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- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
[+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Le matin
Nolan est devant le bâtiment des lycéens et attend ses deux amis. De son côté, Seito attend dans sa chambre que Pablo vienne le chercher. Il n'a quasiment pas dormi de la nuit, malgré le magnifique cadeau de l'espagnol. Une fois rentré dans sa chambre la veille, il l'avait admiré un long moment. Mais les vœux de beaux rêves n'avaient pas attiré le marchand de sable. Il avait lu, puis tenté de dormir, relu, cogité, lu à nouveau, dormi une heure. Un cercle vicieux.
Pablo ouvre la porte de la chambre de Seito à la volée et entre aussitôt. Comme à son habitude, certes, si on omet les cernes et son agitation un poil stressée, qui témoignent d'une nuit courte passée à cogiter.
— Salut la compagnie ! Seito, t'es prêt ? Allez on s'magne !
Il tapote du plat de la main sur le mur pour le hâter et repasse aussitôt la tête dans le couloir pour voir les gens filer vers leur destination.
— Ah p*tain, c'est pas trop tôt ! Ouais, j'suis prêt. J'te suis.
— Roh ça va !
Pablo tourne la tête vers l'intérieur de la chambre, lève les yeux au ciel puis s'engouffre dans le couloir secondé par Seito. Et contrairement à tous les tableaux d'affichage qu'ils ont pu voir depuis leur arrivée sur ce campus, Pablo presse le pas, sourcils froncés et en se mordant la lèvre. Il ne prononce pas un mot. Seito ne remarque pas le mutisme suivant de Pablo tant il est lui-même obnubilé par ses résultats.
Alors qu'ils sortent de leur dortoir, Seito fait signe à Nolan de les rejoindre.
— Salut Rinbo.
Nolan les attendait appuyé contre le mur depuis quelques minutes déjà. Quand il voit enfin Seito et Pablo, il se redresse d'un coup.
— Salut ! Ben enfin ! C'était cession maquillage ou quoi ? Allez go !
Pablo s'arrête machinalement à côté de Seito et fixe les tableaux au loin, malmenant sa lèvre inférieure entre ses dents.
— Salut.
Seito est pire qu'une pile électrique. Il jette un regard blasé à Nolan, lui signifiant qu'il ne prendra pas la peine de répondre à cette vanne, et poursuit plutôt son chemin jusqu'aux tableaux d'affichage.
— P*tain, j'ai jamais autant flippé ma race, c'est n'imp'.
Pablo suit le mouvement, mais reste un peu en arrière, essayant de garder contenance alors que son rythme cardiaque s'affole. Nolan fronce les sourcils en voyant le peu de répondant de Pablo. Il jette un œil à Seito, qui ne semble rien remarquer. Voyant que l'espagnol se met en retrait, Nolan ralentit un peu et passe son bras autour de ses épaules.
— Allez cabron, tu sais bien que t'as pas besoin de ralentir pour que je gagne la course !
Pable lâche sa lèvre et affiche un sourire contrit et mitigé à Nolan.
— Ouais ouais je sais...
Il repousse l'échéance de voir son résultat, alors qu il était pressé d'y être cinq minutes plus tôt, et marmonne :
— Ouais, flipper autant c'est... n'importe quoi...
Devant la mer d'élèves, Seito ne se dégonfle pas. S'il faut jouer des coudes, il survivra.
— On se sépare, on regarde et on revient ici dans cinq minutes, OK ?
Nolan met une tape dans le dos à Pablo. Il le cache mais son stress n'est pas moins présent.
— Quand je stresse on dirait que ya plus rien qui passe dans mon crâne. On fait comme ça, à tout de suite !
— Euh... ouais on...
Hésitant, l'espagnol lance un regard de panique vers les dos de Nolan et Seito qui s'y rendent déjà. Il gonfle les joues en voyant les autres élèves crier de joie ou fondre en larmes, prend une grande inspiration mais ses jambes restent paralysées. A peine le top donné, Seito s'élance vers le tableau où il aperçoit la liste des deuxième année. Rapidement, il identifie la moitié et tombe sur les M qu'il parcourt avec une nervosité grandissante. Dans sa tête, il récite diverses prières espérant de tout cœur que sa visite au temple en début d'année a servi à quelque chose. Que ce porte-bonheur n'est pas de la camelote ! Et soudain, Mori. 70/100. Passage en année supérieure.
— P*TAIN DE B*RDEL DE M*RDE, OUI.
Il bouscule quelques personnes et retourne vers le lieu de rendez-vous, surexcité.
Nolan doit jouer un peu des coudes comme les autres pour voir le tableau correctement. Une fois devant, ses mains sont moites. Il sait qu'il a révisé mais ça n'empêche pas le petit coup de flippe. Quand il voit son nom et sa note, il l'a regarde quelques secondes. Nolan Le Lidec, 73/100. Yes !!
— Bon je voulais plus mais ça paaaasse !
Il s'écarte pour retourner au point de rendez-vous, tout sourire. Qui s'agrandit en voyant Seito arriver aussi.
— Je paaasse !! Dis moi que t'as cartonné aussi Rinbo !!
Pablo inspire, expire, renouvelle le tout et finit par sortir son téléphone. Il relit le message qui l'effraie tant, mais finit par froncer les sourcils en voyant les autres faire demi tour. Il a tout fait pour éviter ça, il doit voir le résultat par lui même. Il ne lui faut que la moyenne. Il avance entre les gens, serpente entre les accolades, et arrive près du tableau. Sa taille lui permet de lire par-dessus quelques japonais alors il suit la liste alphabétique des yeux. Juste quelques points...
De l'autre côté de la foule, Seito trottine jusqu'à Nolan et l'accueille avec un enthousiasme débordant.
— Bravooooo ! MOI AUSSIIIII ! P*tain, moi aussi ! Je suis trop refait !
Nolan est si content pour son ami qu'il sautille devant lui, les mains sur ses épaules.
— Bravo à toi aussiii ! Je t'avais dis que t'allais gérer !!
— JODER !!!
Les Rinbos se retournent en entendant le juron favori de leur ami. Nolan échange un regard avec Seito et lui fait signe pour qu'ils rejoignent Pablo. Arrivé juste derrière lui Nolan demande :
— Alors... ?
Pablo Mora, redoublement, 53/100. 3 points... Il marmonne, puis se retourne en entendant la voix de Nolan. Il dévisage les deux et s'écrie :
— J'AI EU CES P*TAINS DE POINTS !!!
Il les attrape alors chacun d'un bras par les épaules pour les enlacer. A peine le temps de se réjouir que Seito est attiré par la voix de Pablo et lorsqu'ils le rejoignent, il ne comprend plus rien. Électrisé par le bras de Pablo sur son épaule, il se laisse emporter par l'euphorie et passe à son tour son bras autour de Pablo et Nolan. Et pour marquer le coup, il balance à tour de rôle, en français puis en espagnol : :
— PUTAIN ! JODER !
La tension redescend un peu et Nolan se permet de sourire et enlacer Pablo, l'autre bras entoure Seito pour former un triangle. Il éclate de rire devant son Rinbo qui devient enfin polyglotte.
— T'as même pas trop d'accent ! A part le jjjoo ahah ! Bien joué mec ! T'avais intérêt à les avoir ! J'suis trop content p*tain !!
En entendant Seito s'essayer à leurs langues, Pablo éclate de rire avec eux et essuie le coin d'un œil.
— T'imagines pas à quel point ! Ça soulage bordel !
Il les regarde tour à tour, puis lance sans aucun doute sur leur réussite :
— Et vous alors, c'est réussi à quel point ?!
— J'ai eu 73, comme ceux d'avant ! Ça va être mon nombre fétiche à force !
Le rire de Pablo lui fait chaud au cœur. Seito, s'exclame :
— J'passe en 3ème année ! J'ai cru que j'allais jamais y arriver.
— Vous aviez trop bossé pour vous foirer, t'es ouf ! Et Nolan va falloir te faire floquer ton maillot de course si ça continue !
Nolan a les yeux qui brillent, il n'y avait même pas pensé et se met à rire.
— Mais c'est une trop bonne idée !! Bon, on fait quoi maintenant ? Ouah la pression qui redescend j'ai les jambes qui tremblent, pas vous ?
— J'crois que j'vais aller m écrouler dans l'herbe ouais !
Seito s'écarte d'eux et surenchérit :
— Oh ouais, moi aussi !
— Je pense que ça mérite bien qu'on aille s'écrouler au parc !
Les trois amis se dirigent vers le parc où ils s'affalent dans l'herbe comme des pachas.
En fin d'après-midi
La répétition tire à sa fin. Il règne dans le gymnase une effervescence que la cérémonie officielle démultipliera le lendemain. Pour la première fois de sa vie, Seito participe à cette ébullition. Il fait parti des heureux élus. Rien d'exceptionnel à cela, un simple passage fructueux en troisième année. Mais à ses yeux, il a l'impression d'émerger d'un long sommeil. Grand rival de la Belle au bois dormant, sans être beau, sans bois, sans réellement dormir. La hâte d'en finir avec tout ce protocole le tenaille malgré tout. Un rendez-vous important l'attend. Et il ne parle pas de ses parents qui assisteront à la cérémonie demain.
Petit aparté, il en avait été ébaubi. L'année dernière, ses parents n'avaient pas daigné faire le déplacement. Jugeant sûrement que Seito ne réussirait pas en raison de son renvoi. Ils avaient vu juste mais l'illustrer de leur absence avait entaillé sévèrement ses convictions. Ses parents avaient préféré l'assassiner en privé plutôt que d'afficher un sourire artificiel devant des parents inconnus. Mais à présent que le dialogue est ouvert à nouveau, ses parents semblent vouloir afficher leur autorité et quoi de mieux pour parader que la cérémonie de fin d'année. Il ne s'attend à rien mais ne serait pas contre quelques félicitations.
Revenons maintenant à ce fameux rendez-vous. Peut-il vraiment appeler ça un rendez-vous ? Cela s'apparente plus à une dégustation. Programmée de longue date, symbole d'une victoire durement acquise et qu'il craignait de ne pouvoir honorer. Mais les résultats parlent d'eux-mêmes. Il a réussi. Enfin ! Bon sang, il a bien du mal à le réaliser. Peut-être parce que c'est la première fois depuis une éternité qu'il a travaillé aussi dur pour obtenir ce qu'il voulait. Comme quoi ses parents n'ont pas complètement tort en lui disant qu'il n'y a pas de réussite sans effort. Pour trimer, il a trimé. Jusqu'à se priver de divertissement, quitte à se faire sermonner par Pablo pour qu'il assiste aux entraînements de foot. Et ses efforts ont payé. Il a vaincu cette année maudite. Peut-être pas haut la main mais rien ne saurait diminuer la ténacité de son labeur.
Il revient de loin. Et estime avoir mérité – Rinbo serait fier de lui – cette récompense. Mathéo l'attend dans la salle du club des traditions. Il lui avait envoyé un SMS deux jours avant. SMS qui l'avait surpris après ce désert relationnel. Heureusement que les examens lui avaient occupé l'esprit ou il aurait chargé dans le tas comme un bulldozer pour connaître la raison de ce drôle de silence. Malgré ce flou, Mathéo s'était souvenu de sa promesse. Et la joie qu'il avait ressenti à la lecture du SMS n'est rien comparée à la joie qu'il ressent en ce moment-même alors que ses pas claquent sur le carrelage du couloir des clubs. La porte de celui des traditions apparaît, il toque. Trois coups nets, sans respiration entre chaque. Puis il entrouvre le battant pour y passer une petite tête impatiente. Et c'est là qu'il le voit. Un grand sourire s'empare de ses lèvres alors qu'il demande :
« Je peux entrer ? »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
Matin : les résultats
Mathéo Takahashi – 90/100 Passage en deuxième année
En observant le tableau des résultats, Mathéo soupira. Il aurait pu faire mieux. Ses yeux cherchèrent la meilleure des moyennes chez les littéraires, les ciblant du regard : 91/100 pour son camarade Kazuki. 92/100 pour la major de promo… Emma Walker ?? Il resta stupéfait devant l’apparition de son nom. La jeune femme portait la malchance en elle, il n’aurait jamais imaginé la voir siéger sur le podium et force était de constater qu’il l’avait grandement sous-estimée. Il n'en croyait pas ses yeux. Heureusement, parmi les étudiants en littérature, il ne se faisait dépasser que par Kazuki… si c’était lui, travailleur comme il l’avait vu être, il pouvait accepter de n’obtenir que la deuxième place. D’ailleurs, compte tenu de son état ces dernières semaines, il ne pouvait qu’accepter le résultat du classement. Jamais réviser ne fut aussi difficile pour lui que durant le mois de février. D’une certaine manière, il pouvait au moins se contenter d’avoir tenu bon. Le mois de février avait été épouvantable, il ne saurait dire comment il avait pu y survivre...
Quelques camarades vinrent le sortir de sa déception en le félicitant, ne tarissant pas d’éloges quant à ses résultats. Il les remercia, souriant poliment, plaisantant faussement avec eux et les félicitant pour leurs propres réussites. Il était habitué, chaque année c’était les mêmes phrases échangées, les mêmes politesses, les mêmes faux sourires. Alors, une fois libéré, il se faufila dans la foule d’étudiants à la recherche de la seule personne qu’il voulait véritablement voir ce matin parmi eux : Naoki. Bien qu’il lui avait fallut quelques coups de pieds aux fesses et beaucoup d’encouragements pour se mettre au travail, Nao’ s'était donné du mal pour cette session d’examens. Il espérait que ses efforts avaient porté leurs fruits. Malheureusement, il ne le trouva pas et puisqu'il ne pouvait apercevoir Elizabeth non plus dans cette foule en folie, il décida de fuir jusqu’à sa chambre, évitant tous autres. Il était fatigué. La veille, il avait eu du mal à dormir.
Sa nuit avait tournée en bataille apocalyptique tandis qu’il cherchait les bras de Morphée. Est-ce que Seito arrivait à dormir ? Est-ce qu’il pouvait lui écrire pour s’assurer qu’il allait bien malgré l’échéance au bas de la porte ? Il n’avait eu de cesse d’écrire des messages pour mieux les effacer ensuite. Au final, il s’était tellement stressé qu’il avait à peine fermé l’oeil de la nuit. Il croyait en Seito, de tout son coeur. Il voulait croire que ses efforts seraient récompensés aussi… l’imaginer triste lui broyait le coeur.
En arrivant dans sa chambre, il jeta un œil à son portable. Aucun message du lycéen, ni pour lui annoncer une bonne nouvelle, ni pour annuler leur rendez-vous. Il devrait attendre de le voir pour en savoir plus. Il se jeta dans son lit, songeant à tout ce qu’il devait préparer pour leur dégustation. Normalement, tout était prêt. Il envoya un message à Naoki pour s’assurer que tout allait bien pour lui et quelques félicitations à Kazuki au passage, avant de fermer les yeux pour tenter de compenser quelques heures de sommeil. Il enverrait des messages à Lizzy, Tsumugi, Kaoru, Milan, Nolan, Nobu, Momoko et ses sœurs plus tard.
Dans quelques heures, il verrait enfin Seito. Cette pensée irradiait son coeur d’un bonheur angoissant qui ne l’aida pas à garder les yeux fermés.
Après-midi : quelques minutes avant les répétitions
« Attends, si tu veux bien Kazuki-kun. Je vais déposer ça dans mon casier » annonça-t-il à son camarade tandis qu’ils passaient devant les casiers pour se rendre au gymnase, fin prêts pour des heures ennuyeuses et fatigantes de répétitions pour le Sotsugyôshiki. Il n’était pas certain que les surveillants de l’événement apprécient de le voir se trimballer avec son paquet de pocky dans les poches. Ni une ni deux, il se jeta sur son casier et y déposa le paquet, manquant d’apercevoir ce qui trônait déjà au milieu de la boite de métal en s’apprêtant à refermer la porte aussitôt. Les couleurs des Konpeito attirèrent son attention, le poussant à rouvrir la porte qu’il s’apprêtait à refermer. Depuis quand est-ce qu’il avait des Konpeito dans son casier ? Cela faisait un moment qu’il n’en avait pas racheté… et il lui semblait avoir finit ceux qu’il avait depuis plusieurs semaines maintenant. L’enveloppe mal tombée à côté lui sauta aux yeux tandis qu’il cherchait une explication à l’apparition divine. « Bon pour une dégustation de Sakura
Les pétales de cerisier
Saupoudrent l'air printanier
D'une cassonade fleurie
On m'a parlé d'une bonne adresse pour les hanami dango alors j'me suis dit qu'on pourrait manger les premiers de l'année ensemble.
» lu-t-il à voix basse. Qu’est-ce que… ? Il du relire le tout trois fois avant percuter et de reconnaître l’écriture. Aussitôt le rouge lui monta aux joues. Pourquoi… Pourquoi Seito lui offrait-il un bon pour une dégustation et des Konpeito ? Non. Question plus importante : pourquoi voulait-il aller manger les premiers hanami dango avec lui ?? Il du reposer l’enveloppe dans le fond de son casier avec précaution et en sceller la porte pour reprendre ses esprits. Il était certain de ne rien avoir de tout cela avant hier encore. L’idée qui venait de surgit à son esprit ne manqua pas de le déboussoler : est-ce que… c’était un cadeau pour le white day ? Il cogna doucement son front contre la porte métallique, n’entendant plus que les battements frénétiques de son coeur. Il était indécemment heureux, si heureux qu’il eut bien du mal à le cacher à Kazuki en revenant vers lui. Il ne fut pas aisé d’éviter toute question mais heureusement il pu rapidement détourner la conversation sur les répétitions.
Pendant les répétitions :
Il l’avait vu passer devant et ses yeux n’avaient pu s’empêcher de s’engluer sur le visage de Seito, sur sa silhouette puis sur son dos qu’il voyait maintenant parfaitement depuis son rang. Son coeur se serra dangereusement. Il mourrait d’envie de lui parler, d’aller le voir. Depuis qu’il n’allait plus au club de littérature, il n’y avait pas eu un seul jour durant lequel il n’avait pas pensé à lui, durant lequel Seito ne lui avait pas cruellement manqué. Il s’était tenu à distance, avait fait de son mieux pour le laisser tranquille, ne pouvant s’empêcher de donner raison au faux bénévole qui lui avait craché la vérité à la figure : il ne devait pas l’embarquer avec lui dans ses enfers. Pourtant, maintenant qu’il le voyait, assit quelques rangs plus loin devant, il ne pouvait s’empêcher de vouloir y sauter avec lui.
Les quelques élèves lui passant devant, masquant le dos de Seito à son regard, n’avaient suffit à empêcher Mathéo de chercher son Kohai des yeux. La coloration violette des cheveux du lycéen qui venait de s’asseoir à quelques sièges sur sa droite, elle, réussit. Son sang se glaça.
Il l’avait vu, son regard meurtrier, surpris de prime abord puis s’assombrissant au grès des secondes pour ne devenir plus qu’un amas d’obscurité. Il l’avait vu, son geste menaçant, lui laissant comprendre qu’il l’aurait à l’oeil. Il l’avait vu, ce faux bénévole dont il espérait avoir cauchemardé l’existence. Dire qu’il commençait seulement à se rassurer de ne jamais plus l’avoir croisé, acceptant de baisser sa garde en se disant qu’il ne devait pas être du campus de toute façon. Malheureusement, il était là, assit parmi les troisièmes années du lycée, entre lui et Seito. Mathéo blêmît, dès lors incapable de se concentrer sur la répétition. L'angoisse le ressaisit. Ce n'était pas la cérémonie de fin d'année, c'était celle de sa fin à lui. A peine eut-elle finit qu'il fila, esquivant chaque personne sur son chemin pour s’éloigner le plus rapidement possible du jeune homme. S’il l’interpellait ici, devant tout le monde, il était fichu. Sa vie était fichue. Et surtout, il ne voulait pas que Seito puisse voir la scène de sa triste déchéance. Il se réfugia dans les sanitaires, se posant quelques minutes sur la première lunette des toilettes qui lui semblait acceptable, cherchant à reprendre ses esprits. Pourquoi maintenant ?… Pourquoi insister ? Que lui avait-il fait au juste ?? Pourquoi ne l’avait-il tout simplement pas oublié depuis le temps ? Il en eu la nausée. L’idée qu’il puisse parler à Seito lui rongea le coeur. Il poussa un lourd soupire, se relevant péniblement. Il avait promis à son Kohai qu’ils feraient leur dégustation et il s’était donné du mal pour convaincre Ogawa Sensei de lui laisser la salle du club des traditions aujourd’hui pour pouvoir l’organiser. Toutes les conversations échangées avec Kazuki lui revinrent en mémoire : ne pas se laisser faire, répondre, assumer... il en était incapable. Cependant, il ne pouvait pas laisser tous ses efforts être détruits d’un regard. Si cela devait être sa dernière journée de paix avant l’orage de la méchanceté qui menaçait de abattre sur lui, il voulait la passer avec Seito.
Il sortie des toilettes pour se laver les mains et le visage. La plus attendue des journées de sa vie se transformait elle aussi en cauchemar.
Après la cérémonie, aux heures de club :
Il avait donné rendez-vous à Seito à 16h15, au club des traditions. Moyennant un peu d’honnêteté et un prochain service rendu, Ogawa Sensei avait accepté de lui confier les clés du club. A vrai dire… il avait un peu l’impression d’avoir vendu son âme au diable mais qu’à cela ne tienne, son Kohai en valait largement la peine. De retour dans sa chambre, il avait récupéré ses sacs plein de bonbons, de coupoles en pastiques et de deux bouteilles d’eau. Il y avait aussi glissé le cadeau qu’il avait soigneusement emballé dans un tissu bleu foncé et tandis qu’il avait fait glisser les poignets du sac autour de son avant-bras, il avait saisir le carton préparé pour l’occasion avec précaution. Sur le chemin entre sa chambre et la salle du club, milles et une question l’avaient torturé. Il avait du les chasser une à une pour avoir le courage d’ouvrir et entrer dans le club. A l’intérieur, tout avait été laissé propre, il aurait intérêt à bien tout nettoyer après leur passage s'il ne voulait pas voir Ogawa sensei débarquer dans sa chambre pour lui tirer les oreilles en criant de drôles de noms d'oiseaux à son encontre. Il déposa sur une table son sac et son carton, s’attardant sur le mot posé sur celle-ci avec un sachet de bonbons piment.
« Pas de bêtises, qui sait si je n’ai pas demandé au gardien de venir faire un tour pour vérifier que tout est calme »
Mathéo sentit ses oreilles lui chauffer. « Ogawa-Sensei… ! » murmura-t-il dans une supplique en se laissant tomber contre la table. Il ne pouvait absolument pas montrer ce mot à Seito, il l'enfouit aussitôt dans la poche de son jean. Non pas que l’attention du professeur n’était pas appréciable… Seulement, il ne pouvait s’empêcher d’y lire de quoi échauffer son esprit derrière son « pas de bêtises ». Il prit une grande inspiration et se redressa. Tout irait bien, ce n'était qu'une dégustation pour célébrer la fin des examens. Ce serait peut-être, dans le pire des cas, la dernière journée qu'il passerait avec Seito. Si y penser le faisait sombrer dans une mélancolie paralysante, cela n'était pas pire que de s'imaginer qu'il pouvait s'agir d'autre chose que d'une journée pour célébrer leurs études. Un espoir vain était pire que tout. Arf. Il n’avait pas le temps pour ce genre de pensées, Seito n’allait plus tarder ! Il se mit au travail : déplaçant les tables pour dégager le sol au milieu de la pièce, formant une forteresse de tables tout autour – des fois qu’il s’agirait d’un véritable avertissement de la pars du référent, mieux valait prévenir que guérir, ils seraient au moins protégés d'un regard intrusif - Puis, il déploya la nappe qu’il avait emprunté chez ses parents, l’agrémentant de coussins piqués dans les placards du club. Il y répartie les coupoles en plastiques et y versa un peu de chaque paquet de bonbons. Au menu : des guimauves artisanales, des tagadas, des rouleaux de réglisse, des bonbons cerises, des arlequins aux fruits, des bonbons en forme de coeur, du nougat, des oursons en guimauve au chocolat blanc, quelques sucres d’orge, quelques sucettes au caramel Pierrot gourmand, des boules de coco, des kysmaches à la fraise, des carambars, des krémas, des bonbons mûres et framboises, des berlingots aux fruits, des bonbons bandeaux à la fraise et au coca, des bonbons à la violette, des bonbons œufs et bananes. Oui. Il y avait été un peu fort.
Il déposa les bouteilles d’eau près des coussins et installa son carton en plein milieu, posant son cadeau à côté. Il aurait aimé réajuster l’intérieur du carton mais le bruit de la porte qui s’ouvrit l’en découragea, le faisant sursauter. Il était tellement concentré et en stress qu’il n’avait pas entendu frapper. Sans qu’il n’eut le temps d’y réfléchir, son corps se mouva, surgissant de sous les tables. Affolé, il jeta un œil vers la porte pour vérifier qu’il eut bien entendu. Argh, il était déjà là ! Il… Il n’avait pas eu le temps de se préparer mentalement ! Ni le temps de finaliser ses préparations. Impossible de vérifier s’il n’était pas complètement décoiffé ou s’il avait une tête à peu près présentable malgré ses cernes bien trop marquées. Et pour couronner le tout, son coeur décida de l’assassiner lorsqu’il aperçut Seito dans l’entre-porte, tout souriant. Jamais il ne lui avait semblé aussi beau.
« O-Oui, t-tu peux. Entre, je t'en prie ! » bafouilla-t-il. « Excuse-moi, j’étais en train de tout installer et je ne t’ai pas entendu toquer » se justifia-t-il, le regard fuyant. S'il posait les yeux sur lui qui pouvait savoir ce que ces traitres lui diraient. Il ne pouvait pas prendre le risque...
Il remarqua qu’il s’était complètement enfermé dans son carré de tables alors il entreprit de créer une ouverture pour en sortir, rejoignant le lycéen devant la porte. Seito venait seulement d'arriver que déjà Mathéo en avait les mains moites. Est-ce que le faux bénévole le connaissait ? S'il était au lycée, ils devaient se croiser... Argh. L'idée lui donna mal au ventre rien que d'y penser. Il n'avait rien du lui dire en tout cas, sinon son Kohai ne se serait pas donné la peine de venir jusqu'ici, pas vrai ? Il n'aurait pas non plus eu ce sourire qui ravageait son coeur pour en prendre possession. « … Tu… vas bien ? » osa-t-il demander, non sans une extrême gêne. Il avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des années tellement il lui avait manqué, c’était un peu étrange de pouvoir lui parler de nouveau en face à face. "Comment ça a été pour tes examens ?" ajouta-t-il, ne pouvant faire durer le suspens plus longtemps, il allait finir par se développer un ulcère.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Seito n'a pas réellement fait attention à l'heure. Il ne sait s'il est en avance, pile à l'heure ou plusieurs minutes en retard. Et cela n'a pas de réelle importance du moment qu'il rejoignait Mathéo dans la salle mentionnée. Invité à pénétrer dans la pièce, il ne se fait pas prier et passe le seuil de la porte.
« C'est rien, t'en fais pas. Tu te doutes que j'allais pas rester indéfiniment dehors de toute façon, c'est pas mon genre. »
Le japonais souffle du nez, les yeux pétillant de malice. Puis il referme la porte derrière lui, les enfermant tous les deux dans la même pièce. Seuls. Cette réalisation le frappe de plein fouet. Jusqu'à présent, ils avaient toujours été en territoire connu, sous le regard des autres et de possibles oreilles attentives. Mais à présent, ils se font face. Seul à seul. Sans que cela ne le dérange outre mesure. Ses yeux bruns détaillent son senpai du regard. Il est heureux de le voir en chair et en os. De lui parler de vive voix. Après toutes ces semaines sans nouvelles, il a l'impression de pouvoir respirer à nouveau. Son cœur palpite d'un élan retrouvé. Mathéo ne l'a pas oublié, il s'était simplement effacé pour un temps donné.
Malgré son agitation, rien ne détonne sur sa tenue ou dans sa chevelure. L'étudiant fait parti de ceux que la vie ne semble jamais abîmer. Parfait en toute circonstance, à rendre jaloux les autres. Mais Seito se contrefout de ce jugement. Il n'a eu de cesse de ronger cette couche de peinture pour apercevoir de quel bois Mathéo est vraiment fait. Alors, plutôt que de prendre ses jambes à son cou, il va au devant du danger. En comblant la distance qui les sépare de plusieurs pas. Un premier pas nonchalant, une question anodine. Mais qui ne l'est pas tant elle recèle d'enjeux. Il penche légèrement la tête sur le côté, se mord distraitement la lèvre puis son sourire devient lumineux.
« Très bien. Et toi ? »
Un deuxième pas vers lui et la seconde question s'échoue. En temps normal, elle lui aurait soutiré une moue anxieuse. Mais aujourd'hui est un jour très spécial. Ses pupilles se dilatent. Son sourire se fait malicieux, presque cachottier.
« Très bien aussi. Et toi ? »
Puis le dernier pas. Seito relève la tête pour plonger son regard dans le sien. Le voir lui avait manqué. Plus qu'il ne le croyait. Une pointe d'agacement refait surface alors qu'il se questionne une énième fois sur ce silence radio. Mais il la fait taire pour se concentrer sur l'essentiel. Il ne sait s'il ressent une réelle attirance pour Mathéo mais ce dont il est sûr est qu'il ne troquerait sa place pour rien au monde.
« J'espère que t'es bien accroché parce que... Attends, j'te retiens au cas où... »
Il le lâche du regard un instant puis approche ses mains des siennes pour nouer ses doigts autour des poignets de l'étudiant. Un long frisson lui remonte des phalanges jusqu'à la base du cou. Seito ressent soudain une fierté incongrue. Prenez ça, démons de pacotille ! Et, bien que sa discussion avec Nolan tourne en boucle, comme un disque rayé, à l'arrière de son cerveau, il constate ne s'être jamais autant senti maître de son destin. Le brouillard vit ses derniers jours et le relâche de ses doigts glacés à mesure qu'il s'estompe. Rasséréné, il reprend :
« Donc j'disais, j'espère que t'es prêt parce que... j'passe en troisième année ! »
A cette annonce, ses doigts impriment une pression accrue sur les poignets de Mathéo. Son sourire pourrait éclairer tout Tokyo tant il est radieux. Les jours sombres sont définitivement derrière lui et la vie ne demande qu'être vécue. Pleinement.
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
S’il avait réussit à garder ses yeux éloignés de Seito, aurait-il pu lui survivre ? Il s’y était pourtant conditionné tout le long de ses préparations. Ceux-ci n’auraient jamais du rester plus de quelques secondes sur lui, le minimum attendu pour le minimum de politesse. Pourtant, le sourire du jeune homme venait de capturer son regard, l’empêchant de remarquer la dangerosité de son approche. Un pas après l’autre Seito réduisait la limite de sécurité nécessaire entre eux. Un pas après l’autre, Mathéo sombrait dans la contemplation de celui-ci, captivé par ce sourire affiché sur les lèvres du Kohai. Lorsque ce dernier lui attrapa les poignets, toute son anxiété se dissipa, remplacée par un bouleversement des plus agréables. Les doigts de Seito, posés contre la peau fine de ses poignets, diffusaient en lui d’étranges vagues de chaleur. Celles-ci remontaient délicieusement le long de ses bras, y anesthésiant tout sur leur passage jusqu’à son coeur. Seconde après seconde, son corps entier ne fût plus qu’une douce mais puissante chaleur. Etait-ce ainsi que se créaient les soleils dans leurs galaxies ? Deux corps étrangers se rencontraient, se touchaient. Le monde… non, l’univers entier disparaissait. Puis, l’un d’eux embrasait l’autre malgré lui et ce second corps devenait si brûlant d’amour qu’il finissait par briller suffisamment fort pour que toutes les étoiles du coin décident de s’y installer autour, attirées comme des aimants par ces deux êtres ne formant plus qu’une seule source de chaleur, une seule source de lumière. Maintenant qu’il le vivait, cela ne lui paraissait pas impossible.
Son visage resta le plus impassible possible dans cette situation débordante d’électricité statique, concentré sur ses efforts pour ne pas se trahit. Seulement, le rose qui commençait déjà à lui colorer les joues s’éleva pour protester contre l’exercice. C’était la première fois que Seito le touchait le premier… et il ne l’avait vraiment pas vu venir. Comment était-il censé y réagir ? Lui qui s’était promis de ne pas faire de faux pas cette fois-ci… de ne pas… lui nuire davantage et de seulement profiter, le coeur frustré, de cette rencontre qui peut-être serait leur dernière. Son coeur, désormais touché, protestait contre ce plan des plus destructeurs, lui interdisait de défaire les doigts de Seito autour de ses poignets ou de dire quoique ce soit. Il était nourrit de cette chaleur diffuse qui émanait des mains du lycéen jusqu’à lui, c’était le meilleur mets qu’il n’ai jamais goûté, il souhaitait le déguster. Le sourire du lycéen lui prouva à quel point il se trompait sur ses goûts, l’obligeant à délaisser la chaleur pour s’émerveiller devant lui. Il se mit à cogner contre sa poitrine, à vibrer, à sursauter, à oublier de maintenir le rythme de sa vie et Mathéo se sentit complètement démuni devant l’irradiant sourire de Seito. Si bien qu’il mit quelques secondes avant d’être en mesure de comprendre ce qu’il venait de lui dire. « … Tu passes en... » répéta-t-il tout benêt, incapable de détacher le regard de ses lèvres. « Oh. Oh ! » lâcha-t-il ensuite, réalisant lentement mais sûrement l’enjeu de ces mots. Le soleil qu’ils venaient de créer se transforma en super nova. Un immense sourire s’érigea sur ses lèvres, vendant la mèche de son bonheur. Impossible de ne pas réagir cette fois. Ses bras se libérèrent de l’emprise de son kohai pour saisir ce dernier derrière l’épaule et l’attirer contre lui, entrechoquant leurs corps sans doute plus brusquement qu’il ne l’aurait souhaité. Une fois contre lui, il l’enserra. « Félicitation Seito ! » s’exclama-t-il en le serrant un peu plus fort contre lui. Pour des félicitations de cette envergure, il pouvait bien s’autoriser une accolade, non ? Celle-ci n'avait rien à voir avec la soif sans fin ou le besoin viscérale d'être au plus près de lui qu'il ressentait. Ce n'était qu'un câlin amical, rien de plus. L’une de ses mains remonta le long de sa colonne vertébrale pour rejoindre sa nuque puis son crâne, qu’il ébouriffa tendrement. « Je suis vraiment fier de toi… J’espère que tu l’es aussi. C'est grâce à tes efforts. ». Son décoiffage personnalisé se transforma en caresses. C’était le signal d’alarme, le mensonge révélé. Il était temps de se jeter hors du navire, de rejoindre les profondeurs de l’océan. Il savait qu’il devait s’éloigner au plus vite, il sentait son coeur frapper contre le corps de Seito pour lui demander la permission d’entrer. Il sentait la duveteuse chaleur se transformer dangereusement en feu ardant. Il ne pouvait ignorer son désir, habituellement caché avec précaution, qui montrer le bout de son nez au loin.
Dans un autre monde, il le garderait contre lui pour l’éternité.
Dans un autre monde, il ne serait pas effrayé par les pulsations corporelles qui assaillaient son corps lorsqu’il était si proche du sien.
Et tandis qu’il s’en éloignait enfin, lui rendant sa liberté, il se dit aussi que dans un autre monde, il l’aurait embrassé.
Le rouge aux joues, il posa une main sur les yeux de Seito pour les lui masquer. Il lui fallait une pause pour se remettre de ses émotions et de l'immense gêne qui le prenait en otage maintenant qu'il devait faire face à son Kohai. Il était bien beau de réagir impulsivement mais s'il n'était pas capable d'en assumer les conséquences, mieux valait se soustraire ! Il en fut le premier surpris, se demandant aussitôt ce qu’il cherchait à entreprendre désormais ! Comme s’il ne venait pas déjà de dépasser les limites les plus vastes ! « Je… J’ai… J’ai quelque chose pour toi. » réussit-il à articuler, tachant de contrôler sa respiration affolée. « Garde les yeux fermés, même quand je retirerais ma main, d’accord ? » lui demanda-t-il en passant derrière lui pour le guider. Bon sang… qu’est-ce qu’il faisait ???
D’un pas vers l’avant, il ouvrit leur marche, dirigeant le corps de Seito avec attention pour lui éviter de se prendre les tables environnantes. « Tourne un peu sur la droite » conseilla-t-il à son oreille, l’aidant du mieux qu’il put en l’attirant par le flanc pour l’amener dans la bonne direction et lui faire traverser le petit passage qu’il s’était ouvert pour lui-même plus tôt. Il le déposa à bon port devant la nappe décorée de bonbons et l’aida à s’asseoir devant avant de retirer lentement sa main. « Ne triche pas, hein » lui rappela t-il en repassant devant lui pour vérifier qu’il garde bien les yeux fermés. Son coeur loupa un battement en l’observant. Ses lèvres réclamaient la proximité des siennes avec tant de force qu’il crut bien ne pas être en mesure de lui résister. Il lui avait tellement manqué... Pourquoi rien ne pouvait être simple dans sa vie ?
Il reporta son attention sur la boite en carton qu’il avait installée plus tôt et se dépêcha de l’ouvrir pour en sortir sa création, poussant la boite un peu plus loin. Argh, heureusement qu’il lui avait fait fermer les yeux finalement, le voyage avait été difficile, son œuvre avait besoin d’un petit rafraîchissement. « Attends encore deux secondes, s’il te plait » s’empressa-t-il de demander en réalisant qu’il mettait un peu de temps. Une fois le tout à peu près convenable, il déposa son petit cadeau à côté et prit place près de Seito. « Voilà… tu peux ouvrir les yeux… Désolé, il est un peu de travers. J’ai fait de mon mieux mais… je ne suis pas très doué, je crois » s’excusa-t-il en se frottant nerveusement la nuque. "Encore félicitation !" C’était bien plus gênant qu’il ne l’avait imaginer.
La création de Mathéo, à imaginer un poil plus petit et beaucoup plus bancale hahaha (avec un papier "Félicitation" écrit à la main dessus aussi)
- Spoiler:
Le petit cadeau, à imaginer avec "Réussite" écrit en kanji dessus, à la main.
- Spoiler:
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Seito hoche la tête pour lui confirmer l'annonce. A plusieurs reprises. Oui, il y a de quoi être choqué, il l'avait prévenu. C'est à peine s'il y croit lui-même. Tout lui paraît irréel. Il s'est déjà pincé le bras ce matin, allongé dans l'herbe aux côtés de ses amis, et il lui prend l'envie de recommencer maintenant. Mais les bras de Mathéo sont un remède efficace contre les mauvais rêves. Il se surprend à avoir souhaité qu'il le fasse. Pour expérimenter à nouveau ces sensations pétillantes qu'il avait alors ressenti. Et il assiste à leur naissance avec une certaine fébrilité. Leurs corps s'entrechoquent sans qu'il fasse quoi que ce soit pour empêcher le point de contact. Le nez dans son cou, il collecte des preuves de la véracité de ce qui lui avait affirmé Nolan. Qu'un câlin regorge d'autres subtilités qu'une simple démonstration amicale. Et il y aurait cru si la main de Mathéo n'avait pas serpenté sur ses vertèbres. Provoquant un véritable tremblement, non pas de terre mais de frissons à la surface de sa peau. Comme des milliers de coureurs foulant une piste d'un pas de course effrénée. Sa main a beau être dans ses cheveux à présent, elle n'en reste pas moins présente sur le reste de son corps. Empreintes fantomatiques d'un bonheur partagé. Les frissons se propagent tout le long de sa nuque, hérissant chacun de ses petits cheveux, et soudain éclatent en un nouvel épicentre. Son cuir chevelu ondule sous les caresses répétées de ces doigts vagabonds. Faiseurs d'émoi, chuchoteurs aguerris d'une hymne suave et affectueuse, dompteurs émérites d'un chaton qui se croyait fauve.
A chaque nouvel assaut, Seito cède un peu plus. Ses mains, d'abord pantelantes, s'accrochent dans le dos de Mathéo. Ses bras se resserrent sur ce corps que la chaleur appelle. Il respire son odeur de lessive, le parfum de son shampoing et s'enivre de ses félicitations. Elles résonnent dans tout son être si puissamment qu'il doit s'accrocher plus fort pour ne pas tomber. Les mots se bousculent aux portes de ses lèvres sans qu'aucun ne les franchisse. S'il parlait à présent, il serait si franc qu'il le ferait sûrement fuir. Ce qu'il craint par-dessus tout depuis que Nolan a mis le doigt sur une découverte de taille. Un secret que son cœur semble vouloir révéler tant il s'escrime dans sa poitrine. Dans le cou de Mathéo, il croit entendre la même mélodie mais se persuade d'une hallucination auditive. Ils sont amis et c'est déjà plus que suffisant. Seito n'a pas besoin de plus de sa part, il lui donne déjà tant. Tous ses compliments fondent sur lui comme du beurre sur un pancake. Il les laisse couler et, sans crier gare, décide d'y tremper un doigt avide. Parce qu'il veut rendre son Rinbo fier, que chacun de ses mots l'a atteint. Il serait idiot de refuser de tels éloges alors que Mathéo a raison. Ses efforts ont porté leurs fruits et il n'a pas à pâlir de sa réussite. Pour une fois, il peut se targuer d'être le moteur d'une avancée plutôt que le frein d'un énième échec. Et comme il est heureux de le partager avec ses proches.
Dans les bras de Mathéo, Seito éclate de rire. Un rire si libérateur qu'il chasse la moindre particule de stress qui lui collait encore à la peau. Bon sang, il est heureux. Et lorsque, enfin, Mathéo le relâche, il en ressort essoufflé. Mais sa récupération se fera dans le noir. Surpris par cette main qui lui recouvre la vue, le japonais se fige. A-t-il bien entendu ? Il hausse les sourcils. Pourquoi l'étudiant lui fait-il des cachotteries alors qu'il sait pertinemment qu'une dégustation les attend ? Qu'il a fait tous ces efforts en partie pour ça ! Sous la nouvelle demande de Mathéo, Seito se contente de répondre un simple « D'accord... ». Un souffle murmuré. Ainsi plongé dans le noir, son pouls s'accélère. Il ne devrait pas s'inquiéter mais ne sachant pas ce qui l'attend, il gamberge. Dans les animés, fermer les yeux signifie... Non, c'est impossible. Il doit impérativement cesser de se faire des films sous peine de devenir fou. Mais alors qu'il fait son premier pas à l'aveugle, son cerveau l'inonde d'images plus insensées les unes que les autres. Démultipliant ses sens au point que sa voix près de son oreille le fait expirer bruyamment, rendant le reste de sa respiration hachée. Ses mains sondent les alentours, tâtent le coin d'une table. Une furieuse envie de briser les règles du jeu le tenaille mais il obtempère jusqu'au bout. Le sol sous ses fesses est doux au toucher.
« Je triche pas. » répète-t-il, un brin amusé par son insistance.
Le japonais se mord la lèvre d'impatience. Plus les secondes passent, plus il se questionne. Cela ne devait être qu'une simple dégustation. Quelques bonbons français, rien de bien délirant à part la provenance et la gentillesse de la proposition. S'il y avait plus alors Seito lui serait redevable. Pourquoi diable tous ses amis s'obstinaient à lui rendre au centuple ? Ses cadeaux lui paraissaient bien maigres une fois l'attention renvoyée et il craignait de ne pas se montrer à la hauteur de leur bienveillance à son égard. De nouveau, Mathéo se manifeste et il ronge son frein.
« T'as décidé de tester ma patience... Tu vas être déçu, j'suis plus fort que c'que tu crois. » répond-il, taquin.
Un sourire étire le coin de ses lèvres tandis qu'il patiente. Attentif aux bruits qui l'entourent, il ne parvient néanmoins pas à identifier le moindre indice sur cette fameuse surprise. Le bout de ses doigts tapote mollement contre la nappe, étouffant sa nervosité.
« Bon, j'ai p't'être menti. Je crois que je vais pas tenir l- » Et comme si l'étudiant accédait à sa requête, il l'invite à ouvrir les yeux. « Ah ! »
Ses paupières se décollent avec empressement. La lumière lui fait froncer le nez, il se frotte doucement les yeux et les pose sur la plus belle des attentions. Sa bouche s'entrouvre, sous le choc. Le dos bien droit, il admire sa création. C'est à peine s'il entend Mathéo amoindrir ses talents. Il lui a fait une p*tain de tour de bonbons. Et qu'importe si elle ressemble à la tour de Pise ! Parce qu'elle a été faite pour lui. Mathéo a pris de son temps pour la lui confectionner. Il a choisi chacune des confiseries, une pour chaque étage et les a assemblées une à une pour former la plus belle construction que la Terre ait jamais vu ériger. La huitième merveille du monde, ni plus ni moins. Il parvient, au prix d'un effort considérable, à décrocher son regard des bonbons pour le plonger dans celui de son senpai. Assailli d'émotions, il ne se laisse pas le temps de trouver les mots justes et s'entend déclarer :
« C'est exactement comme ça que j'imaginais la tour centrale de notre château... » Le cœur battant, il se penche vers la tour et se retourne vers Mathéo : « Je peux ? »
Il s'empare alors d'une fraise Tagada, sa curiosité première après en avoir goûté dans les chocolats, et l'enfourne dans sa bouche. Les grains de sucre crissent entre ses dents alors qu'un parfum de fraise chimique tapisse son palais.
« Oh... je savais que ce serait trop bon tout seul aussi ! » Il sourit à l'étudiant jusqu'à ce qu'il soit attiré par la petite figurine au pied de la tour. « Un chat ? » Avec délicatesse, il la soulève et y lit le kanji. Les yeux débordant de reconnaissance, il les repose sur Mathéo. « Je sais pas comment te remercier pour tout ça... J'y serais pas arrivé sans tes encouragements. Tout ça... c'est beaucoup trop. Merci beaucoup Mathéo. » Chasser le naturel, il revient au galop.
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15 mars 2018
L’évocation de leur château lui arracha un sourire, noyant son coeur sous la tendresse déversée dans sa cage thoracique par le rappel de leur royaume imaginaire. « Vraiment ?… J’espère qu’elle est un peu plus droite » plaisanta-t-il timidement en posant les yeux sur sa création. Il s’était appliqué pour la faire mais malgré toutes ses bonnes intentions et la patience dont il lui semblait avoir fait preuve pour la construire, il y avait du y avoir une petite erreur de calcul quelque part. Il en avait visiblement sous-estimé la technicité, préférant y aller au talent. Malheureusement, il était moins talentueux avec une structure de bonbons qu’avec ses études. C’était une véritable chance que Seito ne lui en tienne pas rigueur, il lui en était d’ailleurs bien reconnaissant. Heureux, même, de le voir si satisfait. L’éclat perceptible dans son regard suffisait à le soulager de toute gêne. Il emportait son coeur dans une douce mélodie romantique qui petit à petit effaçait les événements de ces dernières semaines de sa mémoire, embarquant son angoisse dans le néant avec eux.
Il ne voulait plus y penser, cela ne comptait plus. Plus pour le moment en tout cas. Tout ce qui lui importait désormais c’était de faire en sorte que Seito passe la meilleure des fins d’après-midi de l'année. Après le stress des examens et la pénibilité des répétitions de la cérémonie de fin d’année, son Kohai méritait bien que quelqu'un se dévoue pour prendre soin de lui. Et, cela tombait bien car Mathéo ne rêvait que de cela, pouvoir se mettre à son service. Lorsque Seito lui demanda l’autorisation d’attraper un bonbon, il acquiesça, se penchant sur la nappe pour attraper une des bouteilles d’eau et un gobelet pour chacun, qu’il remplit tout en gardant un œil sur le lycéen. Il était difficile d’éloigner ses yeux de l’aura lumineuse qui l’entourait, Il n’avait qu’une envie : plonger dedans.
« Tiens.. » lança-t-il en déposant l’eau à côté de Seito, sa main restant posée non loin de lui, frôlant presque sa jambe. « Tu n’as pas besoin de me remercier... » avoua-t-il gentiment. S’il savait… S’il savait à quel point c’était à lui de le remercier d’être là aujourd’hui… et comme il lui était reconnaissant de ne pas lui tenir rigueur de son éloignement ces dernières semaines. S’il savait à quel point être ici ensemble valait tellement plus que des bonbons et un cadeau, comme il aimerait pouvoir le lui dire... « Savoir que mes encouragements ont été utiles et te voir heureux aujourd’hui me suffisent » déclara-t-il en prenant appuie sur sa main restée près du lycéen, penchant légèrement vers lui, un sourire tendre sur les lèvres. « Mais… je ne suis pas d’accord, tu y serais arrivé, même sans moi. »
De son autre main, il vint lui pincer affectueusement la joue. « Ne sous-estime pas tes efforts comme ça. La première personne qui doit croire en toi, c’est toi-même. ». Il reporta son attention sur le petit chat logé au chaud entre les mains de Seito, il en était presque jaloux. « Je l’ai emmené au temple et je l’ai fait bénir… pour que ça devienne une sorte de talisman porte bonheur. Tu peux poser un stylo ou un crayon entre ses mains… Il devrait te porter chance chaque fois que tu étudies avec ce que tu auras posé dessus. » expliqua-t-il en le désignant du nez. « Comme ça, tu n’as pas besoin d’avoir peur pour l’année prochaine. Avec ça et des efforts réguliers, tu réussiras ton année haut la main » ajouta-t-il, un léger sourire en coin en reportant les yeux sur lui.
C’était dangereux d’être si près l’un de l’autre. Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu’il s’entendait à peine parler. Pourtant, il ne put s’empêcher de se rapprocher davantage, posant son crâne contre le sien. « Et ce n’est pas du tout assez, un Roi mérite un royaume entier de bonbons. Mais, c’est gentil de te contenter de ceux là pour l’instant, le temps que j'apprenne à le fabriquer. » plaisanta-t-il. « Merci à toi d’être venu… Tu m’as manqué Seito » avoua-t-il, sans prendre le temps de se censurer, complètement enivré par l’odeur du jeune homme. Il s’éloigna malgré tout, bien qu’à contre coeur, pour essayer de masquer l’embarras qui le frappa ensuite et dans lequel il s'engouffrait tout seul comme un grand. Prit de panique, il se pencha sur la nappe pour y récupérer un sucre d’orge qu’il déballa ni une ni deux de son emballage plastique pour venir l'accrocher sur le bout du nez de son Kohai, le laissant ainsi suspendu, l'œil plein de malice. « Celui là se mange comme ça. Il faut éviter de le faire tomber » mentit-il, tentant de détourner l’attention éventuelle que pourrait porter Seito à son visage devenu rouge.
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« Merci ! »
Seito boit une gorgée et repose le verre à côté de lui. Il s'attendait à cette réponse mais il ne l'accepte pas. Face à cette montagne de bonbons, il se sent bien petit et abusivement gâté. Le remercier est la moindre des politesses. Et il songe déjà à le rembourser de toutes ses folles dépenses. Mais il se garde bien de lui dire et hausse les épaules.
« Peut-être mais ça aurait été moins facile. »
Le voyant s'approcher, le japonais amorce un très léger mouvement de recul. Que fait-il ? Ses sourcils se soulèvent. Oh... Les doigts de Mathéo le surprennent. Il rentre sa tête dans son cou comme une tortue et rougit. Laissant échapper un rire nerveux, il admet :
« T'es pas le premier à me le dire. »
Et sûrement pas le dernier. Croire en lui relève de l'utopie. Cependant, Seito entrevoit pour la première fois de sa vie la possibilité de l'envisager. A force de rabâchage, il commence à saisir le potentiel d'un tel investissement. Cette réussite est une pierre comme une autre. Seule, elle n'a aucune utilité. Ce n'est qu'en empilant plusieurs qu'il peut bâtir sa propre tour. Sans doute aussi branlante que celle aux mille délices. Mais cela n'a pas d'importance car elle abriterait son estime de soi. Elle peut bien être indéfiniment en chantier du moment qu'elle existe. Fissurée, mal jointée, décalée, mais bel et bien là, malmenée mais présente, essoufflée mais vivante, piétinée mais debout, contre vents et marées, cris et désespoir, angoisse et contrariété. Nolan l'avait sermonné plus âprement qu'un pincement sur la joue mais le discours reste le même. Les yeux plongés dans ceux de Mathéo et le chat serré dans sa main, il n'en revient pas que l'étudiant se soit donné tout ce mal.
« Tu- Tu as fait tout ça ? Mes parents m'ont acheté une amulette en début d'année et... bin j'ai réussi alors ça doit marcher rien qu'un peu. » répond-il, soudain embarrassé. Puis il ajoute timidement : « J'vais le garder précieusement, merci beaucoup. »
Le japonais a conscience de se rabaisser plus qu'il ne faudrait. De ne pas rentrer dans les clous qu'on lui impose. Il a tellement douillé avant Kobe que chaque mot de dépréciation a entaillé sa peau de milliers de coupures. Invisibles à l’œil nu, elles se révèlent sensibles au toucher. Il lui semble falloir un contact prolongé pour qu'il s'acclimate doucement mais sûrement à ce nouveau territoire. Un monde s'est déjà ouvert à lui en faisant entrer Nolan et Pablo dans sa vie. Alors pourquoi pas Mathéo. Pourquoi pas son corps contre le sien. Sa tête appuyée contre la sienne. Sa main frôlant ses doigts que le choc d'un tel rapprochement figent. Et ses mots... Ses quelques mots ravissent son cœur. Le noir se fait. Les yeux fermés, il réalise que les gents sont comme les livres. Certains trompent par leur couverture, d'autres surprennent par leur contenu. Et quelle détresse cela suscite en lui.
Manquer à quelqu'un, encore une belle utopie. Décidément, ce mot lui colle à la peau. Mathéo ne réalise pas la portée de son aveu. Ce sont plus que de belles paroles. A mille lieues de ses encouragements précédents. Tout son monde vole en éclats. Parce qu'il se revoit le week-end de son anniversaire, face à ses parents. Il se revoit, grand adolescent immature, face à l'autorité exécrée. Et il se souvient. Les mêmes mots. Les mêmes p*tain de mots. Qui comblent le trou béant de son cœur. Qui le foudroient une seconde fois, zébrant sa peau des mêmes cicatrices. Ce manque. Ce foutu manque, ce parasite qui gangrène ses artères et porte atteinte aux battements convulsifs de ses deux ventricules sanguinolents. Incapable de bouger, il rouvre les yeux sur les traits enjoués de Mathéo. L'étudiant est insouciant, inconscient du trouble qu'il a causé. Seito le regarde avec de grands yeux tristes. Doucement il retire le sucre d'orge de son nez.
« Pourquoi... »
Il n'a aucun droit. Le senpai n'a pas à lui rendre de compte. Et pourtant, il ressent le besoin de savoir. De lui dire qu'il en a été affecté. Sa lèvre s'échoue entre ses dents, son regard sur les assiettes de bonbons. Comment le formuler sans l'accuser ? Tourner les mots dans tous les sens ne les rend pas plus intelligibles, il les aligne comme ils viennent.
« J'ai donc rien dit de mal ? Ou fait un truc qui fallait pas ? » Ses questions sont vides de sens mais il ne s'arrête pas là. Il doit crever cet abcès. « J'ai voulu t'écrire plus souvent mais j'voulais pas te déranger. Et puis avec les exams, y'avait pas beaucoup de temps de toute façon... La bibliothèque était un peu vide sans toi, heureusement y'avait Harada-senpai pour me tenir compagnie. Elle fait des gâteaux à tomber d'ailleurs. Mais... ce que j'essaye de dire... »
Il soupire et passe une main nerveuse dans ses cheveux. Bon sang, ce n'est pourtant pas compliqué d'être honnête. Il suffit juste de laisser parler son cœur. Celui-là même qui refuse de se taire, tambour impétueux. Seito redresse le menton et glisse un regard timoré sur Mathéo. Il puise sa force dans le talisman dans sa main pour réussir à conclure :
« Et je galère, c'est chiant... Ce que j'essaye de dire, c'est que... tu m'as manqué aussi. »
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15 mars 2018
Les grands yeux tristes de Seito emprisonnèrent son coeur, l’entourant pour le serrer de toute leur force. Il aurait préféré qu’il ne pose pas cette question… car il n’aimait pas avoir à y répondre. Il en était terrifié. D’ailleurs, aucun son ne voulu se produire lorsqu’il voulu répondre que non, il n’avait absolument rien fait de mal. Ce n’était pas de sa faute, en aucun cas. C’était lui qui… qui était d’une stupidité sans nom et d’un égoïsme si grand qu’il en venait à croire sa sœur lorsque ses yeux, à elle, le traitait de monstre sans coeur. Pas une seconde il n’avait pensé aux sentiments de son Kohai… A vrai dire, maintenant que Seito lui faisait part de ce qu’il avait pu ressentir, Mathéo se sentait coupable. Il en était étrangement heureux. Ces dernières semaines, il avait réussi à se persuader que Seito ne s’en portait pas plus mal sans lui. Pourquoi lui aurait-il manqué ? Pourquoi se serait-il posé des questions ? Ils n’étaient qu’amis… peut-être même moins que cela pour lui, c’était-il même dit. Leur relation n’était-elle pas seulement celle d’un kohai et de son senpai ? Si tel était le cas… son absence ne le dérangerait pas. Du moins, il s’en était convaincu. Tout comme il avait finit par nourrir la certitude qu’il prenait ses distances pour le protéger de lui, alors qu'il savait pertinemment qu'il se protégeait lui-même.
Pourtant, il ne s'était senti protégé de rien du tout. Ca l’avait tué. Jamais il ne s’était senti aussi mal. Pas même en arrivant au Japon. C’était une tout autre douleur qui l’avait empoisonné ces dernières semaines. Celle-ci lui avait d’abord broyé le coeur, puis l’esprit, et il avait eu l’impression que le poison était allé chercher jusqu’à son âme pour la détruire. Il baissa tristement les yeux sur le sucre d’orge que le jeune homme venait de retirer du bout de son nez. Si seulement il pouvait lui dire… Pourquoi était-ce si difficile d’être honnête ? De tous les regrets qu’il pouvait nourrir, aucun d’eux ne pouvait être plus profond que celui qu’il éprouvait à l’idée d’être le plus grand lâche que l’humanité n’ai pu connaître. Il prit une grande inspiration qu’il relâcha en un soupire saccadé par l’émotion. Il ne voulait pas tout gâcher… Seulement, il n’arrivait pas à retenir son coeur, à l’empêcher de s’accrocher à l’espoir qu’il percevait derrière les mots de Seito. La bibliothèque était vide sans lui ? Comment ? Pourquoi ? C’est le monde qui lui avait semblé vide à lui, de ne pas pouvoir le voir… mais il savait pourquoi. En reconnaissant le nom de famille de Naoki, il releva les yeux sur lui, surprit qu’ils puissent se connaître. Un élan coupable le fit quelque peu paniquer à l’idée, sans qu'il ne sache trop pourquoi. Heureusement, il ne semblait pas s’agir de lui. Le coup des bons gâteaux aurait pu le faire douter mais Naoki ne s’était pas encore transformé en fille. Il cala son crâne contre la table derrière lui, rassuré, pour un court instant. Seito finit de l’achever. La petite flamme d’espoir qui s’était allumée dans son coeur s’embrasa. Il… lui avait manqué aussi ? Ses yeux cherchèrent désespérément une explication sur le visage de Seito. Avait-il bien entendu ?? Non. Plus important : qu’était-il censé répondre ?? La fournaise qui consumait son coeur commençait à le faire terriblement souffrir. Pouvait-on être heureux à en avoir mal ?
« … Seito... » l’interpella-t-il tout en baissant les yeux sur le sol, à mi voix, rongé par les remords et la honte. Il ne devrait pas être heureux. Il n’y avait rien de bon à ça. Les mots de son kohai n’étaient que la preuve qu’il le perturbait, qu’il était de mauvaise augure pour lui. Il n’y avait pas de quoi en être fier. Il se détestait d'en être si ravie. « Tu n’as rien fait de mal… et… je suis désolé. » répondit-il, un puits de tristesse dans la voix. « Je… Je ne pensais pas que je te manquerais. Je croyais que… que ça serait mieux pour toi. Tu avais tes examens à travailler et moi je. » commença-t-il avant de s’interrompre, la gorge soudainement sèche. Pouvait-il lui avouer ? Lui devait-il vraiment cette honnêteté ? Valait-elle le risque de lui donner une arme avec laquelle lui poignarder le coeur ? Le chagrin qui recouvrait sa peau en décida pour lui. Il n’était plus à ça près… non ? Les cheveux violets du faux bénévole pop-uppèrent dans son esprit. Il était là, quelque part, dans le même lycée que Seito. Il suffirait d’un jour de malchance pour qu’ils se croisent et discutent de son cas. Ce jour là, le lycéen en viendrait à le détester, c’était certain. Il ne pourrait que lui en vouloir de lui avoir menti tout ce temps et être dégoûté en apprenant la vérité. Imaginer son regard désapprobateur, mal à l’aise ou pire… plein de dégoût, lui donna mal à l’estomac. Peut-être que sa vie prendrait fin l’année prochaine. Il suffisait que le faux bénévole raconte tout pour que sa vie vole en éclats et y penser le rendait fou de rage. Il avait passé tant d’années à essayer de se fondre dans la masse, tant d’années à se museler, à se mettre de côté pour paraître le plus normal possible et être accepté par le monde autour de lui… tout ça pour qu’une seule personne puisse briser tout ce qu’il avait construit en quelques mots ? « J'ai traversé un moment difficile.. » avoua-t-il, non sans gêne. Ce n'était pas dans ses habitudes de parler de ses sentiments. Encore moins de s'exposer autant. « J’ai raconté quelque chose d’important à quelqu’un… mais ce n’était pas la bonne personne à qui me confier. Elle m’a dit des choses… difficiles à entendre. Et, maintenant, j’ai du mal à savoir où j’en suis. Je ne voulais pas t’imposer ça. Je me sentais trop mal et j'étais complétement perdu. J’avais peur de… de ce que je pourrais dire ou faire. » confia-t-il en attrapant sa main gauche pour la masser de son pouce droit d'un geste nerveux. Il se sentait toujours perdu en réalité. « Je suis vraiment désolé. S'il y a bien une chose que je voulais éviter, c'était de t'inquiéter ou de te blesser... ».
Il releva les yeux sur lui, sincèrement attristé face au constat de son échec. S’il avait su que Seito s’inquiétait, il aurait… Il aurait… Arf. Comment aurait-il pu savoir en ne lui parlant pas ? Il poussa un autre soupire, bien plus lourd cette fois-ci. « Tu sais… j’ai voulu t’écrire aussi. Plusieurs fois par jour, quasiment tous les jours. Et, j’ai arrêté de venir au club de littérature parce que je savais que si je te voyais, je ne tiendrais pas la distance. » avoua-t-il, d'un air coupable. Il s'en voulait mais l'avouer semblait soulager sa conscience et son coeur. Si bien qu'il eut désormais du mal à s'arrêter de vider son sac. « La vérité, c’est que… ce qu’il s’est passé avec cette personne m’a fait réaliser que… », il prit quelques secondes pour mettre ses idées en ordre. « Non. En fait, je le savais déjà avant. Ce que je veux dire c’est que... » tenta-t-il de s’expliquer, se mordant la lèvre dans un moment d’hésitation. « Ne m’en veux pas, s’il te plaît. Et… si c’est possible, ne me déteste pas. Je… je fais vraiment de mon mieux pour ne pas t’embêter et si tu ne veux plus me parler je comprendrais… même si… même si j’aimerais vraiment qu’on puisse continuer à le faire malgré tout. » continua-t-il, soudainement bouleversé par l’émotion. Qu’il ne souhaite plus jamais lui adresser la parole serait le pire. Il ferma les yeux un instant, sourcils froncés. Il était mort de peur. Si terrifié que ses mains en venaient à trembler mais… si sa vie devenait un enfer et s’il devait finir par le perdre, il préférait que ce soit de son fait plutôt que de par des paroles rapportées. Il laissa sa tête tomber sur le côté et rouvrir les yeux pour les planter dans ceux du lycéen. « … Je... ce que je veux te dire, c'est que... Tu n’as rien fait de mal. Ce n'est vraiment pas de ta faute. Si j’ai pris mes distances, c’est parce que... C'est parce que je t’aime tellement que ça me terrifie. Je ne sais plus le cacher. »
Il se redressa, prenant une grande respiration. La bombe était lancée. Avant qu’elle n’explose, qu'il ne lui jette sa colère ou son dégout à la figure, il devait saisir sa chance. Il pivota pour lui faire face, prenant un air bien trop sérieux pour une telle déclaration, mais tant pis. C’était le moment ou jamais. Le seul moment de sa vie où il ne pouvait pas se permettre d’être lâche. Le seul moment où il ne pouvait pas se fuir. Tout volerait en éclat un jour ou l’autre, il le savait. Si ce n’était pas le lycéen aux cheveux violets, ce serait quelqu’un d’autre. Peut-être même lui-même qui causerait sa propre perte. Dans ce destin funeste, il voulait au moins être le maître de son cœur. Si Seito devait le piétiner jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, qu’il en soit ainsi. « Je t’aime, Seito. Pas comme un senpai, pas comme un ami. Je suis amoureux de toi.». Il se mit sur les genoux et s'inclina devant lui. « Pardonne-moi. Ce n'est pas une blague, je suis sérieux. Je sais que ce n'est pas normal et je ne te demande pas de ressentir la même chose que moi. Je veux juste... être honnête, pour une fois. Au moins avec toi. ». Les yeux collés sur le sol, il eut l'impression d'y être aspiré. Il venait de le dire. Il l'avait réellement fait. Tout son corps en tremblait, il en était complétement bouleversé, aux bords des larmes tant il avait peur de sa réaction et de ses conséquences, tant cela avait été difficile à avouer et plus encore à garder pour lui... mais bon sang, ce qu'il était fier de lui pour une fois.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Chambre/Zone n° : L-1
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Son prénom échoue entre eux, bouteille à la mer que les vagues auraient ballotté jusqu'à cette plage de sable humide où se mêlent mélancolie et appréhension. Seito aurait dû s'abstenir. L'embêter avec ses questions, exposer ce besoin constant de comprendre pour mieux cerner les autres, c'est une bêtise. Un défaut que sa famille n'a eu de cesse de vouloir corriger. Il s'en veut. Et il s'apprête à s'excuser, lui intimer d'ignorer ses craintes dégoulinant d'une peur immature d'être le second choix, de ne pas être un choix. Son regard tente d'accrocher le sien, en vain. La même inquiétude qu'à la Saint-Valentin lui vrille le cerveau. Il se sait pas assez. Alors quoi ? Est-ce un rendez-vous d'adieu ? Ravi de t'avoir rencontré mais après mûre réflexion, et après m'être éloigné, je te confirme que tu ne corresponds pas à mes attentes et que rien d'intéressant ne ressortira de cette amitié. Cette histoire de royaume était un passe-temps amusant pendant quelque temps, cependant il s'agirait de grandir et je crois, sans avoir à trop m'avancer, que tu n'es pas prêt. Un enfant perdu à qui le chemin vers le Pays imaginaire a été refusé. Alors ne nous parlons...
Rien fait de mal ? Mais alors pourquoi sa poitrine ne se desserre pas ? Pourquoi son cœur hurle-t-il toujours son désarroi ? Et pourquoi diable ne relève-t-il pas les yeux ? Seito reste interdit. Chaque mot qui s'échappe des lèvres de Mathéo, qu'il fixe de ce regard désorienté, amène de nouvelles questions. L'un après l'autre se succède des milliers de pourquoi qui s'amassent et pressent contre ses dents serrées. Maigre rempart face à la détresse que ses excuses suscitent. Oui, les examens ont bon dos. Si ça n'avait pas été pour lui, il aurait tout envoyé bouler pour ne plus jamais que sa scolarité n'interfère avec un quelconque aspect de sa vie. Mais ce qui l'enrage le plus est cette faculté qu'ont les gens à décider pour lui. Comme s'ils savaient mieux que lui ce qui est bon pour lui. Il en a marre. Marre d'être ce pantin désarticulé dont on tire les ficelles sans se soucier de son libre arbitre, de ce qu'il veut. Lui, et personne d'autre. Et ce qu'il voulait, tout ce temps, c'était sa présence. Cette évidence s'imprime en quatre par trois sur la devanture de son théâtre mental.
Il n'y a pas de décision plus idiote que de le laisser seul face à ses démons. Et dieu sait qu'ils sont nombreux à pointer le bout de leur nez dès lors qu'il épouse la solitude tant plébiscitée par cette philosophie de comptoir qu'il a pu lire. Il réfute tout cet apprentissage. Le japonais a été seul trop longtemps. Être seul n'est pas un exploit, c'est une fatalité. Un trou béant de mal-être dans lequel il se dissout, silencieusement. Alors, à tous ces philosophes enhardis, il expose sa vérité. Celle où seuls l'amour et l'amitié comblent la solitude qui grignote son cœur noirci de terreur. Mais qui pourrait savoir comment démêler le vrai du faux alors qu'il se livre si peu ? Ce n'est pas étonnant que l'inverse soit vrai. Maintenant que Mathéo s'ouvre à lui, tous leurs échanges lui semblent creux. Comme s'ils s'étaient effleurés sans jamais se toucher, ou si peu que c'en est presque négligeable, et cela l'affecte plus qu'il ne l'aurait pensé. L'abattement s'empare de son visage.
S'il avait fait plus, s'il avait bravé cette distance que le senpai a instauré sans lui demander son avis, Mathéo se serait peut-être livré sur ce qui le tracasse. Il l'aurait peut-être choisi lui plutôt qu'un conn*rd aux mots blessants. Est-ce qu'il aurait fait mieux ? Il n'en sait rien mais de ne pas avoir été choisi lui compresse la poitrine alors que ça ne devrait pas. Que sont-ils ? Un universitaire, un lycéen, des camarades de club, des amis. Quelle n'a pas été sa surprise de découvrir que l'amitié cachait tout un système hiérarchique d'échelons à franchir. Pire que des ceintures de judo. Avec Mathéo, où se situe-t-il dans les grades ? Roku-kyu ? Le jaune et l'orange se mélangent, se délavent et ruissellent sur sa peau que l'impuissance irrite. Blessé, il ne l'est plus. Savoir Mathéo aussi paumé que lui devrait le rassurer mais cela ne fait qu'aggraver son inquiétude existante. Il rêve d'ôter les angoisses des épaules de l'étudiant, quitte à les porter lui-même s'il le faut. Ses doigts se crispent sur le sol alors qu'il croise enfin le regard du brun.
« Si j'avais su... J'aurais aimé que tu puisses me dire tout ça avant. »
Cela n'aurait peut-être rien changé mais ils se seraient vus, ils se seraient écrits, ils se seraient soutenus tout le long des épreuves. Ils auraient tenu la distance. Seito ne comprend pas ce qu'il entend. Il le regarde, les lèvres légèrement entrouvertes. Qu'y avait-il de mal à le voir plus que n'importe qui ? Et soudain les paroles de Nolan refont surface. Hyper tactile, pas comme un bro. Toucher les cheveux, faire un câlin, glisser sa main dans la sienne, les chocolats à la Saint-Valentin, et leur rendez-vous actuel. Rien que d'utiliser le mot rendez-vous prête à confusion. Une alarme résonne au fond de son cerveau, distante dans un premier temps, elle se fait plus stridente à mesure que les secondes défilent. Témoin d'une bombe à retardement, il voit les chiffres se succéder sans chercher à interrompre cette course folle. Le fil bleu au détriment du fil rouge, qu'est-ce qu'il y connaît ? Jouer au démineur pendant que l'étudiant s'escrime à se faire entendre. Il croit ne l'avoir jamais vu aussi expansif, comme investi d'une mission que seul lui peut accomplir. Alors il se garde bien de dire quoi que ce soit. Pour autant, son visage ne reste pas neutre. Ses sourcils s'envolent tandis que les rôles s'inversent.
Chaque fibre de son être ressent la détresse qui anime Mathéo. Il le sent se débattre dans cette seconde peau et hoche négativement la tête pour tenter de le rassurer. Bien sûr qu'ils continueront à se parler. Sa gorge se serre, son cœur pulse si fort qu'un tel afflux de sang l'étourdit. Seito se retient de lui attraper la main en soutenant que jamais il ne ferait une chose pareille. Qu'il est celui qu'on abandonne et pas l'inverse. Mais il sait que le moindre mouvement, le moindre son, pourrait briser ce moment figé dans le temps. L'air en est devenu solide, chaque molécule injectée d'une angoisse oppressante. S'il n'a rien fait de mal, ce qu'il lui répète – espérant que cette fois-ci, il l'intègre –, alors à quoi rime toute cette tension ? Il se fait happer par ce regard brutalement intense mais ce sont ses mots qui le noient dans le rouleau de la vague. Ahuri, il se fait surprendre par la soudaine agitation de Mathéo. Cette fois-ci, son corps accuse un vif mouvement de recul. Glissant ses jambes sous ses fesses, ses mains campent sur le sol de sorte qu'au moindre danger, il ait l'impulsion nécessaire pour s'échapper. Sans savoir que la fuite est tout sauf à l'ordre du jour.
La confession l'englue au carrelage. Plus violente qu'un uppercut au menton, plus improbable qu'un Lego sous la voûte plantaire, plus soufflante qu'un ouragan de catégorie 5 sur l'échelle Saffir-Simpson. Ses fesses se soulèvent de ses talons dès l'instant où Mathéo s'incline. Il serait parti, incapable d'encaisser une telle déclaration, si l'étudiant ne venait pas de faire écho à la qualité principale qu'il recherche chez quelqu'un. Honnêteté. Lentement, la gravité fait son effet. Et plus lentement encore, elle l'attire dans une spirale d'avis contraires dont seule sa conscience torturée a le secret. C'est qu'elle rit la bougre. Elle se gausse de ces aveux qu'elle juge hautement improbables, comme il l'avait souligné à Nolan dès l'instant où il avait évoqué cette éventualité.
Un je t'aime ? Et tu vas y croire ? Même tes parents ne te l'ont pas dit depuis une éternité. C'est à peine si tu te souviens de l'effet que ça doit produire. Tu ne vas quand même pas croire qu'un parfait inconnu peut le faire à leur place. Oh, tu m'as comprise ! Vous êtes amis et il semble se restreindre à en vouloir plus. Il est allé jusqu'à s'effacer de ta vie. C'est forcément qu'il ne veut pas de cet amour qu'il prétend te porter. Bien sûr, il y a la société. Le jugement permanent que deux garçons peut induire mais rien ne l'empêchait de te garder en ami. Il se livre maintenant, pour quoi faire ? Se soulager d'un poids pour mieux t’appesantir, es-tu idiot au point d'ignorer l'égoïsme de son aveu ? Tout ce sucre t'endort. Tu t'es laissé amadouer par un royaume imaginaire que tes pieds ne fouleront jamais, sous prétexte que ta vie est plus belle lorsqu'elle est agrémentée d'un peu de fantaisie. Tu es pathétique et je t'entends, tu sais. Tu te dis que toi non plus tu n'es pas normal. C'est même ce que tu as avoué à Nolan. Être homosexuel, c'est ta nouvelle lubie ? Maintenant que tu te dédies aux études, il te fallait trouver autre chose pour briller. Si sortir du lot te plaît tant que ça, dis-le à Haha et Chichi demain. Ah tiens, bizarrement tu as peur. Tu voulais du normal, voilà une réaction normale ! Échouer avec Mitsuki ne t'a pas suffi, il faut que tu emportes Mathéo dans ta chute ? Et tu te dis ami. La bonne blague ! Mathéo l'a dit lui-même. Il ne t'aime pas comme un senpai. Il ne t'aime pas non plus comme un ami. Être amoureux est un état passager que le temps viendra altérer bien assez tôt. Et alors tu te sentiras encore plus seul. Parce que tu auras goûté à un fruit défendu et tu t'en repentiras. Tu...
« Même si je le voulais, je pourrais pas te détester... »
Il déglutit. La petite voix dans sa tête devient méchante mais il choisit délibérément de l'ignorer. Il en a assez entendu. Toute sa vie, à lui rabâcher les mêmes inepties. Il n'a jamais autant voulu la faire taire qu'en cet instant. Maladroitement, il s'approche de Mathéo, ses tibias glissant sur le sol jusqu'à ce que la tête de Mathéo touche presque son torse. Dans la manœuvre, sa main droite se plante dans une des assiettes et quelques fraises Tagada se font la malle, roulant sous la table derrière. C'est à peine s'il s'en rend compte tant il est obnubilé par l'attitude déférente du senpai. Il avait prêché son cas avec le même désespoir auprès de Nolan après son malaise. Et la réaction de son Rinbo avait été si fantastique qu'elle s'était gravée dans son esprit comme la règle immuable d'une ligne de conduite vertueuse. En pilote automatique, Seito approche ses doigts de la chevelure de Mathéo. Il en effleure quelques mèches puis demeure immobile. Sa respiration est presque trop tranquille alors que dans sa tête, le monologue est ininterrompu. Il doit voir dans ses yeux que c'est vrai. Que tout ça n'est pas du vent. Il ne sait rien de l'amour, mais ce dont il est sûr est que son cœur bat plus vite quand il est près de lui.
« Mathéo... regarde-moi... »
Ses doigts quittent la pointe de ses cheveux pour se nicher sur la ligne de sa mâchoire qu'il dessine avec douceur, semant des grains de sucre rouge tout le long. Avec une douceur infinie, il lui relève le menton. Leurs regards se rencontrent à nouveau et ce qu'il y lit est si fou qu'il sent monter en lui un besoin plus fou encore. Impérieux, il enterre son idiot de criquet et lui ordonne de lâcher prise. Ses doigts toujours sous le menton, son pouce se dépose sur les lèvres du brun. Tout son corps s'embrase, instillant un désir anormal qu'aucune substance ne saurait étouffer. Il le sent remonter depuis son cœur, comme un torrent de lave, et réalise ne pas être en mesure de faire machine arrière. Pas une journée, il n'avait pas réfléchi à sa discussion avec Nolan. Dès qu'un examen finissait, son cerveau remettait le débat sur la table et, inlassablement, il avançait des arguments. La liste des contre était si longue qu'il avait contré son remplissage en s'investissant plus activement encore dans ses révisions. Mais maintenant qu'il a réussi, plus aucun garde-fou ne le retient.
Adieu monde cruel, la fuite réside entre ces lèvres. Sa main se rétracte, des frissons sur la pulpe de ses doigts. Et, sans lui laisser le temps de la réflexion, aussitôt ses lèvres comblent le vide et se déposent, téméraires, sur celles de Mathéo.
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
Le poids du monde lui tomba des épaules. Mathéo sentit ces dernières s’abaisser, convaincues par l’immense sentiment de soulagement qui réconforta tout son être en entendant Seito lui dire qu’il ne pourrait pas le détester, même s’il le souhaiterait. « C’est tout ce qui importe » pensa-t-il, la gorge néanmoins resserrée. Incliné face à son kohai, il n’osait plus se relever. Il avait tant de fautes à expier, tant de honte à se faire pardonner. Son coeur se sentait débarrassé d’un gigantesque et oppressant fardeau et pourtant il ne pouvait débloquer les rouages de ses os pour se redresser. Chaque vertèbre semblait avoir rouillée, le maintenant à la force des bras et des abdos dans cette position des moins confortables mais qu’il devait bien au lycéen pour l’affront qu’il lui faisait à l’aimer autant.
Seito était bienveillant, il ne semblait pas prêt à le rejeter malgré sa confidence, mais Mathéo pouvait-il l’assumer ? Que se passerait-il lorsque leurs yeux se rencontreraient ? Et que dire, maintenant qu’il avait plombé l’ambiance de cette confession brûlante ? Il avait lui-même du mal à réaliser, partagé entre la fierté, la douleur, l’angoisse et un amour qui venait de se décupler dans son acte de parole. Encastré et prisonnier de son coeur, celui-ci avait du vivre cloisonné trop longtemps. Il pouvait dorénavant déployer toute sa grandeur, toute sa profondeur. Comme Alice après avoir mangé un bout de champignon, il devenait géant, dépassant de tous les pores de sa peau. Cela faisait mal. Il vibrait si fort… il l’appelait si désespérément, espérant un retour qu’il savait pourtant vain. C’était trop d’émotions pour un seul homme. Ses yeux, humides, se refermèrent tandis que Seito attrapa quelques mèches de ses cheveux. La caresse provoqua une avalanche de frissons sur son crâne et souleva son coeur si haut qu’il crut qu’il s’envolerait avec. C’était une sensation délicieusement agréable mais qui le laissa complètement assoiffé. Il voulait désespérément plus. C’était une torture en sachant qu'il devrait se contenter de sa gentillesse.
Alors, lorsque les doigts de Seito s’aventurèrent sur les lignes de sa mâchoire, laissant sa peau tressaillir plus que de raison, il se sentit comme un oiseau plongeant follement dans une oasis après avoir volé des jours sans pouvoir boire. Il ouvrir les yeux tandis que le lycéen lui relevait le menton, croisant son regard pour s’y abandonner complètement, obéissant sagement à l’ordre de son Kohai. « Je t’aime » aurait-il aimé dire de nouveau. La sensation de son pouce effleurant ses lèvres finit de l’achever d’amour et de désir. Il se retrouvait enclumé au sol froid du club de traditions, écrasé par l’envie désirante de l’embrasser. Seito pouvait bien faire de lui ce qu’il voulait, il se laissait entièrement à sa merci, sans la moindre hésitation. « Je t’aime à un point où j’ai l’impression que ça pourrait me tuer. Tellement que je me demande si je ne suis pas devenu fou » aurait-il voulu lui avouer, effrayé par ses propres sentiments. Aucun son ne sortit de sa bouche néanmoins, seuls ses yeux pouvaient en dire quelque chose. Ils auraient d’ailleurs continué leur longue tirade amoureuse si Seito ne l’avait pas pris de court en déposant ses lèvres sur les siennes. Son souffle se coupa. Pendant un instant, son coeur cessa de battre. Son système sanguin fit grève, ses neurones se déconnectèrent et ses poumons se transformèrent en pierre. Chaque parcelle de son attention, de l’élan vital qu’il conservait malgré tout, se concentra sur la sensation de ses lèvres sur les siennes. Il eut l’impression d’en mourir. Il savait désormais qu’il n’y aurait pas plus belle mort. Lorsque les mécanismes essentiels à sa vie se réactivèrent, il se retrouva soumis à l’hardante chaleur qui émanait des lèvres de Seito et consumait l’entièreté de son corps. Il y fut suspendu, prêt à abandonner le monde entier pour que ce baiser dure quelques secondes de plus. Etait-ce réellement en train d’arriver ? Ou bien s’était-il endormi ? Seito était-il véritablement en train de l’embrasser ?? Comment. Pourquoi ??
Il stoppa toute reflexion. Milles questions attendaient de se poser mais il les ferait patienter, toute l’éternité même s’il le fallait. D’une main, il saisit la nuque du lycéen pour appuyer davantage son baiser, ne lui laissant aucune chance d’y mettre fin. Il se redressa, s’érigeant sur les genoux, se dressant de toute sa hauteur pour surplomber de son corps celui de son kohai et le rabattu contre le sien d’un geste franc. Oui, il réfléchirait plus tard. Il n’en était plus capable, complètement capturé par la douce sensation des lèvres humides de Seito et de la note savoureusement sucrée qu’elles lui offraient. Tout ce qu’il voulait, c’était l’avoir contre lui, aussi près que possible, que leurs corps s’impreignent tellement l’un de l’autre qu’il ne leur serait plus jamais possible d’en oublier la proximité. Ses lèvres s’emparèrent des siennes, parsemant sur chacune d’entre elles de tendres mais fougueux baisers. Elles en dessinèrent les contours, ne laissant aucune parcelle échapper à leur marquage, les faisant complètement siennes. Son coeur battait si fort qu’il pouvait en sentir chaque battement pulser jusqu’aux bouts des lèvres, lui donnant l’impression de semer une traînée de feu sur celles de Seito. Il avait tant culpabilisé chaque fois qu’il s’était surpris à s’imaginer l’embrasser qu’il se sentait désormais le roi du monde, débarrassé de tout démon. Sa main remonta lentement le chemin dégagé sur son cou pour se hisser jusqu’à sa joue qu’il caressa affectueusement du pouce. Il du néanmoins s’éloigner de ses lèvres un instant, et à contre-coeur, pour essayer de reprendre son souffle, dont l’élan passionné l’avait coupé. Il posa délicatement son front contre le sien.
« … Seito » l’appela-t-il dans un souffle, la voix emportée par la passion dévorante que les lèvres de ce dernier venaient de déclencher. Il lui embrassa le front, s’arrêtant sur sa tempe pour la gratifier d’un baiser également avant de rejoindre sa joue et enfin le bout de son nez, qui en furent tout autant récompensé. Pour la première fois de sa vie, il se retrouvait incapable de se contrôler. Ses lèvres s’aimantèrent de nouveau aux siennes pour mieux en déguster les arômes. Rien sur cette terre ne lui semblerait plus savoureux désormais. Aucune sucrerie ne pourrait plus jamais rivaliser. Le sucre avait pâle figure en comparaison, il pouvait aller se rhabiller. Il laisserait l'entièreté des confiseries de la terre disparaitre s'il pouvait de nouveau l'embrasser un jour.
Il avait eu des petites-amies au lycée, ce n’était pas son premier baiser. Pourtant, c’était la première fois qu’il ressentait ce bien-être, qu’il sentait un essaim de papillons voleter dans son estomac, qu’il se laissait saisir sans consentement par cette si agréable chaleur qu’il ressentait et qui ne demandait qu’à être alimentée des élans de son désir. C’était la première fois qu’il trouvait l'humidité d'autres lèvres enivrante. Ses précédents baisers lui avaient toujours laissé un goût amer, une sensation désagréable, presque parfois de dégoût. Si bien qu'il se demandait pourquoi tout le monde en faisait tout un plat, s'embrasser ne lui avait jamais paru plaisant. C'était la première qu'il se délectait de sentir le souffle d'une autre personne s'échouer contre ses lèvres et qu’il en revoulait. La première fois que son coeur fondait sous la chaleur que le contact physique avec l'autre pouvait provoquer en lui. D'une certaine manière, c'était un premier baiser. Il eu l’impression de respirer pour la première fois depuis une éternité.
Il fut de nouveau contraint de relâcher ses lèvres pour leur laisser une chance de respirer, soupirant de bonheur, complétement anesthésié d'amour. « Je t’aime... » dit-il de nouveau, l’amour débordant des yeux, tout en caressant sa joue de son pouce. Malgré la gêne palpable qu'il ressentait, il était incapable de ne pas le contempler. Il ne l'avait sans doute jamais vu de si près, il ne l'avait jamais trouvé si beau. Les questions pouvaient de nouveau entrer une à une pour demander à être prononcée mais de toutes celles qui lui vint à l’esprit, une seule pu s’échapper : « … Est-que… ».
Il du néanmoins rassembler davantage de courage pour la déclarer, marquant une pause pour aller chercher tout l’espoir qu’il lui restait au fond du coeur pour en compenser le manque. « … Est-ce que tu voudrais bien… ne plus seulement être le roi de notre royaume mais être aussi mon roi ? ». Son stock de courage était désormais épuisé pour l’année. C'était une demande folle, il en avait bien conscience mais s'il ne lui demandait pas maintenant, alors qu'il avait ouvert un si grand possible, il le regretterait toute sa vie.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Un test. Ce n'est qu'un test. Pour savoir une bonne fois pour toutes si le problème de son échec avec Mitsuki réside dans le fait que les filles ne l'attirent pas. Pas juste Mitsuki. Toutes les filles. Sans exception. Seito ne s'attend pas à ce que le test soit concluant. Il est même intimement persuadé que peu importe son attirance, rien ne saurait confirmer son orientation sexuelle. Et cela n'aurait aucun impact sur sa vie. Pire, il y trouverait son compte en se persuadant qu'il ne mérite aucune forme d'amour. Qu'évoluer seul est un choix conscient, que rien ni personne ne saurait ébranler. Mais alors que faire de l'aveu de Mathéo ? S'il y a la moindre once de vérité dans ce qu'il a plaidé, le japonais lui briserait le cœur. Et il s'en voudrait. Sans savoir quoi faire pour se racheter. Car il n'y aurait alors aucun retour en arrière. Éclaboussé par cette vérité, comme tâché de Javel, il peinerait à trouver les mots justes pour ne pas tomber dans le cliché. C'est pas toi, c'est moi le problème, qu'ils disent tous dans les films. Mais... et si c'était le cas ? S'il admettait définitivement être le problème alors la transition se ferait sans encombre. Sauf qu'il fait face à un autre problème que lui. Plus grave. Plus insensé que tout ce qu'il a jamais vécu dans sa courte vie.
Le test est positif.
Sa bouche se dépose sur la sienne sans attente et se fait emporter loin du rivage par un courant de baïne si violent qu'il court-circuite tout son panneau électrique jusqu'à le laissant pantelant entre les bras de Mathéo. La première chose qu'il remarque est leur texture. Douces, elles enveloppent ses lèvres dans un cocon duveteux. Puis vient leur chaleur. Comme si tout le sang de son corps était venu irriguer son visage. Il sent d'ailleurs son cœur battre la chamade. Cognant si fort contre sa poitrine pour souligner le caractère dissonant de son acte. Il note alors une touche sucrée. Mathéo a le goût subtil des fraises Tagada sans qu'il en connaisse la cause. Lui donnant presque envie d'appuyer ses lèvres davantage. Cela ne devait être qu'un simple bisou. Pas un baiser, un bisou. Un aller-retour sur ses lèvres puis le déclic, si tenté qu'il se produise réellement quelque chose. Mais Mathéo ne semble pas de cet avis et donne de la puissance aux vagues qui s'obstinent à lui maintenir la tête sous l'eau. Sa nuque est assaillie de frissons alors que sa prise sur son corps se raffermit, l'empêchant de s'extirper de cet océan tumultueux. Sa conscience lui hurle de s'enfuir. Les ongles plantés dans sa cervelle amollie par le choc, elle tente en vain de reprendre le contrôle. Mais il a beau nager, le courant le traîne plus loin encore jusqu'à la vague de trop.
Et soudain le barrage cède.
Son ceavreu se dénnocetce, iodnné d'un torp-pilen d'imofritonans. Ainsi plongé dans le noir, il constate que cette étude de Cambridge avait raison. Le désordre des lettres n'entache pas la lecture du moment que la première et la dernière de chaque mot restent à leurs places. Ses lèvres épousent plus ardemment celles de l'étudiant. Happé par ses bras, il se laisse projeter contre son large torse et c'est alors que débute la torture. Il ne devrait pas l'appeler ainsi mais il n'était pas préparé à une proximité prolongée. Sa bouche devient l'épicentre d'un séisme dont chaque secousse envoie des milliers de picotements rebondir sur sa peau, chahutant entre ses poils qui se hérissent, par paquets, se frayant un chemin dans cette jungle de sentiments qui le broient et le recrachent inlassablement. Il se sent plein et vide à la fois. Plus rien n'a de sens à part ses lèvres contre les siennes. Son corps contre le sien. Sans voix, il l'est jusque dans ses mains ballantes, le petit chat ayant échoué dans les Tagada. Ses bras s'apparentent à des spaghettis trop cuits, à l'opposé total de cette pression constante dans son cou et dans le creux de ses reins. Cette main qui remonte sur sa joue le glace de frissons givrés, contrebalançant avec le feu ardent que chaque baiser instigue. Car oui, ce ne sont plus des bisous mais des baisers. Cet élan de compréhension se produit lorsque le ressac se calme.
Seito halète.
Le front brûlant, il croit être tiré d'affaire jusqu'à ce que les lèvres de Mathéo l'assassinent à nouveau de tendresse. Il s'enfonce plus profondément dans sa chair, sa conscience se perdant dans les limbes de l'océan rugissant au-dessus de sa tête. Ses paupières demeurées fermées vibrent à chaque nouvelle intrusion et rejoignent le mouvement entêtant de ses poils que les bourrasques décoiffent. Son seuil de tolérance a été atteint. Il ne peut plus en supporter plus. Au point que, même lorsque les lèvres de Mathéo rejoignent une dernière fois les siennes, il peine à en apprécier les saveurs. Comme si son corps avait été recouvert d'une cinquantaine de gilets de sauvetage tant il se sent rigide et gauche. Il flotte, c'est indéniable. Mais quid de son intégrité ? Anesthésié, plus aucun membre ne lui répond. Il ne réalise pas de suite que ses doigts se cramponnent à son jean, contenant maladroitement les tremblements qui témoignent de sa détresse émotionnelle. Pour l'heure, il se contente de rouvrir les yeux, déposant un regard déboussolé sur Mathéo. Bien qu'apaisé, les vagues s'agitent sur sa joue que l'étudiant n'a pas eu l'envie de relâcher. Alors il reste suspendu à ses lèvres, incapable de prononcer le moindre mot tant qu'il ne l'aura pas libéré de ces multiples assauts.
Le jnioaaps ttene mrglaé tuot de rtrtemee de l'odrre dnas ses psénees.
Mais ses efforts tombent à l'eau dès lors que s'échoue un nouveau Je t'aime. Mettant un point d'honneur à enfoncer ses barrières restantes. Il ne comprend pas ce qui arrive. Sa respiration est lourde, ses doigts pitrouillent son pantalon puis les tremblements s'intensifient. Prenant ancrage sur ses mains, ils gagnent du terrain jusqu'à ses épaules. L'hésitation soudaine de Mathéo le fige momentanément. Et la nature, hostile, finit de l'achever. C'est trop. Nerveusement, Seito s'arrache de son contact et impose une distance d'une bonne vingtaine de centimètres. Son corps relâche la tension accumulée et le gratifie de la pire des réactions.
« P-pardon... Mon corps gère pas très bien les contacts... » Il s'ébroue, secoué d'un chaos généralisé. « Enfin, surtout quand ça dure longtemps... » La tête penchée vers le sol, il ferme les yeux et se concentre pour reprendre le contrôle. « C-c'est compliqué... »
Le japonais serre les poings. Il se trouve pathétique de réagir aussi bêtement à une démonstration d'affection. L'angoisse prend le dessus de toutes ses émotions alors qu'il craint d'effrayer Mathéo.
« P*tain. J'suis vraiment désolé. »
Détrempées, ses excuses sont inutiles. Il aimerait tant ne pas être lui. Car Mathéo ne peut pas être tombé amoureux de ça. Ces mots deviennent caducs quand sa vraie nature endosse le premier rôle. La prise peu assurée, il parvient à chopper une bouteille d'eau. Au diable les verres, il boit au goulot directement. Une bonne rasade. La demande tourne en boucle dans sa tête. Bien que cryptée, il détient la clé pour en comprendre les tenants et les aboutissants. Le plastique craque dans sa main, il reprend une gorgée et repose la bouteille.
« J'aurais jamais cru que tu... »
Aurais pu m'aimer, moi. Le corps toujours chamboulé, Seito contourne Mathéo à quatre pattes pour accéder au château de bonbons. Il prend une fraise Tagada, un banane, deux marshmallows et trois Dragibus qu'il fourre sans plus de cérémonie dans sa bouche. Et oui, si vous vous posez la question, il les met dans sa bouche tous en même temps. Ce fou ! Seul le sucre peut vaincre ce mal, il en est convaincu. Il mâche, plus déterminé que jamais, et se prend une cartouche explosive dans le palais. Ce mix tutti frutti improvisé produit le rush escompté, il déglutit et se sent revenir à un état rationnel. Ses mains frémissent toujours un peu mais rien qu'un autre assemblage sucré ne peut endiguer. Soufflant profondément, il revient vers Mathéo. Préoccupé, il l'observe dans un premier temps silencieusement. Son regard charbonneux se perd dans les noisettes de ce roi esseulé. Puis il parle.
« Tu me connais à peine... Y'a tellement de choses que tu sais pas de moi. Que je dis pas parce que... j'ai honte. Je... » Il inspire, incapable de retenir sa peur plus longtemps. « J'aimerais être... ton roi, mais... » Ses yeux se font tristes. « ...je suis pas sûr que tu veuilles vraiment d'un roi comme moi... »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
Le feu d’artifices qui éclatait le silence et l’angoisse à l’intérieur de lui arrivait à son final. C’était un spectacle qui ne pouvait se voir mais qui l’émerveillait tout de même. Une sensation précieuse qu’il aimerait être en mesure de protéger et de conserver toute sa vie. Il l’avait enfin dit. Il l’avait enfin fait. Il avait enfin avoué et il avait enfin demandé. C’était comme si après de si nombreux périples, de si nombreuses tempêtes traversées, les dieux éclaircissaient enfin le ciel pour lui indiquer le chemin dans les étoiles. Il pouvait rentrer à la maison. Il pouvait enfin être lui-même.
Le tourbillon d’émotions qui le ravageait l’empêchait de mettre clairement des mots sur ce qu’il ressentait actuellement. Il aurait pu passer la fin de journée entière à dire à Seito en non stop combien il l’aimait, ça, il savait mettre des mots dessus. En revanche, il était plus difficile pour lui de saisir clairement ce qu’il ressentait envers lui-même. Dans l’euphorie de son corps en émoi, de ses lèvres brûlantes, il n’était plus en mesure de localiser ses angoisses, d’émettre des doutes, de se sentir honteux et désappréciable. Il avait Seito en face de lui et plongé dans ses yeux, c’était comme si le monde s’y était soudainement retrouvé coincé. Plus rien d’autre n’avait d’importance et Mathéo s’était lové si haut sur son nuage qu’il eut du mal à percevoir les indications que le corps de Seito lui envoyait pourtant. Ce dernier s’extirpa d’entre ses bras, n’y laissant plus que la froideur de son absence. Mathéo fut obligé de faire quelques efforts de concentration pour tâcher de comprendre ce qu’il pouvait bien se passer. Il se sentait suspendu, esclave de son coeur et de ce corps que la proximité avec le lycéen venait de condamner à l’effervescence. Devant l’état de Seito, il ne su comment réagir, ni quoi répondre. Le nuage sur lequel il s’était si agréablement installé ceda sous le poids de la réalité et il en tomba si violemment qu’il chamboula toute la fête qui battait pourtant son plein à l’intérieure de lui. Son coeur s’arrêta, douloureusement, pour inverser la tendance de ses battements. Il voulu s’approcher pour poser une main sur son épaule mais se ravisa, refermant son poing avant que celle-ci ne touche son kohai, la rabattant sur sa cuisse avec prudence. Qu'avait-il fait ?...
« … Non… c’est... » souffla-t-il à mi mots. « C’est moi, c’est de ma faute » voulu-t-il répondre. Le poids de sa culpabilité l’écrasa soudainement. Il avait interprété le baiser de Seito comme un signal de départ et s’était honteusement laissé emporter. Il lui avait livré son coeur sur un plateau sans même considérer que cela puisse l’effrayer. Il n’avait su se contenter de ce qu’il lui offrait et qui était déjà pourtant énorme. Seito lui avait dit qu’il ne le détesterait pas, cela aurait du être assez. Un simple baiser reçu aurait du être du bonus, du suppléant. C’était déjà un miracle, un rêve éveillé ! Mais lui n’avait su s’en satisfaire. Il avait eu le coeur plus gros que la peur et voilà le résultat, il venait à nouveau de le blesser. Il ne pouvait même plus établir de contact pour le rassurer tant il en avait abusé... Son coeur se serra. Il se sentait terriblement coupable et complètement idiot.
Lorsqu’il entendit la suite de ses propos, Mathéo baissa tristement les yeux sur le sol. Il n’aurait jamais cru quoi ? Qu’il puisse aimer un garçon ou pire qu’il puisse l’aimer lui ? Il releva les yeux sur lui en le sentant le contourner et l’observa enfourner bien trop de bonbons à la fois dans sa bouche. Le geste ressemblait à celui qu’aurait une âme en peine devant un verre de sake et cela finit de le calmer. Il regrettait de l'avoir plongé dans un tel désarroi. Si seulement il s'était ressaisi avant d’éffracter autant ses limites. Il se sentait misérable. Peut-être n’avait-il tout simplement pas le droit de l’aimer… parce qu’il était incapable de l’aimer correctement, à sa juste place, sans désirer davantage. L'idée lui noya le coeur. Lui aussi aurait eu besoin d'un verre de bonbons. Il voulu d'ailleurs lui conseiller de ne pas en avaler autant d’un seul coup mais sa gorge le musela en se serrant brusquement. C'était de sa faute, il n'avait aucun conseil à donner.
Il venait d’offrir à Seito tout ce qu’il était en mesure de donner de lui-même, plus qu’il ne pensait être capable de donner même. Jamais il ne se serait douté que cela puisse être en trop. Etait-ce seulement encore rattrapable ? L’idée que cela puisse ne pas être le cas ouvrir les barrières au stress et à l’angoisse. Elles étaient de nouveau les bienvenues à la maison. Seito reprit la parole, lui objectant une vérité foudroyante : oui, il ne le connaissait pas. Pas tant que ça, du moins. C’était vrai mais cela ne l’empêchait pas d’aimer le peu que Seito lui avait laissé à voir. Il faillit répondre, prit de court par l’envie de défendre la légitimité de son amour malgré tout mais la confidence du lycéen le cloua sur place. Honte… il avait honte ? Mathéo dressa de grands yeux plein d’incompréhension sur le jeune homme, cherchant un indice qui lui permettrait de donner plus de sens à ce qu’il venait de lui dire. Comment Seito pouvait-il penser qu’il ne voudrait pas être avec lui s’il le connaissait mieux après tout ce qu’il venait de lui dire et après tous ces baisers échangés ?
« Non… C’est vrai, je ne te connais pas tant que ça. » commença-t-il par avouer, soudainement bien plus sérieux. Voler sur son nuage avait été l’une des plus belles expériences qu’il pouvait avoir vécue mais depuis qu’elle avait prit fin, il ne réalisait que davantage l’inconfort terrestre. Il se pencha vers leur pan de bonbons pour attraper un petit paquet individuel de bonbons cerises qu’il entreprit d’ouvrir. « Mais... », il lui tendit le fruit libéré pour lui proposer. « j’ai envie de te connaître mieux… J’aime ce que je connais pour l’instant. Tout, même ton honnête déconcertante » avoua-t-il, retrouvant un léger sourire en l’évoquant. Il aimait terriblement la spontanéité qui l’habitait, même si bien des fois elle l’avait prise de court et l’avait laissé en panique totale. « … Si j’avais su que le contact physique était compliqué pour toi, j’aurais fait attention. Excuse-moi… Je me suis emporté et je n’ai pas réalisé que c’était trop. » s’excusa-t-il timidement, gêné d’avoir à évoquer et se remémorer l’avalanche d’affection qu'il venait de libérer contre lui. Heureusement, il n'avait pas le temps de mourir de honte à s'être enflammé de la sorte. Il y avait plus important.
« Ce n’est pas un problème, tu sais ?… Tu dois avoir tes raisons ou du moins ton corps doit en avoir. Maintenant que je le sais, je ferais attention. ». Il attrapa un rouleau de réglisse pour s’occuper les mains en le déroulant, croquant un petit morceau nerveux. La saveur délicatement agressive de la réglisse le rassura étonnement. Sans doute un effet de la nostalgie enfantine qui le saisissait chaque fois qu’il en mangeait. « Et… j’ai honte moi aussi. » confessa-t-il, la voix un peu plus basse. L’avouer n’avait rien de facile. « J’ai tout le temps honte… Si tu savais le nombre de fois où j’aurais voulu te le dire avant et où je ne l’ai pas fait tant j’avais honte de moi. J’avais peur de t’avouer ce que je ressens parce qu’avouer que j’aime les garçons, c’est compliqué pour moi… parmi mon entourage, une seule personne est au courant et ça a été malgré moi. J’avais peur que tu me rejettes mais j’avais surtout honte de moi d'éprouver ces sentiments pour toi alors que tu n'as rien demandé et que je suis ton senpai. Chaque fois où je me suis dit que peut-être il pourrait y avoir une chance, même minime, que tu ne me rejettes pas, j’abandonnais quand même parce que même sans ça, j’ai tellement honte de moi que je me demande ce que je pourrais t’apporter. » termina-t-il en baissant honteusement les yeux sur ses mains. Si Seito savait qui il était vraiment... peut-être qu'il ne voudrait même plus être ami avec lui.
Haaah. Bon sang. Il ne se moquerait plus jamais des personnes qui racontaient que parler de ce qui nous pèse pouvait aider à aller mieux. Il se sentait affranchit d’un fardeau qu’il pensait pourtant immuable maintenant qu’il se confiait au lycéen. Une légère inspiration soulagée l’aida à détendre ses pauvres muscles. « … En plus, je n’ai pas grand-chose de bien à t’offrir… Je travaille tout le temps, je ne suis pas quelqu’un de marrant ni de très divertissant et tout ce que j’ai à te proposer c’est une relation qui devra rester cachée… parce qu'elle pourrait nous attirer des ennuis si elle était découverte. » relança-t-il en tirant sur son fil de réglisse avant de jouer avec en l’entourant autour de son index. « Alors… tu vois, moi aussi, j’ai peur de ne pas être assez bien pour toi. On est deux » lança-t-il en tournant le visage vers lui pour chercher son regard du sien. « Mais tu sais, Seito. Tu es déjà le Roi de mon royaume… tout ce que tu pourrais faire ou être de honteux n’y changera rien. Ce n'est pas un titre que l'on perd si facilement. C'est juste comme ça.»
Il eut à nouveau l’envie de porter une main vers lui, pour lui caresser les cheveux cette fois-ci, mais s’abstient. A la place, il noua son fil de réglisse entortillé autour de son doigt et fit glisser la boucle noire pour la retirer et la tendre à Seito. « J’aimerais beaucoup être avec toi. Peu importe si on ne se connait pas assez. C'est la première fois de ma vie que je me dis que ça vaut la peine de prendre des risques. Tu me plais vraiment, Seito... Si tu veux bien me laisser une chance d’apprendre à mieux te connaître, je peux te laisser une chance d’apprendre à mieux me connaître aussi. On peut partager notre honte. Comme ça, on partage aussi notre crainte ? » demanda-t-il timidement.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Marquer un point ne l'enchante pas des masses, pourtant c'est un fait. Mathéo et lui ne se connaissent qu'en surface. Ils ont échangé sur beaucoup de choses mais à part dévoiler une partie de son stress, Seito n'a jamais soulevé davantage le tapis sous lequel il dissimule ses plus grandes peines. Question de confiance ou simple omission, il ne saurait pas trancher. A vrai dire, il se questionne encore sur cette amitié si forte qu'il a nouée avec Nolan. Conscientiser ses relations le met au pied du mur car il réalise ne pas encore détenir les clés d'une relation épanouie. Pour autant, il sait que les zones d'ombre sont un problème et qu'elles ont tôt fait d'intimider dès lors qu'elles noircissent l'autre. Le japonais en a fait les frais avec l'espagnol. Tant d'incompréhension pour des non-dits. A trop peu se connaître, le risque de blesser devient omnipotent. Et il se trouve que Seito a le chic pour se jeter dans la gueule du loup. Alors oui, il craint l'ignorance. Il redoute ce néant qu'il n'aurait pas éclairé de sa lumière.
De la vie de l'étudiant, il ne sait rien. Qu'il raffole de sucreries et se passionne pour la littérature ne suffit pas. Quelles sont ses relations avec sa famille ? A quoi rêve-t-il une fois endormi ? Prévoit-il de retourner vivre en France ? Tant de questions sans réponse. Face à ce gouffre, Seito hésite à sauter. Comment peut-il être certain qu'il aura assez d'élan pour gagner le versant opposé ? Une première piste le met sur la voie. Seito dévisage Mathéo sans comprendre. Il lui est si difficile d'imaginer représenter un attrait pour qui que ce soit. Nolan a beau lui faire bouffer cet excès de modestie à chaque fois qu'elle se manifeste, il n'est pas encore tiré d'affaire et se réfugie encore bien trop souvent dedans pour bloquer l'accès aux autres. Néanmoins, l'évocation de son honnêteté l'inonde d'une joie idiote. Son regard s'abaisse alors qu'il rit.
« Même si tu la trouves déconcertante, je le prends comme un compliment. »
Voir ses efforts récompenser lui met du baume au cœur. Ses parents peuvent l'accuser de bien des maux mais jamais de son manque d'honnêteté. Cela lui avait crevé le cœur lorsque son père l'avait traité de menteur en août dernier. Il attrape le bonbon que lui tend Mathéo et glisse la cerise entre ses lèvres. La suite est plus délicate. Seito hoche négativement la tête et retire la sucette pour rétorquer.
« Tu pouvais pas savoir. Et j'veux pas que ça se sache. C'est trop... bizarre. »
Sans mentionner la tonne de questions auxquelles il ne souhaite pas répondre. Le problème est que maintenant que l'étudiant le sait, il se sent idiot. Il aimerait que cela ne change rien entre eux. Surtout pas ce qu'ils viennent de faire. Son corps proteste, et alors ? Il finira bien par s'y habituer et si l'usage de la force est nécessaire, le japonais n'hésitera pas à en user. Faisant la moue, il marmonne.
« J'veux pas que tu fasses attention justement... J'veux que ça disparaisse. C'est mieux qu'avant mais c'est pas suffisant. J'ai plus envie de vivre ça. J'suis désolé que t'aies eu à voir ça... »
La mine contrite, il suit du regard l'escargot de réglisse jusqu'à ses lèvres puis ses yeux alors que Mathéo s'offre lui aussi le luxe d'être honnête. Seito glisse à nouveau la cerise dans sa bouche et écoute silencieusement les aveux tonitruants de son senpai. Il n'avait rien remarqué, pas eu le moindre doute quant à sa gentillesse. Nolan avait dû lui pointer du doigt les anomalies pour que son cerveau enclenche les réflexions d'une relation approfondie. Si l'étudiant avait été sincère dès le début, Seito aurait-il suivi ? Il n'en est pas certain. Plus tôt dans l'année, il ne se doutait pas de son attirance. Oh bien sûr, il avait une vague idée mais rien ne laissait soupçonner que sa vie prendrait un tournant radical en embrassant un garçon. Non, il en est sûr. Si Mathéo avait confessé ses sentiments plus tôt, le japonais l'aurait rembarré et se serait barricadé derrière une hétérosexualité claudicante. Il n'est même pas sûr qu'il aurait fait l'effort de conserver leur amitié naissante. Alors la lâcheté du français est finalement une bonne chose. Leur relation s'était fondée sans qu'ils le sachent sur la patience et ils s'en voyaient récompensés. Et rien, pas même les divers défauts qu'énumère Mathéo, ne saurait le dissuader qu'il a eu tort de l'embrasser. Le bonbon croque entre ses dents, ses doigts se rapprochent timidement des siens. Quelques millimètres les séparent, le japonais reste fort et se concentre plutôt sur sa réponse.
« Je m'en fous Mathéo. Des défauts, j'en ai plein aussi. J'te fais pas la liste maintenant parce que sinon ce sera le couvre-feu que j'aurais pas fini mais j'suis pas d'accord. T'as créé le Royaume du sucre et pour ça j'te suis reconnaissant. Je saurais pas trop te dire pourquoi mais savoir qu'une partie de moi vit dans ce royaume, ça me rassure... Comme si, même si je disparaissais, j'aurais toujours une attache quelque part. Et j'dis pas ça parce que j'veux disparaître, plus maintenant en tout cas, et c'est con mais quand tu m'en as parlé, j'ai tout d'suite voulu en faire partie. Sans vouloir être roi, juste... être dans le même royaume que le roi. »
Son majeur effleure la peau de Mathéo. Il ressent les frissons mais plutôt que de prendre peur il les accueille avec bienveillance. Le réglisse sous les yeux, le japonais pose la tige de la cerise dans l'assiette non loin de lui et se saisit du rouleau. La forme l'amuse, il la déroule cependant distraitement puisque l'étudiant choisit de renouveler son souhait de tester la solidité du fil rouge qui les relie. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.
« Je sais même pas pourquoi je suis étonné que tu sois un bon négociateur alors que tu es roi. J'aurais dû me méfier... »
Partager lui semble utopique mais il ne peut ignorer les sentiments du français. Qui s'avèrent être sincères au vu de leur insistance. Personne ne lui a jamais fait de confession, Mathéo est le premier. Le cœur battant, Seito prend conscience qu'il n'est pas dans un rêve. Il goûtera au réglisse plus tard ou... non, il a une meilleure idée. Lentement il comble la distance qu'il leur a imposée.
« Je veux bien être ton roi... »
Pourquoi se pincer quand il peut attester du présent en goûtant au réglisse ? Doucement Seito se penche vers Mathéo et dépose à nouveau ses lèvres sur les siennes.
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
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15 mars 2018
Mathéo avait toujours fait preuve de sérieux. Un sérieux à toute épreuve, bien construit, bien propre, bien lisse. Un sérieux qui l’empêchait d’être pris au dépourvu, de se sentir idiot. Aujourd’hui, ce sérieux prenait un sens différent. Il se munissait d’une profondeur incommensurable, d’une force de conviction inébranlable. Jamais il n’avait été plus sérieux qu’en cette fin d’après-midi. Chaque mot partagé avec Seito avait porté le poids de sa sincérité, prenant le risque de le faire couler sur leur passage. Il en était d’ailleurs le premier surpris, sachant ne pas être de ceux qui prenaient aisément ce genre de risques habituellement. Lui était plutôt de ceux qui construisant un radeau, pensaient d’abord à se fabriquer des bouées de sauvetages. D’abord les bouées puis ensuite, seulement, peut-être, le radeau. Cette fois-ci, il s’était jeté à la mer avant même avoir achevé la construction de son rafiot, sans la moindre mesure de sécurité. Il s’y était jeté comme un marin se jetterait à la mer en entendant le chant d’une sirène : sans penser à ce qu’il adviendrait de lui en la rejoignant dans les profondeurs de l’océan.
La puissance avec laquelle son coeur vibrait dans sa poitrine lorsqu’il arrivait à poser des mots sur ses sentiments le déroutait. Jamais il ne s’était senti si confus tout en n’ayant jamais été aussi clair envers lui-même. Il était amoureux. C’était là la situation la plus sérieuse à laquelle il avait eu à faire dans sa vie. Il était amoureux et pas qu’un peu. Tellement éprit du jeune homme dont il attendait la réponse en face de lui qu’il s’était jeté dans son océan. Il ne s’était jamais senti plus idiot, plus désarmé. Contrairement au marin qui ne pensait pas au sort funeste qui l’attendait, bercé par la voix mélodieuse de celle qui scellerait sa fin, Mathéo avait bien conscience de ce qu’il adviendrait de lui. Il offrait son coeur à Seito, sachant que ce dernier pourrait bien le lui piétiner. Il n’était pas ce marin aveuglé par la mélodie de l’amour, il était cet homme prêt à s’écorcher par amour. Suspendu aux lèvres de son kohai, Il attendait une réponse qui mettrait fin à l'éreintante angoisse qui l'étouffait de ne pas savoir si son espoir était vain ou non. Il se fichait de se brûler les ailes en la recevant, quoique puisse répondre Seito, il lui fallait cette réponse. Il avait ouvert son coeur et la porte était impossible à refermer, ce que le lycéen en ferait importait peu désormais. C’était déjà trop tard, Mathéo ne pouvait plus faire machine arrière.
« Qu’est-ce que ça veut dire… ? » demanda-t-il timidement, ne comprenant pas tellement où son kohai voulait en venir en lui disant qu’il aurait du se méfier. La réponse lui en fit lâcher la sucette au caramel qu’il venait d’attraper, transformant ses bras et ses mains en guimauve. Qu’est-ce qu’il… venait de dire ? Il voulait… bien… être son Roi… ? Non, il avait du mal entendre. Voilà qu’il commençait à entendre ce qu’il voulait, le pauvre bougre ! Ce n’était pas possible. Seito ne pouvait pas vouloir de lui, pas pour de vrai. Même s’il venait de lui dire qu’il s’en fichait de savoir qu’il était plein de défauts, même s’il lui avait demandé de ne pas prendre de précaution en le touchant, même s’il s’approchait dangereusement de lui et même s’il…
Les lèvres de Seito réduisirent son esprit au silence, domptant la bête d’une seule caresse. Tout disparu, ses doutes, ses craintes, le décor de la salle du club des traditions, l’odeur sucrée des bonbons, le temps et l’espace, tout. Seule la douceur de ses lèvres contre les siennes faisait preuve qu’il existait lui-même toujours. Il était capable de ressentir le frôlement de leurs lèvres, leurs souffles s'échouer l’un contre l’autre et le goût de la réglisse se partager entre eux. Il était donc toujours bien vivant et il ne s’était pas encore réveillé alors il pouvait espérer qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. La force avec laquelle la vague de frissons qui s'échoua contre ses lèvres ensevelit tout le reste de son corps aurait du le réveiller s’il avait s’agit d’un rêve, de toute façon. Elle provoqua un véritable tremblement de terre intérieur, secouant chaque parcelle de sa peau de spams dangereux. Bon sang, ce qu'il aurait aimé qu’elle ne s’arrête jamais et dévaste tout sur son passage. Il comprenait comment il était possible de devenir accroc à une substance dangereuse, maintenant, mais aussi comment on en arrivait à en consommer sans modération bien que l’on sache à quel point il ne serait plus possible de s’en passer ensuite. Il y avait un côté enivrant à ressentir sa propre fin se solder dans un sentiment de volupté.
Seito acceptait d'être son Roi. L’idée se faufila jusqu’à son cerveau, provoquant une explosion sans précédent. Seito acceptait d’être son Roi, c'était irréel et pourtant, c'était bien le cas. Il acceptait d'être avec lui, de sortir avec lui, d'être son copain. Mathéo eu beau retourner cela à toutes les sauces dans son petit cerveau, aucune formulation ne lui sembla moins folle que les autres. Il détacha ses lèvres des siennes pour le regarder, glissant tendrement sa main sur sa joue pour la lui caresser, effleurant ses lèvres du pouce pour en redessiner les contours. Il aurait aimé demander une énième confirmation, habitué à un surplus de prudence, mais c’était tout de même la deuxième fois que le lycéen l’embrassait. Le message pouvait difficilement être plus clair. Un sourire tendre s’installa sur son visage rougit d’émotions. Celles-ci le traversaient de toutes parts, sans le moins scrupule et sans vérifier qu’il était en mesure de le supporter... mais il savait désormais. Il savait que cela voulait dire qu’il était heureux. Ses doigts se faufilèrent sous sa mâchoire, glissant jusqu’à sa nuque pour la saisir et l’attirer de nouveau contre lui, entrechoquant ses lèvres contre les siennes pour un baiser plus prononcé. Maintenant qu’il sombrait dans l’océan, lui aussi pouvait jouer la sirène. Le goût amer qui lui restait en bouche à cause de la réglisse et qui le dérangeait toujours un peu habituellement devint étrangement enivrant contre les lèvres de Seito. Il ne voulait pas qu’il s’amenuise. Mélangé au goût sucré des bonbons à la cerise que ce dernier venait de manger, la réglisse devenait une saveur des plus exquises. Tous les bonbons du monde pouvaient bien retourner dans leurs bonbonnières, les meilleurs d’entre eux ne pourraient plus jamais la détrôner. C’était sans doute de cette manière que se forgeaient les madeleines de Proust, avec beaucoup de sucre et plus d’amour encore ? Naturellement, sa langue se fraya un chemin entre les lèvres humides de Seito, cherchant la sienne pour l’enrober du goût unique de la réglisse. Les battements de son coeur prirent un virage à 180 degré, dégringolant dans tous les sens, pris de court par le coup de foudre qui s’abattit sur celui-ci lors du mélange détonnant cerise-réglisse. La sensation fut vertigineuse. Elle lui fit peur tant il désirait que la virulence de ses vertiges augmente. Ce n’était pas le moment de perdre le peu de contrôle qu'il lui restait, il ne pouvait pas prendre le risque de tout gâcher. Pas maintenant que Seito acceptait ses sentiments.
« Pardon… Je… Je me suis encore emballé... » souffla-t-il contre ses lèvres, le souffle court et les yeux encore fermés. Faute avouée à moitié pardonnée paraissait-il, cela valait-il lorsque le coupable n’éprouvait aucun remord ? Il lâcha la nuque du lycéen pour lui laisser un peu de répit, comblant le manque de contact entre eux en ancrant de nouveau son regard dans le sien. « … Je suis heureux » avoua-t-il, un sourire timidement coupable jusqu’aux bouts des lèvres.
Il ne saurait dire ce qui lui prit dès lors, s'il avait atteint un degré de gêne si haut qu'il avait été impossible de le gérer autrement ou s'il avait cherché à combler le déficit de mots qui l'affecta et le déboussola complétement - que devait-il dire de plus ? Comment ?? - mais dans un élan de bonheur, il attrapa Seito par le bras pour l’entraîner avec lui, les laissant tomber tous les deux sur la nappe.
Heureusement pour son dur labeur, il eut tout de même la décence d’esquiver le château de bonbons dans sa folie. Malheureusement, le reste de la nappée n'eut pas la même chance. Une grande partie des bols de bonbons valsèrent dans tous les sens, rendant leur liberté aux sucreries qu’ils contenaient et qui s’éparpillèrent un peu partout autour d’eux dans un bref boucan. « Au royaume du Sucre, on se roule dans des montagnes de bonbons lorsqu’on est heureux » inventa-t-il, tout fier de lui en tapotant affectueusement le bout du nez de son kohai. Non... De son copain. Il pouvait le dire, pourquoi s'en priver ? Du fin fond de sa boite crânienne, il entendit bien la voix de sa conscience lui demander en hurlant ce qu’il pensait être en train d’accomplir en se comportant comme un idiot et se ridiculisant clairement de la sorte, mais il était bien trop occupé à contempler l’expression sur le visage de Seito pour l’écouter. Tout de même un peu embarrassé, il attrapa un pauvre nougat perdu près de son visage et le lui tendit, en riant. C’était sans doute la première fois qu’il riait aussi sincèrement devant quelqu’un d’autre qu’Anna.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Seito ne sait pas très bien d'où lui vient ce courage. Ou ce qui le pousse à challenger ainsi son corps. Le japonais n'a jamais été spécialement patient. Et on ne peut pas dire que suivre les règles lui ait réussi. Ses parents n'ont eu de cesse de lui rabâcher que ses choix étaient irrationnels et son comportement erratique. Une girouette malmenée par le vent dont l'unique souhait est qu'enfin elle se décroche et soit emportée loin, très loin du tumulte de sa vie. Ses lèvres n'ont beau rien faire d'autre qu'être posées sur celles de Mathéo, il sent ce vent de liberté glisser le long de sa nuque. Les picotements gagnent en intensité dès lors que le senpai investit son visage.
Tu joues avec le feu Seito.
Et bon sang qu'il aime ça. Plus son regard se perd dans celui de Mathéo, plus il réalise son attirance. Il ne s'est jamais senti fébrile entre les mains de qui que ce soit. C'est à peine s'il contrôle son souffle tant il est absorbé par le tracé de ses doigts. Les siens n'osent pas s'aventurer où que ce soit. Bien ancrés au sol, ils maintiennent sa connexion à la terre, au concret, par peur de perdre main à défaut de perdre pied. Il est déjà bien assez dérouté par la situation. Vient-il réellement d'accepter ? Les termes de leur relation lui importent peu, c'est l'étiquette qui le fait soudain douter. S'il sort avec un garçon, il est donc gay. Tout ce qu'il a soutenu ne pas être auprès de Nolan.
Tu vas te brûler les ailes.
Qu'importe s'il peut s'approcher plus près de cet astre qui lui octroie l'attention et l'amour si désespérément souhaités. Non, ce n'est pas une histoire de souhait. Ce mot est trop faible pour contenir toute la détresse qui l'anime alors qu'il se laisse écraser par la passion dévorante de Mathéo. Sa bouche comme seul repère dans ce territoire inconnu. Et ce besoin viscéral de prouver qu'il est capable d'encaisser la violence de ses émotions qui jaillissent brutalement contre sa poitrine, échauffent ses joues et dévorent ses entrailles d'un feu ardent. Le réglisse a le goût des lèvres de Mathéo, les lèvres de Mathéo ont le goût du réglisse. Tout s'entremêle jusqu'à leurs langues.
Se—o, —is at—t—n à —...
Le japonais aurait dû écouter sa petite voix intérieure. Il aurait été plus sage qu'il se contente d'un baiser chaste mais évidemment il n'en avait fait qu'à sa tête et à présent, il devait survivre à une tornade de sensations qu'il n'avait vu que dans les films. C'est idiot mais sa première pensée est de blâmer la désinvolture des français. D'où leur vient cette absence de pudeur ? Mais très vite, une seconde pensée débarque. C'est humide. Piètre danseur, sa langue glisse contre la sienne, suit le mouvement sans qu'il en comprenne les codes. Une nouvelle pensée émerge. La cerise prend le dessus sur l'amertume du réglisse. Soudain, sa main quitte le confort du sol pour s'agripper à la chemise de Mathéo.
Mathéo n'est pas le seul à s'emballer.
Le souffle court, Seito ne rouvre pas les yeux. Trop peur que Mathéo puisse y lire ses pensées les plus intimes. A trop lécher sa peau, les rayons du soleil l'ont brûlé. Le feu s'est déplacé jusque dans son bas-ventre. Il le sent pulser contre son boxer trop serré. Tout doucement ses doigts se desserrent. Les lèvres entrouvertes, il peine à reprendre son souffle. Les excuses du senpai lui paraissent illusoires. Il ne dit rien, bouge simplement la tête pour lui signifier qu'il n'a rien fait de mal. Des milliers d'aiguilles lui transpercent la nuque. Sans brusquer son corps, il ouvre finalement les yeux. Oh merde, le français est encore plus beau quand il sourit.
J'en connais un qui est heureux lui aussi.
Par pitié, que quelqu'un la fasse taire. Honteux, Seito tente de reculer subtilement de quelques centimètres tout en camouflant son entrejambe avec les pans de sa chemise. Il y a deux problèmes. Le premier est qu'il doit impérativement se calmer, quitte à prétexter une visite aux toilettes. Le deuxième, plus grave, est qu'il a déjà vécu ça et il sait tout au fond de lui que seul un garçon est capable de cette sorcellerie. Putain. Mathéo ne semble pas avoir détecté son trouble, c'est le moment pour s'éclipser quelques minutes. Oh non. Que fait cette main sur son épaule ? Et pourquoi bascule-t-il ainsi vers le sol ? Le torse de Mathéo est si musclé.
NANI ?
Renversé à moitié sur Mathéo, le visage de Seito se transforme en fraise Tagada. Il a soudain une conscience aiguë de chaque partie de son corps en contact avec le français. A commencer par sa main gauche qui presse son pectoral. Puis sa main droite clipsée à son biceps. Son ventre contre ses abdominaux. Sa hanche calée dans le creux des siennes. Et son entrejambe contre sa cuisse, tendue. Bordel. Précipitamment, Seito se décale et roule sur le dos. Maintenant côte à côte, il braque ses yeux affolés au plafond, priant pour que Mathéo n'ait rien senti de son malaise. La main tremblante, il attrape le nougat et soudain, le rire de Mathéo fait trembler son cœur. Détachant son regard du haut, il pivote la tête vers lui avec adoration. Ce rire est merveilleux. Il a l'impression de l'entendre pour la première fois, le rire de son roi.
Ton—
Pour une fois dans ta vie, laisse-moi profiter. Au diable ses pulsions, il ne s'est jamais senti aussi vivant que maintenant. Le japonais pivote complètement sur son flanc droit pour pouvoir observer Mathéo. Un sourire ému s'empare de ses lèvres alors qu'il le dévisage silencieusement. Puis il retrouve enfin ses mots.
« Moi aussi je suis heureux. »
Plus que tu ne l'as jamais été.
« Plus que je ne l'ai jamais été. »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
La tête tombant sur le côté, Mathéo pointa un regard surpris sur Seito, les yeux encore illuminés par le rire qui s’était faufilé depuis les mailles de son coeur. N’avait-il réellement jamais été plus heureux qu’en cet instant ? L’idée relança le concours de tambours qui battait son plein dans sa cage thoracique. Dans sa poitrine, l’organe palpitait, vibrait, cognait si fort qu’il en eut le souffle coupé, essoufflé devant la beauté de la scène qui se livrait à lui. Seito, sourire aux lèvres, étendu dans une marre de bonbons lui disait n'avoir jamais été plus heureux qu'en ce moment, qu'en sa présence… Il n’en revenait pas. Allait-il se réveiller désormais ? Il devenait évident que cela ne pouvait être qu'un rêve. Un doux mais dangereux mélange d’amour, de soulagement et d’émotions le saisit à la gorge, l'étranglant presque. Il apportait paradoxalement un étrange et profond sentiment de paix en échange. Si le Paradis pouvait ressembler à ce moment partagé, s’il pouvait se résumer dans le sourire que lui offrait son petit-ami – et bon sang, il ne réalisait toujours pas qu’il le soit vraiment – il était prêt à signer pour obtenir ses ailes, sans la moindre hésitation.
Il pivota sur le côté pour lui faire face, évinçant les commentaires de son Esprit qui ne lui prêtaient pas fière allure. Il était sûr d’avoir l’air complètement benêt avec ce sourire timide qui collé sur ses lèvres trahissait à quel point il se sentait petit devant celui de son kohai. Ses cheveux, décoiffés sous le coup de la folie, les forts soulèvements de sa cage thoracique qui cherchait à compenser le manque d’air que ses poumons réclamaient urgemment et le rouge tendre qui lui colorait le visage ne devaient pas aider non plus. Mais, pour une fois, il se fichait de passer pour un idiot, il se fichait de perdre la face, son image n’avait que peu d’importance. Il n’y pensait même plus, pour la simple et bonne raison qu’il n’existait plus. Seuls les battements déchaînés de son cœur et le sourire de Seito existaient. Devant ce sourire, il était prêt à tout abandonner, même lui-même.
« C’est tout ce qui compte... » dit-il en déposant une main dans les cheveux bruns du lycéen, leur offrant une douce caresse alors que ses yeux plongeaient dans son regard pour s’y noyer de nouveau. Au diable sa respiration, qui avait besoin de respirer au Paradis ? Dans les yeux de Seito, il trouvait tout l’air dont il avait besoin. Prenant appui sur son coude, il se redressa, écrabouillant un survivant au passage qui se colla sur sa chemise. Un affrontement fatal et perdu d’avance pour le morceau de sucre. Lentement, il se pencha au dessus de Seito, se rapprochant de son visage. Leurs nez se frôlèrent, se saluant d'électricité statique. Un coup de jus qui passa complètement inaperçu bien qu'il lui laissa toute l'épiderme frissonnante. Seito était encore plus beau vu d'ici, il était incapable de percevoir autre chose.
Le silence, chargé par les sons de plus en plus sourds de son coeur, lui faisait comprendre ô combien ce moment était des plus précieux. Il inclina légèrement la tête pour effleurer ses lèvres des siennes, subtilement, savourant chaque sensation nouvelle que le jeu qu'il s'étonnait lui-même d'initier lui provoquait. Lorsqu'il fut prêt à l'embrasser de nouveau, les lèvres souffrantes et brûlantes d'envie, le souvenir de sa grand-mère s'invita dans son Esprit. Ce n'était franchement pas le moment de penser à la matriarche mais il accueillit les échos lointain de son souvenir malgré tout. « Comment est-ce que l’on sait qu’on est amoureux ? En voilà une drôle de question, Mathéo !… mais puisque ça à l’air de te tarauder… je vais te répondre. Ouvre bien grand tes oreilles, c’est important : il te faut trouver la personne qui te donnera la sensation d'être en plein printemps. Celle dont la simple vue quotidienne fera émerger un soleil dans ton coeur, dans tes veines et dans tes os. Cette personne face à laquelle tu te diras « je ne veux rien d’autre dans la vie que de pouvoir l’aimer ». Alors, tu sauras que tu en es amoureux ». Du haut de ses 16 ans, il s’était désespéré des élans poétiques et vieux jeu de sa grand-mère, il en était même reparti bredouille, déçu de ne pas avoir obtenu une réponse qui aurait réellement pu l'aider. Seulement, maintenant qu'il se retrouvait perché au dessus de Seito, prêt à l'embrasser, il reconsidéra ces paroles. « J’ai trouvé grand-mère » pensa-t-il, réalisant qu’il devrait des excuses à celle-ci pour l’avoir si peu prise au sérieux. Maintenant qu'il le vivait, il savait qu'elle avait eu raison. « … Je suis complètement dingue de toi, Seito » déclara-t-il, la voix amoureuse et le regard langoureux. Oui, il était condamné à ne vouloir que l’aimer. Ses doigts, impatients, naviguèrent entre les mèches de ses cheveux jusqu’aux contours de son oreille dont ils retracèrent les lignes, se laissant glisser jusqu’à son cou.
Il n'eut pas le temps de s'en retrouver gêné, rattrapé par l'envie de s'accaparer ses lèvres, plongeant dessus pour en revendiquer l’appartenance. Il n’en avait découvert les contrées que depuis quelques minutes seulement mais déjà celles-ci lui semblaient plus familières. Prudemment, la main lovée au creux de son cou se fraya un chemin sur son épaule pour rejoindre son dos et y descendre tout le long, frôlant le tissu de sa chemise du bout des doigts. Il profita que sa conscience soit trop sonnée par le gong répété de son coeur pour lui échapper. Perdus dans leur champ de bonbons, seuls dans la salle du club de traditions, si proches l’un de l’autre... Mathéo en oubliait ses scrupules.
Désirer Seito, il se l’était interdit. En faire un objet de désir ne pouvait être une possibilité. Il lui fallait protéger le jeune homme du monde ténébreux de ses fantasmes, un dur labeur. Tout l’hiver, il s’était épuisé à l’en éloigner, rongé par la crainte de l’abîmer s’il s’y retrouvait confronté par mégarde. Seito était bien trop important et leur relation bien trop précieuse pour qu’il ne prenne le risque de ne serait-ce que l’égratigner. Pourtant, la main calée contre le creux de son dos, il l’attira vers lui avec une fougue qui le surpris lui-même. Il réalisait désormais à quel point il avait été illusoire de croire qu’il pourrait s’en sortir dans cette situation. A quel point éloigner son désir l’avait renforcé plutôt que de le tuer. Leurs deux corps l’un contre l’autre, son bras referma le piège pour resserrer son étau et éliminer le peu d’espace qu’il restait entre eux tandis qu’il glissait son autre bras sous le cou de son kohai, calant sa main contre sa nuque. Ainsi, il pouvait partager avec lui tous les accords de la mélodie que son coeur produisait sauvagement. Il lui sembla d’ailleurs que ce dernier chercha à se déloger pour rejoindre celui de Seito et que celui-ci répondit à l’appel en cognant tout aussi fort contre son torse. Leur rythme endiablé n’aida en rien sa respiration, devenue lourde et plus bruyante contre ses lèvres humides.
Désirer Seito, il se l’était interdit, oui. Mais, tout comme on avait interdit aux Hommes de manger les pommes du Jardin d’Eden, il enfreignait cette règle solennelle. Il ne contrôlait de toute façon plus rien, ni le poids de son corps qui se répartissait pour basculer au dessus de Seito, ni ses lèvres qui enfiévrées quittèrent les siennes pour s’aventurer sur sa gorge et encore moins sa jambe qui cheminant entre les siennes trahissait la ferveur qui prenait forme sous le tissu de son pantalon. Dans un dernier et désespéré élan de conscience, il stoppa le parcours descendant de ses lèvres et l’inversa pour remonter jusqu’à son oreille, laissant son souffle brûlant s’y échouer. Comme il était difficile de se contrôler lorsqu’on avait enfin lâché les rênes.
« … On devrait... reprendre la dégustation... » murmura-t-il, sonné par la chaleur générée par leur deux corps qui grimpaient dangereusement en degrés Celsius. C’était sans doute le plus grand des combats qu’il n’ait jamais mené contre sa concupiscence. Son esprit cherchait le peu de sagesse qui lui était encore accessible, sachant parfaitement que c’était tout sauf raisonnable. Malheureusement, son corps ne comptait pas en rester là. « … Sinon… Je... », il s’arrêta avant de pouvoir terminer sa phrase, laissant tomber son front contre quelques guimauves semi ratatinées sur la nappe. Une réalisation nouvelle émergea jusqu’à son cerveau somnolent d’amour et d’envie, un coup de maître du Diable pour le détourner davantage de sa maîtrise : et si son état était partagé ? Si, la bosse qu’il sentait depuis tout à l’heure contre lui n’était pas une boucle de ceinture finalement ? Est-ce que Seito portait seulement une ceinture ?? Il n’y avait pas suffisamment prêté attention pour s’en rassurer. Si tenté que cela soit rassurant étant donné qu’il n’avait pris aucune précaution de son côté pour entretenir le mystère sur sa propre condition.
Le visage plus rouge que n’importe quel rouge du spectre des couleurs, Mathéo se redressa sur les coudes. « … Tu… ?» demanda-t-il, très subtilement, faisant passer tout le message de sa question dans son intonation. Il passa une main sur son front pour en retirer la guimauve qui y était resté collée et, comme un idiot, il se souleva légèrement pour glisser ses yeux sous leurs ventres afin de contempler les ruines du champ de bataille. Les deux parties étaient désormais dans le même état, aucun n’en ressortait vainqueur. Tel un soldat touché au front, il se laissa retomber sur le jeune homme, cachant son visage pivoine contre son épaule. « … Hnng. T-Trop tard. Désolé. »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Intimidé. Seito ne l'avait jamais autant été. Que ce soit physiquement ou psychiquement, il n'a aucun repère. Pas la moindre prise à laquelle se raccrocher. Sa tentative de fuite a été tuée dans l’œuf et il se retrouve de nouveau prisonnier des lèvres de Mathéo. Il lui semble avoir ouvert la boîte de Pandore et évidemment, il ne dispose d'aucun moyen pour la refermer. Son corps ne lui répond même plus tant il est plongé dans le contrôle de sa partie inférieure. Parce que le problème reste entier. Il ne s'estompe pas alors que leurs visages s'effleurent à nouveau. Seito rate un battement. Puis un deuxième. Il sent son souffle se raccourcir alors qu'il dévisage Mathéo penché au-dessus de lui. Plongé dans ses yeux noisette, il réalise le danger dans lequel il est pris au piège. Ses iris naviguent frénétiquement sur ses yeux, sa bouche, son nez, sa bouche, ses joues, sa bouche, ses cheveux, sa bouche. Et plus l'étudiant se rapproche, plus son souffle s'amenuise. Sa tête se colle davantage contre le sol. Tout son corps se plaque contre la nappe. Sauf un membre dissident.
Soudain refroidi par l'impensable. Seito ouvre grand les yeux alors que son sourire s'efface. Dingue de lui ? Mathéo est-il devenu fou ? Les bonbons ont-ils été empoisonnés ? L'aimer est déjà de trop alors le rendre dingue... Non, il ne peut le concevoir. L'incompréhension habite son regard paniqué. Car il s'agit bien là d'un vent de panique qui souffle dans sa tête. Des rafales étourdissantes qui le font flancher jusque dans ses retranchements. Le japonais ressent soudain le besoin impérieux de fuir. Pour de vrai cette fois. Tout cet amour, c'est trop pour un seul homme. Ses doigts électrisent son cuir chevelu, court-circuitent ses pensées. Il doit lui dire qu'il ne sait pas à qui il a affaire. Il doit l'avertir de cette haine dans laquelle son cœur s'est noyé. Mathéo ne peut pas s'investir autant avec quelqu'un d'aussi cassé que lui. Il n'aurait jamais dû maquiller autant la vérité. Il n'aurait même jamais dû s'ouvrir. S'il était resté dans son coin, rien de tout cela ne serait arrivé. S'il en était resté aux politesses d'usage, il ne gésirait pas sur le sol à la limite du malaise.
Et il ne... Le monde devient noir. Sous ses paupières fermées, Seito devient le théâtre de frissons éperdus, de chairs incandescentes et de désir exacerbé. Il ne sait plus qui il est, ni où il est, ni ce qui le touche. Tout son corps s'embrase sous le premier assaut. Éclaboussures de poix sur ses lèvres malmenées par le stress. Mais ce n'est clairement pas le baiser qui le brise. Les mains de Mathéo se font entreprenantes et sous ses doigts, il se dissout. Sa chemise ne lui est d'aucun secours, elle fond sur sa peau. Les tissus s'apprivoisent et s'entrelacent tandis que sa raison s'évapore dans les fumerolles de cette fusion. Il a terriblement chaud et la température explose alors que le corps de Mathéo épouse le sien. Son cœur cogne si fort dans sa poitrine qu'il résonne jusque dans ses tempes au point de lui donner la nausée. Ce contact tant désiré le rend malade à présent. Tous ces points de contact lui font tourner la tête. La paume de ses mains, menottant ses reins et son cou. Sa bouche invasive dont les attaques répétées ne décolèrent pas. Leur souffle qui se mélange, leur salive qui se côtoie.
Seito n'a pas la force de le repousser. Ses doigts se crispent et se décrispent sur la nappe. Il lui faudrait admettre qu'il a eu tort. Qu'il n'est pas encore prêt pour supporter un tel déferlement de passion. Encore moins quand il est initié par l'autre. Les câlins de Nolan sont un bon entraînement mais ne valent pas ce qu'il est en train de vivre. D'ailleurs, personne n'est préparé à la situation. Trop intime, trop humide, trop indécent. Alors pourquoi ne parvient-il pas à s'en extraire ? Au bord de l'implosion, la bouche du japonais s'entrouvre et ses paupières se plissent brutalement. Les lèvres de Mathéo sur son cou, un râle de plaisir lui échappe. Le désir ravage tout sur son passage, il en ressent les impacts jusqu'au plus profond de son être. Sa respiration part au quart de tours, elle devient folle, se hachure, s'ébruite. La surprise lui fait relever le genou, pressant copieusement contre l'entrejambe de Mathéo. Au loin, il entend un conseil mais la voix du français lui parvient étouffée. Pourtant, il lui semble qu'il a raison. Sinon... il...
Subitement, Seito rouvre les yeux et les pose, affolés, au même endroit que Mathéo. Il déchante aussi sec et s'improvise caméléon. Ses joues imitent celles du français et virent au cramoisi. Que le senpai s'écrase sur lui n'y change rien, son corps ne peut en supporter davantage. Au prix d'un effort surhumain, le japonais parvient à s'extirper du désastre. Complètement déboussolé, il inspecte Mathéo puis lui. A tour de rôle. Frénétiquement. Sa bouche déborde de mots. Pêle-mêle. Dans le désordre. Et la tension du tissu n'aide en rien à réfléchir posément. Parce qu'elle appelle à plus. Elle demande à être soulagée, que les lèvres de Mathéo retrouvent son cou dans l'instant. Seito souffle un bon coup et secoue vivement la tête, tentant de chasser ses pensées obscènes.
« C-c'est p-pas c'que tu crois ! » bafouille-t-il.
Ses doigts nerveux rabattent le tissu de sa chemise sur sa braguette tandis qu'il prend un peu plus de distance. Il se sent terriblement idiot. Un grand ado terrifié par son corps. Si seulement il avait laissé libre cours à ses pulsions plus régulièrement, il n'en serait pas là maintenant. A réagir comme une pucelle effarouchée. Si seulement il n'était pas lui. A cette pensée, les tremblements reprennent. Quel échec. Plutôt que de poursuivre dans son mensonge – ce qui est surprenant de sa part au point de témoigner de sa détresse émotionnelle – le japonais baisse les yeux au sol, honteux. Le silence qui les enveloppe est assourdissant. Seulement entrecoupé par sa respiration qu'il tente de faire revenir à la normale. Et soudain, il n'y tient plus et lâche :
« C'est totalement c'que tu crois... P-pardon... »
Foutu pour foutu. Se mordre la lèvre ne change rien. Que Mathéo soit dans le même état que lui ne change rien non plus. Son bas-ventre s'est manifesté en premier. Seito a désespérément besoin de se calmer. Et il se trouve qu'ils sont entourés de ce qui le calme d'ordinaire. A son grand soulagement, il constate que le château est toujours intact. Il se glisse jusqu'à lui et s'assoit sur ses talons à côté, tout en prenant soin de cacher son embarras. Un ours en guimauve entre le pouce et l'index, il lui arrache la tête.
« P*tain... Je sais pas c'que tu m'fais mais... » Il avale le reste du corps. « … j'ai jamais réagi comme ça, aussi... fort. » Un crocodile subit le même sort. « Il vaut mieux que... » Bon sang, qu'il lui est difficile de recentrer ses pensées. « Tu veux bien... me dire... comment ça s'appelle ça ? » reprend-il en saisissant un autre crocodile entre ses doigts tremblottants, bleu cette fois-ci.
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
S’il avait voulu se gêner davantage, il n'aurait pas pu. La honte au corps, il n’osait même plus regarder celui qu’il aimait. C’était la première fois qu’il perdait le contrôle et que son corps se retrouvait dans cet état de manière si effrontée. Il avait manqué de prudence et se retrouvait désormais à découvert. Ses vêtements n’avaient pas bougé d’un poil, sagement restés en place, pourtant il se sentait complémentent nu maintenant que les yeux de Seito s’étaient posés sur la preuve de ses égarements. Il ne pouvait que consentir à recevoir son jugement, à entendre la sentence qui viendrait rappeler à l’ordre ses émois, rassemblés pour prendre le pouvoir dans son boxer. Il était coupable, impossible de le nier. La honte lui rongeait les joues mais il ne regrettait rien. Elle ne suffisait pas à faire redescendre toute l’affection que son corps souhaitait partager avec Seito. Il était condamné à en vouloir plus, ce qui était sans doute plus terrible que s’il s’en était voulu. S’il avait eu des remords, le pardon aurait peut-être pu lui être accordé, la rédemption en prime. Haaaah… Cette fois-ci, il était vraiment dans de beaux draps…
Lorsque Seito s’extirpa de sous la chaleur bouillonnante de son corps, Mathéo se mit un gifle mental qui finit de le faire revenir sur terre, loin des sentiers battus de son désir. Quel idiot, vraiment ! Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pu se taire ? Bien évidemment que Seito serait mal à l’aise après une réflexion pareille ! Il pouvait s’enfoncer tant qu’il le souhaitait, emmener le jeune homme avec lui dans ses profondeurs n’auraient jamais du être une option. C’était même tout ce qu’il avait toujours voulu éviter ! Il resta allongé le dos contre le sol, fermant les yeux tandis que Seito cherchait à masquer son propre embarras. Il ne pouvait pas le regarder, il venait de l’entrevoir tirer sur sa chemise pour cacher sa propre agitation et déjà son corps refaisait des siennes. Les yeux fermés, il voyait toujours l’image de la bosse que le lycéen cherchait désespérément à camoufler. Les battements de son coeur vinrent vibrer jusqu’à son visage. Il aurait aimé qu’il ne masque rien, il aimerait en voir plus. Cette pensée lui fit soudainement peur. Pris dans l’engouement de leurs caresses et de leurs baisers, Mathéo en avait oublié qu’il était le principal danger.
Tirant sur ses abdos pour se redresser, il s’assit, posant malgré tout ses yeux sur son Kohai. Pourquoi s'excusait-il ? Ce n'était pas de sa faute, il était le seul fautif ici. Sa demande de pardon eut effet de révélation. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait laisser passer sans rien dire mais malgré tout ce qu’il aurait souhaité exprimé à ce moment là, aucun mot ne sorti. La honte et la crainte de faire pire lui avaient déjà noué les lèvres au fil de fer. Il l’écoutait, le voyant s’éloigner pour se réfugier près de son château de bonbons, impuissant. Tout se mélangeait dans son esprit, il ne savait plus par quel bout penser la chose. Les pensées qui l’assombrissaient régulièrement revinrent le hanter : il avait tout foiré. Il était sale, il ne méritait pas Seito. A peine le lycéen avait-il accepté ses sentiments qu’il se retrouvait déjà à vouloir déverser toute la noirceur de sa condition sur lui. Il avait raison d’avoir honte et il devrait en éprouver davantage encore pour oser avoir pris du plaisir à le toucher, à l’embrasser passionnément et plus encore pour regretter que son corps ne puisse obtenir satisfaction, lui qui en voulait ardemment plus et qui aurait aimé continuer à découvrir les saveurs de sa peau, son odeur et qui brûlait toujours d’envie. Celle de lui retirer la chemise qui lui bloquait la vue, par exemple. Oui, il était monstrueux, il n’avait pas le droit de l’oublier. C’était là son premier crime. Cependant, les paroles du jeune homme lui serraient davantage le coeur.
Parallèlement à son procès intérieur, il était affreusement heureux. Les deux ensemble n’amenaient que de la confusion. Il était abominable, condamnable et condamné mais il était amoureux et heureux. On ne pouvait pas le lui amputer. N’était-ce pas normal de désirer la personne que l’on aimait ? N'était-ce pas normal d'être satisfait d’être capable de provoquer de telles sensations chez Seito ? N'avait-il pas le droit de se réjouir d'apprendre qu'il était le premier à lui faire vivre quelque chose qu’il disait n’avoir jamais vécu si intensément auparavant ? Il l'aimait bon sang. S'il n'était pas son kohai et s'il n'était pas un garçon, se serait-il senti coupable de l'aimer autant ? D’ailleurs, il ne voulait pas imaginer qu’il ai eu à vivre des situations similaires avec d’autres personnes. L’inconfort qu’il ressentait en se demandant s’il y avait eu quelqu’un d’autre pour l’embrasser, l’enlacer ou provoquer une volupté similaire chez lui allumait le feu d’une jalousie qu’il trouvait particulièrement désappréciable. Il n’était pas habitué à la recevoir chez lui. Il n’en voulait pas, elle était toujours déplacée. Intérieurement, le mélange de toutes ces émotions et sensations se transforma en tourbillon. Ses craintes s’entrechoquèrent avec ses démons et ensemble ils percutèrent ses désirs. Et, lui, était toujours mué, muré dans le silence, derrière des briques d’angoisse qu’il n’avait pas le courage de dépasser. « Dis quelque chose, n’importe quoi. » se supplia-t-il, mais rien ne vint. Il coulait dans la peur d’avoir tout gâché, dans la crainte de ne pouvoir se décider entre normalité et indignité. La voix de Seito retentit à ses oreilles, il leva sur lui des yeux inquiets. Le nom de… quoi ? Oh. Les bonbons.
« Un crocodile» répondit-il en français. Sa langue maternelle était une bouée de sauvetage qu’il ne pouvait refuser. Enfin il sortait un mot. Il ne restait plus qu’à débloquer les autres. « Tu sais… ? Le crocodile... » traduit-il. Puis, soudain, le brouhaha de ses émotions s’étouffa, évincé par la vision des doigts tremblants de Seito. Il le rejoignit, se hissant à la force des bras pour s’en rapprocher. Il enroba le bout des doigts du jeune homme de ses lèvres, lui en volant le crocodile bleu pour le gober sans la moindre hésitation. Il n’avait pas la moindre idée du pourquoi du comment il venait de faire ça, il l’avait juste fait. Un geste sans doute désespéré pour briser la glace qu’il craignait de laisser s’installer entre eux après leur traversée du Sahara.
Il attrapa sa main, y déposant un tendre baiser avant de la caler contre sa joue, fermant les yeux un instant pour profiter de cette proximité réconfortante. Puis, rouvrant les yeux, il affirma: « Tout va bien, Seito. », avec tant de conviction que possible. Il pouvait bien avoir toutes les crises existentielles qu’il était en mesure de se créer, il acceptait même d’être un criminel, la déchéance de sa propre destiné, tout ce que son cerveau était capable de lui attribuer. Mais, il ne pouvait absolument pas accepter que Seito puisse ne serait-ce que frôler cet état. « C’est normal » ajouta-t-il, tout autant pour se convaincre lui-même. « … C-C’est… ce qui arrive quand on se plaît… et qu’on s’aime… O-On n’est pas obligé d’aller plus loin mais on ne devrait pas avoir honte. » se surprit-il à s’entendre dire. Il voulait le rassurer, le soulager du poids d’une culpabilité qu’ils ne devraient pas avoir à assumer. S’il avait été seul devant elle, il n’aurait pas eu assez de courage pour l’affronter mais s’il considérait Seito dans l’équation, il était obligé d’y faire face. Peu importe à quel point ses jambes pourraient trembler de peur devant ses démons, Seito était plus important. Le réaliser le rassurait profondément.
« En tout cas, moi je… J’ai pas honte de… Enfin, tu sais. » bafouilla-t-il, en rivant les yeux sur le château de bonbons. Wouah, magnifique château. Il faisait chaud soudainement, non ? « Et puis... je suis content de te faire cet effet là... » avoua-t-il timidement avant de se pencher sur sa création pour en retirer une banane. Il la lui tendit. « ... Tiens, tu devrais essayer celui là aussi. C’est un bonbon à la banane. On appelle ça simplement des bananes. En français, « Banane » » lui proposa-t-il. Toujours un peu intimidé, il vint poser sa tête contre son épaule, le coeur battant. C’était horriblement gênant mais il était sincère et plus que tout, il n’avait pas du tout envie de rompre le contact entre leurs corps.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Il est amusant de constater que plus Seito tente de maintenir une distance raisonnable entre eux, plus Mathéo engage le contact. Prenant ainsi à la lettre son souhait de ne pas se soucier de ses limitations, quitte à le mettre franchement mal à l'aise. Jamais le japonais ne se serait douté que l'étudiant serait aussi tactile. Doux, bienveillant, protecteur, oui. Mais tactile, à ce point, pas le moins du monde. S'il l'avait su avant, s'en serait-il écarté ? La réponse se perd sur les lèvres de Mathéo entre lesquelles ses doigts disparaissent. Seito le dévisage avec des yeux ronds puis regarde bêtement sa main à présent vide avant de reposer son regard trouble sur Mathéo. Les mots s'impriment au fer rouge en toute simplicité.
Vraiment ? Peut-on réellement affirmer que tout va pour le mieux ? Ses doigts tressaillent contre cette joue ardente. Brûlant d'un désir sous-jacent que le japonais a entre-aperçu, qu'il craint de réveiller à nouveau alors qu'il peine lui-même à contenir l'effervescence de cette liberté illicite.
Il n'a jamais envisagé aller plus loin. Il juge avoir déjà parcouru assez de chemin. Si Mathéo savait de quelle contrée hostile il vient, il serait surpris. Épaté même par ses efforts et avec quel courage il fait fi de sa peur irrationnelle. Être aimé, chéri, y prendre plaisir jusqu'à y prendre goût.
Sa main glisse hors de sa prison pour se terrer sur la banquise de son corps affaibli. Un nouveau départ de feu sur ses joues lui fait baisser le menton. Nulle honte dans la stratosphère où il dérive. De la peur, évidemment. Mais dessous, de la reconnaissance. Et plus profond, de l'affection.
Timide, prudente. Aveuglée par ce Soleil après n'avoir connu que la Lune comme compagne. Craintive mais positivement curieuse, prête à constater de ses propres yeux l'objet de tout ce raffut. Car soudain la dernière pièce du puzzle s'imbrique. Le trou noir de son cœur s'efface.
Seito acquiesce et mange la banane. Il espère le bonbon assez sucré pour endiguer l'émotion qui embue ses yeux alors que Mathéo bafoue à nouveau son cordon de sécurité. Malgré tout, son cerveau enregistre les mots français. Il les repasse en boucle puis les répertorie par ordre de préférence.
Oui. En cet instant, tout va bien. Parce qu'une énorme zone d'ombre s'éclaire. Tout un pan de sa personne se dévoile sans qu'il puisse faire quoi que ce soit pour l'empêcher. Continuer à lutter, pour quoi faire ? Sa main frotte ses yeux dissidents. Il inspire et expire le plus posément possible. C'est à peine s'il ose bouger. Son petit-ami est contre lui et c'est plus que ce qu'il n'aurait pu imaginer. Les cheveux de Mathéo chatouillent son menton, il s'abstient de poser les yeux sur lui. Cependant il finit par parler. Enfin.
« C'est pas mal mais je préfère les koro- korokorodilu. » parvient-il à prononcer difficilement.
Espérons que l'étudiant lui pardonne son français à couper au couteau. Seito étire son bras et en attrape plusieurs dans sa paume qu'il met ensuite en évidence pour que Mathéo puisse se servir s'il en a envie. Un crocodile rouge dans la bouche, le japonais reprend du poil de la bête. Il essaie du mieux qu'il peut de faire abstraction de cette tête contre son épaule, prenant soin de n'avoir aucune autre partie du corps en contact. Alors, plutôt que de se montrer chaleureux tactilement, il s'ouvre verbalement.
« Tu sais, j'ai pas honte non plus. Enfin un peu de... » Il se tait brièvement puis se racle la gorge. « Bref tu vois... Mais du reste, pas vraiment... » Un autre crocodile périt, courage gélatineux. « Je- J'ai toujours été comme ça. Je le sais maintenant. Je voulais juste pas le croire. Tu dis que c'est normal mais pour moi, ça l'était pas. Ça l'a jamais été. Il a fallu qu'on me force à l'admettre pour que d'un coup je réalise que... » Même après tout ça, il ne parvient pas à poser les mots justes. « Ça fait beaucoup d'un coup. Je cherche pas à te repousser, je t'assure. J'ai juste peur que... » Que les vacances passent et que ce ne soit plus qu'un doux rêve. « Je peux pas te promettre que... » Il se mord la lèvre, sentant les émotions lui étrangler les cordes vocales. « Putain... »
Seito doit lui livrer ne serait-ce qu'un peu de son enfer pour que Mathéo comprenne sa détresse. Il ne demande pas à être sauvé, il souhaite simplement être écouté. Le temps de quelques minutes, dans l'intimité d'un royaume qui n'appartient qu'à eux. De nouveau, sa main vide de bonbons trifouille ses yeux et il prend une grande inspiration.
« T'as déjà eu l'impression de gâcher la vie de tes parents ? » Une question rhétorique à laquelle il répond sans tarder, fébrilement. « Moi oui... C'est venu progressivement. Un jour, j'ai remarqué que même m'effleurer, c'était pénible. C'était que des mots – et un acte déterminant dont il refuse toujours de parler – , mais ils étaient si nombreux que j'ai... J'ai eu l'impression qu'ils regrettaient que j'existe. » Il marque un blanc. Maintenant qu'il a posé l'historique de sa peur, il peut passer aux symptômes. « Quand tu me touches... » Sa voix faiblit. « Quand on me touche... c'est comme si on vérifiait que je suis réel, que j'existe. E-et j'ai peur qu'un jour... ce soit plus le cas. »
Sombrer dans l'oubli ou sa plus grande terreur. Seito se sent soudain bien petit entouré par toutes ces chaises et ces tables. Cela fait bien longtemps qu'il ne s'est pas autant épanché sur son vécu et il craint que cela n'effraie Mathéo. Il dit l'aimer mais est-ce suffisant ? Son corps lui crie de se dégager mais Seito persiste et signe :
« Malgré tout ça, je... je veux pas que tu t'éloignes. »
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15 mars 2018
Mathéo piocha de quoi se réconforter dans la paume de Seito. Un « korokorodilu » bleu, qu’il décapita d’un coup de crocs, laissant la gélatine sucrée fondre sur le bout de sa langue. En d’autres circonstances, il aurait pu rire, amusé et touché en plein coeur par cet accent des plus douteux. Cependant, il avait bien trop peur que Seito ne s’enfuit pour en rire. La tête posée contre son épaule, il se fit le plus discret possible tandis que le lycéen lui exprimait ses difficultés, osant à peine finir son bonbon. Il laissa à Seito toute la place et tout le silence dont celui-ci avait besoin pour décorer la pièce de ses pensées et de ses émotions, se faisant simple observateur. Ses mots flottaient dans l’air, libres comme le vent. Ils balayaient sur leur passage l’excitation, la joie et la légèreté avec lesquelles le coeur de l’étudiant voulait pourtant vibrer si fort. Les notes que produisait celui-ci chutèrent profondément, lourdes, en se calquant sur les gammes vocales du lycéen. A plusieurs reprises, Mathéo eut envie de l’interrompre d’un geste d’affection, pris d’une folle envie de le rassurer mais il s’abstient à chaque fois, laissant le poids de son coeur l’enclumer dans le sol à la place. Le lycéen avait des choses à sortir, il aurait été mal venu de le couper, même porté par les meilleures intentions du monde. Il savait comme il n'était pas simple de se confier... le mieux à faire était de s'effacer.
Il prit une grande inspiration. Hah... Si Seito savait à quel point il le comprenait… et comme il lui avait fallut du courage pour oser lui dire que tout était normal. Malgré les apparences, il ne le pensait toujours pas entièrement non plus, il cherchait encore à s’en convaincre. Certes, il refusait de se dire que ce qu’il ressentait pour lui était anormal mais ce n’était pas pour autant qu’il ne se trouvait pas étrange, défaillant ou divergent d'aimer un autre homme. Cela ne voulait pas non plus dire que ce début de relation ne l’inquiétait pas. Il avait tout aussi peur... et cela représentait beaucoup à digérer pour lui aussi. Quelques minutes auparavant, il était persuadé que le jeune homme le rejetterait et qu’il aurait ensuite sa vie entre les mains. Il était sûr que sa fin avait sonnée. Jamais il ne se serait imaginé qu'il l’embrasserait. Plus encore, il était à des années lumière de penser que Seito pourrait le désirer. S’il n’en avait pas eu pour preuve la bosse dans son pantalon, il n’y aurait jamais cru. Cela lui plaisait autant que ça l'effrayait.
Silencieux, il écouta ses confidences les unes après les autres, fermant les yeux, le poing serré contre le sol. Il était heureux qu’il lui fasse suffisamment confiance pour se confier sur ces sujets… mais entendre la tristesse coincée dans la voix de Seito lui déchirait le coeur. Que devait-il faire ? Il se sentait complètement impuissant. Pour ne rien arranger, la colère lui tiraillait le ventre. Encore et toujours les parents, en existaient-ils seulement qui ne brisaient pas leurs enfants ? Les parents de Seito, quoiqu’il se soit passé entre eux, se rendaient-ils seulement compte de la souffrance qu’ils lui infligeaient ? Il détestait qu'il soit si facile pour eux de lui faire du mal et plus encore de ne rien pouvoir y faire.
« Je ne m’éloignerai pas » répondit-il en relevant la tête pour le regarder lorsqu'il eu finit. Cela, il pouvait le lui assurer. Il passa une main dans ses cheveux pour lui dégager les yeux des mèches qui menaçaient de les lui cacher et continua, plus timide : « Je veux mieux te connaitre et mieux te comprendre... Merci de t'être confié à moi.». Il se pencha vers leur nappe pour attraper le bol de bonbons à la violette et le déposa près de Seito, l'invitant d'un signe de tête à piocher dedans.« Tu sais... je ne t’ai pas fait ma déclaration pour m’enfuir ensuite Seito… ». Il marqua une pause, le temps de rassembler un peu de courage. « Je sais que j’aime les hommes depuis longtemps... » souffla-t-il. Se l’entendre dire faisait toujours aussi mal mais après les confessions de Seito, il avait l’impression que ce n’était pas cher payé que d’être un minimum honnête. « … mais tu es le premier à qui j’avoue mes sentiments. Et Je… Je n’ai jamais été aussi sérieux envers quelqu’un. Je n’ai jamais ressenti ce que je ressens, aussi fort, pour quelqu’un d’autre. C’est la première fois que j’embrasse un autre garçon aussi... » avoua-t-il, étrangement gêné par son inexpérience, lui qui en avait toujours été plutôt soulagé jusqu’ici. Il passa une main derrière la nuque du lycéen pour l’attirer prudemment contre lui, calant sa tête contre son torse, l’oreille contre sa poitrine, l’emprisonnant de ses bras. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre toi et tes parents… mais écoute attentivement, s’il te plaît… » demanda-t-il en lui frottant tendrement le dos. Dans sa poitrine, son coeur tambourinait de nouveau, balançant de grands coups contre l’oreille de son kohai, suppliant pour être remarqué. « Mon coeur... c’est toi qui le fait battre comme ça depuis tout à l’heure… » souffla-t-il, avant de laisser tomber l'une de ses joues rougies contre son crâne. « Tu es bien réel Seito et il n’y a pas besoin de te toucher pour le savoir… Je n’ai même pas besoin de te voir pour savoir que tu existes. Tu es là et peu importe où tu te trouves ou si je peux ou non te toucher, je sais que tu existes parce que chaque fois que je pense à toi, mon coeur s’emballe... ». Comme pour confirmer ses dires, son coeur cogna un peu plus fort contre sa poitrine. « En France... On dit que c'est dans le coeur des gens qu'on existe... et que lorsqu'une personne meurt elle continue d'exister tant qu'on l'aime et que l'on pense à elle. Je ne sais pas pour tes parents mais moi... ». Il ajouta, la voix basse : « Je t’aime », en français.
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Une promesse lourde de sens que Seito recueille au creux de ses pupilles noisette tandis qu'il observe Mathéo, ému. L'envie d'y croire lui saute à la gorge, serrant ses cordes vocales au point de ne pouvoir répondre quoi que ce soit d'intelligible. Rien qu'un remerciement suffirait. Mais il ne peut que s'immerger complètement dans ce regard salvateur. S'imaginer un futur rayonnant où quelqu'un tiendrait réellement cette promesse dangereuse. Sous les doigts de Mathéo, le japonais frissonne et ferme momentanément les yeux. Quand il les ouvre de nouveau, c'est à peine s'il regarde le bol de bonbons que lui offre l'étudiant. Il préfère de loin se replonger dans sa contemplation muette du senpai. Cependant, ne souhaitant pas l'offusquer, il pioche dans le contenant et glisse la violette entre ses lèvres. Un bref instant, cela le déconcentre. Le goût est... particulier. Il n'a jamais rien goûté d'équivalent. Ce n'est pas déplaisant, simplement surprenant. Mais pas autant que ce nouvel aveu.
Un regard ébahi pour réponse, il peine à appréhender l'information. Il se décale très légèrement sur la droite pour mieux le dévisager. Il est son premier. Premiers sentiments, premier baiser, premier garçon. Exactement comme lui. Comment est-ce possible ? Seito réalise qu'il n'est pas si en retard que ça. Il craignait d'avoir loupé le coche alors que beaucoup prennent leur temps. Étonnement, cela le rassure. Ils ont tout à découvrir, à commencer par les réactions de leurs corps face à cette alchimie évidente. Ses yeux se posent un instant sur ses lèvres, se questionnent sur le nombre de semblables féminines qu'elles ont rencontrées. Puis il l'accroche de nouveau du regard. En se confiant à son tour, Mathéo vient de lui prouver sa valeur. Le japonais admire le courage dont il fait preuve alors qu'il a compris toute la difficulté qu'éprouve l'étudiant à s'assumer. Un autre point commun qu'il partage, bien que Seito ne soit pas encore convaincu par cette étiquette que la société lui impose.
Sa nuque se raidit sous la chaleur de Mathéo. Des frissons galopent le long de sa colonne vertébrale, ses pupilles se dilatent. L'espace d'une seconde, il croit que Mathéo va l'embrasser. Mais il n'en est rien. Le geste est tendre et maîtrisé. Dans cette prison de bras, Seito se fige. La joue collée contre son torse, il inspire en plusieurs temps. Mais le tambourin sourd du cœur de Mathéo a tôt fait de l'hypnotiser. L'injonction n'est pas autoritaire, pourtant il appuie davantage son oreille contre lui. Parce qu'il ne veut plus penser à ses parents, à son utilité, à ses tares. A chaque pulsation, il s'enfonce plus profondément dans ce torrent de sang. Ses paupières se ferment et ses poings, jusque là serrés, s'assouplissent. Il écoute. Attentivement. Et ressent. Plus attentivement encore. Le tissu est doux sous sa peau. L'odeur de lessive lui emplit les narines. Il pourrait cartographier le trajet de cette main brûlante dans son dos. Comme il pourrait compter le nombre de plis que ses doigts font alors qu'ils agrippent le bas de la chemise de Mathéo.
Un battement. Un deuxième. Rapidement un troisième. La soupape se fait plus présente à mesure que Mathéo commente factuellement les raisons de son cœur que la raison ignore. Comment un cœur pourrait-il battre plus vite en présence d'un être aimé ? Cela n'a aucun sens. Que dit la science au sujet de l'amour ? Alors qu'il songe à se renseigner, ses pensées sont noyées par des paroles inattendues. Ou tellement attendues qu'il ne les attendait plus. C'est idiot de se faire rappeler qu'il est réel et pourtant, ses mots le touchent si brutalement qu'il serre la mâchoire comme s'il absorbait un uppercut. Car il entend le cœur de Mathéo souligner ses propos. Et cette simple constatation est si surréaliste qu'il est submergé par l'émotion. Tout son être accuse le coup de grâce qu'une nouvelle preuve d'amour sincère suscite. En français, les mots semblent avoir encore plus de poids, sans qu'il sache comment l'expliquer. Et c'est la goutte de trop. Ses yeux s'embuent alors que son propre cœur cogne douloureusement contre sa poitrine.
La tête enfouie dans la chemise de Mathéo, Seito renifle. Le bout de ses doigts chiffonnent ses yeux bridés. Ce ne sont pas des larmes de crocodile mais bien celles d'un soulagement intense. Être aimé malgré la bizarrerie de ses propos. Être aimé malgré son état d'usure évident. Être aimé, universellement, sans la barrière de la langue. Et soudain, il ressent le besoin impérieux de manifester sa reconnaissance. Mathéo doit savoir à quel point il rêvait d'entendre ces mots. Le bonbon à la violette se casse entre ses dents, il en avale les morceaux sans ménagement. Puis sa main crispée sur la chemise vient chercher la nuque de Mathéo qu'elle enserre presque férocement. Comme un défi à ce corps cassé qu'il entend déjà protester. Mais sa détermination est en acier trempé, autant que son regard quand il le plante dans celui du garçon. La tristesse passagère a délavé ses iris brillants. Seito redresse alors complètement le haut de son corps et ses lèvres s'écrasent sur la bouche de Mathéo.
Dès que leurs peaux se touchent, ses empreintes s'impriment dans son cou. Brièvement, il s'éloigne pour reprendre son souffle et revient à l'assaut de ces lèvres provocantes. Mille et une sensations le parcourent et l'anesthésient. Tant et si bien que la folie le prend de réitérer l'expérience. Sa bouche s'entrouvre, sa langue effleure timidement sa consœur. Il n'y connaît rien mais sa sensibilité en est exacerbée. Mélange de salive bref mais d'une intensité bouillonnante. Les lèvres humides et le souffle court, il se recule.
« Tu... feras gaffe. Ce bonbon... fait faire... des bisous. »
Un sourire bête étire le coin de ses lèvres alors que son regard joue les timides.
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Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
Submergé par l’odeur et la chaleur du lycéen, Mathéo ne dit rien d’autre. Tout avait été dit et il n’attendait pas de réponse. Il espérait seulement être entendu, que Seito sache. Il devait savoir, c’était primordial, que dans son coeur, il n’y avait pas plus réel que lui. En cet instant, il n’avait besoin de rien d’autre. La paume de sa main s’arrêta au creux du dos de celui qu’il pouvait désormais appeler son petit-ami, continuant ses caresses du pouce. Lorsqu’il l’entendit renifler, la flèche que Cupidon lui avait gracieusement planté dans le coeur le tirailla de sa pointe douloureuse et Mathéo se fit une promesse solennelle. A partir de maintenant, Il ferait tout ce qu’il pourrait pour que Seito ait le moins de raisons de pleurer possibles.
La main qui le saisit à la nuque le sorti de ses réflexions, le faisant tressaillir de surprise. Sous les doigts intransigeants de Seito, sa peau n’eut d’autres choix que de se rendre, frémissante. Mais, ce fut surtout le regard du lycéen qui provoqua en Mathéo un véritable tsunami. La ferveur avec laquelle les yeux de Seito le regardaient le laissa sans voix. Il l’aimait atrocement. Ce regard, il s’y soumettait sans réfléchir, abandonnant tout son être aux mains du lycéen s’il en voulait.
Un million d’émotions le traversèrent lorsque Seito se jeta sur ses lèvres, resserrant sa prise derrière sa nuque. En quelques secondes, tout disparu. Il n’y eu plus aucun son, plus qu’aucune image, plus la moindre odeur. Seule l’humidité des lèvres de son kohai persistait, la chaleur de son souffle s’écrasant contre le sien, celle de cette main qui le maintenait fermement et allumait une étincelle au creux de son ventre existaient. Frétillante dans une mare d’essence, celle-ci embrasa rapidement l’entièreté de son corps, réveillant en lui une passion insoupçonnée qui lui engourdie tous les membres. Seito s’éloigna un instant, lui laissant l’occasion de respirer mais le mal était déjà fait, il suffoquait sous les élans vibrants de son désir. Les yeux toujours fermés, il chercha à résister à la force d’attraction que leurs deux corps créaient de nouveau mais celle-ci lui sembla bien plus forte que la précédente, il estimait ses chances de s’en sortir nulles. Sa langue passa subtilement sur ses lèvres pour tenter d’en apaiser le feu, en vain. Ce n’est que lorsque Seito se jeta de nouveau sur sa bouche qu’il eut l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Il se retint de toutes ses forces de le toucher, gardant les deux mains puissamment appuyées contre le sol. Cette fois-ci, il n’était pas certain de pouvoir se contrôler autant que lorsqu’ils étaient allongés sur le sol. Le baiser dont le gratifiait Seito l’électrifiait de la tête aux pieds, se frayant un chemin douloureux sur chaque centimètre de son corps. Il pouvait ressentir les battements fous de son coeur jusque dans le bout de ses doigts et si la sensation était grisante, enivrante, addictive, elle l’effrayait également. Il était en mauvaise posture face à ces élans fougueux, son corps en voulait davantage et son coeur réclamait un symbiose plus grande encore. Pour ne rien arranger, la langue de Seito se faufila contre la sienne, lui arrachant un gémissement tandis qu’elle laissait l’entièreté de son épiderme frissonnante. Son sang ne fit qu’un tour, migrant intégralement sous sa ceinture. Échec et mat.
Seito se recula, le libérant une seconde fois. Une liberté aliénante tant il souhaitait qu’il la reprenne. A sa remarque, il rouvrit les yeux, les posant sur lui. Il n’était pas tout à fait sûr d’avoir compris, il se sentait encore vaporeux. La faute à son souffle irrégulier sans doute, qui accompagné par le rythme soutenu de son coeur, le mettait en difficulté. Tout ce qu’il en retenait, c’était qu’il était adorable. Craquant, au point de vouloir croquer dedans. Un sourire timide s’installa sur son visage alors qu’il plongeait la main dans le bol de bonbons à la violette pour en attraper une poignée, en laissant la majorité retomber dans le récipient jusqu’à ce qu’il ne lui en reste plus qu’un entre les doigts. « … V-Vraiment ? » demanda-t-il, intimidé mais le regard joueur. Il jeta la sucrerie dans sa bouche, la laissant trôner sur le bout de sa langue et vint chercher d’une main la chemise de Seito pour l’attirer à lui, l’embrassant à nouveau. D’un petit coup de langue, il lui fit glisser le bonbon entre les lèvres, lui partageant le goût sucré de la violette. Sa langue profita de l’ouverture pour retrouver la sienne. Il était complètement fichu, oui, incapable de résister à l’engouement dans lequel se retrouvaient prises toutes ses sensations. Mais, pour le moment, cela n’avait plus d’importance. Il voulait rendre à Seito l’ardeur de ses baisers, son corps réclamait plus d’échanges avec le sien et la sensation fantôme de ses doigts sur sa nuque le tuait de désir. Il coinça le bonbon contre sa langue et le fit lentement tourner autour de la sienne. La main agrippée à sa chemise relâcha sa prise, déployant ses doigts contre son torse. Elle remonta le long de sa poitrine pour rejoindre sa gorge, laissant ses doigts la parcourir jusqu’à ce qu’ils arrivent à son menton, le saisissant prudemment. Il récupéra le bonbon entre ses lèvres avant de se reculer légèrement pour reprendre son souffle, incapable de s’éloigner suffisamment pour installer une distance de sécurité entre eux.
Il écrasa le morceau de sucre entre ses dents, l’impulsion sucrée lui fit ouvrir les yeux. Il contempla Seito, silencieusement, passant son pouce sur ses lèvres pour en dessiner les contours. Bon sang… Il n’était plus très sûr d’aller bien, pouvait-on mourir d’amour ? « … Tu… avais raison... » souffla-t-il, la respiration lourde. Sa main libre replongea dans la bol de bonbons. « … Je crois que… c’est même… pire que ça. » ajouta-t-il, passant le nouveau bonbon qu’il venait d’attraper sur les lèvres du lycéen. « … Tu veux essayer ?… Juste pour être sûrs... » demanda-t-il, les yeux timides.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Seito ne sait pas ce qu'il veut. Ou plutôt si, il sait. Mais c'est son corps qui freine des quatre fers. Même ici c'est ambiguë. La frontière est fine entre l'inconfort et le désir. Le feu ravage son visage dès l'instant où Mathéo reprend le contrôle. Et son corps, traître à ses heures perdues, le surprend à se laisser aller. Comme s'il exprimait par son indolence cette fascination à être guidé par un tiers. Libéré de tout choix, toute angoisse, toute pensée. Et accomplir la seule fonction que l'on requiert de lui : exister. Pour Mathéo, il se rend bel et bien réel. Soudain, Seito se sent vivant. Plus aucune animosité n'encrasse sa carcasse complexée. Il ne vit plus qu'à l'aide de ces quelques appels d'air lorsque leurs langues se décroisent. Perfusion de sucre à travers les papilles. La vie explose et l'immole. Il devient ce brasier flamboyant et intrépide. Carnation rosée, combustible salivaire. Un instant, il ondule loin du foyer. La seconde d'après, il s'enfonce dans les braises incandescentes. Fakir en apprentissage, les brûlures sont nombreuses et elles gagnent en profondeur à chaque nouvelle caresse. Une telle sensualité devrait être proscrite. Les occidentaux ne sont pas comme nous, lui avait affirmé son père. Il se souvient avoir ri de son ignorance. A présent, il la provoque. Entre les bras de Mathéo, il la recherche cette ouverture d'esprit. Et il la goûte entre ses lèvres.
Seito n'est pas toujours sûr de savoir ce qu'il veut. Souvent son corps rechigne. Néanmoins il croit en avoir envie. C'est le mélange salive et sucre qui lui met le doute. Le sucre, c'est toute sa vie. Des bonbons traînent au fond de son sac, sous les stylos dans sa trousse, dans les poches de sa veste. Rien ne résiste à un bonbon. Ceux qui disent ne pas aimer n'ont pas envie de résoudre leurs problèmes. Dommage pour eux. Lui ne se prive pas. Il avale des kilomètres de réconfort en se shootant au saccharose. Ce baiser est presque naturel. La bouche confite par le Roi du sucre en personne. Alors pourquoi sa salive lui semble si incommodante et sa langue si râpeuse ? Pourquoi les frissons d'interdit se transforment en buissons de ronce ? Pourquoi sa tête spirale au même rythme que leurs langues alanguies ? Le besoin de respirer à pleins poumons s'intensifie. Mais la main de Mathéo provoque l'effet inverse. Sa cage thoracique expulse bruyamment l'air qu'il gardait en réserve alors qu'il fond au contact lascif de ses doigts contre sa pomme d'Adam. Sa carotide crépite, son cœur endiablé battant la mesure. Des grains de sucre entre chaque pensée et la moiteur de sa bouche. Celle de ses mains aussi, pantelantes et inutiles. Et Mathéo, tantôt tendre, tantôt déroutant. Les poils roussis de désir, le japonais suffoque.
Seito sait ce qu'il veut. Mais son corps fatigue déjà. Pourtant le conflit est réel. Le japonais s’abîme dans cet amour charnel. Un saut dans le vide. Sans filet, l'adrénaline est décuplée. En témoigne son bas-ventre que la chaleur gonfle graduellement. La violence avec laquelle ses émotions se manifestent ne fait plus aucun doute. Jamais aucune fille ne l'a troublé à ce point. Et il sait, tout au fond de lui, que jamais aucune fille ne le fera. Il réside entre ses lèvres, entre ses mains, dans ses yeux, une magie séculaire que beaucoup recherchent mais qui ne se commande pas. Une étincelle étourdissante qu'aucune formule magique ne fait naître. Pour Seito, c'est en présence des garçons qu'elle se manifeste. Il en a la preuve à présent. Tant physique qu'émotionnelle. Parce qu'il a beau être perdu dans ses sentiments, il ne peut passer outre son cœur bondissant. Il ne peut ignorer le désir qu'il a ressenti en provoquant ce gémissement chez Mathéo. Et ce désir suintant alors que leurs bouches se décollent finalement. Le regard trouble, il ne quitte pas son Roi des yeux. Il aimerait le contenter davantage. Il aimerait à nouveau sillonner leur monde édulcoré. Mais il en est tout bonnement incapable. Il réalise ne plus être en capacité d'absorber la moindre once d'amour supplémentaire. Deux baisers langoureux pour parvenir à cette conclusion, de multiples Je t'aime, ce n'est pas cher payé.
Seito a beau savoir ce qu'il veut, il a souvent peur de décevoir. Alors, quand il hoche négativement la tête et que ses doigts attrapent malgré tout le bonbon, il cherche les mots justes. Il éprouve des difficultés à se reconnecter avec son corps tant il est parcouru de spasmes invisibles. Communiquer sans brusquerie, refuser sans générer de frustration. Afficher qu'il va bien malgré l'énergie que de tels efforts ont consumé. Ses yeux caressent son visage, il sourit.
« Laisse-moi le temps de respirer. J'ai pas ton endurance... »
Le japonais induit une distance seulement pour attraper sa bouteille d'eau et retrouve bien vite sa place auprès de l'étudiant. Sa bouche est loin d'être sèche mais il ressent le besoin de la rincer. Dissiper légèrement le goût de cette dégustation particulière. Après plusieurs gorgées, il déclare :
« Je pensais pas que c'était possible que j'dise ça un jour mais je crois que j'ai mangé trop de bonbons. »
Ses pommettes se gonflent d'amusement. Il boit à nouveau. Si on lui avait dit, une semaine plus tôt, qu'il sucerait le même bonbon qu'un de ses amis, Seito aurait grimacé de dégoût. Le fait est qu'il n'en est pas mort. L'a-t-il pleinement apprécié ? Il est trop tôt pour le dire. C'est idiot mais il a besoin d'analyser la situation à tête reposée. Ce soir dans un premier temps, pendant les vacances dans un second. A cette pensée, il ferme la bouteille d'eau et demande :
« Tu seras occupé pendant les vacances ? On pourra s'écrire ? »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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15 mars 2018
Il regardait, les yeux lovés sur Seito, ces mèches indisciplinées qui se révoltaient sur son crâne, les soulèvements de sa poitrine qui trahissaient le mécontentement de ses poumons et ses lèvres asséchées qui cherchaient un réconfort contre le goulot de la bouteille d’eau. Il s’en voulait, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Si les secondes étaient des pétales de fleurs, le temps serait dégarnie sous les doigts de sa culpabilité. Il avait perdu le contrôle, laissant les rennes à son corps, s’oubliant au point de seulement être. Être sans réfléchir, sans questionnement et sans demande d’approbation. Quelques minutes suspendues aux lèvres humides du lycéen et il lui semblait avoir expérimenté la vie pour un instant. Il était coupable mais pas désolé, comment le pourrait-il ? On ne peut s’excuser d’avoir vécu. La politesse aurait souhaité qu’il s’excuse pourtant face au refus de Seito, qu’il s’éloigne davantage en comprenant qu’il lui réclamait un peu d’espace, mais il en était incapable. Son corps s’était figé sur place, l’obligeant à n’être plus qu’observateur. Il n’arrivait pas encore à réfléchir. Pris sous le joug dictateur du plaisir, son cerveau était anesthésié, le laissant l’esprit flottant, tel l’idiot qu’il aurait aimé ne jamais être. L’amour rendait bête, paraissait-il, il commençait à comprendre pourquoi. Il rendait aveugle aussi, mais cela il ne pouvait l’attestait, jamais il n’avait autant vu Seito. Le grain de sa peau, les nuances des couleurs sur son visage, le mouvement de chacun de ses muscles faciales… c’était comme si ses yeux avaient fait un zoom et s’y étaient volontairement coincés. Un battement de cils de sa part suffirait à lui couper le souffle.
Alors, oui, il regardait. Ses lèvres autour du goulot de la bouteille qu’il commençait à jalouser; les goûtes d’eau malicieuses qui s’étalaient subtilement sur leur fine peau, la recouvrant d’un voile brillant; les contractions de sa gorge lorsque l’eau s’y jetait… Il était incapable de faire autrement, tué par le contact prolongé qu’il avait pourtant espéré allonger. Il écoutait aussi, silencieusement, n’osant se manifester plus qu’il ne le devrait, honteux d’avoir été pris sur le fait de son désir et soudainement intimidé par le jeune homme devant lui. Un sourire embarrassé se dessina sur son visage tandis qu’il baissait les yeux sur ses mains, moites de s’auto-pétrir l’une l’autre dans leur confusion. Elles souhaitaient le toucher davantage et la plaisanterie de Seito sur son overdose de bonbons sonnait comme une boutade qu’en animal ayant été grondé, elles cherchaient à fuir, rentrant à la niche pour retrouver du réconfort dans ce qu’elles connaissaient : son propre corps.
Mais, ce n’était pas grave. Il ne se sentait pas frustré, il avait goûté à bien plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Les balancements plus réguliers et apaisés de son coeur le lui confirmaient, il était même satisfait, ravi d’avoir pu partager tant d’intimité avec Seito. Et, même s’ils lui faisaient peur, il était enchanté de se découvrir sous l’emprise des pouvoirs insoupçonnés de séduction du jeune homme. Car, de toute évidence, il y était même complètement soumis. Etait-ce l’amour qu’il éprouvait qui donnait à Seito la clé si ardemment conservée jusque là de ses chaînes ? Il avait du mal à en mesurer la teneur pour l’instant. Mais, pour l'heure, il était simplement heureux. Heureux de pouvoir poursuivre avec le temps qu'il le restait, heureux de pouvoir discuter encore un peu. « Oui… Bien sûr, on pourra. » répondit-il, les yeux soudain illuminés. C’est vrai qu’il pourrait lui écrire désormais… Vraiment lui écrire, sans se demander 1500 fois si cela ne serait pas étrange et sans en culpabiliser. Il avait accepté d’être son petit-ami et de facto, cela leur donnait mutuellement de nouveaux droits. Celui de s’écrire dès que le coeur leur en disait en ferait partie et l’idée lui laissait le coeur léger. « Je n’ai rien de prévu pour l’instant, je pense que je vais passer une bonne partie des vacances à lire et me reposer. Tu peux m’écrire quand tu veux, n’hésite pas. On pourra s’appeler, aussi, si tu veux... Quand tu veux, c'est ton nouveau pass-droit de Roi » ajouta-t-il, un léger sourire en coin. « Qu’est-ce que tu vas faire, toi ?», il demanda en attrapant de quoi boire un coup d’eau, lui aussi.
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Soulagé par la réponse, Seito coule un regard engageant sur Mathéo.
« C'est plutôt cool d'être roi finalement. » sourit-il.
C'est qu'il avait souffert de ce silence radio pendant les examens et il refuse d'avoir à le vivre à nouveau durant ces deux semaines de pause. Et puis, il dispose à présent de la certitude qu'il n'ennuiera pas l'étudiant. Même s'il n'est pas du genre à bombarder de messages, il aime savoir que les personnes qui lui sont chères sont à portée de main. Chez ses parents, il broie trop souvent du noir. L'ambiance a beau être meilleure, quelques rayons de soleil sont toujours les bienvenus. Le japonais ne ressent pas de hâte à quitter le campus. Une part de lui s'en veut, l'autre lèche ses plaies comme un animal blessé. Pourtant, il a réussi. La preuve en est que ses parents seront présents demain à la cérémonie. Un événement exceptionnel qu'il se doit de souligner. Peut-être que, grâce à cette réussite, ils comprendront que Seito s'investit pour de vrai cette fois-ci. Et peut-être qu'ils le laisseront souffler un peu pendant les vacances. Tout du moins, il l'espère.
« J'aimerais bien faire la même chose que toi. Lire, dormir et s'envoyer des SMS. J'aime bien ce programme de vacances. Oh et écrire aussi ! Faut que j'avance. J'ai pas du tout écrit pendant les exams et j'ai plein d'idées à développer. D'ailleurs, j'espère que mon père voudra bien que j'utilise son PC, j'ai des recherches à faire et j'ai pas envie d'attendre de revenir ici pour les faire. »
L'accès au PC familial lui avait été longtemps interdit. Comme si Internet lui permettrait de trouver des moyens plus drastiques de foutre la merde. Ce qui est idiot car il n'a besoin de l'aide de personne pour emmerder le monde. Les jambes en tailleur, le japonais place ses deux paumes de main à l'arrière pour soutenir son buste.
« En parlant de mon père, mes parents viennent demain, à la cérémonie. Ça va faire bizarre de les voir. J'imagine que les tiens viennent aussi. Ils doivent être contents pour ta sœur et toi vu que vous avez tous les deux réussis. »
Seito n'avait pas fait grand-chose mais il avait aidé Takahashi-chan en littérature et dès qu'il le pouvait en réalité. Ses notes n'étaient peut-être pas mirobolantes mais elle avait progressé. De là à dire qu'il en était responsable, il n'irait pas jusque là. Mais il avait la sensation d'avoir joué un petit rôle et cela lui plaisait bien. Le temps de quelques secondes, il songe à demain. Le regard dans le vide, sa lèvre vient se coincer sous sa canine. Cette année il ne serait pas seul face aux parents des autres. Et plutôt que de le rassurer, cela l'effraie. Parce qu'il devra se conformer à leur regard. Renvoyer l'image d'un fils parfait. Et il n'est pas certain d'y parvenir. Ses parents voudront-ils rencontrer ses amis ? Devra-t-il présenter Mathéo en tant que senpai s'ils se croisaient ? Dès lors que ses parents rentrent en ligne de mire, tout lui paraît outrageusement compliqué. Fort heureusement, sa sœur ne sera pas présente. Il n'aura pas à justifier quoi que ce soit auprès de qui que ce soit. Mais qu'en est-il de l'étudiant ? Doucement son regard reprend vie et se pose sur lui.
« Est-ce que tes parents savent pour... Est-ce que tu vas leur dire pour nous deux ? »
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15 mars 2018
Mathéo leva le nez, laissant ses sourcils prendre de la hauteur sur son front. Seito soulevait un point qu’il n’avait jusque là pas le moins du monde considéré : leurs parents. S’il était évident que ses propres parents seraient présents lors de la cérémonie de fin d’année, il l’était bien moins qu’il puisse croiser ceux du lycéen. L’idée l’intriguait autant qu’elle l’inquiétait. Aurait-il à leur parler ?… Non, cela était tout de même peu probable, pour quelle raison ces derniers viendraient-ils s’adresser à lui ? Il n’était même pas du lycée et il doutait fortement que Seito puisse déjà leur avoir parler de lui. Pour quelles raisons l’aurait-il fait? Cependant, maintenant qu’il les convoquait au sein de leur conversation, Mathéo s’interrogeait. Il se demandait, les yeux plongés sur son petit-ami, s’il leur ressemblait. Serait-il en mesure de les reconnaître de lui-même grâce à cela ? Une curiosité nouvelle émergea en lui, laissant son cerveau en proie à une créativité soudaine qui l’amenait à imaginer leurs visages, leurs façons de marcher, leurs expressions… Sans trop savoir pourquoi, il se les représentait sérieux, peut-être même un peu austère... peut-être parce qu'il leur fallait au moins cela pour réussir à se faire sentir transparent leur fils.
« Sans doute, oui... » répondit-il à propos de son père et de sa mère, reposant sa bouteille d’eau à côté de lui. Son ton était neutre, tout comme l’impassibilité retrouvée de son visage. Pourtant, l’amertume lui restait au travers de la gorge. Ce n’était pas comme s’il s’attendait à ce que ses parents soient fiers de lui. Il étudiait pour son propre avenir et n’avait pas besoin de leurs encouragements. Néanmoins, s’ils pouvaient reconnaître à sa juste valeur ses efforts… il s’en accommoderait tout à fait. Il ne les avait pas senti particulièrement heureux, il était même persuadé qu'ils s'y étaient habitués et que ça ne les réjouissait plus le moins du monde. Si tant est que ça les ai réjouit véritablement un jour. Parfois, il avait l’impression que ça les dérangeait au contraire. Pour eux, ce n'était sans doute rien d'autre qu'une contrainte financière et ils n'en mesuraient sûrement pas l’importance. La société valorisait les études supérieures alors ils ne lui mettaient pas de bâton dans les roues, ils lui payaient ses études et le laissaient se former tranquillement dans son coin mais ce n’était pas pour autant qu’ils en étaient satisfaits. Les deux avaient travaillé très jeunes, étudiant en alternance. Ils avaient finit leur apprentissage à l’étranger et avaient aussitôt travaillé ensuite. Voir leur fils la tête constamment dans ses bouquins devait leur paraitre superflus. D’ailleurs, il était convaincu que s’ils n’insistaient pas davantage à ce que Lou prenne ses études au sérieux c’était parce qu’eux-mêmes n’en pensaient pas moins… Cela l’agaçait particulièrement.
« Mes sœurs ont toutes les deux réussi leurs examens aussi et Anna va pouvoir intégrer l’université à la rentrée alors ils ne pouvaient pas se défiler, c'est important pour elles. » ajouta-t-il en reprenant un bonbon. Il ne l’avouerait d'ailleurs que difficilement mais il était fier de Lou pour une fois. Il espérait qu’elle réalisait désormais l'étendu de ses capacités et qu’elle continuerait ses efforts l’année prochaine. Il aimerait voir ça. Si seulement il pouvait encore être vie d'ici là, son espérance vitale chuta précipitamment lorsqu’il manqua de s’étouffer avec son bonbon à l'entente de la question de Seito.
« Kffft ! Hhhff-hhhff. P-Pardon ? » demanda-t-il, les yeux rougies par la quinte de toux qui le prenait par surprise. Rapidement, il se rejeta sur sa bouteille d’eau espérant en apaiser sa pauvre gorge. Il descendit la moitié de la bouteille à grande soif, puis eu besoin d’une inspiration plus grande encore pour s’en remettre. Les cordes vocales irritées, il mit fin au suspense néanmoins : « N-Non ! ». Jamais de la vie, même, aurait-il répondu s’il n’avait pas à craindre de le vexer. Ce n’était pourtant pas contre lui, il aimerait sincèrement pouvoir l’aimer au grand jour et partager son bonheur actuel avec le reste du monde… mais c’était tout bonnement impossible. Quant à ses parents… il leur en voulait déjà bien trop pour prendre le risque d’ajouter davantage de rancune sur ses épaules en constatant leur réaction. Il n’avait aucune idée de ce qu’ils pourraient en penser et il ne se risquerait jamais à aller vérifier. Le simple fait que sa mère réussissait à glisser de temps à autre qu’il lui faudrait bien se marier un jour suffisait à lui faire comprendre que pour elle la question ne se posait sans doute même pas. « Je… Enfin, ils… Ils ne sont pas au courant. Personne ne l’est... » avoua-t-il, un ton de défaite dans la voix, avant de se rappeler : « Ah. Si, une personne l’est. Enfin, non. Deux plus exactement en fait. Une amie et… un camarade de promo. Mon amie s’en ai rendu compte toute seule... » confia-t-il, un peu honteux. Jamais il ne pourrait expliciter que si Lizzy l’avait découvert c’était parce qu’il avait manqué de discrétion durant la natation… « Et pour mon camarade… C’est moi qui ai découvert qu’il était... », il marqua une pause. Le dire à voix haute, mettre un mot dessus, même lorsque ça n’était pas pour lui, ça lui était toujours autant difficile. Plus faiblement, il compléta « « gay »… et il a finit par comprendre aussi. ». Il n’était pas certain d’avoir envie que sa relation avec Seito soit exposée aux yeux de Lizzy et Kazuki pour autant. Cela impliquerait forcément des discussions ou considérations qu'il n'était pas prêt à affronter et il espérait pouvoir protéger son bonheur encore un peu, le garder jalousement en exclusivité pour lui-même. « Je préfèrerais que tu n'en parles pas aux tiens non plus… si tu veux bien. » glissa-t-il en baissant les yeux. Il se sentait mal de l’obliger à se terrer avec lui mais leur relation commençait à peine, il n'était pas pressé qu'elle soit mise à mal par la méchanceté des autres. « Est-ce qu'ils sont déjà au courant pour toi ? » demanda-t-il en repensant à ses propos de plus tôt. Ce pouvait-il que ses problèmes avec ses parents viennent de là ?...
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Il ne saurait dire pourquoi mais ce « Non » lui écorche le cœur. Bien qu'il ait compris devoir resté caché, et qu'en théorie il n'y voit pas d'inconvénient, Seito réalise soudain l'ampleur d'un tel engagement. Et il se connaît. Ces cachotteries ne vont pas durer. Tant de choses lui échappent sans qu'il en ait conscience. Est-il seulement capable de conserver un si grand secret ? Ce « Non » est si virulent que le japonais dévisage l'étudiant avec prudence. Un instant, il se demande si c'est à cause de lui que Mathéo ne se révèle pas au monde. S'il a honte de lui. Si cet amour qu'il clame est indigne et monstrueux au point que jamais personne ne doit être au courant. Plus ses pensées tourbillonnent, plus son cœur se serre. Et le silence s'étire, dévastateur. Mentionner leurs parents était dangereux. Il aurait dû rester léger, ne parler que de friandises. Peut-être s'embrasser à nouveau. Si seulement son corps n'était pas aussi inutile. Cela doit être une des raisons à la réluctance de l'étudiant. Si Seito avait été normal, s'il ne l'avait pas embrassé, s'il ne lui avait jamais manifesté de l'intérêt à la bibliothèque, si...
Son visage se défait progressivement. Et, enfin, Mathéo reprend la parole. Le japonais s'y raccroche comme à une bouée de sauvetage. Même si les mots s'embrouillent. Même si, de ce qu'il comprend, des gens savent. Peu, certes. Mais il y a une fenêtre de sortie, un monde où la nouvelle peut se répandre. Et pas uniquement à cause de lui. Il prend conscience, pleinement, de la difficulté à laquelle leur relation fait face. Seito est pris entre deux feux : celui de vivre caché et celui de s'exposer pour mieux régner. La balance penchant dangereusement vers le grand final où des pétards arc-en-ciel effrayeraient ses parents. Mais très vite il se ravise. Lui-même galère à prononcer ce simple mot. Gay. Ce ne sont pourtant que trois lettres qui peuvent être aisément noyées dans tout un seau de phrases annexes. Mais dans ce tout petit mot réside un acte fondamental. Celui de s'identifier. De s'étiqueter en tant que tel. Tout ce que Seito abhorre. Car il a la sensation que cette étiquette lui fermera des portes. Pire, qu'elle l'enfermera dans un cercle plus vicieux encore que celui duquel il est finalement parvenu à dévier.
Si sa vie n'a pas de paillettes, pas de feux d'artifice, vaut-elle la peine d'être vécue ? Ce questionnement se tapit au fond de son regard charbonneux. Se connaître occasionne des problèmes d'ordre moral. Il y a plus deux ans, il aurait sûrement envoyé chier Mathéo. Être gay aurait représenté l'affront ultime pour conclure une fission parentale. Aujourd'hui, il se contente de rire jaune et de hocher négativement la tête.
« J'leur dirai que si j'ai envie d'les tuer. »
Et cette envie lui est passée. Seito ne réalise pas la teneur de ses propos. Après tout, il y a une raison pour laquelle il n'évoque que très rarement sa famille et ce, uniquement quand il y est contraint. Il croit bon d'ajouter :
« Ou l'inverse et dans c'cas-là, je serais pas là à la rentrée. »
Le ton de l'indifférence dénote avec cette remarque. Seito s'est persuadé il y a plusieurs années de cela qu'il mourrait dans l'indifférence la plus totale. Que ses proches en seraient même soulagés. Maintenant qu'il a enfin réussi ses examens, il serait peiné de ne pas poursuivre ses efforts. C'est pourquoi il blague.
« Et après tout l'mal que j'me suis donné, c'est mort. Enfin, vivant ! Je serais vivant à la rentrée ! »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 540■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
Un coup. Violent et précis, que les mots de Seito lui assenaient sans crier garde tandis qu’il plantait ses pupilles dilatées sur lui. Puisqu’elle avait été convoquée, la Mort s’était assise entre eux-deux, obscurcissant sa vision, recouvrant de moitié le corps du lycéen. Ce corps qu’il voulait prendre le risque d’aimer, celui qui déchaînait les plus inavouées de ses passions… ce corps pouvait mourir... Le choc lui en coupa le souffle. A 20 ans, on ne pense pas à la mort. On se croit dans la fleur de l’âge, celle qui nous préserve de redevenir poussière. On a l’impression qu’on commence à peine à vivre. Alors, pourquoi devait-il s’imaginer plus jeune que lui mourir ?
Il sembla à Mathéo que le poids du monde lui tombait dans le ventre. Cela arrivait. Véritablement. Il existait des personnes qui partout à travers le monde se faisaient tuer pour leur orientation sexuelle, parfois par leurs propres parents. S’il n’avait pas fait toutes les recherches possibles et imaginables, le mois dernier, sur les risques et difficultés possiblement rencontrables lorsque l’on est homosexuel, la réponse de Seito serait sans doute restée une allégorie. Malheureusement, elle était une réalité plausible. Il baissa les yeux sur le sol, les laissant flotter sur ses chevilles, pensif. Un simple mot, trois petites lettres, pouvaient tuer. Y penser le terrorisait. S’il le considérait, il souhaitait même tout arrêter. Jamais il ne devrait prendre le risque.
Risquer sa propre vie dans un élan de folie passionnelle était une chose mais laisser celui qu’il aimait s’y confronter en était une autre. Alors, pourquoi était-il incapable de demander retour arrière ? Pourquoi l’envisager le plombait bien plus encore? Il avait enfin pu sortir ce qu’il avait sur le coeur, Seito avait accepté de l’écouter… il acceptait même ses sentiments. Mathéo osait espérer qu’ils puissent être partagés. C'était complétement fou mais c'était réel aussi. Maintenant qu’il avait connu le goût de ses lèvres, le plaisir dégagé par leurs langues se mêlant dans un destin commun et la chaleur de sa peau, son odeur… comment pouvait-il espérer revenir en arrière ? Il devrait, pour son bien et parce qu’il savait l’aimer suffisamment pour réussir à le faire, mais il n’y arrivait pas. Il l’aimait suffisamment oui, mais il était bien trop lâche pour retourner à une vie sans lui maintenant qu'il pouvait en espérer une avec lui.
« … Je suis désolé que ce soit si compliqué... » dit-il, un écho de tristesse dans la voix. Il releva les yeux, cernés par toutes ces épreuves de fin d’année. Il en avait marre. A 20 ans, on ne pense pas à la mort, oui. Mais, on peut commencer à en avoir raz-le-bol de la vie. C’était son cas. Enfin, presque. Ce n’était pas de la vie dont il se lassait mais de la sienne. La fin d’année sonnait et afin que son seul élan de courage de l’année ne soit pas vain, il décrétait avec lui-même que la prochaine serait différente. Même un peu, même à un détail près.
A la rentrée, Seito serait toujours vivant et ils seraient ensemble. Peu importe à quel point cette idée lui semblait démente et l’effrayait. « mais heureusement, compliqué ne veut pas dire impossible. Nos parents n’ont pas besoin de savoir… ça ne regarde que nous, de toute façon. » ajouta-t-il avec davantage de conviction. Il n'en revenait pas lui-même de se l'entendre dire. « A la rentrée, on se retrouvera tous les deux sur le campus et… on continuera ce qu’on a laissé en suspend ici durant les vacances » conclut-il, le spectre d'un sourire s’esquissant sur les lèvres alors qu’il glissait sa main dans la sienne. « Tant qu’on est ensemble… le reste peut attendre qu'on y trouve un jour une solution, non ? ».
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
« C'est pas de ta faute. » répond-il immédiatement.
Son regard détaille Mathéo. La faute revient à ce monde qui ne tourne pas rond. Et définitivement trop vite pour que qui que ce soit en comprenne les codes. Lui-même emporté par cette force centrifuge, il avait été aveuglé par cette conformité. Et maintenant qu'il en est libéré, maintenant qu'il a basculé de l'autre côté, il est inquiet bien sûr mais il se dégage une force insoupçonnée. Comme s'il avait à nouveau un moyen de pression face à ses pairs. Le déclencheur d'une montagne de problèmes, lové entre ses doigts tremblotants. Sa main s'imprime dans celle de son petit-ami. Mathéo a raison. Ses parents n'ont pas besoin de savoir. Tout du moins, pas tout de suite. S'il advenait que, dans le futur, il y ait à nouveau des frictions, cette force pourrait être libérée. Elle serait dévastatrice, pour sûr. Mais, utilisée à bon escient, Seito est persuadé qu'elle peut faire des miracles. Une frappe tactique. Nette et précise. Et c'est précisément ce dont il avait besoin. Sans le savoir, l'étudiant l'a rassuré.
Seito n'a jamais craint la mort. L'oubli, oui. Mais la mort, jamais. Dans ses années de perdition, où s'effeuillaient les ramages de sa raison, il aurait pu s'immoler pour partir avec panache. Marquer les esprits et prouver au monde entier qu'il valait mieux que cette Chose. Mourir pour les faire regretter son absence. Fort heureusement, il n'était jamais parvenu à cette extrémité. Mais il l'avait ressenti si vivement au fond de ses tripes qu'il sait qu'il en aurait été capable. Ses orteils ont trop souvent frôlé la démesure pour se contenter d'un sol plat et nivelé. Dans ses yeux brillent les résidus d'une rébellion que ses amis et maintenant son petit-ami tentent d'éteindre. Les braises ont tiédi, la noirceur de son cœur a migré vers des sphères moins importantes. Son sang pulse au bout de ses doigts. Il sent vibrer sa paume contre la chaleur de Mathéo. Un instant, ses pupilles plongent dans l'eau glacée, s'égarent dans l'océan de tables et de chaises. Seito désapprouve cette passivité mais décide, presque à l'unanimité avec lui-même, qu'il peut bien laisser couler pour cette fois.
Ses yeux charbonneux se plantent à nouveau sur Mathéo. D'abord orageux, ils se font plus doux à mesure qu'il réalise la perspective délirante que lui offre l'étudiant. A la rentrée, ils seront encore ensemble. Un ensemble timide, probablement gauche, mais indéniablement tangible. Bien que caché, Seito y voit la possibilité de s'épanouir. Avoir une nouvelle épaule sur laquelle s'appuyer lui paraît toujours aussi surréaliste. Pour autant, il est prêt à s'en accommoder. Il est même curieux de leurs échanges futurs. Sur ses lèvres se glisse un sourire plus franc que celui de l'étudiant. Des picotements dans l'avant-bras, le japonais resserre légèrement ses doigts contre les siens puis déclare :
« Satōkuni s'est pas créé en un jour alors c'est pas quelques jours de plus qui vont nous retarder. Contrairement à toi, j'suis pas roi depuis très longtemps alors faudra que tu m'apprennes comment bien faire. »
Et il y a énormément de boulot pour transformer le vilain petit canard en un cygne flamboyant. Seito est prêt à faire des efforts. Sous la tonne de défauts, il a sûrement quelques qualités. Du moins, il l'espère grandement ou Mathéo s'apercevra très vite de la supercherie. Sa main libre pioche un ours en guimauve sur la tour bancale de leur château. Soudain, il constate le déferlement de leur passion. Une question idiote lui échappe :
« Tu crois que ça fait de moi un tyran de vouloir que nos sujets rangent le bordel qu'on a foutu ? »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
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Re: [+16] [TRADITIONS] Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux
15 mars 2018
La pression des doigts de Seito relança les battements de son coeur, laissant ce dernier lui assener de grands coups timides. Rien ne serait facile avec cette relation, il en avait bien conscience. Il savait ce qu’ils risquaient, c’était par la peur de ce risque qu’il s’était tenu éloigné de lui-même si longtemps et qu’il osait encore à peine réaliser que ce qu'il se passait en cette fin d’après-midi était réel. Pourraient-ils rester cachés, loin du temps et du monde, éternellement ? Sans doute que non… ce serait bien trop beau. Pourtant, il se sentit rassuré par la réponse du jeune homme. Oui… Satōkuni ne s’était pas fait en un jour. Peut-être qu’il y avait un possible quelque part, une solution qu’il n’attendait plus. Peut-être que les dieux, auprès de qui il avait tant imploré miséricorde et soutien pour l’aider à redevenir « normal », pour l’aider à cacher ce qu’il était à défaut que cela ne soit possible… Oui, peut-être qu’ils lui envoyaient enfin une réponse. Ce n’était pas celle qu’il attendait et d’une certaine manière il l’avait lui-même provoquée… mais elle était bien là. Comment pouvait-il désormais être en couple avec Seito Mori sinon ? Il y avait là une nécessaire aide divine. Il la saisissait sans savoir si elle lui serait propice néanmoins. Le risque était encore et toujours là, sans doute plus grand encore.
« Je t’apprendrai, c’est moins compliqué qu’il n’y parait » répondit-il en venant se placer derrière lui, la main toujours dans la sienne, pour l’entourer de son bras libre et l’attirer le dos contre lui. Il cacha son visage dans son cou. De nouveau, son coeur chercha à décoller. Il n’était pas certain d’être le mieux placé pour lui apprendre comment être Roi. Seito ne se rendait pas compte, il ne semblait pas même soupçonner comme à ses yeux il n’y avait pas plus royal que lui. « Et non… je ne pense pas… mais dans le doute, je vais ranger. Ce serait dommage de se retrouver avec une révolte si tôt.» murmura-t-il, se laissant apaiser par son odeur. Du pouce, il caressa tendrement sa main, prisonnière de la sienne. « Laisse-moi juste une minute... ».
Le temps filait trop vite, il aurait aimé que leur rendez-vous dure toute une vie. Non, plusieurs. Y mettre fin et sortir de la pièce le terrifiait. Et si, elle effaçait toutes traces de ce qui venait de se passer? Et si, Seito changeait d’avis durant la nuit ? Si demain, il réalisait dans quel bourbier il venait de s’engouffrer ? Et si, les vacances les éloignaient plus qu’il ne voulait le concevoir ?
«Tant pis, ça valait la peine » pensa-t-il. C’était un nouveau risque à prendre. Il commençant le niveau où il fallait sacrifier son coeur au Roi il était bien conscient que rien ne pouvait garantir de ce que ce Roi en ferait ensuite. Il le lui donnait en toute connaissance de cause et tant pis s’il lui rendait dans une heure, un jour, un an… ça valait la peine parce que ça n’effacerait jamais à quel point il était heureux aujourd’hui.
Son étreinte abusa de son temps, la minute passant largement, mais il finit par le relâcher. Un baiser planté sur la joue déverrouilla ses bras, laissant une chance à Seito d’en fuir. Mathéo se releva, passant au dessus des tables pour aller récupérer les boites qu’il avait prévu pour ranger les bonbons qu’ils ne consommeraient pas. Ses yeux tombèrent alors sur le paquet de bonbons piments laissé par Ogawa Sensei… Un sourire un coin s’installa sur ses lèvres. « J’avais oublié ceux-là » dit-il en revenant dans leur forteresse. « Ogawa-sensei nous les a offert... J'ai du lui demander l'autorisation pour emprunter la salle du club alors... il savait qu'on se verrait pour une dégustation de bonbons » dévoila-t-il, le rose aux joues. Il espérait ne pas avoir levé les soupçons du jeune professeur.
Il lui donna ce paquet qu’il voulait tant lui cacher pourtant une heure auparavant et s’en détourna pour commencer à ranger les bonbons restés sur le draps. En commençant à les rassembler, il jeta un œil à sa tour de bonbons. « … Est-ce que tu veux la prendre comme ça ou je la démonte ? » .
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