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L'été. Ryuji détestait toujours autant l'été, en tout cas l'été en ville, lui qui avait grandi non loin de la mer, juste assez pour profiter des embruns. Manque de bol, Okinawa était bien loin et même si la baie de Kobe disposait d'une plage et d'un accès à la mer, ce n'était clairement pas pareil que là où il avait grandi. Peu importe, il avait décidé de se dégourdir les jambes, de profiter d'une température un peu plus clémente pour se promener, visiter les quelques endroits verts proposés par la ville.
Ses jambes l'avaient conduit dans un joli petit parc, assez ouvert mais avec quelques petits coins plus tranquilles, un chemin de promenade idéal pour ceux souhaitant se ressourcer sans se taper de randonnée en amont. Il avait fait la route depuis son appartement avec son fidèle vélo, qu'il promenait à ses côtés comme un chien sur roues. Son matériel de dessin, qui ne le quitte jamais à dire vrai, était bien rangé dans son sac à bandoulière, lui-même sur le porte-bagages de son fidèle destrier d'acier. A moins qu'il ne s'agisse d'aluminium, vu sur poids plutôt léger ? Il l'ignorait et s'en fichait.
Il suivit le chemin de promenade classique, croisant au passage quelques badauds, des familles, des courageux faisant leur jogging par cette température, pas mal d'animaux de compagnie promenant leurs maîtres ; à moins que ce soit l'inverse : les maîtres promenant leurs animaux ? Parmi ce balai de gentils toutous aux bouts de laisses, il sembla repérer une silhouette qu'il avait déjà croisée. Un brune, pas très grande, l'air déterminé et à l'autre bout de la laisse, un chien. Il s'approcha de la silhouette et cette fois, il eut la confirmation : il connaissait cette personne.Oh tiens, Tanaka ? J'ignorais que tu avais un chien !
, annonça-t-il à la jeune Nissa en guise de salutations.
Il l'avait croisée le mois dernier sur le campus. Leur rencontre avait été détonante, d'ailleurs, il aurait pu risquer un blâme vu les circonstances. Cette fois, il agirait en tant que prof digne de ce nom... En tout cas tant que la créature accompagnant l'étudiante ne se mette pas à l'attaquer.
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Mais même si on marche sur du béton, les chiens ont l'air ravi de rencontrer leurs semblables à grands coups de reniflements et de se tourner autour. Le parc en lui-même est assez grand, et j'ai même croisé un Skatepark sur le chemin, ce qui est plutôt rare et me rappelle quelques souvenirs de bosses et de bleus.
On est assez loin de KHS alors c'est avec étonnement que j'entends mon nom être prononcé. Je relève la tête, un chien vadrouillant derrière moi, et l'autre à mes pieds. Malgré le soleil dans les yeux, je reconnais le professeur de design avec contre qui j'ai... fulminé avant de retomber en terrain neutre.
Tous les deux curieux de cet arrêt, les toutous viennent trottiner à mes côtés.
« Vous ici ! Nashi attaque ! » je balance avec autorité.
La blague dure seulement quelques secondes vu que le doggo me regarde un peu hébété. Je rigole un peu, en présentant mes excuses au professeur.
« Désolée, c'était t-trop tentant ! Je vous présente Nashi et Hime »
Je pointe respectivement le Spitz puis l'épagneuljaponais pour que le professeur ne se perde pas.
« Ce ne sont malheureusement pas mes chiens, mais seulement ceux d-dont je m'occupe pendant les vacances »
J'aimerai tellement avoir un chien à moi.
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- Tenue:
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Il ne s'était effectivement pas trompé: il s'agissait bien de Nissa Tanaka. Si le physique ne l'avait pas trompé, c'est bel et bien le caractère et ce qu'elle lui avait réservé en guise de salutations qui lui confirma l'intuition. Lorsqu'elle sembla ordonner au chien à ses pieds de l'attaquer, Ryuji ne put s'empêcher de faire deux pas en arrière et de se protéger instinctivement les parties charnues du corps ainsi que le visage, laissant tomber son vélo dans un bruit de vieille carcasse.
C'est qu'il avait eu une petite expérience un peu traumatique avec un chien par le passé, le prof de design. Il devait avoir sept ou huit ans, c'était le chien de la vieille Aizawa, la voisine de sa maison d'enfance. Elle avait un bouvier bernois énorme qui l'avait sauvagement attaqué... à coups de langues. Bref, il s'était retrouvé écrasé par la grosse bête et bien qu'il eut plus peur que de mal, il s'était toujours méfié des chiens depuis lors. Pas de quoi développer une phobie mais il préférait clairement la compagnie des chats à celle des canidés.T'as un grain...
, siffla-t-il en ramassant son vélo. Imagine si tes molosses m'avaient réellement attaqués, t'aurais été dans de beaux draps !
Il se mit tout de même à rire. Ils n'avaient pas l'air bien méchant et le temps du bernois de sa voisine était loin derrière lui. Il stabilisa le vélo tout en vérifiant s'il était encore en bon état et s'agenouilla pour saluer les deux bêtes à base de "Mais c'est qui le beau p'tits gars ?" et autres zigouigouis plus niais les uns que les autres. Il trouvait les chiens souvent débiles mais tellement attachants malgré tout. Cette rencontre l'amusait. Il releva la tête pour regarder Nissa, qui eut l'air tout d'un coup plus imposante et limite plus imposante vu d'en bas.Oh ? Ce ne sont pas les tiens ? Ils viennent d'où alors ? Une vieille voisine impotente qui te refile des sous pour les promener je parie !
, demanda-t-il, amusé.
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En fait, si, je m'en veux à mort. Même si je sais pertinemment que les chiens gardés n'ont pas été éduquée à l'attaque ; j'aurai pu avoir une mauvaise surprise, ou taper dans une phobie du professeur. Il a raison, j'ai un grain. Je m'apprête à m'excuser quand il éclate de rire, et ça me détend immédiatement, un peu moins coupable.
« Ça aurait été un mal p-pour un bien »
Je rigole aussi, alors qu'il s'accroupit pour papouiller les toutous. Il a totalement l'air d'un papa gâteau dans sa démarche, et ça me fait doucement sourire de voir les chiens surexcités de l'attention qui leur est donnée. C'est plaisant de tomber sur des gens qui aiment les animaux, et qui n'en ont pas du tout peur.
« Non, enfin... Presque. Ils viennent bien de clients âgés et impotents, m-mais je les connais que par l'annonce que j'ai posté »
Je ne précise pas que je le fais bénévolement. Déjà, parce que ça fait gosse de riches, et surtout parce que j'ai la réaction de Moon en tête... Et loin de moi l'idée d'en faire un sujet à batailler. Je fais glisser mon sac de mon dos, pour en sortir un jouet pour chien, plus précisément une petite balle qui fait couic couic.
« Je comptais les faire jouer un peu. V-vous voulez essayer ? »
J'attends son autorisation pour lâcher les chiens.
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- InvitéInvité
Elle était vraiment gentille, la petite Nissa. Très timide, sauf quand elle s'énervait. D'ailleurs le professeur remarqua qu'elle bégayait en s'adressant à lui en "mode normal". Tiens... Il rangea l'info quelque part dans son esprit, peut-être sera-t-elle utile plus tard ? Il en touchera un mot à Moon, "Elle a toujours un bon avis à donner", se dit-il alors que les chiens commençaient à s'exciter à la vue d'une jolie petite baballe qui fait pouic-pouic.
Ryuji la regarda également, circonspect, avant de lui-même comprendre que Nissa allait les faire courir un peu, ces terribles molosses. Si leurs propriétaires étaient en effet âgés, ils ne devaient probablement pas bouger suffisamment et donc avaient grand besoin de se dépenser. Il sourit et répondit favorablement à la proposition de l'étudiante. Saisissant la balle, il se releva, observa une zone dégagée sans personne pour se mettre sur la trajectoire des chiens et se concentra.
Il prit la pose d'un célèbre lanceur de baseball, ferma les yeux, inspira et expira lentement, à son aise. Il prit le temps de sentir la moindre variation de vent autour de lui, il ne voulait pas risquer de voir sa balle dévier ! Il faisait tout comme les pros, c'était sa réputation – déjà entachée ! –, de professeur qui était en jeu ! Enfin, il rouvrit les yeux, resserra sa main autour de la balle, puis pris appui en arrière pour la lancer aussi loin que possible, décrivant un arc de cercle avec son bras droit.Allez go !
, s'exclama-t-il aux deux chiens, qui le regardèrent un peu pantois avant de finalement s'apercevoir de la disparition de la balle et de partir à sa chasse.
Les deux canidés coururent à haute vitesse, l'un sautant par-dessus une petite barrière tandis que l'autre, sans doute moins athlétique, se contenta de passer en-dessous. En quelques secondes, le spitz était revenu avec son trophée, tout fier, la queue battant le rythme digne de la chanson de victoire d'un Final Fantasy. Il garda la balle en gueule, attendant sans doute l'indication de la lâcher. Ryuji applaudit et se tourna vers Nissa.Ils sont vifs ! Tu les entraînes ou c'est inné chez eux ? Je vois mal des retraités jouer à ce genre de jeux.
, demanda-t-il, admiratif.
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Puis, il prend la pose ridicule d'un professionnel de Baseball, inspire expire un peu trop bruyamment. Le temps passe si lentement jusqu'à ce qu'il finisse par lancer la balle – enfin ! Les toutous se lancent à la poursuite du jouet dont l'espérance de vie vient de chuter, aussi vite que leurs petites pattes leur permettent.
Nashi revient victorieux avec la balle dans sa gueule, suivi un peu plus loin par Hime. Il est fier le toutou, à grands renforts de coups de queue dans le vent, sautillant sur place. Je me baisse pour les caresser tous les deux, en les flattant doucement sur le flanc. Pas de jaloux comme ça !
« Non, c'est seulement la tr-troisième fois que je m'en occupe »
Je lance la balle sans faire de chichi comme le professeur, et les regarde cavaler à toute bourlingue.
« Nashi a un petit jardin, mais vraiment p-petit. Donc les propriétaires le fond courir des escaliers jusqu'au bout d-du jardin pour chercher la balle. Puis les Sptiz sont connus p-pour être sportif »
C'est déjà mieux que rien. Il est en forme pour un chien de petite taille, et pour sa race. Mais il pourrait l'être encore plus s'il avait un suivi de tous les jours, et pas seulement 10 mètres à parcourir.
« Par contre, Hime ne sort pas, et ça se v-voit »
Je sors un autre jouet, une corde à nœuds.
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- InvitéInvité
Pour des chiens pantouflards ou très peu stimulés, ils étaient vraiment vifs ! Ryuji n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles et esquissa une expression faciale proche du not bad meme. Il n'était pas expert en chiens mais il s'attendait à ce que des chiens de retraités soient plus... mous. Comme leurs maîtres en fait.Pardon. Je disais pas mal. Bah je suis impressionné !
Il remarqua la corde à noeud qu'elle avait sortie de son sac, le genre de jeu où l'on teste la force et la hargne de ses chiens ! Il mourrait d'envie d'essayer de tenir tête au spitz, qui avait l'air super nerveux, mais aussi de proposer une compétition de tir à la corde à l'étudiante, en grand gamin qu'il était... mais cela ferait mauvais genre de les voir faire ce genre de choses, déjà qu'il s'était fait suffisamment remarquer lors de leur première rencontre... Tu vas voir lequel des deux tient le plus ? Ou tu veux les faire s'affronter ? Ou bien on fait une compétition ?
, demanda-t-il en tirant plusieurs fois sur la corde pour créer de la tension.
S'il tirait trop fort, il risquait de lui secouer les bras, ce qui aurait eu l'air ridicule et conduirait à une réponse instantanée de sa part. Il n'avait pas oublié qu'elle pratiquait le karate en club et il tenait à l'intégrité physique de son corps déjà vaguement fiable au mieux, et trop faible au pire. Il se contenta de la regarder en lâchant la corde, comme si c'était lui le cabot qui attendait le signal pour jouer. Pauvre Ryuji, un jour peut-être il se conduira normalement...
- InvitéInvité
Laissant cette interrogation de côté, je regarde les chiens, ou plutôt Nashi, revenir avec la balle. Hime n'a aucune chance de l'attraper, la pauvre.
« Ce n'est pas le cas d-de tous. Les retraités ont tendance à trop nourrir leur chien, et j'en ai promené des pantouflards tout ronds, à peine capable de mettre une patte d-devant l'autre »
Je sors donc la corde à nœuds de mon sac à dos.
Contre tout attente, Yamashiro-san me propose une compétition entre nous deux. Je n'ai pas envie de le couvrir de honte s'il perd, alors je préfère éluder l'invitation. Après tout, et en toute humilité, je fais du sport depuis ma tendre jeunesse... Ce qui n'est peut-être pas le cas du prof, alors évitons.
« Vous voulez les confronter ? »
Un chien tirant de chaque côté de la corde, tout en la tenant au milieu est faisable. Il a peut-être une préférence sur le toutou, alors je lui laisse quartier libre en lui tendant le nouveau jouet. Je récupère la balle qui fait pouic pouic, et regardent les canidés s'approcher du dragon renifleur, la langue haletante.
« Vous êtes français ? »
Curiosité check. C'est sûrement un hāfu , lui.
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- InvitéInvité
Les confronter ? Elle était sérieuse ? Ryuji n'était pas le dernier à relever des défis et celui-ci avait l'air d'en être un très bon mais impliquer de tels molosses au jeu n'était-il pas trop dangereux ? Il s'était déjà bien trop de fois mis dans des positions peu avantageuses par le passé, il ne manquerait plus qu'il se retrouve les quatre fers à l'air, assailli par les deux créatures canines, attaqué à coups de léchouilles. Il s'amusa cependant de l'idée et laissa même échapper un petit rire. Allez ! Voyons voir lequel des deux est féroce ! J'ai déjà ma petite idée mais j'adore les surprises.
lança-t-il en riant à gorge déployée.
Il se saisit de la corde et entreprit d'en vérifier la solidité, comme si c'était un expert en alpinisme ou un marin émérite ; il n'en était rien, évidemment, il faisait avant tout ça pour faire monter la pression et l'excitation des animaux qui haletaient déjà la langue pendue à ses pieds, leurs yeux sombres pleins d'avidité et de mauvaises intentions. Ryuji n'était cependant pas dupe. Il avait baissé sa garde mais restait vigilent. Au moindre faux pas, il lâcherait la corde et les laisserait déchiqueter la corde avec leurs crocs acérés.
Il sortit de son délire d'animaux féroces lorsque Nissa lui posa des questions sur les quelques mots de français qu'il avait laissé s'échapper. En y regardant de plus près, ils étaient loin d'être menaçants, ces cabots, au moins autant que Nissa qui était une gentille fille au fond ; preuve étant qu'elle aurait pu le dénoncer aux autorités pour leur altercation précédente ou le tabasser avec ses petits poings qu'il savait entraînés aux sports de combat. Ma mère l'est !
, répondit-il en souriant. Mon père est un Japonais pur souche, droit dans ses bottes et bien sévère qui s'est fait calmer par une petite blonde avec sa vivacité. Puis paf, ça donne ça !
Il écrasa presque fièrement son index sur sa poitrine. C'est vrai qu'il était fier d'où il venait, sans y avoir le souvenir d'y avoir mis le moindre orteil pourtant. C'était toujours dans sa liste des choses à faire. Pourquoi pas à l'occasion d'un voyage avec une certaine coréenne francophile ? Il s'empêcha de sourire bêtement à l'idée d'un voyage, il avait un concours de force des plus sérieux à organiser, il détaillera ses plans de domination du cœur de sa collègue plus tard.
Il prit position, tendant les deux bouts de corde aux participants, déjà sur les starting blocks, prêts à en découvre. Il lança un regard espiègle à l'étudiante qui avait la balle-qui-fait-pouic-pouic entre les mains et saisit finalement le milieu de la corde une fois ses deux adversaires prêts. Il tira alors légèrement plusieurs fois pour les exciter et lancer le début des hostilités.
- InvitéInvité
Yamashiro-san attrape la corde à nœuds et fait... des exercices de traction avec ? Quelque chose du genre, qui appâte les chiens, et les fait panteler à la promesse de jouer. Ils tournent à ses pieds, leur truffe pointée vers le haut.
L'adulte m'informe de sa mère française, et de son père japonais. Il se pointe – de son index - un peu trop crânement à mon goût en se catégorisant de « ça ». Comment une blonde et un brun donne un roux ? Là est le mystère des gênes, et de leur mauvais goût. Parce que, oui, c'est bien connu les roux n'ont pas d'âme et reniflent les jeunes filles.
Ca me fait doucement penser à Kawaguchi-san, qui m'avait posé des questions sur l'adulte en face de moi. Est-ce qu'elle avait mis au pied du mur ? De leur côté, Nashi se lève sur ses petites pattes arrières, et pose celles avant sur le jean du professeur en aboyant une fois, comme s'il criait de tout son cœur « Jouons » !
Et le jeu commence.
Les deux féroces animaux tirent de toute leur force, chacun un des bouts de la corde. Le Spitz grogne un peu sous l'influence du jeu, tandis que l'épagneul couine, légèrement apeurée par son confrère. Au bout de quelques minute de jeu, Hime finit par se laisser pendre au bout du jouet, vaincue.
Nashi, lui, dans toute sa vaillance, continue de tirer, en grondant toujours plus fort. Il tient bon. Et d'où je me trouve, c'est difficile de savoir lequel des deux à l'ascendant sur l'autre. Alors, dans toute ma bienveillance, je donne ses chances au chien, avec une question toute innocente, mais qui me trotte dans la tête depuis toute à l'heure :
« Vous vous entendez bien avec Kawaguchi-san ? »
Go Nashi éclate-le au sol ce pauvre scélérat !
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Les deux bêtes féroces étaient lancées, tirant chacune la pauvre corde tandis que Ryuji maintenait sa prise assurée en son centre. Ils étaient vivaces mais jamais ils ne gagneraient contre lui, il était bien trop fort pour qu'ils fassent le poids. Il lançait quelques œillades arrogantes à Nissa, triomphant, alors que le fait d'armes était loin d'être si glorieux que ça. Ce n'était pas comme s'il était en train de terrasser un dragon après tout, ou de se battre contre une meute de loups. Cependant il était fier et ne voyait pas comment perdre.
Et c'est alors que Nissa fit preuve d'un manque d'honneur sans précédent dans l'histoire des duels entre homme et bête. Elle formula une question que Ryuji (ni le narrateur) ne vit venir. S'entendait-il bien avec la professeure de cinéma ? C'était peu dire. Après tout les collègues étaient également de voisins et bien plus encore, même si leur relation était encore secret défense, si elle était destinée à être dévoilée un jour ; rien n'était sûr, surtout entre eux deux.Eh?
Surpris, il relâcha sa garde et fut déstabilisé par les chiens, qui en profitèrent pour tirer plus fort à l'unisson, déstabilisant d'autant plus le trentenaire, donc le naturel maladroit n'annonçait qu'une seule issue : la chute. Dans un fracas, il atterrit sur ce qui lui servait de fesses après avoir lâché le jouet, jeté en pâture aux deux molosses victorieux. Il resta planté là, au sol comme un con, le regard passant des chiens à Nissa, totalement incrédule face à ce qui venait de se passer.Kawaguchi-san... la prof de cinéma ?
, commença-t-il en se relevant, le plus naturellement possible.
Il ne pouvait pas cracher le morceau, d'une personne n'était réellement au courant et de deux, ce ne sont pas les affaires d'une étudiante, aussi sympathique soit elle. Manquerait plus que tout s'ébruite et c'était le meilleur moyen de percer leur petite bulle. Et ça, il en était hors de question.Elle est gentille, c'est une bonne enseignante, très douée dans ce qu'elle fait, elle a le respect de ses étudiants et de ses pairs. Je pense pouvoir dire que je l'estime beaucoup en tant que collègue.
, lâcha-t-il, le poing devant la bouche pour garder un semblant de sérieux.
- InvitéInvité
Alors que moi, de toute ma hauteur, je surplombe Yamashiro-san, un poil gênée. Celui-ci a l'air un peu hébété ; il me regarde à tour de rôle avec les chiens, plusieurs fois d'affiliées. Il finit par se remette sur pieds avant que je ne lui propose mon aide, en prononçant le nom de la professeure de cinéma.
Et ce qui suit ensuite... ressemble fortement à une déclaration :
« Vous avez le béguin pour elle !? »
Cette phrase m'échappe un peu sous la surprise.
« Enfin, je v-veux dire... V-vous avez l'air de b-beaucoup l'app-précier... »
Et voilà une vaine tentative d'effacer mes propos. Je fais pouic pouic avec la balle pour attirer l'attention des chiens ; Nashi revient avec le corde dans sa gueule et Hime trottine derrière lui. Je n'ose plus regarder le professeur en face après ce que j'ai dit, peut-être ai-je conclu un peu trop vite.
Toujours est-il que j'ai un peu honte de moi.
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- InvitéInvité
Le béguin pour elle ?
La question de Nissa résonna aux quatre coins de la tête de Ryuji. Il n'y avait pas réellement pensé, préférant se concentrer sur autre chose, aussi pour ne pas se laisser aller non plus. C'est vrai qu'ils avaient passé du temps ensemble, c'est vrai qu'ils avaient même passé une nuit entière ensemble à dormir très peu, conclue par un baiser d'au revoir. Mais depuis... plus grand chose, si ce n'est rien en fait.Le béguin ? Pour une collègue ?
, demanda-t-il en faisant son maximum pour paraître quelque peu outré.
Il se gratta la barbe imaginaire qu'il a sur le menton, l'air pensif. Et s'il avait le béguin pour elle, au fond... Qu'est-ce que ça changerait à son quotidien, à leur quotidien ? Devrait-il éviter de la croiser le plus possible, faire comme si elle n'existait pas, peut-être échanger des regards timides ? Il soupira longuement, visiblement gêné par la question et la pensée en elle-même surtout. Il avait fait le maximum pour ne pas trop y penser, pour faire des choses pour s'occuper les mains et l'esprit avant tout. Eviter de craquer, ou du moins craquer le premier.Puis de toute façon...
, finit-il par reprendre l'air un peu perdu au loin.Mlle Kawaguchi et moi, ça ne fonctionnerait pas. En admettant qu'il y ait quelque chose hein.
Il regarda Nissa du coin de l'œil, en fronçant les sourcils légèrement, comme un petit avertissement visuel. Il n'était pas agressif ce regard, bien au contraire. On pouvait sentir une certaine tendresse dans le regard, une amertume aussi, probablement. Quelqu'un d'observateur, comme Nissa parmi d'autres, aurait pu comprendre le sens caché de ce regard. C'était peut-être la raison pour laquelle il avait ce regard-là, ou bien une manière pour son corps de traduire ce qu'il se passait dans sa tête.Je l'apprécie beaucoup en effet.
, confia-t-il en se mettant à croupis à sa hauteur, une main timide sur la petite Hime. Comme je disais, c'est une bonne prof, aimée de ses étudiants. Elle est organisée aussi, beaucoup plus que moi ahah. Moi, j'en sais rien. Après tout je suis un prof bizarre qui renifle le parfum des étudiantes, n'est-ce pas ?
Il la regarda dans les yeux, l'air effacé. C'est comme si la conversation l'avait quelque peu miné, coupant toute l'énergie que la compétition entre homme et bête lui avait insufflé. Il lui sourit néanmoins, encore avec beaucoup d'affection et de bienveillance. Après tout Ryuji était un gentil.Et toi Nissa, tu l'aimes bien Mlle Kawaguchi ?
, demanda-t-il subitement, brisant le court silence gênant. Sinon pourquoi tu me poserais la question ? Elle a dit quelque chose sur moi c'est ça ?
Ses yeux semblèrent soudain brillants, comme un regain d'intérêt, comme un enfant devant la vitrine d'un magasin de bonbons. Peut-être qu'il était ça, un gosse devant un magasin de bonbons.
- InvitéInvité
Pourquoi ça ne fonctionnerait pas ?!
La fin de ma phrase se termine sur une note aiguë dans ma tête. Les bébés de Yamashiro-san et Kawaguchi-san s'envolent au loin, hors d'atteinte. Je ne sais pas si c'est parce que ce sont simplement deux professeurs que j'ai eu l'occasion de fréquenter – stalker aussi, qui me pousse à les imaginer ensemble... Mais j'ai un bon feeling.
Puis, sa manière de nier une possible relation sonne comme une confession sur ses propres peurs. Comme s'il était désolée, qu'il le voulait mais que la tâche était ardue ? Non ? J'imagine sûrement trop de choses à ce regard qu'il me lance.
Il s'accroupit pour caresser Hime, et je l'écoute parler un peu plus de la professeure de cinéma. Celui-ci avoue l'apprécier beaucoup... Mais la fin de sa tirade me fait froncer les sourcils :
« C'est arrivé qu'une fois... ? Puis y avait d-du vent... Et j'avais m-mis un peu trop de parfum... Alors ne d-dites pas ça. »
Si ça trouve, encore une fois, je ne suis pas la seule fille qu'il a reniflé... Mais je n'ai rien trouvé de suspect sur lui, alors le doute plane toujours. Mais franchement, je suis pour les deuxièmes chances, et l'incident est déjà oublié pour ma part. Le professeur brise le silence et mes pensées, en posant trois questions.
« Oui, je l'apprécie beaucoup, elle est très d-douce et gentille » Je récupère la corde à nœuds « Non... C'est moi q-qui ai gaffé à votre sujet » je la range de mon sac « On mangeait une glace pilée, ça m'a fait p-penser à vous alors je lui ai d-demandé si elle vous connaissait... »
De mon sac, je sors deux petites gamelles rapidement posées au sol, et je les remplis d'eau à moitié fraîche. J'attire finalement l'attention des deux chiens, pour qu'ils se revigorent un peu sous cette chaleur pesante.
« Et elle m'a demandé si v-vous m'aviez fait du mal. J'ai omis l-la vérité, mais la b-bourde était déjà faite... Donc je pensais q-qu'elle vous aurait déjà confronté »
Je baisse la tête pour m'excuser en silence.
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- InvitéInvité
La petite Nissa était gentille. Ryuji leva les sourcils d'étonnement lorsqu'elle lui dit qu'elle avait omis leur première rencontre plutôt gênante et fracassante ; une rencontre qui aurait pu voire dû lui valoir un blâme ou un écartement. Il avait dépassé les bornes, poussé par la spontanéité du moment, comme à son habitude. Il sourit doucement en l'écoutant parler de Moon, ignorant si c'étaient ses mots qui le touchaient, le fait qu'elle l'ait "couvert" ou le sujet en lui-même.
La sortie des gamelles lui fit soudain penser qu'il devait lui aussi se désaltérer, sinon il risquait la mort par déshydratation ou quelqu'autre mal dû à la chaleur écrasante. Foutue chaleur, foutu soleil, foutu été. Il détestait vraiment l'été. Il espérait que son départ pour Okinawa proche allait le détendre un peu avant la rentrée des classes, sinon il allait dangereusement flirter avec le burnout, comme il flirte déjà dangereusement avec sa collègue. Une fois une bonne gorgée d'eau mitigée avalée d'une traite, il s'avança un peu vers Nissa pour lui faire face. La pauvre avait pris une posture de repentir, comme si elle s'en voulait sincèrement.T'en fais pas va.
commença-t-il en posant une main compatissante sur son épaule pendant deux secondes et demi (il avait compté). Tu n'as rien fait de mal. Puis de toute façon elle est déjà plus ou moins au courant, enfin, j'ai sous-entendu que je gênais les étudiantes !
Il avait dit ces derniers mots plus lentement et doucement, il ignorait si elle avait pu l'entendre et à ce stade, il s'en fichait un petit peu. Il était vraiment entre deux eaux, dans le creux de la vague comme une vieille planche de surf qui attendait la prochaine occasion pour s'engouffrer dans un rouleau direction la plage. Alors jusqu'à ce moment-là, il patientait.
Il verra bien.Des projets pour la rentrée ?
demanda-t-il subitement en sortant de ses pensées. C'est bientôt en plus ! Tu n'as pas de projets spéciaux pour la fin de cette année civile ? D'autres pauvres dessins à chiffoner et balancer sur la tête de tes professeurs en pleine sieste ?
Il il lui un clin d'oeil espiègle, comme tentative pour changer de sujet et de mood on avait vu mieux et du peu qu'il la connaissait, il ne doutait pas qu'elle ne tombe pas dans le piège.
- InvitéInvité
Il me rassure, précise que la professeure de cinéma est plus ou moins au courant. Le seul bémol : c'est qu'il parle au pluriel. Est-ce que ça voudrait dire qu'il a eu d'autres incidents avec d'autres élèves que moi. Ce serait un multi-récidiviste ? Quelle horreur si c'est le cas.
« Pourquoi vous p-parlez au pluriel ? »
Ma question est ce qu'elle est : indiscrète et les deux pieds dans la plats. Mais je m'accroupis auprès des chiens pour me changer un peu les idées, et les caresser du bout des doigts. Ils boivent à grandes lampées, et en mettent un peu partout à côté, alors je remplis de nouveau leur petite gamelle.
Yamashiro-san me pose des questions sur la rentrée ; si j'ai des projets, et j'en ai ! Je me redresse pour lui répondre, tout sourire :
« J'ai prévu de rejoindre le c-club d'arts plastiques pour m'améliorer ! J'en ai marre d-d'avoir ma moyenne plombée à cause d'une note en dessous de 70... P-puis comme ça, je serai avec Maya »
Mais aussi, j'aurais Kawaguchi-san en présidente, alors ça ne peut être que cool comme expérience !
« Je n'ai rien prévu encore p-pour la fin de l'année, mais la fin des vacances scolaires, je vais à K-kyoto avec une amie ! »
Ce n'est pas tellement un secret même si ça ne doit pas arriver dans l'oreille de mes parents. Mais après tout, techniquement, je ne risque rien vu qu'il n'est pas mon professeur.
« Puis... Nan, jeter des bouts de papiers, c'est t-trop mainstream. Maintenant, je lâche l-les chiens, c'est plus radical »
Je lève les babines de Nashi pour qu'il montre les crocs, et ça m'arrache un sourire.
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- InvitéInvité
Oh ça....
dit-il le plus évasivement possible. Aie. Il avait laissé s'échapper l'information totalement involontairement. Tant pis, foutu pour foutu. En fait, j'ai eu une rencontre fracassante avec une blonde gothic-lolita qui n'a pas sa langue dans sa poche, je ne sais pas si tu la connais... On s'est affronté en duel en salle d'arcade et j'ai découvert seulement après que c'était une étudiante à Kobe à l'université... J'ose espérer qu'elle n'a pas été balancer des saloperies sur moi.
Honnêtement, il espérait vraiment qu'elle ait tenu sa langue dans sa poche, ou tout du moins qu'elle n'ait pas déformés ses propos ou toute la situation, il ne manquerait plus que ça, qu'on comprenne qu'ils aient bu un verre alors qu'il lui a juste payé deux cannettes de soda au final, en discutant de la perspective d'être professeur et de qui on est avec et sans l'uniforme et tout le protocole qui l'accompagne ; la différence entre Ryuji et Ryuji Yamashiro professeur de design.
Il l'écoutait parler de ses projets de lycéenne avec attention, ça lui manquait presque de ne plus avoir cette verve, lui qui planifiait maintenant sur le très long terme, il regrettait un peu ce côté "je ne sais pas encore ce que je vais faire mais je le ferai !". La vie d'adulte avait quelque chose de chiant, on disposait de moins de temps mais de tous les moyens financiers pour laisser libre court à ses fantaisies, alors qu'auparavant on avait énormément de temps mais pas un rond pour réaliser ses rêves. Quelle déprime.
Finalement il éluda totalement le reste de la discussion lorsque Nissa prononça un prénom qu'il avait pris soin de ne pas révéler, ce n'était pas son genre de balancer l'identité des personnes comme ça, aussi étonnant que cela puisse paraître. Hein ? Tu peux répéter ?
s'écria-t-il subitement. T-Tu connais Maya ?
Il était foutu.
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Là, comme ça, je me dis que Maya n'a pas mal parlé du professeur. Ou du moins, elle ne l'a pas fait devant moi. Je pense que si c'était quelque chose qui l'avait réellement embêté, elle m'en aurait probablement évoqué son cas. C'est loin d'être la dernière à râler sur les hommes.
Je parle de mes projets et Yamashiro-san me demande de répéter, puis, si je connais Maya. Je cligne plusieurs fois des paupières, un peu hébété par son exclamation. Il y a peu de chance qu'il y ait deux Maya sur le campus. Déjà qu'une, c'est plutôt un gros challenge alors deux ? L'horreur !
« Oui, je la c-connais ? P-pourquoi ? »
J'ai un peur d'avoir réveillé quelque chose.
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HRP: Ambiance musicale
Ryuji resta interdit face à Nissa. Elles se connaissaient. Quelle était la probabilité pour que deux étudiantes avec qui il avait eu une interaction pouvant être mal comprise se connaissent et surtout, semblent proches ? A cette pensée, le trentenaire se promit de jouer à la loterie cette semaine, il défiait toutes les stats possibles et imaginables.En fait on s'est croisé en salle d'arcade...
lâcha-t-il lentement, comme s'il révélait une information secret défense avec le canon d'un 9mm collé à l'occiput.
Il se remémora les événements pour s'assurer de bien choisir ses mots au moment de lui raconter la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Il se dit un "je le jure" comme pour appuyer sa motivation. Au fond, il ne s'était vraiment rien passé de grave, ils s'étaient affrontés sur borne d'arcade et avaient discuté en sirotant un soda, rien de plus. C'est pas comme si Ryuji l'avait emmenée dans un bar au fond d'une ruelle sombre et malfamée. Il n'était pas exempt de défauts mais tout de même... Il reprit quelques couleurs et surtout de la constance afin de terminer son histoire et ne pas laisser l'étudiante dans le flou.Enfin bref, on s'est affronté sur Dance Dance Revolution, je lui ai payé une cannette de coca et ça s'arrête là.
dit-il finalement en râlant presque, tant l'histoire était plus embarrassante qu'autre chose.
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Je m'occupe de ramasser les gamelles des chiens tandis que le professeur de design à un coup de latence ; il met un peu de temps avoir de m'éclairer sur ce qu'ils ont fait ensemble avec Maya, sur un ton loin d'être plaisant. Je ne relève pas et tente de le rassurer :
« Vous n'avez p-pas besoin de vous justifier »
Ce qu'il a dit plus tôt sur Maya me fait rajouter :
« Si ça p-peut vous rassurer un peu, elle ne m'a rien dit de mal sur v-vous »
Je peux comprendre l'embarras du professeur face à cette situation, mais ce n'est pas la peine d'en faire tout un drame. Après tout, comme il le dit lui-même : ça s'arrête là.
Je sors une boîte de friandises pour chien.
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Ryuji se calma un peu, dédramatisant la situation dans laquelle il s'était lui-même mis. Après tout, comme Nissa l'avait lui-même souligné, il ne s'était rien passé de grave et il ne fallait pas en faire un plat à ce point. Le souci étant qu'il ne pensait pas que tout le monde ait ce recul, les rumeurs vont vite et il espérait que si une telle rumeur devait se répandre, elle n'aille pas jusqu'aux oreilles de Moon, ce serait le pompon pour lui, autant abandonner tout de suite toute perspective de passer du temps avec elle. A cette pensée, il eut un frisson.En soi, pour moi, ça va. J'ai juste pas envie que certaines personnes puissent l'apprendre et que ça prenne des dimensions énormes.
dit-il en regardant vaguement aux alentours.
Il fourra ses mains dans ses poches à la recherche de son briquet et de ses cigarettes. Le parc était désert ou presque, personne n'irait lui faire une remarque sur son action Ô combien illégale et amorale. Il sortit tout de même discrètement le tube de son paquet, le porta à sa bouche et en alluma le bout, tout en s'éloignant d'un ou deux pas de l'étudiante et de ses amis à quatre pattes qui n'attendaient qu'une chose, qu'elle les gâte de friandises. Il tira une première fois, laissa échapper une volute de fumée qui se vaporisa vite dans l'air avant de faire une pause nette et regarder Nissa l'air un peu gêné.Euh.. j'espère que ça ne t'embête pas. Je peux m'éloigner si tu préfères...
- InvitéInvité
En soi, c'est un peu effrayant le pouvoir détenu par Maya. Elle pouvait couler le professeur de design... Tout comme moi ? Des gens m'ont entendu crié qu'il était un gros dégueulasse, ça, j'en suis sûre, j'ai vu les têtes se tourner dans notre direction.
Mais ça n'a pas l'air d'avoir fait un effet boule de neige. Tant mieux en soi... Je serais triste si le professeur avait une sanction à cause de moi.
Les friandises en main, je regarde d'un mauvais œil la cigarette sortie, puis allumée de l'adulte. Et sans prévenir, je m'écris :
« Des p-policiers, attention »
Avant de pointer un lieu imaginaire où... Il n'y a évidemment personne.
« P-plus sérieusement... J'ai rien contre – quoi que l'odeur, mais f-faites attention, l'amende va b-bientôt passer à 300 milles yens »
Ce n'est pas encore en vigueur mais ça devrait l'être pour les jeux olympiques.
Enfin bref ! Je fais asseoir Hime et Nashi, puis demande à la première de faire la belle. Elle se tend sur ses pattes arrières comme un humanoïde prenant vie. Je lui jette une friandise qu'elle attrape de sa gueule avec hâte. Quand à Nashi, je lui ordonne de faire le mort, en faisant piou piou avec les doigts, et il s'exécute. Je lui jette aussi un biscuit.
Ca me donne faim, mon ventre grogne déjà.
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Ryuji éteint sa cigarette dans son petit cendrier de poche à la mention de la prune de 300'000 Yen. Certes il ne gagnait pas trop mal sa vie en tant que professeur d'université – quel doux euphémisme ! –, mais de là à vouloir se risquer à perdre une telle somme... Non. Alors il éteint sa clope et se débarrasse des preuves le plus sérieusement et le plus respectueusement possible avant de revenir vers l'étudiante et ses bêtes démoniaques qui s'excitaient autour des friandises de leur compagnon de promenade.
Ryuji commençait à avoir faim. Pas au point de quémander une friandise mais tout de même... Son estomac lui rappela à son souvenir.Faut que je trouve quelque chose à me mettre sous la dent.
se dit-il à haute voix. En plus je dois préparer mes affaires pour partir, ça va encore prendre trois plombes. Urgh.
C'est qu'il avait un voyage sur ses terres natales d'Okinawa à prévoir ! Voyage que Moona vait poliment refusé d'ailleurs. Tant pis, il en profitera pour faire un crochet chez papa-maman tant qu'il y sera. T'as pas faim toi ? Tu n'aurais pas une suggestion ou deux dans le coin ? Je vais mourir de décès si je n'avale rien.
dit-il alors que son ventre remit le couvert. Enfin. Tenta de l'inciter à vouloir se mettre à table tout court.
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Je m'occupe des chiens, de mon côté, leur faisant faire des tours en échange de friandise. Ils obéissent plutôt bien à mes demandes, et s’exécutent souvent au premier ordre, voir parfois au deuxième.
L'adulte parle tout seul dans son coin, de partir quelque part, mais je ne rebondis pas... S'il a l'envie de m'en parler, il le fera de lui-même. J'ai déjà pêché tantôt en lui demandant s'il avait le béguin pour la prof de cinéma, je ne vais pas réitérer la faute.
Le professeur me pose finalement une question, et je mets quelques secondes à ranger mes pensées pour lui répondre :
« Si, j'ai un peu faim »
Cherchant sur mon téléphone, je rajoute :
« Y a le café Kiito a à peine cent mètres d'ici. Un glacier à 500 mètres... Y a même une pâtisserie un peu plus loin »
Je parle du café parce que je me souviens que sa glace pilée était à ce parfum-là. Pour le glacier, c'est ce qui m'arrangerait le plus vu que je ne peux pas rentrer avec les chiens en intérieur. Et la pâtisserie parce que je sais que c'est un hafu français.
Enfin...
C'est seulement s'il veut de ma compagnie.
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HRP : legit ce que j'écoutais en écrivant :')
Café. Glace. Pâtisseries.
Café. Glace. Pâtisseries.
Café. Glace. Pâtisseries.
Ryuji ne savait pas où donner de la tête, il aimait chacune des propositions faites par l'étudiante. Il resta planté, un air d'intense réflexion sur le visage, il freezait. Dans son cerveau il évaluait chaque possibilité.
Café ?
Il adorait le café, c'était presque une religion à ce stade, il payait une fortune pour du café directement importé d'Amérique du Sud et de partout d'autre sur le globe, il avait presque fait une collection de dosettes chez lui à Okinawa juste pour le packaging et ne comptait pas les cafetières qu'il avait dû racheter tant il les usait à la moelle, sans compter toutes les déclinaisons du café. En glace. En frappés. Toutes les variétés du Starbucks. Le café c'était presque le choix par défaut. Mais il hésitait...
Glace ?
Il aimait beaucoup la glace ! C'est sucré les glaces, puis c'est satisfaisant, surtout vu les températures actuelles. C'est frais, rafraîchissant, ça peut monter vite à la tête quand il s'agit de glace pilée. Il en avait déjà pris avec Nissa lors de leur première rencontre, en reprendre aujourd'hui c'était peut-être une redite ? Malgré tout, il hésitait.
Pâtisseries ?
Forcément... Parler à un métisse Franco-japonais de pâtisserie c'était presque la garantie de voir un grand sourire s'afficher sur son visage ; en tout cas c'était le cas avec ce métisse-là. Il aimait les pâtisseries de ses deux origines mais il fallait bien avouer qu'il avait une nette préférence pour la pâtisserie française, comme celle que lui préparait – et lui prépare toujours quand il la voit ! –, sa mère. Mais manger de la pâtisserie ailleurs que chez lui... C'était presque un sacrilège ! Et pourtant, il hésitait...Café.
dit-il d'un ton ferme et décidé sans regarder Nissa, le regard encore planté vers l'horizon des possibilités qui venait de s'étioler en faisant ce choix, car choisir c'est renoncer. J'ai envie d'un café, ça te va un café ? Il doivent bien avoir quelques trucs à manger !
Il était déjà prêt à partir, appelé par la gourmandise son estomac avait officiellement pris place au poste de commande de son corps. Son cerveau drogué au sucre et à la caféine ne pouvait qu'approuver et se laisser emporter paisiblement. Il s'arrêta cependant, droit comme un "i", l'air encore plus pensif ; l'air de quelqu'un qui avait eu une épiphanie.... Et pourquoi pas les trois ?
Il regarda Nissa avec un air déterminé, si déterminé qu'un maître en arts martiaux eut été capable de voir son ki, son hamon ou carrément son stand, et d'en quantifier la puissance. Nissa venait de réveiller un monstre.
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J'ai bien envie de le secouer, ou de lui lâcher les chiens aux fesses. Il n'a qu'à se décider plus rapidement ! On y serait déjà s'il avait dit son choix depuis le début. Alors je range le carton de friandises dans mon sac, et en profite pour passer les laisses autour du cou des chiens.
Moi : je suis prête.
Lui : vaguement.
Il me sort le mot café. S'étend un peu sur les possibles collations.
Je m'apprête à le suivre, quand il se freeze d'un coup. Le cerveau a planté ? Je le regarde de dos un peu perplexe, avant de m'approcher de lui pour le voir de face. À la tronche qu'il arbore, on dirait qu'il a vu une apparition de la Sainte vierge.
Alors que j'allais lui demander si ça allait, il assène un « pourquoi pas les trois ». Nos regards se croisent, et je n'y vois que de... La folie. Tangible, comme si elle se déployait autour de lui et insuffler au monde son déséquilibre dans la force.
« Pourquoi pas ? »
Je n'ai rien contre de sombrer, même si je vais devoir attendre avec les chiens dehors.
« En plus, la pâtisserie est française »
Espérons que ce dernier point ne va pas l'achever.
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- InvitéInvité
... Française ?
, répéta-t-il très lentement.
Il ne lui en fallait pas plus pour partir en quête de douceurs, même si ce serait faire des infidélités aux préparations maternelles, il en avait mangé il y a si longtemps qu'il ne pouvait plus résister. Sa mère lui pardonnera bien cet écart, non ? (spoilers: non elle ne lui pardonnerait pas.)Allez go, va pour ça, t'as tout ? On peut y aller ?
, lança-t-il ensuite en empaquetant tout, déjà prêt à prendre la route sans même se retourner. Il prit d'ailleurs la tête du convoi d'affamés sans même savoir où aller, se disant que son instinct naturel le dirigerait vers leur objectif sans faire d'histoires.
Il profita des indications de l'étudiante pour sortir de ce parc et se diriger vers le premier arrêt de leur bouffe-à-thon : le café.
L'endroit était sympa, plutôt moderne et proposait même autre chose que du café ! Il y avait des assiettes garnies, des pâtes, même des sandwichs et des pâtisseries. Cependant, une fois devant le menu en vitrine... le trentenaire déchanta. Les pâtisseries n'avaient pas le charme qu'il recherchait, avec exigence, dans ces petits plaisirs bénis des dieux de la gastronomie. Ils ressemblaient à de faux prophète de la pâte et de la crème fouettée, ils n'étaient pas dignes. En plus de ça, le café ne semblait pas proposer de cups à emporter, tout ou presque se consommait sur place. Problème: les compagnons poilus de Nissa n'étaient pas admis à l'intérieur et la terrasse était bondée. La mort dans l'âme, il se retourna vers Nissa.Bon... Le café ça me semble mort pour cette fois. Le glacier ?
demanda-t-il en pointant en direction de celui-ci.
Il espéra que le glacier soit conciliant ou ne soit pas à court de stock ; il faisait assez chaud ces derniers jours, cela n'aurait étonné personne qu'à cette heure il n'ait plus aucune glace à proposer aux clients. Ce serait un drame, certes, mais pas si étonnant que cela en définitive. Ou bien on tente notre chance à la pâtisserie ?
proposa-t-il en regardant l'heure sur son téléphone, tout en espérant qu'ils n'aient pas fermé boutique...
- InvitéInvité
Je tire sur les laisses, pour voir si les chiens sont bien attachés – ils le sont.
« Oui ! On peut y aller »
On marche en direction du café, dont j'indique la direction au professeur dès qu'on est sorti du parc. C'est la consternation une fois arrivés là-bas : le café ne fait guère à emporter, et on se retrouve coincé à l'extérieur avec les chiens.
« Hm » je me retiens de lui proposer d'y aller en solo, ce serait un peu déplacé je suppose « On peut aller au glacier ? »
J'hésite à ramener les chiens à leur propriétaire avant d'aller au glacier, mais cela ferait un très grand détour.. Alors je croise les doigts pour que les glaces soient vendues en devanture. Une fois sur place, on découvre que c'est bien le cas !
Il ne reste plus grand chose, mais la réserve de vanille a été renouvelé et celui au café est presque terminé. La chocolat est vide, il reste le matcha, la mangue et d'autres parfums un peu moins populaire.
Je lève les yeux vers le professeur :
« Je vais en prendre une à la mangue et vous ? »
On commande, et continue direct pour la pâtisserie. D'une main, je tiens les chiens, de l'autre je lèche ma glace. C'est un peu casse-gueule, mais comme on marche vite, les toutous n'ont pas le temps de tirer sur la laisse alors ça fait le taff.
À la pâtisserie, nouvelle déception : il n'y a presque plus rien en vitrine, et ce qui reste, de loin, ne me donne pas envie. Je lève une nouvelle fois les yeux vers l'adulte, dans une demande muette si quelque chose l'intéresse, ou si on passe notre chemin.
« Une prochaine fois peut-être ? »
Je me tiens prête à partir chacun de notre côté.
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- InvitéInvité
Place au glacier... résultat peu probant malheureusement, les goûts les plus populaires étaient déjà en rupture, notamment le chocolat, qui était LE goût que Ryuji préférait. Il aurait pu se faire violence et choisir la fraise mais il n'en restait même pas assez pour une petite coupe...Je passe mon tour pour cette fois, argh...
Ryuji soupira plein de déception et, la mort dans l'âme, suivit Nissa en direction de la dernière étape de leur food-a-thon, néanmoins heureux qu'elle ait pu avoir une glace pour elle.
La pâtisserie n'était pas loin du glacier, heureusement car il commençait à en avoir marre, son estomac s'était bel et bien réveillé et il était bien décidé à lui casser les pieds le fourbe. Alors il traînait les pieds derrière une Nissa qui tenait les chiens d'une main et sa glace de l'autre, le tout en marchant avec une belle allure ; même si leur différence de taille faisait qu'au final, ils marchaient à la même cadence.
Une fois devant la pâtisserie, c'est l'énorme désillusion, la bérézina, la fin des haricots ; bref, c'est la grande déception. Il était bien trop tard pour qu'il puisse prendre quoi que ce soit, tout comme chez le glacier précédemment, il ne restait rien qui l'intéresse vraiment. Plus d'éclairs au chocolat, ni de tartelettes à la fraise, c'était à peine s'il restait des choux à la crème ou même une simple tarte au citron.
Il soupira. Longuement...Ouais... Je crois que c'est un signe du destin !
, répondit-il finalement à l'étudiante en fourrant les mains dans les poches et en secouant les épaules. Je ne pense pas trop tarder du coup, j'irai me chercher un truc à grignoter dans un kombini...
Il sécurisa son sac sur le porte-bagages de son vélo et l'enfourcha, prêt à repartir. Avant de démarrer il se retourna en direction de Nissa et lui fit un petit signe amical. A la prochaine Nissa ! Bonne rentrée en avance surtout !
Une fois ces mots dits, il prit la direction de la maison. Il avait des bagages à terminer, une énième tentative de prise de contact avec Moon et des détails à régler avant son voyage à Okinawa...
#terminé