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- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 17■ Messages : 7830■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
La situation a beau être banale, le quotidien n’en reste pas moins attrayant. Que vous attendiez la fin du cycle de la machine à laver, que vous mangiez le même dessert à la cantine toutes les semaines, que vous patientiez la tête contre la vitre d’un bus, ces fragments de vie sont les rouages d’une trame bien huilée. A vous de sélectionner un de ces instants du quotidien et d’y déceler la beauté dans l’ordinaire.
Vous devrez rédiger votre texte en 3 paragraphes.
La 1ère phrase de chaque paragraphe devra faire parti d'un haïku qui, une fois assemblé, résume l'intégralité de votre texte.
▬ Cette épreuve est un solo.
▬ Vous avez 24 heures pour poster votre réponse.
▬ L'épreuve se termine le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- Nicolas [TE]Invité
- Contexte:
- -Nicolas a grandi dans un village de France, dans un environnement ultra violent, il a passé son enfance et adolescence dans un gang pour pouvoir survivre. Son nom de code était Loup Noir.
-A Terrae, c'est un Master Tonnerre Solaire ; il maîtrise l'électricité et les émotions. Il est quelqu'un de vif, malin et joyeux qui donne tout pour sa famille et ses amis, toujours prêt à rendre service.
-Il est synesthète, les sons ont des odeurs, les odeurs ont des couleurs, ect... Ça joue un peu avec sa façon de voir ses pouvoirs, surtout les émotions.
-Texte écrit sur Sonne de Rammstein si vous voulez la petite ambiance musicale.
Sans gravité et sans un son, Nicolas se fond dans les bois à la poursuite de sa proie. Elle croit pouvoir se cacher entre les arbres qu’il connaît par cœur, laissant dans son sillage de la panique acide qui embaume l’air humide… Ça surpasse l’odeur des feuilles mortes, de la mousse encore gorgée de pluie, la terre meuble sous ses chaussures de cuir. C’est si intense que ça réveille tous les instincts enfouis de Nicolas ; pas ceux du Loup, ceux terriblement humains. Reniant ses vertus, il s’imaginait déjà empoigner le cou de sa victime dans ses mains, étouffer, griffer, mordre, l’écraser sous son poids, transformer la peur en douleur, emplir son être du goût du sang qui n’est pas le sien… Faire de l’art avec l’eau salé sur les joues d’un autre, faire de la musique avec le sifflement d’une respiration difficile, faire du beau avec de l’horreur. Animal, tous ses muscles répondent quand il grimpe un rocher. Il ne glisse pas, il ne faillit pas, son regard d’argent scrute au-delà de la pierre avec une faim insatiable.
Éblouissant en passant d’hiver, du creux des bois sombres, à la soudaine lumière estivale qu’offre une clairière, sa proie est là. Essoufflée, à genou et tremblante toute entière… Un petit garçon mal habillé, mal coiffé, qui rappelle à Nicolas qu’il avait été comme lui, avant. C’était peut-être ce petit lui, cette ancienne bête fragile qu’il chassait… Les yeux de l’enfant fouillent les environs avant d’enfin remarquer Nicolas qui savoure l’inspiration paniquée et brève, le gémissement angoissé quand il tente de se relever et le petit cri quand il s’étale de tout son long dans les hautes herbes. Sauvage, Nicolas met toute sa force dans ses bras pour s’élancer en avant. D’un bond, il est dans la clairière, tâche noire dans la lumière. De trois pas de course, il est au-dessus du garçon qui n’essaie même plus de fuir, ses bras levés de manière défensive, prêt à recevoir des coups. A la place, Nicolas pose son pied sur le torse du gamin, appuie petit à petit, de plus en plus, une menace lourde qu’il ponctue d’un grondement du fond de sa gorge, de petits crépitements d’éclairs qui parcourent sa peau. Il n’a pas besoin de faire plus. L’enfant lui dit tout ce qu’il voulait savoir. La menace qui pèse sur ses amis, sur sa famille, s’ils restaient trop longtemps dans le coin… A mesure qu’il parle, Nicolas penche la tête sur le côté, attentif, notant chaque information, examinant les expressions angoissées du petit, les mouvements de son corps maigre, affamé, fatigué…
A l’orage d’été qui s’annonce d’un roulement sonore dans le lointain, le petit crie et se tasse comme si Nicolas lui avait soudain ordonné de se taire. Pourtant, c’est bien d’immenses nuages noirs qui s’approchent, au-dessus des arbres. Le tonnerre a appelé un nouvel éclair aveuglant… La mélodie colérique craque à nouveau et Nicolas inspire profondément, le nez vers le ciel. Il s’accroupit devant le petit qui pleure de plus belle… Ses mains qui savent faire souffrir, qui ont torturé, qui peuvent tout détruire couvrent les joues du petit garçon, essuient doucement les larmes avec ses pouces. Sa voix murmure des mots rassurants, des conseils pour qu’il ne subisse pas les conséquences de ce qu’il venait de faire… Lentement, pour ne pas le stresser plus, il sort des cookies de la poche de son manteau de cuir, les lui donne et l’aide à se relever, époussetant ses genoux écorchés et boueux. D’un geste de la tête, il lui ordonne de partir et, après un moment d’hésitation, il obéit en courant… Nicolas se tourne à nouveau vers le ciel… Cet orage, toujours en lui, le pressant à l’indicible, il vit avec. Il l’use encore, mais il le maîtrise. Quand la pluie frappe son visage, il souffle et retourne dans ses bois… La foudre gronde partout.
Sans gravité —
Éblouissant en passant d’hiver,
A l’orage d’été.
Éblouissant en passant d’hiver,
A l’orage d’été.
656 mots
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