative désespérée de détendre l'atmosphère : « Et puis, je sais que tu as très envie de me voir me cacher sous ton lit. »

Son visage accuse la surprise. Non ? Seito s'appuie sur ses mains pour recaler correctement son dos contre la commode. Mathéo a changé. Toutes ses actions, tout le mois de juillet, ont été plus téméraires. Il l'avait même accompagné à la plage avec ses amis ! Comme un vrai couple. Qui s'aime et qui se soutient. Pourquoi ses parents n'étaient pas capables de lui offrir ce même réconfort ? Etre là pour lui. C'est tout ce qu'il a toujours désiré. Le cœur battant, il quitte un instant Mathéo des yeux mais finit par sourire timidement. « T'es trop grand pour te cacher sous le lit. » marmonne-t-il. Plus sérieusement, il tente de nuancer l'ardeur de son petit-ami. « J'veux vraiment pas que t'aies des heures de colle à cause de moi. Si tu veux, on peut... » Il réfléchit deux secondes. « On peut s'appeler et parler jusqu'à ce qu'on s'endorme. » A nouveau, son regard dévie mais au lieu d'accrocher son semblable, il s'aimante sur les lèvres de Mathéo. « De toute façon, on a encore le temps avant le couvre-feu. »

Mathéo passe une main sur sa nuque, un peu gêné que Seito trahisse la vérité à voix haute. Il a bien conscience d'être trop grand pour passer entièrement dessous mais que faire d'autre ? S'il lui fallait se plier en 15 pour le faire sourire de nouveau, il essayerait. Désespéré, il quadrille la chambre des yeux, à la recherche d'une solution de secours. « Ça t'irait vraiment ? » demande-t-il, inquiet, lorsque Seito fait sa proposition. L'étudiant pèse le pour et le contre. Dans cet état, il est hors de question de le laisser seul. Néanmoins, son petit ami a raison, ce n'est pas encore l'heure du couvre-feu et il peut espérer le laisser dans de meilleures conditions d'ici là. Il soupire, tentant d'évacuer la pression qui lui abîme les veines. Lentement, il acquiesce. « D'accord... Mais seulement si tu me promets de rappeler tout de suite si tu te sens mal durant la nuit. » Prudemment, il ose poser une main sur l'un de ses genoux. Ses yeux cherchent les siens, espérant obtenir sa bénédiction pour ce contact de fortune. Il aimerait pouvoir le prendre dans ses bras. « ... Est-ce que je peux voir ta main ? »

La voix de Mathéo suffira à le rassurer, il en est certain. Et puis, s'il laisse sa lampe de chevet allumée, il ne dérangera personne. Alors tout doucement il répond : « Je te promets. » Son corps se tend au contact. Immédiatement, ses yeux se braquent sur l'intruse, prêts à tirer des lasers s'il venait à s'agir d'un vrai danger. Ses lèvres s'entrouvrent. Il inspire, soupèse, inspecte, débat. Contre toute attente, il soulève sa main droite qu'il place en évidence entre eux. Pour camoufler sa sérénité en dents de scie, il demande : « Toi aussi t'as le pouvoir du bisou magique ? »

Mathéo inspecte sa main avec minutie, elle est bien rouge mais ne présente pas d'autres signes de blessures. Ouf. Il attrape ses doigts avec précaution, les plie et déplie pour vérifier que tout fonctionne. « C'est mon pouvoir préféré. » répond-t-il avec un léger sourire, rassuré de constater que les dégats sont maigres. Il referme le poing de Seito et dépose furtivement un baiser dessus avant de lui rendre sa main. « Qui d'autre a ce pouvoir ? »

« Ma s- » Trop obnubilé par cette main qui l'ausculte sous toutes les coutures, Seito s'interrompt néanmoins en constatant avec quelle aisance Mathéo parvient à lui soutirer des informations. C'est dangereux. Mais il est déjà au courant alors il consent à finir sa phrase. « Ma sœur. » Il baisse les yeux, confession terminée, circulez, y'a plus rien à voir. Lentement, il se hisse vers le haut. Maintenant que la colère est passée, il se sent con. Il observe Mathéo qui s'est lui aussi redressé, incertain sur la marche à suivre. De nouveau son regard effleure ses lèvres. Peut-être que s'il initie le contact... Il se rapproche, penche légèrement la tête. C'est idiot mais il ressent le besoin d'informer Mathéo de son intention : « Mathéo, je vais... » Sauf qu'il ne laisse pas à son cerveau le loisir de gamberger et dépose ses lèvres sur les siennes. Ce seul point de contact entre leurs corps semble toléré. Cependant, il ne pousse pas l'expérimentation plus loin et se retire. A retardement, il souffle : « ...t'embrasser. »

De nouvelles questions émergent dans la tête de Mathéo. Seito a-t-il initié sa sœur à son monde secret de super-héros ? Quelle est leur relation aujourd'hui ? Est-ce qu'il peut poser ce genre de questions ? Dans le doute, il s'abstient, prend seulement la mesure de cette information. Il garde les yeux rivés sur Seito, plus il s'approche et plus son corps réclame le sien. Il voudrait pouvoir le prendre dans ses bras, essuyer sa peine, éteindre les dernières flammes de cette colère qui l'inquiète. « Hm ? », il interroge subtilement, faussement naïf. Il ne veut rien presser et laisse à Seito le champ libre. Lorsque leurs lèvres se rencontrent, il ferme les yeux. Ce simple contact suffit à détendre une partie de ses muscles noués et à apaiser son cœur. Il a l'impression de pouvoir enfin respirer. Un sourire s'installe sur ses lèvres lorsque Seito annonce l'évidence. Il rouvre les yeux et s'approche à son tour. « Embrasse moi encore... » murmure-t-il. Une pointe d'amusement passe dans son regard lors qu'il ajoute : « ... mon pouvoir a besoin d'être rechargé. »

Mathéo ne le juge pas, ne le force pas. C'est sans doute ces qualités que Seito aime chez lui. Ça le rassure, l'enjoint à trouver sa place à ses côtés. Son cœur se fait plus léger alors qu'il réplique, faussement vindicatif : « Tu es machiavélique l'Amoureux... » Ses lèvres se posent alors plus franchement sur celles de Mathéo. C'est indéniable. Deux jours s'étaient écoulés et il lui avait manqué... Le reste de la soirée s'écoule plus calmement. Au moment du couvre-feu, il rassure Mathéo et, très vite, ils se retrouvent au téléphone. Allongé dans son lit, la lampe allumée, il ne se sent plus seul. Il ne saurait dire pendant combien de temps ils discutent encore, les silences se faisant plus présents à mesure que la fatigue l'emporte, ni à quel moment Morphée lui rend visite mais, en se réveillant le lendemain matin, il n'a plus cette boule au ventre. Alors il envoie un SMS à Mathéo pour le remercier et lui souhaite une bonne journée au travail. L'Amoureux sauve le Rinbo bleu des griffes des Ténèbres, ça en jette comme aventure.

#terminé




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[TW 18+] Solo - Des bleus à l'âme 75366_s
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