Virtu-IRL ou ce visage peint par l’imagination

Avec Naoki, Tsumugi avait choisi la confiance. En reculant, en respectant la distance d’un bras qu’elle lui impose, le jeune homme s’en montre digne. Sa main dans celle de son ami, elle se laisse aider pour se mettre droite et arrange ses cheveux et ses vêtements pour se donner une meilleure contenance et sèche les larmes qui ont coulé au coin de ses paupières. Tsumugi se sent rougir lui monter aux joues à sa remarque. Si elle a toujours apprécié la franchise de son ami, parfois, il arrive de penser qu’il pourrait l’épargner un peu. Vient-il de lui proposer de vivre ses expériences avec lui ? Elle détourne le regard. Elle peine déjà à mettre de l’ordre dans le bazar laissé par Nolan, alors si Naoki s’amuse à la secouer plus encore, elle ne pense pas survivre à ses propres émotions. Elle préfère ne pas savoir s’il est sérieux ou s’il rigole. Et puis, même si sa proposition aurait pu l’intéresser fut un temps, elle préférerait voir un autre visage penché au-dessus elle.

« Je… Je crois … Que je suis plutôt exclusive… Quand j’ai … Quand je … Enfin … Tu sais…?»  Souffle-t-elle, se mordillant la lèvre sous son aveu.

Relevant finalement les yeux vers lui, elle lui sourit, avec douceur, avec confiance. Pensant « Je sais. », sans le formuler oralement, le laissant continuer sur sa lancée, hochant la tête sur le sujet des méthodes bizarres, elle ne se remet toujours pas de leur proximité forcée par Naoki pour lui faire entendre raison. Elle rougit encore lorsqu'il mentionne Le Lidec. Il n’a pas tort. Elle le sait. Mais l’entendre dire de sa bouche lui donne des palpitations.

« T’es tordu… »  Lui reproche-t-elle, pouffant néanmoins et reposant sur lui un regard tendre avant qu’une notification de son téléphone lui donne l'opportunité de se soustraire à sa gêne.

Prenant son téléphone, curieuse, elle le déverrouille et écarquille les yeux de stupeur avant de pousser un petit cri joyeux.

« Oh purée je l’ai euuu !!! Nash !! Regarde regarde regarde !!!!!! »

Toute excitée, elle lui met le message sous les yeux. Finalement, claquer ses diamants à la loterie pour tenter d’avoir un bâton magique de classe légendaire lors d'événements spéciaux en valait la peine. Petite distraction qui fait du bien au moral et lui fait retrouver sourire et calme lorsqu’elle range à nouveau son portable et reporte son attention sur son ami.

« Tu m’accompagneras quand je le testerais ? »  Propose-elle, presque narquoisement avant de retrouver son sérieux et de baisser ses yeux sur ses mains. « Et… Pour en revenir à ce que tu disais… Je… C’est peut-être un peu trop soudain pour… Tu vois… Je préférerais encore savoir ce qu’il pense de moi avant de faire quoi que ce soit… Et… On ne se connaît pas encore si bien que ça… »

Elle se mordille la lèvre. Et puis, il ne l’appelle même pas par son prénom. Elle n’est pas certaine qu’il la voit au moins comme une amie alors qu’elle s’est surprise à écrire le sien dans un coin de page de son cahier de brouillon. Rougissant à cette pensée, elle se sent presque bête d’avoir autant tergiversé sur ses propres sentiments. Les entrailles nouées, elle plonge son regard curieux dans celui du jeune homme.

« Je peux te poser deux questions ? »  Demande t-elle avant de sourire. « Hormis celle-là. »

Patiente, elle attend qu’il lui donne son accord avant de lancer.

« Qu’aurais-tu répondu aux questions que tu m’as posées ? Et … »

Elle hésite.

« Si je… Si je n’avais pas eu des sent… Des … Enfin, si je ne t’avais pas repoussé, tu m’aurais embrassé ? Ou du moins, tu aurais eu envie ? »

Aucun jugement dans le ton de sa voix ni même dans son regard. Une simple curiosité et peut-être, finalement, l’envie, le besoin, de faire le point sur leur relation maintenant qu’ils se voient.

Cela l'a fait doucement souffler du nez, Tsumugi, de voir la surprise se peindre sur les traits de Naoki, de presque voir les rouages de son cerveau se mettre en marche avant qu’il ne se souvienne de ses propres consignes. Elle s’amuse un instant de le sentir embêté avant d’enchaîner ses réponses et froncer les sourcils en entendant le premier prénom. Kaoru. Kaoru… Tsumugi ne connaît qu’une seule fille portant ce prénom et adorable, douce et marrante ne sont pas les premiers adjectifs qui lui viendraient à l’esprit pour parler d’elle.

L'incident avec le maillot de Moore-san en janvier lui revient en mémoire. Elle avait eu de la peine pour elle même si elle ne la supportait pas vraiment depuis la journée du sport. Elle ne connaissait toujours pas le fin mot de l’histoire, mais le bruit courait que Morioka-san avait bousillé le maillot de l’Autre et Tsumugi se souvient parfaitement du « Planche à pain ». Suite à cela, Tsumugi n’avait pas cherché à la connaître davantage. Excepté ses cheveux et sa taille qu’elle jugeait souvent trop petite, elle n’a pas rougir de ses proportions mais se méfie du jugement de « Queen K ». Naoki aime ce genre de fille ? Dubitative, elle préfère se dire qu’elle ne connaît pas Morioka-san comme son ami la connaît et qu’elle n’a pas à la juger sur quelques actes isolés et des rumeurs. Elle reconnaît cependant qu’elle est vraiment jolie et correspond, en toute objectivité, aux compliments faits sur son physique par son ami.

Cessant là le cours de ses pensées concernant la peut-être future petite-amie de Nashinda, Tsumugi porte toute son attention sur ce dernier. Boudant intérieurement, elle se répète « l’homme du bar », « Ma-Mon ami »… Ce ne sont pas des noms, même pas vraiment des surnoms. Frustrée, elle se demande si elle n’aurait pas dû faire pareil… « Le Dieu-du-bassin », « mon-ami-qui-m’a-embrassé », « Le-Corbeau-dans-ma-série-favorite-du-moment », « Le-garçon-dont-je-n’arrive-plus-à-soutenir-le-regard-parce-que-je-me-transforme-gyrophare-sous-extasy ». Et dire qu’elle les connaît peut-être.

La suite, cependant, lui fait oublier de râler. Rougissant, écarquillant les yeux, ne s’attendant pas à une déclaration pareille, elle sourit avec douceur. Des aveux tardifs, mais reçus avec bonheur. Tsumugi rit. Le cœur léger.

« C’est assez drôle que tu dises ça… Comme quoi… On a toujours été sur la même longueur d’onde… »

Un peu de malice se lit dans la tendresse de son regard avant qu’elle ne baisse les yeux sur ses mains.

« J’avais des sentiments pour toi aussi. Je ne t’ai rien dit, j’ai tout étouffé parce qu’avec la distance et … Tous les échanges qu’on a pu avoir, je savais qu’une relation entre nous serait trop difficile, voire même impossible. »

Elle relève la tête.

« Et puis, je préférais, et préfère toujours, mille fois t’avoir pour l’ami que tu es, que… Pour… Toute autre chose qui détruirait le lien qu’on a, toi et moi… »

Rassérénée, heureuse d’avoir pu se libérer d’un poids gardé depuis bien trop longtemps, elle rit à nouveau.

« Et oui je resterais ta waifu... »

Son sourire perd peu à peu de son éclat pour se changer en moue boudeuse.

« Une waifu à qui tu fais quand même des cachotteries et n’ose même dire le nom du type qui a osé te résister ! Je suis blessée ! D’ailleurs… À t’entendre… »

Elle hésite.

« … J’ai l’impression qu’il n’a pas complètement disparu de tes pensées… Si… Si demain par exemple, il t’avoue soudainement que finalement, il est intéressé par toi… Qu’est-ce que tu ferais ? Et … Je… Je n’ai pas pu te consoler à ce moment-là… Mais si jamais… Ma proposition de câlin, d’épaule pour pleurer est toujours valable… »

Elle a touché une corde sensible. Elle le sent bien. Elle le voit bien. Dans ce regard qui s’éteint. Sur son sourire qui se fane. Elle se sent coupable, honteuse d’avoir posé le doigt une plaie qui, à l’évidence est encore à vif. Sur sa joie flétrie, il pose une rigide assurance et la couleur du mensonge. Si elle ne le connaissait pas, si elle n’avait pas assisté au passage de cette ombre sur son visage, elle aurait cru à son rôle. Elle en a eu un aperçu pendant leur heure d'entraînement, mais qu’il doit être doué cet imbécile qui encore une fois préfère se jouer secret, fort et insensible. À moins qu’il ne soit totalement dans le déni. Et ce Mathéo, quel idiot d’avoir laissé passer un parti comme Nao…

Mathéo… Se répétant le nom du jeune homme, le visage de son senpai lui vient à l’esprit. Mathéo. Avec un prénom si français Tsumugi est quasi persuadée qu’il ne peut pas en y en avoir plusieurs sur le campus. Alors comme ça, son senpai s'était retrouvé dans son plus simple appareil devant son ami. Arrêtant là ses pensées, de peur de se mettre à imaginer Takahashi-san nu comme un ver sous les douches, Tsumugi se mit à chercher dans sa mémoire des traces, des indices, qui auraient pu la mettre sur la voie d’une éventuelle homosexualité de son senpai favori du club de natation. En y réfléchissant bien, il est vrai qu’en lui parlant, elle avait une ou deux fois surpris son regard errer sur le Dieu-du-bassin, le BGman en chef et trop absorbé elle-même dans la contemplation du mouvement de ses muscles sous sa peau elle n’avait pas révélé les coups d’œil de Mathéo sur le moment. Mais… Qui ne le regardait pas lorsqu’il semblait sortir de la piscine au ralenti ? Se promettant d’être plus attentive à l’avenir, elle ne répondit rien à Naoki à son sujet, préférant garder les éléments de sa future enquête secrète. Et puis, quelle était la probabilité qu’un frère et une sœur soient tous deux homosexuels ? Et si oui… S’en doutaient-ils seulement ?

Taisant ses pensées parasites, elle soupire. Tsumugi hésite et prend de s'humidifier les lèvres avant de déclarer, affichant un sourire tout aussi factice que lui:

« Si tu le dis … Je veux bien te croire. »

À son tour, elle réduit la distance entre eux pour s’asseoir juste à côté de lui.

« … Je suis rassurée que tu ailles bien et que tu saches où tu en es et que … La situation te convient comme ça avec ton ami… »

Elle soupire encore avant que sa tête, comme soudainement devenue plus sensible à la gravité, s'affaisse contre le torse de Naoki et que ses bras entourent sa taille.

« … Moi par contre… J’ai bien besoin de ça… »

Lentement, elle lui caresse le dos. Juste un instant alors qu’intérieurement, elle sourit. Elle espère lui apporter un peu de chaleur, un peu de réconfort alors qu’il semble avoir oublié qu’il lui parlait à elle. Elle qui en connaît probablement trop sur lui et ses secrets, sa sensibilité et son cœur d’artichaut. Elle s’imagine lui transmettre sa force, un peu de courage et l’espoir que la fille qu’il aime lui offre des chocolats le lendemain, même s’il s’agit de la Peste-de-la-Piscine. Il a besoin d’amour. Il a besoin de tendresse. Il le mérite même ! Parce qu’elle sait à quel point il est gentil, il est doux et attentionné Naoki. Un cœur immense qui a probablement trop à donner.

Elle le serre contre elle.Qu’il ne lui vienne pas à l’esprit de la repousser. Elle n’en a pas terminé avec lui. Et puis, c’est son rôle après tout, d’offrir des bisous et des câlins pour apaiser les douleurs de l’esprit. Elle expire et inspire plus lentement, s’imprègne du parfum aux notes fruités de Naoki et se rend compte que s’il lui est agréable, il y en a un autre qu’elle préfère et qu’il lui plairait de le humer à nouveau. Il y a d’autres bras entre lesquels elle aimerait se blottir, un autre cœur à écouter qui ferait si bien écho au sien qu’elle s'imaginerait qu’il n’y en a qu’un. Une autre force, une autre énergie et en levant les yeux, elle pourrait contempler la beauté d’une paire d’yeux bicolores et se sentir touchée par la coloration rosée que prendrait un visage charmant en croisant les siens. Pourrait-elle seulement oser réitérer son geste avec lui ? Pourrait-elle, en toute innocence, l’enlacer, profiter de sa chaleur alors qu’elle sait, qu’elle comprend que ses tourments ne sont pas uniquement liés à ceux de son corps ? Le cœur y a une place bien plus importante. Pourra-t-elle simplement le regarder à nouveau dans les yeux alors qu’elle craint qu’il ne puisse lire en elle les tendres pensées qui défilent et dansent derrière ses prunelles. N’aurait-elle pas dû, finalement, faire ses chocolats spéciaux pour ne pas souffrir de la peur ? Oui. Non. Elle ne sait pas. Cela lui semble encore un peu précipité. Et si elle perd sa chance ? Et si elle prend encore trop de temps avant de se décider ? De se dévoiler ? Oh, qu’elle aurait aimé savoir ce qu’il pense d’elle.

Contre Naoki, son corps se relâche, comme vidé de sa substance. Peut-être lui a-t-elle trop donné, car elle ne sent plus en elle l’ombre d’une trace de courage. La gorge serrée, le cœur dans un étau, elle ne se rend compte que trop tard que sur ses joues coulent ses hésitations, sa peur du rejet, son envie, son besoin, son manque de la présence de celui cher à son cœur et dont elle prend pleinement conscience… Un trop-plein d’émotions qui débordent et trempent les habits de Naoki sans qu’elle ne puisse se résoudre à s’écarter de lui. Lui qui, à cet instant, est sa bouée de sauvetage dans la tempête de son esprit. Elle qui portant déteste pleurer devant les autres.

Elle ne voit pas le temps qui passe, Tsumugi. Elle s’en fout un peu d’ailleurs. Seul compte les bras qui l’enserrent et la consolent, les mots réconfortants soufflés à son oreille. Il ne lui demande pas de se confier. Non. Naoki se contente de lui assurer qu’il est là, pour elle, peu importe les pensées qui parasitent son esprit et la troublent. C’est tout ce dont elle à besoin, même si elle aurait préféré, pour une première rencontre, ne pas lui exposer ce côté trop sensible de sa personnalité et tremper son haut.

Elle s’endormirait presque, Tsumugi, les yeux fermés, le visage caché contre le torse de son ami, quand un cognement contre la porte la sort de sa somnolence. Le retour du colocataire peut-être ? Embarrassée, Tsumugi se redresse et essaie du mieux qu’elle peut ses joues humides mais ses yeux et son nez rougis laissent peu de doutes quant à sa dernière activité. Reniflant légèrement, elle essaie de réactiver son cerveau, rebrancher ses neurones, pour traiter le trop-plein d'informations qui lui parvient entre les paroles de Naoki, la porte qui s’ouvre et l’arrivée en personne du Dieu du bassin dans la chambre. BG man, colocataire.

« BG… Ma…n …» Souffle t-elle

Elle commence à faire le lien et s’empourpre jusqu’à la racine, fusillant Naoki et son sourire, qu’elle juge moqueur, de son regard avant relever les yeux vers Evan-à-l’ouïe-fine. Au moins, prenait-il le surnom comme compliment mais que penserait-il d’elle s’il s’avait qu’il venait d'elle ? Oh quelle honte ce serait. Il ne faut pas qu’il sache. Il ne faut rien laisser paraître.

« B-Bonsoir B.. O’Connor-san. Je suis désolée de m’être incrustée dans votre chambre. Je… Je ne vais pas vous déranger plus longtemps… »

Se connaissant, elle craint de dire plus de bêtises. Elle lance un petit coup d'œil vers Naoki.

« Merci beaucoup pour ton écoute et tes conseils… » Dit-elle en lui pressant la main avant de se lever et de se diriger vers la porte. « A demain BG Ma.. O-o’Connor-san ! Pardon ! I-il m’a perturbé ! »

Se demandant, après tout ça, comment elle réussirait à le regarder dans les yeux quand elle lui donnerait ses chocolats d’amitié, Tsumugi s’éclipse et ferme la porte pour la réouvrir tout aussitôt, le teint pivoine.

« J’ai oublié mes affaires… »

La honte. Mais quelle honte ! Naoki rigole et elle est quasi certaine que le BGman en chef, alias le Dieu du bassin, se retient de le faire. Il a un drôle de rictus. Elle ne saurait dire si c’est délicat de sa part ou si c’est pire. Il faut dire qu’elle-même aurait pitié pour elle. N’osant pas le regarder, elle se concentre sur Naoki qui traverse la pièce et lui rend ses affaires avec un sourire qu’elle interprète comme étant « moqueur ». Marmonnant un remerciement, elle se détend un peu à sa proposition et, retrouvant son enthousiasme, elle acquiesce, son regard se perdant sur les traits de son ami comme pour les imprimer sur sa rétine. Naoki est bien réel.

« A tout à l’heure alors ! » Glisse t-elle sur le même ton avant de lancer un : « Bye Bye O’connor-san ! A demain !» A l’homme qui la salue.

De nouveau seule dans le couloir, la jeune fille se demande comment elle pourrait donner des chocolats à son camarade de club après ce qu’il vient de se passer. Inspirant profondément, Tsumugi tente de se persuader que tout ira bien, qu’il n’en aura gardé aucun souvenir et que de toute façon, il ne s’agit là que de chocolat d’amitié. Le jeune homme est peut-être placé en tête des garçons les plus beaux du bahut, c’est un autre qui a volé son cœur.

Faisant un petit détour par les terrains, Tsumugi observe, silencieuse, le seul athlète qui court encore alors que les clubs sont terminés. Comme elle aime regarder ses longues foulées, son allure, la détermination qu’elle peut lire sur son visage. Plus tard, elle le sait, elle pourrait voir le tressaillement de ses muscles trop sollicité, la fatigue couvrir ses traits et la sueur de l’effort imbiber ses vêtements. Elle a beau détester cet état, elle sait qu’elle ne pourrait empêcher son cœur de battre un peu plus fort en le voyant, comme à l’instant alors qu’elle croit avoir croisé son regard. À moins qu’au contraire, elle ait manqué quelques battements. Le visage rougit, une main sur son cœur, elle se détourne, inspire profondément et regagne enfin sa chambre, confuse. Confuse mais heureuse. Heureuse d’avoir enfin rencontré Nash’, d’avoir pu profiter de ses mots, de sa chaleur, de son expérience en direct et d’avoir la certitude qu’ils seraient désormais « vraiment » là, l’un pour l’autre. Prêts à dégainer leur plus belle cuillère pour les ramasser si les choses venaient à mal tourner...

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