Alya balança brusquement son téléphone contre son pieu avant d'enfiler sa veste de sport, levant furieusement le zip jusqu'à hauteur de sa poitrine. Hors de question que les choses prennent cette tournure. L'histoire avait débordé avec Kazane, et tout ça pour quoi ? Un simple conseil que sa demeurante meilleure amie n'a pas été capable d'accepter sous prétexte que ce dernier ne lui convienne pas.
Elle aurait pu abandonner, elle aurait pu comprendre que la disposition émotionnelle de Kazane n'était pas assez indéfectible pour intégrer pleinement ses bons conseils - cela dit, ce n'est pas dans son modus operandi que de faire preuve de souplesse avec ceux et celles qui se trompent, et ce, indépendamment du fait qu'elle soit liée d'amitié avec eux ou non.
Parcourir la piste de course l'a toujours réconforté. Courir, pour Alya, c'est comme avoir un second cœur. C'est simple, il n'y a tout simplement pas un jour qui passe sans qu'elle ne s'exerce que ce soit dans l'objectif de progresser ou par simple loisir. Alors, autant dire que le trajet qui mène de son dortoir au circuit orange, elle le connaît par cœur et a d'autres raisons.
Pour ainsi dire, ce n'est pas la première fois - ni la dernière - qu'elle retrouve la piste de course le soir, en dehors des horaires habituels du couvre-feu. Pour le moment, sa colocataire ne balance pas, alors elle se retrouve avec une dette envers elle ; ce qui est ridicule quand on sait à quel point Alya tient à l'ordre et au strict respect des règles.
Déterminée à gagner, à lui faire entendre raison puisque la sportive était persuadée que seul son cheminement de pensée était significatif car juste et fiable, la brune ne tarda pas à rejoindre, par de grandes enjambées, ce qu'elle estimait être son QG.
La piste est magnifique la nuit, raison principale pour laquelle Alya aime l'observer en plus de l'utiliser : au moins, y a personne pour l'emmerder ou la déconcentrer.
Croisant fermement ses bras lorsque la Japonaise amenuisa l'espace commun à seulement un pas d'écart, la sportive ne flancha pas, se décidant que reculer serait une révélation de sa peur - sentiment qu'elle ne possédait pas en ce moment. Certes, son cœur battait la chamade et ses poings tremblaient imperceptiblement sous le voile obscur de la nuit traduisant une colère enfouie qui, par tout moyen, et contrairement à sa meilleure amie, n'exploserait certainement pas ce soir.
Le feu et la glace - mais pour l'instant, le volcan était encore éteint.
- Eh bien, tu as perdu ta répartie aussi ? Alya n'est pas là pour édulcorer ses propos. Elle aurait très bien pu profiter de ce stade d'apaisement pour, en réponse, alléger la situation, mais elle perdrait en authenticité ; d'autant plus que le regard fixe de Kazane lui confirma qu'elle n'était pas là pour enfiler des perles.
Elle relance le débat, et pourtant, s'en veut immédiatement après. Pourquoi lui était-il impossible de faire preuve de complaisance ? Pourquoi ses principes et ses valeurs étaient si importants à ses yeux qu'ils excluaient toutes issues de pouvoir lui garantir une amitié solide avec Kazane ? Était-ce juste pour elle-même d'abandonner l'un au profit de l'autre ? L'était-ce tout autant de rester stoïque et de traiter sa meilleure amie comme une ennemie alors que le vrai but de cette histoire était de lui faire entendre raison pour lui limiter la casse auprès d'autrui ?
Rien ne saurait, pour le moment, répondre aux questions qui la taraudent. Actuellement, une seule et unique chose avait de l'importance pour elle : Faire valoir son point de vue.
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- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Kazane avançait d'un pas déterminé à travers le campus silencieux.
Ses pas résonnaient légèrement sur les pavés, brisant le calme qui enveloppait les lieux.
L'air était doux, imprégné de la fragrance printanière des fleurs en éclosion.
Le vent caressait doucement les feuilles des arbres alentour et faisaient voler les longs cheveux de la jeune femme, leur murmure apportant une paisible sérénade à la scène.
Les ombres s'allongeaient, dessinant des arabesques mouvantes sur le sol, tandis que les premières étoiles apportaient leur éclat argenté dans le ciel, comme des milliers d’yeux s'ouvrant au fur et à mesure que le soleil disparaissait.
La piste d'athlétisme s'étendait devant Mitsugu, un ruban sombre tranchant l'herbe fraîchement tondue qui l'entourait.
Les lignes blanches marquaient les différents couloirs sur le parcours sui était tracé pzr une route orange oblongue dont le périmètre intérieur mesurait 400 mètre.
Les gradins se dressaient tout autour, témoins muets des compétitions passées.
Alors que Kazane approchait, elle sentit son cœur battre avec un rythme fébrile, une énergie électrique qui pulse à travers ses veines et faisant bouillir son sang.
Le volcan était en plein éveil et quiconque se mettrait en travers de son chemin en subirait les conséquences… Pour le moment seule Alya comptait.
Au Diable le couvre-feu.
Au Diable les règles de Kobe.
Au Diable les surveillants.
L'irritation, telle une étincelle sous-jacente, brûlait en elle, alimentant sa détermination. Elle était venue ici pour plus que de simples entraînements nocturnes , elle était venue pour régler des comptes, pour trouver un écho à son propre tumulte intérieur.
Dans l'air tiède du soir, elle distingua une silhouette familière à l'autre bout de la piste. Alya. Sa meilleure amie, celle avec qui elle partageait tant d'éclats de rire, de confidences, mais qui à présent semblait aussi lointaine qu'une étoile perdue dans la nuit.
Alors qu'elle s'approchait, la lycéenne sentit un mélange de colère et de tristesse inonder don cœur. Les mots non-dits, les malentendus, tout cela pesait sur ses épaules comme un fardeau bien trop lourd à porter pour les épaules de la demoiselle.
Leurs retrouvailles sur la piste d'athlétisme seraient-elles le premier pas vers la réconciliation ou bien un dernier adieu à une amitié qui avait été si précieuse ?
Seules les étoiles qui scintillaient au-dessus, observatrices silencieuses de cette rencontre seraient témoin de cette discussion sous tentions.
Kazane s'approcha de la britannique d’un pas décidé et lui lança froidement tout en plantant son regard acéré comme un poignard dans les yeux verts de son amie :
-« Bonsoir, Moore-san. »
Un bonjour formel, comme à une étrangère. Mitsugu n’avait pas peur d’Alya. Elle était plus grande qu’elle et sa colère la rendait anesthésiée à la peur… Mais au fond d’elle, sous la colère, une partie de Kazane voulait retrouver sa meilleure amie.
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- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Chaque battement de son cœur résonnait comme un tambour de guerre, tandis qu'elle regardait Alya avec des yeux emplis de haine. Ses iris marron d'habitude pétillant étaient devenu des billes noires glaciales.
C'était lorsque la sportive avait craché sa réplique emplie de mépris que le volcan explosa.
Mitsugu ne put plus retenir sa colère qui grondait en elle depuis trop longtemps. D'un geste soudain, elle agrippa Alya par le col, la tirant vers elle avec violence.
Leurs visages étaient désormais à quelques centimètres l'un de l'autre, les regards en feu se rencontrant dans un duel silencieux.
-« Tu crois vraiment que tu peux te comporter comme ça et que tout va s'arranger comme par magie ? Que je vais te supplier à genoux ? Tu es encore plus imbue de ta personne que ta pire ennemie.»
Cracha Kazane, sa voix tremblant sous le poids de l'indignation. Chacun de ses mots était chargé d'une intensité brûlante, tranchante comme une lame
Elle sentait la pulsation de sa propre colère résonner dans ses tempes, tandis qu'elle fixait Alya avec une intensité infernale. C'était comme si tout ce qu'elle n'avait pas pu exprimer jusqu'à présent jaillissait à présent avec une force inarrêtable
-« TU PENSES VRAIMENT QUE TU ES EN DROIT DE ME FAIRE DES LEÇONS DE MORALE ?! TU PENSES VRAIMENT QUE TU PEUX USER DE MON HISTOIRE AVEC MA GÉNITRICE COMME ÇA ?! »
La lycéenne secouait la britannique sans ménagement tandis qu'elle hurlait ce qu'elle avait sur le cœur. Qu'importait si Akira l'entendait... Au diable les règles de Kobe... Le monde pouvait bien brûler, cela était égal pour Kazane.
-« KUSO! SI JE TAI RACONTÉ TOUT ÇA AVEC DANTORI, C'EST PARCE QUE OUI JE MEN VEUX
OUI, J'AI ÉTÉ INJUSTE AVEC ELLE ! OUI, J'AI DÉCONNÉ ! C'EST BON, T'ES CONTENTE ?! TU VA POUVOIR FANFARRONNER COMME UN PAN ?!»
La respiration de la demoiselle était saccadée et son visage rouge. Ses yeux lançaient des éclairs vers son amie.
Malgré tout, la jeune femme poursuivit sa logorrhée infernale.
- « ET TOI, TU USES DE MA CONFIDENCE AVEC MA MÈRE VIOLENTE ET ALCOOLIQUE POUR M'ENFONCER EN CRÉANT UN LIEN PSYCHOLOGIQUE À DEUX YENS ! ET APRÈS, TU OSES TE PLAINDRE QUE JE LE PRENNE MAL ?
MAIS, T'AS PAS COMPRIS EN FAIT... TU NE PENSES QU’À TOI ?! TU M’UTILISES COMME BOUCHE-TROU JUSTE POUR COMBLER TA SOLITUDE ?! »
Le visage froid et inexpressif d'Alya dégoûta Kazane au plus profond de son être.
Ce visage, elle ne l'arborait que quand elle parlait de Kaoru ou de ses problèmes familiaux.
Mitsugu se sentait trahi par ce visage.
La voix dans sa tête, la dépression, choisit ce moment pour murmurer :
-« Tu n'es rien pour elle. Tu es passée de meilleure amie à ennemie... Bien joué Kazane. »
Bien que des larmes de colère et de chagrin débutaient leurs ascensions vers les paupières inférieures de la jeune femme, l’ego de la lycéenne camouflait cela à merveille en la forçant à les ravaler.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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De par ce poignet intrusif qui l'agrippe, Alya comprend que la guerre est déclarée. Mitsugu a beau mesurer une bonne tête de plus qu'elle, l'athlète ne s'empêche pourtant pas de lui broyer les os pour lui faire lâcher prise, les veines de sa dextre gonflant sous l'effort.
La tête de Kazane était si proche qu'elle pouvait presque sentir son haleine, et éventuellement lui donner un coup de boule, seule chose qu'elle se maîtrisa à faire, pour le moment.
- Mais qui t'as dit que je voulais que ça s'arrange ? On est sur de la fierté, ni plus ni moins ; là où le plus important demeure de protéger son ego pour gagner une bataille au détriment de préserver une précieuse amitié. Encore une fois, je réitère ce que j'ai dit par messages, preuve que, que ce soit en face ou par sms, je reste la même : Kaoru n'a rien à voir là-dedans et n'est même pas un argument valide pour définir une situation que TU as provoquée, ma vieille.
À son tour, Alya essaye de garder son calme. La première qui craque a perdu - mais elle aussi, sa voix est assaillie par de soubresauts qu'elle cherche à atténuer en plantant ses ongles dans sa peau. La douleur mentale calmée par la douleur physique : ça a toujours marché comme ça.
Kazane s'est mise à crier en premier. Elle a perdu, donc, Alya peut crier aussi, et ça tombe bien car elle en mourrait d'envie.
- BAH OUAIS, JE PEUX PARCE QUE T'AS RIEN CAPTÉ ENCORE. Puisqu'elle a mis d'elle-même la condition d'expliquer les choses seulement une fois, elle ne recommencera pas à répéter les mêmes justifications que par texto. Cependant, la tension est montée d'un cran, ça, c'est certain. QUAND EST-CE QUE TU VAS TE FOUTRE UNE GRANDE CLAQUE DANS LA GUEULE ET TE BATTRE POUR ARRÊTER DE CHOUINER À CAUSE DE TOUT CE QUE TA MÈRE T'AS FAIS ?!
Elle ne peut pas. Elle ne peut pas savoir son amie dans cet état, parce que ça lui rappelle douloureusement son propre passé avec une mère-enfant dont il fallait s'occuper. Une situation venimeuse qu'elle a canalisée dans la course, entre autres. Ce n'était peut-être pas le DVD sportif que son père lui avait montré, finalement, le début de tout, mais bien une colère grandissante et instable née d'injustices passées.
Elle en est sortie. Kazane devrait faire pareil. Sinon ça veut dire qu'elle est faible et qu'elles ne pourront plus être amies.
- MAIS C'EST PAS LE BUT QUE JE FANFARONNE, TU CROIS QUE ÇA M'AMUSE ? BRAVO LA CONSIDÉRATION QUE TU ME PORTES, HEIN !!
Alors, quand elle se fait secouer à maintes reprises comme actuellement, elle effectue rageusement un demi-cercle avec ses bras pour dégager son adversaire plus loin.
- JE NE ME SUIS JAMAIS PLAINTE QUE TU LE PRENNES MAL, ARRÊTE UN PEU DE FAIRE TA VICTIME, C'EST TA SITUATION, TU L'AS CHERCHÉ TOUTE SEULE, ET PUIS POUR TA GOUVERNE, JE TE SIGNALE QUE DANS LE GENRE T'ES PAS MIEUX ; C'EST QUI LA PÉTASSE QUI A FAIT LE LIEN AVEC KAORU EN PREMIER ALORS QUE ÇA N'AVAIT RIEN À VOIR ? MOI, JE TE RACONTE RIEN QUE DES FAITS, TOI, C'EST PIRE, TU M'ACCUSES !!
La colère a presque atteint son paroxysme. Voilà maintenant que Kazane démontrait ouvertement de l'injustice, ce qu'elle ne pouvait tolérer en raison de divers événements traumatiques antérieurs contre lesquels elle devait, encore aujourd'hui, se protéger à tout prix.
Là où les yeux de son interlocutrice sont rougis par l'émotion, Alya, c'est son visage entier qui est empourpré.
- ENCORE UNE FOIS, TU FAIS DES CONNEXIONS STUPIDES AVEC DES CHOSES QUI N'ONT RIEN À VOIR AVEC TON HISTOIRE À LA CON !! TU CROIS QU'UNE "BOUCHE-TROU" CE SERAIT DÉMENÉE À TE FAIRE COMPRENDRE QUE TU AS EU TORT ? TU CROIS QUE "TA BOUCHE-TROU" T'AURAIT LAISSÉ DANS LE SILENCE LÀ OÙ TES ENNEMIES AURAIENT PROFITÉ DE LA SITUATION POUR T'ENFONCER JUSTE PAR MALIN PLAISIR ? ARRÊTE UN PEU.
Elle fait de grands gestes, lève son corps vers l'avant dans une tentative d'intimidation, puis finit par la pousser violemment de la paume de la main, évacuant une flopée d'émotion contradictoire derrière ce seul geste instinctif.
C'est affreux comme sentiment parce que la sportive ne se sent pas appréciée à sa juste valeur, ni même reconnue pour son aide alors que c'était totalement l'objectif de l'opération. C'est blessant... Alors, pour s'épargner la souffrance, elle décide de s'isoler de ses ressentis : là encore, c'est la recette gagnante.
- MAIS TU CROIS QUOI ? QUE TU ES LA SEULE À SOUFFRIR ? OUIN OUIN JE SUIS LE NOMBRIL DU MONDE, T'ACCUSES LES AUTRES DE TA PROPRE CONDITION MAIS TU NE VAUX PAS MIEUX QUE MOI EN FAIT !!
Froideur à couper au couteau malgré ses invectives verbales, Alya ne s'autorise pas à lui en montrer plus, bloquant sa sensibilité derrière des performances imposées qu'est son attitude de Miss Moralité. C'est étonnant, d'ailleurs, quand on constate à quel point elle est réfractaire à lui montrer ses vraies émotions, et qu'elle n'a pourtant aucune difficulté à lui dire ses quatre vérités.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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Puis, Moore finit par la pousser violemment de la paume de la main.
Mitsugu recula de quelques pas et poussa en retour de ses deux mains son ancienne amie.
Ses yeux, jadis empreints de douceur pour Alya, laissent désormais échapper des éclairs de colère. Ses mains se serrent, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes, tandis que son souffle s'accélère d'autant plus. Chaque inspiration semble chargée de fureur, comme si un volcan avait explosé en elle.
-« CONSIDÉRATION ?! ON DIRAIT QUE TU JUBILES DE CETTE SITUATION, OUI ! TU AIMES TE METTRE EN SCÈNE, TOUT CECI N'EST QU'UN CIRQUE OÙ TU ES LE CLOWN, C'EST ÇA ?! »
La Japonaise se rapproche d'Alya, sa silhouette droite et tendue comme un arc sur le point de se rompre. Son visage, autrefois triste, est à présent crispé, les muscles de sa mâchoire saillants sous la pression de sa rage contenue.
-« LES LIENS FOIREUX, C'EST TOI QUI LES AS DÉMARRÉS, BAKA !
L'HISTOIRE DE MA MÈRE ET SES MALTRAITANCES N'ONT RIEN À VOIR AVEC MON ALTERCATION DANTORI ! QU'EST-CE QUE TU NE CAPTES PAS ? ! POURQUOI TU T'ÉVERTUES À LIER CES DEUX HISTOIRES ?! »
Leurs regards se rencontrent, deux tempêtes dans les yeux l'une de l'autre. Les yeux d'Alya étaient froids comme la glace, ceux de Kazane étaient ardents.
La lycéenne n'avait plus rien de cette jeune femme amicale et sympathique sue Moore connaissait. C'est une force de la nature qui gronde et menace de tout emporter sur son passage.
-« JE ME MOQUE QUE TU ME DISES QUE J'AI TORT ! TU ES LIBRE DE ME LE DIRE ! MAIS, KUSO, Y'A UNE MANIÈRE DE LE DIRE !
TOI, TU JUBILES, TU TE PAVANES ET TU M'ENFONCES ! AVOUE, T'Y PRENDS DU PLAISIR ! CE N'EST PAS POSSIBLE AUTREMENT !
TU NE COMPRENDS PAS QUE JE TIENS À TOI ! C'EST POUR ÇA QUE JE T'AI PARLÉ DE TOUT ÇA ! »
Ses mots fusent, cinglants et incisifs, comme des lames aiguisées. Chacune de ses paroles porte le poids de sa colère, de sa frustration, de toutes les émotions qu'elle a refoulées. Le ton est acerbe, perçant, transperçant le silence de la nuit.
Puis, vint la dernière phrase d'Alya qui fit entrer le volcan en éruption. Les yeux de Mitsugu étincelaient de haine, son souffle était encore plus rapide et saccadé qu'il y'a quelques instants.
Kazane se sentant submergée par la rage, perdit tout contrôle.
Dans un geste brusque, elle lève sa main et la projette vers Alya.
La paume de sa main s'abatit violemment sur la joue de son amie avec une force surprenante, laissant derrière elle une sensation de brûlure cuisante
Le claquement sec résonna dans le terrain d'athlétisme, tandis qu'un silence pesant s'installait.
L'adolescente regrettait déjà son geste, mais elle allait assumer jusqu'au bout... Quitte à se battre.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Alya peste lorsque Kazane la pousse en retour, mais décide de ne pas lui retourner le geste dans ce qui s'apparenterait à une vile tentative de culpabilisation.
Voilà, Kazane est une gamine : Tu me pousses alors je te pousse. Un état de fait qui confirme sa condition immature face à son esprit définitivement bien plus structuré.
- MAIS T'AS RIEN COMPRIS MA VIEILLE, T'ES ENCORE PLUS BÊTE QUE JE LE PENSAIS, MA PAROLE ! Alors c'est comme ça que Kazane la décrypte ? Comme quelqu'un qui fait passer sa gloire avant le reste ? Il y a peut-être une pointe de vérité là-dedans, mais c'est beaucoup plus nuancé que ce qu'elle pense être une vérité générale à son sujet.
Elle sent son cœur pulser si fort contre sa poitrine qu'il pourrait déchirer sa cage thoracique s'il en était capable. Ses mains tremblent. En fait, elle a l'impression que l'entièreté de son corps est pris de soubresaut, en plus de constater sa vraisemblable perte de toute capacité de réflexion.
Oh et puis zut -
- PARCE QUE C'EST LE CAS ! FACTUELLEMENT, TU AS APPELÉ TA MÈRE, FACTUELLEMENT, TU ÉTAIS ÉNERVÉE ET ENCORE UNE FOIS FACTUELLEMENT, TU T'EN ES PRIS À UNE INNOCENTE POUR DE LA MERDE, Y A QUOI DANS TON CRÂNE ?!
Si Kazane s'approche, Alya garde sa stature la plus droite et glaciale que possible, l'air de lui montrer qu'en dépit de son volume de voix, elle reste encore maîtresse de ses émotions tandis qu'elle voit Kazane décliner rapidement dans la faiblesse.
Elle semble la mettre à l'épreuve en se rapprochant encore, mais la brune ne cédera pas à de la perte de patience.
- QUOI ? Y A QUE ÇA QUI TE DÉRANGE ? MAIS WHAT THE FUCK ? YOU KIDDING ME ? TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU ES EN TRAIN DE ME DIRE ?!!
Elle a du mal à garder le contrôle total de son japonais, l'énervement, et surtout l'empressement de fournir des réponses l'empêchent d'utiliser naturellement la langue qu'elle étudie aussi naturellement qu'en cours ou dans la vie courante.
Alya la toise de haut, dents serrées pour s'obliger à ne pas céder à ses pulsions tout en gardant un profond sentiment d'injustice ancrée, puisque pendant qu'elle endiguait son irritation, a contrario, Kazane se donnait le loisir de pouvoir montrer sa fureur.
Mais la première qui craque a perdu, pas vrai ?
Et encore une fois, celle qui échoue, c'est Kazane.
Une main jaillie soudainement dans son champ de vision, pour venir crépiter contre sa peau sonnée.
Ça la réveille. Ça ne devrait pas, mais ça la réveille.
Elle se touche la joue - par réflexe - à mi-chemin entre la sidération et un état belliqueux.
Les sourcils froncés de frustration, les pupilles dilatées, la gorge nouée et le ventre en activité, la sportive ressentit instantanément un courant d'air froid s'installer dans ses bras.
L'adrénaline monte rapidement - ça ne présage rien de bon.
- Alors là, ma vieille, tu cherches la guerre.
Elle appuie chacun de ses mots en guise d'avertissement avant de fondre sauvagement sur son interlocutrice.
Projetant tout son poids en avant, la sportive fit tomber Kazane, la force centrifuge faisant rouler leurs corps respectifs jusqu'au milieu de la piste d'athlétisme.
Dés lors, malgré la rapidité de l'action, tout se passe au ralenti, au point qu'Alya peut décrypter la moindre expression sur le visage de la plus jeune alors qu'elles s'emportent encore l'une, l'autre.
De l'herbe dans les cheveux, de la rage sur le visage, les deux amies ne ressemblaient plus en rien à ce statut associé.
La plaquant au sol une fois la terrible course terminée, la sportive affirme directement son autorité.
Trop. Elle s'est trop retenue depuis tout à l'heure.
- Je T'INTERDIS de me toucher ! YOU HEAR ME ?!
Avec une force monstre dictée par sa haine, Alya allonge son bras gauche contre la clavicule de la japonaise, resserrant ses genoux contre les jambes de cette dernière pendant qu'elle lui rend sa claque avec un acharnement certain.
- PUTAIN MAIS T'AS PAS DÉCIDÉ DE VOIR PLUS LOIN QUE LE BOUT DE TON NEZ ? EN VOILÀ UNE AUTRE POUR QUE ÇA RENTRE.
Bientôt, alors qu'elle est encore dirigée par l'irascibilité, c'est désormais une boule de phalanges qui modèle sa main pour venir rencontrer la tempe de son adversaire.
- Là, c'est bon, tu l'as sentie ?! Tu t'es prise pour qui au juste ?!! J'essaye de t'aider et voilà comment tu me remercies ?!
L'instinct primaire a pris le dessus plus que pour toute autre raison.
Adieu la moralité. Adieu l'amitié. Adieu Kobe. Adieu le sport : Tant pis si elle se faisait exclure.
- MOI AUSSI JE TIENS À TOI CRÉTINE !!! SINON JE NE TE LAISSERAIS PAS FAIRE TOUTES SES ERREURS !! Alors si on doit se battre, vas-y, je t'attends !!
Elle crache.
Elle a raison, elle le sait - mais ça ne lui suffit pas.
Oh que non, la légitimité qu'elle se porte déjà n'est pas suffisante. Ce qu'elle veut, c'est que Kazane reconnaisse ouvertement que la voix de la raison, c'est elle. Qu'elle admette ses torts. Que putain, pour une fois, qu'elle ne fasse pas preuve de mauvaise foi et regarde ses problèmes en face : c'est pas compliqué, merde !
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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C'est grâce à elle que Kazane était parvenue à rester consciente malgré le coup porté par Alya sur sa tempe.
Enragée par la douleur de la gifle, elle se dressait au-dessus de la lycéenne et la martela de coups de poing rageurs.
Cependant, la britannique avait été trop gourmande. Mitsugu était parvenue à saisir son poing de sa main gauche et, d'un mouvement vif de sa droite, lui infligea un violent uppercut à la mâchoire qui la fit chanceler.
Profitant de l'affaiblissement de l'emprise de son adversaire, Kazane la fit basculer sur le côté en lui décochant un coup sur la joue droite, avant de se retrouver elle-même au-dessus d'Alya.
Ses longues jambes se resserrèrent sur les flancs de l'universitaire comme un étau, tandis que ses mains agrippaient les poignets de la britannique afin de l'immobiliser.
L'enragée de Tsushima arma son poing, prête à l'abattre sur le visage rouge de son amie, mais le coup resta en suspens.
Malgré la colère et la haine qui avaient empoisonné son cœur et le sang qui bouillonnait dans ses veines, la jeune femme eut un éclair de raison en croisant les yeux verts d'Alya gorgé de larmes.
Que faisait-elle ?
Elle venait de frapper sa meilleure amie.
Certes, Moore n'avait pas été des plus malignes avec sa vulgarité et son agressivité, mais méritait-elle une gifle ?
Comme toujours avec Alya, elle prétendait être la plus forte, la plus intelligente... Allant jusqu'à hurler sur autrui pour s'imposer, mais c’est parce qu’elle craint d’être ignorée... Du moins, c’est ce que pensait Kazane.
De plus, la britannique avait réagi avec une violence plus grande que son amie japonaise... Mais la faute originelle était tout de même la gifle de Mitsugu.
Était-il trop tard pour réparer cet enchaînement malheureux d'événements ?
La lycéenne espérait que non et comptait bien briser cet engrenage déjà bien lancé.
Kazane sortit de la poche intérieure de sa veste une madeleine meurtrie et la lancha sur le visage de son adversaire avant de rouler sur le côté, épuisée. Non pas physiquement, loin de là, mais mentalement.
Tout dégénérait bien trop vite en ce moment. Entre ses notes, ses pensées suicidaires... Et maintenant ses relations. Il fallait que cela cesse, sinon elle ne vaudrait pas mieux que sa mère...
Quitte à mettre son égo de côté, la jeune femme de Tsushima fit le premier pas, bien consciente qu’Alya ne le ferait jamais. Moore était bouffie d’ego, c’était inconcevable pour Mitsugu qu’elle fasse l’effort d’arrêter cette violence en première… Du moins, pas ce soir.
Entre deux respirations difficiles, Kazane regarda le ciel.
La lueur douce de la lune baignait l'atmosphère d'une lueur argentée, conférant une ambiance à la fois paisible et lugubre à la nuit. Des nuages épars flottaient, comme des spectres passagers, masquant certaines étoiles.
La lycéenne pointa alors du doigt le ciel nocturne et lâcha :
« Alya, tu vois cette constellation... C'est la tienne, c'est la constellation de la grosse Yariman... »
Puis, elle se mit à rire nerveusement.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Alya n'aurait jamais, un jour, imaginé frapper sa meilleure amie - et pourtant, c'est arrivé. L'état mental dans lequel elle se trouve actuellement est indescriptible, comme si l'ensemble de la structure de sa boîte crânienne l'empêchait délibérément de traiter l'information afin de s'en protéger : le déni en quelque sorte, mécanisme que la sportive a toujours emprunté, parce que plus facile.
Il est ironique de constater que celle qui se conforte dans une situation de paresse mentale est la même que celle qui n'est jamais inactive et fait en sorte de toujours gagner les débats. À son sens, elle réussit non pas parce qu'elle n'a pas d'émotions, mais parce qu'elle ne s'autorise pas à être limitée par elles.
Ça se saurait si c'était le cas, car, tout d'abord, elle n'aurait tout simplement pas lever la main sur Kazane.
Leur rixe dure encore, entre des cris étouffés et grognements semblables à ceux des animaux -elles ne valent guères mieux à ce moment- Alya récolte un sacré coup dans la mâchoire qui la fit tituber. Profitant de l'ouverture, la Japonaise saisit l'occasion pour inverser la polarité.
Ses vertèbres craquèrent, assourdies par un râle, et, alors qu'elle était à moitié sonnée une fois à terre, sa vision encore floue lui permit tout juste de voir Kazane à califourchon sur elle, tandis que son poing s'abattit une première fois sur sa joue.
Brusquement, alors qu'un second coup menaçait de s'abattre sur elle, son offensive directe l'amena à soutenir son menton pour l'empêcher de l'atteindre et sa pure rancune à venir lui tirer la tignasse sans ménagement.
Il suffit d'un moment pour qu'Alya réalise que ce coup prédestiné n'arrive pas.
Sidérée, la sportive l'observa avec les yeux écarquillés. Une immobilité totale pour une athlète destinée à courir.
Fugacement : tout est au ralenti.
- Bah alors... qu'est-ce que tu attends ? Frappe-moi !
Elle feule, désespérée. Aurait-elle perdu ?
Son sentiment est contradictoire, car malgré son désir de cesser le feu, elle estime qu'il est moins injuste d'être vaincue que d'accepter que son adversaire l'épargne. En effet, Alya ne trouvera sa rédemption que dans un mal équivalent à ce qu'elle a pu adresser.
La colère lui noue l'estomac au même titre qu'elle donne des coups de genou pour réveiller son opposante. C'est à peine suffisant pour réussir à la convaincre de continuer à se battre ; elle aussi est épuisée.
Ce qui la pousse à abandonner toute autre tentative, ce qui anéanti définitivement toutes ses convictions, c'est ce qu'elle reçoit en pleine poire.
Alya a à peine le temps d'identifier l'objet en question que le corps lourd de Mitsugu s'abattit à côté du sien, essoufflée, relâchant par la même occasion le haut de son corps et lui permit de prendre une nouvelle bouffée d'air frais.
Mollement, elle découvre que c'est une madeleine, de sa marque et son parfum préféré. Les larmes, déjà bien contenues dans le creux de ses yeux, finissent par déborder, jaillissant par d'interminable coulée.
Tout cela semble irréaliste... La dispute, les cris, la baston, la madeleine, et maintenant, ses pleurs.
On l'entend renifler, respirer plus fort que d'ordinaire - et puis enfin, le silence.
« Alya, tu vois cette constellation...
- Oui Kazane ?
C'est la tienne, c'est la constellation de la grosse Yariman... »
Elle expulse un rire spontanée, s'esclaffant de bon cœur.
- Ahaha, t'es vraiment qu'une grosse merde, bakayaro.
Elle laisse tomber sa main sans élan sur le ventre de l'accusée, son regard pointant un instant dans sa direction. Un étau de culpabilité lui enfonçait lentement le thorax. Se savoir responsable de ses blessures la rendit amère envers elle-même, réalisant qu'en plus d'avoir échoué à garder son propre self-control, une partie d'elle s'autoflagella à se penser mauvaise vis-à-vis de son entourage.
Pas étonnant qu'un comité restreint de personnes accepte de la côtoyer ; si c'était comme ça dont elle prend soin des gens qu'elle aime, autant ne pas la fréquenter du tout.
Pour l'heure, Alya souffla doucettement à la lueur des astres argentés, incapable de séparer ses émotions négatives de l'instant présent - pourtant, les étoiles sont belles ce soir.
- Heh ? Je suis désolée, ok. Je pense toujours ce que j'ai dit, mais je n'aurais pas du le dire de cette façon. Pour moi, que je dise une chose ou une autre sur un ton quelconque ou non, le résultat sera le même. Mon problème, c'est que je veux toujours gagner, même au sujet de trucs inintéressants, pas que tes problèmes sont inintéressants hein ! Juste... je suis lamentable à toujours vouloir avoir raison, mais je ne peux pas m'en empêcher.
Elle la met au courant, mais n'a pas l'intention de se reposer sur ses difficultés. Désireuse de s'améliorer, elle n'a pas toujours intrinsèquement conscience de ses problèmes de colère parce qu'elle a toujours vécu selon ce qui est, plutôt que d'en comprendre le cheminement, et donc, par défaut, se risquer à changer quoi que ce soit.
Cependant, il y a encore quelque chose qui la dérange ; une question qu'elle ne peut garder pour elle.
C'est Alya après tout, elle n'a jamais été capable de conserver ce qu'elle peut exprimer à tout moment à voix haute.
- Et maintenant ?
Doigts désormais entrecroisés au-dessus de sa madeleine aplatie, Alya se fait du souci sur les conséquences. Le calme déjà mis en place ne la tourmente pas, au contraire. Cela dit, elle est incapable de laisser le silence faire son oeuvre, désireuse de s'attaquer à la racine du problème afin de savoir comment se comporter par la suite.
L'imprévu, c'est pas son truc.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Mitsugu était allongée sur le dos, ses longs cheveux étaient désormais en bataille, son visage avait des traces violacées qui commençaient à apparaître sur la peau...
Du côté vestimentaire, on aurait dit qu'elle sortait d'une explosion ou d'un anime postapocalyptique.
Sa chemise blanche au col désormais étiré était froissée, sa jupe bleue salie par la terre du stade et ses collants noirs étaient filés du talon jusqu'à la cuisse.
Mais pour l'instant, la lycéenne s'en moquait. Haletante, ses yeux se perdaient dans l'infinité de l'espace et son esprit était concentré sur les paroles de sa meilleure amie.
L'entendre rire à sa plaisanterie malgré les pleurs qui étaient retenus par l'ego de la Britannique suffisait à la rassurer.
Alya l'appréciait encore malgré la rixe, et cela comptait énormément pour Kazane, plus qu'elle ne l'imaginait.
-«Heh ? Je suis désolée, ok. Je pense toujours ce que j'ai dit, mais je n'aurais pas dû le dire de cette façon. Pour moi, que je dise une chose ou une autre sur un ton quelconque ou non, le résultat sera le même.
Mon problème, c'est que je veux toujours gagner, même au sujet de trucs inintéressants, pas que tes problèmes sont inintéressants hein ! Juste... je suis lamentable à toujours vouloir avoir raison, mais je ne peux pas m'en empêcher.»
Après quelques instants de silence, Kazane ricana d'un rire amer.
Ce n'était pas de la moquerie, mais de l'énervement qui s'évacuait après un trop long moment de tension.
-« Ce... Ce n'est pas faute de te l'avoir dit, Baka !»
L'adolescente s'accouda et se tourna vers son amie avec un sourire crispé par la douleur.
Le regard de la jeune femme était compatissant bien que fatigué.
-« On va surmonter ça ensemble. Je serais là pour toi tant que tu le voudras, Alya-chan... Je ne t'abandonnerai pas.»
Puis Kazane retomba sur le dos et referma les yeux en soupirant... Elle tendit la main et ttrapa celle de Moore... Elle avait envie de se confier, alors elle le fit dans son pure style. Franc et direct, sans détour.
-«Tu vas me qualifier de faible, mais à ce stade, je m'en moque... J'ai des pensées... Suicidaires.
Plusieurs fois par soir, depuis... Deux mois ? Sûrement plus longtemps... Je souhaite disparaître... Je passe du temps sur le toit du dortoir avec l'envie de sauter.
Je sais que cela te fera ni chaud ni froid, car tu as ton sport... Ou que tu vas rire... Mais je voulais que tu saches au moins que je m'en veux de t'avoir giflée et que je me hais...»
Mitsugu se releva difficilement et boita jusqu'à Alya et lui tendit la main pour l'aider à se relever.
-«Maintenant, on assume nos conneries... Ensemble... Notre grabuge n'a pas dû passer inaperçu... Et j'ai cru apercevoir le faisceau d'une lampe torche non loin...»
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
L'énorme boule de culpabilité n'arrivait pas à quitter son estomac en constatant l'étendue des dégâts provoqués par sa colère dévastatrice sur Kazane. Était-ce de cette façon dont elle traitait ses amies ? Encore plus que l'incompétence des autres qu'elle tenait en haut mépris, il lui était plus intolérable de faire face à ses propres échecs.
Vaguement, la brune se mit à penser qu'elle ne méritait pas le pardon de la Japonaise, que ça aurait été bien plus facile si elles étaient devenue ennemies, mais, de l'autre côté, elle n'aurait sciemment pu endurer cette séparation.
Alors, la sportive chercha à faire face aux choses, de les accepter telles qu'elles étaient, commençant par prendre le temps de se détendre, soulagée par les paroles de sa copine.
Ce poids précédemment nommé s'envola en un éclair quand elle entendit que Mitsugu ne l'abandonnerait pas. C'était la plus belle déclaration qu'on puisse lui faire.
- On est comme deux hommes alors ? Se battre, et l'instant d'après tout est réglé : ça me va. Elle accueillit la main de sa meilleure amie entre ses doigts et serra les siens autour de sa paume pour la soutenir ; c'était sa manière bien à elle de lui faire comprendre sa reconnaissance sans qu'elle n'ait à l'exprimer ouvertement.
Une fois de plus, Alya éprouva des difficultés à traduire franchement ses sentiments par des mots. Elle sait l'ouvrir quand il s'agit de corriger les autres ou de donner son opinion, mais elle fuit vraisemblablement quand il s'agit de dire tout haut l'affection qu'elle peut lui porter.
Pourtant, elle réussit à comprendre, ou du moins, à se convaincre, que Kazane la connaît de la sorte et qu'elle ne la blâmera pas. Après tout, cette dernière lui a avoué elle-même passer l'éponge, alors, en gage d'amitié, elle devrait la croire et mettre de côté l'idée que tout le monde cherche à lui nuire.
- Des pensées suicidaires ? Pour quoi fa-
Elle se mord la langue. Encore une fois, son esprit a cherché à contredire pour lui prouver que ses pensées étaient insécurisante pour elle-même dans le but de la protéger, mais aussi sûrement qu'elle culpabilisait pour ce qu'elle avait fait et ne cesserait de s'en vouloir avant un bon moment, Kazane ne trouvera qu'une ressource intérieure à son problème.
- Je... Je n'allais pas en rire ! Pour qui tu me prends ?
Rougie par l'embarras, Alya est bien contente que la lune ne soit pas assez lumineuse pour que quiconque puisse observer sa gêne évidente. En réalité, elle ne savait que répondre. C'était un sujet des plus délicats et elle était certaine de ne pas avoir les mêmes réflexes que Kazane à cet égard.
Si ça avait été elle... Ça n'aurait pas existé. Elle aurait enterré sa souffrance et l'aurait vaincu à travers le sport comme elle l'a toujours fait avec ses problèmes jusqu'à présent.
- Écoute... Je pense qu'on a chacune nos faiblesses, moi avec le fait de toujours vouloir gagner, et toi avec ça, mais, tu l'as dit toi-même, on arrivera à surmonter ça, donc là aussi, surmontons ça ensemble. Pour prêter main forte, Alya est toujours plus prompte à prodiguer des conseils qu'à essayer autre chose, cela dit, ce n'est peut-être pas ce que voudrait Kazane. Je n'ai encore aucune idée de la manière dont je pourrais t'aider, mais je suis contente que tu sois sorti du silence. Je ne veux pas tomber dans le piège de me mettre à ta place, ça ne fonctionnerait très certainement pas. Tu n'as pas à t'en vouloir... Enfin, c'est ironique que je te donne le conseil que je ne suis même pas foutue de suivre. Ce que je veux dire, ce que... dis-moi si tu as besoin de quoi que ce soit à ce sujet, des conseils, une écoute ou te faire changer les idées quand ses épisodes surviendront : je serais là.
Elle lui sourit ensuite, puis attrapa vigoureusement sa main qui l'aida à remonter à la surface. Brossant ses cheveux avec ses doigts, la sportive s'inquiéta face aux révélations de Kazane, même si rien n'en demeurait dans les vibrations de sa voix.
- Oh shit... Tu crois que c'est un surveillant qui nous aurait entendus ? Ils ne dorment pas à cette heure ou quoi ?
Folle de rage, elle s'évertua à cacher les dommages, secouant sa veste de sport ou encore frottant sa joue dans le vain espoir que ça changera quoi que ce soit quant à son aspect sans doute miséreux.
- Ça craint... J'avais jamais été collé avant l'histoire de cette pétasse de Kaoru, mais là, je vais me prendre une de ses soufflantes vu que j'ai récidivé...
Jamais elle ne se confie dans l'espérance d'obtenir quoi que ce soit de la part de sa meilleure amie. Toutefois, malgré tout ce qu'elle était et montrait au quotidien en désirant préserver l'illusion selon laquelle tout est gardé sous son contrôle émotionnel, en proie stress modéré, Alya viole sa propre loi interne par son incapacité à garder le silence.
- Putain, putain... Il approche, meuf !
Bon, comme promis en regard entendu avec Kazane, elle allait prendre sa part de responsabilité - mais merde quoi.
- PNJNon validé ; bouhouhou■ Age : 35■ Messages : 6333■ Inscrit le : 31/03/2008
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Les règles sont les règles
A crier comme des poissonnières, il ne lui est pas difficile de trouver les coupables. Sa lampe torche est comme une baguette de sourcier. Son faisceau oscille sur le gravier comme un métronome en mal de drame. Le bruits de ses pas s'amenuisent sur l'asphalte de la piste d'athlétisme. Wada-san a beau avoir de sombres cernes, le trentenaire n'est pas moins alerte. Serait-ce des silhouettes à une centaine de mètres sur sa droite ? Les chuchotements le confirment. Et dire que ces idiots n'essaient même pas de se cacher. Le surveillant fonce sur les délinquantes comme un oiseau de proie.
« Plus un geste ! »
Lampe torche braquée sur leurs petites têtes échevelées. Contrôle d'identité. Ne bougez plus, vous êtes cernées. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Temps mort. Il prend deux grosses secondes pour les détailler de la tête aux pieds. Elles se sont écorchées vives. OK, maintenant il est bien réveillé. Cela se voit à sa tête de six pieds de long et à ses sourcils qui se froncent.
« Nom, prénom, classe. »
Simple, efficace. Son ton est froid et ferme. Wada-san les jauge d'un regard intransigeant. Les filles sont pires que les garçons. Cela l'étonnera toujours. Quitte à les intimider jusqu'au bout, il ne dévie pas le faisceau de sa lampe. Les voir grimacer est un moindre mal face à son sommeil endeuillé. Sa voix se fait plus menaçante alors que les réponses tardent à venir selon lui.
« Nom. Prénom. Classe. »
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 700■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
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Le surveillant semblait éveillé maintenant, ses sens aiguisés par l'irruption nocturne. Il ne déviait pas le faisceau de sa lampe, plongeant les filles dans une atmosphère oppressante. Mitsugu pouvait sentir la froideur de son ton, l'autorité qui émanait de lui. C'était un homme qui n'avait pas l'habitude de tergiverser tout comme elle.
-« Nom, prénom, classe. »
La demande était simple, directe, mais les secondes semblaient s'étirer sous le poids de son regard scrutateur. La lycéenne sentit la pression s'accentuer alors que l’homme attendait une réponse. Elle soutint son regard avec détermination, refusant de fléchir sous son autorité.
Il répéta la question d'une voix plus menaçante, agacé par le silence qui s'éternisait à son goût.
-« Nom. Prénom. Classe. »
Kazane, gardant sa fierté intacte, répondit d'une voix ferme malgré l'agacement qui montait en elle.
-« Baissez votre lampe je vous prie, la lune éclaire déjà assez bien, Wada-san. »
Sa remarque était empreinte de politesse, mais sa voix trahissait une pointe d'exaspération. Elle n'avait aucune intention de se laisser intimider par ce surveillant nocturne.
Puis, après un soupir, elle avoua d'un ton résigné mais toujours digne :
-« Kazane Mitsugu, 3C... Et tout ce grabuge est entièrement ma faute, Moore-san est venue me réprimander et j’ai déconnée... Je suis l'unique fautive, monsieur. »
Elle assumait la responsabilité de ses actes, bien décidée à protéger Alya des conséquences de leur escapade et affrontement nocturne, quite à mentir. Son regard, bien que traversé par une lueur de colère, restait fixe, déterminé. Elle attendait la suite des événements, prête à affronter les conséquences de ses actions.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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L'angoisse rampait à vive allure alors qu'Alya était incapable d'articuler le moindre muscle, complètement figée et immobile. Ses yeux se plissèrent en proie à un fort éblouissement alors que le faisceau de la lampe de poche stationnait sur leur visage.
D'instinct, sa dextre se plaqua en visière sur son front, la tête légèrement penchée sur le côté pour se protéger de la lumière dense pendant que son autre main pendait le long de son corps, complètement moite.
Le surveillant semblait courir dans leur direction, et pourtant, Alya trouvait le temps terriblement long, l'appréhension de ce qui allait leur tomber dessus brouillant sa perception de la réalité.
Elle se tint droite lorsqu'il arriva, son visage demeurant impassible mais dont les yeux brillaient d'une vive frustration trahissant sa colère.
« Plus un geste ! »
Plus un geste ? On est dans un navet policier ou quoi ? Alya glissa un œil en direction de Kazane et remarqua la détermination dans son regard, comme si tout ce qui émanait d'elle criait une révolte certaine. Une chose était sûre : elle défiait le surveillant.
La sportive ne saurait dire si c'est du génie ou du suicide, alors que, quant à elle, elle obtempéra simplement, les mots glissent entre ses dents serrées.
- Moore Alya, deuxième sportive.
Le prétexte du flash lumineux dans les yeux et tout ce qu'il lui a fallu pour qu'elle s'autorise à baisser la tête, reconnue coupable. Contrairement à sa meilleure amie, Alya ne se sentait pas en mesure de contester une autorité, notamment en raison de son éducation qui ne lui avait jamais donné cette possibilité.
Si l'attitude de son amie lui semblait courageuse, voire même noble, elle finit par conclure que c'est aussi se tirer une balle dans le pied.
Attachée à ce qui est fonctionnel, la brune a une forte propension à rejeter ce qui pourrait mieux fonctionner - ainsi, désireuse de respecter l'autorité au même titre qu'elle prend elle-même ses propres libertés tant qu'elle n'est pas prise sur le fait, il va sans dire que là... elles étaient prises sur le fait ; il était donc inutile de mentir ou d'amenuiser leur affaire, le procès était déjà fait.
Préoccupée, Alya ne voulait pas compromettre les efforts de sa meilleure amie, puisqu'avouer qu'elle mentait pour rester honnête auprès de Wada-san la condamnerait paradoxalement.
Ses méninges tournaient à plein régime pour tenter d'allier une solution pratique qui respecterait ses valeurs tout en veillant à ne pas punir Kazane.
En effet, sa conscience la poussait à ne pas la laisser s'accuser à tort : elle devrait trouver un équilibre.
S'avançant d'un pas léger, presque confiant, Alya misa sur la politesse, s'inclinant légèrement pour s'annoncer.
- N-Non, ce n'est pas entièrement vrai. J'ai aussi participé, Monsieur.
Ses mains tremblaient, et elle ressentit une sensation de chaleur sur son visage. Elle essaya de respirer profondément pour se détendre, mais ne parvenait qu'à respirer superficiellement, se détestant de se savoir abattue plus que par la honte générée d'être réprimandée au même stade qu'une enfant.
Elle craignait que la fatigue générale, l'angoisse déjà dans sa nature ou le statu quo l'empêche de réfléchir de façon structurée pour sauver Kazane.
La sportive assumait pleinement ses actes, mais n'avait pas la patience d'écouter les réprimandes qui allaient avec - et surtout, elle faisait face à une difficulté supplémentaire avec sa meilleure amie qui avait pris son parti, non pas qu'elle ait l'impression d'être moins en sécurité, mais elle sentait comme une merde qui tirait profit de la loyauté de son amie.
Sacré soirée...
- PNJNon validé ; bouhouhou■ Age : 35■ Messages : 6333■ Inscrit le : 31/03/2008
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Les règles sont les règles
« Bien sûr que vous avez participé. »
L'état lamentable de leurs tenues et la rougeur de leurs visages sont un indicateur clair de leur implication mutuelle. Rapidement, il fait pivoter sa lampe vers le parc et se décale pour se placer derrière elles.
« Comme je suis certain que vous avez une bonne raison qui justifie que vous vous êtes mises dans un état pareil. Mais vous savez quoi ? La CPE sera plus à l'écoute que moi. Je lui réserve l'exclusivité. Mais ce sera pour demain. Après avoir dormi. Allez, vous savez où sont les dortoirs. »
D'un balancement de la tête, Wada-san leur pointe la direction à suivre. Elles seraient bien avisées de ne pas retarder leur départ car il a déjà une idée précise des heures de colle qu'il leur réserve et elles ne feraient qu'ajouter des heures en râlant. Prenant le chemin bordant le parc, son côté good cop se manifeste. Il leur fait donc faire un détour. Dans l'infirmerie, il leur tend des compresses imbibées d'antiseptique.
« Vous auriez fait ça en pleine journée, on se serait occupé de vous. Mais là, tout l'monde dort. Sauf moi. On se demande pourquoi... Donc prenez ça, vous pourrez au moins désinfecter vos bêtises. »
Le trajet jusqu'aux différents dortoirs est relativement calme. Le surveillant dépose en premier la lycéenne devant sa chambre. Il en profite pour remettre sa casquette de bad cop.
« Je viendrai vous chercher demain à la première heure pour que vous expliquiez votre comportement à la CPE. Attendez-vous à des heures de colle, au minimum. »
Puis il s'occupe de l'étudiante. Au moins, cette dernière ne moufte pas. Les deux jeunes filles raccompagnées, Wada-san baille. Son lit l'appelle mais il décide de faire un tour du campus. Le crime ne suit malheureusement aucun agenda.
Le lendemain, Wada-san vient les chercher devant leur chambre comme convenu pour les mener au bureau de la CPE, qu'il a préalablement briefé.
Alya reçoit 4 heures de colle, 1 lettre d'avertissement envoyée au parent/tuteur/contact d'urgence et 1 semaine de TIG pour non-respect du couvre-feu et récidive de violence.
Kazane reçoit 3 heures de colle pour non-respect du couvre-feu et violence.