Le truc qui fait boum, à tous les coups, c'est Bibidi Bobidi Bou ! [Terminé]

Les corvées, quelle horreur. Ils n'ont pas d'argent pour payer des gens de ménage dans cette école ? Je comprends l'intérêt d'apprendre la responsabilité aux élèves mais de là à les obliger à le faire ? C'est honteux ! Chose dont je me suis plainte longtemps à Monty dès les premiers jours. Depuis la rentrée, j'ai eu l'occasion d'utiliser toutes sortes de techniques pour en faire le moins possible. Aujourd'hui ne dérogera pas à la règle. Surtout que c'est mon pigeon préféré sur lequel je tombe cette fois. Il est tellement drôle à torturer et à trigger ! De quoi mettre du fun dans cette tâche ménagère.

"Non, pourquoi ça n'irait pas ?" dis-je en plissant les yeux.

Pourquoi il me pose cette question ? Parce que je suis étrangère ? Ou alors, il pense que je suis une nullos comme Pabolo ? Bon, c'est vrai que je n'ai pas les meilleures notes mais je reste dans la moyenne haute en japonais. Il embraie vite sur autre chose.

"Le tableau."

Je ne le dis pas mais je pense très fort mon "évidemment" silencieux. Je le regarde aller chercher les trucs pendant que je finis de ranger mon sac. Il me pose une question chelou ensuite.

"Quoi ?" je l'interroge avec un air perplexe.

Si j'ai compris la référence à Alice au Pays des Merveilles, le reste m'échappe totalement. En attendant qu'il réponde, je lui prends le chiffon des mains. Je compte bien m'appliquer à nettoyer le tableau et ce, pendant toute la séance de corvée.

Il pose des questions comme ça pour parler ? Il n'a que ça à faire ? Les gens qui parlent inutilement, quelle plaie ! Quand il me parle de Matrix, je le regarde avec un air un peu absent. Je ne connais que de nom, moi et les films, ce n'est pas trop ça. Certes j'en connais mais je n'ai pas trop le temps de regarder avec mes nombreux loisirs. Et mama n'était pas vraiment fan que je reste devant la télé toute la journée non plus. Elle préférait me voir dans un cours où elle dépensait une fortune plutôt que ça. Sa blague fait un flop mais j'apprécie l'effort.

"Non sans blague ?" dis-je en le regardant comme si il était idiot. Ca me semble évident qu'il faut le mouiller ce chiffon pour que ça fasse quelque chose. Sans attendre, je vais chercher un seau d'eau dans le placard et reprends la parole :

"Au club de danse, pour bien commencer la semaine ! Et toi ?"

Le temps qu'il réponde, j'ai atteint le placard et sorti le seau, direction le couloir pour le remplir maintenant.

"Pour Matrix, je connaissais mais j'avais pas compris le rapport, bien essayé cela dit ! Je reviens, je vais remplir le seau d'eau !"

Et hop, je sors de la classe pour revenir cinq bonnes minutes plus tard. Il faut savoir prendre son temps dans la vie.

"J't'ai pas trop manquer pendant mon absence ? D'ailleurs, t'as fait quoi pendant tes vacances ?"

Les deux sujets ne sont pas vraiment liés mais la question vient juste de m'effleurer l'esprit.

Je n'aurais pas du tout dit qu'il faisait du foot. En fait, je ne le vois pas du tout du genre sportif. Est-ce qu'il a une raison obscure pour faire partie de ce club ? Voilà les questions que je me pose pendant que l'eau remplit doucement le seau. J'ai mit le débit minimum pour au cas où il vienne mais il ne l'a pas fait.

De retour en  classe, je ne manque pas sa réaction à ma question. Je plisse des yeux en écoutant sa réponse avant de me tourner vers le seau d'eau et y trempé le chiffon pour le tableau.

"Non pas vraiment."

Comment dire ça pour que ça paraisse naturel ? Le chiffon imbibé d'eau, je commence à frotter très doucement le tableau.

"Montoro et moi, on est retourné en Espagne chez notre mère. Itsuki est resté au Japon. C'était cool, on a trainé, j'ai pu revoir quelques amis, faire du shopping, dessiner, se balader. Ce genre de truc quoi."

Je passe les moments où j'ai bien trashtalk le copain de ma mère qui est toujours là avec Monty. Ou même l'ambiance un peu pourrie qu'il y avait quand on était tous réuni. Heureusement que je trainais tous le temps avec Monty.

"Je suis étonnée que tu sois rentré plus tôt. D'habitude, quand on est chez soi on peut faire ce qu'on veut. Alors que sur le campus, on est limité, surtout pour voir les mêmes gens toute l'année... moi je pourrais pas !"

Je tourne légèrement pour le regarder à sa réponse. Ça alors ! Ça ne se passe pas bien chez lui ? Il doit vraiment avoir une ambiance pourrie pour préféré passer du temps avec moi. Pas que ma compagnie soit désagréable mais je prends bien mon plaisir à l'embêter et le provoquer. Alors, forcément, ça ne doit pas être la super ambiance non plus pour lui. J'ai bien conscience de lui provoquer du malaise. J'ai bien envie de lui faire un commentaire douteux mais je me retiens, même si j'imagine bien la tête qu'il aurait fait, d'où mon petit sourire amusé.

"Hm ?"

Il doit être vraiment désespéré pour changer de sujet comme ça. Une information que je note dans un coin de ma tête en continuant en nettoyer le tableau.

"Depuis que je suis arrivée au Japon, depuis fin mars à peu près."

Je suis arrivée pas longtemps avant la rentrée après tout. J'ai bien fait !

"Et de Grenade. Tu connais ? C'est juste à côté de la Sierra Nevada dans le sud de l'Espagne. C'est montagneux et on est à une heure de la mer. Presque comme ici !"

Je ne cache pas m'enthousiasme en parlant. C'est vraiment une jolie ville, alors si je peux donner envie aux gens d'y aller, je serais contente !

C'est bien, j'ai la certitude qu'il n'a pas parler de ce sujet avec Monty, sinon il aurait sans doute réagit au fait qu'on ne venait pas de la même ville.

"Non pas vraiment. Barcelone c'est à 8h de route. Madrid entre les deux à 4h mais tu dois faire un détour par l'intérieur des terres."

Cette distance a toujours été pénible à combler entre mes pères, Monty et chez ma mère. Ça demandait toujours une certaine organisation pour pouvoir se voir. Heureusement que cette distance n'a jamais changé notre relation fraternelle.

En tout cas, il est vachement enthousiasme parce que le voilà me submerger de questions en tout genre.

"Le chorizo, voilà ce qui me manque."

Est-ce que je devrais faire la liste ? Non, ça serait trop déprimant, alors il va se contenter de ça.

"On a beaucoup de plats arabes parce que Grenade a été la dernière cité musulmane et on a gardé beaucoup de choses de ce passé, comme le palais Alhambra, le lieu le plus touristique de la ville. Y a beaucoup de bar à tapas, donc je dirais les tapas ? Entre autre. Je ne connais pas tout les plats typiques. Pour ce qui est des montagnes, elles sont carrément plus grandes !! Je crois que ça culmine à 3400 mètres quelque chose comme ça ? Pour la mer, euh, à peu près la même chose ?"

J'ai l'impression de me transformer en guide touristique d'un coup. Je n'ajoute rien parce que je sens qu'il a encore pas mal des questions.

Je manque de lâcher mon chiffon quand il me demande c'est quoi le chorizo. C'est quoi le chorizo ? Je me tourne vers lui avec un air scandalisé sur le visage. Si j'étais vulgaire, je dirais "non ça se mange pas, tu te le fourres ou je pense" mais je suis une demoiselle bien élevée.

"Sérieux tu connais pas ? C'est du saucisson piquant, voir très piquant. Toi qui traine avec Pabolo au foot, j'suis étonnée que tu n'en ai pas entendu parler."

Voilà qu'il enchaine avec d'autres questions.

"Non, ce n'est plus habiter. Et c'est un ensemble de palais, avec une mosquée... et pleins de trucs."

Il n'a qu'à se renseigner sur internet pour les détails. Je lève les yeux au ciel et reprends le nettoyage du tableau.

"Non, c'est des mini-plats qui accompagnent les boissons alcoolisées. Et pour je ne parlais pas du mont Fuji, tu m'as demandé si les montagnes à Grenade étaient plus grandes qu'ici, à Kobe donc. J'ai pas un diplôme en géologie, je connais pas la hauteur de toutes les foutues montagnes. Et pour l'eau bah, elle est bleue comme toutes les eaux de mer ?"

Je soupire et fini par lâcher mon chiffon dans l'eau. Je m'essuie légèrement la main sur mon jeans et sors mon téléphone de ma poche. Je cherche rapidement une photo de la plage. C'est une photo de moi et papa au bord de l'eau. J'ai pris le selfie pour l'envoyer à Mitsuki. Je m'approche de Seito et lui montre.

"Tiens ! Vois par toi-même !" dis-je en mettant l'écran devant lui avant de faire un zoom sur l'arrière-plan. Je ne voudrais pas qu'il tourne de l'oeil en voyant mon bikini trop longtemps !

Malgré que j'ai été vite pour pas qu'il tourne de l'oeil à la vue de mon corps parfait en bikini, ça n'était pas assez. Je pensais que ça avait marcher mais sa réaction est sans appel. Alors qu'il reprends le balayage, je range mon téléphone et retourne au tableau pour reprendre le nettoyage de celui-ci. Je me fige avec le chiffon en main quand il dit que j'ai bronzé.

"Quoi ?"

Pourtant, j'ai fait attention à mettre de la crème solaire pour empêcher ça. C'est vrai qu'avec mes gênes hispaniques, je bronze facilement mais je prends soin de l'éviter au maximum. Il semblerait que j'ai raté. Je me retourne pour le regarder. Il tente de se justifier mais je commence à comprendre. C'est un pervers comme je le pensais ! Il cache juste bien son jeu !

"L'homme de ma vie. Et il serait très contrarié que tu ais regarder trop longtemps sa princesse en bikini."

Cette phrase est volontairement provocante, j'ai été sage jusqu'à présent et l'envie de le taquiner est bien trop forte. C'est sûr que je ne ressemble pas trop à mon papa, Monty a plus de trait en commun avec lui je trouve. Surtout dans l'attitude et l'aura qu'il dégage. Qui penserait que je suis de leur famille ? Personne je suis sûre !

Ce garçon est un livre ouvert, je peux presque voir toutes ses pensées les plus impures affichées sur son visage. Je me délecte de chaque couleur que je vois apparaitre sur son visage et je dois faire un gros effort pour ne pas rire. Je me mord l'intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire. Une chose est sûre, c'est que je ne suis jamais déçue de ses réactions.

Alors que ses pensées semblent reprendre le chemin le plus probable, je m'approche de lui, même si il reprends son balayage comme si de rien n'était. Je m'approche jusqu'à être en face de lui. Bien plus proche que la politesse le voudrait.

"Dis donc, tu ne sais donc pas que toutes les filles sont les princesses de leurs pères ? Qu'est-ce que tu avais comme pensées pour t'emballer comme ça ?"

Je me penche vers lui pour capter son regard et être bien sûre qu'il me regarde:

"Je suis jolie mais pas assez pour une princesse c'est ça ? C'est parce que je ne suis pas à ton goût ?"

Je me retiens d'ajouter le coup final à mes questions mais il ne va pas tarder à arriver, ça dépendra de sa réponse.

Mon père a l'air cool ? AHAH il a de l'humour lui. Bien sûr que mon père est cool mais ce n'est pas le premier qualitatif que j'utiliserais si je ne le connaissais pas si bien. En tout cas, il rougit comme prévu. C'est mignon. Il prends tout de travers, c'est hilarant #ironie.

"Arg les familles royales du monde ne seraient pas d'accord avec toi." dis-je en roulant les yeux.

Il finit par s'écarter pour reprendre son ménage. Je le vois qu'il est contrarié ou à défaut perturbé. Je ne bouge pas de ma position en écoutant la suite. Il a l'audace de parler de Mitsuki tiens ! Je sais bien ce qu'elle m'a raconté, que c'était d'un commun accord machin truc. Je le savais que ça terminerait tôt ou tard. Plus tard que mes attentes mais soit. Ca me met en colère quand même. Il n'aurait jamais dû sortir avec elle. Si elle s'est laissé tenter, c'est parce qu'elle se pensait dans un de ses dramas avec l'amour à l'asiatique. Pfeuh.

"Bah non, y a pas personne..." dis-je en me rapprochant discrètement mais rapidement de lui pour être dans son dos.

"Parce que maintenant que ça a foiré avec elle, tu peux vivre ton deuxième crush ! Pas vrai ???"

Ah bah voilà qu'il recommence ! Il ne supporte pas la vérité alors, il enchaine en s'en prenant à moi. Très mature comme réaction dites donc ! Je le fixe, sans sourciller et sans bouger. Ce n'est pas lui qui va m'impressionner ! Les poings sur les hanches, je le regarde droit dans les yeux en répondant :

"Méchante, méchante ! Toute de suite les grands mots ! J'croyais que vous étiez qu'amis au final ? C'est pas méchant de faire remarquer que tu vas pouvoir vivre ton grand amour maintenant que tu sais que Mitsuki n'est qu'une amie non ? C'est juste la vérité. Désolée si tu ne la trouves pas à ton goût hein. Après tout, il n'y a que la vérité qui blesse !"

Je lève les yeux au ciel et ajoute:

"Et puis, je pense que tu sais très bien de qui je parle, tu veux vraiment que je le dise à voix haute ?"

Je suis prête à le dire à voix haute si il insiste. Aucune pitié !

C'est vraiment un gamin. Un gamin immature et macho qui se prends pour un adulte. Je ne dis rien face à son petit manège, aucunement touchée par son petit discours de faux indigné.

"A se demander qui est le méchant gamin ici." dis-je une nouvelle fois quand il a finit de parler. Je lève encore les yeux au ciel avant de reculer légèrement pour le contourner et aller vers le tableau. Mieux vaut une distance de sécurité avec la bombe que je vais lâché. Oh ça, il va le regretté. Si il veut tant sa vérité, il va l'avoir. J'y mets juste toute la comédie qu'il faut pour l'instant dramatique. Suffisamment éloignée, je me tourne vers lui et réponds en le fixant :

"Si tu y tiens tant... Vu que tu as perdu la mémoire depuis la Golden Week... Que puis-je y faire ? C'est à moi que revient la tâche difficile de te rappeler la vérité."

Prenant une pause pour le suspense, je finis par prononcer le nom qu'il veut tant entendre, en espagnol :

"Pablo Mora"

La non réaction de Seito est une preuve supplémentaire que j'ai raison. Si j'avais tort, il nierait. Quoique si il niait en bloc, ça ne ferait que confirmer mes soupçons aussi.

"Fais donc." dis-je simplement quand il annonce aller chercher la serpillière. Je n'attendais pas grand chose de cette conversation de toute façon. A part le mettre mal à l'aise évidemment. Je retourne au tableau et reprends le nettoyage de celui-ci.

Il revient avec une question intéressante. J'arrête de nouveau mon nettoyage pour le regarder.

"Bah rien qu'en voyant tes réactions. Ça me semble évident." dis-je en haussant les épaules. "Tu préfères les yeux verts. Quand je t'ai demandé d'imaginer une tenue de mec, la première qui t'ai venue en tête, c'est la sienne et quand je te l'ai fais remarquer, tu as piqué un far, sans parler de la crise juste avant. Je ne suis pas aveugle. Et je ne vois pas pourquoi tu t'acharnerais à vouloir continuer de le fréquenter. Ce n'est pas comme si vous aviez des points commun."

Je suis sûre qu'il va y trouver à redire mais je ne changerais pas d'avis, quelque soit ses excuses.

Je ne prends même pas la peine de répondre à ses questions, plus idiote les unes que les autres. Il s'enfonce à vue d’œil, c'est pathétique. Je manque de m'étouffer de rire quand il dit que son point commun avec lui est qu'ils sont des mecs tous les deux. Wow. Il a été le chercher loin celui là. C'est pire que pathétique. Qu'est-ce qui est pire que pathétique ? Alors qu'il pose une ultime question, je sors de mes pensées pour pouffer de rire.

"Pffffrrrrttt je m'en fous de toi. C'est l'impact de ta réputation sur Mitsuki qui m'importe."

Ah je ne veux jamais entendre qu'elle s'est faite larguée pour un mec. Surtout un délinquant comme ce pseudo bad boy.

"Et vous êtes tous les deux des mecs et vous aimez la plage wow. Comme la majorité des gens sur cette terre."

Cette fois-ci, je ne peux cacher le mépris et la moquerie de ma voix, oups. Je retourne à mon nettoyage en disant :

"Tu peux trouver les justifications que tu veux, mon instinct ne me trompe pas et puis, je ne m'attendais pas à ce que tu en ais conscience. Généralement, on est le dernier au courant de ce genre de chose. Surtout quand l'individu est du même sexe."

J'hausse les épaules à sa question sur Mitsuki.

"Elle fait ce qu'elle veut."

Je ne peux pas interdire aux gens de fréquenter qui ils veulent. Sinon, j'aurais déjà dit à Itsuki ne pas adresser la parole à Cassius, quelque que soit les circonstances. Cependant, c'est particulier vu qu'on est tous les trois dans la même chambre. On ne peut pas l'éviter comme on veut. Quand à sa question sur sa réputation, si il n'est pas capable de le savoir, ce n'est pas moi qui vais lui dire. Le redoublant qui a des heures de colle et qui est impliqué dans des altercations violentes. J'ai vraiment besoin de lui dire ? La suite qui vient plus tard me fait doucement rigoler.

"Mais moi je m'en fiche complétement ! J'aime les garçons, je le sais, les autres le savent, y a aucune ambiguïté. J'en ai rien à carrer des rumeurs qui courent sur moi d'ailleurs ! Les vrais savent la vérité, c'est tout ce qui m'importe. "

Si j'avais dû faire attention à toutes les rumeurs sur mon dos, je n'en aurais perdu de l'énergie. "La fille de parents divorcés". "La fille dont la mère est incapable d'avoir une relation stable". "Celle qui a deux pères dont un étranger". "La dramaqueen". "La pourrie gâtée à qui on accorde le moindre caprice". Qu'est-ce que j'en ai à faire de tout ça ?

Je ne comprends pas ce qu'il ne comprends pas. C'est pourtant très clair ce que je dis non ? Après, quand il pose la question, je commence à comprendre pourquoi il ne me comprends pas. Il ne doit pas savoir ce que c'est d'avoir des vrais amis sincères. Et il n'a surement pas été trahis par certains autres. Cela ne m'étonne pas trop de la part de ce type, il me semble pas du type sociable. Je l'écoute jusqu'au bout sans l'interrompre. Il est tellement convaincu qu'il a raison que ça m'agace et je vais me faire un plaisir de l'éclairer dans ce cas.

"Mais justement, mes frères, ils s'en foutent aussi des rumeurs. Ma famille aussi d'ailleurs. Itsuki et Montoro ne savent même pas ce qui ce dit dans l'école, sauf si c'est moi qui leur dit."

Il ne peut pas comprendre que quand on vit dans une famille comme la mienne, on oublie vite les ragots qui court sur nous. Et surtout quand on a une attitude et un style comme nous. Tout ce qui m'importe, c'est que Monty n'entende jamais parler de cette nuit à l'urbex. Pas parce que j'ai peur de son jugement mais plutôt qu'il me fasse un sermon et soit encore plus vigilant, que ça l'inquiète, qu'il craigne que ça se reproduise. Je n'ai pas envie non plus d'être fliquée dans ce que je peux faire par des papas poules.

"Les vrais amis ou les personnes qui t'aiment vraiment, ils ne te jugeront jamais pour des rumeurs. Si ils sont inquiet, ils t'interrogeront dessus. C'est tout. Et si tu leur demande de l'aide pour rectifier la situation, ils t'aideront. Les faux, c'est ceux qui prétendent qui t'aiment mais dès qu'il y a une rumeur sur toi ou alors quand tu ne réagis pas dans le sens de ce qu'ils veulent, ils te tournent le dos sans même chercher à comprendre, parce que le "qu'en dira-t-on" est plus important pour eux que toi."

Les traitres. Je finis par hausser les épaules en concluant mon monologue:

"Dans la vie, il faut savoir faire la différence entre les deux catégories pour éviter de souffrir mais bon, si tu comprends pas, c'est que tu n'as jamais vécu ça."

Simple constatation factuelle. Cela dit, ma phrase sous-entends clairement que si il ne comprends pas, c'est parce qu'il n'a pas d'amis. En dehors de Mitsuki et Nolan bien sûr.