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- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 17■ Messages : 7830■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
Toute histoire a deux facettes. La vôtre et celle de l’autre parti. Bien que la conclusion soit similaire, vos versions du pourquoi divergent. Un seul et même écueil, des actions aux retombées exponentielles, des opinions qui divergent… Le fait est que vous avez fauté et avez écopé de 2 heures de colle.
Un événement, deux versions. Deux individus, deux histoires. Ce que l'on voit n'est jamais qu'un pourcentage infime de la vérité dans son ensemble. Et pour vous, à quoi sont dues ces deux heures de colle ?
À travers un seul post d’un maximum de 1 500 mots chacun, vous devrez, dans cette épreuve, montrer une perception d’un événement. Votre binôme en fera de même en montrant une perception différente du même événement. Comment votre personnage vit-il cet événement ? Comment réagit-il ? Que fait-il ? Pourquoi est-il là ? Que pense-t-il ? Dévoilez-nous l'iceberg dans son intégralité.
▬ Cette épreuve est un duo Alter Ego.
▬ Vous avez deux jours pour poster chacun 1 réponse.
▬ L'épreuve se termine donc le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- Adiel Van CullenInvité
Adossée, les bras croisés sur le torse, Tamara se balance sur deux pieds de la chaise. Elle lance un regard noir en direction du type qui surveille. Elle n'a pas envie d'être là, non pire que ça, elle trouve ça injuste. Elle serre les poings. Sa colère est loin d'être redescendue. Dans sa tête, elle se refait le film. Elle a dû prendre sa place, parce qu'elle n'arrivait plus à gérer... non. Elle avait prit sa place parce que Madhi était incapable de faire face à ça.
« Putain.»
Il y avait du monde pourtant. Personne n'a réagi. Alors il fallait bien le faire non ? Après des années de maltraitance... des années d'errance... Non. Hors de question de se laisser marcher dessus une minute de plus. Et c'était elle qui se chargeait de ça. En arrière-plan, elle sent clairement le mécontentement. Elle les refoule. Tant qu'elle aura de la colère, c'est elle qui dirigera.
« J'aurais dû... »
Battre. Pousser. Taper. Encore plus. Les tremblements de Madhi n'ont pas été vengé. Les souvenirs douloureux du passé ont refait surface. Non. C'était inadmissible. Tamara serre les dents. Si on lui en laissait l'opportunité, elle se défoulerai sur le mobilier. Ou courir. Courir loin pour faire disparaître cette désagréable sensation de correction non abouti.
Avachi sur la chaise. Elle regarde par la fenêtre. Combien de temps il reste ?
Son regard se fait vague. Lointain. La chaise se repose sur les quatre pieds. La silhouette se redresse, les mains se croisent sur la table. Il ne se passe que quelques longues secondes mais toute l'attitude générale de Tamara a changé. Non, ce n'est pas Tamara qui a changé.
Adiel soupire, légèrement. Il n'aime pas du tout quand Tamara se met dans ce genre de situation. Il a parfois l'impression de toujours réparer ses emportements. Mais pour avoir eut Madhi dans ses bras quelques instants plus tôt, il sait pourquoi elle a fait ça.
« Excusez-moi ? »
Demande-t-il avec une extrême politesse jurant parfaitement avec les réactions précédentes où Tamara avait le contrôle. Son sourire est plus charmeur, avenant. Il sait que pour sortir de là il doit charmer, expliquer la vérité que l'Alter précédent n'aurait pas su faire.
« Je crois qu'il y a méprise. Nous ne devrions pas être là. »
Il passe sa main dans ses long cheveux blond pour les remettre en ordre. Tamara n'était vraiment pas soigneuse. Il se lève, et commence à avancer vers le bureau. Sa démarche est sur, altière. Il sait ce qu'il doit faire, il doit expliquer pourquoi ils en sont arrivés là.
« Je me permet de remettre en doute votre... sentence. Il semblerait que vous n'ayez pas écouté notre version. Madhi est assez... émotive. Elle n'a pas eu de chance. Et elle a bien trop souvent été confrontée à la cruauté des autres. Alors, dès lors qu'elle ne contrôle plus la situation, c'est bien évidemment Tamara qui l'aide. Ici, la première a été... molester verbalement par plusieurs petites choses qui se pensent supérieures sous prétexte qu'elles savent rabaisser les autres. Inutile de vous dire que c'est complètement stupide. Vous en convenez certainement vous même. »
Adiel continue de marcher, sans plus regarder le surveillant. Il continue sa plaidoirie.
« Nous étions assis, là, sur l'un des bancs dans l'espace vert, quand ces deux types se sont approchés de nous. L'un a commencé à nous chahuter, sur notre physique. Vous ne savez sans doute pas ce que ça fait, d'être pointé du doigt comme un monstre parce que vous n'êtes physiquement pas celui -ou celle- que vous voulez être....»
Nouvelle pause, qu'il souhaite assez dramatique.
« Madhi a appris à encaisser ça, mais quand les gestes ont dépassé les mots. Que pouvons-nous faire ? Les laisser tirer sur les vêtements ? Les laisser satisfaire leur curiosité malsaine ? Non, ce n'est pas comme ça que nous agissons. Alors Tamara a pris le relais. »
A ses mots, il ferme les yeux. Sa concentration est totalement tournée vers lui-même. Au fond de lui, il sent la tempétueuse bagarreuse qui veut revenir, qui veut expliquer. Mais c'est son job... C'est à lui de le faire. Il ne sait pas combien de temps s'est passé avant qu'il ne reprenne complètement possession du corps.
« Excusez moi, je crois que la colère n'est pas encore réellement descendue. Je disais donc... Tamara a réagit. C'est une protectrice... Elle n'attaque pas, elle défend. Moi, j'utilise les mots, elle utilise les poings et voilà où nous en sommes tous les trois. »
Il incline la tête, comme pour montrer qu'il a fini de parler. Et retourne s'installer sur la chaise, un peu désagréable. Une fois de plus son regard se fait vide. Son corps se recroqueville. En eux, chacun veut parler, chacun veut aller à la surface pour expliquer son point de vue, mais, finalement, bien que surpris, ils cèdent à Madhi.
Sur la chaise, Madhi est recroquevillé. Son pied s'agite et elle fait bouger nerveusement son genoux. Elle n'ose pas lever les yeux, et encore moins se lever. Sa voix est enrouée... ses doigts se tordent les uns avec les autres. Elle sent sa gorge se nouer davantage mais elle ne veut pas céder la place. Sans doute a-t-elle, elle aussi, besoin de parler.
« Je... je suis désolée... Je.. nous... Enfin ils... Nous nous sommes défendus... Ils ont... essayé de... regarder... Je n'avais pas envie... je... Tamara elle... c'est ma protection... Je... »
Sa voix est faible, hésitante. Elle cherche ses mots, alors que son tic s'accentue, sa jambe s'agite et elle s'oblige à poser une main dessus pour se calmer. Les larmes lui piquaient les yeux.
« Elle... Tamara... n'aurait pas dû frapper... Elle... la violence ça ne résous rien... mais... ne soyez pas trop dure... même... même si... sans doute... on mérite... on mérite cette punition... »
Les larmes finissent par déborder, elle croise les bras pour y cacher son visage. Elle a honte, honte de pleurer, honte de ne pas être assez forte. En elle, elle sent de nouveau Tamara s'agiter. Elle a envie de venir, de cracher sur ces heures de colle. Mais Adiel la retient. Sans doute Madhi a besoin de ça pour avancer...
- InvitéInvité
Les heures de colle avaient un terrible problème : il était nécessaire de les surveiller, et souvent le professeur qui les infligeait devenait le gardien temporaire. Voilà donc John coincé pendant un duo d’heure, à surveiller une jeune qui avait enfreint quelques règles.
Devant elle, des exercices d’anglais.
Devant lui, des copies d’anglais.
Ce qui les séparait ? Quelques mètres de silence.
Un silence qu’elle finit par rompre. D’abord pour parler, ensuite pour discuter. Pour défendre sa cause une nouvelle fois devant le professeur qui était juge, jury et bourreau.
“Je ne crains qu’il n’y ait point de méprise.”
Et sa décision était irrévocable. Le gentleman allait toutefois l’écouter, on ne pouvait être un homme d’honneur et couper la parole des autres. De plus, le silence devenait pesant. Alors il l’écoutait alors qu’il se souvenait de la tragique scène.
Lui était arrivé au milieu du deuxième acte de cette pièce de théâtre improvisée, et comme un rustre avait dû l’interrompre avant son dénouement final, pour le bien de tous. Une telle représentation était bien évidemment interdite dans l’enceinte de l’établissement, et avait ouvert une courte enquête. Toutefois, l’anglais ne disposait pas des capacités d’un certain Sherlock et ne pouvait être parfait. Une nouvelle analyse des éléments ne pouvait faire de mal pour être plus juste.
La jeune voulait jouer dans l’émotionnel, une chose qui ne pouvait marcher dans cette situation comme John s’en éloignait au maximum pour porter un meilleur jugement. Elle racontait le premier acte, la provocation, et les trois principaux acteurs avaient chacun exprimer leur version des faits au professeur. Celle d’Adiel n’est plus à présenter, mais celle des deux jeunes était différente.
Ils étaient bien évidemment les agressés, des victimes de circonstance. Ils ne voulaient que discuter, et leur interlocutrice s’était énervée bien malgré eux. Une simple discussion sur la pluie et le beau temps, des ragots sur les professeurs, et quelques rumeurs. Rien de bien méchant, sans surprise. Et le duo l’avait juré sur l’honneur. Qui oserait mentir en mettant leur honneur en jeu ? Certainement pas un duo de ruffians.
Les spectateurs et témoins de cette scène étaient encore rares et siégeaient au dernier rang, en plus d’être relativement inattentifs. Tout ce qu’ils voyaient et entendaient était une discussion relativement cordiale. Certes, le ton était monté, mais ce genre de choses peut arriver dans n’importe quelle conversation. Le professeur n’oubliait pas que les spectateurs penchaient en faveur d’un ou plusieurs acteurs. Pour de multiples raisons toutes aussi tristes les unes que les autres, la discrimination existait. Tous les récits ne pouvaient être entièrement fiables pour cette enquête.
“On m’a en effet rapporté que vous discutiez avant d’en venir à la violence physique. Vos camarades ont mentionné une conversation plus que normale, et ils ne pouvaient savoir que le sujet abordé allait vous énerver.”
Mais ils ne s’étaient pas excusés pour autant. Un élément important de cette enquête. Mais ça n’était pas parce qu’il était avec l’un des accusés que les autres s’en sortaient indemne, loin de la.
“Que je vous rassure, de tels propos sont intolérables et sont punis comme il se doit. "
Ils prenaient leur propre savon, autre part, devant une cour qui était bien supérieure à la simple salle de classe dans laquelle la jeune était enfermée. D’ici, le professeur pouvait imaginer la colère du directeur. La sentence allait être terrible pour ce duo. Une expulsion temporaire, au minimum. Pour le pire… on ne mentionnait pas le pire. C’était un jugement divin, on pouvait s’attendre à tout.
Vient maintenant le second acte, décrit d’une manière bien plus courte que le premier. À quoi bon s’entêter quand le juge avait assisté à la majorité ? S’interposer entre les acteurs n’avait pas été chose facile, le professeur pouvait remercier sa constitution relativement solide ainsi que ses rares souvenirs de boxe. Il est plus que probable qu’il ait subi quelques coups pour mieux les séparer, mais le bien-être de ses élèves passait avant le sien.
“C’est ce que j’ai remarqué, vous leur avez asséné un terrible crochet du droit.”
C’était une légère pointe d’humour. Une tentative de détendre cette atmosphère qui devenait terriblement lourde.
“Cette scène, nous la connaissons tous. Vous vous êtes laissé emballé par la solution la plus directe, emportée par vos émotions et la colère. Tout le monde est prêt à tout pour défendre son périmètre, son bien-être. Nous sommes tous passés par là.”
Certains y restaient coincés, bien tristement.
“Toutefois, il est de mon devoir de critiquer une telle méthode. Dans un combat, il n’y plus vraiment d’agresseur ou d’agressé. Je ne vois plus que deux combattants, ni plus ni moins. Et tout élève doit connaître le règlement, qui précise les conséquences d’un tel acte.”
Il devait rester encore et toujours neutre. Du moins, aussi neutre que possible. Il soutenait la cause, mais ne pouvait l’admettre publiquement dans ces circonstances.
“Aux yeux de l’école, vous êtes tous les trois responsables de cette bagarre.”
Une décision irrévocable. Est-ce que discuter est simple ? Non. Ignorer le problème ? Non plus. Reporter le problème à des supérieurs au risque que l’acte reste impuni ? Tout était une question de choix plus ou moins conscient, et plus ou moins impulsif. Ça n’était jamais simple, pour le professeur comme pour les élèves. Et en parlant d’élève, voilà que la troisième personnalité prenait le dessus. Il ne pouvait imaginer les difficultés que ceci causait dans la vie de tous les jours.
Peut-être qu’il avait le droit de donner un peu d’avis personnels, d’être un minimum compatissant. Un tuteur ne devait pas être humain et empathique pour réussir ? Si dans ces circonstances, il devait représenter la justice scolaire, tout le monde pouvait changer de rôle pendant quelques minutes.
“Je n’exprime point le contraire. Il est important d’agir devant la maltraitance, et d’une certaine manière, vous avez bien fait. C’est le moyen utilisé qui est mauvais.”
Ce n’était pas la peine d’expliquer une nouvelle fois ceci. Elle l’avait certainement compris.
“Et je vous invite à venir me voir dans quelques heures afin de discuter au calme de tout ceci.”
Il devait fermer cette courte parenthèse.
“Si nous exposons les faits, oui, vous méritez cette punition. Ces deux heures de colle sont la peine minimale que je devais appliquer.”
Rien ne lui interdisait d’expliquer son raisonnement.
“Peut-être que vous trouvez ceci injuste. C’est votre droit, et je ne vous en voudrais pas. Chacun à son opinion sur tout ceci. Mais je vous assure que vos agresseurs souhaiteraient être à votre place. Et que vous ne les reverrez pas avant un petit bout de temps.”
Un jugement invisible dont elle n’aura que quelques pièces.
“Sur ce, votre sentence ne changera pas, même si votre plaidoirie était réussie. Vous devriez songer à faire du théâtre.”
À défaut de marteau, il fit claquer son stylo sur le bureau. Cette affaire était maintenant classée.
Au loin, un duo de chenapans passait les deux pires heures de leur vie.
Devant elle, des exercices d’anglais.
Devant lui, des copies d’anglais.
Ce qui les séparait ? Quelques mètres de silence.
Un silence qu’elle finit par rompre. D’abord pour parler, ensuite pour discuter. Pour défendre sa cause une nouvelle fois devant le professeur qui était juge, jury et bourreau.
“Je ne crains qu’il n’y ait point de méprise.”
Et sa décision était irrévocable. Le gentleman allait toutefois l’écouter, on ne pouvait être un homme d’honneur et couper la parole des autres. De plus, le silence devenait pesant. Alors il l’écoutait alors qu’il se souvenait de la tragique scène.
Lui était arrivé au milieu du deuxième acte de cette pièce de théâtre improvisée, et comme un rustre avait dû l’interrompre avant son dénouement final, pour le bien de tous. Une telle représentation était bien évidemment interdite dans l’enceinte de l’établissement, et avait ouvert une courte enquête. Toutefois, l’anglais ne disposait pas des capacités d’un certain Sherlock et ne pouvait être parfait. Une nouvelle analyse des éléments ne pouvait faire de mal pour être plus juste.
La jeune voulait jouer dans l’émotionnel, une chose qui ne pouvait marcher dans cette situation comme John s’en éloignait au maximum pour porter un meilleur jugement. Elle racontait le premier acte, la provocation, et les trois principaux acteurs avaient chacun exprimer leur version des faits au professeur. Celle d’Adiel n’est plus à présenter, mais celle des deux jeunes était différente.
Ils étaient bien évidemment les agressés, des victimes de circonstance. Ils ne voulaient que discuter, et leur interlocutrice s’était énervée bien malgré eux. Une simple discussion sur la pluie et le beau temps, des ragots sur les professeurs, et quelques rumeurs. Rien de bien méchant, sans surprise. Et le duo l’avait juré sur l’honneur. Qui oserait mentir en mettant leur honneur en jeu ? Certainement pas un duo de ruffians.
Les spectateurs et témoins de cette scène étaient encore rares et siégeaient au dernier rang, en plus d’être relativement inattentifs. Tout ce qu’ils voyaient et entendaient était une discussion relativement cordiale. Certes, le ton était monté, mais ce genre de choses peut arriver dans n’importe quelle conversation. Le professeur n’oubliait pas que les spectateurs penchaient en faveur d’un ou plusieurs acteurs. Pour de multiples raisons toutes aussi tristes les unes que les autres, la discrimination existait. Tous les récits ne pouvaient être entièrement fiables pour cette enquête.
“On m’a en effet rapporté que vous discutiez avant d’en venir à la violence physique. Vos camarades ont mentionné une conversation plus que normale, et ils ne pouvaient savoir que le sujet abordé allait vous énerver.”
Mais ils ne s’étaient pas excusés pour autant. Un élément important de cette enquête. Mais ça n’était pas parce qu’il était avec l’un des accusés que les autres s’en sortaient indemne, loin de la.
“Que je vous rassure, de tels propos sont intolérables et sont punis comme il se doit. "
Ils prenaient leur propre savon, autre part, devant une cour qui était bien supérieure à la simple salle de classe dans laquelle la jeune était enfermée. D’ici, le professeur pouvait imaginer la colère du directeur. La sentence allait être terrible pour ce duo. Une expulsion temporaire, au minimum. Pour le pire… on ne mentionnait pas le pire. C’était un jugement divin, on pouvait s’attendre à tout.
Vient maintenant le second acte, décrit d’une manière bien plus courte que le premier. À quoi bon s’entêter quand le juge avait assisté à la majorité ? S’interposer entre les acteurs n’avait pas été chose facile, le professeur pouvait remercier sa constitution relativement solide ainsi que ses rares souvenirs de boxe. Il est plus que probable qu’il ait subi quelques coups pour mieux les séparer, mais le bien-être de ses élèves passait avant le sien.
“C’est ce que j’ai remarqué, vous leur avez asséné un terrible crochet du droit.”
C’était une légère pointe d’humour. Une tentative de détendre cette atmosphère qui devenait terriblement lourde.
“Cette scène, nous la connaissons tous. Vous vous êtes laissé emballé par la solution la plus directe, emportée par vos émotions et la colère. Tout le monde est prêt à tout pour défendre son périmètre, son bien-être. Nous sommes tous passés par là.”
Certains y restaient coincés, bien tristement.
“Toutefois, il est de mon devoir de critiquer une telle méthode. Dans un combat, il n’y plus vraiment d’agresseur ou d’agressé. Je ne vois plus que deux combattants, ni plus ni moins. Et tout élève doit connaître le règlement, qui précise les conséquences d’un tel acte.”
Il devait rester encore et toujours neutre. Du moins, aussi neutre que possible. Il soutenait la cause, mais ne pouvait l’admettre publiquement dans ces circonstances.
“Aux yeux de l’école, vous êtes tous les trois responsables de cette bagarre.”
Une décision irrévocable. Est-ce que discuter est simple ? Non. Ignorer le problème ? Non plus. Reporter le problème à des supérieurs au risque que l’acte reste impuni ? Tout était une question de choix plus ou moins conscient, et plus ou moins impulsif. Ça n’était jamais simple, pour le professeur comme pour les élèves. Et en parlant d’élève, voilà que la troisième personnalité prenait le dessus. Il ne pouvait imaginer les difficultés que ceci causait dans la vie de tous les jours.
Peut-être qu’il avait le droit de donner un peu d’avis personnels, d’être un minimum compatissant. Un tuteur ne devait pas être humain et empathique pour réussir ? Si dans ces circonstances, il devait représenter la justice scolaire, tout le monde pouvait changer de rôle pendant quelques minutes.
“Je n’exprime point le contraire. Il est important d’agir devant la maltraitance, et d’une certaine manière, vous avez bien fait. C’est le moyen utilisé qui est mauvais.”
Ce n’était pas la peine d’expliquer une nouvelle fois ceci. Elle l’avait certainement compris.
“Et je vous invite à venir me voir dans quelques heures afin de discuter au calme de tout ceci.”
Il devait fermer cette courte parenthèse.
“Si nous exposons les faits, oui, vous méritez cette punition. Ces deux heures de colle sont la peine minimale que je devais appliquer.”
Rien ne lui interdisait d’expliquer son raisonnement.
“Peut-être que vous trouvez ceci injuste. C’est votre droit, et je ne vous en voudrais pas. Chacun à son opinion sur tout ceci. Mais je vous assure que vos agresseurs souhaiteraient être à votre place. Et que vous ne les reverrez pas avant un petit bout de temps.”
Un jugement invisible dont elle n’aura que quelques pièces.
“Sur ce, votre sentence ne changera pas, même si votre plaidoirie était réussie. Vous devriez songer à faire du théâtre.”
À défaut de marteau, il fit claquer son stylo sur le bureau. Cette affaire était maintenant classée.
Au loin, un duo de chenapans passait les deux pires heures de leur vie.
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