Lou dénoue son tablier. Il est 21h, et contrairement à hier, Lou a fait gaffe à son timing. Même si ses parents auraient encore bien besoin de son aide pour la fin de soirée, elle doit dire stop. Elle ne s’est pas fait attraper par les surveillants hier, mais elle préférerait ne pas sauter par-dessus le grillage après tous ses services.
Et puis, ce soir, elle a une excuse de taille. Un mètre soixante-cinq, les yeux verts perçants, Alya l’observe depuis une petite table du restaurant. L’anglaise agit comme une grande sœur pour Lou. Mieux que sa propre grande sœur ! Et il se pourrait qu’en entendant parler de son excursion nocturne de la veille, elle ait pris soin de venir chercher Lou à la fin de son service, pour s’assurer que la lycéenne ne loupe pas le couvre feu.
Lou sourit de toutes ses dents, alors qu’elle croise le regard d’Alya. Ne t’inquiète pas, j’arrive bientôt ! Et puis, elles ont le temps, le restaurant des Takahashi est situé à une dizaine de minutes à pied du campus. La lycéenne plie son uniforme, le pose dans les vestiaires, secoue les pieds pour virer ses chaussures de service, saute dans ses baskets, embrasse sa mère sur le front depuis la cuisine, crie un :
«Bonne soirééééée papa !»
En rentrant dans la salle. Tous les regards se retournent vers elle, sauf ceux des quelques habitués qui connaissent l’énergie de la plus jeune fille des Takahashi. Lou s'assoit devant Alya, toujours souriante :
«Merci de m’avoir attendue. Tu ne veux pas manger quelque chose avant de rentrer ?»
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Le vendredi 3 novembre 2017
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Bruyante à en faire exploser les vitraux autour des clients innocemment attablés, Alya se crispe, tout comme eux, entendant -hélas plus pour longtemps- celle qu'elle est venue chercher depuis sa table située à l'exacte opposée de la salle du personnel ! Aussitôt, une grimace réprobatrice vient confirmer son humeur devenue maussade face à ce concret de cris, qu'elle n'hésite pas à appuyer après ce bref échange de regards.
- Shhhut. Elle lui imite le silence d'un index posé sur ses lèvres à défaut que Lou l'entende d'aussi loin.
À son approche, et surtout, à sa manifeste invitation, la sportive reste muette ; statique, presque sceptique. Si Lou est facilement joyeuse et spontanée, Alya ne la croit pas non plus dispensée de mensonges.
- Est-ce que tu essayes de gagner du temps, Takashi ?
La rabroue-t-elle en grommelant, demeurant intraitable dans la supposition que son amie essaye encore de se défiler de ses responsabilités, mais d'une manière plus détournée que les fois précédentes. Bien essayé, Lou. Car, malgré ses convictions, malgré sa quasi-certitude de se faire mener en bateau, malgré le fait qu'elle soit étrangère et se doute que le refus n'est que peu coutume, la brune a suffisamment étudié le sujet des rapports humains au Japon pour savoir utiliser l'art de décliner poliment, sans risquer de faire perdre la face à la jeune fille.
- Je ne préfère pas, j'ai déjà mangé avant de venir et tu sais bien que j'ai un régime sportif, strict.
C'est à moitié vrai. Alya ne résiste pas vraiment à la tentation des saveurs face à un paquet de madeleines ; enfin, elle n'est pas prête de lui montrer cette première faiblesse dès qu'il s'agit de nourriture, et, à son plus grand soulagement, la sportive ne sent pas son secret mis à l'épreuve dans ce genre de restaurant.
- On ferait mieux d'y aller maintenant. Le portail ne va pas tarder à fermer et je ne tiens pas à l'escalader, même si je le peux ! Aucunement la vocation d'une rebelle, Alya pourrait grimper des obstacles bien plus haut, seulement, ses désirs et pulsions sont contractés par le système protocolaire qu'elle se plaît à suivre, puisqu'elle jauge ce dernier de bien plus raisonnable et structuré que de tenter de s'apprivoiser. Et je te tiens à te rappeler que toi non plus, tu ferais mieux d'être à l'heure si tu ne veux pas être mise en sursis !
Et voilà comment, ce vendredi 3 novembre à 21 h passée, Alya a accepté de devoir jouer les baby-sitters. De gré ou de force, elle la traîne à l'extérieur, oh, elle pourra toujours râler hein, une Lou qui ne parle pas, c'est une Lou pas en forme, et même encore sans sa langue... Ouais, c'est comme les poules qui continuent de courir après avoir perdu la tête.
- T'es vraiment pas croyable...
La sportive relâche l'air accumulée dans ses poumons et lui libère le poignet seulement après avoir traversé la grande avenue. Une chance que le feu soit passée au vert au moment où les deux filles ont traversé, sans quoi, elle se voyait mal ruminer sur place ; ça aurait gâché toute la dynamique de sa démarche et fatalement réduit sa colère. Or, Alya doit continuer de l'alimenter afin de mettre Takahashi, la fille, dans de bonnes prédispositions.
- Tu mérites que je te fasse copier des lignes, si on arrive en retard.
Malgré la forte envie de la corriger d'un coup bien mérité derrière la tête, Alya respire et tente de se calmer, faisant passer ses paroles pour une espèce de plaisanterie à moitié sérieuse, à moitié amicale, afin d'éviter de se faire culpabiliser de paraître trop dure.
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Le vendredi 3 novembre 2017
Lou roule des yeux. Tout de suite ! Comme si Lou était si malveillante. Mais que nenni. Rien du tout ma petite dame ! Ses parents lui ont appris l’hospitalité, et c’est tout. Et puis, il se pourrait qu’elle aussi, elle a un petit peu faim. A part quelques accompagnements boudés par les clients, Lou n’a rien mangé. Et le ventre vide, elle est boudeuse.
« Oui, oui, on y va. »
Et elle traîne les pieds, à en rayer ses chaussures. L’odeur de la nourriture de sa mère embaume tout le restaurant. Beaucoup d’ail, et de beurre. Lou en saliverait presque. Mais elle devra se contenter de la pauvre barre de céréales qu’elle cache sous son lit. En cas d’urgence. C’est une urgence !
« Et tu sais, c’est pas si horrible de sauter le grillage. »
Une petite provocation, gratuite. A vrai dire, Lou n’a pas DU TOUT envie de sauter le grillage de nouveau. Elle sait bien, pourtant, qu’Alya a raison. Elle a tout le temps raison, de toute manière. L’étudiante est sage, mesurée. Les parents Takahashi l’adore. Elle tire Lou vers le haut. Une bonne influence !
Avant de sortir, Lou attrape un sweat à capuche, l’enfile, et glisse ses mains dans les poches. Elle a l’air toute triste, dans ce trop grand accoutrement. Elle joue le malheur. Oh triste enfant ! Privée de dessert.
« Mais on arrivera pas en retard. C’est à dix minutes ! »
Bon, peut-être quinze minutes. Ou vingt, si on prend son temps ! Mais assez pour pouvoir s’arrêter dans un petit konbini, attraper un onigiri ou deux. Voire, peut-être des popcorns. Enfin, quelque chose à grignoter, quoi que ce soit.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Alya est du genre à toujours trouver le décalage d'une virgule, le manque de point, l'absence de point-virgule, plus douée pour corriger quelque chose que pour le créer. De son côté, Lou lui paraît débordante, comme si elle défiait constamment son autorité. Elle sait qu'elle peut gérer tout un panel de détails importants alors que sa camarade a cette faculté à oublier en un instant ce qui peut la tracasser.
Lou n'a ni l'air triste ni désolée, se justifiant juste par le fait qu'elles arriveraient à l'heure, faisant implicitement comprendre à Alya qu'elle s'inquiète pour rien. Au moins, Lou ne le prend pas autant à cœur.
Tout en elle lui hurle que l'empressement serait de rigueur pour s'éviter une mauvaise situation qui pourrait vite le devenir. Parfois, la sportive aimerait relâcher aussi bien que "son élève" pouvait le faire, mais elle se sait carrément plus responsable et raisonnable que cette attribution des rôles ne pouvait être modifiée sous peine que l'ordre naturel choses se déséquilibrent.
La légère brise poussa ses cheveux bruns cachant sa mine pensive. L'odeur de l'essence des quelques voitures qui s'acheminent sur l'asphalte enveloppe les zébrures peinturées que les filles traversent. Les douces lumières des commerces encore ouverts offrent des points de clarté ci et là, rendant l'ensemble du paysage urbain moins monotone. On entend même les lointaines voix bourdonnantes des passants se superposant calmement les unes aux autres, qu'un étrange sentiment d'apaisement l'envahit. Jamais Alya n'avait vu la ville sous cette perspective ; hormis ses entraînements tard le soir -ou tôt le matin- sur le terrain, elle aurait peu envisagé qu'une autre configuration territoriale était possible. Elle devient même persuadée qu'une expérience qu'elle ne soupçonne pas encore mérite d'être découverte.
- Comment tu fais ça... Introduit-elle. Ton truc...
Elle a tellement du mal à donner vie à son dialogue interne qu'elle compense en serrant discrètement les poings sous les manches de sa veste. Sa gorge se bloque à ce qu'elle s'apprête à dire, au point que son cœur décide de prendre le relais, tambourinant si fort qu'il menace de sortir à travers la couche de tissu qui garde son torse au chaud.
Alya a bien conscience que ce n'est pas naturel pour elle de montrer ses failles, et encore moins d'exprimer ce genre de chose. Hésiter ne lui ressemble pas, et pourtant, elle compte sur Lou pour comprendre ce qu'elle tente vainement d'exprimer et de lui donner des réponses concrètes au sujet de ce qui la préoccupe.
Mais elle sait que Lou n'est pas devin, encore plus face à ce qui pourrait la dépasser ou totalement la surprendre. Alya n'a pas envie de jouer les rebelles, mais elle a une soudaine envie de liberté, de nouveauté.
- Cinq minutes, pas plus.
Elle concède plus pour elle-même que par volonté de satisfaire les caprices de son amie. Alya veut rester en ville, elle aussi. Elle veut découvrir ce qui a de si cool à faire le mur. Sous condition qu'elles ne le fassent pas réellement. Juste, la ville, à ce certain moment de la journée lui paraît si irréel que ses barrières se sont levées pour activer l'instinct de l'interdit, une certaine forme d'adrénaline en somme.
La sportive pousse un profond soupir pour elle-même, se déchargeant d'un trop-plein. Elle ne sait même pas par quoi commencer : que font les jeunes habituellement en ville ?
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Le vendredi 3 novembre 2017
Cinq minutes ! Cinq minutes de liberté dont Lou va profiter avec plaisir. Voire, peut être qu’elle va dépasser. D’une ou de deux, pas grand chose. Cinq, même si ça a un goût de trop peu, c’est mieux que rien. Alors, le visage de Lou, qui s’était fermé dans une mine boudeuse, s'illumine. Ses deux jambes sont comme montées sur ressort, et elle sautille devant l’étudiante.
« Merci, merci, merci ! »
Un caprice, peut-être, mais pas question de retourner si vite dans sa chambre. Elle est trop petite. Et puis il y a ses colocataires. Lou ne les déteste pas, mais ils sont taiseux, et terriblement ennuyants. Alors, autant profiter de la nuit ensemble, encore un petit peu. Alya, ce n’est pas une bavarde non plus. Mais ce n’est pas pareil. Alya, elle, elle supporte Lou.
Pas une chose facile, quand on la voit trotter jusqu’au Seven Eleven le plus proche. Les néons vert et rouge fendent l’obscurité. Un phare dans la nuit contre lequel Lou s’écrase volontiers. Heureusement, les portes s’ouvrent, et la lycéenne pénètre dans le magasin. Les lumières, la musique, les couleurs. Tous ses sens sont exaltés. Elle ne sait plus vraiment où donner de la tête. Elle qui avait tant envie d’un onigiri il y a quelques minutes est tout autant attirée par les belles boîtes de pocky aux couleurs de Pikachu, que par les boissons glacées.
« Dis, dis, Alya ! »
Lou a une soudaine idée en tête. Une sorte de petit jeu, un défi, pour l’aider à choisir.
« Je peux venir, tout à l’heure, dans ta chambre ? On prend des trucs à manger pour les dortoirs. Genre, apéro, dîner, dessert, boisson ! Pierre, feuille, ciseaux, celui qui gagne choisit ce qu’il a le plus envie ! »
Éprise par l’idée, Lou sautille sur elle-même.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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L'éparse couche de nuages noirs translucides traversent le premier quartier de lune scintillant au travers. Les filles sont tellement en hauteur qu'elles surplombent la ville et peuvent voir les lumières des habitations en contrebas. Plus elles se rapprochent de leur destination et plus le rugissement des moteurs s'amplifie. L'atmosphère plaît à Alya, d'autant plus quand elle croise un centre sportif au sport intérieur encore allumés. Il ne lui en faut pas plus pour qu'elle hasarde un coup d'œil à l'intérieur.
Le crissement des baskets contre le parquet ciré réveille ses pulsions sportives, elle se sent soudainement drainée d'une énergie nouvelle. Elle pourrait presque en sautiller si elle avait l'esprit décomplexé de Lou.
En attendant, elles traversent une ligne de lampadaires qui les amène tout droit au centre commercial nocturne. C'est pour ça qu'elle aime le Japon bien plus que son pays natal : c'est un pays qui ne dort jamais.
Alya tourne la tête lorsque son amie l'interpelle et elle reste un moment sans réaction face à l'étrangeté de sa demande. Ne pouvait-elle pas tout simplement lui dire qu'elle souhaitait faire une soirée pyjama en sa compagnie avec masse de malbouffe ? Si elle n'était pas aussi compétitive, la brune aurait pu mal le prendre qu'on la voit comme quelqu'un qui ne sait pas s'amuser. Dans tous les cas, elle semble se servir de cette excuse pour sortir un peu des sentiers battus et vivre sa vie adolescente sans se soucier des qu'en dira-t-on, même si elle sent qu'elle le regretterait probablement plus tard.
- Ok. Mais juste un chifoumi pour choisir, c'est naze. Je te propose d'augmenter la mise. On choisit tout ce qu'on veut manger ou boire et celle qui perd, c'est celle qui paye. Autrement, je n'aime pas vraiment les jeux de hasard car ils reposent sur la chance. Donc je t'en propose un autre :
Elle tente d'être juste dans sa proposition. Des pompes ou faire la course la laisserait clairement désavantagée et Alya ne se bat pas de façon déloyale.
- On va deviner le prix d'un article au hasard dans le magasin. Par exemple... ce sandwich thon mayonnaise au bout du rayon.
Son index directif pointe son dévolu. La logique, faire travailler son esprit de déduction et d'estimation, lui paraît bien plus juste que n'importe quel autre jeu stupide.
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Le vendredi 3 novembre 2017
Son poing dans le dos, prête au signal, “pierre, feuille, ciseaux”, Lou se demande quelle stratégie adopter. Les hommes sortent souvent en premier la pierre. C’est plus viril. Les femmes, ça dépend. Ciseau, feuille. Plus rarement la pierre. Lou adore ce jeu, il permet de tout régler. Pas besoin de se prendre trop la tête. Le caillou casse l’outil, l’outil coupe le papier, le papier recouvre la pierre. Simple comme bonjour.
Peut-être qu’elle va faire une feuille. Après tout, Alya est une compétitrice. Si jamais elle connaît les statistiques du jeu, elle va sortir pierre, pour ne pas faire ce qu’on attend d’une femme. Et puis, c’est une sportive, la pierre, le poing, c’est un geste fort. Ça lui ressemblerait pas mal, la pierre. Alors, Lou fera la feuille. Elle est décidée, les yeux brillants, prête à brandir la feuille.
Dans sa tête :
Pierre
Feuille
Ciseaux !
Et quand Alya refuse le chifoumi, elle glisse honteusement sa main préparée dans la poche de son uniforme. Mais elle n’est pas déçue, Lou, de ce que propose son aînée. Alya se libère un peu, de son rôle de grande sœur parfaite. Elle qui ne voulait pas qu’on reste plus que cinq minutes dans le konbini, oublie cette limite pour jouer.
« Deal ! »
Lou se tourne, pour regarder au bout du doigt. Elle n’achète jamais de sandwich. Elle préfère les onigiris, c’est bien plus facile à manger. Et puis thon mayo, c’est un peu gras. Donc, elle n’a aucune idée du prix. Après tout, ça peut pas être beaucoup plus cher qu’un onigiri, d'environ 140 yens, c’est destiné à la même consommation ? Mais il y a du pain. Et puis, avec un onigiri, on achète aussi une soupe à 150 yens… Donc au moins 300 ! Un sandwich, c’est un repas complet.
« Je dirai, 300 yens ? Et toi ? »
Un petit sourire en coin, le regard malin, Lou est sûre d'elle.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Alya paraît introvertie à cause de ses attitudes pas toujours très engageantes envers les autres. En réalité, elle est plutôt extravertie, car elle n'a pas peur de s'exprimer en groupe ou de corriger ses camarades lorsqu'ils font une erreur qui mérite d'être pointée du doigt. On pourrait la confondre avec une timide à cause de ses préférences pour les sports individuels. En réalité, elle est plutôt persuadée que les autres sont un frein à sa progression et qu'elle ne peut faire confiance qu'à elle-même ; c'est aussi pour ça qu'elle déteste les jeux de hasard.
Alors, voir Lou avec la mine déconfite ne l'affecte pas, elle a toujours été immunisée à la culpabilité de toute manière. D'autant plus qu'elle sait que son amie s'en remettra plutôt vite, la preuve en image lorsque la plus jeune reprend ses couleurs et se prête aisément au jeu.
300 Yens qu'elle dit. Hm. Alya fait un rapide calcul dans sa tête. Le résultat est d'environ 1,78 livre sterling. En Angleterre, un sandwich de ce type est de 2,23 livres, donc si elle fait la conversion... 375 yens.
Un sourire victorieux s'affiche sur son visage et elle prend un air faussement supérieur en s'agrandissant la colonne vertébrale. C'est plus machinal que réellement provocateur. Alya a toujours tendance à corriger sa posture, et, quand elle est sûre d'elle, son corps obéit et devient plus glorieux à sa manière.
- 375 Yens !
Elle se précipite au bout de l'allée, extirpant le sandwich de sa zone de frais, le levant fièrement en hauteur.
- 361 ! Je suis la plus proche !
Si d'ordinaire, elle aurait pris un ton plus formel pour adresser sa victoire, ayant l'habitude de compter uniquement sur ses sens et possédant une sorte d'habitude à la réussite qui la fait souvent passer pour arrogante, la joie qui illumine son visage est synonyme d'un relâchement qu'elle accorde uniquement sur base de confiance. Lou et elle sont amies depuis quelques mois déjà, et même s'il faut plus que ça pour qu'Alya la considère vraiment, elle n'est pas mécontente de s'être rapproché d'elle et de pouvoir rigoler entre copines.
Faut dire que le Japon a un petit effet stimulant sur son moral, ce qui la rend moins renfermée, plus apte à la plaisanterie que d'ordinaire.
Peut-être que c'est l'effet Lou. Ou juste un instinct de survie.
- Je me demande bien ce que je vais preeeeendreeee ~
Oh ; elle sait. Elle sait très bien. Direction, le rayon madeleine ! Là, elle prend deux paquets, un de ce n'est pas assez pour une soirée et encore, elle essaye d'être raisonnable ! Alya veut la torturer, mais elle n'est pas non plus cruelle au point d'être injuste. Elle prendra juste ce qu'il faut pour une soirée, rien de plus, quitte à s'en faire péter le bide. Elle sélectionne une limonade ramune ananas sur les étalages et une boîte de croquettes de poulet, parce qu'elle compte plutôt faire son repas dans sa chambre avec sa camarade qu'un simple apéro.
- J'espère que tu as assez.
C'est une douce manière de s'inquiéter pour le portefeuille de Lou. Bah... Elle mettra bien au bout de toute façon si jamais elles ont été toutes deux trop excessives.
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Le vendredi 3 novembre 2017
Perdu !
Lou n’est pas vraiment bonne perdante. Mais il faut le cacher. Après tout, c’est elle qui voulait jouer. 61 yens. 61 stupides yens de différence ! De toute manière, les sandwichs, c’est moins bons que les onigiris. Lou, elle n'en achète jamais au konbini. La lycéenne mord sa joue pour se concentrer, avant d’admettre dans un demi-sourire :
« T’as bien joué, bravo ! »
Leurs regards se croisent. Alya a l’air honnêtement heureuse. Alors, la frustration de Lou s’échappe. Le demi-sourire s’étend dans un visage sincère et tendre. C’est agréable de voir l’aînée se détendre. Quitter son rôle de “grande soeur” surprotectrice.
« Prends des trucs bons, hein ! »
Lou, les bras croisés, regarde Alya récupérer tout son butin dans les différentes allées. Elle ne bouge pas, ce serait encore plus frustrant. Il serait trop tentant de réclamer des popcorns, ou d’échanger la ramune contre une bonne vieille bouteille de coca. Mais Lou a perdu. Et c’est elle qui voulait jouer.
Quand Alya revient, elle regarde le butin. L’ananas, c’est un drôle de choix pour une limonade, mais pourquoi pas. Les madeleines, c’est plutôt une valeur sûre. Et le poulet, c’est parfait ! Et pour rassurer son aînée, Lou sort son portefeuille : « Maman m’a donné un peu d’argent tout à l’heure, pour me remercier du service, donc j’ai assez ! »
Elles déposent tous les articles à la caisse. Un petit sac de popcorn est en promotion. Lou craque, et le rajoute aux achats. Elle en a un peu trop envie.
Bip. Bip. Bip.
Chaque code barre est scanné. Le caissier range délicatement les produits dans un sac en plastique et le tend aux deux filles. Lou le récupère, fièrement et se tourne vers Alya : « Maintenant, promis, plus de détour. » Sinon, elles seront en retard pour de vrai.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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La sportive est étonnamment surprise de voir Lou rester en retrait. Par ce biais, elle comprend naturellement et malheureusement assez vite que sa mission est de se servir seule. La conception est un peu bête et pas du tout les termes du contrat qu'elle avait imaginé. Selon sa vision, la perdante payait le tout, mais en aucun cas qui que ce soit devait se priver de prendre des denrées pour leurs soirées : c'est ridicule et injuste.
Alya s'apprête à rectifier le tir, mais voit sa capacité de parler réduite considérablement lorsque Lou la cueille par le bras pour l'amener en caisse. Dans l'élan, même si ses lèvres ont vaguement tremblé un semblant de rectification à base d'onomatopées et de bégaiements quant à ce qu'elle voulait réellement proposer, voilà que ses articles défilent déjà sur le tapis roulant. Quelle tuile... Enfin, ça a l'air de s'arranger lorsque Lou se laisse tenter par un sachet de pop-corn.
- Du pop-corn sucré ?
Elle préfère celui salé, bien que ses goûts soient souvent critiqués, tout comme le fait qu'elle a choisi de la nourriture typique japonaise, croyant bêtement que son régime alimentaire doit s'adapter en conséquence du pays dans lequel elle réside, alors que le cheese pudding, la lancashire hotpot, oumême le sheperd’s pie lui manquent... La culpabilité de sa propre étroitesse d'esprit lui fera toujours défaut tant qu'elle n'aura pas appris à véritablement se détendre ou du moins comprendre que sa libération surviendra au moment ou elle acceptera de se juger moins sévèrement.
Elle trouve tout de même du réconfort dans le choix de sa nourriture, car elle a toujours aimé le ramune, le mogumogu et toutes autres sortes de produits asiatiques de manière générale.
Lou la sort de ses pensées quand elle évoque le mot retard qui lui hérisse déjà le poil.
- Ouais. Par contre, vu l'heure, va falloir courir un peu, ma vieille !
Bon, pas au sens littéral même si ça ne lui ferait pas défaut. Alya a toujours une bonne occasion de vouloir courir, si elle ne le fait pas déjà d'elle-même sur la piste, elle s'arrange toujours pour trouver un autre moment dans la journée pour s'exercer, que ce soit en montant les marches deux par deux en comptant les secondes dans sa tête ou partant au dernier moment de chez elle pour avoir le loisir de courir après le bus.
Promptement, et dans cette même idée, Alya lui pince la manche dans l'optique de l'entraîner avec elle dans le dédale des rues, labyrinthe devenu inextricable par la force des foules qui s'agglutinent encore et toujours. Ça va qu'elle la méninge, c'est juste un petit footing de santé, et puis, c'est aussi, et surtout, une excuse pour éviter un potentiel retard à cause du temps passé au kobini. La brune est déjà stressée par l'éventualité de ne pas répondre de ses engagements auprès du règlement. Elle se complaît dans sa rigidité à croire qu'elle doit être absolument irréprochable particulièrement pour des concepts aussi basiques que suivre à la lettre des instructions précises.
Par chance, le grand portail en ferraille qui garde l'école est encore ouvert, et elle a décidé de ne pas ralentir de sa trotte avant qu'elles ne soient complètement au milieu de la cour. Alya n'a aucun mal à récupérer son souffle, en revanche, elle tourne un peu la tête en arrière pour superviser le cardio de Lou.
Sa période d'inflexibilité finie maintenant qu'elle sait qu'elle a bien respecté son devoir, elle revient vers sa camarade avec la promesse d'un verre rafraîchissant une fois dans sa chambre.
Chose promise, chose due, Alya lui donne un généreux verre d'eau qu'elle dépose au creux de sa main sans écouter ses éventuelles protestations.
- Bois.
De son côté, elle s'assoit juste au rebord de son lit, comme elle ne veut pas froisser ses draps, et entreprend de rapides exercices d'étirement de fin d'effort, commençant par tourner ses chevilles dans une série précise avant de recommencer dans le sens inverse.
- Au fait, pourquoi des pop-corn ? Tu veux regarder un film ou quoi ? Qu'est-ce qu'on est censée faire d'une soirée pyjama à deux ?
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Le vendredi 3 novembre 2017
« Bah… oui. » Lou fronce les sourcils. Elle ne s’est même pas posé la question. Comme s’il y avait d’autres goûts de popcorn. Mangeables, surtout. Lou a un certain attrait pour les choses sucrées. Et même si elle est difficile en pâtisseries - quand on connaît l’excellence, difficile de se satisfaire de gâteaux industriels - elle l’est beaucoup moins en confiseries.
Que Alya aime ou non, c’est trop tard. Le caissier n’a pas attendu que les adolescentes discutent pour encaisser. Lou tient fermement le petit sac en plastique, alors qu’Alya s'agite. Un sourire mâlin sur les lèvres, la lycéenne prend un plaisir non dissimulé à la voir s’inquiéter. Lou, habituée aux retards, sait qu’elles sont larges. Les portes du campus sont tout à côté.
Mais elle ne le dit pas. Elle préfère un : « Allons-y ! », franc, et enjoué. Lou n’aurait pas dit non à une petite course. Surtout avec un peu de compétition. Mais avec les victuailles dans les mains, elle ignore son envie. Sinon, elle ne donnerait pas cher de la ramune. Quoique, Alya a prévu autrement. Même si :
Comme prévu, le portail est ouvert.
Comme prévu, personne ne les attend devant les portes de l’Université.
Comme prévu, elles entrent dans la chambre d’Alya sans le moindre problème.
Mais pas de “je te l’avais dit”. Ce n’est pas le genre de Lou, elle préfère passer du bon temps avec son amie. Alors, elle accepte le verre avec un grand sourire. « Merci ! » Et l’engloutit, cul sec. C’est qu’elle avait soif.
Et elle a faim, aussi. Son ventre gronde, alors qu’elle déballe les courses. La limonade est encore fraîche, alors que la chambre est bien chauffée. « Les popcorns ? » Lou tourne la tête pour regarder Alya. « Je sais pas pourquoi, j’aime juste bien ça. »
Elle hausse les épaules, avant de retirer son pull, et de le poser en vrac sur le lit d’Alya. Lou prend ses aises, comme si c’était chez elle.
« Le principal, c’est de passer la nuit ensemble, après, on peut faire tout ce qu’on veut ! » Lou, experte auto-proclamée des soirées pyjamas, est là pour guider Alya. « Un film, c’est bien ! On peut aussi jouer aux jeux vidéos, si tu en as… Des fois, on refait le monde aussi. Ou juste on parle de la vie. Y’a des filles qui aiment bien parler de garçons… » Lou s’arrête un instant. Elle n’aime pas trop ce genre de soirée pyjama. Souvent, elle fait semblant de fantasmer sur un de ses camarades. Elle n’est pas trop prête pour faire son coming out à ses proches. « Mes parents ont pris un abonnement Netflix, si tu veux ! Y doit bien y avoir des films ou des séries sympa. »
Lou a déjà regardé tous les épisodes disponibles de Orange is the New Black. Elle a entendu parler de Stranger Things, aussi, une nouvelle série tendance.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Elle récupère le gobelet vide et réinsère sa brosse à dents ainsi que son tube de dentifrice à l'intérieur, lequel reprend sa place sur le rebord du lavabo, de son côté. La sportive ne va pas lui en vouloir pour les pop-corn, elle a la même lubie pour les madeleines, si ce n'est plus ! En revanche, son esprit de compétition n'aime pas être contredit sur la meilleure des saveurs à avoir pour cette sucrerie.
Ironiquement, ça sera salé.
- Justement... Tout ce qu'on veut... la paralysie du choix... ça me rend nerveuse.
Avoue-t-elle naturellement au point de s'en surprendre elle-même. Alya aime très peu parler d'elle-même, surtout lorsque les informations qu'elle dévoile concernent des faiblesses. N'allez pas croire qu'elle n'a jamais fait de soirée pyjama. Elle en a déjà fait. Cela dit, les codes sociaux de son pays natal et du Japon sont différents. C'est à croire que les règles qu'elle s'obstine durement à suivre lui privent de toute sa fantaisie, tout comme elle semble inlassablement s'inventer des normes sur ce qui est universel pour justifier sa raideur.
La sportive s'assoit en tailleur par terre et commence à soupirer, passant en revue les idées de Lou.
- Je ne joue pas aux jeux vidéos. Pas du tout même.
À la limite, elle regarde. L'une de ses amies de Londres lui a montré ses jeux Pokémon ou Animal Crossing lors d'une de ces fameuses soirées entre filles. Sinon, elle va plutôt en boîte, en dépit du fait que les corps dansant collés au sien lui donnent envie de placer des franco coups de balayette. Pourtant, elle est sociable ! Elle n'aime juste pas vraiment le contact physique avec des personnes proches, alors la proximité corporelle avec des inconnus est encore plus insurmontable sur l'échelle de la tolérance de ce qu'elle estime acceptable.
- Ok, va pour le film. Mais avant, j'ai plutôt envie de te raconter quelque chose.
Pas d'histoire d'horreur, c'est trop cliché.
- Je vais te raconter ce qui s'est passé une fois dans mon lycée à Londres. Tout d'abord, sache qu'on était en sortie scolaire, obligés de dormir en internat, vu que c'était sur trois jours. Elle ouvre la boîte de poulet frit, sans quitter sa camarade des yeux. Lentement, deux de ses doigts sélectionnent l'une des plus petites croquettes afin de mastiquer assez rapidement pour ne pas perdre l'attention de son public, et de maintenir le rythme de son histoire. Une fois, chez les gars, y a un mec de mon ancienne classe, Gadiel, qui emmerdait vraiment tout le monde. C'était le genre de gars gamin, mais pas gamin gentil, plutôt gamin bouffon, tu vois ? À coller du chewing-gum dans les cheveux de mes amies, à faire du croche-patte au mec faiblard en béquille, et j'en passe... Eh bien, il s'est amusé à déclencher l'alarme incendie en pleine nuit, on l'entendait assez fort chez les filles, au point qu'on a cru que ça venait de chez nous. Je peux te dire que, quand on a vu que c'était chez les gars et qu'ils l'ont tous dénoncé, je me suis frotté les mains à le voir courir sous le brouillard, surveillé par les profs. Pour moi, ça aurait été une récompense, alors je peux te dire que sa punition l'a couché pour le lendemain ; il est resté bien sage pendant toute la visite du musée. Je pense qu'au-delà du fait d'avoir aimer jubiler pendant qu'il souffrait, la meilleure partie de la vengeance a été de savoir qu'il s'est auto-puni à cause de ses propres conneries.
C'est une anecdote parfaitement random, elle a même plutôt honte de l'avoir raconté après coup. Qu'est-ce que ça allait apporter à la discussion ?
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Nerveuse pour si peu ? Si Alya le veut, Lou peut choisir. Avec plaisir, même ! Et puis, elles peuvent bien tout faire. Les journées de novembre sont courtes, alors il y a plus de temps pour les pyjama parties. Histoires, films, séries, et même des jeux vid-... Ah non, c'est mort pour les jeux vidéos ! Quel dommage. Lou pensait que ça pourrait plaire à son amie. Elle ne manque pourtant pas d'esprit de compétition.
Lou, elle joue occasionnellement. Elle a eu une DS, lorsqu'elle était petite. Puis ses parents ont acheté une WII, pour la petite fratrie. Mais c'est tout. Quelques courses sur Mario Kart, des combats endiablés sur Smash Bros, et un billard avec papa. Elle a réclamé quelques fois une PS4, pour jouer à Final Fantasy, comme ses copains de collège, mais ça a toujours été : non.
Un jour, peut-être.
« Ouuuh, une histoire ! »
Lou trépigne, en tailleur. Elle pose ses mains sur ses genoux, l'attention scotchée aux lèvres d'Alya. Une histoire, ça, elle ne s'y attendait pas. Mais alors qu'elle pensait entendre quelque chose de flippant, paranormal, qui fait frissonner, il s’agit davantage d'une anecdote. Lou aurait pu être déçue, mais elle se laisse avoir :
« Pauv'type. » S'exclame-t-elle au mot « chewing-gum », et : « Je vois complètement ! » A la question d'Alya.
Oh oui ! Elle voit bien ce genre de mec. Celui qu'on qualifie trop aisément « d'hyperactif ». Un qualificatif poli, pour dire insupportable. Le genre de type dont personne ne sait plus quoi faire. Qu'on aimerait bien inclure, mais ce n'est pas possible. Le genre de type dont les professeurs pensent être en manque d'attention. « Il a juste besoin d'amis, il fait du bruit pour être remarqué ». Bien sûr ! Lou a bien essayé de tendre la main à certains de ces gamins qui courent partout, trop vite. Mais ils lui ont toujours filé entre les doigts. Trop impulsifs, même pour elle, elle s'est retrouvée embourbée dans des bêtises sans s'en rendre compte, et s'en est mordue les doigts lors des punitions.
Plus jamais, plus jamais ! Lou doit faire attention, dans ce nouveau lycée. Pas de mauvaises fréquentations. Des filles, comme Alya, c'est bien. Pas question d'être punie, de recevoir un blâme, ou pire : le renvoi ! Elle doit rendre fier ses parents... et faire mentir son grand frère. C'est pas une incapable, elle a juste tendance à se laisser entraîner par les autres.
« En vrai, c'était pas une grosse punition... » Ils sont gentils, en Angleterre, bien plus gentils qu'au Japon. Ici, les parents auraient été conviés, y'a pas de doute ! « Et après ? Il n'a plus rien fait ? »
Et voilà que Lou se laisse avoir par l'histoire. Elle veut la suite. C'est pas une petite course dans le froid qui l'a calmé, tout de même !
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
La sportive était loin de s'imaginer que quelqu'un pouvait aimer ses histoires. En général, elle ne parle pas pour rien dire et met un point d'honneur à ce que ses interactions soient utiles quel que soit le contexte. Cela dit, Lou a indiqué que cette soirée était libre pour se détendre et pour faire tout ce qu'elles voulaient. Paradoxalement, Alya est aussi bavarde et sociable, alors elle a naturellement pris le lead' de la conversation pour raconter son histoire.
Maintenant qu'elle a gagné l'approbation de Lou qui enchaîne différentes expressions à mesure que son récit avance, Alya se sent plus détendue pour s'en remettre à ses propres ressentis et se faire confiance.
Libérée de sa rigidité qui l'a poussé à remettre en cause ses idées et son approche, son stress disparaît alors qu'elle reprend contenance si vite, que son moment de faiblesse ne semble avoir jamais existé.
- Non c'est vrai, ça aurait pu être pire, le corps enseignant a toujours estimé que c'était suffisant pour punir ceux qui le faisaient. C'est la raison pour laquelle il l'a fait d'ailleurs, pensant probablement que ce n'était pas ce qui avait de pire à faire pour avoir eu l'attention qu'il a cru mériter. Si la sportive à une facilité de se projeter dans le futur et à facilement deviner les probabilités d’une situation en fonction de ses observations globales, elle n'a pas vraiment cherché à trouver des explications qui viendraient justifier son mauvais comportement. Pour elle, l'information factuelle s'accueille sans cause abstraite ou subjective : il se conduit de la façon dont il a choisi de se conduire, donc il ne peut s'en vouloir qu'à lui-même, point final. Tu te doutes bien que non. Il y a eu pire encore. Un autre jour, une de mes amies avait crush sur un mec de la classe. Prenant conscience du décalage linguistique, elle fit une rapide traduction. Crusher ça veut dire avoir le béguin pour quelqu'un. Je ne sais pas s'il existe un mot comme ça au Japon. Bref. Mon amie Alice aimait un type, elle lui a donc écrit une lettre d'amour sous forme de poème qu'elle comptait lui mettre dans son casier. Bon ok, c'est un peu kitsch, mais voilà. Elle écrivait son brouillon tranquillement sur sa table quand l'autre idiot a débarqué, lui arrachant le papier des mains... puis... l'a lu à voix haute. Devant tout le monde. Mais pas juste lu, lu. Il a déformé tout son message, a rajouté un lot de méchancetées gratuites et perverses.
Forcément, tout le monde à rit. Forcément, elle est partie en pleurant. Forcément, c'était même pas lui le méchant de l'histoire.
Elle attrape sa ramune et commence à en boire quelques gorgées. S'essuyant la bouche au creux de sa manche, elle ne perd pour autant pas le fil de son histoire et poursuit :
- Ça s'est emballé dans la classe, comme y a plus de garçons que de filles, ça a complètement dégénéré. On a eu le "rumeur boy" qui a commencé à prendre des vidéos, la grosse brute que personne n'aimait, Logan, qui a commencé à faire un "body block" pour l'attaquer, la coincer, pour qu'elle ne loupe pas une seconde de son humiliation collective ; l'un de notre délégué qui ne disait rien, et les autres inactifs. Enfin... C'était avant qu'Andrew ne castre Logan, que le militant d'la classe nous fasse un discours sur le harcèlement, et tout ça. Mais bon, tu te doutes que toute cette agitation, c'était après les cris d'animaux et autres délicatesses que seuls les hommes sont capables.
Alya ne veut pas s'immuniser, elle sait qu'elle a momentanément fait partie des inactifs. Ce genre de scène est si irréaliste qu'il lui a fallu un court instant pour s'imposer alors que ce type de situation nécessite justement une grande réactivité.
- De mon côté, j'ai généralisé une insulte qui était principalement destinée à Gadiel. J'ai foutu un coup-de-poing dans l'estomac à Logan qui était retenu par un autre gars vu qu'il s'battait avec Andrew, et je me suis tirée à la poursuite de mon amie. Je ne me voyais pas user mon énergie plus que nécessaire à dresser ces animaux du zoo.
La brune relate les actions comme si elle le revivait derechef. Tantôt elle a les poings serrés qui bondissent dans l'air à l'évocation de son contact physique avec l'un des bourreaux principaux, tantôt elle imite les blessures que l'un et l'autre ont réquisitionnées au cours de cette rixe aussi inutile que débile.
- Les filles et moi, on l'a ramassé à la petite cuillère. Elle était encore gentille en disant que Gadiel ne savait pas ce qu'il faisait ou ce genre de circonstances atténuantes quand tu es trop dans le déni. J'étais pas trop d'accord, mais on dirait que ça lui a fait du bien de penser comme ça, alors j'avais rien d'autre à dire car plus je lui disais qu'elle avait tort, plus elle me prouvait le contraire en le défendant. Enfin, finalement, ça s'est bien fini, car au bout du compte, elle a réussi à sortir avec son crush.
Elle ne veut pas trop prendre le monopole de la discussion de façon inégalitaire -quand bien même elle adore parler- alors, c'est naturellement qu'elle questionne.
- Et toi, tu as des anecdotes sur tes camarades passés ou actuels à me raconter ?
Ce sera chacune son tour.
À ce petit concours d'anecdote.
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
L’histoire continue. Et prend une tournure bien différente. « Quoi ? » Alors que Lou commençait à se prendre d’affection pour le “pauv’type”, comme elle l’appelle, le récit le peint comme un petit monstre, plutôt que comme un mignon caïd. « Le fils de... » Elle ne termine pas sa phrase. Les rebelles, Lou aime bien. Mais les bully, beaucoup moins.
« La pauvre. » Elle a eu la chance, Lou, de ne jamais avoir à se frotter à ce genre de personnage. Parce qu’elle est solaire, elle a toujours eu le soutien des autres. Un bully, ça ne s’attaque pas aux populaires. Plutôt aux plus faibles, à ceux qui ne peuvent trop rien dire, pour qui on ne se lève jamais.
Pourtant, Lou ne peut pas se vanter d’avoir été une super-héroïne. Au lycée, au collège, et même en primaire, elle a déjà vu ses camarades se faire embêter. Plus ou moins violemment. Humiliations et coups, mais elle s’est toujours tue. A part quelques regards polis et gentils aux victimes, elle n’a rien fait. Elle ne s’est jamais opposée.
« C’est terrible… » Au fond, c’est un peu flippant d'être un héros. « Et toi, t’as fait quoi ? »
Alya rebondit. Un coup de poing ! Wow. Rien que ça. Même si ça peut paraître peu, c’est énorme. Lou n’aurait certainement pas été capable de le faire. Il faut bien du courage, pour ne pas avoir peur d’être frappée en retour. « Ouf.. » Heureusement, l’amie ne semble pas avoir été trop traumatisée par les événements. On en entend beaucoup, des histoires tristes. Elle s’en est sortie par trop mal, malgré tout… « J’espère qu’il l’a bien traitée. » Difficile de trop y croire. Après tout, ce ne sont encore que des lycéens. A cet âge, on fait beaucoup de bêtises en matière de sentiments.
Lou aimerait bien s’inventer super-copine. Comme quoi, contrairement aux mecs, elle pourrait anticiper les besoins de la fille dont elle tomberait amoureuse. Mais que dalle ! Elle fera certainement comme tous les autres. On apprend en tombant.
« Hm... » Lou réfléchir. Une anecdote ? Il y en a bien plus d’une. « Pour rester sur le thème de l’amour ! » Après tout, il s’agit d’une soirée pyjama entre filles. Autant parler garçons. Même si ce n’est pas en de beaux termes. « C’est pas la mienne, mais celui de Kyo, un copain en dernière année de collège. »
Avant de commencer son histoire, Lou attrape le sachet de pop-corn, prend une petite poignée, et mâche. Puis, une gorgée de boisson, pour s’hydrater la gorge, avant de commencer :
« Kyo, c’était un gros romantique. Le genre à tomber amoureux tous les jours d’une fille différente. Mais genre, amoureux, AMOUREUX. C’est la femme de sa vie, il va vieillir avec, ils vont aller dans le même lycée, la même université, ils auront de beaux enfants et tout le tsouin-tsouin. » Bref, un avenir qui n’est pas du tout attrayant pour la jeune Lou. Mais ça tombe bien, elle était sa confidente, et pas l’une de ses conquêtes. « Pour séduire la première, Miyaki, il lui a écrit une lettre. Une très jolie lettre, inspirée, dans laquelle il dit combien elle est belle, qu’elle sent bon. Bref une lettre d’amour. Il lui donne le jour du White Day, avec quelques chocolats. Mais elle ne lui en avait même pas donné, elle… » Et comme on pouvait s’en douter : « Elle l’a rejeté. »
Pauvre Kyo.
« Il a lâché l’affaire. C’était pas la femme de sa vie, finalement. Alors, il est tombé amoureux d’une autre, Yuki. Belle comme Blanche-Neige. Vu son prénom, c’était pas dur comme comparaison. Mais fallait pas trop lui en demander à Kyo. » Pas méchant, mais pas fut-fut. « Il a fait encore mieux ! Cette fois, plutôt qu’une lettre, il lui a écrit un poème. Je pense qu’il était inspiré parce qu’on étudiait la poésie en littérature à ce moment-là. Pour le coup, c’était mignon. Il l’a glissé dans un livre qu’elle a fait tomber en cours. Mais comme pour la première… » On peut le deviner : « Elle l’a rejeté. »
Pauvre Kyo.
« Alors, il est tombé amoureux de Hana. Elle est plus simple, Hana. Et moins jolie. Y’a moins de garçons qui lui tournaient autour, aussi. Alors, il a cru que ce serait plus simple. Ils sont devenus amis, d’abord, et il a cru que c’était la femme de sa vie ! » Encore une. « Mieux qu’une lettre, mieux qu’un poème, cette fois il a écrit sa déclaration d’amour sur un puzzle vierge ! Il a dispersé les morceaux un peu partout : dans son casier, dans son bureau, dans son sac… Elle devait tout retrouver et lire le message. » C’est mignon la chasse au trésor de l’amour. « Je ne sais pas si elle a trouvé toutes les pièces, mais elle aussi… » Comme les deux autres : « Elle l’a rejeté. »
Pauvre Kyo.
Mais cette fois, il a lâché l’affaire. Il a commencé à s’énerver, et à détester toutes les filles. Aucune n’était plus assez bien pour lui. Il faisait tout comme il fallait, lui, alors que les autres, les méchants garçons, avaient des copines. Kyo et Lou ne sont plus du tout des amis, aujourd’hui. Mais elle l’a appris, de la bouche d’une de ses amies :
« Maintenant, Kyo est un vrai c*nnard. Il passe son temps à insulter les filles. Sur les réseaux sociaux aussi, j’ai arrêté de le suivre sur insta… J’espère qu’il trouvera pas de copines. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Lou et Alya compatissent ensemble malgré le fait que la sportive remarque que son empathie n'est pas aussi directe que celle de Lou. Loin de vouloir se dévaloriser, la brune a toujours accepté que sa puissance de réconfort résidât dans l'action plutôt que dans la parlote.
Dans les faits, elle n'a aucune idée de comment connecter son ressenti à celui de ses amies tristes pour correspondre à ce qu'on pourrait attendre, car elle ne baigne tout simplement pas dans ce mécanisme. En revanche, elle se sentira carrément irresponsable si elle ne prend pas au moins la peine d'offrir un fragment de sa vision pour donner une autre piste mentale à ceux qui ont besoin d'elle.
Valider les gens pour se faire apprécier n'est définitivement pas son modus operandi. Alors, certes, elle est un peu envieuse de ne pas réussir à retransmettre le même réconfort que les autres plus à l'aise avec leur altruiste naturel, mais elle ne reste pas non plus prostrée dans sa faiblesse puisqu'elle connaît ses autres aptitudes qui aideront bien mieux que si elle faisait semblant d'être quelqu'un d'autre.
- Oh, bah, tu sais, ils ont tous les deux la mentalité de sexagénaires, alors c'est passé. C'était totalement le genre de mec qui lui correspond, pourtant, Dieu sait que ce n'est pas facile d'avoir réussi à les mettre tous les deux ensemble en dépit de leur personnalité similaire. Relou de les voir fuir tous les deux à la moindre difficulté alors que c'était sûr qu'ils s'apporteraient tellement de sécurité ensemble. Enfin, maintenant, c'est réglé et je suis bien contente pour eux.
À son tour, Lou raconte une histoire et celle-ci à aussi un lien avec un garçon. Quel pauvre type. Alya le juge dès l'instant où Lou évoque le fait qu'il tombe amoureux facilement. Il ne lui est pas difficile de deviner la suite et de prédire que ce bourreau des cœurs s'est amusé avec plusieurs d'entre elles à la fois...
Ah, bah non.
Contrairement à sa camarade, Alya ne s'interpose pas par des onomatopées pour réagir au récit. Elle prend plus son temps pour analyser la situation, attendant son tour pour parler, même si celui-ci arrive et qu'il laisse un énorme blanc avant qu'elle ne réagisse finalement abruptement.
- C'est un tocard ton pote.
C'est tout qu'il lui évoque.
- Je veux dire, je les comprends les autres nanas. Elle croise les bras et assombrit son expression. Elle aurait aussi fait partie des filles qui l'auraient rejeté s'il était venu avec les violons et les poèmes à la mord-moi-le-nœud. Déjà qu'elle ne désire pas de relations amoureuses avant d'être au moins élue championne olympique, alors si en plus le garçon est niais au possible, autant mourir en ermite. Déjà Kyo ce n'est pas un gros romantique mais un dépendant affectif. Il aurait dû résoudre ses problèmes de dépendance au lieu de jeter la responsabilité sur les autres. Se remettre en question, c'est apprendre à évoluer. Finalement, elles ont bien fait de le rejeter, car s'il a viré comme ça, c'est qu'il avait déjà cette immaturité en lui.
Grande sœur, et surtout, ayant toujours un avis personnel sur tout, elle communique son point de vue de façon tranché. Pour elle, le problème est déjà tout réglé.
- Si j'avais un conseil à lui donner, ce serait qu'au lieu d'être dans le déni de sa frustration, qu'il se serve justement de son énergie négative pour la transformer en force et devenir quelqu'un de plus avisé sur le type de relation qu'il cherche et ce que ça peut réellement lui apporter, outre la compagnie. Pour ma part, je pense qu'on ne devrait pas chercher quelqu'un pour combler un manque, mais qu'on devrait avoir quelqu'un pour rajouter quelque chose en plus à ce qu'on a déjà. La personne avec qui tu sors doit être un bonus, pas un pansement.
Les gens bloqué dans le passé lui donne la rage. Ce n'est quand même pas bien compliqué d'apprendre de ses expériences passées et d'évoluer en bien, sans avoir nécessairement le besoin de regarder derrière soi afin de justifier le mauvais comportement.
Mais bon, pas tout le monde à son niveau de lucidité, hein.
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Lou a bien du mal à imaginer des sexagénaires de vingt ans. A vingt ans, tu as tout pour t’éclater. Tu as l’âge de pouvoir refuser l’autorité parentale, de faire tes propres choix, de commencer à bosser pour avoir ton propre argent, et faire ce que tu veux, quand tu veux, où tu veux. Comme par exemple, ne pas rentrer la nuit, en dépit du couvre feu. Ou encore, acheter un billet d’avion aller, sans penser au retour, direction l’autre côté du globe. Ou bien même, étudier ce qu’on veut, tout ce qu’on veut, sans avoir un grand-frère qui te fait te sentir comme une moins que rien.
Lou a hâte d’avoir vingt ans. Depuis qu’elle a seize ans, il lui tarde de grandir. Le lycée, ce n’est pas sa came. Elle aimerait pouvoir partir du cycle secondaire, et trouver une école de pâtisserie. Vivre du matin jusqu’au soir dans une cuisine. Oui, ça, c’est vraiment ce qui la ferait vibrer. Elle n’a pas envie de partir jusqu’au bout du monde, elle. Peut-être un jour en France, pour marcher sur les pas de ses parents. Pour goûter l’Ispahan de Pierre Hermé, aussi. Apparemment, c’est super bon.
La remarque d’Alya arrive d’un coup. Soudaine. Presque surprenante. « O-Oui, oui oui, oui. C’est un tocard. » Lou ne s’attendait pas à cet adjectif. Mais elle a raison.
Il y a bien longtemps que Lou n’a pas parlé à Kyo. Depuis de l’année scolaire, en fait. En chronologie de lycéenne, c’est une éternité. Ils ne se sont même pas échangés de messages sur les réseaux sociaux. C’est que maintenant, Kyo met mal à l’aise Lou. Voire même, il lui fait un peu peur. Mais cette sensation, Lou ne sait pas du tout l’analyser. Alors qu’Alya, bien plus sage, trouve les mots justes. Alors, bouche bée, la lycéenne boit les paroles de son aînée.
« C’est… Tu as tout dit. »
Enfin, tout dit pour Kyo. Lou, elle a bien plus de mal à savoir ce qu’elle attend des relations amoureuses. Elle aimerait bien en parler comme d’un bonus. Mais parce qu’elle est surtout attirée par les filles, pour le moment, c’est surtout quelque chose de secret, un peu comme une interdiction.
Mais quand vient le temps d’éteindre les lumières, Lou glisse sous sa couette. Les yeux bien fermés, elle pense souvent à comment serait sa vie, si elle pouvait tomber amoureuse. Elle aimerait que tout tourne autour de cette personne. La voir tous les jours. Être son soleil, qu’elle soit sa lune. Qu’elles vivent toujours l’une pour l’autre. Cette vision de l’amour, Lou l’hérite des films d’amour. De toute manière, c’est la seule manière pour elle d’expérimenter ce sentiment.
« Dis… » On rentre au cœur du sujet. « T’es déjà tombée amoureuse ? »
Lou aimerait savoir ce que ça fait, d’être aimée.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Fatalement, la fameuse question finie par tomber. Fatalement, Alya veut déjà fuir la réponse. Elle la connaît par cœur, mais elle a fini par se sentir épuisée à force d'avoir à la raconter aux autres.
- C'est quelque chose à laquelle je me fiche éperdument.
La rudesse dans sa voix confirme qu'elle a déjà une vision bien arrêtée du problème. Elle a tellement affiné son état d'esprit qu'elle n'arrive même pas à imaginer un autre point de vue sur le sujet.
- Pour moi, l'amour est une étape secondaire, ce n'est vraiment pas une de mes priorités. Elle cherche des raisons intrinsèquement valables pour accepter de donner suite à son récit, basant sa décision sur son choix d'éduquer sa camarade, et aussi parce que c'est une partie de son histoire. Mais il fut un temps où c'est arrivé. Tu vois le garçon dont je t'ai parlé, celui dont ma pote est tombée en crush, le sexagénaire ? Eh bien... J'avais un attrait pour lui. Elle développe. Il a un sens de la justice, des valeurs et une moralité accrue. Il est sérieux et rigoureux, très à cheval sur le respect et sait donner le bon exemple. Ma version masculine en quelque sorte. La brune a toujours été de nature combative, certainement pas du genre à céder au moindre obstacle ou parce que quelque chose paraît trop difficile. Pour elle, il n'y a pas de lutte perdue d'avance. Néanmoins, elle sait faire la part des choses entre ce qui mérite le risque et ce qui n'en vaut pas la peine. Pourtant, malgré tout ça, je ne tolérais pas d'être le second choix. Je ne suis pas du genre à me battre pour obtenir le cœur de quelqu'un, car les sentiments d'une personne ne sont pas une compétition, mais un état qu'elle choisit d'avoir. Je n'allais pas le contrôler pour avoir ce que je voulais et piétiner ma pauvre amie juste sous couvert d'un choix qui concerne ce qui était déjà hors de ma portée. Et quand bien même, à quel prix ? Obtenir quelqu'un juste parce qu'on le veut ? Cela n'a aucun sens pour moi.
Alya n'a pas les confidences faciles, c'est même la dernière des choses qu'elle a envie de faire. Cela dit, son expérience et sa vision des choses sont tellement devenues une base cimentée lui dictant continuellement la direction à prendre, qu'elle a la conviction que sa parole pourra possiblement aiguiller Lou.
Quoi qu'il en soit, même si elle était sortie avec Damien, elle aurait eu des difficultés à accepter sa déclaration, à moins qu'il n'ait réussi à lui expliquer par des arguments logiques la raison pour laquelle elle est digne d'être aimée.
- Je m'en suis vite remise, comme je l'ai dit, ce n'est pas ma priorité et ce n'est pas cette expérience déplaisante qui m'a amené à te dire ça. En comparaison avec d'autres filles de mon âge qui avaient déjà toutes des amoureux, on pourrait dire que j'ai du retard, mais moi, je crois que j'ai simplement décidé d'emprunter une voie différente et si cette voie est assez bien pour moi, alors elle ne devrait pas attrister quelqu'un d'autre qui n'est pas moi.
Sa tirade conclut, elle étire ses jambes, permettant à son sang de circuler plus librement maintenant qu'elle a cessé sa précédente posture.
Ça ne veut pas dire qu'elle ne croit pas en l'amour, ni qu'elle y renonce. Si l'occasion se présente à elle, alors elle ne refusera pas les bénéfices que ça peut lui apporter ; cela dit, en attendant, elle ne ressent tout simplement aucun manque.
- PNJNon validé ; bouhouhou■ Age : 35■ Messages : 6331■ Inscrit le : 31/03/2008
PNJ Poissard
Ceci est une intervention divine
À son prochain passage, il risque de ne pas être aussi sympa !
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Alya n’en a que faire de l’amour. Et Lou, ça ne la surprend pas vraiment. Pourtant, elle a bien du mal à la comprendre. Lou, sans être amoureuse de l’amour, aimerait pouvoir goûter aux joies - un peu moins aux peines - du couple. La difficulté, c’est son orientation sexuelle. Les garçons, ils sont rares à lui plaire. C’est arrivé, une ou deux fois. Mais Lou ne sait pas bien si c’était une véritable attirance, ou une simple histoire d’admiration. C’est difficile, parfois, de faire le vrai du faux.
Mais ça, elle préfère ne pas le dire. Il n’y a guère que quelques conquêtes en ligne qui connaissent son penchant pour les femmes. Et Maya. La drôle de blonde l’a mis en confiance, on dirait. La veille, Lou s’est confiée. Et ça lui a fait beaucoup de bien. C’est fou, comme ça libère, de pouvoir parler des filles.
Alors qu’elle écoute Alya lui raconter cette petite histoire, Lou est pensive. Plus du tout aussi excitée. C’est sûrement déroutant, pour sa pauvre amie. Elle pourrait penser que Lou n’écoute plus. Et elle n’aurait pas complètement tort ! “Sexagénaire”... “Respect”...”Version masculine”. Lou n’est pas sûre de pouvoir aimer une version masculine d’elle-même. Ni une version féminine, en fait. Lou n’est pas sûre de pouvoir se supporter. Même si elle montre une apparente confiance en elle, elle ne se trouve pas désirable. C’est la bonne pote, pas la fille qu’on aime.
« Tu as eu raison. » Une réponse bâteau, simple, un peu ridicule. Lou ne sait pas trop quoi rajouter. En fait, elle a posé cette question, mais elle n’a aucune expérience. Aucun petit copain, rien. Alors, il n’y a rien d’autre que “tu as eu raison”. Et cette réponse, elle fonctionne avec absolument tout. Elle aurait persévéré ? “Tu as eu raison”. Elle aurait trahi son amie parce qu’elle voulait absolument vivre son amour ? “Tu as eu raison”. Elle a laissé tomber ? “Tu as eu raison.”
Le coming-out chatouille la langue de Lou. Elle aimerait bien, rien qu’à demi-mot, avouer à Alya son amour des filles. Peut-être que ça lui ferait du bien ! Et puis, Alya, c’est une personne tolérante. Elle ne va pas la rejeter pour ça ! Et ça se voit, qu’elle se sent maladroite, la petite Lou. Elle tord ses pieds, et joue des doigts.
Mais alors qu’elle s’apprête à tout avouer, quelqu’un toque à la porte.
Et c’est fort, et ça gronde, alors, comme un réflexe, Lou part se cacher derrière l’armoire. Eh mince ! Elle n’avait pas vu l’heure. Il n’est que vingt-trois heures, et déjà, les golems montent la garde. Elle attend que les pas s’éloignent dans le couloir avant de chuchoter, à l’oreille d’Alya :
« Peut-être qu’on peut dormir… Ta colocataire ne rentre pas ? »
Elle n’a pas l’air, pas cette nuit ! Une aubaine, pour Lou, c’est un lit qu’elle pourra emprunter. Promis, demain, aux aurores, elle filera et ne laissera aucune trace.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
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❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Tous les muscles d'Alya sont en état d'alerte lorsque le superviseur des dortoirs frappe à sa porte. Ce n'est pas souvent qu'elle est rappelée à l'ordre, ou plutôt, c'est la première depuis le début de l'année scolaire. Elle se pince les lèvres pour transférer sa peine dans une sensation physique, histoire de ne pas craquer devant Lou qui.... s'est ruée derrière l'armoire !
La sportive est impressionnée par sa réaction, mais à la fois aussi légèrement inquiète. Quel genre de personne à de tels réflexes conditionnés pour une chose avec aussi peu d'importance ?
- Je suis désolée, ça ne se reproduira plus. S'il y a bien une chose dont Alya redoute par-dessus tout, c'est le désordre. Elle s'évertue toujours de respecter scrupuleusement les règles, et était fière, jusqu'à présent, d'être une élève-modèle, voire une élève irréprochable.
Alya attend quelques minutes avant d'avoir la certitude que le surveillant s'est éloigné, même après avoir entendu ses pas se dissiper au loin. Par un geste de la main, elle indique à sa camarade de revenir auprès d'elle.
C'est bête, la soirée ne faisait que commencer et la sportive, bien que rigide sur les règles, est bien décidé à veiller encore un peu, maintenant qu'elle a une compagnie appréciable avec laquelle discuter.
- Non, comme ses parents habitent en ville, elle rentre chez eux du vendredi soir jusqu'au lundi matin. En vérité, ça m'arrange, j'ai la chambre pour moi tout seule. Elle ment. Alya aime certes être dans sa bulle lorsqu'elle fait du sport, mais elle a du mal à l'encaisser quand elle se retrouve seule le soir, ou même seule tout court. En dépit des apparences, la sportive favorisera toujours les relations sociales à la complète solitude ; si celles-ci ne nuisent, bien-sûr pas, à son intégrité. Je vais voir pour, peut-être, changer de chambre prochainement. Ce n'est pas une mauvaise fille, c'est juste que j'ai besoin d'être totalement en phase avec mes colocataires pour me sentir bien, et juste de simples relations banales, même si elles ne sont pas conflictuelles, ne me correspondent pas. Tu vois où je veux en venir ?
La brune n'aime pas se lamenter sans raison valable. Ses problèmes, elle les analyse en profondeur au moyen de faits concrets avant d'en tirer une quelconque absurde supposition. Très souvent, lorsqu'elle annonce ce qui la tracasse, c'est qu'elle possède déjà une solution sur mesure qui saura la tirer de la panade.
Puisqu'elle a confiance qu'en son propre jugement, et ne permettrait à personne d'autre qu'elle-même de décider pour son compte, elle n'a jamais vu l'intérêt de se confier pour que l'autre lui apporte une solution.
En revanche, elle est plutôt flattée lorsque d'autres personnes viennent solliciter son aide. Même si elle n'est pas toujours une fine psychologue avec une compréhension sans failles, la brune a au moins le mérite d'avoir des réflexions aiguisées et un bon sens de l'observation qui lui indique que Lou en a trop gros sur le cœur pour que sa question précédente soit complètement anodine.
- Et toi alors, tu es déjà tombée amoureuse ?
Autant lui retourner la question, ça prolongera leur conversation, même si Alya a commencé à chuchoter pour donner le ton à son amie. Hors de question de se faire sermonner une seconde fois.
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Plus question de brailler. Lou sait combien Alya tient aux règles. C’est le genre de fille qui n’a pas de blâme. Surtout aussi bête que “non respect du couvre feu”. Contrairement à Lou, en fait. Elle hoche doucement la tête à la réponse à sa question. En fait, elle se concentre pour tout faire doucement. Comme si chacun de ses mouvements pouvaient réveiller le dortoir silencieux. « Tu l’aimes pas ? » Elle chuchote. Pourtant, la question peut sembler brutale. Ce n’est pas le genre de Lou de tout envelopper dans du sucre. Et quand Alya parle de quitter la chambre, et de changer de colocataire, c’est la seule question qui lui vient. Parce que ses paroles sont d’or, elle pense vraiment qu’Alya supporte la solitude. Alors, pourquoi quitter une chambre vide tous les week-ends ? Sauf si elles ne s’apprécient pas.
Lou regarde le lit d’à côté. Elle essaie de se faire un portrait de la colocataire d’Alya. C’est rangé. Très rangé, même. Sûrement le genre un peu maniaque. Il y a quelques livres, ici et là, mais difficile de comprendre ses passions. « Et t’as une idée, d’avec qui tu veux être ? » Lou ne fait pas attention aux amies d’Alya. Elle aimerait beaucoup lui proposer une place dans sa chambre, mais leur différence de niveau l’empêche. Parfois, Lou aimerait être plus grande. Et puis, elle aime bien ses colocataires. Sans parler d’amis, ce sont quand même de bonnes personnes.
Lou gigote un peu. Elle n’est pas à l’aise, dans cet environnement silencieux. Elle a tout le temps besoin de stimulation. Le sol commence à être froid et désagréable. Alors, elle pointe du doigt le lit d’Alya : « Je te réponds là-bas. » Ce n’est pas une question. Lou n’a pas besoin d’autorisation pour emprunter le lit de son amie. Elle se l’autorise toute seule. Elle se met sur le lit, s’empêche de s’affaler violemment, et s’y asseoit en tailleur. C’est plus confortable.
Elle ne sait pas trop si elle doit être sincère, ou gagner du temps. Elle a un peu peur de tout avouer à Alya, de but en blanc. « Je… Je ne sais pas. » Et c’est vrai. Lou a déjà eu des coups de cœur, mais est-elle tombée amoureuse ? Jamais quand elle était enfant, ça, c’est sûr. Au collège, elle a bien regardé les filles, mais ça s’est arrêté là. Depuis quelques semaines, elle vit une relation par correspondance avec une française. Mais même si elles sont plus ou moins “en couple”, Lou ne croit pas en être amoureuse. « Pour être amoureuse, il faut bien un peu de réciprocité, non ? »
Parce que c’est bien là le problème. A chaque fois qu’elle a l’impression qu’une relation se tisse avec une fille, Lou entre dans la friendzone. C’est normal : ses amies sont issues d’un cercle scolaire, et la plupart hétérosexuelles. Les rares qui ne le sont pas ne le font pas savoir. Personne n’a envie d’être pointée du doigt comme la lesbienne du groupe. Lou le comprend, ça. « J’ai jamais plu à quelqu’un qui me plaît. » La lycéenne redresse les yeux. Ils sont un peu tristes. Elle a seize ans et elle aimerait bien goûter aux joies du premier baiser.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Alya cligne des yeux face à la question de Lou qui lui laisse penser qu'elle n'a pas réellement écouté la profondeur de ses propos, ou qu'elle n'a juste pas compris l'essence même de ce qu'elle lui explique.
La plupart des gens ne sont pas très introspectifs, et bien qu'Alya soit plus ou moins dans cette catégorie-là, elle n'aime pas juger les gens trop sévèrement. En effet, elle a longuement soupesé le pour et le contre avant de parvenir à des conclusions qui auront du sens avec son centre de valeur interne.
À quoi bon s'épuiser à être sociable quand ça ne fonctionne pas en face ?
- Hein ? Non c'est pas du tout ça. Simplement, que, comme je l'ai dit, je me vois mal rester avec quelqu'un dont j'ai très peu d'affinité. Ça ne veut pas dire que je ne l'aime pas, juste, on a rien à se dire.
Et alors que sa fierté l'emporte, elle dit tout et son contraire.
- J'en sais rien, toi peut être si c'est possible ? En fait, je ne me sens pas encore intégrée et j'en veux à personne. Je suis une étrangère ici, et les gens ont souvent tendance à rester entre eux, avec ce qu'ils connaissent. Je fais des efforts pour m'insérer dans les groupes sociaux et parfois, ce n'est toujours pas assez. J'ai plutôt passé ce cap et maintenant, je m'en fiche. Je suis là pour mes études, pour le sport. C'est mon seul vrai carburant quand je me lève le matin, le seul truc qui m'anime au quotidien. Juste, si je pouvais passer du bon temps en plus avec des personnes que j'apprécie, ça sera un plus. Pas nécessaire. Mais un plus quand même.
La sportive s'efforce de ne pas manifester sa rigidité lorsque Lou s'approprie son lit. Elle a peut-être tiré des plans sur la comète en confessant son désir potentiel de partager sa compagnie.
En vérité, Alya est aussi intolérante qu'elle essaie maladroitement d'être juste. Quand elle est seule, elle rêve de stimulation sociale, et quand elle la trouve, elle rêve de rester seule.
Pour le moment, elle prend sur elle et la rejoint sur son propre lit, assise sur l'une de ses chevilles.
La naïveté de la question de son amie lui apprend qu'elle n'a aucune expérience dans le domaine, et à son âge, ce n'est pas une tare.
- Non, pas nécessairement. Tu peux aimer quelqu'un qui ne partage pas tes sentiments. Ça fait mal, mais c'est comme ça. On ne peut pas contrôler le cœur d'une personne de la même façon qu'on ne peut pas contrôler ses propres sentiments.
Alors qu'elle était partie pour s'engager sur une série d'explications concernant ce procédé, elle rencontra l'expression larmoyante de son interlocutrice qui semblaient chercher du réconfort à travers elle.
Instantanément, une masse inconnue vient alourdir sa poitrine. Pour éviter d'avoir à affronter davantage sa mélancolie, Alya dédouana sa prise de vue et se concentra hasardeusement sur la porte en face d'elle.
- C'est dangereux de rêver. Consciente de la dure réalité de sa vision des choses et ne souhaitant pas être responsable d'une éventuelle future modification de la mentalité de son amie, elle s'empressa de se rectifier. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera jamais, hein.
En tant que personne plus âgée, la brune s'affaire à guider Lou correctement, en dépit du fait qu'elle n'a aucune expérience sur le fait d'être désignée comme une grande sœur - elle est fille unique.
Cependant, ses motivations personnelles ont toujours été dans le sens de l'accomplissement. Alya ne voit que par la réussite, se sentant réellement valorisée lorsque les autres manifestent qu'ils l'admirent en venant chercher des conseils de sa part, par exemple.
C'est la raison pour laquelle elle prend le problème de Lou très au sérieux et a décidé de creuser la question un peu plus, afin de l'aider à évoluer, à grandir mentalement.
- Ce que j'en pense personnellement, c'est que les rêves nous font espérer, l'espoir crée de l'attente et l'attente de ce qui n'arrive pas devient un échec. Personne n'aime échouer. Si tu laisses venir sans te poser de questions, ça viendra probablement, ou pas d'ailleurs, mais au moins, tu n'auras pas souffert dans la course.
Le déni a toujours été la meilleure solution pour elle, le meilleur moyen de se protéger de ce qu'elle ne peut émotionnellement pas gérer.
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Alya est sage. Beaucoup trop sage pour Lou. La jeune fille a tendance à voir la vie en binaire. Elle aime, ou n’aime pas. Ceux qui ne sont pas sociables, ne sont pas ses amis. Elle comprend, le besoin d’espace. Mais quand celui-ci devient tellement pesant que l’on a besoin de s’enfuir d’une chambre... Mais la situation de Lou est bien différente de celle d’Alya. Elle, elle a trois colocataires. Alors, s’il y en a un avec qui elle ne s’entend pas, il y en aura bien un pour rattraper les autres ! Et puis, elle a eu de la chance.
Elle aimerait beaucoup, pouvoir avoir Alya dans sa chambre. Ça rendrait les soirées pyjama beaucoup plus faciles. Mais malheureusement, leur écart d’âge ne le permet pas. C’est nul, les règles, ça ne sert qu’à contraindre ! Lou regarde le plafond, l’air un peu déçue. « Ils sont nuls, les autres. » Ils ne comprennent pas tout le potentiel d’Alya. Alors, oui, elle peut être un peu impressionnante. Déjà parce qu’elle est trop jolie. Plus jolie que la plupart des autres filles ! Mais surtout, parce qu’elle est déterminée. Mais c’est justement ce feu qui plaît à Lou.
« Ça a l’air dur, l’université. » Ou peut-être que c’est juste la classe d’Alya, qui n’est pas très sociable. Lou n’a jamais eu de mal à se faire d’amis, donc elle ne comprend pas bien la difficulté et la solitude. « Et puis même si ton prochain colocataire il est tout nul, ne t’inquiète pas, je viendrai faire d’autres pyjama party. » Lou pose tendrement sa tête sur l’épaule d’Alya, pour lui donner un peu de soutien. Elle n’oserait pas un câlin, elle ne veut pas lui donner l’impression d’avoir pitié d’elle. Ce n’est pas ça. Ce n’est pas de la pitié. C’est plus qu’elle est déçue Lou, pour Alya. Et pour tous les autres qui n’ont pas la chance de la connaître. Parce que c’est une chouette copine.
L’épaule d’Alya semble tendue, alors Lou se redresse. Il y a quelque chose dans la posture d’Alya qui demande l’éloignement. Lou est tactile, mais c’est son côté français. Au Japon, on évite de trop se toucher. Et même si Alya est anglaise, Lou a la sensation qu’elle s’est déjà bien intégrée dans son nouveau pays.
Elle joue avec ses pieds. Ils battent dans l’air. Elle ne sait plus trop quoi faire de tous ses membres. Ils sont lourds, lorsqu’elle ne bouge pas. Lou aimerait bien savoir comment se tenir tranquille, mais ça lui est complètement impossible. Les fourmis dans les mains, elle ne les supporte pas.
« Je ne sais pas si j’ai envie de penser comme toi. » Lou est jeune, et naïve. Elle le sait. Et même si elle sait aussi que l’amour, ce n’est pas comme dans les films, elle n’a pas envie d’être aussi déçue, avant même de le vivre. Elle essaye de ne pas trop mettre d’espoir, mais elle aimerait bien une première fois magique. Un premier bisou qui fasse rêver. Ou qui fasse battre son cœur. Si elle abandonne, maintenant, est-ce qu’elle trouvera le goût de l’amour ? « Et puis j’ai l’impression qu’en te disant que l’amour ce sera nul, tu t’empêches de vraiment le vivre. »
Impossible pour Lou de ressentir à moitié. Et tant pis si ça fait mal ! Elle a tendance à foncer la tête baissée. Quand c’est dans une course poursuite ou dans un sport, ça laisse des bleus. Alors, dans l’amour, elle accepte d’en avoir quelques-uns aussi.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
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❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Alya lui octroie un maigre sourire. Elle est sèche, car elle n'est naturellement pas aussi joyeuse que Lou, mais de comprendre que sa jeune camarade adapte son discours à elle, juste dans l'objectif de lui faire plaisir, déclenche une émotion agréable qu'elle ne saurait décrire.
C'est étrange parce que son corps éprouve de la joie, alors que son visage reste de marbre. Quelque part, elle se reproche de paraître aussi distante, comme si son impassibilité pouvait décourager Lou dans ses démonstrations d'amitié auxquelles la brune tient tout de même profondément.
- L'université n'est pas si dur que ça si tu t'accroches. Il faut aussi une bonne organisation, c'est important pour optimiser son temps et être efficace. Pour elle, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise méthode d'apprentissage. Chacun a ses capacités et son rythme. Tant qu'il y a de la discipline et de l'envie, l'ambition vient naturellement. Ahah, d'accord, je compte sur toi dans ce cas.
Bref clin d'œil, elle émet quelques doutes quant à savoir si ça se fera réellement ou non. Cela dit, au lieu de s'inquiéter comme à l'accoutumée, Alya décide de laisser le temps faire son œuvre.
Elle sait Lou sincère dans son intention, mais elle demeure prudente quant aux promesses faites dans l'euphorie, car elle sait, d'expérience, que la majorité d'entre elles n'aboutissent pas.
La tête sur son épaule la rend soudainement rigide. Ce n'est pas qu'elle n'apprécie pas le contact, c'est plutôt qu'elle panique à l'idée de devoir y réagir. Quelle est la bonne réaction à avoir face à ça, de toute façon ? Comment correspondre à cela quand on est soi-même très peu tactile ?
Alya, prise au dépourvu, se tend et ne cesse de faire circuler son regard entre Lou et loin devant, avant, de finalement, décider de répondre à cet engouement affectif par de succincts tapotements sur sa petite tête brune.
Quand Lou reprend la parole avec des contre-arguments -puisque le ressenti de la sportive ne lui appartient pas- cette dernière reste attentive au ressenti de son amie.
- Je ne sais pas, peut-être.
Alya ne connaît pas la vraie vérité à avoir, elle voudrait s'en approcher le plus possible et, jusqu'à présent, seule sa moralité avait un crédit à ses yeux. Elle n'a jamais vraiment partagé son point de vue avec les autres, et si elle était bien informée qu'une tonne de façon de penser différente existe au sein d'une même problématique, il demeurait instructif d'en entendre parler par quelqu'un d'autre.
Lou a beau être plus jeune, son avis reste légitime pour Alya. Même, il lui donne une sorte de souffle nouveau. Lou est loin d'être aussi torturée qu'Alya ne puisse l'être, elle est même relativement zen là où Alya échoue à être névrosée au sujet de détails qui n'effleuraient même pas l'esprit de sa camarade.
L'avis d'Alya n'est pas, jamais, figé dans le marbre, au contraire, elle est réellement intéressée par de nouvelles perspectives, du moment qu'elle soit d'accord avec cette vérité pour se décider à l'intégrer à ce qui sera le mieux pour elle.
Ses paroles ricochent en elle au point qu'elle se le repasse en boucle dans sa tête. "En te disant que l'amour c'est nul, tu t'empêches de le vivre." C'est peut-être vrai, mais elle s'est toujours protégée de la souffrance qu'elle aurait du mal à changer son angle de vue juste pour une éloquence authentique qui a résonné sur le moment.
Quand elle pense pouvoir faire un pas en avant pour sortir de sa zone de confort, elle en fait trois en arrière en revendiquant sa propre liberté de mouvement dans ce qu'elle se complaît à aimer.
- Je comprends, c'est ta façon de penser après tout. Si une partie de moi veut sincèrement te rejoindre dans la tienne, il faut dire que j'ai bien trop mes propres mécanismes pour me permettre de réussir à abandonner mes convictions aussi facilement.
Finalement, l'une comme l'autre admirent la manière différente de voir le monde dans les yeux de sa voisine, mais aucune n'est prête à se changer pour l'adopter définitivement.
Ça restera ce que c'est, une simple mise en scène dans l'esprit de : "Et si j'étais différente ? Et si j'étais comme elle."
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Lou ne prend jamais mal l’expression fermée d’Alya. Non, jamais. En fait, elle a compris que ça faisait partie d’elle. Que lorsque l’on prend l’Alya-pack, ça va avec beaucoup d’amour discret, de beaucoup d’attention froide, et de beaucoup d’écoute silencieuse. Et au final, ça lui va comme ça, à Lou. C’est le yang de son ying, et les deux ont trouvé un équilibre rare, que Lou veut conserver.
Au sujet de l’amour, elles ne sont pas d’accord, mais Lou ne trouve rien à rajouter. Elle respecte complètement l’avis d’Alya. Pour le moment, de toute manière, quoi faire d’autre ? Elle espère un jour voir sa copine tomber amoureuse de quelqu’un, juste histoire de voir un peu d’espoir au creux de ses yeux. Mais pour le moment, elle ne semble pas vouloir s’y intéresser. Ce genre d’aventures, ça arrive toujours par hasard.
« Tu sais, l’Université, c’est pas seulement que ça me fait un peu peur, c’est que c’est un peu loin. » Lou vient de commencer le lycée et pourtant, tout le monde ne lui parle plus que de l’après. Le lycée, c’est la première étape pour la vie d’adulte. Il faut de bons résultats, pour obtenir une bonne place à l’examen final, et choper une bonne école. « Et en même temps un peu trop proche. » Les premiers mois de l’année scolaires ont filé à toute vitesse. C’est que c’est exaltant la nouveauté, et entre les cours, et les clubs, Lou n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Pourtant, c’est dans l’ennui qu’elle peut réfléchir.
Elle sait, Lou, ce qu’elle veut faire plus tard. Ce sera des gâteaux, sinon rien. Sinon rien, parce qu’elle ne sait bien faire rien d’autre. Il y a bien la photographie. Quoi qu’elle aime ça, mais est-ce qu’elle est bonne ? De toute manière, Lou ne prend en photo que ses pâtisseries, l’un va avec l’autre.
Dans un premier temps, Lou pensait pouvoir continuer ses études à l’Université de Kobe High School. C’est si grand, on doit pouvoir tout y faire ! Et parce qu’il y a un club de cuisine, la jeune lycéenne a cru pouvoir prendre des cours plus réguliers. Mais non. Force est de constater que l’université ne permet pas de se diplômer dans la matière. Dans plus de deux ans, elle devra quitter le cocon. Encore une fois. Lou aimerait bien un peu de stabilité. Mais elle a le temps, et elle n’ose pas en parler à Alya. Elle, elle vient de loin. De beaucoup plus loin ! Donc difficile de parler de peur de s’arracher du cocon. Et puis, elle a le temps, Lou, avant d’avoir peur. Il faut déjà qu’elle réussisse ses examens. Et ça, c’est pas dit.
« Dis, tu veux bien me donner un coup de main demain matin, pour réviser ? J’ai un peu de retard en anglais. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Elle arque un sourcil adjoignant un sourire taquin. Si elle ne connaissait pas Lou, elle aurait immédiatement pris en main son émotion ; ceci dit, il lui reste difficile d'imaginer Lou avoir peur.
Enfin, pas totalement. L'être humain n'est jamais trop ceci ou trop cela, et a même titre qu'elle n'est pas qu'une compétitrice émérite sans aucune faiblesse, Lou n'est pas qu'une enfant hyperactive qui prend les choses à la légère ; elles ont toutes les deux des doutes, et si, ce soir, Lou lui partage les siens, il est de rigueur de l'aider à les dissiper.
- Tu auras bien le temps d'y penser le moment venue. C'est bien de prévoir pour s'y préparer un maximum, mais si tu écoutes toujours les professeurs qui te bassinent avec l'avenir, tu n'as pas fini de te faire du mouron, ma pauvre fille... Combien de fois les ont-ils toujours encouragés à aller aux études supérieures ? Après le lycée, l'université, après l'université, la licence puis le master, mais qui les prépare à la vie ? Personne d'autre qu'eux-mêmes ; les parents, pour ceux qui ont de la chance. De son point de vue, il appartient aux enseignants de s'impliquer davantage dans l'avenir de leurs élèves, et pas seulement à dose d'études
Enfin, les choses sont comme elles sont et si Alya ne peut pas les changer parce qu'elle le veut, elle peut au moins prendre ses propres responsabilités et aider ceux qui la questionne à ce sujet. Tu es jeune, tu auras le temps de te faire bien des soucis. L'avenir, il ne se prépare pas qu'en théorie, il se vit, tout simplement.
Fais ce que je dis, pas ce que je fais dans toute son excellence. Alya a toujours voulu intégrer cette université avec un objectif clair en tête. Son avenir est déjà tout tracé depuis le départ et elle n'a jamais eu peur d'avoir un futur incertain puisque l'athlétisme fait partie de sa passion de petite fille transmise par son père.
De ce fait, elle n'a jamais douté et a toujours avancé en ligne droite. C'est peut-être même cette ambition qui lui a donné confiance en elle.
- D'accord, si tu veux, mais je te préviens, je ne suis pas une professeure laxiste, alors faudra t'accrocher sévèrement !
Alya tolère les erreurs et saura faire preuve de patience tant qu'il y aura de la persévérance. Bien qu'elle ait du mal à être pédagogue à cause de sa nervosité naturelle, elle saluera néanmoins toujours les efforts de ceux qui veulent s'en donner les moyens, d'autant plus qu'elle ne veut pas trahir la confiance que semble lui porter Lou dans sa volonté de l'avoir choisi, elle, comme responsable de son apprentissage.
Alya jette ses cheveux de part et d'autre de derrière son épaule pour masquer son embarras, se donnant, par ce biais, ce faux air supérieur qui lui sied tant quand elle se sent indispensable.
- En échange, je veux bien que tu m'apprennes deux ou trois recettes. Quand je vivrais enfin seule, faut que je sache me débrouiller un minimum et la pâtisserie fait partie des choses que j'aimerais apprendre pour être opérationnelle. Parce qu'elle ne supporte pas de ne pas savoir faire quelque chose, et qu'elle veut absolument combler ses lacunes avant d'entrer définitivement dans la vie d'adulte. Je veux dire, au-delà du fait que je vais devoir continuer mon régime alimentaire spécial sportif, faut savoir que je ne cracherais jamais sur une part de tiramisu, sur du cheese cake ou sur des scones ! Se sent-elle contrainte de rajouter pour justifier ses plaisirs coupables.
Hormis aimer gober un jaune d'œuf cru de temps en temps, Alya, ce qu'elle préfère, c'est le sucré. Elle achèterait bien ses gâteaux en commerce, mais elle préférait largement le faire soi-même : c'est une question de fierté.
- Oh et des madeleines aussi ! Surtout des madeleines.
Rien ne sera se mettre entre elle et ce petit paradis français au chocolat, pas même le sport - parce qu'elle estime qu'elle peut largement tricher en en avalant une ou deux, même sous régime spécial, et qu'elle pourra quand même remporter la compétition haut la main ; y aura pas mort d'homme, quoi !
- InvitéInvité
Le vendredi 3 novembre 2017
Que de paroles sages. Lou acquiesce, mais elle n’est pas certaine de pouvoir lâcher prise sur toutes ces questions. C’est qu’à la maison, ça va commencer à en discuter plus sérieusement. Mathéo est déjà en études supérieures, et sa grande sœur Anna, va bientôt entrer à l’Université. Et mine de rien, même si Lou ne s’entend pas avec le reste de sa fratrie, ça la travaille. Elle se demande bien comment ils vont tous s’en sortir, s’ils font les bons choix, et si elle aussi sera capable de les faire. Parce que le temps passe vite, et que si aujourd’hui elle semble sûre de vouloir faire de la pâtisserie, de quoi sera fait demain ?
Mais la nuit porte conseille, et c’est peut être la fatigue qui la travaille. Elle est parasitée par les problèmes des autres, et en bonne éponge, elle absorbe les émotions de ses proches. C’est que les examens la travaillent, même beaucoup, parce qu’elle veut prouver à son frère, ainsi qu’à elle-même, qu’elle est capable de tenir des bonnes notes. Ce n’était pas facile au début de l’année, surtout à cause des soucis d’attention, mais elle veut remonter la pente. Kobe High School n’a pas le même niveau que son ancien lycée, et il lui faut redoubler d’efforts pour pouvoir se hisser au sommet.
Ou même pas au sommet, juste à la moyenne. Lou aimerait ne pas être à la fin de la liste. Pas question de laisser ce plaisir à son grand frère. Elle veut avoir une bonne note, une bonne place. Peut-être pas au point de se hisser sur le podium, mais de quoi pouvoir se la péter un petit peu.
« Promis ! » Elle se tient droite, la main sur le cœur. « Je serai irréprochable ! » Elle n’en est pas si certaine, elle a tendance à perdre vite l’attention, mais au moins, elle est motivée.
Lou se remet bien dans son lit - ou plutôt, celui de la colocataire absente -, baille un petit peu, la fatigue commence à l’attraper. Elle lutte néanmoins, parce qu’elle est surprise par la requête de son amie. Elle ne savait pas Alya intéressée par la cuisine. Et son enthousiasme est on ne peut plus communicatif. Alors dans un grand sourire Lou répond : « Evidemment ! J’ai une trop bonne recette de madeleines, avec plein de beurre, et un peu de fleur d’oranger. On pourra profiter des vacances pour utiliser la cuisine de papa et maman. » Ou bien le club de cuisine, mais c’est moins intime. Lou baille de nouveau. C’est plus sonore, cette fois, plus visible aussi. C’est que ses yeux commencent à piquer, et qu’elle s’étale de plus en plus dans le lit.
« Dis ? » Ponctué d’un autre bâillement. « Je crois que je suis fatiguée. On organise les cours demain matin ? »
Oh qu’elle a de petits yeux.