[SOLO] Un au revoir

Un au revoir

solo

été 2017

Yû cavale à toute jambes dans les rues de Kobe, il a quitté l’établissement pour rejoindre l’appartement de ses parents où elle va résider quelques jours. C’est après les examens et avant le camp d’été. Yû a révisé comme un damné pour s’assurer d’avoir de bonnes notes. Mais ce qu’il attend, ce qu’il attendait, c’était sa venue. Ils se sont organisés par téléphone, elle a une amie à voir sur Kobe en plus, peut-être que c’est ce qui l’a aidée à se décider.

Je suis bientôt là

avait-il écrit avant de se mettre à courir comme il le fait. Et lorsqu’il la voit au bout de la rue, son cœur s’arrête mais pas son corps. Il dévale la pente, lève les bras :

- Naruuuu-chaaaan !

Il lui bondit presque dessus, la capturant entre ses bras avant qu’elle ait le temps de dire quoi que ce soit. Yû l’entend rire, c’est déjà ça. Qu’est ce qu’elle lui a manqué. Les oiseaux chantent mais plus encore, son myocarde s’envole vers les nuages. Il a tant de choses à lui dire, mais en premier, il prend délicatement - il sait l’être ! - son menton entre son pouce et son index pour lui faire tourner le visage vers lui.

- Naru-chan… Souffle-t-il doucement …

Pour se recevoir une paume étalée en plein visage, faisant reculer sa tête.

- Pas dans la rue ! Dit-elle avec un petit rire.

Et il consent à la lâcher, pour à la place, attraper sa valise.

- Je monte vos affaires, *Mademoiselle ?

Elle rit encore et lui laisse la place. C’est lui qui a les clefs après tout. Ils montent donc dans le bel appartement moderne, une vue magnifique sur les jolies rues de Kobe. Confortable, un peu vide cependant, en même temps, personne n’y vit durablement.

- Yû …

Il se retourne alors qu’il vient de poser la valise, il a un sourire en voyant Naru derrière lui, un sourire qui, lentement, s’éteint. Quelque chose ne va pas, se dit-il immédiatement. Elle lui attrape les mains, encore une fois, son cœur s’arrête.

Il ne repartira pas tout de suite.



Le calme de la journée tranche avec ce qu’il se passe à l’intérieur. Quelqu’un passant dans le couloir entendra des éclats de voix puis … le silence.
- ça va aller. Lui dit Naru en lui frottant les bras.

Mais Yû ne bouge pas, il la regarde simplement, statufié.

- ça va aller. Répète la jeune femme.

Yû lui tend alors les clefs silencieusement, qu’elle prend.

- Je…j’ai besoin d’un peu d’air. Je reviens.

Et il prend la porte pour sortir dans le couloir, referme derrière lui et s’appuie dos contre le mur. Il renifle. Il ne fait que ça au début. Avant que petit à petit, son torse se soulève sous les sanglots, que ses jambes tremblent. La porte s’ouvre alors sur Naru, inquiète qui vient lui tirer le bras.

- Rentre Yû, s’il te plait ….

- Je…repasse plus tard.

- …Yû…

Au moins elle ne le retient pas. Il quitte les lieux, promptement. Se retrouve dans la rue, un peu perdu, et se met à marcher. Il ne sait plus où aller, il jette un œil à son téléphone, ça lui parait irréel. Il marchera encore longtemps. Jusqu’à ce que le ciel commence à devenir rouge. Le téléphone aura vibré plusieurs fois, sans y répondre.

Puis il sera retourné à l’appartement pour lui donner les dernières indications, il lui aura pris des maki, posés sur la table, avant de partir. Il ne peut pas encore lui faire face pour de vrai, pas encore. Alors, il prend la route vers l’école, le dortoir. Une fois dans la chambre, sans un bonjour, il file se coller sous sa couette.

Et il espère.
Il espère.

Ne plus devoir en sortir.