[TERMINE]La laisse du destin

Il neige. Pas beaucoup, certes, mais il neige. La truffe de Shiba Inu se lève pour essayer d'attraper les flocons au vol. Je le regarde faire, quelques mètres plus loin – l'enrouleur de la laisse presqu'à fond, le sourire aux lèvres.

Il a l'air de s'amuser, Jack.

Comme il fait froid, il n'y a pas beaucoup de monde, dans le parc, et c'est tant mieux. Il n'aime pas les autres chiens, ou plutôt, a un comportement de dominant avec eux. Alors moins de monde, moins de chances de grognements. De ma main libre, je prends une petite vidéo pour son maître.

Chose faite, je tire un peu sur mon écharpe pour la relever contre mon nez – glacé, et rabaisse un peu mon bonnet sur mon front. Juste le temps de faire ça, un inconnu arrive à l'angle du chemin. Le toutou n'a pas l'air de le remarquer, toujours à sautiller auprès de la neige.

Je tire doucement sur la laisse pour briser la distance entre lui et moi... mais celle-ci s'enraye dans son enrouleur, et se détend à fond. J'ai juste le temps de dire « Attention », le chien percute le jeune homme.

Rien de violent, mais assez pour déranger.

Jack percute l'inconnu. À l'impact, je serre les dents comme si j'étais celle touchée. Désabusée, seul mon regard suit le chemin dramatique emprunté par le téléphone. Par chance, sa chute s'arrête grâce, il semblerait, aux écouteurs.  

Je trottine derrière le chien pour arriver au niveau du garçon, en enlevant mes écouteurs :

« D-désolée, vr-vraiment ! Vous n'avez r-rien ? Et v-votre téléphone ? »

À sa question si le chien m'appartient, je bafouille complètement, la main sur son collier :

« N-non... enfin euh... oui... mais p-pas v-vraiment... »

Je m'enfonce alors que je fais reculer le chien, lequel était en train de le renifler de tout son soûl. Je baisse les yeux sur la laisse, afin de vérifier son état, et tester l'enrouleur. Mais je n'ai pas trop le temps de voir, mon attention se tournant à nouveau vers le garçon.

C'est bien ma chance ça, de péter la laisse.

Ouf ! Tout va bien du côté du garçon. Quant à la laisse, il confirme plus ou moins mes pensées. Je ne me balade pas avec un tournevis sur moi, donc démonter l'enrouleur serait légèrement compliqué. Je baisse les yeux sur la laisse, avant de lui répondre :

« T-tant mieux ! Et oui-ui … ! Vu c-comme ça, elle a l'air c-cassé »

Faire avec le fil ? Ce serait le meilleur moyen de se brûler les doigts, non ? Ou plutôt, je ne suis pas certaine de comprendre ce qu'il voulait dire par-là. Il me pose deux questions, la première un poil intrusive. Mais... il veut sûrement bien faire.

« Non, son m-maître habite à une qu-quinze-vingtaine de minutes d'ici... »

Doucement, je lâche le collier de Jack.

« Oui ! Vous p-pouvez le caresser ! »

Il n'a jamais été vraiment hostile envers les humains, alors je peux bien le laisser faire. Les mains libres, j'en profite pour inspecter la laisse : l'enrouleur ne l'immobilise plus du tout. Peut-être en enroulant celle-ci autour du boîtier, ça pourrait faire le taff ?

Je fais des tests pour trouver une solution.

Occupée par l'état de la laisse, je garde tout de même un œil sur Jack. Ce dernier reste sous ma responsabilité, jusqu'à retrouver Miyagi-san. En tout cas, il a l'air de kiffer les grattouilles du garçon, c'est plutôt rassurant.

De mon côté, j'improvise une nouvelle laisse en...

Une détonation.

L'espace d'un instant, j'écarquille les yeux, avant de réaliser que c'était juste un éternuement. S'il est allergique au chien, c'est un peu bête d'en caresser un. Même si j'avoue que, si je l'étais, je préférerais me gaver d'antihistaminique plutôt de renoncer.

« P-pas de soucis ! V-vous êtes allergique ? »

Je termine de nouer la laisse autour de l'enrouleur. Comme ça, il n'y a plus d'allonge, et je me retrouve avec un semblant de laisse standard. C'est à ce moment-là que choisi le garçon, pour s'attarder sur comment ça avance de mon côté.

« Ça d-devrait être b-bon, m-merci de vous être occupé de Jack ! »

Je rigole légèrement à sa remarque sur la touffe de poil, et rajoute :

« Si on le c-caresse au bon endroit, il f-fait de l'air guitar avec sa p-patte ! »

Avant d'accrocher la laisse à son collier, je montre au garçon à quel endroit le caresser. En général, ça amuse les gens de découvrir cette petite réaction, où il agite la patte dans l'idée de se gratter, mais dans le vide.

« Vous allez dans q-quelle d-direction ? »

Ce serait bête de se dire au revoir si on prend le même chemin. Enfin, non, ce ne serait pas bête, mais surtout awkward, et je n'aime vraiment pas ça. Alors au pire, je ferai un détour ou... Jack tape de sa truffe sur la main du garçon, cherchant son attention.

On dirait que le chien a choisi à notre place.

Zéro plan ? Avancer sans but ou destination, ça paraît un peu ennuyant. D'accord, il y a la curiosité de découvrir de nouveaux lieu, et nouveaux paysages... mais, je ne sais pas, sans but, ça me paraît un peu dérisoire. C'est peut-être un peu comme de la méditation pour lui ?

Seul avec ses pensées.

« D-d'accord... »

Je n'ose pas lui demander si c'est une activité habituelle, ou si c'est juste aujourd'hui en particulier. Après tout, j'ai bien croisé Kawaguchi-san, et Yamashiro-san dans des parcs... alors je chasse mes préjugés. Marcher, pour marcher, pourquoi pas.

Je tapote la tête de Jack, qui a l'air bien heureux, la langue pendante. Le garçon s'avance dans la compréhension de l'élucubration du chien. Ça me fait doucement sourire, il ne doit pas être si loin de la réalité. Quand il se présente, je fais de même :

« T-t... Nissa, enchantée ! »

Je m'incline un peu suite à mes paroles ; à quelques bafouillements près, j'ai failli dire mon nom de famille alors que lui, il s'est présenté avec son prénom. Je tire un peu sur mon écharpe, pour la remonter jusqu'à mon nez... parce oui, il neige toujours !

À peine.

Quelques flocons se sont écrasés sur la chevelure – qui me rappelle à mort Lloyd, de Kazuki. Le silence retombe entre nous, mais je n'ai pas envie d'une ambiance pesante, alors après quelques premiers pas pour reprendre la route, je lui demande :

« Vous écoutiez q-quoi avant q-que Jack s’accap-pare de votre attention ? »

Franchement, je ne peux pas faire mieux là.

Attentive, je l'écoute parler des musiques qu'il aime, plus précisément des OSTs, de jeux vidéos. Une question fleurit sur le bord de mes lèvres, mais je ne veux pas l'interrompre. Alors je continue de prêter oreille à ce qu'il dit, et les diverses interrogations qu'il me pose.

Enfin... il ne me laisse pas le temps de répondre, et enchaîne sur le type de jeux qu'il préfère. Sur ses lectures, ses cours, et surtout, sa passion pour la musique. Peut-être au point de s'endormir avec une playlist berçantes sur les oreilles ?

Il s'arrête de parler, et j'attends quelques secondes pour être sûre de ne pas lui couper la parole. Je me racle un peu la gorge, un poil gênée, et en omettant quel type de musique j'écoute  :

« Dès q-que j'ai un p-petit m-moment de libre, j'écoute de la m-musique ! »

Avant la collision, je me déridais sur...

Un bon gros morceau de metal.

C'est ma drogue du moment.

« Ça m'arrive aussi d'écouter d-des OST p-pour travailler, c'est top comme musique d'ambiance pour se concentrer. »

Après tout, c'est étudié pour.

« On a un p-peu les mêmes p-passe-temps... je l-lis et j-joue  beaucoup, surtout à des RPGs ou en m-multi. C'est... quoi v-vos derniers jeux ? P-peut-être que je connais ! »

Comme  d'hab', j'ai vraiment trop parlé.

Eh bien ! En entendant la liste des jeux, ça me surprend un peu : c'est un curieux cocktail que celui-là ! Un RPG, une simu, un FPS et un de course. Je ne peux pas me vanter d'avoir un panel aussi ouvert dans les jeux vidéos. Même si, en partie grâce à Tsu, je découvre beaucoup de jeux dont des pépites.

Je hoche vivement la tête lorsqu'il parle des consoles, anciennes comme nouvelles... les miennes sont toutes chez ma mère, et même si ça m'arrive rarement de les toucher, j'en prends grand soin. La switch, elle, m'accompagne au dortoir. Rien à voir mais quelque chose me fait tiquer.

Il a parlé de dortoirs.

Pas de résidence, ou d'appartements.

De dortoirs.

Quelles sont les chances franchement !

Bref. Je me recentre sur la conversation :

« J'aime b-beaucoup la saga des Tales of ! P-pour ne pas dire mes RPGs préférés... mais sinon, p-pourquoi vous ne jouez p-pas sur émulateur avec votre PC ? »

C'est peut-être un peu con comme question, mais ça a l'air de le chagriner de ne pas pouvoir jouer à ce qu'il veut quand il le désire. Peut-être que ce n'est pas exactement ce qu'il recherche comme sensation dans sa nostalgie ? Peut-être le PC n'est pas assez puissant ?

Jack frotte sa tête contre mes doigts, et je le caresse doucement sur le haut de son museau. À trop parler, j'en viendrai presque – je dis bien presque, à l'oublier tant la faible allonge de la laisse, le force à avancer assez doucement et dans le calme.

« ... Vous étudiez quoi à l'université ? »

J'espère ne pas le déranger avec la question.

Il étudie bel et bien à KHS, comme je le pensais. Côté universitaire, en anglais, et en littérature. Il évoque la difficulté à s'adapter à ce cadre de vie, et je hoche la tête, compréhensive, et surtout, jadis dans le même cas.

L'idée de l'émulateur n'est, visiblement, pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je suis un poil contente d'avoir proposé cette solution, et qu'il en trouve de l'intérêt. En plus, ça permet de jouer à des jeux aimés dans toute leur splendeur, sans être ennuyé par les piètres performances de la machine.

Il m'arrache de mes pensées en me demandant si je suis également à KHS, et au lieu de hocher simplement la tête comme j'en aurais l'habitude, je le rassure dans sa curiosité. Celle-ci n'est pas du tout mal placée, et tout aussi demandant en information de la mienne :

« Je suis en troisième année d-de lycée à KHS. Je suis arrivée en c-cours de l'année 2016, alors je c-comprends très bien ce qu-que vous vouliez dire toute à l'heure sur le t-temps de s'habituer »

Heureusement, il y avait des têtes connues dans la marée humaine de l'établissement. Sinon, je me serai probablement noyée... Enfin bref, d'autres questions me brûlent les lèvres, et comme lui, il a osé, malgré la peur d'être indiscret, je me jette à l'eau :

« Vous faites p-parti d'un club ? Et rien à voir, mais... vous faites du JDR en p-plus des jeux vidéos ? »

Non, je ne cherche pas à l'embrigader, chut.

Kazuki--san ne fait partie d'aucun club. C'est un peu triste, non ? Après tout, les clubs sont aussi là pour créer des liens ou en renforcer d'autres. S'en priver revient à tirer un gros trait là-dessus... En plus, il est à l'université, et j'ai des doutes sur la facilité de discuter avec quelqu'un en amphi.

Je veux dire... c'est assez austère, un amphi, non ?

Sans trop savoir pour quoi, mon aîné a l'air un peu... gêné ? J'espère ne pas avoir dit ou fait quelque chose le dérangeant réellement... mes yeux se baissent sur Jack, pour éviter son regard, et ne pas l'ennuyer encore plus. Je le caresse du bouts des doigts.

Le chien relève sa tête, à la recherche de plus d'attention, alors je le grattouille sous le menton. Je relève la tête vers mon compagnon de marche, et celui-ci n'a plus l'air si gêné... tant mieux. Il me retourne même la question, à laquelle je ne m'y attendais pas forcément.

« Une de mes meilleures amies est MJ. Elle masteurise dep-puis des années maintenant, alors j'en ai essayé p-pas mal... mais elle ne vit p-pas à Kobe, mais à Nagoya et.. »

C'est à mon tour de me gratter la nuque.

« C'est un p-peu stupide, mais il y a quelques temps, un garçon, s'app-ppelant aussi Kazuki, voulait ouvrir un club de Jeu de rôles. Alors entendre votre p-prénom m'a fait penser à lui, et à ça... »

Je shoote dans un caillou invisible.

« Il a abandonné le p-projet... et j'ai bien envie d'ouvrir un club là-dessus mais... »

Je me mords la lève inférieur en m'imaginant MJ. Entre ce que je désire, et ce que je suis capable de réaliser, il y a tout un monde. Faut dire aussi, j'aimerai vraiment voir Nana ici, et s'en occuper. Alors je soupire faiblement, chassant rapidement cette zone d'ombre de mon cerveau.

« Et sinon, vous étiez dans quel club sportif ? »

J'ai beaucoup trop parlé, alors à son tour !

C'est assez amusant de voir Jack être dorloté à tour de rôle. Il vit sa meilleure vie, ce toutou. Il tapote sa truffe sur la main de Kazuki-san, et je ne peux empêcher un sourire attendri de fleurir sur mes lèvres. Je vais finir par devenir gaga de ce chien...

L'étudiant évoque l'athlétisme comme ancien sport en club, et une petite Maya sauvage pop dans ma tête. Forcément, elle en fait partie. Une remarque attire mon attention : pas ce qu'il voulait ? Je garde ma question dans un coin de ma tête alors qu'il évoque ce qui s'approcherait d'une passion pour le sport.

Il est loin le cliché du geek.

Et là, hop, Dubois-san prouve le contraire juste en existant.

On revient sur le sujet de JDR.

Je me sens un peu ridicule de lui avoir parlé de ça, alors qu'on se connaît à peine. Alors je tire un peu sur mes manches, gênée, et un peu hébété de mes paroles. Si ça se trouve, ça l'ennuie de parler d'un tel sujet, et je le dérange...

Mais foutue pour foutue, je lui réponds :

« Vui, ça me manque... même si on en fait p-parfois sur internet. Et ce n'est p-pas elle qui nous a fait découvrir le jeu de rôle, mais son p-papa ! »

Voilà, je m'éparpille dans des informations pas forcément utiles. Mais moi, ça me rend nostalgique. À l'époque où on vivait toutes les trois dans la même ville, sans qu'il y en ait forcément une de nous mise sur le côté. J'aimerai tellement que Hina vienne faire ses études ici...

Je suis tellement perdue dans mes pensées, j'en perds mes marques, et où traînent mes pieds. C'est le couinement douloureux qui me sort de ma léthargie, et le contact avec quelque chose de mou sous ma converse. Les connections se font, je sursaute et je m'affole un peu :

« Oh non non, je suis désolée Jack. Désolée...  c'était involontaire »

Je m'accroupis devant le chien, et lui demande de donner la patte. Il le fait sans rechigner, et ne semble pas avoir mal quand j'appuie sur son coussinet. Fuuuu. C'est toujours horrible de blesser un animal, surtout que les pauvres ne comprennent pas que c'est juste un accident.

Je passe mes bras autour de Jack pour lui faire une petite étreinte, lui tapotant la tête.

« T'es vraiment un bon chien »

Je lève les yeux vers mon senpai – temporairement délaissé, d'autant plus gênée. Comment reprendre une conversation normale après ce qu'il vient de se passer ? Je me racle un peu la gorge, puis me redresse en tirant sur mes vêtements. Je grimace un peu, incertaine :

« C'était quels sp-ports ? Que vous vouliez faire à v-votre ancien lycée ? »

S'il me prend pour un monstre sans cœur ?

Un peu trop plongée dans mes pensées, je ne l'entends pas s'excuser sans véritable raison, et à peine ses remarques sur le JDR. Il n'y a que ce couinement, et la culpabilité d'avoir fait mal à un animal sans défense. Je l'ausculte tout en répondant à Kazuki-san :

« N-n-non, on dirait que ça va. P-plus de p-peur que de mal. J'ai eu p-peur aussi, désolée... »

Je soupire, c'était probablement un mélange de couinement de peur et un peu de douleur – sûrement déjà estompée. Mes doigts ébouriffent le crâne du chien comme je le ferais à un gamin, avant de me relever. Je m'intéresse à nouveau à mon autre compagnon de balade, et pose une question, à laquelle il répond de suite.

Je hoche la tête à tout ce qu'il dit.

« C'est une bonne idée d'attendre la fin des examens, et de chercher à tête reposée. Parce que je ne p-pense pas que créer un tel club à KHS serait p-possible... Les p-parents d'élèves crieraient au scandale, sûrement »

L'idée m'amuse, et l'expression concernée se transforme doucement en un demi-sourire.

« Je comprends le besoin de faire du sport, de se dépenser »

Je n'en ferais pas autant sinon hors club.

Il est gentil Kazuki-san de me rassurer comme ça, et de confirmer la normalité d'avoir eu peur. Heureusement que je ne porte pas des chaussures compensées comme Maya, les dégâts auraient été terribles. Je m'incline un bref instant, avant de corroborer mon geste :

« Merci de votre sollicitude ! »

Je m'arrête quelques instants pour délier un peu la laisse, et laisser une plus gros allonge à Jack... comme ça, plus de risque d'avoir ses pattes dans mes jambes ! À la réaction du garçon sur mes précédents paroles à propos de boxe, je me mords la lève.

J'aurais peut-être mieux fait de me taire.

« Après... c'était juste une supposition... p-peut-être que... si bien mené, bien soutenu, bien expliqué et argumenté, auprès du doyen cela p-pourrait p-passer ? »

Je baisse les yeux, perdus au milieu de la fourrure du toutou. Le doyen, il est connu pour son excentricité, non ?

« Il a bien accepté le club des aventuriers... alors pourquoi pas les nôtres ? »

Juste une exception qui confirme la règle ?

Suite à mes suppositions, Kazuki-san émet son avis, et les convenances pour ouvrir un club. Je me suis probablement mal expliquée, vu qu'il rajoute d'avoir besoin de monde pour le créer. Je me mordille la lèvre,  me retenant de lui dire que le « bien soutenu » prenait en compte les élèves supplémentaire au projet.

« Ouui évidemment ! Un président, et au minimum quatre élèves de plus, je crois. Faudrait vérifier auprès de l'administration... »

Son aveu sur sa peur est franc, et bien reçu.

« Si ça peut vous rassurer, j'ai aussi la trouille »

Je laisse échapper un petit rire timide.

« Mais ouais... l'année prochaine ! »

Je lève le poing de ma main libre, pour montrer ma motivation. On a chacun un potentiel projet à mener... seul l'avenir nous dira. Déjà, si Hina rejoint KHS, je n'aurais peut-être pas besoin de l'ouvrir moi-même, ou même de l'ouvrir tout court...

Par contre, la remarque du garçon me fait baliser... c'est vrai ça, quelle heure il est ? J'attrape mon téléphone, pour vérifier et là... je me décompose, j'ai déjà 10 minutes de retard. Et je ne peux pas me permettre de courir avec la laisse dans cet état.

« Merci ! Je ne me serai pas rendu compte de l'heure sans vous »

J'envoie un rapide SMS à Miyagi-san.

« Je pars par là... Je vais marcher trop vite pour tenir une conversation donc... on se revoit sur le campus  ? »

La réponse à la question, je file pour rentrer.