Looking for distraction [Milaya]

Je ne sais pas trop quoi penser quand elle me dit finalement que ce n'était pas si désagréable, ce qui n'empêche qu'un petit sourire se dessine à nouveau sur mes lèvres.

- "Tu sais qu'à me dire des choses comme ça je vais avoir très envie de recommencer..."

Si je prends une voix légèrement joueuse, laissant penser que je ne suis pas 100% sérieux, évidemment que ce n'est pas faux pour autant. Cela dit, je vois bien qu'elle ne sait pas trop où elle en est.

- "Tu n'as pas forcément besoin de réfléchir à trouver une raison. Si tu n'as pas envie d'être seule, ou, juste, que tu n'avais pas envie de refuser, eh bien tu en as tout à fait le droit sans chercher à te justifier."

D'autant plus quand on est dans une situation compliquée à gérer.

En tout cas, j'aime beaucoup la voir aussi mignonne, même si dans le fond, ça me fait aussi un peu de peine. Je sais bien que ce n'est pas forcément une bonne chose pour elle. Et décidément, je ne sais pas comment je pourrais lui remonter le moral.

- "Bien sûr que je suis là. Si tu veux juste parler, quel que soit le sujet, je suis là pour en discuter avec toi. Et si tu veux faire, je ne sais pas trop du coup, n'importe quoi qui te change les idées, alors je serai toujours partant ! Et, si tu as juste envie de pleurer eh bien, mon épaule est là aussi."

Je souris légèrement en prononçant cette phrase. Peut-être que de lui laisser le choix, ce n'est pas une mauvaise idée non plus.

- "Bizarre ? Non, je ne trouve pas qu'il y ai quoi que ce soit de bizarre à agir selon ses envies. Surtout si ça peut permettre de sortir la tête de l'eau, même si ce n'est que pour quelques instants. Pouvoir reprendre son souffle au milieu de la tempête, ça fait toujours du bien."

Alors sous cette image de femme forte et affirmée qu'elle renvoi au quotidien, il y a tout de même une part de doutes qui se dissimule. Ce n'est pas bien étonnant. Mais ça me touche aussi de voir cet aspect plus fragile qu'elle cache si bien.

Comme quand elle vient finalement contre moi alors que les larmes recommencent à s'échapper de ses yeux. Juste après avoir proposé de parler, c'est vrai, mais je ne vais sûrement pas relever. Je la serre doucement dans mes bras, la laissant pleurer autant qu'elle en a besoin, l'une de mes mains venant caresser le haut de sa tête dans un geste d'apaisement. Ce n'est que quand je sens les soubresauts provoqués par les larmes se faire moins forts, que je m'écarte très légèrement, juste de quoi apercevoir son visage.

- "Ça va s'améliorer, c'est sûr."

Pas dans l'immédiat, certes. Mais je n'ai pas besoin de lui préciser. Je dégage quelques mèches qui sont naturellement venues se coller à son visage suite à l'humidité subie. De nouveau, je sens ma poitrine se serrer légèrement. Exactement le même schéma. Exactement la même envie d'y répondre. Mais cette fois, je prends sur moi.

- "Mais, en attendant que le temps fasse son effet, est-ce que, je peux... Recommencer ?"

Un poil hésitant, je préfère demander confirmation ce coup là. Au moins, si elle accepte, je n'aurais pas à me sentir coupable. Autrement, ça m'évitera au moins d'avoir à réitérer des excuses qui risqueraient de sonner creux la deuxième fois.

Je ne sais pas trop à quoi je m'attends sur ce coup là. Pas à grand chose sûrement. Seulement à savoir où est-ce que je dois aller. Essayer d'avoir une réponse claire. Si elle décide de seulement vouloir continuer à pleurer dans mes bras sans rien de plus que quelques câlins tout ce qu'il y a de plus corrects, ça ne me dérange pas. Je continuerai évidemment à lui apporter mon soutien comme je le peux. Et, sinon... Ça ne va pas me déranger non plus.

Évidemment, sa réponse n'est pas si simple. Pourtant, un léger sourire amusé se dessine malgré tout sur mes lèvres. Elle ne lâchera rien, mais dans ces conditions. Certains pourraient trouver ça risible, moi je vois juste toute la ténacité dont elle fait preuve malgré tout.

- "Tu es vraiment têtue hein..."

Ce n'est pas un reproche. C'est même dit d'une façon qui pourrait faire penser à un compliment. Mais je ne lui laisse pas le temps de répliquer. Je me penche à nouveau vers aller, et c'est cette fois plus lentement que je reviens l'embrasser. Ses lèvres sont encore humides du fait des larmes qui viennent de couler. Et... Ça ne me donne pas du tout envie de m'arrêter. C'est vrai, je ne sais pas bien comment réussir à lui changer complètement les idées autrement. Peut-être même que ce n'est pas ce qui va suffire. Après tout, ce n'est pas parce que quand j'embrasse quelqu'un j'ai tendance à oublier tous mes soucis que c'est pareil pour tout le monde. Mais, on en sait jamais...

Ahah ok, je ne sais pas trop comment je dois prendre cette question. Je crois bien que c'est la première fois qu'on me la pose dans ces circonstances. Cela dit, avec Maya rien n'est comme ce à quoi je suis habitué. C'est peut-être aussi ce qui me plait. Mais, ouais, là clairement, je crois que ça devient compliqué. Je prends donc mon petit air gêné pour lui répondre malgré tout.

- "Hmm, je ne suis pas bien sûr encore."

Est-ce que je m'attendais vraiment à ce qu'elle puisse apprécier elle aussi ? Me le montrer ? Je n'en sais rien. A vrai dire, je ne sais pas où je vais actuellement, mais ce n'est pas ce qui m'empêche d'avancer. Alors quand Maya propose de rentrer, je crois que je ne suis pas trop en position de m'y opposer.

- "Ouais, tu as raison, si on veut pouvoir rentrer à l'école, il ne faut pas trop trainer. Tu n'es pas toute seule au moins dans ta chambre ce soir ?"

Après tout, elle vient bien de me dire qu'elle n'avait pas tant envie de se retrouver seule.

Je termine le fond de mon verre, et au passage vers la sortie du bar j'en profite pour le déposer sur le comptoir. Ce n'est pas franchement de cette façon que j'envisageais la journée passée avec Maya. Mais, peut-être que je n'en suis pas si mécontent malgré tout.

- "Tu m'as dit ne pas avoir très envie de rester seule ce soir. Et je crois aussi que c'est plutôt une bonne chose d'avoir quelqu'un pour te tenir compagnie."

Je réponds doucement, ne voulant pas non plus la froisser. Je sais qu'elle a sa fierté. Et que ça doit déjà être assez dur à gérer. Je vois bien qu'elle est totalement troublée pas dans son habituel. Je ne veux pas en rajouter. Mais je m'inquiète un petit peu aussi c'est vrai.

- "Enfin, si jamais elle n'est pas là et que tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux toujours m'appeler."

Je préfère que ce soit clair. Même si je ne suis pas sûr qu'elle m'appelle réellement en cas de coup de blues.

On repart du bar en réglant nos différentes consommation et on peu repartir en direction de l'école. Et pour ça, le bus c'est encore ce qu'il y a de plus rapide et de plus pratique.

- "Ça m'a fait plaisir de passer du temps avec toi, alors, tu n'as pas vraiment besoin de me remercier. Mais, c'est gentil."

- "Ahah nan, t'inquiète, j'ai bien compris que ce n'était pas dans les plans."

Je ris légèrement en répondant. Parce que moi, ça ne m'aurait pas dérangé de lui tenir compagnie toute la nuit. Mais je crois que j'ai bien assez pris de revers pour la soirée. Enfin, même si on avait dû ne faire que dormir, je m'en serais contenté évidemment, mais il est sûrement préférable de prendre la direction de l'école pour ce soir. On règle donc nos consommations et c'est parti direction le bus.

- "En tout cas, si jamais tu cherches un jour quelqu'un pour t'accompagner à une journée shopping, je serai ravi de venir avec toi !! C'était vraiment sympa !"

Je lui décroche mon grand sourire en prononçant cette évidence d'une façon bien moins lourde que tout ce qu'a impliqué notre conversation précédente. Autant faire en sorte que le trajet du retour se passe sur une ambiance plus joyeuse. Ce ne sera évidemment pas une solution miracle, mais je préfère éviter de la faire à nouveau pleurer avant qu'on ne se sépare.

#Terminé