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Deuxième quadrimestre, jour 3.
Ryuji s'était (déjà !) habitué à le reprise des cours. A dire vrai, son horaire était plutôt light, en particulier le mercredi. C'était le jour qu'il choisissait en général pour organiser des permanences, proposer aux étudiants quelques séances de rattrapage, superviser des projets ; bref, quelques heures supplémentaires pas toujours déclarées qu'il réservait à ses ouailles. La première semaine, cependant, tout avait été relativement calme et le premier mercredi après-midi du mois se transforma bien vite en après-midi libre. Il avait bouclé les cours avec la 4ème années vers 9h30 et avait pris le temps d'aller se chercher quelque chose à manger pour la pause de midi.
C'est qu'il était revenu avec pas mal de choses de son séjour en famille à Okinawa: outre la robe de Moon rafistolée qui attendait sagement un prétexte pour lui être rendue, il était revenu avec des ustensiles de cuisine, des livres de recettes, ... bref, un sacré paquet qui lui coutèrent un supplément bagage en soute dont il se serait bien passé. Il ne savait vraiment pas dire non à sa mère, rien n'avait changé même après plusieurs années d'indépendance ; ou était-elle bien trop persuasive, il l'ignorait. Quoi qu'il en soit, ses trouvailles le remirent aux fourneaux, mixé avec la motivation de se mettre un peu en forme grâce à sa collègue professeur de sport, il avait envie de couper court aux plats de konbini.
Il était midi, il sortait de la salle des professeurs après avoir lancé un regard mi-nostalgique mi-suspicieux envers la fameuse Canon qui avait provoqué une suite d'événements ayant totalement chamboulé son mois d'août. Il n'avait pas eu de réelles nouvelles d'elle depuis leur dernier baiser un lundi matin bien particulier et trop gêné pour oser faire le premier pas, il n'en avait pas forcément donné non plus. C'était l'autre face de son souci de distance: si d'une part il piétinait les normes sociales en se montrant bien trop proche bien trop vite, il prenait également bien trop vite ses distances s'il sentait que la situation n'était pas au beau fixe ; ou s'il en avait ne serait-ce que l'impression.
Pourtant, il sembla que la chance s'était penchée sur lui ce jour-là car une fois sorti de la salle des professeurs, il put apercevoir une chevelue noire coiffée en queue de cheval se balancer au rythme de petits pas énergiques. Une démarche qu'il était déjà capable d'identifier sans le moindre mal : Moon venait de tourner au coin du bout du couloir. Abasourdi et frustré de l'avoir manquée de quelques secondes – si seulement il ne s'était pas attardé sur la photocopieuse encore une fois... –, il se dirigea dans la même direction qu'elle, le pas pressé mais suffisamment contrôlé pour ne pas avoir l'air d'être à sa poursuite directe. Si les couloirs avaient été une piste d'athlétisme, il aurait concouru pour le Japon à l'épreuve de la marche rapide des Jeux Olympiques, le dandinement des fesses serrées dans son pantalon à carreaux en prime.
Elle s'était entre-temps arrêtée à proximité d'une fenêtre et regardait au travers de celle-ci. Ralentissant le rythme et reprenant une posture moins ridicule, Ryuji finit par la rattraper et arriver à sa hauteur, le plus naturellement possible afin de ne pas éveiller de soupçons. D'une, elle ne devait pas savoir qu'il l'avait poursuivi et de deux, il ne devait pas agir étrangement sur leur lieu de travail. Tout devait avoir l'air spontané et totalement fortuit. Une fois à un ou deux mètres d'elle, il se posta à son tour en direction de la fenêtre et prit son courage à deux mains pour la saluer, l'air de rien.Bonjour.
, commença-t-il en français, dans l'espoir de provoquer un bon souvenir chez elle. Cela fait longtemps, n'est-ce pas, Mademoiselle Kawaguchi ?
Il tourna la tête en sa direction et lui adressa un sourire discret mais radieux.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
Les derniers étudiants fuient l'amphithéâtre, en quête de nourriture. Elle aussi devrait probablement manger, mais la fatigue l’attaque déjà. La flemme de se lever. Naturellement, elle fouille dans son cartable. Parfois, elle y perd quelques barres protéinées et autres snacks qui pourraient lui couper la faim.
Mais aujourd’hui, rien.
Elle gratte le cuir, mais pas l’ombre d’une friandise. Dans un soupir, elle se rend à l’évidence : il va lui falloir sortir de sa salle. Le sac sur l’épaule, elle s’en va. Elle regrette de porter ses talons. Pas toujours pratique pour gravir les couloirs de l’Université, surtout lorsque les jambes sont fatiguées, mais elle ne laisse rien paraître. La tête haute, les cheveux bien droits, elle salue ses collègues et quelques étudiants qu’elle croise. Le konbini n’est pas si loin, elle va tenir ! Oui, elle se promet : elle va tenir.
Dehors, les étudiants semblent bien plus frais qu’elle. Certains jouent à la balle. Moon s’arrête, les observe jouer un instant. Naturellement, elle glisse une main sur son front. Elle caresse du bout des doigts sa pauvre bosse, qu’elle a tenté de cacher avec une mèche de ses cheveux. Elle ne s’est pas totalement remise de son passage aux urgences, il y a tout pile une semaine. Rien de grave : plus de peur que de mal. Mais le choc et l’ambulance ont quelque chose d’impressionnant. Moon a encore l’impression de porter la fatigue de l’événement sur ses épaules.
Et alors qu’elle se détache de la scène, s’apprête à reprendre sa course effrénée en quête de nourriture, une voix l’arrête. Un frisson. Cette voix, elle la reconnaît immédiatement. Est-ce le timbre, ou le français ? Difficile à dire. Alors, elle se retourne, presque étonnée de croiser Ryuji ici. Pourtant, il fallait s’y attendre. Qui dit rentrée, dit collègues.
C’est vrai qu’ils sont collègues…
Retour aux noms de famille. Ils se parlent comme de simples confrères. C’est assez rassurant. L’accord était bel et bien tacite. Moon préfère la discrétion. Deux professeurs qui discutent un peu trop, ça pourrait faire jaser.
L’absence de fumée de cigarette sur le balcon lui a manqué. L’idée de pouvoir le rejoindre aussi. Alors, lorsqu’elle se retrouvait seule chez elle, Moon s’en est voulu de ne pas avoir accepté son invitation. Il n’y a pas de mal à voir du pays. Puis, cet été, elle n’a même pas pris de vacances.
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Il offrit un large sourire à Moon lorsqu'elle lui adressa la parole. Elle lui avait manqué, c'était indéniable, s'il avait pu il lui aurait dit mais la discrétion était de mise. Tels des espions envoyés en mission dans un pays ennemi, ils devaient faire profil bas autant que possible, ne pas éveiller de soupçons ; bien que tout finit toujours par se savoir. Après tout, leurs exploits face à la Canon avaient résonné dans tous les coins des couloirs de l'université. Ryuji ne dit mot lorsqu'on lui demanda s'il connaissait cette rumeur mais au fond, il en riait volontiers non sans une pointe de fierté qu'il peinait à dissimuler. C'était une journée spéciale dont il gardait un bon souvenir, après tout...Plutôt bien...
commença-t-il, évasif, avant de s'approcher d'elle d'un pas. Ils étaient encore à une distance respectable, cependant J'ai pu ramener les affaires dont j'avais besoin, j'ai payé le prix fort en supplément bagages d'ailleurs. J'ai revu mes parents et ma soeur, qui n'ont pas changé !
, il pencha légèrement la tête vers elle, puis reprit comme une confidence : Ta... Votre... hm. La robe a même été recousue.
Il fouilla dans la poche de son pantalon pour en sortir son téléphone, le déverrouilla pour chercher une photo de ladite robe réparée par Futaba, révélant au passage un fond d'écran pastel très mignon dont il cacha autant que possible l'existence. Finalement entre plusieurs photos de la vue depuis son balcon là-bas et quelques photos de famille (surtout des grimaces de sa soeur, prises à l'insu de son aîné), un beau cliché de la robe de Moon, posée sur un mannequin de couturière. Sa soeur avait des doigts de fée, à n'en point douter, et elle avait encore fait des merveilles sur cette restauration ; il fallait être un tant soit peu un habitué de la couture pour pouvoir remarquer ce qu'elle avait fait. Ryuji était plutôt fier du travail de sa soeur et ne se priva pas pour glisser quelques compliments entre deux remarques sur son caractère.Futaba s'en est bien sortie, elle est insupportable par moments mais elle est douée, bien plus que moi. On voit à peine la couture !
dit-il avec enthousiasme en pointant la photo à plusieurs endroits, bouchant bien souvent la vue. Elle m'a charrié et m'a demandé d'où ça venait bien sûr mais...
Il s'interrompit subitement. Il n'avait rien dit et n'allait probablement pas continuer cette phrase. Il rangea le téléphone dans sa poche, qui se mit à vibrer plusieurs fois d'affilée ; probablement une avalanche de messages de la part de sa cadette, qui en plus d'avoir un don pour la couture semblait disposer du don de deviner lorsqu'on parlait d'elle ; comme ces personnages d'animes qui éternuent quand leur nom est mentionné par d'autres protagonistes. Fort heureusement pour les deux professeurs, Futaba ne téléphonait pas souvent, sinon elle aurait harcelé Ryuji de plusieurs appels.Je n'ai rien d-
, il fut interrompu par la symphonie de la sonnerie de son téléphone : elle avait osé. Il décrocha avec hâte pour répondre, blasé : Ouiiiii ? Ben oui je bosse là, fin non, je suis en pause mais bon. Tu veux quoi ? (...) La robe ? Je viens d'en parler à ma collègue justement et- (...) non mais ça va pas ? Je vais pas te la passer ! T'es grave Baba. Adieu.
Il soupira longuement en activant le mode silencieux de son téléphone et en le rangeant, une bonne fois pour toutes, dans sa poche. Il n'en revenait pas du culot. D'une l'appeler et de deux exiger qu'il lui passe Moon au téléphone, mais de quel droit ? Déjà qu'elle lui avait fait la surprise au sujet de son inscription à l'université de Kobe pour finalement lui révéler le week-end dernier, l'air de rien, entre le fromage et le dessert... Une nouvelle qui ne l'enchantait bien évidemment pas mais qui aurait pu être bien pire. C'est vrai... elle aurait pu décider de prendre son cours comme matière... Ou bien pire encore : celui de Moon. En parlant de la jolie coréenne, Ryuji l'avait totalement laissée en suspens en l'ignorant grossièrement. Il sursauta en se rendant compte de sa maladresse.Pardon. C'était ma soeur justement. Elle a...
, il marqua une petite pause pour réfléchir à la suite de ses mots. Disons qu'elle a une fâcheuse tendance à ne pas respecter l'espace privé de ses semblables, moi le premier !
Il laissa échapper un petit rire. Lui non plus n'était pas bien doué pour gérer la distance. Dire ça de sa soeur c'était littéralement l'hôpital qui se foutait de la charité. Il afficha un petit sourire en coin qui aurait pu paraître charmant, mais c'était clairement de la résignation de sa part. Les chiens ne font pas des chats, la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, il y avait une foule de maximes pour dire que leur caractère très franc devait bien venir de quelque part ; probablement de leur mère, c'était bien son genre après tout. Il eut un frisson en imaginant un instant que ce soit elle qui ait réparé la robe à la place de Futaba : elle aurait été bien plus insistante. Elle aurait pu faire la route pour la rapporter elle-même. Flippante cette curiosité.A part ça... il faisait beau, il y avait peu de gens pour une fin de congés scolaires. Je crois que ça t'aurait plu.
reprit-il soudainement en laissant échapper le tutoiement. Et ici à Kobe ? Comment s'est fini l'été depuis la dernière fois ?
Il s'était un peu penché pour chuchoter les derniers mots. Comportement peu subtil pour une question qui manquait de discrétion. Bravo.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
Elle n’a pas envie de le renvoyer balader tout de suite.
D’une certaine manière, elle a l’impression que si elle joue la froide encore une fois, elle en aurait fini avec lui. Le pauvre fou est peut-être entiché, mais pas à ce point. Tout le monde a ses limites. Moon doit savoir se montrer intéressée un minimum, pour ne pas le faire fuir.
…”plaît”. Moon voulait inviter Ryuji à se taire, mais c'est cause perdue. Il parle encore et toujours de cette fichue robe. Alors, sans plus oser dire quoi que ce soit, la professeur de cinéma attrape le téléphone. Plus vite elle aura regardé la photo, plus vite elle en aura fini avec cette discussion, pourra chercher à manger, et fuir cette situation.
Elle sent déjà les regards se poser sur eux.
Sauvée par le gong - ou plutôt par la sonnerie de téléphone -, le nom de “Futaba” est accompagné de vives vibrations. Aucune inquiétude à avoir : c’est le prénom de sa sœur. Après tout, il vient de le citer. Drôle de coïncidence, néanmoins. Cette femme serait-elle dôtée d’un sixième sens ? Alors que Ryuji récupère le téléphone, Moon range sa main. Il n’a pas remarqué les petites marques d'ongles qu'elle a inscrite la paume de sa main, tant mieux.
Futaba, ça semble être un drôle de personnage. Moon retient un petit rire. Elle n’a définitivement pas cette relation avec sa famille. C’est assez rafraîchissant. Il y a longtemps que la trentenaire n’a pas passé un coup de fil à maman.
Ce n’est certainement pas le seul. Drôle d’interlude, cet appel. Moon n’est pas curieuse, alors n’a pas vraiment écouté la conversation. Pourtant, elle aurait juré que la demoiselle la demandait au combiné. Après tout, si ce sont ses doigts qui ont réparé la robe, Moon aurait accepté.
Ce n’est pas tant la faim qui tord le ventre de la jeune femme, mais la peur d’éveiller les soupçons. Car après tout, il semble que Ryuji est adepte du “foutu pour foutu”. Moon ne relève pas “la dernière fois”. Bien sûr, il peut s’agir d’une simple discussion entre collègues. Bien sûr. Mais les élèves ne sont pas les derniers à se faire des films.
Et pour une fois qu’ils auraient raison.
Sans vraiment attendre la réponse de son collègue, elle reprend la marche. Qui l’aime la suive ! Après tout, il ne semblait pas pressé, ni occupé, et elle part du principe qu’il ne va pas la quitter tout de suite. Le temps de quelques pas, Moon reste silencieuse. Une fois avoir semé les étudiants qui écoutaient leur discussion, elle se permet un léger pic :
Les derniers mots, elle les chuchote.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Comme attendu mais néanmoins pas espéré, la réaction de la professeure de cinéma est nette et sans appel. "Le respect des distances, hein..." se dit Ryuji en la suivant, comptant les pas entre eux deux comme on compte des crocodiles imaginaires pour évaluer la distance de sécurité entre deux véhicules sur autoroute. C'était une sorte de petite comptine que chantonnait sa mère lorsqu'elle prenait la voiture avec les enfants à bord. Ryuji enfant ne comprenait évidemment rien de pourquoi sa mère comptait des crocodiles qui n'existaient pas mais se plaisait à la suivre en rythme, non sans quelques belles fautes.
Un crocrodile.
Il avait déjà de quoi manger, tout l'attendait dans son sac dans la salle des professeurs après tout. Il aurait pu tourner les talons, partir s'assoir et manger tranquillement en la laissant en plan. Bien sûr il l'aurait saluée comme il se doit avec tout le respect et les formes qu'imposent leur relation au grand jour. Cependant et après mûre réflexion, il se dit que ce n'était peut-être pas la meilleur des choses à faire s'il voulait pouvoir continuer de graviter autour d'elle. Puis de toute manière, comme le vrai astre, Moon Kawaguchi avait ce don si particulier de pouvoir éclipser tout ce qui l'entourait. Il l'accompagna donc, probablement en quête du konbini le plus proche, vu l'heure elle devait probablement manger quelque chose sur le pouce avant d'entamer la seconde partie de sa journée. Il aurait aimé lui dire qu'il avait déjà préparé un repas, qu'il en avait même de trop pour lui seul et lui proposer de partager mais c'était presque aussi défendu que de faire mention de la dernière fois.
Deux crocrodiles.
Il ralentit un peu, lui laissant assez d'espace pour qu'elle évolue à sa guise et que leur promiscuité n'éveille pas de soupçons, bien que les couloirs ne soient pas spécialement pleins cet après-midi là. Elle s'était montrée bien claire encore une fois. Pourtant c'est comme si elle parlait une toute autre langue ou que l'information galère à transiter de sa bouche aux cerveau de Ryuji. A moins qu'il ait une compréhension bien sélective, il se souvenait avoir été plus qu'attentif et réceptif par le passé, y compris avec elle. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête et la perte de contrôle le rendait petit à petit anxieux et irritable. Il serra son briquet vissé dans sa poche. Il règlera la frustration à l'abri des regards dès la première occasion.
Trois croco-quoi ?
Il se stoppa net à la mention d'un accident, des urgences. Envahi par la sensation d'avoir manqué quelque chose d'important, il se pétrifia quelques instants avant de reprendre la marche, arrivant à la hauteur de Moon après lui avoir collé au train depuis le début de leur marche. Il tourna la tête en sa direction en essayant de remarquer la moindre trace de blessure. Il fronça les sourcils pour empêcher ses yeux clairs de trahir son inquiétude, lui qui était plutôt partisan d'un certain "je-m'en-foutisme", il se serait trouvé bien idiot si son corps indiquait le contraire. Mais au fond, même si elle indiquait bien aller, il ne put empêcher une pointe d'inquiétude de s'installer.Merde.
, laissa-t-il échapper sans filtre avant de se reprendre : P-pardon. J'espère que tout va bien. Que s'est-il passé ? A moins que l'histoire soit classée secret défense...
Trois crocrodiles.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
La faute à la faim, la faute au manque de sommeil, qu’elle n’a pas su rattraper.
Être proche de Ryuji dans un lieu aussi dangereux que l’Université n’aide en rien. Même si elle essaye d’être la plus froide possible, difficile d’ignorer le palpitant. Il tambourine sans sa poitrine. Elle le sent, derrière son dos, comme une ombre. C’est encore plus désagréable que de l’entendre bavarder. C’est pesant, le bruit de ses pas, la sensation de sa présence, combinée à la peur de se faire attraper.
Pourtant, il pourrait y avoir quelque chose de presque excitant à voir un amant dans un lieu interdit. Le feu de l’envie, l’adrénaline de ne pas se faire voir. Entre midi et deux, il y a bien des salles vides. Mais tout de suite, Moon n’a pas la tête au jeu. Et alors que Ryuji se rapproche, l’observe, recherche les traces de l’accident, la coréenne manque de trébucher. Trop de pression.
Pour se rattraper, elle agrippe le bras du français.
Immédiatement, elle se redresse. Les pieds droits, les épaules relevées, elle s’ancre dans le sol. Ce n’est pas le moment de vaciller.
Pourtant en entendant la voix inquiète de Ryuji, elle a bien envie de se plaindre, de se laisser choyée, et de s’octroyer le droit d’un peu de réconfort. Elle reprend la marche, un peu plus lentement. Cette fois, elle fait attention à garder Ryuji à ses côtés, c’est plus confortable que de le sentir dans son dos.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Rien de grave, tu parles. Prendre une balle perdue c'est loin d'être "rien de grave", d'autant plus quand il s'agit d'une balle de baseball. Tous les scénarios possibles et imaginables s'enchainèrent dans l'esprit de Ryuji, qui détaillait en roue libre sans aucun contrôle toutes les conséquences néfastes d'un choc avec une balle de baseball, probablement propulsée à plusieurs dizaines de kilomètres par heure sur le corps doux et délicat de sa coréenne. Si elle n'avait pas précisé qu'il s'agissait d'un étudiant qui s'était en plus inquiété de son sort, il aurait mené une vendetta envers le responsable. Mais non... Un accident ça arrive après tout. Il n'allait rien faire.. juste espérer que le dit étudiant soit dans sa classe, peut-être.Ca a l'air quand même plus grave que tu ne le prétends...
murmura-t-il en l'aidant à se remettre droite. Je peux aller chercher de quoi déjeuner, si jamais.
La proposition était sincère. Elle semblait encore faible et il ignorait si c'était la faim, la fatigue ou les conséquences du choc dont il ignorait encore la portée. Au final il pouvait tout aussi bien s'agir d'un simple hématome que d'une commotion cérébrale non détectée et qui allait tout foutre en l'air ! Il se calma. Il ne voulait pas céder à la panique : après tout si elle était là à ses côtés, c'est qu'elle allait bien, non ? Son coeur s'emballa moins, retrouvant le rythme qu'il suit habituellement lorsqu'il est proche de Moon ; autrement dit rapide et fort mais pas au point de donner l'impression à son propriétaire qu'une crise de panique est en train de se produire.
Puis soudain, une épiphanie.Ou bien j'ai déjà mon repas.
chuchota-t-il, hésitant. Après tout, proposer le partage d'un bento c'était un peu "gros" comme idée. Ma mère m'a refilé plein de recettes et j'ai mal quantifié les portions. Enfin, je propose ça comme ça bien-sûr. Ahem.
Il toussa en regarda dans la direction opposée de Moon, ne souhaitant pas croiser son regard et qu'elle croise son air gêné. Il était prêt à parier que ses oreilles étaient aussi rouges que l'élastiques qui tenaient ses cheveux fermement attachés sur son crâne. Plus voyant que ça, tu meurs.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
La première proposition de Ryuji est tentante. Mais elle est un peu trop orgueilleuse pour accepter cette aide. Pas question de le laisser courir jusqu’au konbini pour ses beaux yeux. Alors, d’un geste poli de la main, elle s’apprête à refuser.
La deuxième proposition de Ryuji est alléchante. C’est au carrefour entre l’orgueil et la fatigue de la coréenne. La timidité - et les oreilles - de Ryuji ne sont pas ignorées des yeux de Moon, qui préfère ne pas en faire mention.
Finit-elle par lâcher.
Même pas un mensonge. Moon aimerait que ce ne soit qu’une excuse, mais elle est terrible cuisinière. Quand elle se fait à manger, c’est tristement fade. Evidemment, elle ne se contente pas des plats préparés dans les konbinis. Elle fait attention au nombre de calories ingérées. Elle en bouffe, des légumes vapeurs sans aucun condiment ! Un jour, elle apprendra à cuisiner.
Mais sans mari ni enfant à nourrir, ce n’est pas encore nécessaire.
Il y a quelque chose de drôle, de passer du tutoiement au vouvoiement. Moon est bien plus à l’aise avec ce pronom et pourtant, elle ne détestait pas la proximité qui s’était naturellement imposée entre les deux collègues. Elle aimerait même se glisser à son bras, le tenir comme une béquille, pour ne plus tomber que sur lui.
Mais elle se retient de le faire, et reprend la marche, à distance raisonnable.
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Contre toute attente, Moon avait accepté la proposition de Ryuji. Il se stoppa net, sourire niais sur les lèvres ; si sa collègue était pile devant lui elle n'aurait pu rater cette expression de niaiserie absolue, un cas d'école sans aucune once de subtilité. Il souffla silencieusement pour reprendre un peu de contenance, espérer dans le même temps faire descendre le rouge de ses oreilles et de ses joues et reprendre une attitude plus naturelle. Allons-y !
dit-il avec entrain. S'ils avaient été seuls il aurait proposé son bras/coude pour qu'elle s'y agrippe comme dans les films romantiques. Un petit détour par la salle des profs et on se trouvera un petit endroit pour se poser.
Aucune arrière pensée derrière sa proposition, il aspirait à pouvoir manger au calme et en toute tranquillité, ça le changerait ! Vu l'heure, la plupart des professeurs était de sortie, restait une poignée d'irréductibles qui chauffent habituellement leurs sièges devant leurs bureaux. Ryuji mena la marche en discutant de tout et de rien, sans réel fond, il faisait la conversation pour faire joli, pour qu'ils aient juste l'air de deux collègues qui se sont croisés par hasard dans le couloir et se dirigeaient tranquillement vers leur antre professorale. Son regard se perdait de temps en temps sur Moon, du coin de l'oeil il regardait si elle allait bien, guettant le moindre signe avant-coureur d'un quelconque malaise. Il était inquiet.
Arrivés à la salle des professeurs il demanda à sa collègue de l'attendre, le temps qu'il aille prendre son sac qui était posé comme un vieux cadavre pourrissant en haut d'un charnier. Il sortit aussi vite qu'il était entré, espérant que Moon n'ait pas fui entre-temps et à son grand soulagement, elle n'avait pas bougé, et n'avait pas succombé au moindre malaise non plus. Ouf. Je connais un petit coin assez tranquille, mais il va falloir marcher un peu désolé.
avoua-t-il un peu gêné avant de lui montrer le contenu de son bento du jour : C'est rien de bien extraordinaire mais si le dernier repas cuisiner remonte... Ca devrait plaire !
Le bento qu'il présenta à Moon était de gros calibre, une belle boîte en bambou sur trois étages. le comprenait plusieurs petits morceaux d'omelette à la française comme indiqué sur la recette de sa mère. Quelques morceaux de charcuterie et de fromage enroulés dans l'oeuf cuit comme des crêpes et coupées en bouchées pour mieux les saisir aux baguettes, l'étage du milieu était réservé à un peu de salade composée, avec des pignons de pain pour agrémenter et quant au dernier, il était plein à craquer de riz. C'était un bento pour plusieurs plein à craquer, Ryuji aurait pu nourrir deux ou trois personnes supplémentaires avec un appétit classique ou un autre bon mangeur comme lui. L'idéal avec ce genre de pack c'est que le compartimentage est plutôt bien fichu et qu'il était même fourni avec deux paires de baguettes ; comme si tout ceci avait été prévu de longue date alors que non, jamais il ne se serait attendu à la rencontre de ce mercredi midi.
Il invita la coréenne à le suivre en direction d'un ou deux étages au-dessus, non loin de l'issue vers le toit si prisé par certains étudiants frissonnant à l'idée de transgresser les règles établies. Ils n'allaient pas en direction du toit, de toute façon c'était fermé et c'aurait été le meilleur moyen de lancer toutes sortes de rumeurs saugrenues à leur sujet, ce qui n'était pas à l'ordre du jour, mais tout proche se trouvait un renfoncement où Ryuji aimait bien manger. Il n'y avait pas grand monde et pas grand chose, si ce n'est des distributeurs automatiques parfois capricieux, parfois très coopératifs si on savait comment les amadouer ; il n'était pas rare de gagner une deuxième boisson ou un snack supplémentaire et ça, le trentenaire le savait ! Le lieu semblait avoir été fait pour ce genre de pause car on pouvait même y trouver un simulacre de coin détente symbolisé par les marches vers le fameux toit. Voilà...
annonça-t-il, un peu honteux, il aurait aimé lui proposer un endroit un peu mieux que celui-là. Ca manque énormément de charme et de standing mais c'est mon petit coin à moi, peu de gens passent, en général des étudiants plutôt calmes et discrets. Ca m'est déjà arrivé de discuter avec certains d'entre eux et c'était toujours dans le respect et le calme.
Il se tourna et afficha un sourire gêné à Moon. Pourvu qu'elle ne prenne pas ses jambes à son cou.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
Bien calée sur le mur, elle shoot dans un obstacle invisible, avant de reposer son pied. Elle n’a plus l’habitude d’attendre, non plus. Et même si Ryuji revient très rapidement, certainement pressé de retrouver sa coréenne, elle a le temps de s’ennuyer un peu. C’est que l’heure indiquée par sa montre file à toute vitesse.
Et alors qu’elle suit Ryuji dans les couloirs, elle espère ne pas perdre trop de temps. D’habitude, elle préfère ne pas être à plus de dix minutes de son amphithéâtre. Si possible, elle arrive avant la classe pour pouvoir installer ses affaires. Son ordinateur n’est pas capricieux, mais les accidents arrivent vite, et pas question de louper les premières précieuses minutes de cours. Elle garde pour elle un soupir, alors qu’ils s’échouent enfin. C’est qu’elle a faim, et qu’elle a peur de devoir se goinfrer pour arriver à l'heure.
Aucun élève à droite. Aucun élève à gauche. Alors, Moon se permet d’être un peu plus familière. Naturellement, elle s'assoit sur l’une des marches - un parfait banc improvisé -. Dieu combien elle aurait aimé retirer ses chaussures, pour laisser à ses pieds le temps de respirer. Elle a certainement une ampoule, mais tant pis. Ce n’est pas assez glamour, elle se retiendra.
Curieuse, elle se penche vers le gros, trop gros, bento. Alors que Ryuji l’ouvre, et lui tend les baguettes en trop, elle détaille le contenu. Deux paires de baguettes, c’est quand même un comble. Comme s’il attendait quelqu’un pour partager son repas. Au fond, Moon espère que Ryuji ne se jette pas sur toutes ses collègues à l’heure du déjeuner.
Dit-elle avec un petit accent aussi mignon que ridicule. C’est qu’elle ne s’attendait pas à ces produits. La charcuterie et le fromage, c’est chose rare dans le pays du soleil levant. Moon n’en a mangé qu’en France lors de voyage. C’est un repas exotique, presque de luxe, pour la francophile.
Petite courbette polie, et Moon attaque. Elle glisse sa baguette dans le premier bento, attrape un bout de la fameuse omelette, et profite des saveurs. Elle retient une onomatopée de contentement à la première bouchée.
Ce n’est pas elle qui peut s’en vanter. Alors, elle pique dans les autres récipients, tout est bon. Elle ne s’arrête pas entre les bouchées. Les effluves du repas lui ont ouvert l’appétit. Elle qui pensait se contenter d’un onigiri mangé en courant dans les couloirs. C’est beaucoup plus agréable.
La voix calme, l’air détaché, est-ce que cette deuxième paire de baguette a servi pour une autre femme ?
- InvitéInvité
Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Il sourit quand elle le tutoya et il sourit de plus belle lorsqu'elle osa même se fendre de quelques mots de français. Son accent était très marqué mais si mignon, ça le faisait fondre mais il devait faire son maximum pour garder son sérieux devant elle : il se pâmera une fois seul chez lui, pas avant. Elle se débrouillait de mieux en mieux avec la langue de Molière, avait-elle pris des cours ? "Avec qui ?" se demanda suspicieusement Ryuji en lui tendant sa paire de baguettes.
Mauvais cuisinier il ne l'était pas, il n'était pas chef étoilé non plus. Il avait été vite attiré par les arts culinaires, Liliane, sa maman, étant une mère de famille émérite, bonne hôtesse, sa famille n'avait jamais manqué de quoi que ce soit dans leurs repas et ce y compris quelques fantaisies importées ou trouvables difficilement au Japon, pas dans l'épicerie lambda en tout cas. C'est que la maîtresse de maison avait ses adresses et ses petits contacts dans ses petits papiers. Ca aidait au réseautage de photographier les fêtes de grandes familles un peu friquées d'Okinawa et du Japon en général. Je me débrouille !
répondit-il poliment en attaquant à son tour le repas. Tu pourras doublement dire merci à ma mère. Elle m'a impliqué très tôt dans la préparation des repas, comme j'étais très curieux à l'époque et encore aujourd'hui. Puis j'ai dû faire mes preuves et me débrouiller un an après le lycée, j'ai eu un appartement très vite.
Et en faisant attention à la dépense du moindre Yen, les finances n'étaient pas forcément au beau fixe à cette époque là et pourtant, il en gardait de très bon souvenirs. Vivre en solo c'était une grande aventure pour lui. Puis il aimait le défi et devoir faire ses preuves et convaincre le paternel était un défi de taille. La fierté c'était une affaire de famille chez les Yamashiro, elle forgeait les relations père-fils depuis des générations, qu'ils s'agisse de Ryuji avec son père Kyosuke ou de Kyosuke avec son propre père, le fameux Ryuji-san. Quant au Ryuji qui nous intéresse ici, il était quelque peu perdu dans ses pensées, profitant certes du repas mais préoccupé par un flot d'idées qui ne trouvait pas de fin. C'était comme ça pour lui, le cerveau passait en mode OFF ou NO LIMIT lorsqu'il était en train de consommer quelque repas que ce soit. C'est finalement la question de Moon qui le sortit, comme bien souvent depuis qu'ils avaient commencé à se fréquenter, de sa gamberge.Oh... Je traine avec peu de gens, tu sais.
souffla-t-il en regardant un coin de mur, les mains croisées sous son menton. Je m'entends avec plein de gens mais j'ai du mal à entretenir les relations en général... Et puis c'est un peu mon coin à moi...
Il marqua une petite pause, le temps de tourner la tête vers elle et de lui sourire. Je n'y ai jamais emmené personne avant toi et je ne compte pas y inviter quiconque d'autre que toi.
Cette dernière phrase sonnait un peu comme une déclaration très mal déguisée. Son côté pragmatique – visiblement seulement revenu de vacances vu son inaction de ces dernières semaines –, le rappela immédiatement à l'ordre, faisant l'état des lieux général en passant, pour la forme. Qu'est-ce qu'il pouvait être mièvre et perdre toute forme de consistance quand il se trouvait près d'elle, ça ne lui ressemblait pas du tout.
Mais c'était si plaisant.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Retrouvailles en heure de fourche
feat. Ryuji
Il a bien intérêt à ne pas mentir. Moon a bien envie d’y croire, à sa petite disquette.
Elle se resserre de riz. Non, elle ne croit pas en ses explications. Définitivement, s’il suffisait de vivre seul pour pouvoir devenir un bon chef, Moon le serait depuis longtemps. Mais avant ça, il faut apprendre. En avoir l’envie, le temps, la patience. Contrairement au français, madame Kawaguchi mère n’a pris que très peu de temps à apprendre la cuisine à sa fille.
Après tout, elle envisageait pour elle une toute autre vie.
Une carrière. Moon aurait dû surfer la hallyu. Alors, elle n’a pas eu le temps de couper les oignons. Elle a dû apprendre à danser, à chanter, à jouer. Même si elle a toujours préféré le dernier.
Une autre bouchée. Son ventre commence à se calmer, et elle reprend des forces. La pause lui fait certainement du bien.
Néanmoins, elle n’a manqué de rien. L’argent dans les poches, et l’espoir de ses parents dans le cœur, elle a profité de leur petite bourse pour acheter ses repas au konbini. Et puis, quand elle avait encore espoir de devenir une grande actrice, elle sautait bien plus d’un repas.
Moon s’abandonne à la confidence. C’est assez naturel, avec Ryuji. Peut-être parce qu’il est lui-même bavard, et généreux en anecdotes familiales, Moon n’a pas honte de lui partager un peu de son passé. Et pourtant, Dieu sait combien elle évite de le remuer. Elle n’est pas au Japon pour rien, et il y a des époques qu’elle préfère oublier.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Ryuji l'écouta attentivement, les seuls (légers) bruits qu'il émettait ne venant que du contact de ses baguettes avec le fond de la boîte à bento. Il aimait écouter ce que les gens avaient à raconter, parfois il se sentait connecté avec ce qu'ils pouvaient lui confier. Puis, il aimait bien l'écouter elle, même s'il avait souvent l'impression de voir son regard pourtant si expressif se perdre lorsqu'elle remuait son passé. A l'instant il imaginait tous les scénarios possibles justifiant un départ si tôt vers l'indépendance, du plus terrible au plus trivial. Il se mordit la langue légèrement pour s'empêcher de poser mille questions afin d'en savoir plus. Sa curiosité n'avait pas de limite mais devait en avoir.A seize ans...
commenta-t-il presque incrédule. Relations familiales en berne ?
Il osa tout de même une question. Après tout, si elle avait quelque peu ouvert la porte vers son passé, c'est qu'il y était peut-être un peu le bienvenu ? Même s'il ne restait que sur le palier sans s'enfoncer dans ses profondeurs. Il aimait pouvoir cerner les gens mais son empathie le perdait toujours... Je ne suis pas forcément parti de gaieté de coeur non plus.
reprit-il. Ca se passait très mal avec mon paternel, j'avais un rêve qui n'était pas en accord avec sa conception de la Dynastie des Yamashiro, l'ambiance était toxique.
Il avait même mimé les guillemets. Peut-être qu'il exagérait, mais c'était le ressenti qu'il avait eu à l'époque. Depuis, de l'eau avait coulé sous les ponts, son grand-père était tombé malade et son père avait fini par accepter la vie de son fils, une fois convaincu de sa motivation et de sa détermination. Il fonctionnait comme ça, le Kyosuke. Heureusement, il y avait sa mère, ce barrage inconditionnel entre les deux hommes de sa vie et sa petite soeur qui l'avait aussi défendu ; mais probablement parce qu'elle aussi avait ses propres ambitions qui déviaient de la route toute tracée pour elle. Qu'est-ce qui t'a amené à enseigner le cinéma au Japon ?
lui demanda-t-il tout-à-coup. Je ne sais plus si on en avait déjà parlé... Il faut dire qu'entre l'histoire de la photocopieuse et le reste, on n'a pas réellement abordé ce sujet-là.
Au fond de lui il espérait ne pas avoir commis d'impair en oubliant tout simplement les grandes inspirations de sa voisine de marche d'escalier ; ne pas se souvenir de quelque chose d'aussi déterminant c'était plutôt mal vu. Puis au fond il posait la question pour ne pas qu'elle se sente obligée de parler des mauvais moments de son adolescence, même s'il désirait la connaître encore plus et encore mieux. Et au final, c'était surtout une manière d'occuper le silence et son esprit qui pensait rationnellement en dents de scie lorsqu'il était avec elle, un phénomène de plus en plus courant ces temps-ci.
Il rêvait de lui proposer son épaule et ses bras pour qu'elle s'y repose avant de repartir, jusqu'à il ne savait quand.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
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feat. Ryuji
Ils ne sont juste plus très proches. Partie trop tôt de la maison, Moon les a perdu de vue. C’est que, déjà enfant, elle les voyait davantage comme des agents que comme des parents. Alors, aujourd’hui, ils n’ont plus grand chose à dire. Les repas de famille sont tristement silencieux.
Même si elle a fait de belles études, et qu’elle a un bon travail, sa mère lui en veut. Elle aurait voulu que ses espoirs ne soient pas vains. Après tout, elle a beaucoup sacrifié plus jeune pour sa fille. Du temps, tout autant que de l’argent. Moon aurait préféré qu'elle se sacrifie de son amour. Et le père ? Absent, silencieux. Soumis aux décisions de la matriarche.
En fait, peut-être que les relations ne sont pas si bonnes. C’est juste que ça n’a encore jamais explosé en dispute.
Un léger sourire. Elle passe une main dans ses cheveux, détachant son élastique pour les laisser courir le long de ses épaules. Difficile de s’épancher sur cette histoire sans mettre un peu de contexte. Et pourtant, Moon n’a pas vraiment envie de parler des années sur les plateaux, enfant, ballottée d’un réalisateur à un réalisateur. Petite, elle pensait vraiment aimer cette vie, les regards portés sur elle, aujourd’hui elle en est plus si sûre. D’abord, elle n’était pas bonne actrice, et a joué dans des navets, mais surtout ça a amené sa famille à croire à un idéal qu’elle n'aurait jamais été.
Un petit rire. En y pensant, elle en a côtoyé des graines de stars, qui sont aujourd’hui placardées dans les couloirs de métro. Mais elle n’était pas assez populaire pour vraiment pouvoir parler d’amis. De vagues connaissances, qu’elle ne porte pas vraiment dans son cœur.
Le parcours le plus simple du monde. Pas d’expérience fantasque de dessin érotique. Pas de passage à vide à courir entre deux contrats. Elle a fait quelques stages en master, à travaillé sur quelques plateaux, mais s’est surtout intéressée à la recherche et à l’enseignement.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
"Pas une histoire très passionnante" ? Ryuji ne l'entendait pas de cette oreille, absolument pas d'ailleurs. Il ignorait totalement que Moon avait pu avoir ce type de passé et même, il n'aurait jamais pu l'imaginer tout court ! C'est qu'il avait une star à ses côtés, c'est qu'il avait embrassé et même touché une star ! Un peu de sérieux cinq minutes, quand même.
Il tendit sa main vers celle de Moon pour reprendre les baguettes et les remettre dans le petit étui en compagnie des siennes. Il n'avait plus très faim non plus et au pire il mangera un second service plus tard dans la journée, il avait son après-midi de libre, lui, ce qui n'était pas le cas de sa collègue. Autant profiter de chaque seconde en sa compagnie, après tout la rencontre était tellement fortuite qu'elle ne devait qu'être signe du destin (pour ceux qui y croient). Les baguettes rangées, il entreprit de faire de même avec la boîte, empilant tous les étages les uns sur les autres avant de les tenir ensemble avec la bande élastique. Il repositionna ses mains croisées sous son menton pour écouter la fin de l'histoire de Moon avant d'intervenir.Pas très passionnante, ton histoire ? Je ne suis pas d'accord.
lui dit-il en souriant. Enfin, moi je trouve ça passionnant en tout cas.
Il ne mentait pas. Pour lui toute histoire était bonne à être entendue, ne serait-ce que par respect pour celui ou celle qui la racontait. Dans ce cas précis il n'était plus question de respect mais bien d'intérêt pour Moon, sa vie, son histoire ; le passé, le présent et pourquoi pas le futur ? C'est ce qu'il se passe lorsqu'on veut connaître quelqu'un, non ? Il se demanda tout de même pourquoi elle avait semblé si hésitante à en parler, peut-être qu'elle avait honte ou qu'elle avait peur que face à cette révélation Ryuji finisse par s'éloigner et partir, pour dieu sait quelle raison saugrenue d'ailleurs. Après tout, Ryuji lui avait livré l'un de ses plus sombres secrets et elle, elle n'avait pas fui. En termes de tue-l'amour, il avait placé la barre très haut.
Il approcha sa main des cheveux noirs de sa coréenne et replaçant une mèche derrière son oreille, machinalement.Vous avez une histoire bien singulière, Mlle Kawaguchi...
murmura-t-il en la regardant dans les yeux. S'il ne faisait pas attention il tomberait dedans et s'y perdrait. Les attentes des parents sont des choses terribles, à cause de ça on tient à plaire, à coller à des standards, à ne pas décevoir...
Sa voix sembla s'éteindre au fur et à mesure de sa phrase. Parlait-il d'elle ou de son propre cas ? Probablement des deux. Il ne doutait pas qu'elle aussi ait souffert de voir ou ne serait-ce que sentir cette petite pointe de déception chez ceux qui lui avaient donné la vie et éduqué ; en tout cas cela avait été son cas pendant plusieurs années avant qu'ils ne se réconcilient tous. Après, il avait fait ses preuves, lui, et il aurait pu mettre sa main droite à couper que sa compagne en avait fait de même chez elle. Il nota tout de même, sait-on jamais pour plus tard, de faire son maximum pour ne pas aborder le sujet des études si jamais ses parents et elles finissaient par se rencontrer.
Mais l'option n'étais pas encore à l'ordre du jour.Tu as des regrets de cette vie-là ? Tu aurais préféré continuer dans cette voie et ne jamais devenir professeur ou tu préfères être là où tu en es à l'heure actuelle ?
Sa question était sincère, il l'avait en tête depuis le début de la conversation mais n'avait pas osé la sortir avant ce moment de blanc. Il devait combler le silence sinon son corps allait prendre le dessus et prendre lui-même l'initiative d'opérer un rapprochement physique entre elle et lui. Il se contenta de se rapprocher d'une demi-fesses d'elle, se faisant violence pour se fixer une frontière à ne pas dépasser.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
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De quelques centimètres seulement.
Juste pour le sentir à côté de lui.
Pour profiter de son odeur.
Elle plonge son regard dans celui du français. Parler est réconfortant. Au fond, elle en a quelques-uns. Les regrets, ça se partage. Et lorsqu’elle affronte les yeux noirs de maman, bien sûr qu’elle se sent toute petite. Jouer, ça lui manque. Crier, s'époumoner, s’immerger dans l’âme d’un autre que soi. Mais elle ne se permettra pas de le faire tout de suite. Elle a encore peur de l'œil de la caméra.
Son regard glisse le long de la mâchoire de Ryuji. Indéniablement, il l’attire. Elle aimerait l’avoir pour elle, se coller contre sa cuisse, peut-être le faire taire, et arrêter cette conversation. Remuer le passé est beaucoup moins agréable que de penser au futur.
Le feu dans les yeux, l’ambition dans la voix.
C’est sa plus grande fierté. L’Université, elle s’est battue pour. Elle a travaillé, donné son corps, son temps, son esprit, pour en arriver là. Loin d’être arrivée par chance, elle a multiplié les études et les séminaires à l’étranger, pour pouvoir bétonner son curriculum. Ainsi, elle a pu effacer toutes les traces d’un passé d’idole-à-en-devenir. Devenir intelligente, à défaut d’être assez belle pour la vague coréenne.
Et puis, le silence.
Pas si pesant. Mais interdit. Moon glisse doucement une main le long de sa cuisse, agrippe sa robe du bout des doigts. Elle voudrait la poser sur celle de son amant.
Leurs yeux se sondent, se cherchent, terrible tension. Et finalement, après un coup d’oeil rapide derrière son épaule, elle noue leurs doigts en une seule main.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Soudainement, en l'espace d'une pause midi improvisée, le trentenaire se retrouva propulsé quinze ans en arrière. A l'exception de sa voix et d'un style vestimentaire beaucoup moins discutable qu'à l'époque, il retrouvait les mêmes sensations qu'à son adolescence, les mêmes tensions, les mêmes sentiments qui se percutent dans son crâne et son coeur comme une boule de flipper qui roule. Les mêmes émois. Le même regard qui se perd durant des minutes qui pouvaient paraître des heures mais ne demeuraient que trop courtes à son goût. Cette femme-là, il en était bleu, ça ne faisait plus aucun doute.
Il avait la trouille. Quand la main de Moon rejoignit la sienne il dut réprimer un frisson qui le parcourut de long en large en passant par le chemin le plus long. Si maintenant il commençait à s'émouvoir d'une main sur la sienne, c'était vraiment le signe qu'il était réellement foutu. Se retrouver là, à l'abri des regards indiscrets des étudiants et des autres membres du personnel, pour combien de temps ? Il aurait adoré être détenteur de plusieurs doctorats en physique quantique afin de développer une machine à stopper le temps, ou à le remonter pour vivre plusieurs fois ce genre d'instant.
Il aurait pu se perdre dans ces yeux emplis de feu, de détermination et de passion, il aurait accepté sans broncher d'être brûlé vif par tant d'ambition, chose qu'il doutait détenir, s'il pouvait en capter la moindre once. De toute évidence il l'admirait, autant par sa beauté que sa personnalité et sa manière de penser. Elle était inspirante et comme tout bon artiste ou prétendu artiste, il avait besoin d'une muse. Moon accepterait-elle de lui faire cette faveur ?
La raison le ramena à la réalité, à cette promesse de se laisser du temps. Les arguments fusaient dans sa tête, le Cerveau Droit contre le Gauche, le Pragmatisme contre la Candeur, le Feu et la Glace. Crochet du Gauche, perturbation des sens du Droit. Remontée en uppercut, la Raison est à terre. La Passion semble l'emporter mais soudain les Faits prennent le relai et détaillent tout ce qui doit empêcher ce que l'Instinct souffle à l'oreille du trentenaire déboussolé. Il devrait faire demi tour, reprendre sa place, tourner les talons. Balle de match, passing shot et fin de partie.
Et puis merde.Je ne devrais pas...
commença-t-il en réduisant encore un peu la distance entre eux. Mais c'est tellement grisant.
Il se rapprocha encore de quelques millimètres pour pouvoir lui chuchoter : Et j'en ai tellement envie...
Il avait ignoré l'avertissement de l'Esprit d'Analyse et avait totalement embrassé ce que son Intuition lui avait inspiré. Ils étaient si proches qu'une feuille de papier métaphorique n'aurait pu se glisser entre eux. Ses lèvres le brûlaient et il ne voyait qu'un seul remède : celle de cette coréenne qui lui faisait tourner la tête.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
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feat. Ryuji
Elle lui fait tourner la tête.
Mais il n’est pas en reste. Une réminiscence de l’adolescence. Les adultes sont cachés tout à côté du toit, à l'abri des regards curieux. Une idylle interdite, qui doit rester inconnue, mais qui en est bien plus excitante.
Murmure-t-elle, du bout des lèvres. Une pensée, comme un soupir, qui échappe à ses lippes. Elle les colle presque immédiatement sur celles de son amant, profite de leur douceur. Elle n'ose qu'un baiser de surface, comme lorsqu'on cueille une rose contre laquelle on ne voudrait pas se piquer les doigts.
Elle ne lâche pas sa main. Moon se noie dans le désir. Il y a bien longtemps qu’elle ne s’y est pas tant donnée. Il y a quelque chose de différent. Il y a quelque chose de plus avec lui. Tout autour d'eux, c'est le parfait silence. Elle n’entend plus rien que le bruit de leurs cœurs. Un drôle de concert duquel elle voudrait pas rester spectatrice.
Et quelques pas.
Des chaussures rigides résonnent dans les escaliers. Quelqu’un les dévale et se rapproche dangereusement de l’interdit. Moon est instantanément réveillée par la peur. Ses lèvres quittent celles de Ryuji, elle se redresse, presque dans un sursaut. Elle recule, pour laisser entre elle et lui une distance convenable, manque de trébucher et se rattrape de justesse à la rambarde. L’élève arrive à leur hauteur, les dévisage.
Les lèvres de Ryuji sont tachées du rouge à lèvres de Moon.
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Re: [TERMINÉ] Retrouvailles en heure de fourche | feat. Moon Kawaguchi
Hé mais c'est mon t-
tenta-t-il de répondre lorsqu'elle chuchota "foutu pour foutu" avant d'être agréablement interrompu par ses lèvres.
Il en avait rêvé de cette bouche depuis sa dernière visite. Il s'était déjà surpris à dessiner leur forme de cerises rondelettes et charnues dans un coin de feuille, pensif, en pleine correction ou même lorsqu'il se préparait à une longue session de dessin ; des lèvres délicieuses perdues dans un océan de bulles plus ou moins régulières sur un plan de travail format A3...
Il la colla contre lui, faisant de son possible pour calmer ses ardeurs, même si ce coin était relativement discret et peu peuplé, ils restaient en terrain dangereux. Il enviait certains collègues qui avaient la chance de pouvoir vivre leurs amours au grand jour, même s'il se demandait encore si on pouvait déjà parler d'amour les concernant : une part de lui criait oui, l'autre faisant preuve de prudence, c'est que Ryuji avait souffert par le passé et malgré sa fougue il espérait que sa dernière mésaventure soit bel et bien la dernière.
Son cœur battait à vive allure puis retrouva un rythme plus harmonieux comme une corde de guitare pincée dont les vibrations finissent par se stabiliser, un goût de sérénité que seule l'ivresse, la fatigue ou la fin d'un spleen parvenaient jusqu'alors à invoquer. Sa main collée à la joue de la coréenne, ses doigts décrivant un aller-retour tendre, l'autre main liée à la sienne avec une certaine fermeté, comme une ceinture de sécurité garantissant le contrôle de leurs corps respectifs ; toutes les vibrations possibles et imaginables étaient palpables.
Puis soudain un bruit vint perturber la communication de leurs coeurs. Des bruits de pas qui s'approchaient nonchalamment mais représentaient un danger immédiat. Ni une ni deux, Moon rompit le lien, s'éloigna et prit une posture plus distante, plus "digne" de leur relation de façade, tandis que Ryuji resta tétanisé devant cet étudiant lambda qui n'avait rien demandé à personne et venait d'entrapercevoir deux professeurs flirtant comme des adolescents. Merde.Y-Ya-Yamashiro-san ?!
laissa échapper l'étudiant incrédule, ses yeux balayant la scène devant lui, de Moon à Ryuji. Il s'agissait d'un certain Ito, un étudiant en section artistique... qui suivait les cours de design en première année. Double merde.
Ryuji se releva subitement, manquant de faire tomber son bento si précieux et son reste de contenu. Dans le même mouvement, Moon avait commencé à s'éclipser, marchant nerveusement le rouge aux joues qui faisait écho au rouge des oreilles de son amant. Ses pas étaient petits et rapides et en un rien de temps, elle avait disparu dans l'un des couloirs du bâtiment et bientôt, on ne l'entendit plus. Le silence était lourd. Ryuji face à cet étudiant innocent, incrédule. Hm. Ito-kun...
grogna-t-il en faisant le maximum pour garder son calme, partagé entre la panique et la frustration d'avoir été interrompu. Ce que tu as vu... On est bien d'accord qu'il ne s'agit de rien, n'est-ce pas ?
Il s'approcha de l'étudiant qui, naturellement, se recula et se trouva acculé contre le mur, piégé entre ce dernier et son professeur qui put paraître des plus menaçants – qui ne l'aurait pas été à sa place ? –, pourtant Ryuji était plus apeuré qu'en rage. ... n'est-ce pas ?
, redemanda-t-il avec un sourire gêné, comme le ferait un adolescent surpris la main dans le sac par ses parents avec un magazine cochon entre les mains.
Ito se répandit en excuses, promettant de ne rien révéler pour peu que son professeur promette de ne pas le tabasser. Ito était du genre à être facilement emmerdé par des étudiants plus grands que lui, plus populaires, même à la fac le panier de crabe était encore présent et Ito était loin d'être un tourteau. Ryuji sursauta, se répandit lui aussi en millions d'excuses, lui assurant qu'il ne lui ferait pas de mal mais qu'il était tout de même important que cela ne s'ébruite, il était même prêt à lui promettre des leçons particulières en échange de son silence. Ito de son côté s'inclina plusieurs fois en cadence avant de prendre congé, rapidement et lui aussi, on ne le vit plus.
Le professeur de design se retrouva seul dans son bout de cage d'escalier, fulminant contre lui-même. Son premier réflexe fut de monter la volée d'escaliers menant au toit, d'ouvrir avec vigueur la porte prétendument verrouillée, d'intercaler un morceau de bloc qui lui servait de calle-porte lors de ses pauses cigarettes interdites et enfin de saisir son paquet de cigarettes et son briquet. Trois cliquetis plus tard, il se laissa glisser le long d'un mur contre lequel il s'était adossé.
Le front dans la main, il laissa échapper un ultime Putain.
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