La douce chaleur estivale prolongea son air thermique, le vent amoindrissant son effet caniculaire. Proche de la canopée, le soleil s'éclipsa dans les arbres bruissant, les feuilles vertes se frictionnant entre elles apportant un enveloppant parfum d'été.
Sous ses rayons solaires se teintant d'une douceur ambrée, Alya arpentait la cour, son humeur ruminante laissant derrière elle une traînée de gravier écrasé par le poids de ses pas délibérément lents, mais appuyés.
Elle n'eut pas l'occasion d'aller décharger ses muscles sur la piste de course que d'office, elle identifia Rindo qui la prit de court. Sa voix cinglante adressée à l'auteur des faits fendit l'air comme une menace tacite à quiconque menacerait la tranquillité de la Britannique. Cette dernière lui coula un regard en hauteur en considération de leur différence de taille.
- Attends, tu nous écoutes depuis quand ? s'enquit-elle, ses pupilles se dilatant sous la surprise.
Sa mâchoire se crispa un instant avant que sa réflexion aiguisée ne s'apaise en attribuant les propres atouts à sa colocataire : Rindo était une fouineuse, et sa curieuse manie de fourrer son nez dans les affaires de n'importe qui ne l'étonnait guère.
Pour autant, son soutien lui apportait un peu de légèreté bien que la sportive était plus évertuée à corriger son expression pour garder sa facette de marbre qu'à manifester sa gratitude.
- Qui ? Encore dans la retenue, Alya évalua les circonstances, puis finit par laisser la pression retombée. Par de maintes fois, Rindo lui avait témoigné des gages d'amitié dans la loyauté qu'elle lui prouvait en se rangeant systématiquement de son côté, il était donc injuste qu'elle le lui cache - d'autant plus que son geste sec en direction de l'accusé ne permettait aucun déni de sa part. Ah, Mori.
Ses épaules s'affaissèrent, sa garde amenuisée alors qu'elle coulait un regard chargé de jugement dans la direction du garçon.
- Ce paumard, comme tu dis, voulait me chercher des noises. Mathéo m'a balancé, alors il a cru pouvoir le défendre.
Hormis Kazane, Rindo était la deuxième fille envers qui Alya parvenait à se confier. Là où une amitié sincère et inaltérable s'était construite avec la première, le lien avec la deuxième avait pris forme grâce aux circonstances.
Camarades de chambrée, il était impossible que les deux jeunes femmes s'évitent, même si elles le voulaient. Par leur proximité forcée, elles avaient lentement établi une affinité par leur opposition entre la nature réfléchie et celle instinctive.
Alya appréciait la loyauté sans failles de la rousse qui puisait sa source dans une passion pour ses relations avec les autres - ou une forte peur de l'abandon dans un langage plus pessimiste.
Par sa force de caractère et l'affirmation de soi qu'elle imposait au creux de l'échange, la scientifique lui apparaissait comme authentique, dénuée de mauvais sentiments à l'égard de ceux qu'elle estimait.
Pour Alya, Rindo avait tout d'une formidable alliée, tout comme d'une redoutable ennemie - pour sûr qu'elle préférait être dans ses bonnes grâces, bien qu'à ses yeux, c'est Rindo qui espérait rester dans les siennes.
Expulsant un soupir de relâchement, Alya se pinça l'arête du nez en fronçant les sourcils, son esprit déjà affairé à recentraliser les différents propos tenus afin de lui servir des révélations structurées.
- Le problème, c'est que notre interaction a plus viré à un pseudo-harcèlement qu'à une demande de correction de ma part. La sportive ne tentait pas d'être objective puisqu'elle ne se trouvait aucun tort après cette discussion, preuve qu'elle n'avait pas eu l'effet escompté. Cependant, elle édulcora volontairement l'éventail de ses émotions, puisque la tendance impulsive de sa colocataire pourrait soit la mettre en porte-à-faux, soit décrédibilisé tous ses arguments au sujet de l'entraide si elle venait à bondir auprès de son ennemi. Seito a voulu réparer le préjudice subi, mais je n'arrive pas à prendre les chouineurs au sérieux.
Mal affirmée dans cette conversation où elle acceptait tout de même de se livrer, elle croisa un bras contre sa poitrine et attrapa son coude dans la paume de sa main opposée.
- Enfin... Tout ça pour dire que je n'ai rien contre les discussions, au contraire, tu me connais, j'adore débattre - mais là, on a atteint un stade où Seito a juste aimé s'écouter parler et reluire le canarticho de Mathéo en jouant son chevalier protecteur auprès de moi, t'imagines pas comment ça m'énerve. Comme si Mathéo n'était pas capable de me parler lui-même.
Ses iris coulèrent en direction du distributeur de boissons inondé d'un puit de lumière où un groupe d'étudiants joyeux avait pris possession de son utilisation. D'un pouce qu'elle jeta derrière son épaule pour le désigner, Alya suggéra.
- Je t'offre à boire, on sera plus à l'aise pour discuter.
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- Rindo KurokawaA l'université ; 4è année■ Age : 24■ Messages : 91■ Inscrit le : 11/11/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 21 ans
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La plupart des activités en club commencèrent à prendre fin, libérant graduellement toute une flopée d'étudiants dans les couloirs du bâtiments à l'intérieur duquel s'était fini l'entraînement de Rindo. Un entraînement qu'elle avait plus précisément terminé à l'infirmerie après qu'un mouvement trop sec suivi d'une douleur aiguë et d'un petit gémissement étouffé entre ses lèvres se soit soldé par une tâche rouge luisant sur sur le bandage enveloppant l'avant-bras droit de la fille. En tant qu'étudiante en médecine, elle n'eut même pas besoin d'écarter le bandage pour savoir que sa blessure s'était rouverte à cause de son activité sportive irréfléchie. L'infirmière l'avait pourtant prévenue lorsque Rindo était allée la voir en ficelant une excuse bidon comme quoi un débris l'aurait malencontreusement entaillée en lui tombant dessus lors du tremblement de terre d'il y a quelques jours.
« Tu ne devras plus faire de basket jusqu'à nouvel ordre. »
Elle lui avait même fait une dispense de sport pour s'assurer que la furie resterait bien gentiment sur la touche, mais franchement... Même elle n'y croyait pas un seul instant à en juger par l'air ahuri qu'elle tira en venant lui tendre la dispense. Dispenser Rindo de basket c'est comme essayer d'interdire à un chat de faire ses griffes sur le canapé. Parce qu'au mieux l'animal ne pige rien à ce qu'on lui raconte et s'en fiche royalement, au pire il comprend parfaitement et ça lui donne encore plus envie de griffer ce canapé. Et en l'occurrence, Rindo est un chat. Un chat noir. Un chat poissard qui s'attire les ennuis et laisse derrière lui le sillage de destruction qu'il prend plaisir à arpenter pour la simple et bonne raison que c'est quand-même fun. Mais pour le coup, le chat s'était un peu senti mal à l'aise de devoir retourner à l'infirmerie la queue entre les jambes pour dire à l'infirmière qu'elle ne l'a pas écoutée et qu'il faut refermer sa blessure. Pendant tout le temps que Rindo aurait encore dû passer à s'entraîner, elle se fit plutôt soigner, mais surtout sermonner pour sa témérité par une infirmière qui ne manqua pas de l'obliger à répéter à plusieurs reprises qu'elle avait raison. La furie en vint même à regretter son imprudence juste à cause de toute la scène qu'elle était en train de subir avant d'être enfin remise sur pieds, quittant l'infirmerie avec un nouveau bandage tout neuf enroulé autour de son bras en venant se marier à merveille avec son crop top bordeaux et son pantalon ample noir. Elle était dépitée en voyant la myriade d'étudiants arpenter le couloir dans lequel elle se mit à marcher après avoir fait coulisser la porte de l'infirmerie derrière elle pour la refermer.
La basketteuse avait encore tout un tas d'énergie à revendre, mais l'entraînement était déjà fini à cette heure et elle se serait de toute façon fait recaler en beauté par ses camarades. Acceptant son sort, elle vint enfouir ses mains au fond de ses poches tout en se mettant elle aussi à marcher dans les couloirs pour quitter le bâtiment quand sa vue se bloqua sur quelqu'un. Ou plutôt sur deux personne qu'elle aperçut au loin, mettant ses instincts en éveil en un instant. Il ne s'agit pourtant pas de Futaba, mais une stalkeuse sait reconnaître quand quelqu'un se fait suivre, et bien que voir un inconnu se faire suivre aurait été le cadet de ses soucis, personne ne peut prendre la coloc d'une stalkeuse en filature sans se faire lui-même prendre en filature. C'est dans l'ordre des choses et une nouvelle règle que Rindo inventa sur l'instant ! En restant à une bonne distance pour être sûre de ne pas paraître louche et encore moins prise sur le fait grâce à toute son expertise, la furie laissa son instinct de stalkeuse prendre le dessus pour suivre naturellement mais en toute discrétion sa partenaire de chambre ainsi que celui qui n'avait pas l'air près de lâcher sa veste, essayant en vain d'entendre leur discussion mais ne discernant que quelques mots par-ci par là qui suffirent cependant à lui faire comprendre qu'ils n'étaient pas en train de se balader comme deux cruches amoureuses. Mais connaissant le caractère bien trempé d'Alya, elle ne prit pas le risque d'aller lui venir en aide. Pas par peur de sa réaction et d'une potentielle dispute, mais par pur respect envers elle et sa fierté, se contentant de les suivre jusqu'à la fin de leur joute verbale pour pouvoir faire face à Alya une fois celle-ci débarassée de son parasite. Les mains toujours dans les poches, elle sortit de l'ombre pour s'approcher d'Alya en tournant la tête vers la direction prise par le garçon, s'exprimant de sa voix symboliquement franche et cinglante sans mâcher un seul mot en allant droit au but.
« Il te voulait quoi, ce paumard ? »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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- Rindo KurokawaA l'université ; 4è année■ Age : 24■ Messages : 91■ Inscrit le : 11/11/2022■ Mes clubs :
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« Attends, tu nous écoutes depuis quand ?
—Écouter c'est un bien grand mot... Si j'avais réussi à le faire j'serais pas venue te poser la question. »
Elle se devait d'être directe et franche envers Alya, pas seulement en tant que partenaires de chambre mais en tant que femme n'ayant pas pris la fuite et ne l'ayant jamais dénoncée au FBI malgré qu'elle soit exposée de si près à tout ce qui clochait dans le cerveau de Rindo. Tout comme sa rancune sans limite envers ceux qu'elle déteste, la loyauté de Rindo était sans faille envers ceux qui la méritaient. Et pour ça, Alya la méritait totalement.
« Ah, Mori. Ce paumard, comme tu dis, voulait me chercher des noises. Mathéo m'a balancé, alors il a cru pouvoir le défendre. »
Mori, Matheo... Rindo n'en connaissait qu'un que grâce à son nom sorti quelques fois d'entre les lèvres de sa coloc et l'autre était inconnu au bataillon, mais un sourire se dessina au coin de ses lèvres tandis qu'elle arborait soudainement une mine laissant transparaître tout l'intérêt qui venait de naître en elle lorsqu'Alya parlait de Matheo. Une fille si obsessionnelle ne pouvait pas laisser une telle info s'échapper, ses mains quittèrent ses poches alors qu'elle se mit à écouter Alya en redoublant d'attention. En fin de compte, ce Moro n'était pas qu'un forcer faisant un peu trop de forcing aux yeux d'une forceuse. Vu l'explication d'Alya, la situation avait l'air encore plus lourdingue que Rindo aurait pu l'imaginer.
« J'ai bien vu que c'était une discussion à sens unique. Même moi j'suis pas aussi lourde quand j'ai besoin qu'on me rende des comptes. »
Et c'était vraiment peu dire venant d'une fille dont la spécialité est de suivre discrètement toute personne attirant sa curiosité et de puiser un maximum d'informations plus ou moins futiles sur cette chère idol élue de sa maladie mentale. Pour que Rindo en vienne à se dire que le paumard en question faisait un peu trop de forcing à son goût, c'est qu'il y était allé fort... Ou tout simplement que sa limite était bien plus basse envers ceux qui dérangent les personnes qu'elle apprécie qu'envers ses propres agissements. Mais bon... Même si ça n'allait aucunement faire changer le parti de Rindo, il lui manquait tous les détails sur le point de départ de toute cette histoire qu'elle était toute ouïe d'entendre dès qu'il s'agissait d'Alya et Mathéo. Mais avant qu'elle ne puisse surenchérir, la fille devant elle vint pointer le distributeur non loin en prononçant ces quelques mots capables de faire frissonner une Rindo.
« Je t'offre à boire, on sera plus à l'aise pour discuter.
—Tu sais comment me parler, toi. »
Dès qu'il s'agit de consommer quelque chose de mauvais pour la santé mais extrêmement bon pour les papilles, Rindo est partante, et Alya le savait très bien. Même si là tout de suite, elle semblait plutôt avoir besoin de décompresser elle-même et de souffler un coup avant de replonger dans ce qui l'avait déjà bien énervée. Elle suivit donc Alya, lui laissant le temps de faire ses affaires avec le distributeur sans s'y immiscer vu ses récentes expériences avec les machines, venant seulement appuyer son épaule contre cette dernière en fixant Alya.
« Je sais que t'es pas du genre à avoir besoin qu'on vole à ton secours, mais tu peux compter sur moi si t'as besoin d'écarter le chevalier blanc un d'ces quatre. »
Ce drama n'avait certes pas l'air assez intense pour que Rindo en vienne à vouloir détruire qui que ce soit, d'autant plus que même s'il avait l'air agaçant en plus de déranger Alya, le chevalier blanc ne faisait sûrement que gonfler son ego en protégeant son pote. Mais bon, de l'autre côté il y avait la colocataire de la furie, donc elle serait bien capable de trouver un petit quelque chose assez désinvolte pour laisser Alya faire ses trucs si le besoin devait s'en faire ressentir. Mais ce qui l'intéressait surtout en amorçant cette discussion, c'était les détails croustillants derrière tout ça.
« Mais je suis quand-même bien curieuse de savoir ce que t'as fait à ton cher Matheo pour qu'un type vienne en découdre à sa place. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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Une légère ombre à ses sourcils plissés indiqua une frustration à peine tarie par l'aigreur naturelle de son visage anguleux, lorsqu'elle reçut un sourire malicieux comme réponse à ses révélations.
- Ouais, donc tu m'aurais juste espionnée en somme.
La sportive se renfrogna quand elle constata la liberté avec laquelle Rindo affirmait son caractère sans se remettre en question. Pour autant, elle se blâma elle-même d'avoir cru en une délicatesse de sa part plutôt que d'accepter la vérité dans son ensemble.
Par de nombreuses raisons, les gens mentent pour ne pas blesser les autres. Rindo ne le fait pas, ou plutôt, elle n'utilise pas des chemins détournés de sa pensée pour la faire valoir, ni ne fait une glorification de sa personnalité. C'est en définitive, une bien curieuse façon de s'affirmer, mais dont la sincérité n'est pas à prouver.
Avec du recul, Alya s'étonnait parfois de leur amitié, puisque son contrôle de soi pouvait s'avérer être une démonstration d'hypocrisie aux yeux de personnes comme la basketteuse qui possédaient une approche plus instinctive, et donc plus franche.
- Oh oui, crois-moi, j'aurais préféré t'affronter toi. Au moins, ça aurait été plus direct, sans tourner autour du pot, et certainement moins niais. La proposition du distributeur est simplement une excuse pour se permettre de gagner du temps à réfléchir pour se donner contenance plutôt qu'être ostensiblement en proie à ses émotions tourbillonnantes. Toi, on te dit ce qu'il en est et tu t'en satisfais. Seito a voulu obtenir réparation d'un événement passé sans comprendre que la demande en elle-même est illogique. Et tu me connais, je ne berce pas dans le sentiment.
Tandis que la rousse s'adosse à la machine vrombissante, Alya inséra une pièce puis sélectionna une canette de melon pétillant avant de pousser la seconde dans le réceptacle et de s'écarter pour que Rindo choisisse sa boisson.
Désormais assise sur un banc à proximité, l'athlète décapsula le morceau d'aluminium. Le gaz qui s'en échappa fit remonter les bulles à la surface pour se déverser avec subtilité sur ses doigts repliés. Elle put sentir le crépitement mousseux sur sa peau comme un appel au calme.
Les propos farouches de Rindo sur une éventualité la rassura sur l'amitié qu'elle lui porta. Pourtant, Alya émit une certaine réserve sur le bien-fondé de cette décision, estimant que la basketteuse pourrait choisir de protéger le camp adverse si elle connaît les réelles raisons derrière ce dénouement.
C'est pourquoi, elle écarquilla les yeux sous la pression de la question - ça allait donc se jouer maintenant.
- Ah Mathéo... Martyrisée par tout un cocktail d'émotions, la Britannique s'efforça de considérer la situation sous un angle pragmatique, au lieu de se laisser choir dans son besoin d'hyper approbation.
Si sa colocataire manifestait déjà ses positions, elle n'avait vraisemblablement pas tous les tenants et aboutissants. Alya analysa la situation un court laps de temps, soucieuse de se faire prendre au piège. Ça ne lui ressemblait pas de prêcher le faux pour avoir le vrai, d'autant plus qu'elle finira par le savoir, alors, au temps que ça vienne d'elle. Derrière un bref soupir, la brune concéda.
- Eh bien, comment dire... Selon la version officieuse, j'ai menacé Mathéo. Selon la version officielle, je lui ai demandé de sortir avec moi, histoire d'avoir de l'expérience. Abrégea-t-elle en avalant goulûment une gorgée pour dissiper son malaise.
La fraîcheur du liquide pétillant contre son œsophage raviva sa réflexion. Sa rage à obtenir justice l'emporta sur ses envies d'acceptation.
Au fond, peu importe que Rindo prennent son parti ou pas, la sportive ne pouvait qu'assumer ses erreurs, même si sa froideur n'était qu'un rempart pour faire face à des émotions plus complexes qu'elle ne maîtrisait pas totalement.
- Tu sais, c'est comme avoir un petit copain test. Le genre de truc pour essayer. Tu prends le premier paumard susceptible de dire oui, tu fais ton truc et quand c'est fini, tu peux au moins dire que tu as eu un premier jet avec quelqu'un. Ça évite d'avoir l'air ridicule quand tu as une vraie relation. C'est avoir comme un stage en entreprise avant d'avoir un vrai boulot, si tu veux un exemple plus concret.
Peu à peu, centimètres par centimètres, le tapis de lumière présent sous leurs pieds, flottant dans le vide, perdit du terrain pour agrandir leur ombre. Délicatement, l'arrière des bâtiments administratifs engloutissa progressivement leurs silhouettes suspendues.
- Suis-je ridicule ?
Il semblait que son interrogation introspective s'adressât davantage à l'air frais dans une question rhétorique qu'à une véritable quête de réponse.
- Rindo KurokawaA l'université ; 4è année■ Age : 24■ Messages : 91■ Inscrit le : 11/11/2022■ Mes clubs :
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Re: Une stalkeuse sachant stalker doit savoir stalker sa coloc
Elle haussa les épaules en guise de réponse en faisant brièvement la moue comme si son corps agissait de lui-même pour exprimer à quel point ça aurait été naturel pour elle de faire ça. Bien sûr qu'elle l'aurait juste espionnée, à quoi elle s'attendait ? Après tout, c'est la spécialité de Rindo... Et quand on a une spécialité, pourquoi s'en priver ? Ça leur aurait fait gagner du temps à toutes les deux si elle avait pu le faire jusqu'au bout et avoir le fin mot de cette histoire toute seule sans avoir besoin d'aller à la rencontre d'Alya pour lui demander d'éclairer sa lanterne. Le seul avantage que Rindo voyait à ne pas être parvenue à réussir son jet d'écoute, c'est qu'elle pouvait au moins passer du temps avec sa partenaire de chambre dont l'aigreur dans le visage pour ponctuer ses mots était toujours le bienvenue.
Mais cette indifférence ne l'empêchait pas d'apprécier quelqu'un. Et en l'occurence, alors qu'elle parlait de ce fameux Seito qui n'avait pas donné une très bonne première image de lui à la stalkeuse l'ayant déjà pris en filature sans qu'ils se connaissent, Alya avait l'air d'être exacerbée par ce type. Et même si elle blessa l'égo de la furie en affirmant sans pitié qu'elle aurait préféré l'affronter à elle plutôt qu'un paumard rendom, Rindo était assez loyale et instinctive pour rester sur ses acquis de base. Quelqu'un ne lui fait pas une bonne impression et il énerve son amie... Alors Rindo ne l'aime pas. D'autant plus qu'il avait l'air d'être un sacré forceur d'après les dires d'Alya, le genre à vouloir obtenir ce qu'il veut sans vraiment savoir comment s'y prendre et qui passe a final pour un loser sans rien obtenir d'autre... Un Rindo bas de gamme, en somme, sauf qu'elle sait obtenir ce qu'elle veut, elle. Bref, elle s'efforçait de retenir le nom et le visage de Seito Mori. Savoir reconnaître quelqu'un qu'on aime pas est crucial pour une stalkeuse, encore plus quelqu'un que quelqu'un qu'on aime n'aime pas ! Mais elle n'était pas dupe. Et alors qu'elle s'éloignait de la machine pour se placer devant elle quand Alya lui laissa la place, Rindo gardait tout de même le nom de Mathéo dans le coin de la tête. Parce-que même si les détails croustillants sont tous bons à prendre, c'était tout de même la relation entre Alya et Mathéo qui l'intéressait. Seito n'était qu'un outsider que Rindo n'aimait pas dès le début, donc avoir d'autres raisons de continuer de ne pas aimer quelqu'un qu'elle n'aimait déjà pas n'était pas sa priorité. Face à la machine, elle sélectionna sans hésiter une canette de limonade nature de façon presque instinctive, choisissant toujours celle-ci d'office parce-qu'elle l'aime bien... Et que la canette est transparente. Et à défaut de la bille symbolique des bouteilles de ramune plus célèbres, la canette transparente était satisfaisante à sa façon...
Réceptionnant sa canette, elle fit volte-face pour rejoindre Alya qui était déjà partie s'asseoir sur un banc non loin, décapsulant l'objet dans sa main gauche à l'aide de ses ongles pendant sa marche qu'elle arrêta finalement près d'Alya. Elle restait debout devant elle, avec ses yeux rivés sur sa colocataire qui semblait déjà submergée par les émotions. Cette affaire etait-elle si grave que ça ? Alya n'était pas du genre à surréagir, ce qui attisa encore plus la curiosité de Rindo qui laissa son amie chercher ses mots en portant sa canette à ses lèvres pour boire en l'épargnant de son regard oppressant.
« Ah Mathéo... Eh bien, comment dire... Selon la version officieuse, j'ai menacé Mathéo. Selon la version officielle, je lui ai demandé de sortir avec moi, histoire d'avoir de l'expérience.
—Quoi ? »
Dit comme ça... C'était finalement moins grave que ce à quoi Rindo s'attendait. Ou alors ça l'était quand même ? Ou c'était même pire ? La furie n'était pas une connaisseuse et encore moins une référence en terme d'amour, mais pour l'instant, les propos d'Alya étaient... Déconcertants. Pas sur la gravité de la situation, après tout, elle-même passait son temps à suivre une certaine idol et à récupérer des "goodies" qu'elle laissait sur son passage, mais plutôt sur le côté ridicule de la chose. Et pour le coup, Rindo avait été assez expressive en un seul mot et avec l'air interloqué qui s'afficha sur son visage, puisque Alya ne tarda pas à donner des détails sur ses actes. Beaucoup de détails. Une fois de plus, la basketteuse n'était pas, mais alors pas du tout une référence en amour... Mais ce que lui racontait Alya était pourtant un peu trop capillotracté et futile à son goût. Ça revenait en quelques sortes à fausser ses expériences et à faire n'importe quoi pour se donner un semblant de courage... Non, vraiment, Rindo trouvait ça complètement débile comme cheminement, et ça l'exaspérait d'autant plus que ce soit quelqu'un qu'elle apprécie qui fasse quelque chose de si stupide. Mais heureusement, ou malheureusement, Alya avait l'air de douter elle-même de la décence de son choix après ce qui semblait être une courte hésitation. Comme si le ciel l'accompagnait dans sa remise en question, les ombres se dressèrent sur elles pour les baigner dans son voile terne comme les pensées d'Alya semblaient l'être.
« Suis-je ridicule ?
—Bah bordel, carrément que tu l'es. »
Au moins elle avait demandé l'avis de Rindo. Ou pas vraiment à en juger par la portée de sa voix, mais elle préférait au moins se conforter dans cette idée puisqu'elle se serait exprimée ainsi dans tous les cas. Rindo ne mâchait pas ses mots, et Alya le savait assez pour savoir à quelle vérité s'attendre en lâchant ces mots face à elle. Mais elle était la moins bien placée pour faire la morale à une chanteuse, étant elle-même une stalkeuse. Cependant... Ça la dégoûtait un peu de voir qu'Alya s'était réduite à quelque chose d'aussi ridicule que de chercher à gagner une fausse expérience.
« J'en ai rien à secouer de Mathéo, et tu peux faire chanter qui tu veux pour ce que tu veux, ça me passe au dessus d'la tête. Mais... Mais bordel, qu'est-ce qu'on en a à foutre que t'ais de l'expérience ou pas ? C'est carrément plus ridicule de se forcer à en avoir quitte à en avoir des mauvaises, que de pas en avoir du tout. Personnellement, je préfèrerais largement savoir que... Futaba, n'a aucune expérience, plutôt que d'apprendre qu'elle a été réduite à sauter sur la première paumarde venue pour s'inventer un palmarès. J'la verrais carrément plus du même œil si elle mettait sa décence de côté aussi facilement. »
Le chantage passe sans soucis chez une stalkeuse, mais se livrer à n'importe qui pour alimenter son cv revient à avoir sacrément peu d'estime de soi-même à ses yeux. Et ça lui faisait un peu mal de ressentir ça vis à vis d'Alya. En marquant un court arrêt, elle vint saisir sa canette au plus haut pour la tenir du bout des doigts en laissant son bras gauche pendre le long de son corps, posant sa main droite à sa taille en penchant légèrement la tête sur le côté pour fixer la fille assise devant elle droit dans les yeux.
« T'es chiante à avoir tout le temps l'air irritée. J'arrive jamais à savoir quand t'es agacée ou quand t'es juste toi-même, mais... Mais je t'aime bien, Alya. Et tu vaux mieux que ça. Le premier paumard susceptible de dire oui, c'est pas digne de toi. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 268■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
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L'expression de surprise chez la basketteuse raidit ses muscles. Alya s'attendait au pire. Honteusement, sa mâchoire crispée dériva vers les arbres, dont les feuilles se frictionnaient avec flegme, pour dissiper la crainte de son jugement.
Assise sur le dossier du banc, Alya se permettait une liberté tacite, en réponse contradictoire à son corps qui rejetait lui-même l'idée d'être rebelle. S'installer sur le soutien de bois et de fer au lieu de l'assise prévue à cet effet était tout ce qu'elle pouvait faire de déraisonnable. Sur tous les plans, Rindo n'avait pas ce problème.
Sa colocataire affichait une telle certitude de ses opinions que sa liberté d'esprit rendait Alya à la fois envieuse et irritée. Bien qu'elles partageaient toutes deux une certaine opiniâtreté, leurs approches différaient radicalement. L'assurance magnétique de la rousse contrastait fortement avec sa nature plus introvertie, ce qui avait tendance à rendre son discours plus éloquent.
Face à son côté sauvage inébranlable, Alya se sentait déstabilisée, remise en question, comme si sa propre rigidité était moins légitime. La différence résidait dans la manière dont chacune présentait ses idées : Rindo semblait ne tolérer aucune contradiction, tandis qu'Alya, bien que ferme sur ses convictions, était plus ouverte au dialogue.
Son conflit interne se propagea jusqu'à mettre à mal sa confiance. Elle avait peur que sa colocataire s'en mêle et empire la situation. Somme toute, Alya préférait refuser son aide potentielle au profit d'une situation contrôlée.
- Quoi, pardon ?
Sur-la-défensive, Alya la foudroya du regard, ses doigts rigides écrasant sèchement le haut de sa canette consumée. Bien qu'elle savait que la basketteuse allait à l'essentiel sans prendre de gants, une partie de son ego blessé par la situation l'était d'autant plus, alors qu'elle lui confiait la source même de ce qui la tracassait. Double peine.
Soucieuse de se battre pour secourir son honneur, Alya reprit une contenance confiante derrière ses lèvres retroussées, oubliant qu'elle lui avait quand même demandé son avis, à la base.
- Tssk.
Elle tiqua avec sa langue, vexée d'être incomprise, son amour-propre déshonoré de se savoir plus le besoin d'être secouée que d'être entendue.
La loyauté bourrue de la rousse ne se résumait pas qu'à être aveuglément d'accord avec chacun des choix de ses amis, mais de savoir souligner leurs fautes avec justesse. Rindo pouvait détester votre ennemi sans le connaître ni sans condition, tout en sachant vous dire là où vous avez chié dans la colle.
Cette réflexion l'aida à nuancer la situation, bien qu'elle lui déplaise encore. La manière dont sa colocataire présentait ses opinions avait un impact sur elle plus important que la brune n'aurait pu l'envisager.
Finalement, la diversité de leurs opinions avec le sentiment d'être attaquée dans sa phase de vulnérabilité, la conduit à s'affaisser les épaules, pareille à une petite fille qu'on gronde.
- Je sais... Je sais bien. Enfin moi, j'aurais pas dit que j'ai inventé un palmarès, j'aurais juste dit : "Eh mec, tu crois que t'es le premier ? Bah non, car au lycée, je suis sortie avec un type qui.." Je sais que c'est merdique, et que j'ai essayé de me convaincre que ça ne l'était pas... Sa phrase en suspens n'émit aucun doute sa tentative de rééquilibrer ses actions avec ses valeurs. Sérieusement. Regarde-moi ? Je fais du sport tout le temps, je m'isole des autres en les méprisant parce qu'ils sont trop cons aussi, mais... j'ai envie qu'on m'approche. Elle se passa une main dans les cheveux, la jointure de ses phalanges levées, comme pour arracher les mauvaises pensées de sa tête. J'aurais voulu que ce futur mec me voie comme quelqu'un de "fun" qui a su s'amuser au lycée. Au lieu de quoi, il se farcira Alya l'aigrie. Youhou.
Enfin, si ce prétendu compagnon existe un jour. La brune s'est toujours vue seule. Dans ses scénarios sous la douche ou avant de se coucher, elle s'est rarement représentée dans une situation de vie de famille.
Le seul truc qu'elle s'est imaginé à ce sujet, c'est le nom pour un garçon : Maximus, en référence à l'antagoniste d'Atomic Betty, l'un de ses dessins animé d'enfance qu'elle visionnait avec son père avant d'aller à l'école, et dont elle adorait le personnage nommé.
Mais si ce Maximus existait, elle n'en voudrait pas.
- Tu vois, c'est exactement ça le problème. Mon air irrité. J'arrive pas à le changer. J'ai l'impression qu'il me protège, qu'il m'empêche d'avoir peur et qu'il met une distance avec les autres. Sa voix se brise. Avec toutes les émotions accumulées aujourd'hui, la brune a du mal à contenir ses états d'âme. En réalité, si Rindo n'était pas intervenue immédiatement après qu'elle soit descendue du bâtiment, elle aurait usé ses nerfs sur la piste de course.
Ainsi, personne ne l'aurait vu pleurer, et la vie aurait repris son cours. Jamais elle n'aurait eu à travailler sur elle.
- Ahah, t'es sympa, je t'aime bien aussi. Bien qu'abruptes, les paroles de Rindo arrivèrent tout de même à la réconforter un peu. Je sais bien, tu as raison... Mais tu crois vraiment que quelqu'un aimera... ça, un jour ? Elle se désigna, les paumes tournées vers elle. Une meuf pas foutue d'ouvrir son cœur parce qu'elle a peur ? Merci, mais non merci... Même moi, je n'aurais pas la patience pour quiconque.
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