[Flashback] En toute amitié

En toute amitié

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas pris le temps de ne rien faire. Me lever, manger et retourner dans ma chambre pour y lire ou dormir, je dois admettre, qu'aussi solitaire, j'ai été, ce furent les meilleures vacances que je n'avais jamais passées. Je pense que je pourrais m'y faire à la longue, j'en deviens presque à me demander si je ne devais pas plutôt continuer sur cette route plutôt que mes études de médecine. Bien évidemment, je ne suis pas sérieux quand j'y pense, mais je ne peux pas dire que ce n'est pas tentant.

Mais aujourd'hui, est, un jour, spécial, je ne vais pas juste me contenter de rester dans ma chambre, c'est décidé, je sors ! J'ai rendez-vous avec Nissa ma colocataire pour une ballade en ville. On va refaire notre stock de fourniture puis on ira dans un bar à chat et si jamais on a faim, j'ai prévu un petit détour pour acquérir quelques douceurs !

Ce matin, je me suis donc levé aux aurores pour pouvoir me préparer, oui, je sais, la quasi-totalité de la journée cela semble exagéré, mais on ne sait jamais et puis je ne suis pas non plus le plus rapide quand il s'agit de me préparer.

Après avoir fait tout ce que j'avais à faire en me levant, j'ai commencé ma journée par un petit-déjeuner en lisant, avec difficulté malheureusement, la plupart des élèves reviennent de chez eux, ils font donc disparaître le calme qu'il pouvait y avoir en plein milieu des vacances.

Après cela, j'ai passé le reste de la matinée à me laver et réfléchir à ma tenue. Et du temps, cela m'en a pris, ah cela oui. Même quand je suis allé manger le matin, j'y réfléchissais, est-ce que je devais porter quelque chose de classe ? Ou au contraire quelque chose de plus décontracté. Mais l'un n'empêche pas l'autre.

Enfin bref, l'après-midi arrivait et je ne savais toujours pas quoi mettre. Oh et puis zut, j'irais comme je veux, autrement dit, avec ma veste et mon pantalon fétiches.

J'ai longuement hésité avec mon blazer bleu et mon pantalon à carreaux, mais je me dis que par un temps pareil, ma veste ira très bien. Elle est certes longue, mais suffisamment large pour être aérée et ça cela fait toute la différence.

J'étais enfin prêt !  Je n'avais plus qu'à attendre Nissa.

Et vu l'avance que j'avais, j'allais devoir attendre un petit moment. J'ai donc passé le reste du temps a alterner entre mon lit et ma chaise pour lire. Finalement, cela ressemblait pas mal au type de journée de ce mois dernier.

Mais alors que je ne faisais même plus attention à l'heure, voilà que j'entends quelqu'un toquer à la porte. Et voici Nissa qui débarque en trombe.

« Ah Salut ! Nissa j...  »

Pas le temps de parler visiblement, elle se dépêche de prendre des vêtements et de se changer. Pendant ce temps, je range tranquillement mon livre et commence à mettre ma sacoche autour de mon cou.

Mais alors que je me retourne, je la vois agresser ou se faire agresser plutôt par son paravent. Toute sourire elle me prévient qu'elle est prête, voilà que c'est moi qui suis en retard maintenant. J'enfile donc mes chaussures rapidement et me dirige vers la porte.

« On peut y aller Hurn !» *Oh la la cette référence qui ne parlera jamais à personne*

Je fais signe à Nissa de passer pendant que je ferme la marche et la porte. Et nous voilà parti, le début de l'aventure commence. C'est ainsi qu'on marche dans les couloirs en direction du centre-ville. Ayant donc tout le temps de papoter, je démarre la conversation avec l'envie d'en savoir plus.

« Alors, ces vacances ? Ça, c'est bien passé ? Tu as pu te reposer ? »

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En toute amitié

Elle avait saisi ma référence, pas si étonnant venant de sa part, mais j'applaudis quand même l'effort, ou du moins je le fais dans mon esprit. En revanche, elle semble bien plus énergique me donnant un coup de coude avant que l'on ne sorte de notre chambre.

Mais alors que je pensais lui faire plaisir en posant la question, je vois son sourire s'évaporer comme neige au soleil. Fort heureusement, elle a l'air de me dire que ce n'est que par manque de temps et de repos. Mais maintenant qu'elle est revenue, je pense que tout ça va rentrer dans l'ordre, c'est donc un simple petit coup de mou.

Fort heureusement, je la vois reprendre des couleurs et afficher de nouveau un sourire. Continuant sur ses journées dont il est facile de faire le lien avec son teint, qui étaient visiblement très chargées, je me demande si elle avait prévu tout cela ou si elle l'avait improvisé. Dans les deux cas, on peut en conclure que c'est impressionnant.

Elle me pose à mon tour la question, souriant, je pense rapidement à ce que je vais dire. À peu près la même chose qu'elle... Non ? En fait, pas du tout, même l'exact opposé.

Je n'ai vu personne et je me suis reposé. Indirectement, Nissa est en train de me faire regretter mes vacances, en y pensant, j'en viens même à perdre mon sourire pour laisser place à la culpabilité, comme si on avait inversé les rôles pendant une fraction de seconde.

« Bah... Rien, je n'ai rien fait. Je me suis contenté de rester au calme. »

D'habitude, je serais le premier heureux de ce résumé, mais après avoir entendu la version de Nissa, j'en deviens presque jaloux. Mais je ne reste pas morose très longtemps, j'ai quand même apprécié mes vacances et rien ne pourra me l'enlever. Et puis j'ai quand même vu des gens. Même si ce n'est qu'en coup de vent.

« Si j'ai quand même très rapidement vu quelques membres du club de journalisme. Et je suis allé un après-midi chez ma grand-mère, j'ai pu voir ma tante et mes cousins cousines. On a joué à des jeux de sociétés... Enfin jusqu'à ce qu'il ne reste que moi après qu'ils eurent compris qu'ils n'avaient aucune chance contre moi»

Je me mets à ricaner rien qu'en y repensant, ce n'est pas ma faute si tous leurs jeux de société sont des jeux de réflexion. Mais alors qu'on passe les portes de l'académie. Cela me fait penser à une anecdote que je m'empresse de raconter.

« Je me venge par rapport à quand je suis chez mes parents. Il ne faut jamais jouer contre eux, ma mère est une mauvaise perdante et saura se venger tôt ou tard, tandis que mon père a trop de chance. Si je ne savais pas qu'il en est incapable, je dirais qu'il triche. Du coup ma mère et moi, on se ligue contre lui et il finit par bouder parce qu'on est, soi-disant, de mauvais joueurs.»

Ouaip, les jeux de société, c'est rarement un bon moment dans ma famille au final. Je me demande pourquoi on continue d'y jouer alors ? Mais je suis sûr que ça ne vient pas de moi, enfin, j'espère. Voyons comment Nissa s'en sort de son côté.

« Et toi, tu joues de temps en temps à des jeux de société chez toi ? Ou avec des amis ?»

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En toute amitié

Quand Nissa me demande si j'ai pu faire de belles rencontres, je me mets à repenser à ma rencontre avec le groupe de journalisme, rien de bien particulier, si ce n'est que, la facilité que j'ai eue à proposer de nouvelles choses. Ils étaient tous très enclin au changement et ça, cela fait plaisir. Me contentant d'un simple mouvement de tête pour répondre à la question de Nissa.

Peu après avoir posé mon interrogation Nissa m'informe qu'elle aime beaucoup les jeux de société elle aussi. Même si malheureusement, elle ne peut y jouer que très rarement par un manque évident de joueurs.

Je ne peux que connaître ce sentiment, j'ai beau moi-même joué souvent avec mes parents, ce sont peut-être les seuls adversaires que j'ai la plupart du temps. Non seulement, je n'ai pas une tonne d'amis avec qui jouer, mais en plus après une ou deux parties, je semble les faire fuir. À croire qu'il n'y a que ma mère qui soit à mon niveau... Ou du moins l'inverse.

Nissa a de la chance de pouvoir voir ses amis de temps en temps. Je me réfugie derrière l'idée que c'est parce que je suis loin de l'Allemagne que je n'en ai pas vraiment, mais je sais bien qu'au fond, j'ai plus de "bonnes connaissances" que de réels amis, et ce, depuis longtemps. Pourtant, je suis gentil ? Non ?

Mais bon, ce n'est pas avec des pensées aussi négatives que ça risque de changer voilà pourquoi je suis bien heureux quand Nissa me dit qu'elle aimerait bien assister à une partie de société avec ma famille. Et très franchement quand j'y pense... Quelle mauvaise idée. Je les vois déjà ignorer complètement la partie pour s'occuper à leur manière de Nissa...

Je perds mon sourire pour laisser place à un visage plus à l'écoute quand elle m'avoue son terrible secret. Elle préfère jouer aux jeux vidéo qu'aux jeux de sociétés. Je mets alors ma main devant ma bouche et commence à inspirer grandement.

« Quoi !? Toi Nissa, tu préfères jouer aux jeux vidéo qu'à autre chose ? Quelle Surprise ! Je suis choqué ! »

Je ne peux pas m'empêcher et me mets à rire après cela. Oui, je me moque, mais il faut me comprendre, c'était tentant en même temps. Je m'arrête de rire pour réfléchir quelques instants à la question qui venait de m'être posée. Je n'ai pas beaucoup d'amis, je ne joue quasiment jamais aux jeux vidéo, m'ouais, c'est clair que les deux ensembles ça ne va pas aller bien loin.

Pendant que je commence ma phrase, nous arrivons au coin de la rue, je ne sais pas si on prend les transports en commun ou non, marché ça peut faire du bien, mais c'est peut-être un peu long. Dans le doute, j'avance, on avisera en temps voulu.

« Hmm, non, je ne suis pas très jeu vidéo et puis bon, de toute façon, je suis très mauvais avec une manette entre les mains. Je n'ai jamais eu de console, certes quand j'étais petit, j'en avais bien demandé une à mes parents. Mais ils m'ont fait comprendre que je n'en avais pas besoin. Mon père a bien essayé de négocier avec ma mère, mais elle a été catégorique. Et puis bon, c'est cher une console, je ne peux pas leur en vouloir »

Au fond de moi, je sais que si j'avais vraiment insisté, ils m'en auraient offert une. Mais à quel sacrifice, j'admets que cela m'attriste, mieux vaut ne pas trop y penser. Pour me changer les idées, je repense à ce que Nissa venait juste de dire.

Elle me parle souvent de ses meilleures amies, à croire qu'elles sont inséparables, mais si elles sont réellement si proches alors où sont elles ? Un mystère de plus à ajouter au patient Nissa, il est l'heure d'investiguer.

«Tu me parles de tes meilleures amies souvent, mais je n'en sais pas plus. Combien ? Comment ? Pourquoi ? Je veux TOUT savoir ! »

Je fais semblant de tenir un calepin en marchant, afin de "noter" ce qu'elle me dit.

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En toute amitié

Quand Nissa me parle des jeux sur mon pc portable, je commence à me dire qu'elle me prend pour un vieillard. Bon ok, je ne suis pas la personne la plus à jour et la plus calée en "jeune attitude" mais quand même, je ne suis pas complètement à la ramasse non plus.

Enfin bref, ça me fait plus rire qu'autre chose et je me contente de prendre un air sage et attentif à l'écoute de ses "conseils" de joueuse experte. Elle enchaîne ensuite avec un trait d'humour forçant les traits négatifs que l'on donne avec un peu de précipitation au jeu vidéo.

Je l'accompagne dans son rire sans pour autant ne pas être aussi catégorique qu'elle. Oui, c'est inexact d'accuser les jeux vidéo d'autant de tares sans nuance, mais tout n'est pas non plus complètement faux. L'addiction existe bien, au même titre que dans plein d'autres domaines.

C'est pareil, ils ne rendent certes pas non plus les enfants plus violents, mais dans les mains d'une personne maladivement violente, il peut être un facteur aggravant, sans parler du fait qu'il peut aussi banaliser certaines violences. En résumé, tout n'est pas tout blanc ni tout noire, les jeux vidéo sont comme la plupart des hobbies, ils réclament de la parcimonies et de la curiosité pour avoir des effets positifs sur ses utilisateurs.

Mais je ne vais pas ramener ma science et tout gâcher, je laisse seulement un grand sourire paraître avant de lui poser la question à propos de ses meilleurs amis.

Le temps que le bus arrive Nissa en profite pour me montrer à quoi elles ressemblent, j'ai une mémoire des personnes, qui n'est pas trop mauvaise et je suis quasiment sûr de les avoir déjà vues. Je deviens probablement fou, j'ai du les voirs sur le portabled de Nissa derrière son épaule, ça donnerait une réponse à la question que je me posais à savoir, "ou étaient elles ?", sur l'internet visiblement.

Le moment colle parfaitement avec l'arrivé du bus, qui est suffisamment vide pour qu'on se permet de mobiliser les places à l'arrière, mes préférés, quoi de mieux que d'être tout derrière ? Peut-être être le conducteur... Hmm pourquoi pas.

Nissa fait un aparté sur sa rencontre avec ses deux amies, du Ju-jitsu depuis ses cinq ans ? Nissa doit avoir un an de plus que moi, alors cinq moins 17 ça fait 12 ?!! 12 ans de Ju-jitsu, ouais, ben, je n'aimerais pas être celui qui devrait en payer les frais.

Mais alors que je chasse cette pensée de mon esprit. Je me concentre un peu plus sur les images qu'elle me montre d'elle et des amies, elles sont toutes trognon ensemble, elles vont si bien ensemble toutes les trois, rien qu'à leur visage, j'arrive à décerner en elles leur comportement, on voit tout de suite qui est la plus sage ou celle qui est la plus têtue, quoi que, on peut avoir un doute.

C'est alors que je commence à me rendre compte que je fais un peu tache au milieu de ces belles amitiés. Si cela se trouve, elles auraient pu être toutes ensembles à Kobe, dans la même chambre , ah mince, je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'elle en pense.

« C'est quand même dommage que vous ne soyez pas toutes les trois à Kobe, vous qui êtes si inséparable. Tu sais, si jamais tu as besoin de te débarrasser de quelqu'un n'hésite pas. »

Mais quel drama-king je suis, Même quand je fais un trait d'humour, on dirait que cela n'en est pas un, en plus on dirait que je le veux aussi... Attends quoi ?! Mais oui, on dirait que c'est ce que je veux ! Annulez tout !

« Enfin, ce n'est pas que je le veux ! C'est juste une blague ! Moi, je suis très bien avec vous.  »

Pffff, mais quel boulet je suis, je ne pouvais pas simplement me taire au lieu de me ramener avec mes idées et mes "blagues", eh ben, il est beau le comédien, incapable de s'occuper de lui même, mais grand orateur quand il s'agit de s'occuper des affaires des autres. Je me facepalm avant de me laisser glisser dans mon siège, désespérer par moi-même.

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En toute amitié

Que je suis bête, mais que je suis bête. C'est dans les moments comme ça que j'aimerais pouvoir disparaître de la vue de tous. Après un long soupir, je regarde désespérément Nissa espérant du réconfort dans ses paroles. Il me fallu une petite seconde avant de réaliser ce qu'elle venait "presque" de dire.

Je me redresse subitement et rougis en l'espace d'un instant, je me tourne vers la fenêtre de mon côté, étant bien trop gêné pour dire quoi que ce soit. Je me gratte le visage et évite tout contact visuel avec la fille... De toute l'évidence, il faut avouer qu'on ne regarde plus assez les immeubles de nos jours.

Faites que je trouve un moyen de relancer la conversation et vite !

Réfléchi, mais réfléchi bon sang ! Me dis-je à moi-même, d'habitude, je suis une pipelette, mais là, rien ne me viens en tête. La météo ? Non. Les vacances ? Déjà fait. Oh, je sais, voyons voir à quoi va lui servir toutes ces affaires scolaires. Je me retourne alors afin de voir mon interlocutrice, me grattant l'arrière du crâne.

« Alors, c'est ta dernière année, tu veux faire quoi comme cursus après ? En y repensant, je ne sais même pas ce que tu veux faire plus tard ? Enfin, comme travail, j'entends.»

Un poil barbant certes, mais au moins, on se sort de ce silence gênant. Si on avait dû attendre la fin de notre parcours en bus pour parler, on aurait attendu... Ben pas si longtemps que cela en fait, le trajet n'est pas non plus très long et mine de rien, on avance.

Codage par Libella sur Graphiorum