Le deal à ne pas rater :
Code promo Nike : -25% dès 50€ d’achats sur tout le site Nike
Voir le deal

Recensement des membres jusqu'au 30 Novembre!
Les comptes non recensés seront supprimés lors de la maintenance alors n'oubliez pas de poster dans ce sujet !

Mathéo Takahashi
A l'université ; 2è année
Mathéo Takahashi
■ Age : 31
■ Messages : 545
■ Inscrit le : 09/12/2022

■ Mes clubs :
[Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches QSZRG60 [Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches Vi4Mx2U [Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches DaRFlGw


Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Mathéo Takahashi

[Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches Empty [Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches

Mar 22 Aoû 2023 - 23:20
Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs se rapprochent


Rp écrit à 4 mains avec la joueuse de Seito <3

(3 avril 2018 - Le jour de la rentrée, après les heures de clubs)

Le jour de la rentrée était enfin arrivé. Pour beaucoup, il signait la fin de vacances tant désirées et le retour des études, de la pression, des examens. Il s’avérait  être l’un des jours les moins agréables de l’année. Pas pour Mathéo, pour lui, il s’agissait d’une libération. Les vacances n’étaient pas sa tasse de thé. Il n’avait qu’une hâte lorsqu’elles commençaient : que la rentrée le sauve au plus vite de l’ennui qu’elles représentaient. Il n’était pas fou, comme tout le monde il profitait de celles-ci pour se reposer malgré tout, d’autant plus que chez lui elles étaient largement méritées étant donné le rythme soutenu avec lequel il menait ses études. Le problème étant qu’il n’était pas doué pour se détendre. Il n’avait plus su profiter de ses vacances depuis son déménagement au Japon. Elles étaient tant de temps libre qu’il ne savait pas investir. Ses ruminations et son stress prenaient toute la place, l'étouffant si bien que le retour de sa routine étudiante lui semblait être une bouffée d’air fraîche à chaque fois. Pourtant, cette année, c’était différent. Sa rentrée en deuxième année d’université n’était pas un énième moyen de se fuir, au contraire. La reprise des cours avait une connotation plus joyeuse: il allait enfin pouvoir revoir Seito. Tout la journée, il n’avait attendu que cela et le temps lui avait paru incommensurablement long. Ses camarades avaient eu beau chercher à le retenir au club de traditions japonaises, dès que l’heure sonna, il s’en était allé rejoindre leur lieu de rendez-vous. Impossible à détourner de sa route.

Il s'était assis sur l'un des bancs du parc, son petit sac en papier Umeda Hankyu posé à côté de lui, fixant des yeux l horizon à la recherche du soleil. Seito était finalement apparu, éclairant l'obscurité, plus rayonnant que dans son souvenir. Un sourire accroché aux lèvres, Mathéo s était levé, le coeur battant. Ces derniers jours, il mourrait d impatience, oscillant entre excitation à l idée de le revoir et la crainte, stupide, irréelle, que leur Idyle n ai pu être qu un rêve de vacances. Ça pouvait bien être un rêve, se dit-il en voyant Seito de plus près. Il était tellement beau. "Salut ! " avait-il timidement lancé une fois à sa portée. L éloignement physique des vacances rendait leurs retrouvailles plus intimidantes que leurs au revoir de fin d année. Malgré tout, il du cruellement se retenir pour ne pas le soulever dans ses bras. "Tu vas bien ?..." demanda-t-il, le sourire aux bords des lèvres. " Tu as coupé tes cheveux ? Ça te va bien". Ne pouvant se retenir, il lui frotta affectueusement le haut du crâne.

Reprendre par un entraînement de foot n'avait pas été de tout repos pour Seito mais l'exercice lui avait néanmoins fait du bien. Le fond de l'air lui semble frais alors qu'il sort des vestiaires les cheveux mouillés. Il n'avait pas adressé de mots supplémentaires à ses coéquipiers, Mathéo l'attendait au parc. Le voir en chair et en os le trouble autant qu'il est heureux. L'étudiant existe vraiment. Aussi idiot que cela puisse paraître, il en est rassuré. “Salut !” l'accueille-t-il, souriant. A présent en public, ils ne peuvent pas itérer leur escalade d'avant les vacances, mais cela ne contrarie pas Seito. Simplement lui parler en tête à tête lui suffit. “Ça peut aller. Et toi ? Ce premier jour ?

Le contact le surprend, il crispe légèrement les épaules mais très vite, il sourit à nouveau.“Ma mère peut pas s'en empêcher. Soit disant je vois plus rien quand j'ai les mèches devant les yeux. Fais gaffe, ce sera bientôt ton cas.” Il rigole.

Mathéo porta une main sur les mèches qui commençaient à lui traîner dans les yeux, le sourire se décalant en coin, timide et gêné à la fois. "... Oui, c est vrai. Je n y ai pas vraiment fait attention". Il n avait pas fait attention à grand chose ces vacances, pour la première fois de sa vie, il avait l impression d en avoir pris de véritables. Trimballé à droite et à gauche par Kazuki, il n avait pas eu le temps de s inquiéter de sa coupe de cheveux et lorsqu il était rentré chez lui, plus rien ne s était interposé entre lui et ses pensées pour Seito. Il avait davantage pensé à sa jolie tête brune qu à la sienne. "Ma rentrée c est bien déroulée... et ça m a fait plaisir de retrouver mes camarades du club de traditions, mais j ai trouvé le temps long", il marqua une pause, rivant ses yeux sur lui. "J avais hâte de te voir, tu m as manqué...". Bien sûr, il n était pas passé à côté de l information que Seito lui avait subtilement envoyé, le plus important étant dit, il enchaina. "Ta journée n était pas aussi bien que tu l espérais ?"

Ne pas faire attention, lui ? Cette information amuse Seito qui le montre avec un sourire taquin. Écoutant avec intérêt la rentrée de Mathéo, il écarquille soudain les yeux à sa remarque puis pique du nez en souriant davantage. ”Avoue que t'avais surtout hâte de voir si le bricolage m'avait rendu super costaud.” répond-il, blagueur, ce qui arracha un rire à Mathéo. Les dents découvertes sous l amusement, il laissa ses yeux fuir pour tenter de cacher leurs intentions gourmandes. A vrai dire, il n y avait même pas pensé. Il n avait pas besoin de l imaginer plus musclé pour... Le rouge lui monta aux joues, il s empressa de s accrocher à la bouée de sauvetage que lui offrit gentiment le lycéen en changeant de conversation.  Elle eut d ailleurs toute son attention parce qu elle lui sembla... étonnement cabossée, pour une bouée. Seito relève la tête, son regard se fait fuyant, il hausse les épaules et part s'asseoir sur le banc derrière Mathéo. Il se met en tailleur et finit par répondre :”Si si, elle était exactement comme je l'imaginais. Heureusement que j'ai commencé la journée par la Littérature !”. L’imitant, Mathéo prit place à côté de lui, étirant ses jambes encrassées par le manque d entrainement de ces deux dernières semaines - Lizzy allait le tuer.  "... Pourquoi "ça peut aller", alors ?" Demanda-t-il.  “Parce que j'ai fini par deux heures d'anglais. Tu te rends compte la torture ?!

Cela suffira-t-il à dissiper les doutes de Mathéo ? Seito n'en est pas certain mais il se contente de cette nouvelle blague pour le moment. Et soudain, il se fait happer par un autre imprévu. Les yeux de Mathéo, posés sur ses mains par curiosité -scientifique-, s'écarquillèrent. Il attrapa entre ses doigts la main blessée de ce dernier. L'inquiétude marquée dans la voix, il fronça les sourcils malgré lui. "Tu t es fait mal ?"

Oh ça…
C'est vrai qu'il avait oublié de lui dire. “Le rabot et moi on est pas potes finalement.
Seito fait la moue puis désamorce, disons plutôt qu'il tente de désamorcer, l'inquiétude qu'il sent poindre chez l'étudiant. “Mais t'inquiète, la peau va repousser vite.

A l'évocation du rabot, une mine souffrante étire le visage de Mathéo. Il ne savait pas à quoi servait précisément un "rabot" mais son instinct lui disait qu il pouvait faire mal, comme à peu près n importe quel outil mobilisable pour des travaux. "La peau..." répéta-t-il, les yeux ronds comme des ballons, horrifié par ce qu il commençait à comprendre. "Tu... t es arraché la peau... ?" chercha-t-il confirmation, espérant toujours avoir mal compris le problème.

Ouais, c'était pas beau à voir. Mais en vrai, j'ai rien senti sur le coup. T'aurais vu la tête de mon oncle par contre… Un peu comme la tienne en fait.”

Un soupir sortit d' entre les lèvres de Mathéo alors qu il fut contraint de relâcher sa main. Deux étudiants arrivaient vers eux et ne tarderaient plus à leur passer devant, il leur fallait être discrets. Il se rendait compte que ce serait plus difficile qu’il ne l’imaginait. "J'espère que le rabot a été puni pour ce qu il t a fait..." tenta-il de plaisanter tout de même. Seito laisse échapper un rire. “Même pas ! Il sévit toujours, en quête de sa prochaine victime !!”. L' inquiétude tordit de nouveau la bouche de Mathéo. "Tu as ce qu il faut pour te soigner ?"

En voyant que l'étudiant est réellement inquiet, Seito devient plus sérieux. “Oui, t'as pas à t'inquiéter. Dans une semaine, j'aurais pu de bandage. Ça me fait même pas mal, j't'assure”. Il lui offre un sourire rassurant et ajoute, après que les deux étudiants soient passés devant eux : “J'suis content de te voir aussi.”

Les sourcils renfrognés, le regard perplexe, les lèvres froissées... pour quelqu un qui , comme Mathéo, cultivait habituellement l art de ne rien laisser paraître, cela ne laissait aucun doute : il restait inquiet. Cependant, il décida de masquer le niveau d inquiétude manifesté par son corps, hochant seulement la tête, un peu pensif. Seito avait beau lui assurer que son doigt s en remettrait d ici une semaine, il n en était pas convaincu. Demain, il passerait à la pharmacie. On ne sait jamais, peut-être que quelque chose pourrait l y aider. Et si... Il releva des yeux étonnés sur lui, pris de court par sa confession. Son coeur en loupa un battement. Sa mécanique, entravée par un rythme diablement plus soutenu, lui fit monter le rouge aux joues. "... Fais attention à toi..." ne put-il s'empêcher d' imposer, hors de toute négociation possible, cognant discrètement mais pas moins affectueusement son genou contre le sien. Son visage se décrispa, laissant un sourire timide s y réinstaller. "Et Moi aussi..." dit-il, même si cela semblait évident.

Voilà qui est mieux. Ce coup de genou marque le retour du Mathéo affectueux. Et cela fait du bien à Seito de se sentir accueilli avec autant de ferveur. Pas comme chez son oncle et sa tante. Pareil, de cet incident, il n'avait rien dit. Préférant de loin se concentrer sur le positif.

Je fais attention.”

Dans la mesure du possible. Quand ça lui chante. Seito suit alors avec attention les mouvements de l'étudiant et se fait surprendre par un cadeau auquel il ne s'attendait pas. "Tiens, d ailleurs... c est pour toi. Je ne sais pas si tu en as déjà mangé, ce sont des "bâtons d'or", il y en avait deux boutiques à Osaka et... j ai pensé à toi en passant devant." lui dit Mathéo, marquant une pause avant d avouer, un peu plus faiblement pour être sûr qu il soit le seul à l entendre, "Enfin... j ai pensé à toi toutes les vacances..."

Rapidement, le regard de Seito navigue entre le sac et Mathéo jusqu'à que ses pupilles vibrent d'une intensité renouvelée lorsqu'il apprend avoir été l'objet de ses pensées. Il bat des cils, à plusieurs reprises, puis lentement dépose son attention sur le contenu du cadeau.

Je connais mais j'en ai jamais mangé.”

Un instant son regard s'assombrit. Il se souvient d'une remarque de son père : c'est pour les gens méritants. En ce premier jour de 3ème année, il peut bien se considérer méritant.“Fallait pas. Merci beaucoup Mathéo. Je t'ai rien ramené moi.”. Cette dernière phrase se teinte de gêne.

Parfois, Mathéo semblait percevoir quelques lignes d ombres dans la lumière scintillante qui émanait de Seito. Un nuage cachait temporairement le soleil puis se décalait pour se faire oublier l instant d après. Il ne savait jamais comment réagir dans ces moments-là, lorsque ses perceptions étaient plus fines que son intellect, ni quoi en penser réellement. Pourtant, indéniablement, le regard chargé de son petit-ami lui serra le coeur, qu il le veuille ou non. "Je t en prie" lui dit-il, remontant un pied sur le banc pour poser sa joue contre son genou, contemplant Seito d un angle nouveau. "Tu es là... c est le meilleur des cadeaux, je n'ai besoin de rien d autre" souffla-t-il.

Seito n'est pas un cadeau. Il ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Mais il n'ose pas contredire Mathéo. Parce que cela induirait de nouvelles explications et il est fatigué d'avoir à se justifier sur son comportement. Le coin de ses lèvres se retrousse brièvement puis il observe l'étudiant. Nul doute que ses paroles sont sincères, il le ressent jusque dans son regard dans lequel il se perd. “Je te revaudrai ça si t'acceptes de venir manger des hanami dango avec moi.”.

"Je ne louperai ça pour rien au monde, j attends impatiemment depuis que j ai trouvé le bon dans mon casier pour le white day" répondit Mathéo, les yeux traversés d un éclat d excitation. Ce cadeau faisait partie des petites choses desquelles il ne se remettait toujours pas malgré le temps passé. Seito lui avait offert un bon pour une sortie ensemble... au white day... après avoir accepté ses chocolats de st valentin... BON. Il n allait pas nous la refaire une énième fois ! Mais tout de même, il ne pu s empêcher de demander, un sourire bien trop satisfait sur les lèvres : "Est-ce que c est un..." il chuchota le mot "date ?".

Le visage de Seito se détend à nouveau, ses yeux se font enjoués. L'atmosphère est de nouveau légère, si bien que Mathéo le surprend. Décidément ! Ses dents s'enfoncent dans sa lèvre inférieure, le rouge lui montant aux joues. Un regard en biais vers l'étudiant, il joue le suspens : “Je sais pas... Tu trouves que ça y ressemble ?

"Un peu" répondit Mathéo, timidement taquin.

C'est vrai qu'il ne l'avait pas vu comme ça. Au moment du White Day, Seito souhaitait juste passer du temps avec Mathéo. Peu importe où, quand ou comment. A présent que Mathéo est son petit-ami, se voir officiellement en dehors du campus est un événement codifié. Et, il ne saurait dire pourquoi, mais ça l'emmerde ces étiquettes. Captant le regard de Mathéo, il reprend d'une voix douce : “Peut-être que c'en est un. Ou peut-être que c'est juste une balade sympa entre deux mecs qui s'aiment bien.”

Ce serait leur premier date officiel et Mathéo se remerciait infiniment de savoir si bien se contrôler parce que sinon il n osait imaginer dans quel embarras il se retrouverait, l excitation à découvert. Un date, c était quelque chose de sérieux. Or, il avait toujours pensé qu il n en aurait jamais. Enfin, jamais avec un garçon. Jamais avec quelqu un qu il aimerait vraiment. Parce qu il en avait eu plein des dates par le passé mais ceux-ci avaient plus été pénibles et longs qu autre chose. Leur relation n'avait pas besoin de ça pour s officialiser, ils l avaient d ailleurs déjà plus que largement baptisée - et il préférait ne pas trop se le remémorer, question de juriprudence technique - mais... ça lui faisait étrangement plaisir. C était dans l ordre des choses pour une relation "normal" et Mathéo tenait aux traditions. Aussi gênant cela était-il à avouer, il tenait à ce date. Alors, forcément, la dernière réponse de Seito lui fit perdre son sourire.  "... Je préfère que ça en soit un" du-t-il avouer. "Parce que... je ne suis pas seulement quelqu un qui "t aime bien" ". Il laissa sa jambe retomber sur le sol et son dos se redresser, plantant son regard dans celui de Seito après avoir furtivement veillé à ce que personne ne soit trop près d eux. "Je t aime" dit-il, le plus discrètement possible et en français.

Seito n'est pas contre appeler ça un date, il ne comprend juste pas pour quelle raison il faut le mentionner. Mais il semblerait que Mathéo s'en soucie. Et il se voit obligé de rattraper ses paroles : “Je sais, je voulais pas le dire méchamment ou que tu le prennes mal.”. Il s'apprête à poursuivre lorsque cette preuve d'amour le désarçonne. D'une parce que le français le titille. De deux parce qu'il avait presque oublié à quel point Mathéo semble l'aimer. Et cette partie de lui capable de recevoir un tel amour s'est retranchée pendant les vacances, si bien qu'il ouvre grand les yeux et ses lèvres s'entrouvrent. Lentement son regard se dérobe pour observer les alentours. Et, relativement satisfait, sa main se rapproche de celle de Mathéo qu'il effleure du dos de son index.“Tu es dispo samedi aprem' ?

La sensation de sa peau qui effleure la sienne souleva tout l épiderme de l’étudiant, d un tsunami de frissons. Il n était pas vexé et même si ça ne lui faisait pas forcément plaisir, il ne le prenait pas mal. Il voulait seulement s assurer que Seito soit bien au courant : aucun de ses sentiments n avaient changé pendant les vacances. Pire, il y tenait cruellement. D une main, il tira sur le sac qu il venait pourtant de lui offrir pour le poser entre eux deux et derrière les coulisses de cette nouvelle scène, il attrapa sa main, caressant sa paume du pouce. "Oui" répondit-il simplement, le regard attendrie. "On peut se retrouver à 14h, si ça te va"

La réaction immédiate de Mathéo lui confirme que ce qu'ils ont échangé dans la salle de club ne s'est pas estompé. La chaleur de sa peau lui fait l'effet d'un électrochoc. Des frissons remontent le long de son bras mais il les absorbe l'un après l'autre sans sourciller.“C'est bon pour moi.” sourit Seito. Il aurait largement le temps de manger et de s'en remettre - cette séance post-vacances s'annonce formidable - après son rendez-vous chez le psy. Mathéo acquiesça, comme pour sceller définitivement le destin de leur futur rendez-vous. Il avait terriblement hâte. Suivant le regard de Seito qui dérivait vers le sac, il se rappela qu' il n était pas seulement un cache misère lui permettant de caresser en secret la main de petit-ami. Le sac entre eux, Seito jette à nouveau un oeil à l'intérieur. “Comment t'as su que j'aimerais tous ces goûts ?

Mathéo esquissa un sourire, répondant, non peu fier de sa trouvaille: "Nos sujets me l ont dit...". A vrai dire, il avait plutôt fonctionné par déduction et imagination, à la force des observations qu il avait pu faire sur ce qu il l avait vu apprécier manger. Et en soit, il ne lui semblait pas avoir pris trop de risques non plus... mais c était plus romantique de mettre ça sur le dos du royaume du sucre.

Seito se questionnerait sur la définition d'un date plus tard. Plusieurs jours les séparent de samedi et étonnamment, cela ne l'inquiète pas outre mesure. En partie parce que Mathéo semble toujours trouver les mots justes quand il en a besoin. Et cette mention subtile de leur petit monde le fait rayonner de plaisir. “Nos sujets sont bien bavards dis donc…”. Son pouce caresse celui de l'étudiant, un sourire malicieux cloué aux lèvres. Le regard complice, Mathéo esquissa un sourire. “Bavards mais dévoués" commenta-il, amusé. Ce ne sont que des goûts mais le fait qu’il ait tapé si juste rend Seito particulièrement heureux. Faisant écho aux aveux précédents - la spontanéité en matière de sentiments lui fait clairement défaut -, il fait confiance à son imaginaire. “J'me suis promené pas mal de fois dans notre Royaume pendant les vacances en espérant te croiser.

Mathéo s étonnait encore de la facilité avec laquelle Seito lui permettait de plonger dans cet imaginaire quand bien même il n'en avait ouvert la porte que pour lui. Chaque fois qu il parlait du royaume du Sucre, il avait l impression d avoir accès à un monde que seul Seito pouvait atteindre, un monde rien qu à eux, quelque chose qu il ne partageait qu avec lui. Cette sensation d être seuls dans leur monde, il ne s en laissait pas. Il se surprenait même encore à en alimenter le feu. Un feu réconfortant et rassurant. Cependant, c était les aveux du lycéen qui lui réchauffaient vraiment le coeur pour l instant. Une bourrasque de mots qu il reçut de plein fouet et qui fit s envoler la centaine de papillons en sommeillaient dans son ventre. Est-ce que c était une façon de lui dire qu il lui avait manqué aussi ? Il aurait aimé en avoir la confirmation... même s'il se trouvait puéril. De toute façon, l honnêté de Seito lui faisait suffisamment peur pour résister à la tentation, la contournant. "... C'est dommage qu on ne s y soit pas croisés... j aurais vraiment aimé.", dit-il en serrant un peu plus sa main dans la sienne. "D ailleurs, j ai demandé de l aide au Mage du Sucre mais il n a pas pu me donner le pouvoir de téléportation que je lui ai demandé. A la place, il m a proposé une montgolfière en chewing-gum. J ai refusé parce qu une bulle ça claque facilement... Je me demande s il n a pas mangé trop de bonbons acidulés ce mage... ". A nouveau, il chercha ses yeux. S ils avaient été seuls, il l aurait surement embrassé. Quand est-ce qu il en aurait de nouveau l occasion ? Avoir de l intimité sur le campus n'était pas chose aisée.

Le regard de Seito s'illumine dès l'instant où Mathéo se fait plus prolixe. Loin de l'ennuyer, il sent son cœur vibrer face à l'imagination que met en œuvre l'étudiant pour ajouter du contenu à leur histoire pailletée de sucre. Évoquer ce Royaume le fait se sentir comme chez lui. Un chez lui diamétralement opposé à la maison de ses parents. Un chez lui dans lequel il se plait à évoluer, à découvrir, à chérir. A la remarque sur le mage, Seito pouffe de rire. “T'as eu raison, j'aurais pas aimé que tu t'aplatisses comme une crêpe. Même si j'aime beaucoup les crêpes.” Il lâche momentanément la main de Mathéo pour lever les bras vers le ciel et s'étirer tout le buste. “Parler de crêpes me donne trop la dalle. Je sais pas combien j'ai fait de tours de terrain mais c'était beaucoup. Genre... vraiment beaucoup !

Mathéo prit en note l information dans son carnet mental "Seito Mori" car oui il en avait un. Il y mettait toutes les images que ses yeux capturaient et les informations qui pouvaient s avérer importantes. Il estimait que le goût des crêpes en était une étant donné qu il adorait ça aussi. "... la reprise n a pas été trop difficile ?" Demanda-t-il en posant ses mains sur ses cuisses, les obligeant à rester sages. "J aimerais bien te voir jouer un jour... tu sais si vous aurez des matchs cette année ?".

J'ai un peu couru pendant les vacances mais pas autant que pendant les entraînements. Mais ça va vite revenir vu que j'y vais deux fois par semaine. Et y'a grave moyen que tu m'vois jouer.”. Tout fier, Seito se redresse et déclare : “Le capitaine m'a dit qu'il allait me mettre sur la feuille de matchs parce que, je cite, j'me suis vachement amélioré. Et ouais !”. Enfin ça c'était avant qu'il se prenne la tête avec Pablo mais son cerveau bloque toute nouvelle descente aux enfers et préfère se concentrer sur l'évidence. "Félicitations, tu peux être fier de toi. J ai hâte de voir ces progrès" lui repondit Mathéo, attendrit et le fard aux joues. Il voulait l embrasser, bon sang.

Mathéo saisit son sachet cadeau pour lui déposer dessus. "Si tu veux commencer à les goûter, je ne t en voudrais pas" dit-il, le regard attendrie. “Ah mais oui, putain ! J'suis con. T'es sûr que j'peux tout d'suite ?” demande Seito avec des petits yeux de Chat Potté. En voyant le regard suppliant de Seito, Mathéo sentit son coeur s arrêter. "Adorable" pensa-t-il en se mordant la lèvre. Impossible de résister même, Seito révélait là ses propriétés kryptoniennes.  D un signe de tête, il acquiesça pour le rassurer dans sa gourmandise, l encourageant à goûter ses présents. Dès qu'il est sûr que c'est bon, Seito s'attaque au paquet à la fraise et s'interrompt juste après avoir croqué dans un bâtonnet.

"... mais si tu as vraiment faim... On... Peut-être qu'on pourrait aller manger ensemble ? Enfin, si tu n as rien de prévu"

Oh... J'ai prévu de manger avec Nolan ce soir mais tu peux venir si tu veux.” Et Seito ajoute juste derrière en tendant le paquet : “T'en veux un ?

Son invitation fait office de pacemaker, relançant le coeur de Mathéo à milles à heures. "C-C est gentil de me proposer mais... ça ne serait pas un peu bizarre ?" demanda-t-il en piochant dans le paquet tendu par le jeune homme, terriblement gêné. Ça faisait un moment qu il n avait pas croisé Le lidec san... Il s en était passé des choses depuis leur dernière conversation.

Seito réalise un truc tout con. Le genre de truc tout con qui lui a déjà causé souci par le passé. Et qu'il a été assez con pour reproduire parce que pourquoi apprendre de ses erreurs quand on peut les démultiplier ! Il repose lentement le paquet sur ses cuisses et baisse les yeux. “Je…”. Il ne lui vient pas à l'idée de mentir, mais il lui est tout de même difficile d'avouer ne pas avoir tenu sa langue. Ses dents pincent sa lèvre inférieure et puis il lâche :
Nolan est au courant pour nous... C-c'est mon meilleur ami, c'est sorti tout seul.

Voilà. La vérité. Sans artifices. Et maintenant les excuses. Un domaine dans lequel il plonge souvent la tête la première mais excelle rarement. “J'suis désolé... J'comprendrais que tu m'en veuilles…” Ses épaules s'abaissent. “J'suis vraiment le pire…” marmonne-t-il.

Sur le coup, Mathéo devint blême. Le Lidec san etait au courant... pour eux... Il ne s attendait tellement pas à cette vérité qu elle lui en cloua le bec. Au courant... vraiment au courant ??? Qu ils sortent ensemble ?? Ce qui voulait dire que le français savait pour lui. Il savait qu il était... gay. Il frôla la tachycardie. Il aurait aimé retenir ses mots mais ces derniers lui échappèrent sous le choc. "Seito... On. On avait dit qu on le garderait pour nous...". Il poussa un lourd soupire, s avachissant les coudes sur ses genoux. Paradoxalement, ce n était pas le fait que Nolan sache pour eux qui le dérangeait, c était plutôt le coming out forcé que cela impliquait. Il jeta un regard en coin à Seito. Il ne voulait vraiment pas voir cette mine déconfite sur son visage. Pas du tout même mais... Il n arrivait pas à cacher l anxiété soudaine qui le saisit à la gorge. Bon sang. Il ne s y attendait tellement pas qu il ne savait plus du tout comment réagir. Il prit une grande inspiration et se redressa pour lui frotter le crâne. "Je ne t en veux pas..." préférait-il clarifier tout de suite. "... C est seulement que... j aurais préféré que tu le gardes pour toi parce que..." Il soupira de nouveau, dépité cette fois. "Parce que je ne voulais pas que l on sache que... je suis... enfin... tu sais." Se censura-t-il en apercevant un groupe arriver un peu plus loin. "Je comprends que ce soit ton meilleur ami et, c est un garçon sympa mais... je ne suis pas certain de pouvoir lui faire confiance." dit-il avec une moue. Il passa une main sur son visage, il se sentait honteusement mis à nu.

Seito a merdé. Il le sait. Il fait toujours ça. Dès qu'un peu de bonheur entre dans sa vie, il le dilapide aussitôt et ronge les restes pendant l'éternité suivante. Il ne saurait pas dire d'où lui vient cette maladie. Car oui, au stade où il en est, il est malade. Il n'y a pas d'autres explications. Ses mains se rejoignent nerveusement. Les yeux rivés sur ses doigts qui se pitrouillent, il attend la sentence. Mathé va lui dire qu'il ne l'aime plus, c'est forcé. Et il ne va plus jamais vouloir lui parler. Et il devra quitter le club de littérature tellement ce sera douloureux. Et... il ne lui en veut pas ? Mensonges, lui souffle la spirale dans laquelle la moindre de ses pensées s'engouffre. La tête rentrée comme une tortue, il évite à moitié le geste d'affection, il ne le mérite pas. Tout comme il ne mérite pas l'amour de Mathéo. La gorge nouée, il n'ose plus relever les yeux de peur de croiser le dégout dans les yeux de l'étudiant. Sa voix est faible quand enfin il reprend la parole. “T'as pas besoin de faire semblant. Tu peux m'le dire que ça t'fait chier, que j'suis qu'un con égoïste.”. Tu serais pas le premier, pense-t-il. “J'ai pas fait exprès... Je- Que tu sois avec moi, j'arrive toujours pas à y croire. J'avais réussi mes exams, j't'ai embrassé, j'étais, je sais pas... content qu'il y ait enfin des trucs biens dans ma vie ? Je pensais pas que... J'ai pas réfléchi. J'suis vraiment désolé.

Mathéo l écouta avec attention, pesant le poids de chacun de ses mots, fronçant les sourcils à mesure que le lycéen lui donnait ses explications. Il s était sans doute mal exprimé parce qu il n avait pas l impression que Seito l ai compris. "Je ne fais pas semblant, je suis sincère, je ne t en veux pas" commença-t-il par clarifier de nouveau, le ton sérieux. C était à ses yeux le plus important. Oui, il aurait pu lui en vouloir, il aurait aussi pu se sentir trahit mais ce n était pas le cas. Il le croyait lorsqu il disait que ça lui avait échappé et le fait qu il ai gaffé avec son meilleur ami rendait la chose moins dramatique que s il lui avait avoué l avoir dit à n importe qui. Il se sentait anxieux, stressé, paniqué même et peut-être mécontent d avoir à faire face à la situation sans l avoir vu venir mais il ne lui en voulait absolument pas à lui. "Ça peut arriver à tout le monde de faire une gaffe..." dit-il en lui pokant la joue avec ce qu il restait de son pocky. Il soupira, profitant que les alentours soient vides pour attraper ses mains entrent les siennes, "... C est plutôt moi qui devrait m excuser de t obliger à le garder secret alors que c est une bonne chose... Je suis désolé...". D un geste tendre, il glissa deux doigts sous son menton pour le forcer à le regarder. "C'est pas grave, d accord ? Je te jure que je ne t en veux pas Seito" ajouta-t-il, caressant tendrement du pouce son menton.

Toutes ses idées noires se dissipent lorsque la peau de Mathéo rentre en contact avec la sienne. Seito sent pulser une envie de plus, sans parvenir à quitter son regard sérieux. Mathéo n'est pas un menteur, pas avec lui. Il devrait le savoir mais pourtant il ne peut s'empêcher de douter. Jusqu'à tourner en rond et en souffrir. Le geste de Mathéo a beau appeler à plus, Seito s'en détache à regret. Bon sang, voilà qu'il y prend déjà goût...
On va nous voir”, justifie-t-il.Devant cette cruelle vérité, Mathéo laissa tomber les armes ainsi que les épaules. Comment était-il censé le rassurer s il ne pouvait pas le toucher ? L impasse dans laquelle il les mettait lui serra le coeur. S il n avait pas aussi peur, pour lui comme pour Seito, la question ne se poserait même pas. Il voulu renchérir avec des mots, même s’il lui semblait ne pas les mener à la perfection, mais Seito le surprend avec une confession, il ajoute dans un souffle : “Et j'ai envie de t'embrasser.”

Cet aveu le souffla sur place, lui laissant les yeux ronds. "Moi aussi" s empressa-t-il d'avouer, les lèvres enflammées à l idée d être désirées. Il jeta un œil aux alentours. Il n y avait plus grand monde mais il y avait toujours du passage par ci par là, ce serait trop risqué que de tenter quoique ce soit. Ses yeux jonglaient entre le jeune homme et le Parc, cherchant une issue qui leur serait favorable. Il y avait bien les arbres plus loin... s ils arrivaient à s y faufiler, peut être que... Mais, est-ce que Seito ne le trouverait pas étrange s il l embarquait derrière un arbre ?  Manquant de courage, il lui vola un autre pocky qu il embrassa et lui colla ensuite contre les lèvres. "Ça ne vaut pas un vrai baiser, je sais bien mais..."

La réciprocité fait se relever timidement les yeux de Seito vers celui qu'il peut, miraculeusement, toujours appeler son petit-ami. Ce courage qu'il a pour dire les choses franchement, il vient d'un besoin viscéral de ne rien se cacher. Il a conscience que c'est intimidant mais il voit bien que Mathéo cherche une solution. Il a bien envie de lui dire que ce n'est pas grave. Que ce n'est qu'une envie et qu'elle passera. Lorsque le Pocky effleure ses lèvres, Seito écarquille les yeux. Ses doigts frôlent ceux de Mathéo quand il prend le biscuit et il ne lui faut qu'une seconde pour se décider à l'imiter. Sans quitter l'étudiant du regard, Seito s'empare d'un Pocky et dépose un baiser discret dessus qu'il tend à Mathéo. Puis une fois l'échange accompli, il croque dans le sien avec un petit sourire aux lèvres. “Goût fraise, comme les *fraises Tagada.”, Nom qu'il prononce en français.

Mathéo aimait beaucoup les pocky mais jamais de sa vie il n aurait cru possible que l un d'eux puisse déchaîner tant de passion en lui. Le baiser indirect s avérait des plus frustrants sur ses lèvres. Heureusement que le goût du pocky apaisait sa langue.  Les joues bouillonnantes, il croqua dans le bâtonnet offert par Seito, détournant timidement les yeux, de peur que puisse s y lire son désir. "Tu le prononces de mieux en mieux" souffla-t-il. "Mieux que "crocodile" " le taquina-t-il, lui jetant un regard amusé. Le compliment fait sourire Seito et juste après il éclate de rire. “C’est beaucoup trop dur à dire ça !

Le regard rieur, Mathéo finit néanmoins par retrouver son sérieux, revenant où ils s étaient arrêtés "Je sais que je dois encore te faire mes preuves... mais mes sentiments pour toi ne sont pas si fragiles, Seito. C est sûr que j aurais préféré que tu gardes le secret mais il faut plus qu une gaffe pour les abimer. Et... si tu as confiance en Le Lidec san... Alors, je vais essayer de lui faire confiance aussi.". Il ne pouvait plus faire que cela désormais, de toute façon. Seito pensait avoir échappé à l’orage mais la pluie le mouille à nouveau et il remballe son sourire pour le même air sérieux que Mathéo. Ce qu’il entend en premier ne lui plait pas du tout. Il fronce les sourcils. “T’as pas à faire tes preuves Mathéo. C’est moi qu’ai merdé, pas toi.” Il soupire. “Nolan dira rien à personne. Je crois… Nan je sais que j’pourrais lui confier ma vie. Ca parait peut-être extrême mais… je comprends que tu sois pas à l’aise avec ça. Si tu veux pas manger avec mes amis, c’est pas grave. On pourra manger que tous les deux aussi. Ça me dérange pas. Mais j’peux t’assurer que tu peux faire confiance à Nolan.”. Il finit par se taire. Est-ce bien utile de continuer à se justifier alors que Mathéo lui a assuré qu’il ne lui en tient pas rigueur ? Mais c’est instinctif de se diminuer.
A moi par contre…

Sa bouche se tord et il baisse la tête.

"Je te fais confiance..." répondit-il immédiatement Mathéo. "Ce n est pas parce que tu as fait une gaffe que ça veut dire que tu n es pas digne de confiance. Et même si c était le cas, que tu ne l étais pas, je continuerai à essayer de te faire confiance parce si j'espérais pouvoir te faire confiance un jour, il vaudrait mieux que je t encourage et te laisse la chance de devenir digne de l être. Si dès le départ, je clôturais l'affaire, à quel moment tu pourrais essayer de faire mieux ?" continua-t-il, esquissant un sourire encourageant. Il s étira les bras vers l avant, le corps inhabituellement trop rouillé pour le laisser tranquille plus de cinq minutes. Il préférait croire en eux que d'imaginer le pire tout de suite...

"Je vais réfléchir... pour tes amis... pour... peut-être une prochaine fois mais, oui, on pourrait manger ensemble parfois, ça me ferait plaisir". Même s il détestait les restaurants, même s il détestait la cuisine et que ça lui faisait mal de devoir admettre qu il pourrait les apprécier le temps d un repas. Heureusement, le fait que ce soit pour partager un moment avec Seito rendait la chose un peu moins pénible. "... Tu trouves que je suis trop extrême ?" finit-il par demander, les yeux perdus en face de lui. Impossible de passer à côté de cette qualification.

Seito l’observe silencieusement. Il se passe beaucoup de choses dans sa tête, cela se lit sans doute sur son visage qu’il cogite intensément. Il faut dire qu’il n’a pas l’habitude de ce genre de paroles d’acceptation. Et même si cela le fait se sentir bien, il vit plus durement encore sa trahison. Parce qu’il y a toujours cette voix dans sa tête qui lui intime de laisser tomber cette relation, ainsi que toutes les autres, car ça ne peut pas bien se terminer. Parce qu’il est lui et qu’il ne changera jamais. Alors oui, il s’étonne de manquer à Mathéo et il ne voit absolument aucune raison de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Même pour les repas, cela lui est égal. Il se contente d’acquiescer. Et soudain il est surpris. “Pas du tout ! Je parlais de moi. De dire que je confierai ma vie à Nolan. Non, toi t’es pas extrême. C’est normal de réagir comme tu le fais. Enfin je crois… J’ai pas vraiment de point de repère mais si y’a bien une chose que j’sais, c’est que j’ferais tout pour que tu m’fasses confiance.”. Dommage qu’il lui faille toujours un échec pour faire cette promesse.

Sa réponse rassura l’étudiant mais ne permit pas de lever le voile de son interrogation. Sans doute etait-ce parce que c était lui qui se demandait s il était normal d en faire autant. Hah... c était épuisant, un cercle infernal. Il ne se trouvait pas normal d aimer les hommes et il s inquiétait maintenant de ne pas être normal de chercher tant à le cacher. Quel enfer. Si la plupart du temps il était en accord avec sa décision et qu il était évident qu il ne pouvait pas faire autrement, récemment, le doute s infiltrait. S exposer 'était trop dangereux, cela reviendrait à ouvrir grand les bras devant un champ de tir en priant pour que les tirs ne l atteignent pas. Fou, irréaliste, inconscient, voilà ce que cela serait... mais depuis qu il connaissait Kazuki et en voyant des personnes comme Maya ou comme Naoki qui sans forcément le crier toutes les secondes au monde entier s assumaient telles qu elles étaient, il se posait des questions. Des questions qui restaient sans réponses, source de tension supplémentaire. "Ah... Non, je peux comprendre ce genre de relation, je pourrais confier ma vie à ma soeur Anna." Assura-t-il, cachant le brin de jalousie et d inquiétude que la comparaison planta dans son coeur. Anna était sa soeur mais Nolan et Seito n étaient qu amis... est-ce qu une relation si forte pouvait rester éternellement amicale ? Il ravala cette question bien vite. Urh. "Hn" acquiesça-t-il timidement, ça lui faisait plaisir de le savoir concerné à ce point, c était le plus important. "Alors... c est réglé, pas vrai ?" demanda-t-il en lui attrapant le bout du nez, le lui secouant affectueusement.

Oh…” laisse-t-il échapper avec intérêt, sans pour autant en demander plus. Le sujet des frères et sœurs est trop dangereux. Seito le regarde alors avec des grands yeux plein d'espoir et fait encore la tortue quand Mathéo le chatouille. “Heeeey !” proteste-t-il en souriant. “Oui, c'est réglé.”. "Bien" conclue Mathéo, le regard amoureux, soulagé qu ils aient pu percer l'abcès avant qu il ne leur fasse mal. Heureux de constater qu ils pouvaient se parler à coeurs ouverts. Seito finit par se reculer et range le paquet entamé dans le petit sac. Puis il vérifie l'heure sur son portable et reporte son attention sur Mathéo.
J'vais devoir te laisser. On se voit demain au club de litté ?

"Oui, on se voit demain mais... déjà ?..." demanda l’étudiant avec un air de chien battu. "Le temps passe trop vite..." se désola-t-il en se levant. "Est-ce que... je peux t accompagner à mi chemin ?..."

Tu dis ça comme si on pouvait pas se voir tous les jours”, répond Seito. Amusé par la situation, sans saisir pleinement que Mathéo souhaite passer plus de temps avec lui, il complète : “Et puis t’as toujours ton portable, non ?”. Le japonais se lève du banc et attrape le sac. Un sourire aux lèvres, il l’interpelle :
Tu viens ?

Devant ce rappel, Mathéo se sentit un peu bête. Seito avait raison, ils pourraient se voir régulièrement. Pourtant, le savoir ne l empêchait pas de désirer passer plus de temps avec lui en cette fin de journée. Il lui avait tellement manqué durant les vacances qu il lui semblait avoir du temps à rattraper. Il avait son téléphone, oui, mais durant leurs vacances leurs échanges téléphoniques n’avaient pas comblé le manque. Ce n’était pas pareil. Il n en dit rien cependant, un peu honteux de se sentir si frustré alors que Seito semblait le prendre avec plus de simplicité. "Oui, je l ai toujours" se contenta-t-il de répondre en le rejoignant, ravi qu il accepte de le laisser l accompagner. Sur le chemin, il se consola en se rappelant qu’il le verrait plus longtemps demain, grâce au club de littérature. Aussi, ils avaient un date à préparer et cette idée suffit à satisfaire son coeur.
 
KoalaVolant

#terminé

---------------------------------

[Flashback]Le temps file et nos yeux se quittent parfois mais nos coeurs n'en sont que plus proches 77193_s
Sujets similaires
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum