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Katsuo Hisoka
La musique dans les oreilles, j’ouvre le bentô que je me suis acheté alors que je suis assis sur un banc pas trop loin du bâtiment des lycéens. Je n’ai pas spécialement envie de me retrouver avec beaucoup de monde autour de moi aujourd’hui en dehors des cours, histoire de profiter de la nouvelle paix dont je semble actuellement jouir. Manger en écoutant de la musique en profitant de la brise fraîche. Ma meilleure amie passant du temps avec ses autres amis, ça ne me dérange pas de rester seul. Au contraire, ça me permet de penser un peu plus à ce qu’il s’est passé durant cette dernière semaine. La convocation des parents, ce qui veut dire qu’ils ont découvert ce que je vis depuis des années. Je me sens mal qu’ils puissent se sentir aussi coupables de mon vécu alors qu’ils n’y sont pour rien. C’est sans doute la pire punition que j’aurais pu avoir pour mon silence. La dispute que j’ai eu avec Fushita-senpai me travaille aussi. Je lui ai parlé de l’enquête, mais pas de la décision qui a été prise. Je crois que je n’y croyais pas encore à ce moment-là. Comment j’aurais pu ? Je me sentais beaucoup trop mal, j’avais l’impression que rien n’allait s’arrêter même avec leur départ, peut-être même que ça allait empirer… Je suis plutôt soulagé de constater que j’avais tort sur ce point.
Alors que je mange, je découvre le passage d’une chanson que j’aime beaucoup et que je pensais avoir oublié depuis belle lurette. Je la chantonne doucement en fermant les yeux, un petit sourire naissant sur mes lèvres. C’est une chanson française et j’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas entendu cette langue qui, pourtant, fait partie de moi et que je parle régulièrement quand je téléphone à mes parents.
Tiens, maintenant que j’y pense, et parce que j’ai envie de penser à quelque chose de plus joyeux grâce à cette chanson que j’adore, après manger j’ai deux heures de pause. Ce serait bien que je passe à la bibliothèque pour bosser sur mes leçons. Je pourrais aussi le faire ce soir, mais on n’en fait jamais trop. Puis je ne vais pas passer deux heures à me tourner les pouces non plus. Ah… Devrais-je essayer de trouver mon binôme pour le travail d’anglais ?
Je prends une nouvelle bouchée de mon repas en essayant de me rappeler de qui il s’agit. Cette fois, les groupes on été imposés, je n’ai donc pas eu le choix. Si je me rappelle, il avait un nom japonais, comme beaucoup de personnes dans ce beau pays, ça ne devrait pas m’étonner. Alors… Ah ! Oui. Hisoka-san. Il a plutôt une tête de gentil garçon et ne semble pas beaucoup plus grand que moi. Je n’avais pas fait plus attention à lui jusqu’à maintenant, je dois l’avouer… Enfin, j’imagine qu’on peut me le pardonner juste un peu, surtout en ce qui concerne ces dernières semaines. Je commence à peine à me libérer l’esprit et je dois avouer que je préférerais vraiment profiter du peu de sérénité que je commence à ressentir actuellement.
Je sens quelque chose de léger monter sur mes genoux. Quatre pattes, un pelage qui semble tout doux et un museau qui semble fortement intéressé par mon repas. Un sourir amusé naît sur mon visage alors que je place en hauteur mon déjeuner pour l’empêcher de me le chiper.
Il essaye encore un moment avant de me laisser au profit de la chasse aux oiseaux. J’aime beaucoup les chats pour leur indépendance et, pourtant, le fait qu’ils ont quand même besoin des Hommes pour survivre. Peut-être que je me vois un peu en eux.
Enfin, bref ! Ça ne me dit pas ce que je vais bien pouvoir faire pendant les deux heures de latences qui m’attendent avant… On a quoi comme cours après ça, déjà ? Ah oui ! Des maths. Mes pensées s’envolent vers ma meilleure amie qui déteste cette matière alors que je termine mon bentô momentanément mis de côté. Cela fait, je vais jeter la boîte avant de retourner sur mon banc, aux côtés de mon sac. La sonnerie n’a pas encore sonné et c’est très calme. Je profite donc de cette pause avant de prendre une quelconque décision.
Alors que je mange, je découvre le passage d’une chanson que j’aime beaucoup et que je pensais avoir oublié depuis belle lurette. Je la chantonne doucement en fermant les yeux, un petit sourire naissant sur mes lèvres. C’est une chanson française et j’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas entendu cette langue qui, pourtant, fait partie de moi et que je parle régulièrement quand je téléphone à mes parents.
”Sauvez les âmes, sauvez les coeurs, avec des bouquets de fleurs”~
Tiens, maintenant que j’y pense, et parce que j’ai envie de penser à quelque chose de plus joyeux grâce à cette chanson que j’adore, après manger j’ai deux heures de pause. Ce serait bien que je passe à la bibliothèque pour bosser sur mes leçons. Je pourrais aussi le faire ce soir, mais on n’en fait jamais trop. Puis je ne vais pas passer deux heures à me tourner les pouces non plus. Ah… Devrais-je essayer de trouver mon binôme pour le travail d’anglais ?
Je prends une nouvelle bouchée de mon repas en essayant de me rappeler de qui il s’agit. Cette fois, les groupes on été imposés, je n’ai donc pas eu le choix. Si je me rappelle, il avait un nom japonais, comme beaucoup de personnes dans ce beau pays, ça ne devrait pas m’étonner. Alors… Ah ! Oui. Hisoka-san. Il a plutôt une tête de gentil garçon et ne semble pas beaucoup plus grand que moi. Je n’avais pas fait plus attention à lui jusqu’à maintenant, je dois l’avouer… Enfin, j’imagine qu’on peut me le pardonner juste un peu, surtout en ce qui concerne ces dernières semaines. Je commence à peine à me libérer l’esprit et je dois avouer que je préférerais vraiment profiter du peu de sérénité que je commence à ressentir actuellement.
”Ah sur la terre, il y a des choses à faire…”~ Oh ?!
Je sens quelque chose de léger monter sur mes genoux. Quatre pattes, un pelage qui semble tout doux et un museau qui semble fortement intéressé par mon repas. Un sourir amusé naît sur mon visage alors que je place en hauteur mon déjeuner pour l’empêcher de me le chiper.
Désolé, p’tit père, mais c’est à moi et je ne suis pas trop prêteur sur ce genre de trucs. En plus ce ne serait pas bon pour ta santé…
Il essaye encore un moment avant de me laisser au profit de la chasse aux oiseaux. J’aime beaucoup les chats pour leur indépendance et, pourtant, le fait qu’ils ont quand même besoin des Hommes pour survivre. Peut-être que je me vois un peu en eux.
Enfin, bref ! Ça ne me dit pas ce que je vais bien pouvoir faire pendant les deux heures de latences qui m’attendent avant… On a quoi comme cours après ça, déjà ? Ah oui ! Des maths. Mes pensées s’envolent vers ma meilleure amie qui déteste cette matière alors que je termine mon bentô momentanément mis de côté. Cela fait, je vais jeter la boîte avant de retourner sur mon banc, aux côtés de mon sac. La sonnerie n’a pas encore sonné et c’est très calme. Je profite donc de cette pause avant de prendre une quelconque décision.
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Les bruits de couloirs ont toujours été quelque chose d'anxiogène chez moi. Les rumeurs, dans les établissements scolaires ou même dans la société en général, sont particulièrement quelque chose que j'exècre. Secouant la tête en levant les yeux au ciel, je me rendais compte que plus je traversais le couloirs principal du bâtiment pour me rendre à la bibliothèque, et plus ces voix qui s'élevaient de toute part me donnaient la nausée. Heureusement, et grâce à l'aide de mon psychothérapeute, je ressentais d'ordinaire moins la sensation intérieure d'être concerné par ces bruits qui m'atteignent.
Avant de venir ici, j'avais toujours eu la sensation obsédante et terriblement inquiétante que tout le monde puisse parler de moi dans mon dos. Non pas que je me considère comme le centre de l'univers, mais mes peurs les plus profondes manipulaient mon esprit au point de me faire sérieusement croire que l'univers entier conspirait contre moi. Heureusement, et grâce à ce long travail sur moi-même que j'exerce depuis le début de mon suivi psychologique et psychiatrique, j'ai pu apprendre à prendre du recul sur tout cela. Pourtant en passant devant mon casier pour récupérer mon livre de mathématiques, je me figeai soudainement en entendant les rires acerbes des lycéens situés derrière moi qui ne me laissaient rien augurer de bon. Tendant l'oreille tout en faisant mine de me concentrer sur mes affaires parfaitement rangées dans l'espace métallique, un nom bien distinct se dégagea de la conversation pour venir s'aggripper fermement à mes oreilles et me glacer aussitôt le sang.
« Sans déconner, j’aurais payer cher pour voir ce crétin pleurer comme une fille ! »
Fronçant les sourcils, je sentis mon cœur s'accélérer. Autrefois, ces mots étaient prononcés par mes tortionnaires, mais je pensais qu'ici tout le monde était loin de ce genre d'histoires. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais quitté Tokyo, espérant que Kobe m'épargnerait. Déglutissant avec peine, j'eus aussitôt l'impression horriblement douloureuse dans tout mon corps dans ses moindres parcelles que du ciment coulait dans mes veines. Mon cœur sauta plusieurs battements lorsque la voix de ce bouffon adossé au mur s'éleva pour clamer haut et fort :
« Princesse Guyot a dû faire dans son froc ! »
Guyot... Naoya Guyot ? Bien sûr, idiot ! Il n'y en a pas trente-six qui portent ce nom ! Je ne le connaissais pas vraiment, à vrai dire. Ma difficulté à me sociabiliser et mon immense timidité pathologique rendaient les choses difficiles. Et en l'ayant observé discrètement en classe, j'avais pu noter que outre le fait qu'il soit particulièrement mignon et franchement charismatique... il semblait lui aussi souffrir de maux que je ne connaissais pas.
Je déglutis avec peine et laissai un souffle long et profond sortir de ma bouche pour tenter de ne pas avoir peur pour ce garçon que, pourtant, je ne connaissais tout simplement pas. Cependant, un projet nous unissait depuis peu et n'avait pas encore été mené à bien : celui de devoir travailler ensemble sur notre devoir d'anglais. Honnêtement, j'en étais aussi affolé... que ravis. J'avais envie de m'ouvrir et d'apprendre à connaître les gens d'ici. C'était d'ailleurs le premier objectif que je m'étais fixé en venant à Kobe. Avant que ce devoir ne soit imposé, j'étais toujours et d'ordinaire assis au fond de la classe pour cesser de me faire passer pour l'élève modèle dont tout le monde se moque. Ainsi, je m'effaçais au fond de la salle pour pouvoir être au moins un peu plus paisible. Naoya, qui s'asseyait un peu plus loin devant moi, avait ce je-ne-sais-quoi qui m'hypnotisait. Peut-être était-ce sa chevelure flamboyante ou bien son air sérieux qui le rendait vraiment mignon, mais lorsque notre professeur nous avait annoncé que nous ferions équipe pour le prochain devoir, je crus que mon cœur s'était brutalement arraché de ma poitrine pour aller s'échouer, ensanglanté, sur le carrelage de la classe, et juste sous les yeux de Naoya. Moi ? Travailler avec lui ? Oh non, et pourquoi pas une fille pour une fois, histoire que j'arrête de me rendre malade et de manquer d'air à chaque fois que je dois ouvrir la bouche pour minauder un mot stupide ?
Bref, je fermai un instant les yeux pour essayer de reprendre mes esprits, mais cette phrase sortie de la bouche de cette immonde ordure me fit lâcher mes affaires et s'écrasèrent sur le sol :
« J'aurais aimé qu'il y reste enfermé au moins tout le weekend dans ce cagibi ! »
Les rires gras de ses acolytes me donnèrent instantanément le goût de la bile dans ma bouche. Comment... ? Comment est-ce qu'on peut avoir ne serait-ce qu'une fraction de seconde l'idée de faire vivre cela à quelqu'un ? Soudain, les éléments du puzzle se mirent en place dans ma tête. Depuis quelques temps, je ne saurais dire combien, je trouvais Naoya particulièrement étrange. Eteint serait le mot plus juste. Et tout s'expliquait à présent... Mais bon sang, c'est de la torture pure et dure ! Sentant les regards intrigués et moqueurs de ses monstres se poser sur moi, je me dépêchai de ramasser mes affaires et partis d'un pas rapide le plus loin possible d'eux.
Traversant le couloir, je pris finalement la direction des grandes portes de sorties à l'instar du lieu d'étude. J'avais terriblement besoin de sortir dans le parc pour respirer un bon coup et prendre un immense bol d'air pur. Fermant les yeux, je m'efforçai de retrouver un rythme cardiaque correct et surtout moins douloureux. Les images de ce que j'avais pu subir moi-même depuis mon premier jour d'école dès que j'eus l'âge de l'intégrée défilaient dans ma tête, me donnant presque le tournis. M'arrêtant un instant de marcher, je levai le menton vers le ciel et tentai de recouvrer le calme dans ma tête. Mais lorsque je quittai les nuages des yeux pour promener mon regard devant moi, c'est aussitôt que je le vis.
« Naoya... »
Reniflant en sentant ma vue se troubler par les larmes qui montaient en moi avec la ferveur de puissants envahisseurs, je ne sus comment mais je ressentis la force nécessaire et presque, dirais-je, vitale de me diriger vers lui d'un pas franc et non plus intimidé. Arrivé à sa hauteur, je ne prêtai pas la moindre attention au chat qui s'éloignait de lui à pas feutrés. J'ignorais les élèves alentours, bien que rares, mes difficultés sociales, mes phobies et tout ce qui faisait de moi le grand trouillard asocial que j'avais toujours été. Mon camarade leva les yeux vers moi lentement et devait sans aucun doute me trouver bien bête, planté là, devant lui, comme ça. Dans un murmure, son nom franchit à nouveau la barrière de mes fines lèvres.
« Naoya... »
Des larmes se mirent à couler le long de mes joues sans que je n'y prête attention. La seule chose que je voyais et que je sentais, s'était son regard sans nul doute intrigué, planté dans le mien.
« Comment ils ont pu... Je comprends pas... Je suis désolé... » Balbutiai-je d'une voix tremblante.
Tombant à genoux au sol devant lui, je l'entourai de mes bras dans une pulsion que je ne pouvais en rien refreiner.
« Je te demande pardon ! » M'exclamais-je, la voix parcourue de trémolos.
Je n'étais pour rien dans l'histoire de cette torture qu'il avait subite, mais peut-être... Je ne sais pas ! Peut-être étais-je passé devant ce foutu cagibi au moment où il y avait été enfermé, et que je n'y avais strictement rien entendu de ses supplications pour qu'on l'en délivre ? Je me reprochais des milliards de choses dont je n'avais aucun pouvoir dessus, mais en tout cas, je ne contrôlais plus rien. J'étais terriblement blessé d'avoir entendu cela, et pire : d'avoir physiquement vu qu'il souffrait depuis des semaines s'il le faut et de n'avoir rien fait pour, peut-être, lui tendre la main.
A cet instant, il devait me trouver totalement dingue, idiot et ne devait sans aucun doute n'avoir aucune idée de ce que j'exprimais... mais moi non plus je n'y comprenais rien. C'était juste que je me voyais un peu en lui à travers ses yeux bleus océan incroyablement fascinants. J'étais secret, réservé, timide, mais extrêmement observateur. Pourtant, dans ma plus grande insouciance et même confiance en cet établissement... je n'avais rien vu...
Avant de venir ici, j'avais toujours eu la sensation obsédante et terriblement inquiétante que tout le monde puisse parler de moi dans mon dos. Non pas que je me considère comme le centre de l'univers, mais mes peurs les plus profondes manipulaient mon esprit au point de me faire sérieusement croire que l'univers entier conspirait contre moi. Heureusement, et grâce à ce long travail sur moi-même que j'exerce depuis le début de mon suivi psychologique et psychiatrique, j'ai pu apprendre à prendre du recul sur tout cela. Pourtant en passant devant mon casier pour récupérer mon livre de mathématiques, je me figeai soudainement en entendant les rires acerbes des lycéens situés derrière moi qui ne me laissaient rien augurer de bon. Tendant l'oreille tout en faisant mine de me concentrer sur mes affaires parfaitement rangées dans l'espace métallique, un nom bien distinct se dégagea de la conversation pour venir s'aggripper fermement à mes oreilles et me glacer aussitôt le sang.
« Sans déconner, j’aurais payer cher pour voir ce crétin pleurer comme une fille ! »
Fronçant les sourcils, je sentis mon cœur s'accélérer. Autrefois, ces mots étaient prononcés par mes tortionnaires, mais je pensais qu'ici tout le monde était loin de ce genre d'histoires. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais quitté Tokyo, espérant que Kobe m'épargnerait. Déglutissant avec peine, j'eus aussitôt l'impression horriblement douloureuse dans tout mon corps dans ses moindres parcelles que du ciment coulait dans mes veines. Mon cœur sauta plusieurs battements lorsque la voix de ce bouffon adossé au mur s'éleva pour clamer haut et fort :
« Princesse Guyot a dû faire dans son froc ! »
Guyot... Naoya Guyot ? Bien sûr, idiot ! Il n'y en a pas trente-six qui portent ce nom ! Je ne le connaissais pas vraiment, à vrai dire. Ma difficulté à me sociabiliser et mon immense timidité pathologique rendaient les choses difficiles. Et en l'ayant observé discrètement en classe, j'avais pu noter que outre le fait qu'il soit particulièrement mignon et franchement charismatique... il semblait lui aussi souffrir de maux que je ne connaissais pas.
Je déglutis avec peine et laissai un souffle long et profond sortir de ma bouche pour tenter de ne pas avoir peur pour ce garçon que, pourtant, je ne connaissais tout simplement pas. Cependant, un projet nous unissait depuis peu et n'avait pas encore été mené à bien : celui de devoir travailler ensemble sur notre devoir d'anglais. Honnêtement, j'en étais aussi affolé... que ravis. J'avais envie de m'ouvrir et d'apprendre à connaître les gens d'ici. C'était d'ailleurs le premier objectif que je m'étais fixé en venant à Kobe. Avant que ce devoir ne soit imposé, j'étais toujours et d'ordinaire assis au fond de la classe pour cesser de me faire passer pour l'élève modèle dont tout le monde se moque. Ainsi, je m'effaçais au fond de la salle pour pouvoir être au moins un peu plus paisible. Naoya, qui s'asseyait un peu plus loin devant moi, avait ce je-ne-sais-quoi qui m'hypnotisait. Peut-être était-ce sa chevelure flamboyante ou bien son air sérieux qui le rendait vraiment mignon, mais lorsque notre professeur nous avait annoncé que nous ferions équipe pour le prochain devoir, je crus que mon cœur s'était brutalement arraché de ma poitrine pour aller s'échouer, ensanglanté, sur le carrelage de la classe, et juste sous les yeux de Naoya. Moi ? Travailler avec lui ? Oh non, et pourquoi pas une fille pour une fois, histoire que j'arrête de me rendre malade et de manquer d'air à chaque fois que je dois ouvrir la bouche pour minauder un mot stupide ?
Bref, je fermai un instant les yeux pour essayer de reprendre mes esprits, mais cette phrase sortie de la bouche de cette immonde ordure me fit lâcher mes affaires et s'écrasèrent sur le sol :
« J'aurais aimé qu'il y reste enfermé au moins tout le weekend dans ce cagibi ! »
Les rires gras de ses acolytes me donnèrent instantanément le goût de la bile dans ma bouche. Comment... ? Comment est-ce qu'on peut avoir ne serait-ce qu'une fraction de seconde l'idée de faire vivre cela à quelqu'un ? Soudain, les éléments du puzzle se mirent en place dans ma tête. Depuis quelques temps, je ne saurais dire combien, je trouvais Naoya particulièrement étrange. Eteint serait le mot plus juste. Et tout s'expliquait à présent... Mais bon sang, c'est de la torture pure et dure ! Sentant les regards intrigués et moqueurs de ses monstres se poser sur moi, je me dépêchai de ramasser mes affaires et partis d'un pas rapide le plus loin possible d'eux.
Traversant le couloir, je pris finalement la direction des grandes portes de sorties à l'instar du lieu d'étude. J'avais terriblement besoin de sortir dans le parc pour respirer un bon coup et prendre un immense bol d'air pur. Fermant les yeux, je m'efforçai de retrouver un rythme cardiaque correct et surtout moins douloureux. Les images de ce que j'avais pu subir moi-même depuis mon premier jour d'école dès que j'eus l'âge de l'intégrée défilaient dans ma tête, me donnant presque le tournis. M'arrêtant un instant de marcher, je levai le menton vers le ciel et tentai de recouvrer le calme dans ma tête. Mais lorsque je quittai les nuages des yeux pour promener mon regard devant moi, c'est aussitôt que je le vis.
« Naoya... »
Reniflant en sentant ma vue se troubler par les larmes qui montaient en moi avec la ferveur de puissants envahisseurs, je ne sus comment mais je ressentis la force nécessaire et presque, dirais-je, vitale de me diriger vers lui d'un pas franc et non plus intimidé. Arrivé à sa hauteur, je ne prêtai pas la moindre attention au chat qui s'éloignait de lui à pas feutrés. J'ignorais les élèves alentours, bien que rares, mes difficultés sociales, mes phobies et tout ce qui faisait de moi le grand trouillard asocial que j'avais toujours été. Mon camarade leva les yeux vers moi lentement et devait sans aucun doute me trouver bien bête, planté là, devant lui, comme ça. Dans un murmure, son nom franchit à nouveau la barrière de mes fines lèvres.
« Naoya... »
Des larmes se mirent à couler le long de mes joues sans que je n'y prête attention. La seule chose que je voyais et que je sentais, s'était son regard sans nul doute intrigué, planté dans le mien.
« Comment ils ont pu... Je comprends pas... Je suis désolé... » Balbutiai-je d'une voix tremblante.
Tombant à genoux au sol devant lui, je l'entourai de mes bras dans une pulsion que je ne pouvais en rien refreiner.
« Je te demande pardon ! » M'exclamais-je, la voix parcourue de trémolos.
Je n'étais pour rien dans l'histoire de cette torture qu'il avait subite, mais peut-être... Je ne sais pas ! Peut-être étais-je passé devant ce foutu cagibi au moment où il y avait été enfermé, et que je n'y avais strictement rien entendu de ses supplications pour qu'on l'en délivre ? Je me reprochais des milliards de choses dont je n'avais aucun pouvoir dessus, mais en tout cas, je ne contrôlais plus rien. J'étais terriblement blessé d'avoir entendu cela, et pire : d'avoir physiquement vu qu'il souffrait depuis des semaines s'il le faut et de n'avoir rien fait pour, peut-être, lui tendre la main.
A cet instant, il devait me trouver totalement dingue, idiot et ne devait sans aucun doute n'avoir aucune idée de ce que j'exprimais... mais moi non plus je n'y comprenais rien. C'était juste que je me voyais un peu en lui à travers ses yeux bleus océan incroyablement fascinants. J'étais secret, réservé, timide, mais extrêmement observateur. Pourtant, dans ma plus grande insouciance et même confiance en cet établissement... je n'avais rien vu...
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Katsuo Hisoka
Assis sur mon banc, je pense reprendre mon écoute de mes chansons françaises. Si ça peut m’aider à pratiquer un peu plus que les quelques mots que je lâche de temps à autres, ce serait vraiment bien. C’est ce que je pense alors que Belle île en mer prend la place de la chanson Pouvoir des fleurs alors que je ne peux pas pleinement en profiter. Une ombre semble vouloir me couvrir mais ce n’est pas celle d’un nuage. Ou alors sa forme serait vraiment très chelou. Je lève les yeux devant moi et découvre une silhouette pas méconnue. Pour l’avoir repérée un peu plus tôt en classe alors que la professeur d’anglais me désignait mon partenaire de travail, je reconnais Hisoka-san. Est-il venu pour me demander de travailler ? Non, il ne me semble pas… Il est clairement en train de pleurer comme s’il venait de se faire emmerder par quelqu’un et que j’étais la seule personne qui pouvait l’aider. Je retire mes écouteurs de mes oreilles en le regardant faire, un peu méfiant. Mine de rien, je ne le connais pas vraiment et je ne suis pas certain de comprendre ce qui l’amène à moi de cette manière…
J’ai bien fait de retirer mes écouteurs. De cette façon, je peux l’entendre m’appeler familièrement par mon prénom. Trop familièrement pour un japonais. Il manque le suffixe avec lequel ce pays tient une rigueur qui m’avait posé quelques problèmes quand j’étais petit. Je fronce alors un peu les sourcils, pas certain de comprendre la situation. Je l’écoute alors me parler avec des phrases qui ne semblent avoir ni queue, ni tête. Quoique… Aurait-il appris que je suis la victime du harcèlement des trois pignoufs ? A-t-il compris ça ? Si oui, de quelle manière ? Non, la direction a assuré qu’ils ne diraient rien. Des bruits de couloir ? Ce n’est pas impossible, surtout que mon comportement n’était pas le plus discret non plus. Mais, même si c’est le cas, pourquoi est-ce qu’il s’excuse ? Il n’a rien fait de mal et… Merde ! Il me fait quoi là ?!
Accroché à ma taille, il est à genoux sur le sol, la tête près de mes hanches. Les joues rouges de gêne, j’ai instinctivement levé les mains en l’air, comme un signe de résilience. Mais, surtout, je ne sais pas s’il apprécierait un contact physique de ma part sur le coup. Pensée bien débile après réflexion… Enfin… Le voilà qui m’implore presque de le pardonner.
Je le regarde quelques instants pleurer sur mes genoux avec une familiarité assez peu commune dans ce pays. On dirait moi sur les genoux de ma mère ! Bon… Je ne vais quand même pas m’en prendre à un pauvre bougre qui semble s’en vouloir pour que je ne sais quoi. Je soupire donc doucement pour calmer un peu mes nerfs encore un peu à vif après tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. J’aurais peut-être dû demander à Fushita-senpai s’il voulait manger avec moi. Tant pis. Je détourne le regard et lui demande :
“Normale”, “constructive”... J’ai eu un peu de mal à savoir quel mot employer pour ne pas le froisser ou l’enfoncer un peu plus. Déjà, c’est extrêmement étrange pour moi qu’il m’ait appelé si familièrement alors que ce n’est pas commun, surtout venant d’un japonais. Et vu son nom, à moins que ce ne soit comme une des membres du club de Karaté et qu’il ait passé une partie de sa vie en France, je doute que ce soit très commun de sa part non plus. Je ne sais pas… Je ne le connais pas. A peine de nom et de vue, mais sans plus. Il est assez discret en classe et ce n’est pas comme si j’avais cherché à faire connaissance avec tout le monde. Au contraire, depuis le rentrée je garde mes distances, encore plus depuis que les pignoufs ont jeté leur dévolu sur moi pour me transformer en dindon farcie. Non ! On arrête de penser à ça et on se concentre !
Bon… Apparemment il ne semble pas froissé par ma demande, ce qui est déjà un bon début. A voir maintenant comment va tourner la conversation…
J’ai bien fait de retirer mes écouteurs. De cette façon, je peux l’entendre m’appeler familièrement par mon prénom. Trop familièrement pour un japonais. Il manque le suffixe avec lequel ce pays tient une rigueur qui m’avait posé quelques problèmes quand j’étais petit. Je fronce alors un peu les sourcils, pas certain de comprendre la situation. Je l’écoute alors me parler avec des phrases qui ne semblent avoir ni queue, ni tête. Quoique… Aurait-il appris que je suis la victime du harcèlement des trois pignoufs ? A-t-il compris ça ? Si oui, de quelle manière ? Non, la direction a assuré qu’ils ne diraient rien. Des bruits de couloir ? Ce n’est pas impossible, surtout que mon comportement n’était pas le plus discret non plus. Mais, même si c’est le cas, pourquoi est-ce qu’il s’excuse ? Il n’a rien fait de mal et… Merde ! Il me fait quoi là ?!
Accroché à ma taille, il est à genoux sur le sol, la tête près de mes hanches. Les joues rouges de gêne, j’ai instinctivement levé les mains en l’air, comme un signe de résilience. Mais, surtout, je ne sais pas s’il apprécierait un contact physique de ma part sur le coup. Pensée bien débile après réflexion… Enfin… Le voilà qui m’implore presque de le pardonner.
Je le regarde quelques instants pleurer sur mes genoux avec une familiarité assez peu commune dans ce pays. On dirait moi sur les genoux de ma mère ! Bon… Je ne vais quand même pas m’en prendre à un pauvre bougre qui semble s’en vouloir pour que je ne sais quoi. Je soupire donc doucement pour calmer un peu mes nerfs encore un peu à vif après tout ce qu’il s’est passé ces derniers temps. J’aurais peut-être dû demander à Fushita-senpai s’il voulait manger avec moi. Tant pis. Je détourne le regard et lui demande :
Je ne sais pas de quoi tu te sens coupable mais… Si tu te calmais et me lâchais pour commencer ? On pourrait alors commencer une conversation… … correcte, non ?
“Normale”, “constructive”... J’ai eu un peu de mal à savoir quel mot employer pour ne pas le froisser ou l’enfoncer un peu plus. Déjà, c’est extrêmement étrange pour moi qu’il m’ait appelé si familièrement alors que ce n’est pas commun, surtout venant d’un japonais. Et vu son nom, à moins que ce ne soit comme une des membres du club de Karaté et qu’il ait passé une partie de sa vie en France, je doute que ce soit très commun de sa part non plus. Je ne sais pas… Je ne le connais pas. A peine de nom et de vue, mais sans plus. Il est assez discret en classe et ce n’est pas comme si j’avais cherché à faire connaissance avec tout le monde. Au contraire, depuis le rentrée je garde mes distances, encore plus depuis que les pignoufs ont jeté leur dévolu sur moi pour me transformer en dindon farcie. Non ! On arrête de penser à ça et on se concentre !
Bon… Apparemment il ne semble pas froissé par ma demande, ce qui est déjà un bon début. A voir maintenant comment va tourner la conversation…
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J'aurais dû me sentir tellement minable, tellement pitoyable à pleurnicher aux pieds de Naoya, mais je ne pouvais pas refreiner mes émotions. Diagnostiqué HPI (haut potentiel intellectuel) et HPE (haut potentiel émotionnel), la joie comme la tristesse ou la colère, entre autres, avaient toujours eues raison de mon self control. Lorsque le ton embarrassé de la voix de Naoya s'éleva, j'eus l'impression de recevoir un éclair furieux me traverser le corps. Ouvrant brutalement les yeux en me rendant compte de ma bêtise et de ma réaction tout bonnement stupides, je me levai d'un bond et passai une main dans mes cheveux si noirs et si épais, totalement en bataille. Les joues rosées de timidité et d'embarras, je fixai mes pieds et balbutiai avec un manque d'assurance manifeste :
« Je... je suis désolé. Tu dois me prendre totalement pour un fou... »
Je ne savais littéralement plus où me mettre. Devais-je prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir à la vitesse grand V, ou bien essayer au moins de m'expliquer avant que le couperet du jugement de la part d'un Naoya interloqué n'ait raison de moi ? Quelques secondes s'écoulèrent tandis que mes yeux allaient de droite à gauche alors que je gambergeais, ne sachant pas par où commencer. Déjà, je pris une grande inspiration. Croisant mes bras sur mon torse dans une attitude de repli qui m'était si familière, je lui demandais avec une timidité évidente :
« Tu... tu veux bien que je m'assieds à côté de toi ? »
Face à son acquiescement, je pris place sur le banc en pierre, prenant bien soin d'être au plus éloigné ne Naoya. Prenant une grande inspiration pour me donner du courage, je déclarai enfin d'une voix douce et caressante non pas par pitié envers lui, mais parce que la douceur était sans doute l'une des qualités qui me définissaient au mieux. J'avais toujours eu pour habitude de rester profondément calme, et même si je ne côtoyais que très peu de monde, nul ne pouvait ignorer la façon que j'avais toujours de m'exprimer avec une sorte de tendresse, et un for dosage d'empathie.
« Excuse ma réaction... bizarre et sans nul doute stupide. C'est juste que... j'ai entendu des bruits de couloirs. Enfin... pas exactement. En me rendant à mon casier tout-à-l'heure, j'ai entendu un groupe de sales types parler de toi et d'un cagibi dans lequel ils t'auraient... Je comprends pas. Je dois certainement être totalement débile, mais ce genre de comportement... non, je ne le comprends pas. Je me doute que tu dois te demander pourquoi je m'excuse... et en fait, je ne le sais pas. J'ai juste l'impression que je suis responsable de ce qu'il t'est arrivé, alors qu'au fond c'est faux. C'est juste que j'ai moi aussi toujours subi ce genre de choses, et indirectement... ben je me dis que peut-être, d'une certaine manière, j'aurais pu t'aider ou... je sais pas. »
C'était la première fois de ma vie que je parvenais à parler autant à quelqu'un d'inconnu. Quoique même les gens qui me connaissaient bien ne devaient sans doute jamais eux non plus m'avoir entendu déblatérer autant de mots. Pourtant, je voulais lui dire en toute sincérité ce que je ressentais. J'y tenais absolument. Pour le reste, il en fera ce qu'il veut.
« En fait, je me dis que si il y a bien des gens qui vivent le même enfer que moi, j'ai pas envie de fermer les yeux et que l'on se planque tous dans notre coin. Je sais que l'on ne se connait pas et que tu n'auras sans doute absolument pas envie de faire connaissance avec moi, comme tout le monde, mais je suis obligé de simplement te dire que... si on peut se serrer les coudes entre martyrs, ça pourrait nous rendre plus fort, tu ne crois pas, Naoya ? » Lui demandais-je en tournant enfin la tête vers lui pour plonger mon regard d'ébène dans ses yeux d'azur. Puis, repensant à ma manière de m'adresser à lui, un léger sourire se dessina sur mes fines lèvres lorsque je réalisais que je ne lui parlais sans doute pas de la manière la plus conventionnelle en tant que parfait petit japonais.
« Tu dois trouver bizarre que je t'appelle simplement "Naoya", n'est-ce pas ? »
Un léger rire sortit de ma bouche, charmant et si rare.
« Ouais, en fait je me disais que comme tu dois être d'origine française, ça te semblerait plus familier. Je sais, c'est peut-être pas une bonne idée, mais je suis souvent allé à Paris pour des tournages, des fashion weeks ou ce genre de choses. Mes parents ont une grosse société dans le domaine du luxe, alors je partais souvent avec eux en voyage. J'ai toujours adoré la France, alors même si je sais un peu parler cette langue, je pensais juste que... ça te ferait peut-être plaisir que je t'appelle comme ça. »
Mes joues s'empourprant à nouveau alors que je quittais son regard pour fixer le sol, j'ajoutai néanmoins en gardant mon doux sourire, entortillant mon doigt dans une mèche de mes cheveux rebelles :
« C'est plutôt très bête comme idée, n'est-ce pas ? »
« Je... je suis désolé. Tu dois me prendre totalement pour un fou... »
Je ne savais littéralement plus où me mettre. Devais-je prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir à la vitesse grand V, ou bien essayer au moins de m'expliquer avant que le couperet du jugement de la part d'un Naoya interloqué n'ait raison de moi ? Quelques secondes s'écoulèrent tandis que mes yeux allaient de droite à gauche alors que je gambergeais, ne sachant pas par où commencer. Déjà, je pris une grande inspiration. Croisant mes bras sur mon torse dans une attitude de repli qui m'était si familière, je lui demandais avec une timidité évidente :
« Tu... tu veux bien que je m'assieds à côté de toi ? »
Face à son acquiescement, je pris place sur le banc en pierre, prenant bien soin d'être au plus éloigné ne Naoya. Prenant une grande inspiration pour me donner du courage, je déclarai enfin d'une voix douce et caressante non pas par pitié envers lui, mais parce que la douceur était sans doute l'une des qualités qui me définissaient au mieux. J'avais toujours eu pour habitude de rester profondément calme, et même si je ne côtoyais que très peu de monde, nul ne pouvait ignorer la façon que j'avais toujours de m'exprimer avec une sorte de tendresse, et un for dosage d'empathie.
« Excuse ma réaction... bizarre et sans nul doute stupide. C'est juste que... j'ai entendu des bruits de couloirs. Enfin... pas exactement. En me rendant à mon casier tout-à-l'heure, j'ai entendu un groupe de sales types parler de toi et d'un cagibi dans lequel ils t'auraient... Je comprends pas. Je dois certainement être totalement débile, mais ce genre de comportement... non, je ne le comprends pas. Je me doute que tu dois te demander pourquoi je m'excuse... et en fait, je ne le sais pas. J'ai juste l'impression que je suis responsable de ce qu'il t'est arrivé, alors qu'au fond c'est faux. C'est juste que j'ai moi aussi toujours subi ce genre de choses, et indirectement... ben je me dis que peut-être, d'une certaine manière, j'aurais pu t'aider ou... je sais pas. »
C'était la première fois de ma vie que je parvenais à parler autant à quelqu'un d'inconnu. Quoique même les gens qui me connaissaient bien ne devaient sans doute jamais eux non plus m'avoir entendu déblatérer autant de mots. Pourtant, je voulais lui dire en toute sincérité ce que je ressentais. J'y tenais absolument. Pour le reste, il en fera ce qu'il veut.
« En fait, je me dis que si il y a bien des gens qui vivent le même enfer que moi, j'ai pas envie de fermer les yeux et que l'on se planque tous dans notre coin. Je sais que l'on ne se connait pas et que tu n'auras sans doute absolument pas envie de faire connaissance avec moi, comme tout le monde, mais je suis obligé de simplement te dire que... si on peut se serrer les coudes entre martyrs, ça pourrait nous rendre plus fort, tu ne crois pas, Naoya ? » Lui demandais-je en tournant enfin la tête vers lui pour plonger mon regard d'ébène dans ses yeux d'azur. Puis, repensant à ma manière de m'adresser à lui, un léger sourire se dessina sur mes fines lèvres lorsque je réalisais que je ne lui parlais sans doute pas de la manière la plus conventionnelle en tant que parfait petit japonais.
« Tu dois trouver bizarre que je t'appelle simplement "Naoya", n'est-ce pas ? »
Un léger rire sortit de ma bouche, charmant et si rare.
« Ouais, en fait je me disais que comme tu dois être d'origine française, ça te semblerait plus familier. Je sais, c'est peut-être pas une bonne idée, mais je suis souvent allé à Paris pour des tournages, des fashion weeks ou ce genre de choses. Mes parents ont une grosse société dans le domaine du luxe, alors je partais souvent avec eux en voyage. J'ai toujours adoré la France, alors même si je sais un peu parler cette langue, je pensais juste que... ça te ferait peut-être plaisir que je t'appelle comme ça. »
Mes joues s'empourprant à nouveau alors que je quittais son regard pour fixer le sol, j'ajoutai néanmoins en gardant mon doux sourire, entortillant mon doigt dans une mèche de mes cheveux rebelles :
« C'est plutôt très bête comme idée, n'est-ce pas ? »
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Katsuo Hisoka
Assez rapidement, mon camarade de classe me lâche et se relève, vraisemblablement gêné de son propre comportement. J’ai même le droit à de nouvelles excuses. Il a l’air d’être plutôt sympa même si un peu bizarre. Sans doute parce que je ne le comprends pas encore. En tout cas, je murmure pour préciser rapidement ma façon de penser :
Même si la situation était clairement étrange, pour ça on est d’accord. Bref. Du coup, maintenant que ça c’est dit, je me demande s’il va vouloir discuter de ce qui l’a amené à agir comme ça ou chercher à noyer le poisson. Sincèrement, s’il me propose de travailler ensemble, je ne refuserais pas. Ce sera juste un poil compliqué de me concentrer alors que je crois comprendre qu’il est au courant de certaines de mes épreuves. A voir s’il veut bien me préciser lesquelles et comment il a été mis au courant.
Je hoche doucement la tête à sa demande de venir s’asseoir à mes côtés. Je ne suis pas contre et ce sera plus confortable pour discuter. Dire que la moindre des politesses aurait été de lui proposer moi-même… Heureusement que je ne suis pas un hôte ou quoi que ce soit sinon je me serais senti encore plus mal. Plus mal que maintenant alors qu’il me donne l’impression d’être extrêmement précautionneux, comme s’il avait peur de me faire du mal ou de m’énerver. Un comportement que je me suis toujours refusé d’avoir, même si j’imagine que ce n’était pas mieux de mon côté.
Pour le mettre un peu plus à l’aise, j’évite de trop le regarder et, pour ça, je lève mon nez vers le ciel. Cela lui laisse le temps de chercher ses mots s’il en a besoin tout en m’occupant un tout petit peu l’esprit déjà débordant de questions. Je me félicite de cette décision puisque cela semble avoir débloqué son mode pipelette. Enfin… Pas que je lui reprochais puisqu’il me répond à des questions que je me retenais encore de poser. De ce que j’arrive à intégrer de son petit puzzle de paroles, il a entendu parler de moi par la personne qui m’a enfermé dans le cagibi ce week-end et il n’arrive pas à comprendre comment il est possible d’agir de cette manière, de vouloir faire du mal aux autres. Mouais, je le comprends, moi non plus je ne comprends pas ce genre de choses. Par contre, j’ai beau le cacher, je suis estomaqué qu’il ait su pour ça alors qu’on n’en a parlé à personne. A par Junko, Kazane, moi et mon agresseur, personne n’est au courant normalement. Donc… c’est mon agresseur qui en parlait. Je ne vois aucune autre option à ce propos. Et lui qui m’en parle, il se sent coupable alors qu’il ne pouvait rien faire. A moins de remarquer mon absence, alors que d’habitude je reste la majeure partie de mon temps enfermé pour travailler, personne n’aurait pu deviner. Sauf Kazane et mon senpai.
Bon. Ce gars n’est clairement pas mauvais si j’en crois ses paroles. Mais puis-je lui faire totalement confiance ? Mmh… A ce que je sache, il est plutôt du genre à se faire tout petit en classe… Quoi ?! Martyr ?! Je déteste cette façon de me désigner, ce qui me fait plisser les yeux. Enfin, puisqu’il se voit de cette manière, peut-être n’a-t-il pas d’autres qualificatifs. Quoi qu’il en soit, cette demande me semble à la fois amicale et intéressée. Je ne suis pas certain de quoi en penser et c’est très perturbant. Autant que l’entendre à nouveau m’appeler par mon prénom sans aucun suffixe. Bon, cette fois, je n’y tiens vraiment plus et je le regarde sans le ménager. Je ne sais pas quoi lui dire. Vu qu’il est la seule personne à pouvoir me dire qui est mon agresseur, mon but n’est pas de lui faire peur.
Il remarque mon regard alors que je ne trouve vraiment pas de formulation douce pour lui demander la raison de cette manière de me nommer, entre autres. Je hoche alors la tête alors qu’il comprend ce que à quoi je pense, du moins en partie. Il me fait alors comprendre qu’il sait que je suis français et qu’il voulait me mettre à l’aise. J’apprécie sans apprécier.
Bon, au moins cette histoire sur mon nom est réglée. Au moins, maintenant je connais potentiellement le fond de sa pensée à ce propos et je peux passer à ce qui m’intéresse le plus. Je continue de le regarder, l’observer, et lui demande un peu plus gravement :
… J’ai pas été un peu trop insistant, là ? Ok… Il va fuir. Il va sans doute fuir. Mais je ne le laisserais pas faire ! J’ai besoin de sa promesse et au moins d’un indice pour retrouver cette tête de nœud pour en parler à la direction. Je veux pouvoir me sentir protéger, même si l’aide de mon senpai m’aide beaucoup depuis ce week-end. Je ne le lui dirais pas. Mais le voir à la fin des cours est assez rassurant. Je me demande si c’est juste pour le karaté… Je verrais ça ce soir, sinon j’irais trouver Kazane.
Je suis pas du genre à juger.
Même si la situation était clairement étrange, pour ça on est d’accord. Bref. Du coup, maintenant que ça c’est dit, je me demande s’il va vouloir discuter de ce qui l’a amené à agir comme ça ou chercher à noyer le poisson. Sincèrement, s’il me propose de travailler ensemble, je ne refuserais pas. Ce sera juste un poil compliqué de me concentrer alors que je crois comprendre qu’il est au courant de certaines de mes épreuves. A voir s’il veut bien me préciser lesquelles et comment il a été mis au courant.
Je hoche doucement la tête à sa demande de venir s’asseoir à mes côtés. Je ne suis pas contre et ce sera plus confortable pour discuter. Dire que la moindre des politesses aurait été de lui proposer moi-même… Heureusement que je ne suis pas un hôte ou quoi que ce soit sinon je me serais senti encore plus mal. Plus mal que maintenant alors qu’il me donne l’impression d’être extrêmement précautionneux, comme s’il avait peur de me faire du mal ou de m’énerver. Un comportement que je me suis toujours refusé d’avoir, même si j’imagine que ce n’était pas mieux de mon côté.
Pour le mettre un peu plus à l’aise, j’évite de trop le regarder et, pour ça, je lève mon nez vers le ciel. Cela lui laisse le temps de chercher ses mots s’il en a besoin tout en m’occupant un tout petit peu l’esprit déjà débordant de questions. Je me félicite de cette décision puisque cela semble avoir débloqué son mode pipelette. Enfin… Pas que je lui reprochais puisqu’il me répond à des questions que je me retenais encore de poser. De ce que j’arrive à intégrer de son petit puzzle de paroles, il a entendu parler de moi par la personne qui m’a enfermé dans le cagibi ce week-end et il n’arrive pas à comprendre comment il est possible d’agir de cette manière, de vouloir faire du mal aux autres. Mouais, je le comprends, moi non plus je ne comprends pas ce genre de choses. Par contre, j’ai beau le cacher, je suis estomaqué qu’il ait su pour ça alors qu’on n’en a parlé à personne. A par Junko, Kazane, moi et mon agresseur, personne n’est au courant normalement. Donc… c’est mon agresseur qui en parlait. Je ne vois aucune autre option à ce propos. Et lui qui m’en parle, il se sent coupable alors qu’il ne pouvait rien faire. A moins de remarquer mon absence, alors que d’habitude je reste la majeure partie de mon temps enfermé pour travailler, personne n’aurait pu deviner. Sauf Kazane et mon senpai.
Bon. Ce gars n’est clairement pas mauvais si j’en crois ses paroles. Mais puis-je lui faire totalement confiance ? Mmh… A ce que je sache, il est plutôt du genre à se faire tout petit en classe… Quoi ?! Martyr ?! Je déteste cette façon de me désigner, ce qui me fait plisser les yeux. Enfin, puisqu’il se voit de cette manière, peut-être n’a-t-il pas d’autres qualificatifs. Quoi qu’il en soit, cette demande me semble à la fois amicale et intéressée. Je ne suis pas certain de quoi en penser et c’est très perturbant. Autant que l’entendre à nouveau m’appeler par mon prénom sans aucun suffixe. Bon, cette fois, je n’y tiens vraiment plus et je le regarde sans le ménager. Je ne sais pas quoi lui dire. Vu qu’il est la seule personne à pouvoir me dire qui est mon agresseur, mon but n’est pas de lui faire peur.
Il remarque mon regard alors que je ne trouve vraiment pas de formulation douce pour lui demander la raison de cette manière de me nommer, entre autres. Je hoche alors la tête alors qu’il comprend ce que à quoi je pense, du moins en partie. Il me fait alors comprendre qu’il sait que je suis français et qu’il voulait me mettre à l’aise. J’apprécie sans apprécier.
Ce n’est pas bête. Plutôt sympa pour ceux qui n’ont pas vécu toute leur vie au Japon, surtout qu’on est dans une école internationale. Juste surprenant pour moi n’ai jamais mis un pied en France. Mais c’est pas dérangeant.
Bon, au moins cette histoire sur mon nom est réglée. Au moins, maintenant je connais potentiellement le fond de sa pensée à ce propos et je peux passer à ce qui m’intéresse le plus. Je continue de le regarder, l’observer, et lui demande un peu plus gravement :
Est-ce que tu saurais dire qui est cette personne qui a parlé du fait de m’enfermer dans un cagibi ? Ou au moins la repérer dans les couloirs ? Ou donner des détails sur elle ? Ah ! Et peux-tu surtout n’en parler à personne ?
… J’ai pas été un peu trop insistant, là ? Ok… Il va fuir. Il va sans doute fuir. Mais je ne le laisserais pas faire ! J’ai besoin de sa promesse et au moins d’un indice pour retrouver cette tête de nœud pour en parler à la direction. Je veux pouvoir me sentir protéger, même si l’aide de mon senpai m’aide beaucoup depuis ce week-end. Je ne le lui dirais pas. Mais le voir à la fin des cours est assez rassurant. Je me demande si c’est juste pour le karaté… Je verrais ça ce soir, sinon j’irais trouver Kazane.
- InvitéInvité
Je n'arrivais pas vraiment à comprendre à travers ses mimiques ce qu'il pouvait bien penser de mon baratin. Tiens, même le fait d'avoir essayé de deviner ses origines pour adapter ma manière de lui parler afin qu'elle lui soit plus familière semblait ne pas vraiment avoir été la meilleure idée de toute ma vie. Est-ce que je l'insupportais, me tolérait-il ou bien n'en avait-il rien à faire de ma présence ? Ce type me perturbait totalement, pour être honnête... Il était clairement mignon, c'est vrai, mais là franchement, je n'y pensais plus tellement. Certes il m'acceptait à ses côtés, mais... Je ne sais pas. Je ne me sentais pas à l'aise. Mais comme cela ne m'était jamais arrivé avec n'importe qui d'autre, de toute façon...
Lâchant un léger soupir, je fixai la pointe de mes chaussures, sans trop savoir quoi dire. En tout cas, j'étais fermement décidé à ne plus le regarder dans ses yeux si beaux et dérangeants à la fois. Son regard posé un bref instant sur moi, j'avais eu l'impression peu agréable d'être passé aux rayons X. Il n'était pas un adolescent ordinaire, ça c'est sûr. Alors à vrai dire, la seule chose qui me retenait de partir en courant c'était cette sensation de proximité que je ressentais avec lui, basée simplement sur le fait que l'un comme l'autre souffrions à cause d'éléments perturbateurs. Mais là encore, je ne pouvais pas poser de postulat sur quoi que ce soit qu'il ait pu vivre. La seule chose que j'avais parfaitement compris, c'était qu'il avait été enfermé dans un cagibi. Pour le reste, je n'en savais strictement rien d'autre. Peut-être était-il du genre à chercher les ennuis et les avait-il récoltés, auquel cas j'avais été vraiment débile de me jeter sur lui comme ça. Pourtant, au plus profond de moi, je sentais ce je-ne-sais-quoi qui me poussait à rester les fesses posées sur ce banc, à côté de lui. Le regard rivé devant moi, je continuai à entortiller cette mèche en ne sachant quoi faire. Mais lorsque sa voix s'éleva enfin, je me sentis intérieurement soulagé que ce laps de temps pourtant court ait pris fin, lui qui m'avait semblait durer une éternité.
Un frisson me parcourut le corps lorsque j'entendis ses questions. Si j'acceptais de lui venir en aide et de dénoncer son bourreau, je me mettais clairement en danger. Hors si mes parents avaient fait le sacrifice de m'emmener ici, c'était bien pour fuir ce genre d'histoires. Je n'étais pas du genre à montrer du doigt en criant " c'est lui le vilain pas beau, bouhou !". Non mais sans déconner... Je me mettais clairement dans le pétrin si je faisais quoi que ce soit qui allait en son sens. Alors la réponse m'apparut comme claire et nette dans mon esprit : lui dire que j'étais parti en courant pour fuir au loin ces monstres à la première occasion. Le visage de ce type ? Non, voyons, je n'y avais prêté aucunement attention ! Oui, mais seulement lâche, je ne l'étais pas. Je ne pouvais pas me résoudre à le laisser tomber comme ça, alors que j'aurais très bien pu être à sa place. Et bordel pourquoi est-ce que je venais de lever la tête vers lui pour plonger mon regard dans le sien ? Je m'étais juré que je ne recommencerai pas ! Mais ses océans bleus agissaient sur moi comme un couteau sous ma gorge : je ne pouvais pas rester sans rien faire. Alors fronçant légèrement les sourcils, résolu, je hochai la tête.
« Oui, je crois. Des détails, je n'en aurai pas plus que ça. Mais sa voix et son visage... eux, ils ne s'oublient pas facilement. »
Je lâchai un soupir. Voilà, je venais officiellement de me mettre dans le cambouis. Mais ce qui était fait, était fait. Je ne pouvais plus revenir en arrière. Espérons seulement que je n'allais pas le regretter.
S'il le faut, il a provoqué ce type, et l'autre lui a tout bonnement rendu la monnaie de sa pièce... T'as encore été vraiment débile sur ce coup-là... Pensais-je.
Toutefois, cette question qu'il me posa interrompit instantanément le fil de ma pensée. Il ne voulait pas que j'en parle autour de moi ? Ce n'est clairement pas le genre de demande que ferait un fauteur de troubles. Et puis soyons logiques deux secondes : j'étais dans sa classe, et jamais je n'avais pu remarquer le moindre élément perturbateur chez lui. Il ne répondait jamais avec insolence à aucun professeur, et n'interpelait jamais un autre élève pour lui causer du tort. Alors peut-être qu'au fond ma première intuition à son sujet avait été vraie. Peut-être était-il une victime, comme moi.
« Je te jure que je n'en parlerai pas, Naoya-kun. »
Pour qui est-ce que j'avais bien pu me prendre de le nommer simplement "Naoya" ? Je n'étais pas son ami, je n'étais pas même une connaissance, et franchement cette histoire d'origines françaises... Oui, c'était vrai, mais il devait vraiment me prendre pour un naze qui essayait de frimer pour faire style qu'il a de la culture générale. Quel idiot... Encore une nouvelle bourde à noter dans mon carnet à âneries faites ou dites. Et vraisemblablement, il n'y avait pas que ça que je pouvais noter. Pourquoi avait-il fallut que je pleure comme un débile ? Pourquoi m'étais-je jeté à ses pieds comme... mais comme un vrai con, en fait ! Je n'aimais pas les gros-mots, cela faisait partie intégrante de mon éducation : je les avais toujours rejetés. Mais là, appelons un chat un chat ! Pour être sincère, il fallait vraiment que je pète les plombs pour jurer de la sorte, mais là, j'étais remonté comme un coucou suisse.
Me mordillant l'intérieur de ma joue de ma canine pointue, je réfléchissais à toute vitesse.
« Je n'aurais pas dû... Enfin, excuse-moi pour ma réaction débile. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... » Lâchais-je à mi-voix.
Me relevant aussitôt, je m'inclinai poliment devant lui, avant de me redresser.
« Ma réaction a été bête et bizarre, j'en ai conscience. Tu pourras me trouver dans les parages pour cette histoire, ainsi que notre devoir d'anglais. Je t'ai promis que je t'aiderai, et je vais le faire. Sur ce, bonne journée, Naoya-kun. » Déclarais-je d'une voix ferme mais douce, résolu à partir de ce coin et de le laisser tranquille.
Faisant volte-face, je lâchai un léger soupir, me sentant affreusement mal à l'intérieur. Ca n'était pas aujourd'hui que j'allais me faire un ami, visiblement...
Lâchant un léger soupir, je fixai la pointe de mes chaussures, sans trop savoir quoi dire. En tout cas, j'étais fermement décidé à ne plus le regarder dans ses yeux si beaux et dérangeants à la fois. Son regard posé un bref instant sur moi, j'avais eu l'impression peu agréable d'être passé aux rayons X. Il n'était pas un adolescent ordinaire, ça c'est sûr. Alors à vrai dire, la seule chose qui me retenait de partir en courant c'était cette sensation de proximité que je ressentais avec lui, basée simplement sur le fait que l'un comme l'autre souffrions à cause d'éléments perturbateurs. Mais là encore, je ne pouvais pas poser de postulat sur quoi que ce soit qu'il ait pu vivre. La seule chose que j'avais parfaitement compris, c'était qu'il avait été enfermé dans un cagibi. Pour le reste, je n'en savais strictement rien d'autre. Peut-être était-il du genre à chercher les ennuis et les avait-il récoltés, auquel cas j'avais été vraiment débile de me jeter sur lui comme ça. Pourtant, au plus profond de moi, je sentais ce je-ne-sais-quoi qui me poussait à rester les fesses posées sur ce banc, à côté de lui. Le regard rivé devant moi, je continuai à entortiller cette mèche en ne sachant quoi faire. Mais lorsque sa voix s'éleva enfin, je me sentis intérieurement soulagé que ce laps de temps pourtant court ait pris fin, lui qui m'avait semblait durer une éternité.
Un frisson me parcourut le corps lorsque j'entendis ses questions. Si j'acceptais de lui venir en aide et de dénoncer son bourreau, je me mettais clairement en danger. Hors si mes parents avaient fait le sacrifice de m'emmener ici, c'était bien pour fuir ce genre d'histoires. Je n'étais pas du genre à montrer du doigt en criant " c'est lui le vilain pas beau, bouhou !". Non mais sans déconner... Je me mettais clairement dans le pétrin si je faisais quoi que ce soit qui allait en son sens. Alors la réponse m'apparut comme claire et nette dans mon esprit : lui dire que j'étais parti en courant pour fuir au loin ces monstres à la première occasion. Le visage de ce type ? Non, voyons, je n'y avais prêté aucunement attention ! Oui, mais seulement lâche, je ne l'étais pas. Je ne pouvais pas me résoudre à le laisser tomber comme ça, alors que j'aurais très bien pu être à sa place. Et bordel pourquoi est-ce que je venais de lever la tête vers lui pour plonger mon regard dans le sien ? Je m'étais juré que je ne recommencerai pas ! Mais ses océans bleus agissaient sur moi comme un couteau sous ma gorge : je ne pouvais pas rester sans rien faire. Alors fronçant légèrement les sourcils, résolu, je hochai la tête.
« Oui, je crois. Des détails, je n'en aurai pas plus que ça. Mais sa voix et son visage... eux, ils ne s'oublient pas facilement. »
Je lâchai un soupir. Voilà, je venais officiellement de me mettre dans le cambouis. Mais ce qui était fait, était fait. Je ne pouvais plus revenir en arrière. Espérons seulement que je n'allais pas le regretter.
S'il le faut, il a provoqué ce type, et l'autre lui a tout bonnement rendu la monnaie de sa pièce... T'as encore été vraiment débile sur ce coup-là... Pensais-je.
Toutefois, cette question qu'il me posa interrompit instantanément le fil de ma pensée. Il ne voulait pas que j'en parle autour de moi ? Ce n'est clairement pas le genre de demande que ferait un fauteur de troubles. Et puis soyons logiques deux secondes : j'étais dans sa classe, et jamais je n'avais pu remarquer le moindre élément perturbateur chez lui. Il ne répondait jamais avec insolence à aucun professeur, et n'interpelait jamais un autre élève pour lui causer du tort. Alors peut-être qu'au fond ma première intuition à son sujet avait été vraie. Peut-être était-il une victime, comme moi.
« Je te jure que je n'en parlerai pas, Naoya-kun. »
Pour qui est-ce que j'avais bien pu me prendre de le nommer simplement "Naoya" ? Je n'étais pas son ami, je n'étais pas même une connaissance, et franchement cette histoire d'origines françaises... Oui, c'était vrai, mais il devait vraiment me prendre pour un naze qui essayait de frimer pour faire style qu'il a de la culture générale. Quel idiot... Encore une nouvelle bourde à noter dans mon carnet à âneries faites ou dites. Et vraisemblablement, il n'y avait pas que ça que je pouvais noter. Pourquoi avait-il fallut que je pleure comme un débile ? Pourquoi m'étais-je jeté à ses pieds comme... mais comme un vrai con, en fait ! Je n'aimais pas les gros-mots, cela faisait partie intégrante de mon éducation : je les avais toujours rejetés. Mais là, appelons un chat un chat ! Pour être sincère, il fallait vraiment que je pète les plombs pour jurer de la sorte, mais là, j'étais remonté comme un coucou suisse.
Me mordillant l'intérieur de ma joue de ma canine pointue, je réfléchissais à toute vitesse.
« Je n'aurais pas dû... Enfin, excuse-moi pour ma réaction débile. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... » Lâchais-je à mi-voix.
Me relevant aussitôt, je m'inclinai poliment devant lui, avant de me redresser.
« Ma réaction a été bête et bizarre, j'en ai conscience. Tu pourras me trouver dans les parages pour cette histoire, ainsi que notre devoir d'anglais. Je t'ai promis que je t'aiderai, et je vais le faire. Sur ce, bonne journée, Naoya-kun. » Déclarais-je d'une voix ferme mais douce, résolu à partir de ce coin et de le laisser tranquille.
Faisant volte-face, je lâchai un léger soupir, me sentant affreusement mal à l'intérieur. Ca n'était pas aujourd'hui que j'allais me faire un ami, visiblement...
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Katsuo Hisoka
J’ai comme l’impression que, mine de rien, il a peut-être préparé ce qu’il voulait dire en amont, avant de venir sangloter sur mes genoux. Après tout, il semble mille fois plus timide, voire complètement sur le qui-vive maintenant qu’il m’a fait savoir tout ce qu’il avait sur le cœur. Maintenant que c’est moi qui lui répond, il a l’air mal à l’aise. Parce que je le regarde trop ?
Il hoche la tête, l’air déterminé, je dirais. Surtout avec le fait qu’il se rappelle des détails concernant mon agresseur. J’espère vraiment qu’il acceptera de me les donner. Si on pouvait éviter que cette tête de noeud s’en prenne à d’autres… Un argument que ma meilleure amie m’a servi un nombre incalculable de fois avant de me traîner chez la CPE après l’une de mes mésaventures. Je suis totalement d’accord avec elle. Seulement à ce moment-là j’avais simplement besoin d’un peu d’espace. Enfin… Ce qui est fait, est fait.
Il semble un peu plus à l’aise -juste un tout petit peu- alors que je lui demande de ne surtout pas parler de tout ça à qui que ce soit. Je ne comprends pas trop la raison à ça, puis c’est à mon tour de me sentir totalement soulagé. Alors même que je ne sais pas à quel point je peux lui faire confiance.
Je note qu’il utilise maintenant le suffixe malgré que je lui ai dit que le contraire n’était pas dérangeant. Me suis-je mal exprimé ? Ou ai-je dit le contraire de ce que je pensais ? Pourtant, quand je tourne la phrase dans ma tête, c’est bien comme ça qu’on dit la chose… Trop timide pour accepter ça ? Et voilà qu’il s’excuse encore pour sa réaction de plus tôt avant de me proposer de travailler ensemble ou de discuter plus tard. Attends une minute ! N’est-il pas en train de prendre la poudre d’escampette, là ?! Et ce sans même me donner de détail sur mon agresseur, entre autres. Il a peut-être envie de fuir, mais moi je n’en ai pas fini avec lui. Je l’interpelle donc :
Je réfléchis un instant puis, passant un main sur ma nuque, un peu gêné, je lui avoue :
Puisqu’il m’a semblé plus à l’aise quand on lui parlait franchement, autant le faire. Pour le moment, ce ne sont pas des sujets sensibles, même si c’est un peu gênant d’autoriser quelqu’un de m’appeler de cette manière sans qu’il soit de mon cercle proche. Il a semblé plus à l’aise comme ça et puisqu’on va être amenés à travailler toute la semaine sur ce devoir de groupe, autant y mettre un peu du mien. Au moins ce n’est pas du théâtre… Ça devrait le faire ! Pour moi en tout cas. Qu’en sera-t-il pour lui ? Il a l’air tellement sur ses gardes, prêt à fuir à tout moment. Je me demande s’il est lui aussi harcelé en ce moment… Ou avant. Mais pourquoi ? Autant je peux potentiellement comprendre qu’on me prenne pour un gaijin et qu’on m’en veuille, même si je trouve ça profondément injuste. Mais pour lui… Il n’est pas spécialement grand. Il est typiquement japonais. Un peu maladroit, mais pas méchant pour un sou de ce que je peux voir actuellement. Pas fouteur de trouble. Trop sage peut-être ? Même moi, qui suis bon élève tout ça, on ne me l’a pas reproché. Décidément, la méchanceté gratuite a l’air d’être un élément incontrôlable, quoi qu’on en dise…
Il hoche la tête, l’air déterminé, je dirais. Surtout avec le fait qu’il se rappelle des détails concernant mon agresseur. J’espère vraiment qu’il acceptera de me les donner. Si on pouvait éviter que cette tête de noeud s’en prenne à d’autres… Un argument que ma meilleure amie m’a servi un nombre incalculable de fois avant de me traîner chez la CPE après l’une de mes mésaventures. Je suis totalement d’accord avec elle. Seulement à ce moment-là j’avais simplement besoin d’un peu d’espace. Enfin… Ce qui est fait, est fait.
Il semble un peu plus à l’aise -juste un tout petit peu- alors que je lui demande de ne surtout pas parler de tout ça à qui que ce soit. Je ne comprends pas trop la raison à ça, puis c’est à mon tour de me sentir totalement soulagé. Alors même que je ne sais pas à quel point je peux lui faire confiance.
Merci.
Je note qu’il utilise maintenant le suffixe malgré que je lui ai dit que le contraire n’était pas dérangeant. Me suis-je mal exprimé ? Ou ai-je dit le contraire de ce que je pensais ? Pourtant, quand je tourne la phrase dans ma tête, c’est bien comme ça qu’on dit la chose… Trop timide pour accepter ça ? Et voilà qu’il s’excuse encore pour sa réaction de plus tôt avant de me proposer de travailler ensemble ou de discuter plus tard. Attends une minute ! N’est-il pas en train de prendre la poudre d’escampette, là ?! Et ce sans même me donner de détail sur mon agresseur, entre autres. Il a peut-être envie de fuir, mais moi je n’en ai pas fini avec lui. Je l’interpelle donc :
Minute papillon. Pourquoi remettre à plus tard ce qu’on peut faire maintenant ? Autant utiliser ces deux heures de libre pour travailler sur notre travail d’anglais. Non ?
Je réfléchis un instant puis, passant un main sur ma nuque, un peu gêné, je lui avoue :
Puis je t’ai pas dit que je n’aimais pas que tu m’appelles Naoya. C’était juste surprenant et je n’ai pas l’habitude. C’est tout. Pour autant, tu peux le faire.
Puisqu’il m’a semblé plus à l’aise quand on lui parlait franchement, autant le faire. Pour le moment, ce ne sont pas des sujets sensibles, même si c’est un peu gênant d’autoriser quelqu’un de m’appeler de cette manière sans qu’il soit de mon cercle proche. Il a semblé plus à l’aise comme ça et puisqu’on va être amenés à travailler toute la semaine sur ce devoir de groupe, autant y mettre un peu du mien. Au moins ce n’est pas du théâtre… Ça devrait le faire ! Pour moi en tout cas. Qu’en sera-t-il pour lui ? Il a l’air tellement sur ses gardes, prêt à fuir à tout moment. Je me demande s’il est lui aussi harcelé en ce moment… Ou avant. Mais pourquoi ? Autant je peux potentiellement comprendre qu’on me prenne pour un gaijin et qu’on m’en veuille, même si je trouve ça profondément injuste. Mais pour lui… Il n’est pas spécialement grand. Il est typiquement japonais. Un peu maladroit, mais pas méchant pour un sou de ce que je peux voir actuellement. Pas fouteur de trouble. Trop sage peut-être ? Même moi, qui suis bon élève tout ça, on ne me l’a pas reproché. Décidément, la méchanceté gratuite a l’air d’être un élément incontrôlable, quoi qu’on en dise…
- InvitéInvité
Mon cœur battait à un rythme qui m'était tout sauf agréable. Je voulais partir au plus vite, me retrouver seul pour me flageller mentalement. Cependant, inconsciemment je crois, j'avais envie qu'il m'arrête. Pour dire quoi, je n'en avais pas la moindre idée, mais juste me retenir quelques secondes avec lui. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait dans ma tête actuellement. Je n'arrivais pas à savoir ce qui clochait le plus dans cette situation, cette rencontre pour le moins inhabituelle. Était-ce cette proximité due à nos vécus similaires qui me perturbait et me donnait sincèrement l'envie d'en savoir plus sur lui, ou bien quelque chose de plus profond à l'intérieur de moi-même. Car au fond, ça n'était pas tant en réalité que la situation nous unissait, c'était plutôt ce mélimélo d'émotions qui tourbillonnaient en moi avec fureur qui était franchement dérangeant. C'était comme si un kaléidoscope d'images furtives passait avec rapidité dans ma tête, se focalisant tantôt sur ses iris, tantôt sur les autres détails de son visage. Etais-je en train de réaliser qu'il pouvait... me plaire ?
Non pitié, arrête ton cinéma pauvre tâche. Tu t'es juré de ne jamais avoir de sentiments pour un garçon. Tout le monde le dit après tout : c'est pas normal ! Et lui, avec sa mine de beau-gosse distant et méfiant, il doit rendre folles toutes les filles de ce bahut. Et si par le plus grand des miracles il était aussi "dysfonctionnel" que toi... sans aucun doute tu serais le dernier pauvre type que l'on remarque.
Ces pensées étaient virulentes, mais c'était mon quotidien. Pour vivre heureux, vivons cachés, ne dit-on pas ? Eh bien pour ma part, cela avait été décidé à l'instant où j'avais vu son visage. Je ne serai pas homo. Je ne pourrai pas l'assumer, et s'il l'était lui aussi et qu'en plus je l'intéressais... même si cela relèverait du meilleur film totalement improbable de James Cameron, ça n'était pas en étant tous les deux des têtes à claques que nous améliorerons la situation. De toute façon, la vérité était aussi simple que cela : moi = gay = timide = solitaire, et lui = craquant = séduisant = OBLIGATOIREMENT HETERO ! Non pas que les gays sont moches... mais il est juste trop beau pour être vrai. En tout cas trop beau pour moi. Oh et puis pourquoi je continuais à tergiverser sur ce sujet ? Tournons la page, et basta. Il serait un camarade de classe, peut-être un allié contre les autres tortionnaires, mais jamais rien de plus. C'est évidant.
Bref. Pourtant, quand sa voix s'éleva tout-à-coup, je m'arrêtai. Un léger sourire de satisfaction se dessina sur mes lèvres. Alors... il voulait toujours bien travailler avec moi ? Me retournant sans parvenir à effacer ce petit air rassuré et ravi à la fois, c'est plein d'espoir que je lui répondis avec un petit sourire adorable :
« T'as raison. Allons travailler. Bibliothèque, ou on profite du beau temps en restant dans le parc ? »
Sa façon de passer sa main sur sa nuque de façon embarrassée était charmante. Mais je sentis, malgré que j'aurais aimé le refreiner, un certain sentiment de plaisir lorsqu'il me donna l'autorisation de le surnommer "à la française". Les pommettes rosées, un sourire attendrit se dessina sur mon visage. Et c'est avec toute ma douceur habituelle que je lui répondis :
« Si ça te plait, ça sera avec plaisir. Mais... je trouve ça mignon en fait. Ca te démarque des autres. » Riais-je timidement avant de me mordre la lèvre inférieure en regrettant aussitôt mes paroles, parce que... rassurez-moi, ça fait pas "drague" ça, hein ? C'est juste gentil, c'est tout ! Attentionné ! Oh non pitié, je ne l'ai pas dragué ! Non, non, non !
Déglutissant avec peine alors que je priais la totalité des dieux de toutes les religions par-delà le monde qui pouvaient bien supposément exister que Naoya-kun - enfin Naoya - ne l'ait pas pris pour tel.
Non pitié, arrête ton cinéma pauvre tâche. Tu t'es juré de ne jamais avoir de sentiments pour un garçon. Tout le monde le dit après tout : c'est pas normal ! Et lui, avec sa mine de beau-gosse distant et méfiant, il doit rendre folles toutes les filles de ce bahut. Et si par le plus grand des miracles il était aussi "dysfonctionnel" que toi... sans aucun doute tu serais le dernier pauvre type que l'on remarque.
Ces pensées étaient virulentes, mais c'était mon quotidien. Pour vivre heureux, vivons cachés, ne dit-on pas ? Eh bien pour ma part, cela avait été décidé à l'instant où j'avais vu son visage. Je ne serai pas homo. Je ne pourrai pas l'assumer, et s'il l'était lui aussi et qu'en plus je l'intéressais... même si cela relèverait du meilleur film totalement improbable de James Cameron, ça n'était pas en étant tous les deux des têtes à claques que nous améliorerons la situation. De toute façon, la vérité était aussi simple que cela : moi = gay = timide = solitaire, et lui = craquant = séduisant = OBLIGATOIREMENT HETERO ! Non pas que les gays sont moches... mais il est juste trop beau pour être vrai. En tout cas trop beau pour moi. Oh et puis pourquoi je continuais à tergiverser sur ce sujet ? Tournons la page, et basta. Il serait un camarade de classe, peut-être un allié contre les autres tortionnaires, mais jamais rien de plus. C'est évidant.
Bref. Pourtant, quand sa voix s'éleva tout-à-coup, je m'arrêtai. Un léger sourire de satisfaction se dessina sur mes lèvres. Alors... il voulait toujours bien travailler avec moi ? Me retournant sans parvenir à effacer ce petit air rassuré et ravi à la fois, c'est plein d'espoir que je lui répondis avec un petit sourire adorable :
« T'as raison. Allons travailler. Bibliothèque, ou on profite du beau temps en restant dans le parc ? »
Sa façon de passer sa main sur sa nuque de façon embarrassée était charmante. Mais je sentis, malgré que j'aurais aimé le refreiner, un certain sentiment de plaisir lorsqu'il me donna l'autorisation de le surnommer "à la française". Les pommettes rosées, un sourire attendrit se dessina sur mon visage. Et c'est avec toute ma douceur habituelle que je lui répondis :
« Si ça te plait, ça sera avec plaisir. Mais... je trouve ça mignon en fait. Ca te démarque des autres. » Riais-je timidement avant de me mordre la lèvre inférieure en regrettant aussitôt mes paroles, parce que... rassurez-moi, ça fait pas "drague" ça, hein ? C'est juste gentil, c'est tout ! Attentionné ! Oh non pitié, je ne l'ai pas dragué ! Non, non, non !
Déglutissant avec peine alors que je priais la totalité des dieux de toutes les religions par-delà le monde qui pouvaient bien supposément exister que Naoya-kun - enfin Naoya - ne l'ait pas pris pour tel.
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Katsuo Hisoka
Je suis soulagé de voir mon camarade de classe se retourner. J’ai comme l’impression qu’il soupire un peu, mais je n’en suis pas certain. Par contre, ses épaules se rabaissent clairement, comme un signe de soulagement. Avait-il peur de ma réaction ? J’ai été si peu avenant avec lui ? Je ne suis pas certain de comprendre sa manière de penser, même s’il est clair qu’il n’est pas confiant en lui, ou en les autres. Qui suis-je pour le lui reprocher ? Je commence à être pareil, même si je ne le montre pas de la même manière.
Il se tourne dans ma direction avec les yeux qui me semblent briller comme s’il espérait que mes paroles puissent être vraies. Bien sûr qu’elles le sont. Le mensonge n’est pas vraiment un sport dont je suis l’adepte. Enfin, le voir sourire, même timidement, est plus rassurant que de le voir partir en s’excusant mille fois en me proposant de nous voir plus tard. Si je l’avais laissé faire, je me serais senti mal. Après tout, rien ne nous empêche de continuer de parler ou de travailler maintenant. Ce qu’il m’accorde assez facilement en me laissant du choix de l’endroit où nous travaillerons.
Avant toute chose, je préfère lui faire savoir que je n’ai rien contre le fait qu’il ne mette pas de suffixe à mon nom. Ce qu’il semble comprendre dans la mesure où il l’accepte assez facilement. Par contre, je ne m’attendais pas à un compliment. Enfin, en est-ce vraiment un ? Je n’en suis pas certain. Après tout, je ne tiens pas spécialement à me démarquer des autres. Je le fais déjà bien assez comme ça avec mon apparence. Bon, au moins il accepte de se mettre à l’aise, c’est le principal.
Bon, je préfère laisser cela maintenant que nous sommes d'accord dessus et que je lui ai fait un signe de tête pour lui montrer que tout va bien de mon côté. Surtout que je voudrais répondre à la question qu’il m’a posée :
Enfin, avant de penser à ce qu’on fera par la suite, autant commencer par le commencement. Je me penche donc pour ouvrir mon sac et en sortir mon livre d’anglais avec mon agenda pour avoir plus de précisions sur le travail à faire.
Autant qu’on soit d’accord sur le travail avant de débuter quoi que ce soit. Cela évitera toute potentielle incompréhension ou tout conflit à l’avenir. Mais rien que le devoir donné me semble assez conséquent pour un duo en une semaine. Nan… Je ne me serais pas trompé quand même en écrivant le devoir… Enfin, il me le dira bien si j’ai fais une erreur, je suppose.
Il se tourne dans ma direction avec les yeux qui me semblent briller comme s’il espérait que mes paroles puissent être vraies. Bien sûr qu’elles le sont. Le mensonge n’est pas vraiment un sport dont je suis l’adepte. Enfin, le voir sourire, même timidement, est plus rassurant que de le voir partir en s’excusant mille fois en me proposant de nous voir plus tard. Si je l’avais laissé faire, je me serais senti mal. Après tout, rien ne nous empêche de continuer de parler ou de travailler maintenant. Ce qu’il m’accorde assez facilement en me laissant du choix de l’endroit où nous travaillerons.
Avant toute chose, je préfère lui faire savoir que je n’ai rien contre le fait qu’il ne mette pas de suffixe à mon nom. Ce qu’il semble comprendre dans la mesure où il l’accepte assez facilement. Par contre, je ne m’attendais pas à un compliment. Enfin, en est-ce vraiment un ? Je n’en suis pas certain. Après tout, je ne tiens pas spécialement à me démarquer des autres. Je le fais déjà bien assez comme ça avec mon apparence. Bon, au moins il accepte de se mettre à l’aise, c’est le principal.
Et comment veux-tu que je t’appelle ?
Bon, je préfère laisser cela maintenant que nous sommes d'accord dessus et que je lui ai fait un signe de tête pour lui montrer que tout va bien de mon côté. Surtout que je voudrais répondre à la question qu’il m’a posée :
Restons ici pour le moment, histoire de parler du devoir et profiter du bon temps. Au moment de faire des brouillons, nous pourrons aller à la bibliothèque. En deux heures, nous aurons largement le temps. Sinon, ben on avancera le soir quand on aura le temps, ou ce week-end.
Enfin, avant de penser à ce qu’on fera par la suite, autant commencer par le commencement. Je me penche donc pour ouvrir mon sac et en sortir mon livre d’anglais avec mon agenda pour avoir plus de précisions sur le travail à faire.
Donc… Faire un exposé écrit… en anglais évidemment, pour présenter les avantages et inconvénients d’un pays. Mmh… Je me suis trompé quelque part dans l’énoncé ou tu as compris la même chose ?
Autant qu’on soit d’accord sur le travail avant de débuter quoi que ce soit. Cela évitera toute potentielle incompréhension ou tout conflit à l’avenir. Mais rien que le devoir donné me semble assez conséquent pour un duo en une semaine. Nan… Je ne me serais pas trompé quand même en écrivant le devoir… Enfin, il me le dira bien si j’ai fais une erreur, je suppose.
- InvitéInvité
Comment est-ce que je voulais qu'il m'appelle, me demanda-t-il ? A la fois étonné par la question et, intérieurement, très touché par cette phrase que je sentais pleine de bonnes intentions, il avait beau être particulier - mais cela tenait surtout du fait que l'on ne se connaissait pas encore - je ne pus m'empêcher de sourire de toutes mes dents blanches et parfaitement alignées. Les joues rosées me conférant un visage si doux et enfantin par moments, je ne pus m'empêcher de rire doucement.
« Eh bien... appelle-moi comme tu le souhaites ! Katsuo, Kat', Katsu', avec ou sans suffixes... Franchement je m'en fous ! Enfin, non, pas exactement. En fait, tu peux m'appeler de la manière qui t'inspire le plus. Je t'assure, même si c'est ridicule, cela m'amuserait beaucoup ! » Riais-je.
J'espérais que ma douceur et ma simplicité l'aideraient à s'adoucir envers moi, même s'il était tout sauf désagréable. Il me déstabilisait pas mal, c'est vrai, mais c'était dû à un ensemble de choses : sa beauté, l'intensité de son regard, et tout ce qu'il dégageait naturellement, certainement sans s'en rendre compte, et que je ne saurais décrire.
Lorsqu'il me proposa, suite à ma question, de rester travailler dans le parc pour le moment puis, à la rigueur, de jouer les prolongations à la bibliothèques voir plus tard encore si nous n'avons pas fini notre devoir pour aujourd'hui, je lui répondis :
« Oh, ça me ferait très plaisir de passer du temps avec toi ! »
Euh... je crois que j'ai parlé vraiment très vite, là ! Le souffle coupé, je me demandais s'il allait comprendre réellement le message qui transpirait derrière cette phrase. Oui, bien sûr que je voulais passer du temps avec lui, mais présenté comme cela, j'espérais une fois encore qu'il ne perçoive pas l'impression qu'à nouveau je tentais de le draguais. Et puis je ne savais même pas s'il était gay, alors là cela devenait clairement du n'importe quoi ! Mais le fait était que jamais aucun garçon n'avait réussi à me déstabiliser autant que lui. Alors aussitôt je me rattrapai en passant une main embarrassée dans mes cheveux pour lui dire en bafouillant quelques peu :
« Ben oui, parce que ça serait bien que l'on décroche une super note, non ? »
Vas-y mon grand, enfonce-toi encore !
Mais peut-être fallait-il que, pour une fois, je dise vraiment ce que je pense. J'avais en tout cas envie de le faire avec lui, alors c'est tout naturellement et doucereusement que je me montrais cent pour cent honnête envers lui sur mon intention.
« En fait, c'est surtout que tu as l'air super gentil, et.. peut-être que l'on pourrait se donner un coup de main, toi et moi, à propos des tarés qu'il y a ici. On est dans le même bateau tous les deux, après tout, non ? »
Waouw... alors ça, ça faisait du bien. Je le pensais totalement, et je me disais que certainement il la sentirait cette honnêteté absolue. Alors me rasseyant à côté de lui, cette fois moins loin sans m'en rendre compte, je pris mon sac posé à terre et sortis mon classeur d'anglais.
« Alors... » Lâchais-je en parcourant mon classeur à la recherche du devoir parfaitement rangé.
Une fois la feuille de travail trouvée, j'ouvris les yeux en grand et ne pus m'empêcher d'éclater de rire pour la première fois :
« Dis-moi juste que tu te moques de moi, je t'en supplie ! » Lui dis-je en croisant son regard si profond.
Mais non, ça n'était pas le cas apparemment ! Alors sans perdre mon sourire, je déclarai :
« Allô Houston, on a un problème, je crois. Je n'ai pas du tout marqué ça... Bon ! Et bien les choses se corsent un peu plus. »
Mais comment savoir qui avait raison ou tort ? Réfléchissant bien, je lui proposai alors la solution suivante :
« Personnellement, j'ai noté que l'exposé était basé sur la question des différences interculturelles entre les pays orientaux et occidentaux. Du coup, je me disais que l'on pouvait faire plusieurs parties avec un premier paragraphe concernant par exemple les coutumes, un autre sur les religions, les modes de vie, etc. sans trop s'étaler sinon on en aurait pour des années. Mais c'est tellement vaste tout ça ! Et à la limite, pour être sûrs que l'on reste dans ce que l'on a compris tous les deux, on peut proposer à travers chaque point abordé ou en conclusion de chaque partie, comme tu veux, les problèmes que cela peut poser dans les relations internationales. Du coup, on mélange nos deux idées, et ça ferait alors quelque chose de super complet, non ? »
Les neurones travaillant à vive allure, je me surpris à lui dire d'une voix un peu (trop ?) douce, mais surtout pleine d'espoir :
« Du coup ça fait un sacré travail, mais je suis sûr que t'es brillant, alors... Ben, si ça ne te dérange pas que l'on parte sur cette idée, à moins qu'elle ne te convienne pas du tout, on devra passer pas mal de temps ensemble. C'est comme tu veux, surtout ! Mais... moi ça ne me dérange vraiment pas. » Lui dis-je en fixant mes doigts qui s'entortillaient, embarrassé.
« Eh bien... appelle-moi comme tu le souhaites ! Katsuo, Kat', Katsu', avec ou sans suffixes... Franchement je m'en fous ! Enfin, non, pas exactement. En fait, tu peux m'appeler de la manière qui t'inspire le plus. Je t'assure, même si c'est ridicule, cela m'amuserait beaucoup ! » Riais-je.
J'espérais que ma douceur et ma simplicité l'aideraient à s'adoucir envers moi, même s'il était tout sauf désagréable. Il me déstabilisait pas mal, c'est vrai, mais c'était dû à un ensemble de choses : sa beauté, l'intensité de son regard, et tout ce qu'il dégageait naturellement, certainement sans s'en rendre compte, et que je ne saurais décrire.
Lorsqu'il me proposa, suite à ma question, de rester travailler dans le parc pour le moment puis, à la rigueur, de jouer les prolongations à la bibliothèques voir plus tard encore si nous n'avons pas fini notre devoir pour aujourd'hui, je lui répondis :
« Oh, ça me ferait très plaisir de passer du temps avec toi ! »
Euh... je crois que j'ai parlé vraiment très vite, là ! Le souffle coupé, je me demandais s'il allait comprendre réellement le message qui transpirait derrière cette phrase. Oui, bien sûr que je voulais passer du temps avec lui, mais présenté comme cela, j'espérais une fois encore qu'il ne perçoive pas l'impression qu'à nouveau je tentais de le draguais. Et puis je ne savais même pas s'il était gay, alors là cela devenait clairement du n'importe quoi ! Mais le fait était que jamais aucun garçon n'avait réussi à me déstabiliser autant que lui. Alors aussitôt je me rattrapai en passant une main embarrassée dans mes cheveux pour lui dire en bafouillant quelques peu :
« Ben oui, parce que ça serait bien que l'on décroche une super note, non ? »
Vas-y mon grand, enfonce-toi encore !
Mais peut-être fallait-il que, pour une fois, je dise vraiment ce que je pense. J'avais en tout cas envie de le faire avec lui, alors c'est tout naturellement et doucereusement que je me montrais cent pour cent honnête envers lui sur mon intention.
« En fait, c'est surtout que tu as l'air super gentil, et.. peut-être que l'on pourrait se donner un coup de main, toi et moi, à propos des tarés qu'il y a ici. On est dans le même bateau tous les deux, après tout, non ? »
Waouw... alors ça, ça faisait du bien. Je le pensais totalement, et je me disais que certainement il la sentirait cette honnêteté absolue. Alors me rasseyant à côté de lui, cette fois moins loin sans m'en rendre compte, je pris mon sac posé à terre et sortis mon classeur d'anglais.
« Alors... » Lâchais-je en parcourant mon classeur à la recherche du devoir parfaitement rangé.
Une fois la feuille de travail trouvée, j'ouvris les yeux en grand et ne pus m'empêcher d'éclater de rire pour la première fois :
« Dis-moi juste que tu te moques de moi, je t'en supplie ! » Lui dis-je en croisant son regard si profond.
Mais non, ça n'était pas le cas apparemment ! Alors sans perdre mon sourire, je déclarai :
« Allô Houston, on a un problème, je crois. Je n'ai pas du tout marqué ça... Bon ! Et bien les choses se corsent un peu plus. »
Mais comment savoir qui avait raison ou tort ? Réfléchissant bien, je lui proposai alors la solution suivante :
« Personnellement, j'ai noté que l'exposé était basé sur la question des différences interculturelles entre les pays orientaux et occidentaux. Du coup, je me disais que l'on pouvait faire plusieurs parties avec un premier paragraphe concernant par exemple les coutumes, un autre sur les religions, les modes de vie, etc. sans trop s'étaler sinon on en aurait pour des années. Mais c'est tellement vaste tout ça ! Et à la limite, pour être sûrs que l'on reste dans ce que l'on a compris tous les deux, on peut proposer à travers chaque point abordé ou en conclusion de chaque partie, comme tu veux, les problèmes que cela peut poser dans les relations internationales. Du coup, on mélange nos deux idées, et ça ferait alors quelque chose de super complet, non ? »
Les neurones travaillant à vive allure, je me surpris à lui dire d'une voix un peu (trop ?) douce, mais surtout pleine d'espoir :
« Du coup ça fait un sacré travail, mais je suis sûr que t'es brillant, alors... Ben, si ça ne te dérange pas que l'on parte sur cette idée, à moins qu'elle ne te convienne pas du tout, on devra passer pas mal de temps ensemble. C'est comme tu veux, surtout ! Mais... moi ça ne me dérange vraiment pas. » Lui dis-je en fixant mes doigts qui s'entortillaient, embarrassé.
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Katsuo Hisoka
Dans une certaine mesure, comme il ne semble pas vraiment regardant sur la manière de me nommer, je ne suis pas étonné qu’il me laisse le libre choix de la manière de faire. Ce, bien qu’il m’ait offert quelques pistes. C’est bien la première fois qu’un japonais me propose de lui donner un surnom et, surtout, d’oublier les suffixes. Et tout ça de son propre chef. Quoique, Kazane-san m’a bien demandé de l’appeler par son prénom dès notre première rencontre. Enfin bref… Je n’ai plus qu’à l’appeler de la manière qui me viendra le plus naturellement puisqu’il s’agit de sa proposition. Cela dit, maintenant il faut travailler.
Ma proposition semble lui plaire bien plus que tout ce que j’aurais pu imaginer, à vrai dire. Quoique, vu l’air de chien battu qu’il avait alors qu’il tournait les talons avant que je le rappelle, ce n’est pas si étonnant que ça. Je me demande s’il se sent aussi seul que ça. Ce ne serait pas très étonnant et ça expliquerait un peu sa maladresse. D’un autre côté, je ne pense pas que nous soyons plus proches qu’il ne le serait avec d’autres… M’aurait-il choisi parce que je me suis isolé ou parce qu’il a compris que j’ai eu des soucis ? … Maintenant que j’y pense, mieux vaut pas que j’y réfléchisse trop. Prenons la chose telle qu’elle vient et si jamais il me la fait à l’envers je lui donnerais une droite. Non ! Pas de violence. Je contiens un soupire afin de lui demander si nous avons le même énoncé pour le devoir d’anglais.
Je fronce légèrement les yeux à sa remarque. Pourquoi diable est-ce que je me moquerais de lui, exactement ? Lorsqu’il me donne l’énoncé exact après m’avoir fait remarquer qu’il n’avait pas du tout ce que j’avais dit d’une manière que je ne saurais définir, je comprends alors le problème. C’est vrai que nous avions reçu une feuille par groupe et, ne sachant pas trop si je pouvais me fier aux apparences ou si nous allions pouvoir travailler en duo correctement, j’ai tenté de tout écrire sur mon agenda. Évidemment, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux dans la mesure où je n’avais pas la place pour tous les détails et qu’il me fallait en garder pour les autres devoirs.
Donc ! Un exposé sur les différences interculturelles entre les pays orientaux et occidentaux. Puisque nous connaissons tous les deux la France et le Japon, mais aussi parce que je sais vers qui me renseigner en cas de doute, je sens que cet exposé peut se montrer extrêmement simple si on s’y prend bien. J’écoute donc sa proposition de plan. Une partie pour chaque élément qui définit la culture d’un pays… En soi, ce n'est pas une mauvaise idée. Pourtant, il est vrai que ce serait tellement long qu’il serait compliqué de s’étaler sur la question… Mmh… Comment nous y prendre ?
Je relève mes yeux que j’avais fermés pendant ma réflexion sur lui, pas ravi de ce que je crois comprendre. La façon dont c’est formulé pourrait me faire croire qu’il me laisserait volontiers tout le boulot tant je suis brillant. Hors de question ! Autant que je lui fasse comprendre.
Je souffle doucement histoire de faire baisser la tension et éviter un conflit naissant qui pourrait très rapidement monter dans les tons si je ne le fais pas. Puis je reprends sur le travail pour lui donner mon avis sur la question :
Sincèrement, avec ce qui est demandé je me demande bien comment nous allons pouvoir terminer à deux. Surtout sur un sujet aussi vaste que ça ! J’espère vraiment que mon binôme y va mettre du sien. En soit, il n’a pas l’air d’être de mauvaise volonté, mais je déteste sa manière de me mettre sur un pied d’estale sans raison apparente. D’ailleurs, c’est pas lui qui est toujours dans les premiers du classement d’examens que je n’arrive jamais à détrôner ? Si c’est le cas, comment une telle personne pourrait à ce point se dévaloriser ?
Ma proposition semble lui plaire bien plus que tout ce que j’aurais pu imaginer, à vrai dire. Quoique, vu l’air de chien battu qu’il avait alors qu’il tournait les talons avant que je le rappelle, ce n’est pas si étonnant que ça. Je me demande s’il se sent aussi seul que ça. Ce ne serait pas très étonnant et ça expliquerait un peu sa maladresse. D’un autre côté, je ne pense pas que nous soyons plus proches qu’il ne le serait avec d’autres… M’aurait-il choisi parce que je me suis isolé ou parce qu’il a compris que j’ai eu des soucis ? … Maintenant que j’y pense, mieux vaut pas que j’y réfléchisse trop. Prenons la chose telle qu’elle vient et si jamais il me la fait à l’envers je lui donnerais une droite. Non ! Pas de violence. Je contiens un soupire afin de lui demander si nous avons le même énoncé pour le devoir d’anglais.
Je fronce légèrement les yeux à sa remarque. Pourquoi diable est-ce que je me moquerais de lui, exactement ? Lorsqu’il me donne l’énoncé exact après m’avoir fait remarquer qu’il n’avait pas du tout ce que j’avais dit d’une manière que je ne saurais définir, je comprends alors le problème. C’est vrai que nous avions reçu une feuille par groupe et, ne sachant pas trop si je pouvais me fier aux apparences ou si nous allions pouvoir travailler en duo correctement, j’ai tenté de tout écrire sur mon agenda. Évidemment, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux dans la mesure où je n’avais pas la place pour tous les détails et qu’il me fallait en garder pour les autres devoirs.
Donc ! Un exposé sur les différences interculturelles entre les pays orientaux et occidentaux. Puisque nous connaissons tous les deux la France et le Japon, mais aussi parce que je sais vers qui me renseigner en cas de doute, je sens que cet exposé peut se montrer extrêmement simple si on s’y prend bien. J’écoute donc sa proposition de plan. Une partie pour chaque élément qui définit la culture d’un pays… En soi, ce n'est pas une mauvaise idée. Pourtant, il est vrai que ce serait tellement long qu’il serait compliqué de s’étaler sur la question… Mmh… Comment nous y prendre ?
Je relève mes yeux que j’avais fermés pendant ma réflexion sur lui, pas ravi de ce que je crois comprendre. La façon dont c’est formulé pourrait me faire croire qu’il me laisserait volontiers tout le boulot tant je suis brillant. Hors de question ! Autant que je lui fasse comprendre.
Est-ce que tu voudrais bien arrêter de me lécher les bottes ? Je ne suis pas si brillant que tu sembles vouloir le croire et même si je l’étais je ne te laisserais pas te défiler.
Je souffle doucement histoire de faire baisser la tension et éviter un conflit naissant qui pourrait très rapidement monter dans les tons si je ne le fais pas. Puis je reprends sur le travail pour lui donner mon avis sur la question :
En soi, ton idée n’est pas si mal, mais puisqu’il s’agit d’un exposé je me dis que ce serait pas mal de sortir un peu des sentiers battus que je nommerais “paragraphes qu’on apprend par coeur pour les réciter sans aucune âme”. Mmh… Est-ce écrit sur l’énoncé si l’exposé doit se faire seulement à l’écrit ou s’il y a une présentation orale à faire en plus ?
Sincèrement, avec ce qui est demandé je me demande bien comment nous allons pouvoir terminer à deux. Surtout sur un sujet aussi vaste que ça ! J’espère vraiment que mon binôme y va mettre du sien. En soit, il n’a pas l’air d’être de mauvaise volonté, mais je déteste sa manière de me mettre sur un pied d’estale sans raison apparente. D’ailleurs, c’est pas lui qui est toujours dans les premiers du classement d’examens que je n’arrive jamais à détrôner ? Si c’est le cas, comment une telle personne pourrait à ce point se dévaloriser ?
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