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- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
SAMEDI 07 AVRIL 2018
Ce flashback a été écrit avec la joueuse de Mathéo.
L'heure était passée si vite chez le psychologue. Seito avait monopolisé la parole. Les péripéties de ses vacances, ses interactions avec sa famille, ses progrès avec sa sœur, tout y était passé. Tout, sauf Mathéo. Il n'était pas sûr de vouloir aborder ce sujet en ces lieux. D'une part parce qu'il craignait que le psychologue brise soudain le silence face à ses parents. De l'autre, parce qu'il avait plus grave à mentionner. La veille, le japonais avait appris que le père de Nolan était malade. Cette information seule ne constituait pas la raison majeure pour laquelle cela le déprimait. C'était l'état de son meilleur ami qui lui avait retourné le bide. S'il n'avait pas eu son rendez-vous avec Mathéo, il aurait proposé à Nolan de passer l'après-midi avec lui à la place. Mais au moment où il avait songé à ça, il s'était rappelé que Sato-chan veillait sur lui elle aussi et cela l'avait un brin rassuré. Dix minutes avant quatorze heures, Seito est devant les grilles du campus. Son regard divague sur les fumeurs plus loin, ce qui le fait penser à Pablo. Il soupire et met ses mains dans ses poches. C'est que le fond de l'air est froid et sa veste reste légère malgré le pull à capuche en dessous.
- Tenue de Seito:
Mathéo se regarda une dernière fois dans le miroir des sanitaires. Il était anxieux. Cela lui faisait étrange d'ailleurs, d'être agréablement anxieux pour une fois. Il se parfuma subtilement, d'un rapide coup de parfum. L'odeur boisée était suffisamment intense pour ne pas avoir à en mettre plus. Un coup de stick désodorisant sous les bras et voilà, il était bon. Après moult batailles avec ses cheveux, il avait même réussi à ranger l'épi qu'il se coltinait depuis le matin. Mais, est-ce qu'il avait pensé à tout ? Est-ce que ce serait suffisant pour plaire à Seito ? Est-ce qu'il lui plaisait seulement déjà ? « T'es ridicule » se jugea-t-il intérieurement. Ce n'était pas comme si Seito ne le voyait pas tous les jours ou comme s'il ne l'avait pas déjà vu dans ces plus mauvais jours... ni comme s'il n'avait pas déjà accepté de sortir avec lui. « Le plus important c'est qu'on va pouvoir passer du temps ensemble » se rassura-t-il, le cœur plus léger en y pensant. En sortant des sanitaires, propre et rasé de près, il repassa par sa chambre pour poser sa trousse de toilette et enfiler son blouson. Il s'était tiré à quatre épingles pour se cacher à moitié sous un manteau, ça aussi, c'était un peu ridicule mais tomber malade dès le début de l'année n'était pas une option, il noua une écharpe autour de son cou également.
- Tenue de Mathéo:
En rejoignant le portail du campus, sa conscience fut prise en tenaille. Il aurait dû apporter un cadeau ou quelque chose... mais il avait peur d attirer l'attention en le faisant. Il espérait que Seito ne lui en tienne pas rigueur. Les mains dans les poches de son blouson, il sourit en l'apercevant.
« Bonjour, tu vas bien ? » Bien sûr, en voyant comme il était habillé, il ne put s'empêcher d'ajouter : « Tu ne vas pas avoir froid comme ça ? »
La voix de Mathéo le sort de ses pensées et aussitôt, Seito sourit.
« Bonjour ! » dit-il en français, très content de lui sur ce coup-là. Le reste se fait en japonais parce que bon, il ne faut pas pousser. « Ça va et toi ? »
Ce n'est pas un mensonge. Lui va plutôt bien, c'est la tristesse des autres qui lui colle à la peau. A la question de Mathéo, le japonais la balaye d'un « Nan, t'inquiète, ça ira » en engouffrant davantage ses mains dans ses poches. « Et puis on a trente minutes de métro j'crois ou un peu moins, donc on sera au chaud. »
En entendant Seito lui parler français, Mathéo fut convaincu que les flèches de Cupidon étaient en réalité des mots. Son cœur cogna tendrement contre sa poitrine, charmé par l'effort.
« Je suis content de te voir et j'ai hâte de voir les cerisiers. J'ai entendu dire que c'était pas facile d'en voir pleinement en fleurs à Kobe alors j'espère qu'on aura de la chance. » répond-il en souriant, lui emboîtant le pas pour se jeter dans le ventre de la ville. Prenant la direction de la station de métro, Seito est momentanément surpris.
« Ah bon ? C'est qu'ils savent pas où aller. Tu vas voir, dans le parc Egeyama, on peut pas les louper. »
Ou du moins il l'espère. Mais Seito se sent confiant en cet après-midi. Parce qu'après ce que l'univers lui a apporté, rien de mauvais ne peut arriver là tout de suite.
« C'est mignon quand tu parles français... » glissa Mathéo, un sourire en coin, au passage. « A force, tu vas finir par le parler couramment. » plaisanta-t-il.
La surprise de Seito se mue en rougissement et il rigole.
« Oula ! Ça je sais pas. Te fais pas d'faux espoirs. Vu comment j'galère en anglais, je vois pas comment j'pourrais apprendre rapidement le français. Soit disant c'est encore plus dur à apprendre. Bon après c'est vrai que y'a des sons compliqués. Genre rien que pour dire bonjour, c'est chaud. Pourquoi personne s'est dit que parler la même langue, ça aurait été vachement malin. Et qui a décidé que l'anglais serait la base ? Franchement, ils m'ont pas fait d'cadeau tous ces gens... »
Mathéo se mordit la lèvre pour se retenir de rire, amusé de sa complainte. Il avait trouvé l'anglais plus difficile à apprendre que le japonais alors il n'était sans doute pas des plus objectifs mais il compatissait.
« Si on en croit l'histoire... ça n a pas vraiment été une décision de groupe. J'ai l impression que ça s'est fait par la force des choses... »
Ou de conquêtes et colonisations, plus ou moins tragiques, mais souhaitait-il réellement commencer leur date avec ce genre d histoires ?... Hm, non. Il se ravisa et préféra s'attarder sur le français :
« Je ne sais pas si c'est vraiment plus difficile... je pense que ça dépend de notre langue d'origine et du temps que l'on passe à pratiquer. Souvent, on apprend mieux et plus vite en cherchant à discuter, sans se prendre la tête, qu'en l'étudiant scolairement. Tout n'est pas perdu pour toi. » répondit-il, les yeux rieurs. « D'ailleurs, peu de gens le savent mais le français a été la langue officielle de la Cour d'Angleterre pendant 300 ans. L'anglais était seulement parlé par le peuple. L'Angleterre a failli parler entièrement français. »
« Oh, sérieux ! Je savais pas. Même si ça m'aurait pas plus aidé, ça aurait été marrant que le français devienne la langue de base. Le monde se serait sûrement construit différemment si ça avait été le cas. En tout cas, moi j'vous admire tous à savoir parler plusieurs langues. Je sais pas si j'aurais été capable d'aller sur un campus dans un pays que j'connais pas. Faudrait au moins que je maîtrise l'anglais pour pouvoir voyager. Parce que bon, même si y'a les portables, c'est quand même bien de pouvoir se débrouiller tout seul quoi. »
Sur ces mots, Seito emprunte prestement l'escalier de la bouche de métro.
Étant donné son amour profond pour la langue française, Mathéo ne pouvait que valider.
« ... je suis né en France et mes deux parents sont japonais, j'ai un peu triché... » eut-il l'humilité d'admettre.
« T'as carrément triché. » rigole Seito, sans le penser le moins du monde. Être bilingue dans ces conditions était bien plus simple.
« Et je ne sais pas si j'en serais capable non plus... » releva Mathéo, en mentionnant les pays inconnus.
Il n'avait déjà pas été capable de trouver le courage d'aller étudier, seul, en France alors qu'il parlait la langue et connaissait le pays... donc partir à l'aventure dans un pays inconnu... cela ne devait pas être fait pour lui. Arf, y penser lui filait le cafard. Ce n'était pas le moment. Il chassa ses rêves déchus en s'engouffrant dans le métro avec Seito.
« Je pourrais t'aider si tu veux, mon anglais n'est pas trop mauvais. » dit-il, en sortant son porte-monnaie de son blouson, une fois devant les distributeurs.
La proposition fait plaisir à Seito.
« C'est gentil. J'ai déjà Nolan et Pablo qui m'aident un peu mais j'dis pas non à une troisième aide ! » Et, à peine le temps de sortir sa monnaie qu'il se fait coiffer au poteau.
« Attends, je vais payer. »
Plutôt que de protester, il pose un ultimatum.
« D'accord, mais c'est moi qui paye le reste. »
Mathéo ne lui fera pas à l'envers. Cette sortie est de son initiative et il compte bien l'honorer jusqu'au bout.
« Je paye les billets de métro et tu t'occupes du reste. » acquiesça Mathéo. Seito l'invitait pour la dégustation, c'était le principe de son bon, mais Mathéo voulait participer d'une manière ou d'une autre. Le métro serait sûrement la seule chose qu'il pourrait payer sans prendre le risque de vexer Seito. Alors, lorsqu'il tapota contre la machine pour acheter les billets, il se sentit soulagé. En revenant vers lui, il lui tendit ses billets aller-retour et passa l'un des portiques avec son aller.
Seito passe le portique à côté de lui. Plusieurs marches plus tard, ils sont sur le quai où il demande, curieux :
« T'as eu quoi comme note en anglais aux derniers exams ? »
« Je n'ai plus d'anglais depuis que je suis à l'université, seulement des cours en littérature et en français mais ma dernière note au lycée... je crois que c'était 97. »
« On a de la chance. » pensa-t-il en entendant le métro arriver, il pensait qu'ils auraient à attendre un moment avant d'en avoir un. D'ailleurs, il y avait étonnement peu de monde pour un samedi après-midi.
« 97 ?! » répète Seito, interloqué. Ses yeux bruns sont braqués sur Mathéo. « Jamais d'la vie j'aurais 97 en anglais... Ni nulle part en fait. Quoique... p't'être en littérature. »
Seito n'a jamais atteint une telle note. Il n'est pas mauvais dans certaines matières mais de là à frôler la centaine. Admiratif, il s'engouffre dans la rame dès lors que les portes s'ouvrent et prend place à côté de Mathéo qui relance sans tarder la conversation.
« Où est-ce que tu aimerais voyager si la langue n'était pas un problème ? » demanda-t-il en repensant à leur conversation.
« Partout ! La France, l'Espagne, les États-Unis, y'a tellement de pays trop bien ! Mais si je devais choisir un pays... j'aimerais vraiment aller en Norvège. Tout au nord avec les rennes et les aurores boréales. Ça a l'air magnifique. » Ses yeux s'illuminent en les visualisant. « Toi tu as beaucoup voyagé ? »
« C'est mignon. » ne put retenir Mathéo en voyant les étoiles s'illuminer dans le regard de Seito. S'il ne doutait pas de la beauté de la Norvège, il était en revanche persuadé qu'elle ne pouvait être plus magnifique que ce qu'il voyait dans le regard de Seito.
Mais cela n'a rien de mignon pour Seito, c'est la vérité. Ou peut-être que la vérité peut être mignonne. Seito n'en sait rien, à part le fait qu'il veut s'éloigner le plus loin possible de sa famille. Même si cela va un peu mieux, il ressent le besoin de voler de ses propres ailes. Le carcan familiale l'étouffe. Partager avec des étrangers lui avait fait réaliser qu'il avait tant à découvrir, à expérimenter, à vivre tout simplement. Et il se languit de cette vie qu'il espère fructifiante.
« J'aimerais bien voir ça aussi. Pour la France, si tu as besoin d'un guide pour visiter Paris un jour, je serais ravi de te faire visiter. » souffla-t-il, un léger sourire aux lèvres.
Son regard plein de tendresse accroche celui de Mathéo. Ce serait fou, s'imagine Seito. Quant à mathéo, être à Paris avec Seito lui semblait relever davantage du rêve que le Royaume du Sucre mais il aimait l'idée.
« J'ai vécu en France pendant 13 ans mais en dehors de la région parisienne, je n'y ai pas vu grand-chose. Mes parents travaillaient beaucoup. Ensuite, je suis venu vivre au Japon... et je n'ai été nulle part ailleurs depuis... donc je n'ai pas vraiment voyagé, mais j aurais beaucoup aimé. » confia-t-il.
A vrai dire, ses parents travaillaient toujours autant et ils n'avaient pas même visité le Japon. Leurs vacances étaient rares. Sans le quitter des yeux, Seito écoute avec attention ce morceau de passé. Pas étonnant que Mathéo parle si bien français. Même s'il ne semble pas avoir vu beaucoup de pays, Seito est quand même envieux. Deux pays, c'est toujours mieux qu'un. Surtout qu'il avait dû embrasser la culture après y avoir vécu aussi longtemps.
« Si je pouvais choisir un endroit où aller sans penser aux contraintes... hm... je crois que j'irai visiter la banquise. Ils font des expéditions guidées et je ne sais pas trop pourquoi mais je crois que j'aimerais ça. Ça m'arrive parfois de regarder des vidéos sur Youtube, je trouve le son de la glace apaisant. Ou sinon, la Laponie. Quand j'étais enfant, on m'a dit que le Père Noël y vivait. Je n'y crois plus maintenant mais l'enfant en moi aimerait vérifier ça de ses propres yeux. » avoua-il, un peu gêné. Trouvant Mathéo trop défaitiste, le japonais contrebalance :
« A t'entendre, on dirait que tu voyageras jamais. Alors qu'on va avoir plein de temps pour voyager. Faut juste attendre un peu. »
Après les études, après le travail, après avoir cassé le cycle d'une vie trop rigide. Tous les deux sur la banquise, tels deux pingouins perdus. De nouveau, ses yeux vibrent.
« Je sais pas pour le Père Noël, on le fête pas vraiment chez moi mais on a au moins un point en commun, on veut tous les deux visiter un pays froid. J'adooore la neige ! Je saurais même pas te dire pourquoi, c'est genre mon élément. J'étais trop refait pendant le voyage scolaire, limite j'voulais pas partir. »
Les yeux de Mathéo se braquèrent sur Seito, confus, presque perdus. Son cœur pulsa un grand coup fort contre sa poitrine, vibrant en ondes de chocs dans tout son torse.
« On ? » se demanda-t-il, les joues soudainement rougies par ce qu'il crut comprendre. Exit les vieux souvenirs déprimants, il se surprit à rêver de ceux à venir. Depuis combien de temps ne s'était-il pas surpris à envisager le futur ? Le vrai, celui qu'il avait abandonné depuis ses 13 ans, celui qui s'était fait remplacer par le faux, le standard, l'enfer auquel il souscrivait malgré lui. Est-ce qu'il pouvait avoir mieux ? Il se l'était interdit, l'envisager ne le faisait que trop souffrir. Pourtant, lorsque Seito évoqua le temps qu'ils auraient pour voyager plus tard et qu'il sentit la douleur s'intensifier dans sa poitrine, il fut heureux de la ressentir. Il n'osait pas y rêver. Ses yeux, posés sur le visage du lycéen, l'englobèrent d'amour. Il n'osait pas mais il aimerait beaucoup. Et il se surprit à se dire, en un millième de secondes, partant aussi vite qu'arrivé, que s'il était avec Seito, il pourrait bien accepter de revoir le futur un jour. Est-ce que c'était ça le pouvoir de l'amour vendu par les Disney ? Il se sentait un peu ridicule.
« J adore aussi... » répondit-il en baissant les yeux sur ses mains, réchauffées par la chaleur ambiante du métro, un sourire tendre sur les lèvres. « Je trouve la neige apaisante... quand le paysage est tout blanc, c'est comme si le monde avait fait un reset... et que tout pouvait recommencer. » s'entendit-il dire.
C'était le genre de pensées étranges qu'il ne partageait pas normalement, il en avait même un peu honte. Si Anna l'entendait, elle poufferait sêrement de rire en lui disant qu'il recommençait à divaguer. Il n'empêche, il aimait réellement la neige et les paysages enneigés dont les étendues semblaient sans fin. C'était un peu comme le large de l'océan ou le désert. Plus rien pour déranger et tout à découvrir.
« ... Après nos études, on pourrait peut-être commencer par un pays froid alors... » dit-il, timide tout d'un coup, la voix un peu plus basse. « J'ai bien aimé la station et la neige mais ça a été intense pour moi ce voyage scolaire... j étais content de rentrer. » avoua-t-il nerveusement. Il préférait ne pas y penser... Dire qu'il avait vomi devant son senpai. « Si j avais su que ce serait si marrant de ton côté, je serais passé par là. »
Ce point en commun réchauffe le cœur du japonais. Et sa description est on ne peut plus vraie. Comme si Mathéo était parvenu à poser des mots sur ce qu'il ressentait devant les paysages enneigés. Et c'est beau. Ça doit se voir sur son visage qu'il est conquis. Encore plus lorsque Mathéo esquisse un futur inespéré.
« Peut-être. » souffle-t-il, un sourire timide sur les lèvres. A l'évocation du voyage scolaire, le japonais est surpris mais réitère son enthousiasme.
« Tu m'as pas vu avec ma super veste multicolore dégueulasse ? Pourtant j'passais pas inaperçu... Ça faisait huit ans que j'avais pas fait de ski, t'imagines ?! Et puis j'ai fait un bonhomme de neige de malade. Un design de ouf. Tellement avant-gardiste, genre personne a jamais vu ça. Oh et évidemment j'ai vaincu un yéti à mains nues, évité l'attaque de lapins espions et j'ai survécu à une tempête givrante en créant une cabane de qualité supéri- OH c'est notre arrêt ! »
Mathéo se retint de pouffer de rire en entendant les péripéties de Seito. Un Yéti et des lapins espions ? Ils n'avaient clairement pas été au même voyage ! Il en fut déçu lorsqu'ils durent quitter la rame. Sur le quai, il ne put s'empêcher de lui ébouriffer les cheveux, un sourire taquin collé sur le visage.
« Vous êtes plus fort qu'on ne l'imagine monsieur Mori, un Yéti à mains nues, c'est impressionnant. Et si j'avais su que les lapins venaient espionner les stations de ski... ! »
Il se mit à rire, franchement cette fois, qu'est-ce qu il aurait aimé le voir s'imaginer tout ça.
« Est-ce que tu as une photo de ton bonhomme de neige et de ta cabane ? »
Après qu’il ait sauté hors de la rame, Seito gratifie Mathéo du même sourire jovial. Le mouvement de retrait est infime, il accepte cette affection que l’étudiant lui offre. Il relève même la tête avec fierté et commente :
« Ils venaient surtout m’espionner moi. Enfin j’veux dire Nolan et moi. Faut pas le répéter mais on était en mission secrète. »
L’entendre rire le rend heureux et le conforte dans l’idée que ses bêtises trouvent toujours un public. Alors il s’empresse de sortir son portable pour satisfaire la curiosité de Mathéo. En premier le bonhomme de neige (cubique et à l’envers).
« Il a été un peu trop froid avec nous alors on lui a fait à l’envers. » dit-il en se retenant de rire.
La photo du bonhomme de neige fit doublement rire Mathéo. Rien n'allait, le concept même n'était pas respecté.
« Vous lui avez aussi fait la tête au carré... » pouffa-t-il de rire. Il releva les yeux sur lui, tout sourire. « Mieux vaut ne pas t'énerver en fait. »
Pauvre bonhomme de neige, Tsumugi-chan et lui avaient été bien tendre avec le leur en comparaison. Puis Seito passe à la cabane. Une première photo d’ensemble et une deuxième de l’intérieur, à bout de bras, Nolan contre lui.
« T’as vu ça, spacieuse et tout. »
« Pas mal... C'était durant le stage de survie ? » demanda Mathéo en voyant la première photo. La deuxième, en revanche, lui coupa l'envie de rire. En voyant la proximité physique des deux amis, Mathéo fut piqué par un poison des plus terribles. C'était idiot, il le savait bien, mais voir le français si près de Seito l 'agaçait.
« Vous aviez l'air de bien vous amuser en tout cas... » se contenta-t-il de dire, de nouveau sérieux.
« Et j'étais même pas à mon plein potentiel là. » surenchérit Seito. Puis il acquiesce à la question : « Ouais, il était trop trop cool ce stage ! »
Voir le sourire rayonnant de Nolan lui pince soudain le cœur. Seito range son portable avec moins d'enthousiasme qu'il ne l'a sorti.
« Si ces vacances-là pouvaient être tous les jours... » soupire-t-il.
Le japonais n'argumente pas plus et grimpe les marches jusqu'à la sortie de Kamisawa Station. Le cœur un peu coupable, Mathéo suivit Seito vers la sortie du métro. Si cela ne tenait qu'à lui, il n'y aurait pas de vacances comme celles-ci ou alors, pas sans lui. Pire peut-être encore : sans Nolan. Ce n'était pas contre son senpai, il l'appréciait et au fond, tout au fond, il était heureux de savoir que Seito avait un ami comme lui sur lequel compter et partager ces moments précieux... Seulement, il ne pouvait s'empêcher de les jalouser. Une telle relation... Il n'avait aucune chance de pouvoir rivaliser avec et si pour l'instant cela ne posait pas problème, qui pouvait prévoir ce qu'il en adviendrait dans le futur ?
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
SAMEDI 07 AVRIL 2018
Après la dernière marche, Seito se retourne et offre un sourire malicieux à Mathéo.
« Le parc est à cinq minutes d'ici. Prêt à admirer les plus beaux cerisiers en fleurs de ta vie ? »
Ce sourire chassa les vapeurs empoisonnées autour du cœur de Mathéo. Un sourire tendre sur les lèvres, il répondit :
« Je les ai attendues toute la semaine, alors oui. »
Même si les cerisiers leur faisaient défaut aujourd'hui, il était certain de passer la plus belle journée de sa vie tout de même.
« Tant que ça ? Et bé... j'espère qu'ils seront à la hauteur alors ! »
Seito laisse échapper un rire.
« Tu y es déjà venu ? » demanda-t-il en se mettant en route.
« J't'en vante les mérites mais non, jamais. J'en ai entendu parler seulement. Mais j'suis sûr que ce sera aussi bien que ce que j'ai entendu dire. Et au pire, on sera quand même ensemble alors on s'en fout ! » Il hausse les épaules et bifurque dans une rue où un grand escalier mène au parc plus haut. « On m'a aussi dit qu'on pouvait voir toute la ville de là-haut. T'as pas peur des hauteurs, j'espère ? »
Mathéo acquiesça timidement, le sourire aux coins des lèvres, heureux de constater qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes. Tant qu'ils étaient ensemble, ça lui irait. Même l'immense escalier qu'ils devaient braver pour arriver au parc ne lui faisait pas peur.
« Je n ai pas le vertige. » le rassura-t-il. En lui passant devant pour commencer à grimper, il ajouta, le sourire charmeur : « Et j'ai l'habitude des hauteurs avec toi. » Quelques marches plus loin et son auto-génance passée, il reprit : « Est-ce que tu voudras faire des photos ? »
Le japonais lui jette un regard troublé. L'habitude des hauteurs avec lui ? Que veut-il dire par là ? Il fronce un instant les sourcils, ne s'arrêtant pas dans son ascension pour autant. Mais très vite, il lâche l'affaire et rattrape Mathéo dans les marches. La question le fait pétiller de bonne humeur. Surtout quand il imagine déjà la photo rejoindre le mur de sa chambre. Mais dire oui en toute simplicité n'est pas son genre. Il fait mine de réfléchir, calant son index sur son menton et prenant un air faussement inspiré.
« Huuuum... tu le sauras que si t'arrives à grimper toutes ces marches ! »
Un sourire taquin illumine son visage. Et sans marquer de top départ, Seito file dans les marches. Qu'il crache ses poumons à l'arrivée lui importe peu. Il est simplement curieux de savoir si Mathéo le suivra dans cette course improvisée.
L'étudiant observa Seito gravir les marches en courant, les yeux écarquillés par la surprise. Que... faisait-il ? Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'il se retrouvait pris dans une course malgré lui. « S-Sérieusement ?? » pensa-t-il en réalisant qu'il lui faudrait courir. Un rapide coup d’œil sur les passants autour aurait normalement suffi à le dissuader, mais plus il hésitait et plus Seito s'éloignait. Ce constat déplut sûrement à son cerveau car il n'eut pas le temps d'y réfléchir, ses jambes s'activèrent pour le rattraper. Ils attireraient sans doute les regards mais ça ne serait pas pire que de perdre les secondes ou minutes précieuses qui lui seraient nécessaires pour le rejoindre sinon. Il y mit donc son cœur à l'ouvrage, courant jusqu'à pouvoir le rattraper.
« Où était le départ ?? » s exclama-t-il en arrivant à sa hauteur, amusé face à tant filouterie. Une fois en haut des marches, il se cala contre un lampadaire pour reprendre son souffle, un léger point de côté lui piquait le flanc. Il avait beau s’entraîner, la gestion de son souffle n'était toujours pas au point. Lizzy lui aurait dit de ne pas s'arrêter et de marcher pour récupérer mais s'il l'écoutait, il perdrait une occasion de pouvoir regarder Seito. Le regard complice, il lui demanda :
« Je peux savoir... maintenant ? »
Mathéo aurait pu lui demander la Lune que Seito lui aurait donné sans concession. Car, quand il s'aperçoit que l'étudiant joue le jeu, son cœur chante une mélodie bien différente du simple effort que nécessite la grimpette abrupte de toutes ces marches. A peine a-t-il posé le pied en haut que Mathéo l'a déjà rattrapé. Sa remarque le fait éclater de rire.
« Y'en avait pas ! T'as des plus grandes jambes que moi, j'ai juste pris d'l'avance ! »
Le japonais prend le temps de calmer sa respiration lui aussi. Le rouge aux joues, il s'amuse de l'impatience de son petit ami mais décide de ne pas le torturer davantage.
« Bien sûr que j'veux une photo. » sourit-il en l'observant.
C'est qu'il est beau, adossé contre ce lampadaire.
« Mais juste des cerisiers... » Il se mord la lèvre, contient deux millisecondes sa bêtise et ajoute dans la foulée : « ... et de nous deux. »
La mine déçue, Mathéo s'apprêta à accepter l'exigence du lycéen, empêché de court dans la signature de ce contrat implicite. Seulement les cerisiers... Si c'était ce qu'il voulait, il pouvait faire avec, bien qu'il avait espéré autre chose en lui demandant s'il voudrait faire des photographies. Heureusement, la suite de la phrase le rassura, réanimant son visage d'un doux sourire.
« J'aimerais bien aussi... » avoua-t-il, timidement. « ... mais si tu voulais seulement les cerisiers, j'aurais accepté. Tant que t'étais dessus avec. » concéda-t-il en s'écartant de son lampadaire, dézippant sa doudoune pour en sortir et respirer davantage. Il avait fait un effort de présentation, ce serait dommage de le ruiner en fermentant dans sa transpiration. Ce n'était pas son choix le plus judicieux, il savait que c'était le meilleur moyen de tomber malade mais l'amour rendait idiot, il avait une excuse. Il glissa sa doudoune sous son bras.
« J'en ai déjà des photos de cerisiers. Alors que de toi non. » Une logique imparable que Seito expose sans une once de gêne. Néanmoins, il croit bon de préciser : « Une fois que tu verras les cerisiers, j'pense que tu voudras plus prendre en photo ma tête mais bon, c'est toi qui v... oit. »
Son dernier mot est prononcé tout bas. La faute à Mathéo qui se dévêtit. La doudoune cachait une tenue élégante, qui l'aurait cru ? Pas lui. L'espace d'un instant, il se demande s'il n'aurait pas dû faire un tout petit effort. La petite voix dans sa tête se rit de lui. Il t'a bien fait préciser que c'était un rendez-vous pourtant. Oui mais... De là à être si... si...
« J'ai quelque chose à te donner tout à l'heure, ça me fait penser... » annonça Mathéo, un peu gêné. Son poème de la honte, il espérait encore l'avoir oublié dans sa chambre. « Mais... je te le donnerai que si tu réussis mon défi. » dit-il, tout fier de lui. Lui aussi, il pouvait être joueur.
Refermant précipitamment sa bouche, Seito souffle :
« A-ah bon ? »
Les sourcils relevés, Seito sonde le visage de l'étudiant jusqu'à ce que la suite déblaie toute hésitation. Il se rapproche avec curiosité et penche légèrement la tête sur la gauche.
« Quel défi ? »
L'intérêt de Seito lui décrocha un sourire en coin. L'expression sur son visage payait à elle seule le faux départ de leur course non préparée. Mathéo hocha la tête, tachant de garder un air sérieux malgré tout.
« Oui. » confirma-t-il simplement, continuant d'entretenir le mystère. Il fit mine de réfléchir un instant avant d'énoncer, pointant du doigt les escaliers : « Tu dois descendre et monter 6 fois les escaliers. »
Plait-il ? Seito fait deux allers-retours oculaires rapides entre Mathéo et les escaliers. Sa bouche se tord vers le haut alors qu'il demande confirmation.
« Six fois ?! »
Bon, qu'est-ce que six montées et six descentes dans une vie ? L'histoire de quelques minutes et d'un possible AVC. Rien de bien méchant. Et puis il est jeune, il fait du foot, il devrait s'en sortir. Déterminé à satisfaire sa curiosité, son corps pivote vers les marches. Mathéo se retint de rire, se mordant l'intérieur de la joue pour garder son sérieux. Mais l'envie de rire le rattrapa. D'une main sur l'épaule, il rassura Seito, la voix rieuse. Seito sursaute. Deux billes rondes se braquent sur l'étudiant, s'arrondissant plus encore lorsqu'il se rapproche et lui chuchote la condition.
« Je plaisante ! Non, tu l'auras si... » Il se pencha à son oreille, recouvrant celle-ci et ses lèvres de sa main pour lui murmurer les règles en un secret : « si tu arrives à m'embrasser sans que personne le voit avant qu'on s'en aille... » Il se recula, les joues rougies.
Jamais personne ne lui avait confié un secret de la sorte. Il faut un petit moment à Seito pour réintégrer la réalité. Mais dès lors que son cerveau se reconnecte au réseau, il prend ce défi très à cœur. Pour savoir quel est le cadeau, évidemment. Mais peut-être aussi parce qu'il a bien envie de reposer ses lèvres sur les siennes. Juste pour voir si la sensation a changé depuis les vacances. Seito regarde autour de lui et croise le regard d'une vieille dame. Ça allait être plus dur que prévu mais le japonais ne compte pas déclarer forfait. Souhaitant s'extirper des regards, il tire la manche du pull de Mathéo vers lui pour l'inviter à prendre le chemin vers les cerisiers.
« Trop facile... Mais d'abord, viens. On va les voir ces cerisiers. »
Cela n'a évidemment RIEN de facile. Mais Seito ne considère pas sa réponse comme un mensonge. Plus comme une vérité à retardement. Il affiche un visage confiant alors qu'il guide Mathéo jusqu'à cette fameuse allée de cerisiers tout en haut du parc. Entre temps, il lâche son pull et dézippe le sien de moitié sous sa veste déboutonnée.
Mathéo haussa les sourcils. Trop facile ? Vraiment ? Lui se demandait si cela relevait seulement du possible. Il y avait à Kobe plus de personnes âgées en forme qu'il n'y paraissait ! Tiré par la manche, il se laissa sagement guidé jusqu'aux cerisiers, le cœur battant. Maintenant que le jeu était lancé, il espérait tout de même qu'il y arrive... et ce malgré les risques. Ce qui ne le rassurait pas tellement, ça ne lui ressemblait pas, de ne pas s'inquiéter. En marchant, il regarda les mains de Seito. Dans une autre vie, il aurait pu lui prendre la main. Ça le démangeait plus qu'il ne l'aurait pensé. C'était le genre de détail auxquel il n'avait pas prêté attention durant ses anciens dates, qui l'avait même plutôt embarrassé et incommodé. Maintenant qu'il parcourait les allées du parc avec celui qu'il aimait, il se sentait un peu coupable et triste pour ses anciennes petites-amies. Il les avait privées d'attentions sincères et de ces petits moments dont il mesurait désormais l'importance. Des attentions qu'il ne pouvait plus s'autoriser. D'une certaine manière, c'était sans doute une sorte de karma. Il acceptait la dure réalité de son sort. Il lui semblait que tant qu'il pouvait marcher à côté de Seito, son cœur s'en satisferait. Les cerisiers ne furent pas difficiles à trouver, leur odeur et leurs couleurs rosacées s'imposèrent bien rapidement à eux. Elles donnaient au parc des allures divines, presque surnaturelles.
« ... On ne t'a pas menti, c'est vraiment joli... » commenta-t-il, les yeux rivés sur les fleurs de sakura.
C'était sans aucun doute un de ses moments favoris au Japon depuis qu'il y vivait, le partager avec Seito le rendait profondément heureux. « ... pas aussi joli que toi. » pensa-t-il en glissant ses yeux amoureux sur le jeune homme. Il garda l'évidence pour lui, par peur d'être entendu et de le gêner, mais ses yeux pouvaient parler pour lui.
« Merci. » se contenta-t-il à la place.
La majesté des sakuras lui coupe le souffle. Seito marque une pause en plein milieu du chemin, détaillant avec émerveillement leurs ramages.
« Ouais, c'est vraiment super beau... »
Le japonais ne remarque pas le regard affectueux de son petit-ami. Et, même si cela avait été le cas, il ne l'aurait sûrement pas compris. Parce qu'il ne peut pas rivaliser avec cette beauté picturale que leur offre le début du printemps. Le remerciement le sort de sa contemplation, il est soudain intimidé.
« Oh... bin... j'y suis pas pour grand-chose. »
Il baisse momentanément les yeux puis les repose sur les cerisiers alors qu'il réamorce quelques pas vers l'avant.
« C'est toi qui m'a invité... je ne les aurais pas vus, autrement. » dit Mathéo calmement en lui emboîtant le pas.
« Peut-être que quelqu'un d'autre t'aurait invité. Ou toi tu aurais... enfin ouais, on peut dire que j'y suis un peu pour quelque chose. Mais c'est les cerisiers qui font tout l'boulot. » se défend Seito.
Il ne saurait dire pourquoi mais il ne parvient pas à s'attribuer les mérites de ces remerciements. A la place, il se replonge dans les pétales de fleurs et écoute avec attention les propos de l'étudiant. La tête relevée vers les branches, Mathéo contemplait arbre après arbre la beauté de leur feuillage. La majesté du lieu lui donnait l'impression d'être coincé dans une œuvre d'art. Malgré le froid qui recommençait déjà à lui piquer les joues, il se sentait en paix. Un sentiment qu'il n avait pas connu depuis longtemps.
« ... En France, les fleurs de cerisier sont plutôt blanches, c'est très joli aussi mais c'est incomparable avec celles-ci. » raconta-il, paisiblement. Aussitôt, il réalisa qu'il s'agissait là d'une énième référence. Seito finirait par croire qu'il n'avait que la France comme sujet de conversation. « ... pardon... je me rends compte que je t'en parle un peu trop. Excuse-moi si ça t'ennuie. » se rattrapa-t-il en se frottant la nuque.
« Tu m'ennuies pas. » répond le japonais du tac au tac. « On fête l'Hanami aussi en France ? » demande-t-il pour le prouver.
« Merci... c'est gentil. » répondit-il, un sourire esquissé sur les lèvres. Seito faisait peut-être seulement preuve de politesse mais cela le rassura tout de même.
« Non... et je ne crois pas qu'on y prête véritablement attention d'ailleurs. En France, on ne célèbre pas tellement la nature ou sa beauté... on en a plus une vision utilitaire. » dit-il, un peu gêné.
Pour récolter des champignons, des châtaignes ou des fruits, il y avait souvent du monde mais pour célébrer ou prendre le temps de contempler la nature, beaucoup moins.
Une brise passagère dépose alors un pétale sur les cheveux de l'étudiant.
« Oh ! » s'exclame Seito en l'apercevant. Tout en approchant ses doigts de lui, il souffle : « Les cerisiers t'ont couronné. Tu es officiellement le plus beau roi du parc. »
Il attrape le pétale avec délicatesse et l'observe de plus près avant de sourire joyeusement à Mathéo.
Mathéo se raidit sous la surprise. Il y avait des gens autour, est-ce que Seito comptait l'embrasser maintenant ?? Son cœur s'accéléra à cette pensée. Mais, loin de recevoir un baiser, il reçut néanmoins un compliment qui, passant subtilement, lui teinta le visage en rouge.
« ... A-Ah... » ne put-il que bêtement répondre, plus embarrassé qu'il ne l'aurait pensé à l'idée de pouvoir lui plaire. « ... ils se sont trompés. » contesta-il en lui volant le pétale du bout des doigts pour la lui poser sur le nez. « ... voilà le plus beau roi du parc. » souffla-t-il, le regard tendre.
Les yeux plantés dans les siens, il se perdit dans son regard quelques secondes. Si seulement un coup de vent pouvait emporter les autres visiteurs pour qu'il puisse l'embrasser en paix. D'un geste précis, il lui remonta la fermeture de son pull pour s'en couper l'envie.
« T-tu vas attraper froid. » bafouilla-t-il en détournant les yeux.
Le pétale glisse sur le nez du japonais puis vers le sol sans qu'il fasse quoi que ce soit pour l'empêcher. Ses pupilles vibrent subtilement au retour de compliment. Bien que peu convaincu, Seito décide ici et maintenant qu'il l'accepte. Un bref instant, son regard dévie sur ses lèvres. Le geste de Mathéo interrompt ses pensées, il regarde sottement sa fermeture éclair.
« Merci. »
Ses joues lui semblent brûlantes. Il choisit de détourner l'attention en proposant l'objet initial de leur rendez-vous.
« Mmh. Tu as faim ? Le vendeur de dangos est là-bas. J'vois la toile de son stand. »
Mathéo hocha la tête. Si le vendeur de dangos pouvait le sauver des coups bien placés que lui donnait son cœur et qui le poussaient dangereusement à l'acte, au delà de toute raison, il était prêt à lui acheter tout le stand même.
« Je veux bien, oui. » confirma-t-il, fuyant de sous les cerisiers de peur de faire une bêtise. En partant, il frôla intentionnellement sa main. « Il y a des bancs par là-bas, on pourra aussi faire notre photo. » glissa-t-il avec un sourire charmant.
Il y tenait à cette photo, il ne fallait pas l'oublier. Ce banc est bien trop exposé mais Seito acquiesce tout de même à la proposition de Mathéo. Pour l'heure, il se focalise sur les dangos qui, dès l'instant où il voit les brochettes, lui ouvrent l'appétit. Arrivés au stand, Mathéo salua poliment le vendeur mais laissa Seito passer commande. C'était son cadeau de White Day et Mathéo prenait un plaisir langoureux à le voir se matérialiser. Tout content de payer, le japonais prend 3 brochettes chacun et remercie le vendeur prestement. Quelques petites tables étaient à disposition à côté du stand. Alors, lorsqu'ils reçurent leurs brochettes tricolores, il demanda naturellement :
« Tu veux qu on s'assoit ici ou plus loin là-bas ? »
Le regard de Seito balaie les tables et repère un banc bien plus loin.
« Là-bas. » pointe-t-il la droite avec son menton.
Moins de monde semble emprunter ce chemin car éloigné des cerisiers, même s'ils peuvent toujours apercevoir les feuillages onduler sous le vent. Seito prend place sur le banc.
« Bon, j'les ai pas fait moi-même mais ils devraient quand même être super bons. »
Mathéo le suivit sagement, prenant place à ses côtés sur le banc. Il se débarrassa les mains de sa doudoune en la renfilant, la laissant ouverte. Le vent était frais mais son corps protestait, produisant plus de chaleur que nécessaire à proximité de celui de Seito. Il avait aussi chaud qu'il avait froid.
« Même s'ils étaient infectes, je les mangerais avec plaisir. C'est mon cadeau du White Day, ça ne peut qu être bon. » souleva-t-il en acceptant ses brochettes. « Merci. » lui glissa-t-il avec un petit sourire avant de joindre ses mains et de fermer les yeux, articulant un rapide « Itadakimasu. » avant de croquer sans consentement dans sa première brochette. Le goût subtile et parfumé de sa première boulette finit de le combler de bonheur. « C'est très bon. » commenta-il solennellement, après avoir avalé sa bouchée.
S'ils étaient infectes, Seito ne lui laisserait certainement pas en croquer un seul. Mais la gourmandise de Mathéo, celle-là même qui les a tant rapproché, a raison de ses talents de goûteur. Alors qu'il a à peine fini de lui souhaiter un bon appétit à lui aussi, il est amusé par le très rapide retour que suscite la première boule. La main sur la bouche, il rigole. Et bien vite, il goûte à son tour.
« Oooh... » laisse-t-il échapper instantanément. « Si je pouvais me nourrir que de ça et de dorayakis, j'te jure que j'le ferais. »
Son aveu eut le don de faire rire Mathéo. Pouvait-on seulement survivre en ne se nourrissant uniquement de dangos et dorayakis ? Cela dit, il devait bien avouer qu'il le comprenait, il aimait tout autant les deux.
« Je crois que tant qu'il y a du sucre dans quelque chose, je pourrais m'en nourrir exclusivement. » plaisanta-t-il en croquant de nouveau dans son dango.
Seito en prend rapidement une deuxième bouchée et sans transition, il lui montre sa main blessée.
« Au fait, j'sais pas si t'as vu mais j'suis passé aux p'tits pansements. C'est presque guéri ! »
La main de Seito fièrement exposée devant lui détourna Mathéo de son estomac. D'un signe de tête, il répondit positivement à sa question, attrapant de sa main libre les doigts du lycéen. Il pouvait bien faire mine d'avoir besoin d'y regarder de plus près, le pansement en alibi les protégerait de regards douteux.
« ... J ai remarqué, oui. Tu avais raison, ça a guéri rapidement. » Du pouce, il lui caressa discrètement le creux de la main. « ... Mais fais tout de même attention à toi la prochaine fois, j'y tiens à ta peau. » dit-il, tout à fait sérieusement, en relâchant celle-ci à contre-cœur.
Seito hoche la tête avec satisfaction.
« T'as vu. Y'avait pas besoin de s'inquiéter. » sourit-il.
Cette subtile caresse envoie des tas de frissons rouler bouler le long de son bras. Et, pendant deux secondes, il ne respire plus. Les yeux pendus à ce geste tendre. Le contact se rompt, Seito frémit.
Pour se venger de la frustration à laquelle le soumettait le ciel, Mathéo vint croquer dans la brochette de Seito, l'oeil malicieux. Il en dévora sa bouchée en un instant.
« Chaque fois que tu te feras mal, je te volerai ta nourriture. » menaça-t-il, satisfait.
Les yeux du japonais s'écarquillent.
« T'oserais pas ?! »
Un sourire inhabituel s'installa sur le visage de Mathéo, carnassier, découvrant ses canines comme s'il était prêt à mordre. Ses yeux, malicieux, se plantèrent sur Seito avec la même démonstration de force. S'il le pouvait, c est lui qu'il croquerait. Alors, sa nourriture, bien sûr qu'il oserait !
« Ne te blesse plus et je n'aurais pas à oser. » répondit-il, amusé par l'étonnement du jeune homme.
Seito rapatrie immédiatement ses deux brochettes restantes contre sa poitrine.
« Mais je fais pas exprès de me blesser, c'est pas juste ! » Et, parlant à ses dangos - oui oui - il les réconforte : « Vous en faites pas. C'est pas prévu que je me blesse maintenant alors je vais vous manger. » Puis il reporte son attention sur Mathéo sur qui il plisse les yeux. « Tu vas avoir des problèmes avec mon estomac à dessert. »
Un rire s'échappa d'entre les lèvres de Mathéo, dont les yeux furent contraints de se poser sur ses propres brochettes pour ne pas devenir scandaleusement remarquables. Seito était bien trop adorable pour sa propre survie et lui était bien trop faible pour la sienne. Les brochettes étaient inoffensives, elles, en revanche. Il recroqua dedans, s'amusant des menaces lancées par le lycéen et son estomac. Beaucoup trop adorable. D'une main, il vint lui frotter le haut du crâne.
« Si tu ne te blesses pas, je promets de le nourrir en contrepartie. » céda-t-il en croisant son regard. Il baissa les yeux sur son ventre pour s'y adresser : « Chaque mois sans blessure, je t'offrirai à manger. Ce que tu voudras. » En relevant les yeux sur Seito, il afficha un sourire malin.
Les yeux de Seito s'illuminent instantanément. Il y a très peu de chance qu'il réussisse ce défi-là mais une telle offre ne se refuse pas.
« Ce que je voudrais ? » répète-t-il en se rapprochant de Mathéo, la voix espiègle.
« Tout ce que tu voudras... » affirma Mathéo, lovant ses yeux sur les siens. Le japonais le dévisage silencieusement et soupire : « Et dire que j'ai failli faire intervenir la police du sucre contre son propre roi... »
Mathéo sentit les vibrations de son cœur résonner au travers de tout son corps. S'il pouvait l'embrasser, là, maintenant, tout de suite... Ses lèvres en brûlaient d'envie. Une poussette racle le sol devant eux, Seito se recule. Mathéo fait de même, le rouge aux joues. Ils auraient été seuls, Seito l'aurait embrassé. Parce qu'il réalise que c'est cette récompense qu'il veut.
« Haha... On sous-estime toujours la possibilité d'un coup d'état ! » plaisanta Mathéo avant de dévorer sa brochette suivante, broyant sa frustration entre ses dents.
Seito avale sa deuxième brochette et se relève du banc.
« Viens, on va voir la vue sur la ville. »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
SAMEDI 07 AVRIL 2018
Si Mathéo savait, il ne prendrait pas cette histoire de coup à la légère. En matière de coup d'état, Seito n'en est pas à son coup d'essai. Mais il se garde bien de le dire et préfère embarquer l'étudiant jusqu'au deuxième clou du spectacle. Toute la partie ouest de Kobe s'étend devant leurs yeux. Il gonfle ses poumons d'air. Des immeubles à perte de vue, puis la mer. Seito se savait déjà insignifiant mais il en a présent la confirmation. C'est une des raisons pour laquelle il aime les hauteurs. Etre infiniment petit lui rappelle sa place dans l'univers. Ses problèmes lui paraissent soudain bien secondaires. En réponse, le vent se lève comme s'il souhaitait emporter le restant de ses sombres pensées loin, très loin de lui.
« ... Tu crois qu on peut voir le campus ? » demanda l'étudiant en le cherchant des yeux.
« Normalement oui... attends. » Seito met sa main en visière sur ses sourcils et plisse les yeux. Se repérant à l'aide de la mer, il finit par distinguer une série de bâtiments aux toits gris entourée d'un petit parc. « Là-bas ! Regarde comme il est tout petit vu d'ici ! »
Mathéo chercha des yeux l'endroit pointé par Seito, finissant par le reconnaître. C'était étrange de le voir de si loin, à y être constamment il avait fini par croire que le monde s'y résumait. D'une certaine manière, le voir si petit le rassurait... Si le campus pouvait être si minuscule vu d'aussi haut, peut-être qu'un jour il en serait de même avec ses problèmes.
« Hn. » se contenta-t-il d'approuver, les yeux fixés sur l'horizon.
Une vague de frissons souleva sa nuque alors qu'une brise glacée vint l'effleurer. D'ici, le vent se ressentait davantage mais étrangement, ses réflexes ne l'encouragèrent pas à fermer sa doudoune. Au contraire, il la retira. Rapidement, il se détourna pour vérifier qu il n'y ait personne autour d'eux et posa sa doudoune sur les épaules de Seito, l’emmitouflant dedans.
« Tiens... garde là sur toi, il commence à faire froid. »
Seito ne fait attention à Mathéo que lorsque sa doudoune atterrit sur lui.
« Oh. » laisse-t-il échapper.
Seito avait attendu un signe. N'importe quoi pour lui permettre de mener à bien le défi de taille que Mathéo lui avait mis sous le nez. Et il comprend, en cet instant, qu'il est là ce fameux signe. Il fait alors glisser le manteau hors de ses épaules et remarque, d'un bref coup d’œil, qu'ils sont SEULS. Enfin presque. Il y a un couple qui s'éloigne à cinquante mètres. La doudoune en main, il se rapproche de Mathéo et se hisse sur ses pieds pour faire passer le vêtement derrière son dos. Il avait oublié que ses épaules sont si larges ! Se contentant de le redéposer sur ses épaules, ses deux mains s'agrippent au col qu'il ajuste dans la nuque. Un dernier regard derrière Mathéo. Un nouveau regard sur Mathéo. Ses doigts se resserrent sur le tissu synthétique.
« J'veux pas que tu tombes malade à cause de moi. »
Seito réduit alors la distance entre eux et épouse ses lèvres d'un doux baiser.
Mathéo s'apprêtait à protester. Si l'un d'eux devait tomber malade, il préférait que cela soit lui. Cependant, Seito le réduisit au silence, scellant ses lèvres des siennes. Au contact de celles-ci, toutes ses inquiétudes disparurent. Étonnamment, celle d'être vu également. Seule la tendresse de ce baiser et les papillons qu'elle réveillait dans son ventre lui importaient. L'impulsion électrique envoyée à ses neurones depuis ses lèvres le poussa alors à l'impossible. De ses deux mains, il attrapa les côtés de son blouson pour les passer autour de Seito et l'y enfermer dedans, tout contre lui, prenant le risque dangereux de prolonger ce moment. Il ne savait pas si c'était l'adrénaline créée par la peur d'être pris sur le fait accompli ou l’ocytocine injectée dans son organisme par la douceur de leurs lèvres l'une contre l'autre qui le contrôlait désormais mais la sensation était grisante. Le vent qui s'infiltrait doucereusement entre eux prenait un sens nouveau : celui de la liberté. Le rythme cardiaque de Seito sursaute et vrombit. Surpris, ses mains glissent de sa nuque à son torse. Sous sa main droite, il ressent les pulsations du cœur de Mathéo. Le geste-même le laisse pantois. Il ne pensait pas Mathéo aussi téméraire. Le baiser est fugace mais il recèle une constatation vitale. Seito a toujours envie de ses lèvres. Des lèvres d'un garçon.
Mais déjà l'étudiant relâche le lycéen. Là, tout contre lui, Seito craint soudain d'être découvert. Si un élève les apercevait, si une connaissance de ses parents passait dans le coin. Il n'ose imaginer les répercussions. De sorte qu'il est presque soulagé lorsque Mathéo le relâche. Ses pupilles inquiètes cherchent ses consœurs. Automatiquement, Mathéo jeta un regard craintif aux alentours mais heureusement, il n'y avait toujours personne. Il profita donc de quelques secondes supplémentaires pour venir frotter son nez tout froid contre le sien.
« Défi réussi... » valida-t-il en fermant les yeux, profitant pleinement de cet instant.
Malheureusement, il dut s'extirper lui-même de sa prison d'amour, évitant in extremis que le couple qui finit par arriver vers eux ne les voit. En entendant leurs rires au loin, il soupira légèrement, se soulageant de la peur soudaine que leur apparition venait de provoquer en lui. Piouf, cela avait été moins une. Les yeux collés sur Seito, il attendit que ces derniers ne passent avant de lui remettre la doudoune sur les épaules.
« G-Garde là, s'il te plaît. Ça ira. » bafouilla-t-il, le souffle lourd sous le rythme imposé par son cœur. « Si je tombe malade, j'aurais une excuse pour te demander de prendre soin de moi. »
Son petit-ami ne semble pas fâché par sa démonstration publique. Mieux, il tamponne le succès du défi. Les poumons de Seito s'autorisent à respirer à nouveau. Si bien qu'il ne trouve pas la force de refuser la doudoune qui lui est transmise. Le japonais glisse ses bras dans chaque manche et constate que ses mains soient à moitié mangées par la longueur. Cela l'amuse.
« J'ai l'air d'un gamin là-d'dans. » rigole-t-il. Puis il ajoute, taquin : « Compte sur moi pour te faire avaler tous les pires médocs du monde si tu tombes malade. »
Mathéo regardait Seito de ses yeux amoureux, bercé par le doux son des palpitations dans sa cage thoracique. C'était idiot mais il le trouvait encore plus beau. D'une beauté qui ainsi recouverte par sa doudoune semblait lui appartenir davantage. Alors, lorsque Seito lance son constat, il se sent coupable.
« Hm ?? N-Non, c est un peu grand mais... ça te va bien... » s'efforça-t-il de répondre, l'air plus détendu qu'il ne l'était en réalité. Le lycéen ranima malgré lui son angoisse. Est-ce qu'aux yeux des autres, il paraissait bien plus jeune que lui ? Objectivement parlant, ils n'avaient que deux ans de différence... et s'ils avaient été tous les deux à la fac, cela ne l'aurait pas dérangé mais Seito était toujours au lycée et d'une certaine manière, il avait toujours l'impression de faire quelque chose de mal du haut de ses 20 ans, lorsqu'il y pensait. Heureusement, sa promesse de torture, lui exhorte un sourire.
« ... C'est un peu sadique, non ? » demanda-t-il avec une expiration amusée. « Mais si c'est le prix à payer pour que tu t'occupes de moi, je l'accepte. » souffla-t-il, légèrement gêné.
L'idée de se faire dorloter par son copain en étant malade lui plaisait autant qu'elle l'inconfortait. Prendre soin des autres, il savait à peu près comment faire... mais laisser les autres prendre soin de lui, c'était une toute autre histoire.
« Si tu veux ton cadeau... c'est dans l'enveloppe verte. » lui jeta-t-il, les yeux timides. « Celle dans ma poche. » il ajouta, en pointant sa poche gauche du menton. « M-Mais, ne t'attends pas à quelque chose de très travaillé. J'ai fait de mon mieux mais... j'ai encore besoin de m’entraîner. C-C'était le moins pire alors je me suis dit que je pouvais tout de même te le faire lire mais... le moins pire ne veut pas dire que c'est suffisant pour être joli. » prévint-il, soudainement pris de panique.
Maintenant que c'était dit, il regrettait de lui en avoir parler. C'était une honte sans nom, rien n'allait.
« C'est affectueusement sadique. » réplique-t-il. Seito se mord la lèvre inférieure, retenant un nouveau rire. Qui s'évanouit bien vite sous l'effet de surprise que prononce l'annonce de cette lettre. Suivant le regard de Mathéo, il tapote la poche de gauche et glisse sa main dedans. Le papier rencontre ses doigts, il en extirpe l'enveloppe avec curiosité. Juste avant de l'ouvrir, il tente de trouver un indice dans les yeux de Mathéo mais se résigne à le découvrir de lui-même. Il décolle le rebord et déplie le papier à l'intérieur. Ses yeux se posent alors sur une écriture soignée qu'il parcourt dans un premier temps en diagonale. L'aspect du texte lui fait penser à un... poème ? Ses lèvres s'entrouvrent, son cœur s'accélère. Il ne laisse pas le suspens planer plus de temps et entame sa lecture. Silencieusement.
- Le poème de Mathéo:
- Célébrons les sept herbes du printemps,
En plein hiver, le cœur chantant.
Une odeur de poussière sur le papier,
Et quelques bonbons suffisent à franchir un palier.
Célébrons les sept herbes du printemps,
Le temps d une pause, le temps d un instant.
Nos deux cœurs secoués dans un jeu d'enfants,
L'histoire du silence et de ton sourire charmant.
Entourés de mots endormis,
Un monde enfoui émerge sans bruit...
Sous un manteau d'embarras arrive un aveu de février.
Une boite de chocolats, pour mieux voir tes yeux briller.
Un coup de genou et quelques regards partagés
Me donnent le courage d'espérer un jour oser.
Une tempête transforme le jour en éternelle obscurité.
Dans mes bras, j'aurais aimé pouvoir te serrer.
Dans un casier, un bout de papier glissé,
Éloigne les nuages de mon cœur, réchauffé.
La tenue d'une promesse sucrée
Laissent à découvert bien des secrets...
Dans la réglisse, un premier baiser.
Une confession le transforme en brasier.
De la mélasse poussent des fleurs enchantées.
Parfum de violette, elles donnent envie de mieux t'embrasser.
Aujourd'hui, sous les fleurs de cerisiers,
Rien ne vaut plus que d'être à tes côtés.
Aujourd'hui, sous les fleurs de cerisiers,
Ce sont mes sentiments que j'aimerais à nouveau te partager.
Suavement
Éternellement
Intensément
Tendrement
Où que nous soyons,
Je t'en prie, laisse-moi t'aimer.
Une larme éclabousse le papier. Les kanjis se distordent.
« Merde. » renifle-t-il en épongeant maladroitement le papier. Tentant en parallèle de faire barrière aux autres intruses qui se frayent un chemin sur ses joues. La gorge nouée, il ne parvient pas à détacher ses yeux du poème. Sa première pensée est qu'il ne mérite pas un tel amour. Un écho de leur conversation téléphonique résonne dans sa tête. Ses empreintes digitales s'impriment sur le côté du papier alors qu'il tente de trouver les mots pour exprimer ce qu'il ressent. A nouveau il tente de chasser l'émotion qui lui embue les yeux. Il se sent idiot et méchamment fragile.
« T'es le premier qui... jamais personne m'a écrit un poème... » déclare-t-il dans un filet de voix. « Ton... ton poème est magnifique. »
En voyant les larmes ruisseler le long de ses joues, Mathéo se figea sur place. Est-ce que c'était si nul que ça ?? Il s'attendait à une boutade, dans le plus extrême des cas à une gentille moquerie mais pas à en faire pleurer les jolis yeux de Seito.
« Je... » tenta-t-il d'amorcer, une main levée vers lui qui ne demandait qu'à le rassurer, sans oser pourtant s'y accoler. Puis, il comprit, il entendit. Son inquiétude se trouva chassée comme une malpropre par le bruit de tambour infernal que les contractions de son cœur produisirent. Soudainement, les larmes de son petit-ami devenaient plaisantes, elles ravageaient son cœur d'un tendre amour. Un sourire attendri en posa la trace sur ses lèvres tandis que sa main prenait place sur son épaule pour la gratifier d'une pression rassurante.
« ... M-Merci, c-c'est gentil. » balbutia-t-il, le visage brûlant d'une gêne virulente. A vrai dire, il ne le trouvait vraiment pas terrible. Il avait lu tant de poèmes inspirés et magnifiques qu'il avait l'impression de lui offrir un gribouillis en comparaison. Mais, s'il avait su au moins trouver son cœur, il en était satisfait, c'était le plus important.
« Ce qui est magnifique, c'est qu'on puisse être là tous les deux... » dit-il la voix basse, presque en murmure. « Ça va aller ?... » demanda-t-il néanmoins, ne pouvant rester bien longtemps insensible devant ses larmes. Il glissa une main dans la poche droite de sa doudoune et lui en sortit un paquet de mouchoirs qu'il lui tendit, le regard tendre. « Tiens... Je t'en écrirai d autres, jusqu'à ce que tu t'habitues et que tu en aies marre, ne pleure pas... »
Comme Gustave Flaubert, Seito est doué d'une sensibilité absurde. Cette démonstration d'amour couplée à la plus belle forme de littérature qui soit actionne des cordes qu'il n'aurait pas lui-même osé pincer. Il lui est difficile d'affirmer qu'il parviendra à dépasser cet état tant son être se distord sous les vibrations de son cœur.
« Mmh, merci. » murmure-t-il en prenant un mouchoir.
Le japonais se retourne et range précieusement le poème dans son enveloppe, qu'il met dans sa propre poche. Il éponge ses yeux. Le dos face à Mathéo, il tente de reprendre contenance. Il se mouche discrètement et inspire profondément.
« J'suis désolé de pleurer. J'ai l'air con. »
Ayant toujours été le poète, jamais il n'aurait cru être un jour l'objet du poème. Son cœur est douloureux dans sa poitrine à mesure qu'il réalise pleinement que la vie lui sourit enfin. Le japonais prend à nouveau une profonde respiration puis se retourne. Sa main gauche vient effleurer la main droite de Mathéo alors qu'il s'arme d'un sourire sincère.
« Maintenant que j'ai les yeux rouges, j'pense que c'est le bon moment pour la prendre cette photo. »
Le cœur contrarié, partagé entre la joie et la peine, Mathéo laissa à Seito le temps qui lui était nécessaire pour s'en remettre, observant de nouveau l'horizon, par pudeur. Il comprenait qu'il ait besoin de se soustraire un instant à son regard, c'était un besoin qu'il respectait. Il aurait pourtant aimé le prendre dans ses bras. Malheureusement, le couple de tout à l'heure était toujours là.
« Non... pas du tout, je t'assure. » objecta-t-il face à ses excuses. « Au contraire... ça me fait plaisir que ça t'ait touché... » avoua-t-il, la voix un peu coupable, tirant nerveusement sur son pull.
Savoir que ses sentiments avaient pu l'atteindre et voir son attention être pleinement reçue ne pouvait que l'emplir de bonheur. Finalement, il ne regrettait plus d'avoir écrit ce poème. Il se remerciait même de l'avoir fait. Perdu dans son manteau trop grand pour lui, les yeux irrités par les larmes, Seito se retourna, alors il pivota pour lui faire de nouveau face. Que pouvait-il dire ? Que pouvait-il faire pour l'apaiser ? Il se sentait un peu inutile. La main de Seito frôla la sienne, l'apaisant subitement. Un calme tumultueux reprit les rênes de son corps. Il laissa ses doigts passer sur ceux de Seito, espérant pouvoir lui transmettre la même dose de sérénité.
« ... Tu es sûr ? On peut attendre un peu. » demanda-t-il, souriant. S'il pouvait toujours plaisanter, c'était bon signe. « Tu voudrais la faire ici ou sous les cerisiers ? »
Seito acquiesce. Bien sûr qu'il en est sûr. Il a envie d'immortaliser ce moment. Le figer pour s'y référer quand la roue tournera.
« Sous les cerisiers. » répond-il comme si c'était évident.
Après tout, la symbolique des fleurs de cerisiers est tout indiquée dans son cas. Beauté éphémère qu'ils se doivent de célébrer. Sa relation avec Mathéo lui fait cet effet-là. Intensément belle. Mais pour combien de temps ? Mathéo acquiesça. Peu importe l'endroit qu'aurait choisi Seito, cela lui aurait convenu mais il devait bien avouer être particulièrement enchanté par les cerisiers.
Ayant rejoint à nouveau l'allée des cerisiers, le japonais s'arrête et leur tourne le dos. Il se rapproche de son petit-ami, leurs épaules se pressent l'une contre l'autre, réveillant les folies du cœur de Mathéo. C'était un peu étrange de s'approcher autant en étant entourés de tant de monde, pensa l'étudiant. Une part de lui ne pouvait s'empêcher de s'en inquiéter. Embarrassé par l'écran cassé de son portable qu'il vient de dégainer, Seito demande à Mathéo :
« Mon téléphone est un peu pété. On peut faire la photo avec le tien ? »
« Oui, bien sûr. » répondit-il en sortant son téléphone de la poche de son pantalon.
Il déverrouilla l'écran de celui-ci en tapant sa date d'anniversaire et ouvrit l'appareil-photo. Leurs visages reflétés sur l'écran lui mirent du baume au cœur et lorsque la lentille capta enfin leur image, il se sentit affreusement heureux. Premier date, première photo. Les premiers d'une longue liste, il espérait.
« Hm... Attends, c'est pas pratique comme ça. » dit-il en abaissant son téléphone quelques secondes.
Ses doigts étaient suffisamment long pour tenir l'appareil d'une main et réussir à appuyer sur le bouton avec son pouce mais s'il pouvait se trouver une excuse, autant la saisir ! Il passa l'un de ses bras autour des épaules de Seito, l'obligeant à se serrer davantage, pour récupérer son téléphone et le tenir à deux mains.
« C'est mieux comme ça. » lança-t-il en lui faisant un clin d œil à travers l'écran du téléphone.
Les passants les prendront sûrement pour deux très bons amis. Du moins, Seito l'espère grandement. Et cette espérance s'agrandit alors que Mathéo le capture à nouveau contre lui, entre ses deux bras. Deux très très très bons amis. Mais il doit se concentrer sur la photo. Déjà qu'il a les yeux bouffis, il ne va pas en plus ajouter une grimace d'angoisse. Alors il se pare de son plus beau sourire et dégaine un V à l'aide de ses deux doigts au début du décompte.
« Je compte jusqu'à 3. Prêt ?... 1... 2... 3. »
Sous l'impulsion de son pouce, l'appareil captura le moment. C'était sans doute une des rares photos sur lesquelles on le verrait sourire. Anna avait toutes les autres, secrètement stockées.
La photo prise, Seito se baisse pour se libérer de la proximité de Mathéo et regarde l'écran avec curiosité.
« Alors ? Elle est bien ? »
Mathéo garda les yeux rivés sur leur photo. Il n'aimait pas particulièrement en prendre, ni s'y voir. Il y trouvait toujours quelque chose à y redire, ce pourquoi il ne prenait jamais de selfie et utilisait toujours la même photo de profil absolument partout. Seulement, cette fois-ci, c'était différent. Seito était à côté de lui, souriant, mignon à souhait, enfermé dans ses bras et recouvert de sa doudoune. Avec les cerisiers derrière, comment cela pouvait-il ne pas être parfait ? Ni une ni deux, il lui envoya par sms.
« C'est parfait... » ne put-il retenir, la voix rêveuse. Il lui tendit l'écran pour lui montrer. « Tes yeux rouges se marient très bien avec les sakura. » plaisanta-t-il.
Son angoisse s'évanouit instantanément alors que Seito éclate de rire. De son coude, il tape mollement dans le bras de Mathéo.
« Tss, t'es bête. »
Il sort alors son portable et regarde à son tour la photo. Bon sang. Il a maintenant une photo prouvant qu'il est en couple avec un garçon. Un sourire aussi joyeux lui est-il seulement autorisé ? Ses dents accrochent sa lèvre, il sourit. Remettant son portable dans sa poche, il se penche pour ramasser une fleur tombée au sol.
« Ça te dit on va prendre un bubble tea j'sais pas où et après on rentrera tranquillement ? Ou alors tu veux rester là encore un peu ? »
Mathéo regarda encore quelques secondes leur photo, un sourire benêt aux coins des lèvres. Il lui faudrait la garder précieusement, à l'abri des regards curieux, car elle susciterait bien trop de questions de la part de son entourage. Surtout loin des yeux d'Anna, qui ne manquerait pas d'y voir plus que quiconque, elle qui le connaissait si bien. Le plus difficile serait donc de ne pas pouvoir la contempler dès que le cœur lui en dirait... mais si c'était le prix à payer pour la garder avec lui, il s'y soumettait.
« On peut aller prendre un bubble tea. » accepta-t-il humblement en rangeant son téléphone dans sa poche. « Si on reste ici, je crois que je ne vais plus vouloir partir. »
S'ils pouvaient rester éternellement dans ce parc, coincés dans le moment qu'ils venaient de passer, il signerait sans hésiter. Seulement, il leur fallait bien être raisonnables.
Il sourit une dernière fois à Seito en lui passant devant. Puis, sans prévenir, se mit à courir jusqu'aux escaliers.
« Si j'arrive en bas le premier, c'est moi qui invite ! » lança-t-il derrière lui.
Heureux que Mathéo souhaite poursuivre leur sortie avec une boisson outrageusement sucrée, Seito se laisse surprendre par la spontanéité de l'étudiant. Il a à peine le temps de réaliser ce qu'il se passe que Mathéo a déjà atteint la première marche. Attends-tends-tends ! Mathéo serait réellement en train de lui renvoyer l'ascenseur ?! De l'avoir à son propre jeu ?! Qu'est-ce que... ??? Ni une ni deux, Seito s'élance à sa poursuite en criant :
« T'as pas intérêt à gagner ! »
Mais c'est comme dire à un chat d'arrêter de miauler. Seito n'a pas la détente de Nolan et dans les escaliers, ses cuisses s'entrechoquent. Il dévale les quatre dernières marches en sautant et manque de se manger le goudron. Mais il se rattrape in extremis au bras de Mathéo et râle :
« Rhaaaa ! T'as d'la chance que c'est moi qu'ai inventé ces règles de merde. » Il se recule et admet sa défaite. « OK, t'as gagné. C'est toi qui paye. Pour cette fois. » Et soudain il s'enquiert : « Euh... j't'ai pas fait mal au moins ? »
Mathéo entendit parfaitement la menace de Seito dans son dos mais loin d'en avoir peur, elle le fit éclater d'un rire franc tandis qu il dévalait les escaliers. Il ne lui laisserait aucune chance, ayant bien l'intention de l'inviter pour terminer ce date en beauté. Une fois en bas, il se retourna, quelque peu essoufflé, pour voir où Seito en était. Il ne s'attendait pas à le voir sauter par dessus un ensemble de marches. Lorsqu'il atterrit, il craignit le pire, son cœur loupant un battement. Heureusement, Seito se rattrapa à son bras et Mathéo eut tout juste le temps de le réceptionner pour limiter sa proximité avec le sol. Abasourdi, il l'écouta pester contre ses propres règles et admettre sa défaite. Les sourcils froncés, il tordit la bouche.
« Non... mais t'aurais pu te faire mal ! » l'engueula-t-il à moitié, lui pinçant la joue gentiment. Bon sang, il l'avait bien effrayé. « Tu tenais à te faire voler ton bubble tea ? » lui demanda-t-il pour lui rappeler les règles du marché passé avec son estomac.
« Mais nan t'inquiète, j'me serais fait mal que si j'avais sauté cinq marches. Là j'en ai sauté que quatre. » désamorce aussitôt Seito en se dégageant promptement de la poigne de Mathéo. « J'tenais à tout payer aujourd'hui. Mais t'as gagné donc j'peux rien dire. » répond-il ensuite, beau joueur. Le japonais se dit qu'il aura d'autres occasions de briller malgré son argent limité.
Après un soupir rassuré qui lui permit de faire redescendre la montée de stress provoquée par la vue de l'envol de son copain dans les airs, Mathéo lui papata le crâne, souriant de nouveau.
« Mais oui... pour cette fois. » concéda-t-il à propos du payement, l'emportant sur leur route en le tirant par la manche. « Et toutes les autres fois où je te battrais... » glissa-il avec malice, en lui jetant un regard.
« Crois pas que j'te laisserais gagner aussi facilement la prochaine fois. » rétorque-t-il très sérieusement. Son honneur en jeu, Seito ne peut accepter un tel affront.
L'appel du bubble tea est néanmoins plus fort que cette guerre d'ego. Ils errèrent quelques instants en ville pour trouver le bubble tea de leur rêve. Un latte matcha avec des billes de tapiocca et de la gelée aux fruits rouges en supplément pour Mathéo, un bubble tea sakura pour Seito (histoire de rester dans le thème). Après que le japonais se soit décidé, l'étudiant paya et reprit la route en sirotant à ses côtés. Pour le "punir" de son inconscience passée, il réclama son droit de goûter, qui l'autorisait à goutter son breuvage sans le moins scrupule. Seito lutte un instant contre la soit-disant punition de Mathéo et finit par céder en lui imposant de goûter au sien en échange. Ils sirotèrent leurs boissons jusqu'au métro où ils furent cette fois-ci contraints de se serrer mais ce fut loin de déranger Mathéo, au contraire. Puis ce fut déjà la fin de la journée.
De retour sur le campus, Mathéo se montra plus silencieux. En marchant jusqu'à l'intersection qui les séparerait, il ne put s'empêcher d'être un peu triste. L'après-midi qu'ils avaient passé ensemble avait été magique, le temps était bien cruel de passer si vite. Lorsqu ils s'arrêtèrent, son cœur lui picota, se serrant en en prenant la mesure. C'était déjà la fin. Il savait bien que ce n'était pas comme s'ils ne se reverraient pas, Seito était à portée de main sur le campus. Malgré cela, chaque séparation lui faisait toujours quelque chose. En plein milieu de la cour, à la jonction entre leurs deux dortoirs, Seito reprend la parole :
« Merci pour cet après-midi. J'avais vraiment besoin de tout ça. »
« Merci à toi, Seito. C'était vraiment un beau cadeau, j'ai passé une excellente journée. » répondit-il, le sourire planté sur les lèvres. « Je suis content que ça t'ait plu aussi. Et... tu sais... si tu as besoin, je suis toujours dans les parages...N'hésite pas, si tu veux souffler ou discuter. » rebondit-il, au cas où, juste dans l'hypothèse où cela n'était pas clair, en se frottant la nuque. « Je suis toujours disponible si c'est pour toi. » dit-il la voix plus basse.
« Je sais. Merci. »
Discuter de ce qui le tracasse ne lui est pas permis. Mais Mathéo a fait mieux en chassant pendant quelques heures tous ces sombres nuages au-dessus de sa tête. Comme si le ciel en était informé, son portable vibre. Un message de Nolan. Seito sourit néanmoins à son petit-ami qui le gratifie d'une énième caresse sur le crâne. Son cou imite à nouveau la tortue. Il réalise soudain qu'il porte toujours la doudoune sur lui. La bouche entrouverte, il s'apprête à lui dire mais se fait devancer copieusement.
« Rentre bien. » Précautionneusement, Mathéo lui remonta le col de sa doudoune. « Garde-la sur toi, il fait froid. T'auras qu'à me la rendre plus tard au club. » finit-il avant de s'enfuir, persuadé qu'il chercherait à la lui rendre sinon.
« Nani ? T'es sûr ? Mais je- » Il n'a pas le temps d'argumenter davantage que Mathéo est déjà sur le starting-blocks. Pff, pas possible celui-là. D'une main, Mathéo le salua et après un dernier regard pétillant d'amour, il s'en retourna à son dortoir.
Seito lui rend son au revoir puis se dirige dans la direction opposée. Peu importe ce que lui proposerait Nolan, il est rechargé à bloc pour l'affronter. Et comme Mathéo lui a réaffirmé, s'il a le moindre souci, il a quelqu'un à qui parler. Et cette simple pensée suffit à lui illuminer le cœur d'une douce chaleur.
#terminé
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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Re: [Flashback] De tes yeux, j'ai reçu toute la poésie du monde
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