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- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 17■ Messages : 7830■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
Toute histoire a deux facettes. La vôtre et celle de l’autre parti. Bien que la conclusion soit similaire, vos versions du pourquoi divergent. Un seul et même écueil, des actions aux retombées exponentielles, des opinions qui divergent… Le fait est que vous avez fauté et avez écopé de 2 heures de colle.
Un événement, deux versions. Deux individus, deux histoires. Ce que l'on voit n'est jamais qu'un pourcentage infime de la vérité dans son ensemble. Et pour vous, à quoi sont dues ces deux heures de colle ?
À travers un seul post d’un maximum de 1 500 mots chacun, vous devrez, dans cette épreuve, montrer une perception d’un événement. Votre binôme en fera de même en montrant une perception différente du même événement. Comment votre personnage vit-il cet événement ? Comment réagit-il ? Que fait-il ? Pourquoi est-il là ? Que pense-t-il ? Dévoilez-nous l'iceberg dans son intégralité.
▬ Cette épreuve est un duo Alter Ego.
▬ Vous avez deux jours pour poster chacun 1 réponse.
▬ L'épreuve se termine donc le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- Stilgar [Te]Invité
Fait à C. Abiekwasput, le 5 avril 2020
No 839/AC
No 839/AC
L. Inonge Kapwepwe
à
M. C. Henry Mwanawasa
à
M. C. Henry Mwanawasa
Objet : Incident de la nuit du 4 au 5 avril 2020 et ses conséquences
__–Le 5 au matin, j’ai été prévenu par le S. Bhekimpi Nxumalo qu’un vol avait été constaté dans les réserves de nourriture des cuisines. Les articles dérobés sont :
__–– un paquet de biscuits ;
__–– une bouteille d’eau de 0,5 L ;
__–– deux cannettes de corned-beef ;
__–– quatre cannettes de haricots rouges ;
__–– un ouvre-boîte ;
__–– cinq cuillers ;
__–– une boîte d’allumettes.
__–Le S. Bhekimpi Nxumalo a jugé utile de me prévenir immédiatement, bien que je ne sois pas chargé des questions d’intendance. La raison vous apparaîtra au cours de la lecture du présent rapport.
__–Sur vos conseils avisés, dans la note du 2 avril 2020 (No 800/AC), vous avez demandé à ce que soit installé un dispositif de vidéosurveillance dans les cuisines, suite à la recrudescence des vols dans cette partie de l’établissement. Cet encart à la discipline n’aurait su rester impuni bien longtemps, aussi la commande d’un tel dispositif a été passée immédiatement. Il a bien été reçu et son installation a été finalisée le 4 avril. Il a donc été possible de capturer une vidéo des événements survenus la nuit du 4 au 5. Hélas, la personne ayant commis le délit savait manifestement se déplacer dans le noir. En l’absence de lumière, il a été impossible d’identifier le voleur. Toutefois, la cour extérieure étant éclairée, par un effet de contre-jour, la silhouette du voleur était bien distinguable dans l’entrebâillement de la porte. Après comparaison entre les images prises et la vraie porte, le S. Bhekimpi Nxumalo a pu estimer la taille du voleur à environ cent trente (130) centimètres, plus ou moins dix (10) centimètres.
__–Cela a permis de réduire considérablement le nombre de suspects à, en substance, les plus jeunes membres de l’Unité Villa : Lisbet Skov, dix (10) ans, Lola Vasquez, onze (11) ans et Aylan Smith, onze (11) ans. Comme je suis chargé des plus jeunes pensionnaires, le S. Bhekimpi Nxumalo est immédiatement allé m’en faire part. J’ai reconnu, devant les faits qu’il m’a exposé, que l’affaire était désormais de mon ressort et en ai assumé la responsabilité, d’où le présent rapport rédigé de ma main que je vous remets.
__–L’affaire n’étant ni grave, ni urgente, j’ai laissé s’écouler la matinée et le repas de midi. Après observation des pensionnaires, rien ne permettait de conclure, par quelque expression coupable sur leur visage, qu’un d’entre eux fût à incriminer plutôt qu’un autre. Là encore, le caractère très soudé des enfants est certes une bonne chose, qu’il faut cultiver et dont je vous ai déjà témoigné de mon appréciation (voir notamment le rapport du 27 janvier 2019, No 17/UV), mais cela a aussi des effets pervers sur la discipline.
__–L’élément le plus perturbateur est sans doute aucun Aylan. Il faudra prendre des mesures le concernant, peut-être le sortir de son groupe d’amis et le transférer dans un autre établissement au moins à titre temporaire, pour éviter qu’il ne subisse leur influence et ne trouble leur bon développement. Bien que je ne puisse pas le prouver à l’heure actuelle, les précédents me laissent à penser que c’est bien lui qui a commis le vol. Je laisse cette observation personnelle à votre discrétion ; un rapport plus abouti et complet sur cette question devrait vous arriver prochainement.
__–Patienter jusqu’à l’après-midi m’a en outre permis d’en apprendre plus sur les événements. La rumeur du vol s’est vite répandue. Immédiatement après le repas, j’ai eu la visite à mon bureau de deux surveillants ; Le P. C. Kabelo Mpho et le C. Seretse Lekhotla. Ils m’ont informé des faits suivants : alors qu’ils faisaient une ronde de nuit, ils m’ont rapporté avoir été approché par Chris Raven, dix-huit (18) ans, Unité X3, que j’avais pourtant exclu de la liste des suspects d’emblée en raison de sa taille, de son âge et du fait qu’il n’est pas dans la classe d’Aylan, Lisbet et Lola. Chris aurait discuté avec les surveillants, de sujets trop triviaux pour être évoqués ici. Cette conversation aurait interrompu la ronde du P. C. Kabelo Mpho et du S. Seretse Lekhotla pour quelques minutes, justement alors qu’ils étaient au niveau des cuisines. Bien qu’il soit difficile de dire quand exactement cet incident eut lieu, il ressemble tout à fait à une diversion effectuée par Chris pour le compte du voleur. Je ne pense pas trop m’avancer en arrivant à cette conclusion.
__–J’ai été considérablement déçu d’apprendre cela. Chris s’est avéré jusqu’ici être un très bon élément, exerçant une influence très positive sur ses camarades. Il était donc nécessaire de prendre des sanctions.
__–Considérant la quantité de nourriture prise et le nombre de couverts, j’en ai déduit que si une seule personne a commis le vol, toute l’Unité Villa en a profité, soit, en plus des précédemment nommés Aylan, Lisbet et Lola ; Brad Montgomery, quinze (15) ans et Miguel Villa, quinze (15) ans. Chris lui-même ne semble pas avoir participé à ce petit dîner improvisé, mais il a abusé de la confiance que nous lui avions laissée et de l’autorisation qu’il avait ainsi gagnée de s’affranchir des règles du couvre-feu. Prendre cette décision n’est pas de mon ressort, mais je suggère respectueusement à M. C. de lui ôter ce privilège.
__–Pour ce qui est de la punition, j’ai réuni l’Unité Villa dans la cour après le repas, pour leur donner deux heures de « colle », selon la méthode préconisée dans le rapport No 24/QD. J’ai ensuite convoqué Chris, pour lui expliquer la situation et lui faire une remontrance. Nous sommes ensuite allé rendre visite à l’Unité Villa, pour mettre leur complice devant les conséquences de ses actes. Bien que j’estime que la confiance qui régnait jusqu’ici entre nous a été rompue, il s’est montré compréhensif et a accepté sa responsabilité dans la situation. Son comportement a prouvé qu’il était toujours un bon élément, discipliné et moralement exemplaire.
__–Cette question réglée, j’ai laissé l’Unité Villa et Chris reprendre le déroulé de leur journée. Leur emploi du temps a été perturbé, mais après un entretien oral avec leur professeur, M. Philippus du Pont, celui-ci a accepté de bien vouloir ajuster son programme.
__–Les exercices et leçons de l’Unité Villa se poursuivront donc deux heures après la fin prévue de la journée, telle que notée dans l’emploi du temps. Cela risque d’empiéter sur le dîner de l’Unité Villa, mais j’ai estimé que la leçon serait d’autant mieux comprise, si ses membres étaient ainsi privés de ce repas, d’autant plus qu’ils se sont permis de le prendre en avance la nuit dernière.
__–Je me tiens à votre entière disposition si vous avez besoin d’information supplémentaires sur cette affaire.
__–Respectueusement,
__–L. Inonge Kapwepwe
__–– un paquet de biscuits ;
__–– une bouteille d’eau de 0,5 L ;
__–– deux cannettes de corned-beef ;
__–– quatre cannettes de haricots rouges ;
__–– un ouvre-boîte ;
__–– cinq cuillers ;
__–– une boîte d’allumettes.
__–Le S. Bhekimpi Nxumalo a jugé utile de me prévenir immédiatement, bien que je ne sois pas chargé des questions d’intendance. La raison vous apparaîtra au cours de la lecture du présent rapport.
__–Sur vos conseils avisés, dans la note du 2 avril 2020 (No 800/AC), vous avez demandé à ce que soit installé un dispositif de vidéosurveillance dans les cuisines, suite à la recrudescence des vols dans cette partie de l’établissement. Cet encart à la discipline n’aurait su rester impuni bien longtemps, aussi la commande d’un tel dispositif a été passée immédiatement. Il a bien été reçu et son installation a été finalisée le 4 avril. Il a donc été possible de capturer une vidéo des événements survenus la nuit du 4 au 5. Hélas, la personne ayant commis le délit savait manifestement se déplacer dans le noir. En l’absence de lumière, il a été impossible d’identifier le voleur. Toutefois, la cour extérieure étant éclairée, par un effet de contre-jour, la silhouette du voleur était bien distinguable dans l’entrebâillement de la porte. Après comparaison entre les images prises et la vraie porte, le S. Bhekimpi Nxumalo a pu estimer la taille du voleur à environ cent trente (130) centimètres, plus ou moins dix (10) centimètres.
__–Cela a permis de réduire considérablement le nombre de suspects à, en substance, les plus jeunes membres de l’Unité Villa : Lisbet Skov, dix (10) ans, Lola Vasquez, onze (11) ans et Aylan Smith, onze (11) ans. Comme je suis chargé des plus jeunes pensionnaires, le S. Bhekimpi Nxumalo est immédiatement allé m’en faire part. J’ai reconnu, devant les faits qu’il m’a exposé, que l’affaire était désormais de mon ressort et en ai assumé la responsabilité, d’où le présent rapport rédigé de ma main que je vous remets.
__–L’affaire n’étant ni grave, ni urgente, j’ai laissé s’écouler la matinée et le repas de midi. Après observation des pensionnaires, rien ne permettait de conclure, par quelque expression coupable sur leur visage, qu’un d’entre eux fût à incriminer plutôt qu’un autre. Là encore, le caractère très soudé des enfants est certes une bonne chose, qu’il faut cultiver et dont je vous ai déjà témoigné de mon appréciation (voir notamment le rapport du 27 janvier 2019, No 17/UV), mais cela a aussi des effets pervers sur la discipline.
__–L’élément le plus perturbateur est sans doute aucun Aylan. Il faudra prendre des mesures le concernant, peut-être le sortir de son groupe d’amis et le transférer dans un autre établissement au moins à titre temporaire, pour éviter qu’il ne subisse leur influence et ne trouble leur bon développement. Bien que je ne puisse pas le prouver à l’heure actuelle, les précédents me laissent à penser que c’est bien lui qui a commis le vol. Je laisse cette observation personnelle à votre discrétion ; un rapport plus abouti et complet sur cette question devrait vous arriver prochainement.
__–Patienter jusqu’à l’après-midi m’a en outre permis d’en apprendre plus sur les événements. La rumeur du vol s’est vite répandue. Immédiatement après le repas, j’ai eu la visite à mon bureau de deux surveillants ; Le P. C. Kabelo Mpho et le C. Seretse Lekhotla. Ils m’ont informé des faits suivants : alors qu’ils faisaient une ronde de nuit, ils m’ont rapporté avoir été approché par Chris Raven, dix-huit (18) ans, Unité X3, que j’avais pourtant exclu de la liste des suspects d’emblée en raison de sa taille, de son âge et du fait qu’il n’est pas dans la classe d’Aylan, Lisbet et Lola. Chris aurait discuté avec les surveillants, de sujets trop triviaux pour être évoqués ici. Cette conversation aurait interrompu la ronde du P. C. Kabelo Mpho et du S. Seretse Lekhotla pour quelques minutes, justement alors qu’ils étaient au niveau des cuisines. Bien qu’il soit difficile de dire quand exactement cet incident eut lieu, il ressemble tout à fait à une diversion effectuée par Chris pour le compte du voleur. Je ne pense pas trop m’avancer en arrivant à cette conclusion.
__–J’ai été considérablement déçu d’apprendre cela. Chris s’est avéré jusqu’ici être un très bon élément, exerçant une influence très positive sur ses camarades. Il était donc nécessaire de prendre des sanctions.
__–Considérant la quantité de nourriture prise et le nombre de couverts, j’en ai déduit que si une seule personne a commis le vol, toute l’Unité Villa en a profité, soit, en plus des précédemment nommés Aylan, Lisbet et Lola ; Brad Montgomery, quinze (15) ans et Miguel Villa, quinze (15) ans. Chris lui-même ne semble pas avoir participé à ce petit dîner improvisé, mais il a abusé de la confiance que nous lui avions laissée et de l’autorisation qu’il avait ainsi gagnée de s’affranchir des règles du couvre-feu. Prendre cette décision n’est pas de mon ressort, mais je suggère respectueusement à M. C. de lui ôter ce privilège.
__–Pour ce qui est de la punition, j’ai réuni l’Unité Villa dans la cour après le repas, pour leur donner deux heures de « colle », selon la méthode préconisée dans le rapport No 24/QD. J’ai ensuite convoqué Chris, pour lui expliquer la situation et lui faire une remontrance. Nous sommes ensuite allé rendre visite à l’Unité Villa, pour mettre leur complice devant les conséquences de ses actes. Bien que j’estime que la confiance qui régnait jusqu’ici entre nous a été rompue, il s’est montré compréhensif et a accepté sa responsabilité dans la situation. Son comportement a prouvé qu’il était toujours un bon élément, discipliné et moralement exemplaire.
__–Cette question réglée, j’ai laissé l’Unité Villa et Chris reprendre le déroulé de leur journée. Leur emploi du temps a été perturbé, mais après un entretien oral avec leur professeur, M. Philippus du Pont, celui-ci a accepté de bien vouloir ajuster son programme.
__–Les exercices et leçons de l’Unité Villa se poursuivront donc deux heures après la fin prévue de la journée, telle que notée dans l’emploi du temps. Cela risque d’empiéter sur le dîner de l’Unité Villa, mais j’ai estimé que la leçon serait d’autant mieux comprise, si ses membres étaient ainsi privés de ce repas, d’autant plus qu’ils se sont permis de le prendre en avance la nuit dernière.
__–Je me tiens à votre entière disposition si vous avez besoin d’information supplémentaires sur cette affaire.
__–Respectueusement,
__–L. Inonge Kapwepwe
- HRP :
- Merci d’avoir lu ! J’espère que ce n’était pas trop aride :p
Et merci beaucoup à mon partenaire pour être allé au fond de cette idée avec moi, vous verrez de quoi il en retourne dans son post ~
Et pour les Terraens, Smith et Vasquez ont été attribués au pif, vu qu’Aylan n’avait pas de nom de famille connu et qu’Arisha ne s’est pas encore décidé à ce que je sache sur celui de Lola.
- Chris RavenInvité
Désert de Kalahari, 14:13.
Silencieux, Chris marchait sous une chaleur étouffante, escorté par un soldat. Son supérieur l'avait convoqué sans qu'il en sache trop. Pas de quoi s'inquiéter, à priori. Ils arrivèrent devant la tente du lieutenant qui l'accueillît avec un grand sourire.
- Chris ! Entre, entre ! Je sais qu'il fait chaud, dehors ! Tu veux quelque chose à boire ? Lui demanda t'il en lui tendant une bouteille d'eau.
- Oui, je veux bien.
L'officier lui tendit la bouteille et se rassît tandis que le brun buvait rapidement à pleines gorgées. Il faisait chaud, il eût la sensation que son corps revivait. Après quoi, il s'assît à son tour.
- Chris, j'ai un problème, lui dit l'homme toujours souriant.
- Monsieur ? L'entraînement de ce matin ne s'est pas passé comme vous le...
- Non, non... Ca s'est très bien passé, au contraire. Tu as fait du bon boulot.
- Pourrais-je savoir ce qui ne va pas dans ce cas ? Demanda le Corbeau avec politesse.
Son supérieur replaça ses lunettes dans un geste calculé, avant de lui sourire une nouvelle fois:
- Oui, tu as raison. Ce sera plus simple, si je te montre. Je pense que nous gagnerons du temps.
Il se leva, invitant l'assassin à le suivre. Dans un geste rapide, il ordonna également au garde de venir avec eux.
Tout en marchant silencieusement, Chris tenta de comprendre où ils se dirigeaient et sentit une nouvelle fois la chaleur brûlante atteindre sa peau. Il ne comprenait pas bien où ils allaient, et il savait qu'il fallait toujours se méfier de cet homme. Derrière son sourire bienveillant, il était capable du pire.
Pourtant, il ne comprenait pas bien à quel niveau il avait pu commettre une erreur. Et si ce n'était pas lui qui était en cause, pourquoi le convoquer, dans ce cas ?
Le groupe se dirigea tranquillement vers l'un des terrains vagues du camp, et le jeune tueur surprît son officier en train de siffloter une chanson tout en accompagnant l'air avec son doigt.
- Tu connais cet air, Chris ?
- Non, monsieur.
- Ah, oui. C'est vrai que vous n'êtes pas vraiment formés à l'art de la musique. On ne peut pas vous former à tout, ajouta t'il avec une pointe de regret dans la voix.
Soudain, ils bifurquèrent entre deux tentes et le brun eût un visuel direct sur le lieu où ils allaient. Il y vit alors tout un groupe d'enfants, attachés en pleine chaleur. Mais pas n'importe quels enfants: ceux dont il était responsable !
Le brun s'immobilisa en fixant les pauvres gosses, dont certains semblaient déjà s'être évanouis à cause de la chaleur.
- Qu'est ce que ça veut dire ?! Protesta aussitôt Chris dont l'esprit de grand frère protecteur s'était brusquement éveillé.
- A toi de me le dire... rétorqua aussitôt son supérieur d'une voix calme. Il y a quelques heures, l'un d'entre eux a été surpris en train de voler de la nourriture. Et il n'aurait pas pu sans aide extérieure. Je suis sûr que tu vois où je veux en venir.
Ils savaient. Il n'avait aucune idée de comment, mais ils savaient. Instinctivement, le Corbeau évita de croiser le regard de son complice. Mais ça n'aida pas vraiment...
Leur supérieur donna un ordre d'un signe de tête au soldat se trouvant derrière Chris. Ce dernier reçut aussitôt un violent coup de crosse derrière la nuque et tomba à genoux.
Leur lieutenant s'avança en face de l'assassin, qui fixait désormais le sol.
- Je croyais que vous étiez au fait des règles régissant ce camp. Mais je m'aperçois que je m'étais fourvoyé. Il va falloir mettre de l'ordre dans tout ça...
Sa voix était mielleuse, presque sadique. Le brun eût une soudaine envie de lui trancher la gorge avec le premier objet coupant passant sous ses yeux. Ce type n'était qu'un lieutenant, et il était déja ivre de son pouvoir.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, je regrette, répondit Chris d'un ton plat, détaché, sans émotion.
- Non, bien sûr que non. Tu as été formé pour mentir, après tout. Comment pourrait il en être autrement ? Ce n'est pas grave. Je m'attendais à cette petite... difficulté.
Il fit volte face tout en dégainant un objet que le Corbeau n'eût pas le temps de voir, avant de s'approcher d'Aylan. Aussitôt, il pointa un tazer en direction du jeune enfant, sous les yeux horrifiés de Chris. Il adorait ce garçon. Ils étaient souvent ensemble durant leurs temps libres. Il aurait dû se douter qu'ils remonteraient facilement jusqu'à l'autre si l'un d'eux était pris.
- Ca suffit, arrêtez ! Laissa échapper le jeune assassin en faisant un pas en avant.
Mais aussitôt, il sentit une puissante main de soldat se poser sur son épaule: il n'irait pas plus loin. Un sourire à la fois sadique et satisfait se dessina sur les lèvres du supérieur:
- On dirait que la mémoire te revient, tout à coup ?
- Ce n'est qu'un gosse ! Il avait faim ! Pas la peine d'en arriver à de telles extrémités ! Trancha le brun sans même s'en rendre compte.
Le lieutenant s'immobilisa, semblant réfléchir. Puis il fit en fin de compte demi-tour vers le Corbeau, et lui tendit le tazer:
- Tu as raison... Je ne vais pas avoir besoin d'en arriver à de telles extrémités... Puisque c'est toi, qui vas le faire !
Chris demeura interdit, les yeux fixés sur l'arme qu'on lui tendait.
- Qu... Quoi ? Murmura t'il, encore stupéfait.
- Vous avez viοlé les règles, tous les deux. Tu sais donc comment les choses fonctionnent ici. Vous allez écoper d'une punition. Et pour être sûr et certain que ça n'arrivera plus, c'est toi qui vas infliger cette punition à Aylan !
Il ordonna aux gardes de mettre Chris debout, la main armée toujours tendue vers lui.
- Allez, Chris ! Un des gosses que tu surveilles a viοlé une règle. Il est temps de le punir. Si tu ne prouves pas ta loyauté envers l'organisation, c'est toute ton unité qui subira le même sort. Est ce vraiment ce que tu veux ?
Le brun écarquilla les yeux en entendant ces derniers mots, glacé d'effroi. Ce salopard savait où frapper. Il savait que Chris était habitué à la torture. Il savait que ça ne l'impacterait que physiquement et temporairement. Mais le forcer à torturer ses gosses... ceux dont il était responsable... c'était une toute autre histoire !
Et bien qu'il sache qu'il fallait de se méfier de ce type, le brun s'était fait avoir. Il ne l'avait pas vue venir.
Silencieux, il resta là, à observer son officier supérieur, le bras armé tendu dans sa direction. S'il prenait la défense de son petit protégé, c'est tout le groupe d'enfants qui serait puni, et lui avec. Dans le cas contraire, il devrait torturer Aylan. Les perspectives, en plus d'être très limitées, étaient peu réjouissantes.
Ses mâchoires se serrèrent alors qu'il croisait le regard quelque peu amusé de son supérieur. Il n'avait pas vraiment le choix. L'unité des jeunes adolescents était visiblement attachée là en plein soleil depuis un bon moment. Poursuivre une telle chose pourrait les mettre en danger.
"Faire ce qui devait être fait."
Une petite phrase qui avait souvent accompagné Chris dans ses choix les plus difficiles. Aujourd'hui, il avait été piégé afin d'envoyer un message: s'il ne prenait pas son rôle de surveillant plus au sérieux, les enfants qu'il tentait de protéger en souffriraient de toute façon les conséquences.
Son poing se serra, et il hocha finalement la tête:
- Très bien ! Je vais le faire...
- Excellent choix, rétorqua son supérieur.
Chris entendit un soldar charger son arme, dans son dos, et il n'eût pas besoin de se retourner pour savoir qu'elle était pointée sur lui, en ce moment même. S'il tentait quelque chose avec le taser, il serait abattu. C'était très clair.
Inspirant profondément, il s'avança vers son supérieur et récupéra l'arme qu'il lui tendait, avant de s'avancer en direction de son petit frère de coeur. Il s'immobilisa devant lui: il avait l'air en mauvais état, usé par la chaleur écrasante.
- Je suis désolé, Aylan, murmura t'il avant de lever le taser dans sa direction. Je n'ai pas le choix...
Une fois encore, il y eût un léger tremblement, signe d'une légère hésitation de la part du surveillant qui luttait pour parvenir à exécuter cet ordre qui le faisait vomir intérieurement. Tous deux échangèrent un regard qui parut durer une éternité aux yeux du Corbeau. Et finalement, son doigt pressa la détente, avant qu'il ne ferme les yeux pour ne pas avoir à observer ce spectacle horrible.
L'expression vide, comme s'il était très loin d'ici, il fit demi-tour et tendit le taser à son lieutenant. Celui ci s'en empara, un sourire satisfait ourlant ses lèvres. Il avait brisé ce début de rebéllion grandissant en lui, et menaçant la tranquillité du camp. Tout s'était déroulé comme prévu.
Sans même s'adresser à lui, le brun poursuivit son chemin et s'arrêta devant le soldat, prêt à être emmené en cellule, ou bien où il le désirait. Il s'en foutait. De toute façon, la journée était foutue, à ses yeux, à présent...
HRP:
- Spoiler:
- Merci à vous d'avoir lu, et merci beaucoup à mon partenaire avec qui je me suis éclaté à développer cette idée/ce format un peu particulier. ^^
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