S'il y a bien un truc que chérissait Alya, ce sont ses habitudes. Ici, tout comme à Londres, la Britannique avait élaboré son programme d'entraînement personnalisé adapté à ses besoins.
Férue de sport, il ne lui était nullement contraignant de s'adonner à cette discipline en plein week-end ou encore lors de jours pluvieux comme celui-ci.
Elle considérait la course comme étant tout aussi addictif que de scroller les réseaux sociaux ou de jouer aux jeux vidéo pour un adolescent moyen standard - d'autant plus en la présence de personnes qu'elle appréciait.
Auparavant, Alya courait seule dans différents parcs aux alentours de Kobe, mais la venue de Kazane cette année-là lui avait apporté bien plus qu'une simple compagnie.
Ensemble, les deux amies qui étaient désormais devenues inséparables avaient pour rituel de passer le week-end ensemble, pratiquant le sport favori de l'une et de l'autre à raison d'un week-end sur deux, bien qu'il pût parfois exister des contre-temps qui les forçaient alors à repousser leur activité à la prochaine fois.
Pour aujourd'hui, c'est la course qui était à l'honneur, alors son besoin d'organisation prit l'initiative d'envoyer un message à Kazane pour lui indiquer le lieu de leur rendez-vous.
Assise sur son lit, une jambe étendue par-dessus l'autre, son pied battait la mesure à proportion et en même temps qu'elle pianotait sur son smartphone.
Vêtue de sa tenue de sport habituelle après un petit déjeuner dynamique à base d'œuf et de bacon, elle s'accommoda d'une brassière noire, d'un jogging slim gris, décrochant sa veste bleue qu'elle noua autour de sa taille une fois que Kazane lui avait confirmé sa venue.
Dehors, elle trottina à petites enjambées jusqu'à destination, ayant déjà choisi de courir pour s'y rendre... du moins jusqu'à deux arrêts de bus supplémentaires par rapport à l'initial, son rapport de force avec le bus de ville lui donnant une raison d'être fière de sa victoire quand elle arriva à sa hauteur qu'il ne s'était même pas encore arrêté pour prendre les passagers qui attendaient.
Elle n'était même pas essoufflée, comme si elle n'avait même pas couru que seule les quelques gouttes de sueur présentes dans le bas de son dos pouvaient témoigner de son récent effort physique.
Sans attendre, Alya extirpa sa carte de l'une de ses poches pour la coulisser d'un geste précis dans le lecteur magnétique, puis s'installa sur l'un des sièges du fond, ses yeux immédiatement rivés en direction du paysage qui défilait à travers la fenêtre.
Le soleil s'était déjà levé bien que caché derrière d'épais nuages dévoilant un ciel gris pâle. Le son de la pluie qui s'abattait sur la carrosserie du véhicule la laisse évaluer l'intensité de celle-ci, au même titre que les rares personnes dehors se rendant au travail marchaient à vive allure, abritées sous leur parapluie.
En descendant à son arrêt, le rideau de bruine auquel elle est confrontée mouilla ses longs cheveux bruns dont les gouttes d'eau tombaient lentement de ses pointes et de ses fourches dans un fracas insonore.
Marchant à son allure précipitée habituelle, Alya pris tout de même le temps de respirer l'air empli d'une douce odeur de terre mouillée, l'un de ses effluves préférés après celle de la piste de course les soirs d'été quand la chaleur du bitume remonte à la surface.
De loin, elle aperçoit Kazane qui est arrivée avant elle, l'attendant de pied ferme. Son visage s'éclaira d'un sourire compétiteur, bien qu'elle s'avoua secrètement résignée d'être celle qui se fait attendre au lieu de l'inverse - honte pour la coureuse d'être arrivée après.
Cependant, elle est remontée à bloc, décidée à ne pas se laisser abattre si facilement !
- Salut ma vieille, t'arrives en avance ! Écoute, ça va mieux que jamais, et toi ? Les "dieux" t'ont gâté aujourd'hui, tu vas pouvoir faire trempette en même temps que je vais te torturer à la course !
La taquina-t-elle d'un coup de coude amical avant de vivement reprendre son sérieux, son regard brillant d'un enthousiasme passionné.
- Bon, j'ai prévu un petit planning sympa, je te propose un jogging de trente minutes pour commencer à moyenne intensité qu'on réduira à un footing lent de trente minutes également pour récupérer en douceur.
Elle sourit, sûre d'elle, l'expression d'assurance sur son visage affirmant sa détermination.
Alya est brute de décoffrage, spécifiquement quand elle court, cependant, elle est parfaitement consciente des risques encourus si sa pratique est effectuée sans discernement.
L'idée est de se détendre en adaptant ses exercices à sa meilleure amie, autrement dit, des séances pour débutants tout en continuant à améliorer sa propre endurance.
- En plus, fais gaffe, j'ai des nouvelles chaussures, t'es pas prête !
Plaisante-t-elle de bon cœur en tendant l'une de ses jambes au maximum de son potentiel, ses index venant dénoncer sans détour son nouvel instrument de course dans une reconnaissance suscitée par l'intérêt affectif juste en face d'elle.
- Mais d'abord, on va... on va... on vaaaa ? Elle laisse sa phrase en suspens, désireuse de faire participer Kazane. Hélas, son débordement significatif d'énergie vraisemblablement motivée par leur activité du jour annule sa volonté première, parce qu'elle se répond immédiatement. s'étireeeer !
D'un doigt levé, elle ajoute :
- Très important pour éviter les claquages, m'voyez.
Les comptes non recensés seront supprimés lors de la maintenance alors n'oubliez pas de poster dans ce sujet !
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
La demoiselle étira ses bras avec paresse tout en s'extirpant de sa couverture qui semblait l’appeler à demeurer sous son étreinte encore quelques heures.
Les chiffres lumineux du réveil indiquaient 6 h 30 du matin. Un horaire inhabituel pour la plupart des lycéens en week-end, mais pas pour Kazane. Elle avait pris l'habitude de se lever tôt pour nager ou rejoindre Alya dans ses entrainement.
Un sourire éclaira son visage lorsqu'elle déverrouilla son téléphone et découvrit un message de sa meilleure amie.
-« Hey Kazane! Prête pour une petite séance de course matinale? Rendez-vous au parc d'EGEYAMA à 7:00 am ! »
Les mots de la britannique déclenchèrent une étincelle d'enthousiasme dans le cœur de la jeune femme.
Elle aimait ces moments matinaux, où le monde semblait encore endormi, mais elle et Alya étaient déjà en mouvement. Leurs courses ou nages matinales étaient devenues une tradition, une pause bienvenue dans leur quotidien trépidant.
Kazane se dirigea vers la salle de bain, laissant derrière elle les draps froissés.
Elle sentait l'anticipation grandir en elle à mesure qu'elle se préparait. Une douche revigorante, le doux parfum du savon, et voilà qu'elle se tenait devant son armoire, prête à enfiler sa tenue de sport.
Elle opta pour un jogging noir et un sweet-shirt blanc respirant. Une paire de baskets attendait déjà au pied de son lit.
Une fois habillée, l’adolescente prit son sac à dos où elle avait préparé deux bentos, un pour elle et un pour sa meilleure ainsi qu’une gourde d’eau de 1 litre et demi.
L'air frais matinal la saisit lorsqu'elle sortit de son dortoir. Le silence enveloppait encore les rues de Kobe, seulement brisé par le chant des oiseaux.
Mitsugu marcha d'un pas léger jusqu'au parc d'Egeyama. Les ruelles tranquilles étaient un tableau de quiétude, contrastant avec l'agitation diurne qui les envahirait bientôt entre les salariés pressés, les étudiants endormi et les touristes curieux.
Arrivée au parc, Kazane trouva un banc et s'assit, observant le soleil naissant. Elle sortit son téléphone pour vérifier l'heure. 7h05.
Alya ne tarderait pas. La lycéenne sourit en repensant aux innombrables bons moments qu'elles avaient partagées. C'était plus qu'un exercice physique pour elles, c'était un moment de complicité, de confidences, et de rires partagés… Les choses que toutes meilleures amies font.
Soudain, le bruit régulier de pas précipités se fit entendre, et Alya surgit de l'ombre en trottinant.
Kazane se leva et sourit à sa meilleure amie et lui dit :
-« Konichiwa Alya-kun…Comment tu vas ? Prête pour notre jogging. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
- « Ouais ouais, je sais maître Shifu ! »
Les chaussures d'Alya, nouvellement acquises, attirèrent l'attention de l’adolescente. Elle émit un sifflement admiratif en regardant les baskets. Voir Alya, rayonnante de fierté rendait l’adolescente heureuse pour elle.
-« Sympa tes nouvelles chaussures ! Tu les as volé à qui dans les vestiaires ? »
Plaisanta Kazane, levant les sourcils avec un air espiègle et un sourire taquina arquant ses lèvre.
La demoiselle s'étira en riant, ressentant chaque muscle s'éveiller progressivement. La séance de jogging promettait d'être revigorante. Mitsugu était prête à suivre l’activité favorite de sa meilleure amie.
Leur échange léger fut interrompu par un agile étirement d'Alya, bras levés vers le ciel, dévoilant une énergie contagieuse.
L’adolescente sourit, consciente que chaque rituel de préparation était l'expression de l'enthousiasme d'Alya pour leur séance d'entraînement.
-« Alors, maître Shifu, qu'as-tu prévu pour la disciple humble et dévouée aujourd'hui ? »
Lança la lycéenne, faisant mine de s'incliner devant Alya comme dans un salut martial.
Kazane regarda sa meilleure amie et émit un petit grognement théâtral.
-« Quoi ? Tu veux encore faire 125 kilomètres ? On dirait que tu veux me transformer en marathonienne avant la fin de la semaine. »
Après cette phrase dite avec un ton dramatique digne d’une pièce de théâtre occidentale.
-«Mais il est hors de question que tu me fasses courir jusqu' à Tsushima. »
Alors que l'échange taquin continuait, Kazane entreprit quelques étirements, se penchant lentement d'un côté puis de l'autre. Elle craqua ses doigts, laissant les petits bruits caractéristiques ponctuer le silence du parc.
Une expression de bien-être s'installa sur son visage, tandis qu'elle se préparait mentalement à l'effort à venir.
La légère bruine caressant son visage, la jeune femme ouvrit son sac à dos, révélant un imperméable jaune éclatant soigneusement plié.
Elle déplia le vétement avec une assurance tranquille, laissant le tissu léger s'étendre sur son dos. Les gouttes de pluie rebondirent, glissant sur la surface imperméable comme des perles d'eau en mouvement.
elle enfila rapidement l'imperméable, la matière légère enveloppant son corps avec un doux froissement. Les manches épousèrent ses bras, et elle ajusta le cordon à la taille pour s'assurer d'une coupe parfaite.
Puis vint le moment où elle rabattit la capuche jaune sur son visage où seuls ses cheveux noirs s’échappaient.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Alya ne dissimula pas son sourire satisfait alors qu'elle était associée à l'image de maître Shifu qui lui sied parfaitement : froide et sévère, toute la recette pour un travail efficace sur les élèves dissidents. Ce qui était sûre, c'est qu'elle ne comptait pas la ménager ! Elle la jouerait à la Jin.
En concentrant son attention et en étant déterminée, Alya ressentait à la fois un immense plaisir à courir, tout comme cette passion la rendait sérieuse dans sa pratique : la course pouvait effectivement présenter un risque pour le corps si faite de manière inappropriée - il était donc de son devoir de veiller à ce que leur exercice se déroule selon les règles.
La remarque sur ses chaussures lui fit tirer la langue avec une énergie joviale communicative. Elle avait la certitude que Kazane ne se glorifiait pas de ses propres réalisations, alors qu'elle avait toutes les raisons pour le faire. Sa meilleure amie était fantastique, drôle et généreuse, sa propension à faire plaisir à ses proches par des petites attentions ponctuelles rendait sa personnalité attractive et touchante, très loin de ce que l'opinion publique pouvait parfois lui reprocher.
À l'aise dans son corps quand elle s'étire, la sportive imite les mouvements à Kazane, les doigts joints semblant caresser des morceaux de nuages suspendus dans le ciel pluvieux.
Toute sa colonne vertébrale s'étend alors qu'elle sent, par extension, les muscles dans ses cuisses commencer à chauffer lui rappelant à quel point tout est relié dans le corps.
- On n'oublie pas les poignets. Ajouta-t-elle en moulinant désormais ses mains.
Alya avait une connaissance approfondie des préceptes de sa discipline, d'autant plus qu'elle se remettait actuellement à peine de ses blessures causées par les conséquences du séisme.
Kazane prolonge l'allégorie en alliant gestes à la parole, et c'en est tout de suite trop pour la brune.
- Alors toi, ma vieille, tu vas payer ! Aussitôt, Alya se rua sur Kazane pour l'attaquer à coups de chatouilles, ses mains titillant principalement ses flancs, mais aussi son cou qu'elle tortura de ses mains gelées.
Des éclats de rire contrasta avec le paysage de désolation désormais sous l'assaut de la bruine qui semblait être les dernières forces de la nature après la récente puissance des vents.
Les arbres du parc étaient tombés, bloquants la plupart des chemins accessibles aux piétons. Les fleurs étaient arrachées, et la terre était parsemée de débris multiples de différents volumes - mais, il y avait, dans leur attitude commune, un bonheur irréfragable partagé dans cette parenthèse de bien-être sportif entre les deux amies.
Relâchant sa meilleure amie en lui adressant une sourire triomphant et aussi après quelques supplications de sa part, elle réfuta sa fausse indignation en secouant vigoureusement la tête.
- Oula non, il te faudrait plus que trois années à Kobe pour être digne de ce titre, là où une seule me sera suffisante.
Fanfaronnant avec ironie, la sportive s'avouait néanmoins toujours aussi tournée envers ses accomplissements personnels, fière de démontrer son potentiel, même sous couvert de blagues à l'hyperbole.
- Oh tu parles, tu aimerais bien y retourner même si c'est en courant, avoue ! Courir sur l'eau, ça se tente non ?
Lui donnant un volontaire coup de hanche pendant son étirement du bassin pour souligner l'impact de sa blague, elle termina son étirement par ses chevilles qu'elle roula, son pied en suspension par sa pointe.
- Eh bien, eh bien, tu as tout prévu à ce que je vois !
À son tour, Alya en fit de même et ouvrit son sac de sport pour en sortir un vêtement de pluie bleu qu'elle enfila avec précision, manche après manche, le sien ne possédant pas de fermeture éclair, seulement une capuche et des poches.
En vérité, elle en possédait deux, le noir était plus épais et plus chaud qu'elle utilisait pour des temps de pluie intense à modérée, tandis que celui-ci permettait seulement à ses vêtements, par son imperméabilité, de ne pas être mouillé en plus d'être relativement fin afin de réguler sa future chaleur corporelle inévitable après de tels efforts.
- Aller, on décolle ?
Dés que sa proposition fut émise, ses jambes se mirent à bouger automatiquement, agitées par une apparente impatience de commencer.
- On contournera les obstacles si tu es plus à l'aise, mais moi, je vais les franchir !
Une lueur de défi s'activa dans ses prunelles vertes, son enthousiasme de pouvoir recourir après ces quelques jours de rééducation montre également le désir qu'elle avait à se prouver à elle-même que son cas n'est ni désespéré, ni irréversible.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Sous l'emprise des rires contagieux, Mitsugu se débat tant bien que mal, tentant de se protéger des attaques implacables de sa meilleure amie.
L'air se remplit de la musique gaie de leurs rires, une bouffée de légèreté dans la grisaille ambiante.
Une fois l'assaut terminé, Kazane, encore secouée par les éclats de rire, se relève, prête à riposter. D'un geste vif, elle attrape Alya par les épaules et, avec un sourire espiègle, défait délibérément la coiffure soigneuse de son amie.
Des mèches libres retombent autour d'Alya, ajoutant une touche de désordre ludique à sa chevelure.
Les deux amies éclatent de rire, une complicité joyeuse qui transcende le décor délavé par la pluie
Les deux meilleures amies s'élançaient à travers le parc, l'averse battante transformant chaque centimètre carré en une mer de reflets argentés. La pluie ruisselait le long de leurs imperméables, créant des éclats fugaces de lumière sous les rayons naissants du soleil levant.
Kazane, serré dans son imperméable jaune éclatant, s'élançait avec une grâce naturelle, tandis qu'Alya, sa complice de jogging, trépidait à ses côtés.
Aux yeux de Mitsugu, le parc était transformé en un havre de tranquillité, bercé par le rythme cadencé de leurs pas sur les sentiers mouillés.
Le soleil, bien qu'encore voilé par les nuages, persistait à se lever à l'horizon, peignant le ciel d'une palette de couleurs pastel. L'averse n'était qu'une partie d'un tableau météorologique plus vaste, et ce cadre était appaisant pour a lycéenne.
Derrière elle, la demoiselle observait Alya avec un mélange d'admiration et de bonheur. Elle était ravie de voir son amie s'épanouir dans la course, adoptant le rythme de la nature qui les entourait.
Moore, malgré sa jambe récemment blessée, démontrait une détermination admirable, et chaque pas semblait être une victoire personnelle pour la britannique.
Les yeux de Kazane pétillaient d'enthousiasme alors qu'elle partageait ce moment avec sa meilleure amie.
L'amour d'Alya pour l'athlétisme n'était un secret pour personne, et l'adolescente était certaine que pour l'universitaire, voir son amie embrasser la course avec autant d'énergie et de positivité la comblait de satisfaction... Du moins, la japonaise l'espérait.
Entre deux respirations haletantes, Kazane parvint à s'adresser à Alya qui courait à ses côtés avec une énergie des plus contagieuse.
- « Alya-chan... Comment va ta jambe ? »
Demanda Kazane, exprimant sa préoccupation pour son amie. Les gouttes de pluie glissaient le long de ses cheveux mouillés, ajoutant une légèreté frissonnante à la scène.
Après sa réponse, un sourire sincère étira le visage de la jeune femme, la fierté de voir son amie progresser et surmonter les obstacles brillant dans ses yeux.
Les deux jeunes femmes continuèrent leur course à travers le parc, la pluie intensifiant l'éclat des couleurs et le parfum de la terre humide imprégnant l'air ambiant.
- «Je voulais te dire... Merci d'être là... D'être toi... C'est en grande partie grâce à toi que je n'ai pas sauté du toit...»
Mitsugu gardait la cadence, imitant sa meilleure amie qui était son modèle pour la course.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Dans l'instant chatouille, elle découvrit une dynamique taquine qu'elle ne trouvait qu'en la présence de sa meilleure amie. Sérieuse sur bien des plans, Alya atteignait de la gratitude qu'en ses réussites sportives, ainsi, avait-elle délaissé tout le plan social au détriment de sa vie universitaire. Kazane lui insufflait ce nouvel élan, une facette dans sa personnalité qu'elle n'avait jamais cherché à percevoir, car persuadée d'être sur le bon chemin.
La lycéenne se débâtit comme un beau diable, ses mouvements saccadés entravés par ses rires ponctués au rythme des doigts de la brune sur ses côtes.
Si Kazane n'était pas tactile, elle était vraisemblablement chatouilleuse, au point qu'elle se tortilla pour se défaire de la prise solide.
Lorsque cette dernière contre-attaqua son offensive, Alya manqua son esquive, si bien qu'elle se retrouva les épaules bloquées par la prise ferme de Kazane, déterminée à ne pas se laisser faire. Une main vive vient lui ébouriffer le crâne, l'espièglerie du geste mettant de l'anarchie dans l'organisation de sa queue-de-cheval haute.
- EEEEW. Geint-elle faussement pour accentuer l'humeur de la scène dans une réaction exagérée par son accent british.
Elle tenta de se libérer de l'emprise de la jeune nageuse en secouant la tête, la force de son geste propulsant la dextre de sa meilleure amie en dehors de sa tête. Dans l'assaut, des mèches de ses cheveux raides se délogèrent de son élastique, lui donnant un look négligé qu'elle s'empressa à rectifier une fois le combat clôturé.
- Bon allez, trêve de plaisanterie, on se commence ?
Elle s'élança la première, la lueur d'impatience brillant dans ses yeux révélant son engouement pour son sport.
Alya parvient rapidement son rythme de croisière, l'aisance de ses cuisses souples pour ce type d'exercice semblant la propulser dans les airs.
Kazane était présente à ses flancs, ses pas étaient aussi allongés, suggéraient une connaissance approfondie de la discipline, bien que moins technique. Malgré tout, l'impressionnisme avec lequel sa meilleure amie parvenait à la suivre lui donnait une bouffée de fierté pour ses progrès évidents.
La rosée sur les fougères qu'elles effleurent à leur passage mouilla ses mollets. La pluie fine faisait doucement craquer les branches des arbres alors qu'elles passèrent dessous, le son semblable à un feu de cheminée auquel Alya n'échangerait sa place pour rien au monde.
- Parle pas trop, tu vas perdre ta respiration, ma vieille. Elle opta pour une réponse rapide afin de gagner du temps, mais comme elle savait que cette réponse ne satisferait ni la curiosité, ni l'inquiétude de son amie, l'athlète s'engagea à préciser, notamment pour la rassurer. Ça ira.
Ce n'était ni un mensonge, ni la totalité de la vérité. Pour ainsi dire, se motiver à se sentir guérie l'aida à croire qu'elle l'était véritablement. Une sorte d'effet placebo qui marchait parfaitement à son échelle.
Alya leva la tête comme si elle étudiait l'inclinaison du soleil afin de déterminer une heure précise, toutefois, sa tâche fut ardue à cause des nuages gris qui parcouraient le ciel.
Elle souleva une branche basse de son avant-bras pour qu'elles puissent passer en gardant l'allure, des copeaux de feuillages et de branches mortes s'émiettant sur leurs chevelures, résultat de la projection.
Derechef, elle secoua la tête et s'aida de ses doigts pour en faire tomber les résidus dans la volonté de garder une coiffure impeccable.
- «Je voulais te dire... Merci d'être là... D'être toi... C'est en grande partie grâce à toi que je n'ai pas sauté du toit...»
La bruine qui fouettait abruptement son visage semblable à des millions d'aiguilles l'assaillant une à une, n'était rien face aux confidences de Kazane. Alya avait toujours été inexpressive jusqu'à son langage corporel dans la croyance que faire connaître de quelconques émotions divulguerait volontairement de ses faiblesses, que c'était une invitation à donner une arme aux autres pour s'en servir contre elle.
Ainsi, elle encaissa les aveux de sa meilleure amie, les lèvres pincées, avec un poids certain dans le cœur.
Elle s'estimait, qu'en gage d'amitié, il était plus valable de ne pas rajouter de la culpabilité à Kazane en lui avouant être désolée pour sa situation plutôt que de compatir à haute voix. À moins que ce soit seulement un prétexte pour rester dans sa zone de confort.
Alya resta silencieuse, pesant ses mots avec soin avant de parler, ce qui amplifia les bruits de course et rendit l'attente insoutenable. Sa gorge se serra douloureusement, comme si les paroles qu'elle s'apprêtait à dire altérerait le moral de sa meilleure amie.
Elle ressentait une grande impuissante face à sa détresse évidente, incapable de lui proposer une solution pour s'en sortir, alors, elle rendit les armes.
- Je... Je suis désolée, je ne sais pas quoi te dire. D'un côté, je suis heureuse de savoir que j'ai une importance particulière pour toi, de l'autre côté, je suis triste de ne pas réussir à te débarrasser définitivement de ces sentiments.
De ces sentiments, une jolie couverture pour ne pas évoquer ouvertement le mot suicide.
- Je suis contente que tu sois dans ma vie aussi, Kazane. Sans toi, je serais réduite à une vie entière de solitaire, alors on est quittes !
Trait d'humour qu'elle favorisa pour ne pas amener la discussion sur un terrain trop lourd pour être porté, elle tendit une boule de phalanges en direction de la lycéenne, le regard empreint d'une vive énergie qu'accentua son sourire résolue à l'aider quoi qu'il en coûte.
L'une comme l'autre étaient des battantes, il était hors de questions que ce soit un élément défavorable à leur progression qui gagne.
- Tu sais, je ne sais pas grand-chose sur l'amitié, mais tout ce que je peux t'affirmer, c'est que toi, je ne te laisserais pas tomber. J'ai tendance à proposer des solutions pour aider les autres, alors qu'il n'y en a peut-être pas, donc si tu n'as pas besoin et que tu veux juste en parler, je t'écouterais.
Ajouta-elle pour l'encourager à poursuivre, tout en lui donnant une porte de sortie dans le cas contraire.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
La jeune femme, malgré sa bravoure habituelle, laissait transparaître une vulnérabilité que seuls les personnes les plus proches de Mitsugu pouvaient percevoir.
Alya semblait écouter attentivement les paroles de Kazane, son énergie débordante contrastant avec la mélancolie de son amie. Kazane, quant à elle, se laissait emporter par la pluie, ses pensées mêlant les souvenirs douloureux et les instants de complicité partagés avec Alya.
Sous la pluie battante, les baskets des deux amies martelaient le sol mouillé du parc, tandis que les gouttes d'eau s'écrasaient contre la capuche jaune de la japonaise, ruisselant sur l'imperméable et sur son visage.
Alya, malgré le temps maussade, était une source d'énergie pour Mitsugu, son sourire résolu percant l'épais brouillard de la pluie. Kazane, pourtant, riait d'une manière maussade, une teinte de mélancolie trahissant ses pensées.
- « Toi, solitaire ? Non, tu aurais trouvé quelqu'un. Ma mère m'a toujours dit que nul n'est irremplaçable, et encore moins moi... Alors, je ne m'en fais pas pour toi là-dessus. »
La réplique d'Alya sur la solitude avait trouver écho dans le passé de Kazane. Les paroles de sa mère résonnaient dans sa mémoire, un rappel d'une blessure ancienne qui ne s'était jamais totalement refermée. Courant derrière sa meilleure amie, Kazane se retrouvait transportée à l'âge de 14 ans, où elle avait vécu une dispute amère avec son amie Honoka. Les liens de leur amitié s'étaient rompus, laissant la fille de Tsushima seule avec ses pensées tourmentées.
Le visage trempé par la pluie, Kazane revoyait sa mère cherchant à apaiser sa douleur. Dans la chaleur de leur foyer, sa génitrice avait murmuré des paroles qu'elle pensait réconfortantes : "Nul n'est irremplaçable, et encore moins toi ni elle. Tu trouveras une autre amie, ma chérie."
Ces mots, bien que prononcés avec amour et préoccupation maternelle, avaient laissé un goût amer dans la bouche de la demoiselle. L'idée de remplacer une amitié brisée par une autre semblait trop simple, presque insensible à la douleur qu'elle ressentait à ce moment-là... Puis, l'idée d'être remplacée comme u engrenage cassé l'angoissait.
Pour Kazane, ces paroles ne représentaient pas une perspective d'espoir, mais plutôt une vérité difficile à accepter... Nul n'est irremplaçable.
L'humain se lasse, remplace et puis oublie.
Que cela soit les objets...
Les rêves...
Les personnes...
Cependant, Kazane, déterminée à ne pas laisser ces souvenirs assombrir l'instant présent, alors, elle accéléra la cadence en lui lanssant d'une voix ferme teintée d'une légère tristesse :
- « Je ne te laisserais pas tomber... Je ne l'ai pas fait lorsque j'avais l'occasion lors d' une nuit sur le terrain aha...»
La jeune femme, alors qu'elle arriva à côté d'Alya, frappa le poing de son amie avec le sien, scellant ainsi un pacte silencieux d'amitié indéfectible.
Les gouttes de pluie continuaient de frapper le visage de la lycéenne, la forçant à baisser la tête, l'empéchant de regarder sa meilleure amie dans les yeux.
Mitsugu, pourtant sincère dans son engagement envers Alya, ne pouvait s'empêcher de laisser échapper un rire teinté d'amertume en mentionnant l'occasion manquée sur le terrain. La demoiselle regrettait encore cette soirée... Sa giffle, son poing s'abattant sur le visage haineux et endolori de la britannique... Voir Alya pleurer à cause d'elle... Tout cela lui faisait encore mal au coeur, une force invisible le serrant comme un étau de fer.
Secouant la tête pour chasser les sombres pensées qui menaçaient de l'envahir, Kazane perdit sa capuche dans le mouvement.
Les gouttes de pluie s'infiltrent dans ses longs cheveux noirs, traçant des chemins humides le long de son visage.
Les mèches trempées collent à sa peau, mais elle ne s'arrête pas.
La pluie continue de tomber, tout comme elle continue de courir, laissant derrière elle les souvenirs douloureux qui menaçaient de la submerger.
À travers le voile d'eau qui obscurcissait sa vision, Kazane continuait de courir, se recentrant sur le moment présent, sur la course avec Alya.
Dans un élan d'émotion intense, la demoiselle accéléra brusquement sa course, comme si elle cherchait à fuir quelque chose, à se libérer de l'emprise des pensées sombres qui la tourmentaient.
Ses pieds martelèrent le sol innondé avec une intensité croissante, courant pour se faire mal... Courant pour oublier... Courant pour sa vie.
Cependant, la course effrénée ne fut qu'un court instant. Kazane, le souffle court, les poumons en feu, s'arrêta brusquement, les pieds plantés dans le sol, les larmes du ciel ruisselant sur elle.
Ses épaules se soulevaient et descendaient au rythme de sa respiration haletante. La pluie continuait de la doucher, des larmes aux bords des yeux, elle n'osait relever la tête et faire face à sa meilleure amie.
Alors, dans un murmure à peine audible, Kazane confia à Alya le fardeau qu'elle portait en elle. Ses mots, portés par le souffle court, résonnèrent dans l'air humide :
- « Malgré tout, je ne suis pas heureuse, Alya-chan... Je ne vis que par automatisme... Malgré tous les bons moments... ça ne veut pas partir. »
Son regard se releva... fixant l'horizon, perdu dans une contemplation mélancolique.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
- Tu parles. Balança-t-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Tu sais, pour trouver quelqu'un d'autre, il faut que ce quelqu'un d'autre soit adapté à ta personnalité. Et sur tout ce foutu campus, je vois mal quelqu'un d'autre aussi adapté que toi pour me correspondre.
La force de ses cuisses qui fit claquer ses pieds contre le sol trempé éclaboussa ses mollets, les émanations de pin et de forêt remontant un parfum d'humus à leur narine.
- Bah ta mère, elle a complètement tort si tu veux mon avis. Opinion décisive et spontanée, faut dire qu'Alya ne lui accordait pas la moindre circonstance atténuante en connaissance de toutes les confidences qu'a et abritera encore sa chambre. On a l'impression qu'elle n'accepte pas que tu puisses penser autrement, que sa vérité doit aussi être la tienne ; et crois-moi, j'y connais quelque chose en "control freak."
Elles couraient à allure constante, leurs échanges voguant entre confidences sérieuses et silence total, l'absence de paroles ne ternissant en rien leur amitié par un besoin de le compenser par des frivolités.
Le réconfort qu'apportaient ses moments de pause dans leur conversation renforçait la certitude d'une connexion unique entre elles.
- « Je ne te laisserais pas tomber... Je ne l'ai pas fait lorsque j'avais l'occasion lors d'une nuit sur le terrain aha...»
À ses mots, les joues d'Alya se creusèrent par un sourire tordu. Elle ne remettait pas en cause la sincérité de la promesse entendue, mais trouva le mutisme plus respectueux dans ce qui avait suivi son déplacement d'humeur.
Elle se haïssait de ne pas savoir comment y réagir, comment l'alléger, au même titre qu'elle était incapable d'éprouver un quart de ses sentiments d'abattements.
La brune aussi avait des passages à vide, mais elle ne leur laisser jamais le temps de s'insérer insidieusement dans son esprit, l'action et le déni demeurant ses meilleures armes contre l'orage de ses pensées.
Le soudain pic d'accélération de Kazane ne la surprit pas. Elle décrocha un demi-sourire compatissant lorsque sa meilleure amie fusa devant elle, l'impulsion de son passage poussant ses cheveux dans sa direction. Épuiser ses forces dans la course était un remède puissant auquel elle avait elle-même recourt lors de ses périodes coups de blues.
La course était plus qu'un sport de prédilection dans lequel elle excellait simplement à dose de volonté et de travail, il était aussi un exutoire, un moyen de chasser ses pensées en gaspillant les ressources de son corps. Les douleurs physiques remplacent celles mentales puisque le cerveau priorise la sécurité de l'écharpe externe avant de s'occuper du reste.
Pour elle, il n'y avait rien de plus libérateur que son être souffrant pour respirer, luttant pour survivre au point que tous ses tracas n'étaient que futile face à détresse présente.
Cependant, la brune continua de trottiner, garda sa cadence actuelle, tout en posant un regard bienveillant sur sa meilleure amie qui n'était plus qu'une tâche brune au loin.
Elle savait qu'elle n'avait qu'à céder à une impulsion dans ses pieds pour arriver rapidement à sa hauteur, une simple action qu'elle s'interdisait pourtant de faire : c'était le combat de Kazane. Sa course.
C'était, elle, contre elle-même, et elle n'interférerait pas dans sa rixe privée.
Son rythme cardiaque était normal, il lui était aisé de courir même dans les raidillons, la composition du terrain irrégulier variant de pentes douces à plus escarpées.
La silhouette arrêtée de Kazane se précisa alors qu'elle n'était plus qu'à une longueur de bras de cette dernière. La respiration haletante de la fille de Tsushima n'arborait que la conséquence de son départ trop rapide, la bruine cisaillante ayant plaqué certaines de ses mèches de cheveux contre son visage aux traits évoquant l'inertie.
D'un rapide soupir menant à se décontracter plus qu'à accuser, Alya réduisit l'ampleur de ses pas jusqu'à ce qu'ils ne soient plus qu'une simple marche calme.
- Forcément, ça ne pouvait finir que comme ça. Commenta-t-elle en pressant gentiment sa main réconfortante contre l'épaule abaissée. Allez, respire un bon coup ma grande.
Patientant paisiblement, elle lui laissa disposer du temps nécessaire pour reprendre son souffle, décoinçant l'une de ses boucles d'oreille prise d'assaut dans les mèches dissidentes de sa queue-de-cheval principalement ruinée par la météo peu clémente.
- Hm, eh bien... Elle pris un instant pour peser le poids de ses mots avant de laisser tomber, demeurant authentique en toutes circonstances. J'imagine que tu attends de moi que je te libère de ton fardeau, mais j'en suis parfaitement incapable.
Alya expulse un rire court, distrait, révélateur de sa gêne pour sa propre incompétence. Elle avait du mal à discerner ce qui était injuste : elle qui ne sache pas quoi faire ou Kazane qui attendait le miraculeux coup de baguette magique.
- Désolée, ce n'est peut-être pas ce que je suis censée dire.
Encourageant Kazane à s'asseoir à ses côtés sur le tapis de fougères humides, Alya étendit sa jambe, sa jumelle repliée sous ses muscles fessiers.
Les nuages bas devant leurs yeux les empêchaient de distinguer nettement la forme des bâtiments dans l'horizon, leur vision flouée les enfermait irrémédiablement à la nature pour seule autre compagnie.
Quelques oiseaux sifflaient gaiement, l'intermittence de leurs trilles laissant deviner leur proximité par-delà les branches des andromèdes japonais dont les fleurs en grappes blanches déposaient de légers baisers de pétales sur leurs imperméables.
- Quand tu as eu mal tout à l'heure, tu y as pensé ? Sans attendre de réponse à sa question rhétorique, elle enchaîna, sa dextre frottant doucettement le dos de la lycéenne afin de l'aider à reprendre contenance dans sa respiration perdue. Écoute, ce n'est peut-être pas le meilleur conseil qu'on puisse te donner, mais c'est le mien : la vie, c'est comme ça, parfois on avance et on a mal, d'autres fois, on oublie ce mal quelques instants à côté de personnes qui nous le font oublier. Est-ce que c'est proportionnellement intéressant pour que ça passe ? Non, absolument pas - mais la valeur de l'instant présent est valorisée que parce que tu le veux.
Elle pencha imperceptiblement sa tête sur le côté, fouillant vraisemblablement un détail dans sa mémoire, une histoire pour l'apaiser, conte réel - sans que la vie ne puisse mentir.
- J'ai une amie à Londres, tu vois, c'est une imbécile heureuse. Je ne l'ai jamais connue autrement qu'avec un sourire aux lèvres. Elle m'énervait quand elle était nouvelle dans ma classe, toujours à brailler, à se contenter d'un rien, de rire même quand les garçons la faisait chier. Un jour, je lui ai demandé si elle n'en avait pas marre qu'on la traitre comme la bouffonne de service, et tu sais ce qu'elle m'a répondu ? Elle m'a dit qu'elle n'était pas responsable de comment les autres la traitaient, qu'elle était seulement responsable de comment elle avait choisi de se sentir dans cette situation. Eh bah, ça m'a fait réfléchir. Ma froideur, ma réserve, toutes ces fois où j'ai tenté de repousser son amitié... elle m'a dit qu'elle savait que ça n'avait rien à voir avec elle, mais de la relation que j'avais avec moi-même. L'athlète prit une pause, trouva les yeux mélancoliques de Kazane dans le brouillard pluvieux. Tout ça, ça s'applique partout, à chaque fois. Elle a acheté sa paix scolaire avec cette attitude, elle a fini par acheter mon amitié avec cette attitude ; elle a acheté sa vie entière avec cette attitude. La vie n'est pas parfaite, elle ne le sera jamais, mais qu'est-ce que ça veut dire parfait ? À quoi ça rime ? Je pense que chacun peut vivre sa propre vie du moment qu'il est bien avec celle-ci. Enfin... Ça devait être quelque chose comme ça, son message.
Alya se rend compte que de sa bouche amère, l'impact des mots n'a pas la même saveur que si ça avait été Lalie qui les aurait prononcés, puisque les siens étaient transformés par sa propre vision des choses.
À cette réalisation, son cœur se serra brusquement contre sa poitrine. Elle remarqua que chaque battement était difficile, qu'il s'organisait, dans son corps, une lutte pour l'obliger à ressentir le moment présent.
Si c'était ainsi que Kazane ressentait les choses chaque jour de cette manière avec la même certitude que ça ne finirait jamais, alors Alya aurait dû, une bonne fois pour toutes, garder ses lèvres closes au lieu de croire qu'elle pouvait sauver la vaisselle avec son conseil malavisé.
Son sentiment d'impuissance s'agrandit, néanmoins forcé d'être tari afin de ne pas donner à Kazane une raison supplémentaire de s'en vouloir pour avoir provoqué cet état d'âme chez la sportive.
Mise face à sa propre condition, la brune avait la sensation d'être incapable d'alléger la peine de sa meilleure amie.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Chaque inspiration était douloureuse, l'air entrant dans ses poumons brûlait ses alvéoles pulmonaires, créant une cruelle sensation de brûlure à chaque expiration. Son ventre lui faisait aussi souffrir, se traduisant par une nausée qui la lançait depuis son estomac.
Sans relache, les gouttes de pluie martelaient le dos de la demoiselle, allourdissant ses longs cheveux qui commençaient à coller à la peau de son visage.
Ses épaules se soulevaient et s'abaissaient au rythme de sa respiration saccadée, un mélange de vapeur et de pluie émanant d'elle.
L'averse ruisselait sur Mitsugu, s'écoulant telle des rivières glaciales le long de son cou pour rejoindre son dos, gelant son échine.
L'eau dévalait son doux visage, effaçant toute trace de maquillage, et chaque goutte froide piquait sa peau chauffée par l'effort aux côtés de sa meilleure amie.
Ses cheveux noir de jais dégoulinants étaient des vaiseaux pour les sillons d'eau qui s'écoulaient le long de son corps, renforçant cruellement la sensation de froid qui commençait à l'envahir.
Et pourtant, la lycéenne était plus concentrée sur les paroles d'Alya que sur la reprise de sa respiration, de son corps... Elle entendait sa meilleure amie, elle l'écoutait attentivement même....
Alya avait beaucoup de qualités. Elle était belle, intelligente, déterminée et si on se donne la peine de la découvrir, on découvre un coeur en or qui ne demande qu'à donner de l'amour et aider autrui du mieux qu'elle le peut.
Mais c'est une piètre conseillère... Ce qui a plus interessé la grande japnaise, c'est son annecdote sur son amie Lallie. Kazane aimait entendre la britannique parler de son passé, elle en apprenait tellement sur sa meilleure amie quand elle se livrait ainsi... C'était comme apprendre l'histoire personelle d'un personnage historique occidental important...
Un lore interne de dégénéré...
Kazane, après avoir écouté attentivement les conseils d'Alya, se redressa lentement. Les gouttes de pluie perlaient toujours sur son visage pâle, mais elle semblait soudain plus légère.
Les yeux de la jeune femme, qui avaient précédemment reflété la fatigue et l'agitation, se posèrent maintenant sur Moore avec une lueur nouvelle... Une lueur de tendresse.
Un léger sourire étira les lèvres de la fille de Tsushima, comme toujours, les opinions d'Alya avaient réussi à percer la carapace de le demoiselle asiatique.
Mitsugu fixait Alya dans les yeux, reconnaissante pour cette amitié qui avait le pouvoir de dissiper, ne serait-ce qu'un temps, les nuages noirs qui assombrissaient son esprit.
La japonaise laissa échapper un doux rire, empreint de gratitude. Elle fit deux pas en direction d'Alya et l'enveloppa dans ses bras, posant sa tête sur l'éapule de l'européenne. La pluie continuait de tomber autour d'elles mais Kazane en avait cure, elle avait besoin de sentir la chaleur corporelle de sa meilleure amie, sentir son parfum et lui transmettre par les actes sa reconnaissance pour la femme de glace.
Elle murmura doucement une phrase à l'oreille de Moore, ses mots chargés d'émotion.
- « Tu es nulle pour donner des conseils, Alya-chan... Mais, merci pour ta franchise et ton histoire avec Lallie. »
Le rire doux et sincère de Kazane flottait toujours dans l'air, un écho de reconnaissance. Elle relâcha son étreinte, mais ses mains demeuraient posées sur les épaules de la sportive.
- « Sans toi, je serais sûrement plus de ce monde. »
Après quelques instants, Kazane se recula légèrement, laissant tomber ses mains des épaules de son interlocutrice,rompant ainsi une connexion physique qui était rare entre les deux jeunes femmes.
La lycéenne passa doucement une main dans sa tignasse mouillés, ses longs cheveux noirs glissant entre ses doigts, essorant quelque peu l'eau qui s'y était logée. Son regard empreint de sincérité se posa sur Moore, témoignant du sérieux de ses paroles.
- « Je te promets, plus jamais on ne se battra comme au stade... J'ai eu peur de te perdre ce soir là. »
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
La pluie ruisselante accompagnant leurs silences respectifs ajouta une dimension mélancolique sans qu'aucun ressentiment ne naisse dans l'estomac de l'une ou de l'autre.
Alya n'avait pas pour habitude d'accepter de montrer les failles de son être en étant aussi librement en position de vulnérabilité. Assisté à l'état de Kazane qui s'y emploie avec aisance la confrontait à un fossé dichotomique entre l'admiration de parvenir à s'exposer telle qu'elle était et la contrariété de faire face à ce qu'il l'effrayait.
De toute évidence, la sportive n'a jamais fait face à elle-même, préférant chasser ses émotions dès qu'elles surgissaient, afin d'éviter de se faire piéger par elles.
C'est pourquoi elle avait tant de difficulté à trouver les mots justes, ce qui ne manquait pas de faire réagir Kazane. Alya remarqua avec appréciation, que, malgré tout, elle n'échapperait pas à l'aplomb légendaire de son amie.
Cette dernière comprenait ses dires via son propre niveau de perspective et la brune ne pouvait pas lui en vouloir ; dans ce combat, il n'y avait aucune issue, ni forcément de solutions, seulement une présence qui pouvait faire toute la différence.
- Je sais. Murmura-t-elle avec un sourire empreint de résignation, -consciente de ses propres failles- son souffle chaud naviguant sur la nuque de sa meilleure amie alors que son corps rejoignait le sien.
Sa main vint apaiser la tête posée sur son épaule par des caresses réconfortantes. Petit à petit, l'interstice de ses doigts attrapa à la volée quelques mèches de cheveux humides, la pression de ses deux doigts glissant jusqu'aux pointes essora le surplus d'eau de pluie contenue dans le sillage tracé.
Alya répéta plusieurs fois l'opération dans un soupir de soulagement, pliant parfois négligemment les boucles brunes jusqu'à ce que sa main soutienne la joue écrasée contre elle pour l'encourager à remonter.
Perceptible, juste au sein de sa poitrine, Alya pouvait ressentir de puissantes vibrations appartenant au cœur de Kazane qui courait le marathon contre le sien.
Elle ne saurait dire si c'était à cause à ses récents efforts corporels, ou si le poids de ses révélations qui avait une incidence physique sur son organe vital, mais la torpeur de son propre rythme cardiaque sembla atténuer les frénétiques battements, jusqu'à ce qu'on n'en comprenne plus qu'un fin bruissement.
Alya retrouva l'air frais alors que Kazane se détacha progressivement d'elle. En réponse, un léger frisson tacite traduisit une vive sensation de manque, pourtant, les mains de la Japonaise étaient encore autour de ses épaules.
Incapable d'articuler le moindre mot, sa bouche paralysée effectua néanmoins un sourire empathique. Les deux amies s'étaient maintes fois prouvées que même si les mots venaient à manquer entre elles, il n'en était guère un symbolisme d'une amitié détruite - bien au contraire.
Cependant, Alya avait du mal à savoir comment elle pourrait déconstruire la situation actuelle, l'absence de solution immédiate la clouant sur place.
Elle détestait manquer de décision, son esprit rapide et analytique se mettant au service du désarroi et des situations inconvenantes pour en triompher - mais elle n'avait jamais eu l'étoffe d'une meneuse.
Elle était le bon maillon d'une chaîne, celui qui répare les dégâts causés lors d'une course de relais, mais elle n'était jamais la cheffe, jamais celle dont la voix se fait entendre.
On la choisit toujours en premier au sport pour ses compétences, mais elle n'avait jamais été impliquée dans la formation des équipes.
- Moi non plus. Elle ravala son émotion. Moi non plus, je ne veux plus qu'on se batte comme l'autre fois. J'ai eu tellement peur de te perdre que j'ai préféré détruire moi-même ce qui restait de nous en te frappant plus encore, comme pour m'affirmer que si j'avais fait les choses autrement, ça ne serait jamais arriver. Une partie de moi aurait voulu que tu ne me pardonnes pas parce que ma culpabilité me disait que c'était plus facile si on était resté fâchées, mais la vérité, c'est que j'avais si peur que tu me rejettes que ça s'est transformé en colère autodestructrice. Encore une fois, j'avais besoin de contrôler la situation, ahah.
C'est terrible, mais ce n'est pas si désagréable. C'est comme en souvenir de leur rixe sur le terrain : c'était une affreuse expérience, mais une expérience qui, au bout du compte, l'a rendue encore plus vivante.
Sans Kazane, elle n'aurait jamais ressenti autant d'émotions variées, chacune à leur paroxysme dans leur dualité ; elle aurait simplement été Alya, la coureuse aigrie sans attaches.
Ce merveilleux prix valait bien quelques souffrances.
L'amertume de ses émotions enfouies se transforma en deux sillons salés qu'elle cacha d'une main.
L'avantage des temps pluvieux, et ce pour quoi elle les avait toujours aimé, c'est parce que les gens ont bien souvent tendance à confondre les larmes avec la pluie.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Un soupir s'échappa involontairement des lèvres de Mitsugu alors qu'elle laissait les paroles de sa meilleure amie résonner en elle.
La demoiselle se sentait submergée par une vague de compréhension et de compassion pour son amie. C'était comme si un poids invisible se levait de ses épaules, remplacé par une profonde gratitude pour cette amitié si précieuse.
Puis, un sourire timide étira les lèvres de la fille de Tsushima alors qu'elle relevait ses yeux marrons vers Alya. Son cœur battait un peu plus vite, empli d'une chaleur reconnaissante pour la personne en face d'elle. Elle était touchée par la sincérité et la bravoure de la sportive, qui osait se livrer avec autant d'honnêteté.
-« Merci beaucoup, Alya-chan...»
Murmura Kazane, sa voix douce mais empreinte d'une profonde émotion qu'elle n'avait jamais sentie auparavant... Même à Tsushima, elle n'avait jamais eu une amitié aussi profonde... Un amour aussi vicérale pour une personne... Et encore moins pour une gaijin.
C'était l'amitié la plus pure, deux âmes qui devaient êtres soeurs dans leurs incarnations différentes qui se sont retrouvées après des siècles d'errances sans se revoir avant l'an 2018.
-« Je... je suis tellement reconnaissante d'avoir une amie comme toi. Tu... tu n'as pas idée à quel point tes mots comptent pour moi.»
Elle se mordilla doucement la lèvre inférieure, luttant contre la montée de l'émotion qui menaçait de la submerger. Puis, avec un léger rire nerveux, elle se passa la main dans les cheveux, dégageant quelques mèches humides qui collaient à son front.
-« Je... je suppose que c'est à mon tour, hein ?»
Dit-elle, essayant de détendre l'atmosphère avec un sourire maladroit. La grande japonaise si orgeuilleuse, si honnête, si intimidante était comme une enfant vulnérable.
Révéler ses émotions, s'ouvrir totalement à quelqu'un... Elle ne l'avait plus vraiment fait depuis leur combat... Depuis Tsushima.
Toute sa vie, l'adolesente avait vécue avec les nons-dits de l'ultra-politesse jaonaise frôlant l'hypocrisie que Kazane détestait tant...
Avec Alya, c'était différent.
Avec Alya, le monde reprenait des couleurs, de la chaleur.
Avec Alya, tout allait mieux.
Tout était mieux.
-« Eh bien... je ne sais pas par où commencer. Mais je suppose que c'est le moment de lever le voile sur quelques secrets, n'est-ce pas ?»
Elle déglutit nerveusement, sentant l'anticipation monter en elle. Mais elle était déterminée à suivre l'exemple d'Alya, à se montrer aussi courageuse et honnête qu'elle l'avait été.
Kazane prit une profonde inspiration, sentant le poids de ses propres révélations peser sur ses épaules. Elle se tourna vers Alya, les yeux brillants d'émotion, et commença à parler d'une voix douce mais déterminée.
-« Alya-chan... Je... je dois te dire quelque chose. Tu es... tu es ma première véritable meilleure amie. Avant toi, je n'avais jamais vraiment ressenti ce lien spécial, cette connexion profonde avec quelqu'un... Pas même à Tsushima. Mais depuis que je te connais, je me sens en sécurité, en confiance. Je sais que je peux me confier à toi, te parler de mes peurs, mes doutes, mes rêves...»
Elle s'interrompit un instant, rassemblant ses pensées avant de continuer, bien qu'elle ait peur d'ennuyer la britannique.
-« Je me répète...Tu es comme un phare dans ma vie, Alya. Quand tout semble sombre et incertain, ta présence illumine mon chemin. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Kobe pourrait bien brûler, mais je ne pourrais jamais me permettre de te perdre. Tu es bien plus qu'une amie pour moi, tu es presque comme ma famille, mon roc, ma source de force et d'inspiration.»
Les mots sortaient de sa bouche avec une sincérité évidente, reflétant l'importance qu'Alya avait pour elle. Mitsugu avait attendu longtemps pour trouver une amitié aussi précieuse, et elle ne voulait pas la laisser filer entre ses doigts.
- Alya MooreA l'université ; 2è année■ Age : 29■ Messages : 270■ Inscrit le : 15/09/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-1
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Les mots de Kazane empreint d'empathie sincère l'enveloppa, estompant l'anxiété qui avait suivi ses profondes révélations. En sa compagnie, Alya baissait sa garde puisque l'essence de leurs relations nourrissait l'idée que ce n'était pas nécessaire.
Elles étaient de ces duos indissociables animés d'une énergie suffisamment similaire pour se comprendre, tout en présentant des différences subtiles permettant aux forces de l'une de suppléer les faiblesses de l'autre. De toute sa vie, jamais Alya n'avait connu un tel degré d'amitié.
Là où elle était simplement bonne copine avec Kara, son amie de Londres, -les deux se soutenant mutuellement dans leur activité-, elle avait trouvé à Kobe un lien affectif qui transcendait la compréhension humaine, au-delà d'un spectre spirituel hors d'atteinte.
La chaleur du réconfort creusée dans sa poitrine ne mentait pas, tout comme l'apaisement ostensible de son esprit qui avait renoncé à intellectualiser ses relations pour se laisser plonger dans une dimension authentique dans laquelle elle évoluait avec fluidité.
Sensible à son sourire placé comme un signe de confidence, ses commissures se creusèrent en réponse alors qu'elle pivotait son buste dans la direction de sa meilleure amie.
Ses mèches raides ruisselantes de perle de pluie lui collaient à la peau, modifiant l'aspect de son visage en un format de vulnérabilité que la sportive n'essayait pas de tarir.
Trop longtemps, elle avait gardée ses sentiments enfouis en elle par peur que sa fragilité se reflète dans le traitement des autres à son égard. Quelqu'un témoin de celle-ci voudrait forcément en profiter, la brune avait donc érigé sa froideur comme un rempart dans lequel elle se retranchait pour éviter de se dévoiler.
Toutefois, lorsqu'on parvenait à la faire s'épancher sur ses tourments et qu'elle ressentait une confiance aveugle, Alya partageait son fardeau, acceptant de remettre la relique de ses émotions dans les mains de quelqu'un d'autre.
Le poids de l'eau alourdissait ses mèches échevelées dont leur reflet brillait sous le soleil timide, pourtant, elle se sentait légère grâce à ces aveux mutuels.
Kazane se livra à son tour, non sans éprouver le même mal qui lui brûlait la gorge. La sportive nota sa difficulté à trouver les mots derrière sa respiration haletante et n'en fit aucun commentaire, sa patience compatissante lui laissant de l'espace pour que l'expression de ses sentiments se fasse une place auprès d'elles.
- Des secrets ? Je ne crois pas que ça en était Kazane... Souhaitant une direction plus légère à l'échange, Alya pouffa légèrement derrière son poing humide de mousses et de brindilles qui s'étaient accrochées à sa peau alors qu'elle avait mis ses mains en levier derrière son dos. Ce que je veux dire par là, c'est que je le sais. Tu sais, ces choses-là se sentent. Quand quelqu'un veut être avec toi, il fait tout pour le faire, il en manifeste toujours son envie, à sa manière, que ce soit par des déclarations d'amitié ou des actions faites pour prouver qu'il tient à toi, et j'ai l'impression que c'est ce qui nous arrive aujourd'hui.
Son besoin d'expliquer la mécanique du statu quo et de ses possibilités se mêle à son débordement émotionnel. Alya expérimente l'aspiration de décortiquer les tenants et aboutissants pour ressentir : c'est sa façon de confirmer son amour.
- Quoi qu'il en soit, si je n'arrive pas à m'exprimer aussi clairement que toi, je te remercie de me l'avoir confié. Je pense qu'on a tous besoin de l'entendre, peu importe si l'amitié est acquise ou non. La brune voulait rendre la réciprocité, mais elle avait l'idiote sensation que renvoyer les mêmes paroles rendrait sa confession illégitime. Ses yeux brillèrent de volonté sous sa mèche mouillée, et dans un instinct farouche, elle envoya valser cette boule d'inquiétude avant qu'elle ne prenne trop de place et modifie sa perception du moment. Je ressens la même chose à ton égard, Kazane-chan. Tu es plus que ma meilleure amie, tu fais partie de ma famille, de mon "moi", celle qui rend mes journées agréables et celle avec laquelle j'ai l'impression d'avoir un avenir, de pouvoir avancer. Si j'écarte toujours les autres de moi, je trouve en la solitude un caractère déprimant, comme si la vie n'avait pas d'importance sans relations sociales. Avec toi, je n'ai pas l'impression qu'une vie de misère m'attend si je n'arrive pas à me faire des amies, parce que tu es déjà là ; le futur me paraît déjà plus beau et ne m'effraie plus.
Attrapant la pâleur de la main de Kazane, Alya emprisonna l'interstice de ses doigts entre les siens pour ramener son corps vers elle. Le relief de son vêtement de pluie rencontra son menton qu'elle fourra proche de la capuche jaune.
La douce étreinte se poursuivit, comme une conclusion à leur échange, témoin du gage d'amitié sincère qu'elles se portaient l'une, l'autre.
- Kazane MitsuguElève ; en 3ème année■ Age : 26■ Messages : 701■ Inscrit le : 12/06/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-3
❖ Arrivé(e) en : Avril 2018
Kazane serra délicatement la main d'Alya, sentant la chaleur réconfortante de son amie malgré la fraîcheur ambiante. Elle se redressa lentement, absorbant chaque mot que la Britannique venait de dire. Alya, d'habitude si renfermée et stoïque, avait ouvert son cœur, offrant à l'asiatique un aperçu de ses sentiments profonds qui dormaient sous des couche d'armures blindées...
Mitsugu sourit doucement, se sentant étrangement légère malgré la gravité de leurs échanges. Elle leva les yeux vers les cieux voilés, observant les nuages massifs qui se déplaçaient lentement, comme des montagnes de coton sombre. La pluie continuait de tomber, créant une mélodie douce et apaisante, chaque goutte formant un écho sur la surface des flaques jonchant le sol.
Les éclairs de lumière solaires occasionnels perçaient les nuages, projetant des éclats de clarté fugaces à travers le voile de pluie.
Après un moment de contemplation, Kazane baissa les yeux pour croiser le regard de la britannique et lui sourire tendrement. Elle lâcha doucement la main de son amie, sans pour autant rompre le lien invisible qui s'était renforcé entre elle au fil des mois.
-« Bon, assez de sentiments entre nous, sinon on va chacune faire un arrêt cardiaque...»
Ricanna t'elle en souriant, sa voix teintée d'une légère espièglerie. Elle secoua la tête vigoureusement, projetant des gouttes de pluie autour d'elle.
-« Allez ! La dernière arrivée à la sortie du parc paie le tea time à l'autre ! »
Sans attendre de réponse, Kazane s'élança soudainement, éclatant de rire de plus belle, ses mots emportés par le vent et la pluie
L'adolescente courait à toute allure, ses pieds éclaboussant les flaques d'eau sur son passage. La pluie frappait son visage, mêlant ses cheveux noirs à l'eau qui coulait sur ses joues. Certes, la sportive savait qu'Alya la rattraperait bientôt, autant dans l'eau, Mitsugu avait l'avantage, mais sur une course, elle rivalisait à peine.
Mais pour l'instant, elle savourait le moment, le coeur tambouriant dans sa poitrine.
Kazane se sentait vivante comme jamais. L'air frais emplissait ses poumons, la pluie caressait sa peau, et le sol humide offrait une sensation de fraîcheur à chaque foulée. Le monde semblait s'effacer autour d'elle, ne laissant que le rythme de sa course et le bruit de la pluie. Son cœur battait fort, non pas de tristesse ou de peur, mais de pure joie et de l'excitation.
La demoiselle jeta un coup d'œil en arrière et vit Alya qui la rattrapait rapidement, sa détermination visible dans chaque mouvement. La Britannique, avec ses mèches brunes collées à son visage où Kazane pensait discerner un sourir également.
La lycéenne accéléra encore, sentant l'adrénaline parcourir ses veines. Elle ne cherchait pas vraiment à gagner, mais à prolonger cet instant de bonheur partagé. Les arbres et les bancs défilaient à ses côtés, les bruits de la ville lointaine se fondant dans le murmure constant de la pluie. Chaque respiration, chaque battement de cœur, chaque éclaboussure était un stimuli rappelant à son esprit qu'elle n'était pas encore qu'une carcasse froide dont tout le monde se moquait... Pas encore.