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Pablo K. Mora
Elève ; en 3ème année
Pablo K. Mora
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Mon personnage
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Pablo K. Mora

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Sam 1 Avr 2023 - 18:40
DECEMBRE


Le 15/12/2017.

Un mois d’heures de colle. Un mois de TIG à m’occuper des sanitaires du lycée. T’y crois ça ? Et parce que la CPE ne comptait pas s’arrêter là pour me montrer à quel point j’accumulais les c*nneries, j’me suis retrouvé privé de voyage au ski. Ce p*tain de voyage que j’attendais avec impatience, que les vieux avait accepté de payer par je ne sais quel miracle, et que j’aurai du passer avec mes potes. Là, il n’y avait plus RIEN.

Alors ouais, j’étais fier d’mon coup sur le moment parce que ça a marqué les esprits, j’étais même content d’avoir presque réussi à faire sortir Akira d’là sans qu’elle capte, mais après cette annonce, je m’en suis voulu. J’m’attendais à des heures de colle et tout, mais certainement pas à ce qu’on me sucre le voyage.

J’imaginais même pas la réaction de mon grand-père et de ma grand-mère, qui avait fini par payer et se retrouvait remboursé soudainement, qui avaient dû être appelé par la CPE pas plus tard que juste après ma sortie, et l’engueulade qui allait suivre au téléphone. Mais rien.


Le 16/12/2017.

Ça faisait un bail que j’avais pas écrit par ici en vrai, 4 mois un truc du genre ? Mais ça fait du bien d’reprendre. Ça libère, et puis faut que j’pose ces lyrics quelque part avant d’les zapper. Ça vient tout seul, et j’aime bien les relire ou en faire une compo selon l’inspi, de toute façon ça reste à moi, y’a personne pour juger. Et puis bon, la tête de Tsu’ valait vraiment la peine mdr.

Tes cheveux trempés sont bien colorés ?
Mon œuvre, mon art, sois-en honorée.
T’es tombé dans l’un d’mes pièges,
N’aies pas honte,
T’es pas seule,
Tu fais partie du cortège.

Sois vengée, hier est tombée la punition,
Mes nerfs, ma rage est en ébullition.
Un problème, une solution, ici c’est la tradition.
Mais m’sucrer ce voyage c’est de la précoce extradition.

Les potes seront loin, certes y’aura la distance,
Mais j’les lâcherai pas pendant que j’fais pénitence.  
J’pourrais exploser, remettre le couvert et m’venger,
Mais tout ce qu’ils veulent, c’est que j’vienne me ranger.



Le 22/12/2017.

Depuis ma sortie du bureau de la CPE, et jusqu’à aujourd’hui, rien. Pas un coup de fil, pas un message. Si ça s’trouve, la CPE avait oublié d’appeler et j’ai croisé les doigts, du moins au début. Mais qu’elle oublie pendant deux semaines ça m’paraissait trop gros. Leur silence, c’est ça qui est bizarre. Ils ne manquent jamais une occasion de m’engueuler.

J’ai préféré mettre ça d’côté finalement. J’me suis dit que, de toute façon, le lendemain j’allais arriver chez eux et que tout allait se passer comme ça aurait dû. Tout ce qu’il me restait à faire, c’était de profiter de mes derniers instants sur le campus entre exams, colles et TIG.  

Alors quand Seito est entré et m’a proposé d’aller au ciné, ça m’a paru un super plan pour m’passer le moral à plat et retrouver un peu le sourire. Les discussions avaient été animées, on a bien ri et bien mangé, tout se passait bien si on met d’côté un p’tit détail qui m’tracasse.

En sortant du ciné, j’ai vu que j’avais reçu un SMS de « confirmation de billet retour annulé ». J’ai pas pigé sur le moment, j’ai fait ma vie et j’suis rentré au campus avec Seito vu que j’devais faire ma valise. P*tain ce que j’ai hâte de rentrer. Pas pour les voir eux, pas pour m’faire engueuler quoi, mais pour les fêtes. J’vais enfin pouvoir voir mon père après tout ce temps. C’est ça, mon cadeau de Noël. Alors osef pour cette histoire de billet, vu l’heure j’vais pas les appeler. J’verrai ça demain en gare. Après tout, c’est ptête sûrement une erreur. Sinon l’billet « aller » serait annulé aussi, nan ?


Le 23/12/2017.

Ça y est, c’est l’jour J, j’rentre au bercail. Un p’tit mot ici vite fait deux secondes avant de partir manger avec les gars, mais tout est prêt. La playlist, les écouteurs, la valise et les billets. Rien d’autre à m’soucier. Ce midi c’est KFC avec Seito et Nolan, j’sais pu qui a proposé l’idée mais j’trouve ça cool de  fêter Noël à la japonaise bien entouré. J’suis content d’les avoir, on est c*ns parfois, mais on s’marre bien. Et puis on est là chacun pour les autres, c’est important. Allez, j’me casse. Y’a du poulet qui m’attend !

Le 23/12/2017. Ouais, ENCORE.

J’pensais repasser par ici qu’une fois arrivé chez les vieux, mais c’est pas l’cas. Arrivé à la gare, le mec du guichet m’a dit que mon billet retour était bien annulé, alors j’les ai appelé direct. J’suis vénère alors j’vais pas m’étaler, j’note la discussion mot pour mot et j’ferme ce carnet, ces mots là j’suis pas prêt d’les oublier.

« Allo mamie ? J’suis à la gare mais le mec du guichet m’dit qu’mon billet de retour est annulé, il s’passe quoi ? »
« Il se passe, Koichi, que tu as été privé de voyage scolaire, alors tu n’as aucune raison de rentrer sur ce campus à la date prévue. Tu pensais peut-être que ton grand-père et moi n’avions pas été tenus informés ? »
« Ah, nan nan j’me suis douté mais vu que vous aviez pas appelé, j’voulais pas… ‘Fin ça aurait servi à rien de ressasser l’truc alors que c’était encore chaud quoi. J’pensais qu’on en parlerait à la maison et… »
« Notre maison n’est pas un commissariat de police, Koichi. Attendre d’arriver ici pour assumer tes âneries et qu’on te fasse un procès ? Tu continues à prendre le même chemin que ton père ? »
« Non mais c’est pas ce que- »
« On a fait des efforts pour toi, Koichi. On t’as permis d’aller sur un bon campus. On a investi sur ta personne. Et c’est comme ça que tu nous remercie ? En apportant la honte sur notre famille, encore ? Tu vas rentrer chez nous TOUT DE SUITE et- »
« Wowowow, c’est quoi ce délire encore ? C’est pour ça qu’vous m’avez pas laissé à Tokyo ? J’étais pas un assez bon « investissement » là-bas ? C’est parce que j’traînais avec des fils de Yak- »
« Ecoute, Koichi. Ton grand-père a pris une décision juste. Ton père a voulu te récupérer ? On l’y a aidé. Maintenant qu’il est parti, nous n’avons pas le choix que de t’éduquer correctement. Ces yakuzas, c’est terminé. Ton petit boulot au konbini ? Il est hors de question que tu y retournes avec des notes et un dossier pareil avant l’an prochain. Hors de question que tu fasses honte à Mr Mizaki et, encore moins, que tu fasses honte à notre famille, à nouveau. »
« QUOI ? Mais attends c’est quoi ce b*rdel mam- »
« Je n’ai pas fini, Koichi. Nous avons été plus que déçus. En conséquence, ton forfait ne changera pas cette année, et tu ne verras pas ton père pendant les vacances. De toute façon, tu n'as rien qui puisse le rendre fier. »
« JODER MAIS C'EST QUOI VOTRE PROBLEME ? Une promesse c’est une promesse, vous parlez d’code d’honneur et de respect à longueur de journée mais vous êtes même pas CAPABLE d’en tenir une ! Vous avez qu’ça à la bouche depuis que j’suis arrivé, comme si ça posait problème que j’sois chez vous. Et bah vous savez quoi ? J’rentre pas ! Ca vous fera une belle jambe de toute façon, vu qu’ma simple présence vous fait CH*ER ! »
« Mais enfin, Koichi, calme-toi bon sang. Ton grand-père et moi prions pour que tu puisse t’en sortir, tu sais. Nous n'avons jamais voulu que ton père se reproduise avec cette... personne. Ce n'était qu'une question de temps pour que ton père ne change d'avis et te ramène ici. Elle n'avait pas assez d'argent ou de temps pour s'occuper de toi, rien d’étonnant à ce que tu sois aussi mal éduqu- »
« LA FERME ! PARLEZ PAS DE MA MERE COMME CA ! Elle a été meilleure que vous l’serez jamais ! Vous m’dégoutez p*tain ! Maintenant c’est clair que j’rentre pas chez vous cet hiver c’est mort ! ET MON PRENOM, C’EST PABLO ! »

J’leur ai raccroché au nez. Après avoir cogné dans l’mur (mais ça va, rien de cassé). Même avec ça, j’suis sûr qu’Mamie est déjà entrain d’prier les dieux pour que j’sois récupérable ou j’sais pas quoi. Elle connaît pas l’mien. Certes j’fais des conneries, mais j’fais pas qu’ça. J’fais pénitence et j’me fais pardonner quand j’peux. C’est pas comme si j’cherchais à blesser, j’suis pas un psychopathe ou j‘sais pas quoi. J’lui avait jamais parlé comme ça avant mais là, c’est allé trop loin.

Bordel, ça m’dégoute TELLEMENT la façon dont ils parlent de la Mama. Elle s’est toujours démenée pour amener de l’argent à la maison et mettre de la nourriture sur la table quand papa était en déplacement, même quand il était là en vrai. J’l’ai jamais vu prendre de congés ni rien, c’était son fils avant le reste, elle a tout donné et j’suis sûr qu’elle continue. Et ils osent la rabaisser comme ça ?

J’me souviens encore de ce foutu juge japonais qui a pas cherché plus loin qu’leurs explications à eux. Ca lui a suffit, au lieu de voir le sacrifice dont elle a toujours fait preuve. Ce dont moi j’ai besoin, il en fait quoi hein ? Un gosse a besoin de sa mère, m*rde. Elle ragerait tellement si elle savait ce qu’ils disent et ce qu’ils font… P*tain, ce qu’elle me manque.

Allongé sur le lit, j’suis rongé par les ressentiments
C’est de l’amour d’la mama dont j’ai besoin
Pas d’la vieille grand-mère et son conjoint
J’suis coincé entre crimes et châtiments

Ceux que j’veux voir ce sont mes parents
Mais pour réussir à leur faire une mise au point
J’dois m’calmer et qu’Dieu en soit témoin
Faut pas qu’ça finisse dramatiquement



Le 24/12/2017.

Nolan, ce mec.
Jamais j’aurai cru qu’en apprenant que j’rentrais pas chez les vieux, il m’proposerait de passer les fêtes chez lui. Il m’a proposé ça comme ça, comme si c’était naturel alors qu’il les passe en famille et tout. J’étais sur le c*l. Et évidemment, j’ai dit oui. Y’a rien de plus dur que de passer Noël seul alors que c’est notre fête préférée à ma mère et moi. Le p’tit jésus et sa crèche qu’elle prépare chaque année pendant des heures, à positionner ses figurines au centimètres près. Sa petite prière les yeux fermés. Le repas qu’elle préparait avec amour, les cadeaux au pied du sapin… Ça m’a fait quelque chose au cœur, d’voir tout ça chez Le Lidec.

Ses parents m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse, et ça m’a fait chaud au cœur de voir un couple de parents qui s’entendent bien. J’ai jamais parlé d’ma situation familiale aux copains d’ailleurs, faut dire que c’est pas la plus simple à expliquer. Mais un jour, si j’ai le courage… Une fois les présentations faites à ses parents et le plaisir de croiser Emma en tenue de soirée (même si j’étais prévenu), j’ai pris mon pote à l’écart pour le remercier. Une accolade franche et sincère, pour lui faire comprendre à quel point son invitation m’a touché. Sans parler de la surprise de voir un repas agrémenté de recettes espagnoles. Le mec a fait trop d’efforts, j’en revenais pas. C’était un pur bonheur de retrouver ces saveurs, j’ai même eu les larmes aux yeux j’crois. Le moment d’ouvrir les cadeaux est ensuite arrivé et j’me suis retrouvé un peu bête, d’avoir les mains si peu chargées.

A ses parents, un p’tit paquet de chocolats achetés en ville, à défaut de mieux pour les remercier de leur accueil. A Nolan, un cadeau un peu plus personnalisé à ses gouts : après le bonnet à son anniversaire, j’ai complété avec une veste de running assez près du corps, qui tient chaud et qui le gênera pas trop dans ses mouvements. Et pour Emma, un petit cadeau malgré mes moyens limités : une poupée Kokeshi. Elles sont simples, sans fioritures, et hyper jolies, un peu comme elle. J’me suis pas privée d’lui glisser d’ailleurs.

Après ça, ses parents nous ont laissé entres jeunes, du coup on a profité. En chemin, pendant que Nolan préparait les jeux, j’ai interpellé Emma dans le couloir pour la taquiner un peu. Lui faisant signe de s’approcher, j’ai attendu qu’elle arrive à mon niveau pour pointer ce qui se trouvait au-dessus de ma tête, lui glissant à voix basse :

« T'as vu sous quoi on est ? Il paraît qu'il faut s'embrasser dessous et que ça porte bonheur. »

Ce regard et ses joues qui ont rougies en voyant le gui, c’était priceless. Elle était toute perdue alros j’ai pris les devant, m’approchant avec un p’tit clin d’œil :

"Ça peut être sur la joue, si tu veux, mais on ne peut pas partir sans bisou... "

Eh quoi, j’allais pas ne pas tenter le coup non plus ! L’occasion était trop belle. Et je l’ai eu, mon bisou. Sur la joue, mais c’est un début, héhé. Après ça, on a rejoint Nolan. Blabla, jeux vidéo ou de plateaux, blagues idiotes etc pour passer une vraiment bonne soirée. Même si il s’en doute et tout, j’crois qu’il sait pas à quel point j’lui suis reconnaissant d’avoir partagé cette soirée et ce moment en famille avec moi. Ce genre d’instant, c’est unique et précieux.


Le 26/12/2017.

Ca y est, les gars sont parti. Et fallait qu’à 5h du mat’, ils me reveillent avec leurs c*nneries ! N’empêche que ça a vite chassé le nuage sombre qui menaçait de broyer mon moral pour la journée. J’ai redormi un peu, mais j’suis aller faire ma session menage dans les sanitaires sans broncher. On a continué de s’envoyer quelques messages à ma pause, mais l’surveillant du jour était pas de bonne humeur. J’ai même pas eu l’droit de chanter.


Le 27/12/2017.

« I want to break free », sans Mori qui fait les chœurs, ça a pas l’même impact. Akira était désesperée d’me voir chanter et m’trémousser alors elle m’a vite fait arrêter, mais j’avoue que j’me suis bien marré. Sa tête, c’était quelque chose ! M’enfin, j’l’ai écouté et j’ai stoppé, j’préfère quand le courant passe pendant qu’elle surveille, comme ça j’peux au moins parler un peu. En passant après dans les sanitaires des filles, on a retrouvé une trousse de toilette sans proprio qu’Akira s’est empressée d’ramener au bureau des surveillants. Pendant sa p’tite virée, j’ai trouvé des barrettes à cheveux qui m’semblait pas inconnue, alors j’les ai gardé dans ma poche. J’suis presque sûr de savoir à qui elle sont alors j’lui rendrait à son retour. Tsumugi en a tout une collection, j’suis sûr que celles là lui auront pas manquée.

Le 28/12/2017.

C’est dingue comme j’rumine de pas être au voyage, c’est encore pire que dans mon lit avant le ciné. A chaque aller-retour avec la serpillère, j’me dit que j’pourrais être entrain de dévaler les pentes sur des skis ou sur un snowboard et ça m’fout le seum. Glisser sur la poudreuse, envoyer des boules de neiges aux potes ou même aux filles pour les écouter ronchonner comme ça défait leur brushing, rentrer boire un truc bien chaud après une journée en plein hiver… J’me demande comment Emma s’en sort sur des skis d’ailleurs. Et cet atelier survie là, j’avais TELLEMENT envie d’y participer ! Tsch… ça m’fait chi*r de rater des premières vraies vacances avec tout l’monde.


Le 29/12/2017.

Après les corvées, j’suis enfin retourné à la librairie du centre-ville. Et cette fois, ils y étaient. Les deux tomes de Don Quichotte de la Manche que j’voulais offrir à Mori. J’lui donnerai à son retour demain, même si j’suis en retard pour Noël, l’année n’est pas encore finie toute façon. Bordel ce que c’était dur à trouver !

En passant en ville, j’en ai profité pour faire un détour. J’suis allé au konbini du vieux papi, Mr Mizaki, pour aller lui présenter mes excuses. Le courant est toujours bien passé entre lui et moi, j’aimais bien bosser dans son magasin. L’un des seuls konbini en ville avec un rayon jardinerie quand même, c’est pas rien.

Enfin bref, j’ai préféré jouer carte sur table et lui tout lui raconter. Comme quoi j’avais eu beaucoup de mal à accrocher ces derniers mois en cours, que les exams avaient été d’un ennui monstre vu que j’étais sûr de les foirer, et que j’avais pimenté un peu les choses avec mon plan foireux dans les sanitaires, sans omettre de détails, jusqu’à mon passage chez la CPE. J’lui ai aussi dit qu’après que la punition soit tombée, j’m’en suis voulu d’pas avoir pensé que ça aurait pu aller aussi loin niveau conséquence, et que j’pourrais pu bosser chez lui. Mais sa seule réaction a été de rire, pour la première fois depuis que je le connais.

Il m’a avoué lui-même avoir été tout sauf un bon élève, qu’il avait fait des petites bêtises aussi et qu’il m’accordait au moins d’avoir été ingénieux avec ce plan. Mais qu’en effet, il fallait savoir doser les choses si je voulais m’en sortir. Que même si j’étais pas en tête de classe, il fallait faire le minimum d’effort pour ne pas finir en bas de classement, que j’étais un bon garçon dans le fond et que je méritais d’avoir mon diplôme à la condition de m’en donner les moyens. J’te l’cache pas, p’tit carnet, ça m’a touché. Et il a finit par me proposer de revenir bosser chez lui quand mon dossier sera redoré. Qu’en attendant, il prendrait soin des plantes jusqu’à ce que je revienne m’en occuper. J’lui ai demandé un p’tit service avant d’le quitter : De faire l’appoint sur les derniers yens qui me restaient, pour pouvoir acheter les voiles d’hivernage que j’voulais prendre pour la prof de ciné. Après ça, j’me suis excusé platement pour la déception que j’ai pu lui causer, et j’lui ai promis d’essayer de m’améliorer.


Le 30/12/2017.

J’sais pas ce que j’ai, j’crois que j’arrive à bout d’ma patience. Le célibat avec ceinture de chasteté commence à m’lasser. Comme j’ai promis au papi Mizaki, j’dois réfléchir à mon avenir et à m’améliorer. Et j’crois que j’suis jamais aussi motivé à montrer mes bons côtés que quand j’suis dans le mood pour draguer. Après tout, on parade avec ses meilleurs côtés, pas en montrant les mauvais. Alors ouais, c’est décidé. J’me remet sur le marché dès la reprise des cours en Janvier.

En fin de journée, ‘jsuis allé attendre tout l’monde là ou l’bus devait les déposer. J’ai trop ruminé ces derniers jours et j’avais besoin d’voir leurs tronches de cake. J’ai sauté sur Le Lidec comme si on s’était pas vu d’puis dix ans, offert le cadeau de Noël à Mori, rendu les barettes de Tsumugi qui se demandait comment elles avaient fini par se retrouver en ma possession sans lui donner d’explications, j’ai taquiné un peu Emma qui se faisait petite comme toujours, et finalement j’ai pris des news d’un peu tout le monde pour savoir comment ils avaient vécu le voyage. J’leur ai pas demandé si j’leur avais manqué, j’ai fait aucune remarque sur comment j’me suis senti tout ce temps. J’ai juste profité de leurs souvenirs et de leurs récits, les yeux rêveurs, pour les vivre à moitié.


Made by Meuh

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Pablo te rentre dedans en #cc0000

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Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
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Mar 27 Juin 2023 - 1:40
JANVIER

Le 01/01/2018

Premier jour de l’année. D’une nouvelle année. Alors certes, ça m’fait chier bien comme il faut de ne pas pouvoir voir ma famille, mais c’est pas pour autant que j’vais déroger aux traditions. Les traditions, ça me tient à cœur, et pas uniquement celles de ma religion. Il y a aussi les traditions familiales. Mon père nous a toujours habitués à faire chaque année à cette période le méga gros ménage de la maison, pour partir sur des bases saines. Cocasse en sachant où il est maintenant, mais n’empêche que j’me suis appliqué à ranger et trier mon coin de chambre hier soir et que ma lessive est faite. Étonnant, mais pas autant que l’heure à laquelle j’me suis levé ce matin, au final.

Debout à 6h30, je me suis habillé et je suis parti avec mon sac sur le dos direction la plage. Et heureusement, les transports sont plutôt rapides. J’arrive tout juste avant que le soleil se lève, retire mes chaussures, m'assois près du bord et pose mon sac dans le sable, en sortant une lampe en papier que j’ai acheté la veille en ville avec mes dernières économies. J’y attache quelques rubans où j’ai noté mes vœux pour l’année, puis pose les mains dans le sable, les yeux rivés vers l’horizon. Les couleurs continuent de changer, se réchauffant peu à peu, puis le soleil sort de sa cachette. Je me redresse sur mes genoux, fouille dans mon sac à dos et en sort mon fameux briquet, allumant une petite flamme au coeur de la lampe en papier. Je ferme les yeux quelques instants et, à défaut de prière japonaise, les mains sur la lampe, j’en prononce une que je connais, du plus profond de mes pensées.  

Seigneur,
Je te remercie pour l’année qui se termine, et où j’ai pu réaliser certaines choses.
Je sais que Tu porteras un regard plein de miséricorde sur mes erreurs, même si j’en commettrai encore.
Alors entre Tes mains, je mets cette année qui commence. Reste auprès de moi, augmente ma Foi.
Accorde-moi la force et la persévérance dans les épreuves.
Car je veux garder à l’esprit, que jamais rien ne m’arrivera qui ne puisse être surpassé, avec Ta présence à mes côtés.
Pour chaque jour qu’il m’est donné de vivre,
Fais que cherche ce qui est bon à Tes yeux et ce qui apporte le bonheur à tous ceux qui partagent ma vie.
Amen.


Je rouvre les paupières et dépose la lampe à la surface de l’eau. Assis de nouveau, j’entoure mes genoux de mes bras et pose la tête sur mes genoux, la laissant flotter et reculer alors que la marée descend. Je pense à chaque ruban, à ceux à qui ils sont destinés, aux vœux que j’ai formulés. Ce n’est pas Lui qui doit m’apporter ces choses sur un plateau, mais moi qui doit tout faire pour y prétendre. Alors en cette journée, je me promet d’essayer d’être une meilleure version de moi-même cette année. Être meilleur pour mes proches. Moins vriller et m’énerver. Redoubler pour faire une meilleure troisième année. Tester plein de choses pour trouver ce à quoi je suis doué et, d’ici la fin de l’année, trouver la voie sur laquelle je veux avancer.


Le 04/01/2018

Ces derniers jours ont pas été particulièrement mouvementés. Les colocs sont pas encore rentrés, j’ai continué mes corvées de punition tous les jours, matin ou après-midi selon les surveillants, mais le point positif c’est qu’entre deux messages aux copains pour savoir quand ils rentraient, j’ai enfin pu me mettre à lire le bouquin que Seito m’a offert.

Ouais, positif, c’est bien moi qui écrit ce mot en parlant de livre. Parce que même si j’suis pas encore très loin dans l’histoire et que j’avance lentement, bah… faut avouer que le mix vieille époque/attaque de zombie passe beaucoup mieux qu’on peut l’imaginer. Et puis le personnage principal est cool. Bon, y’a quelques mots que j’ai du mal à piger parce que c’est un peu plus “richou” que moi niveau discours, mais ça se lit bien !

J’le range dans ma table de chevet dès que j’sors de ma chambre, parce que j’crois que le monde n’est pas prêt à m’voir bouquiner. Et j’suis pas non plus prêt à ce qu’on me voit l’faire…


Le 05/01/2018

J’me sens si débile là. J’suis passé à mon casier pour prendre mes affaires de cours pour lundi, histoire d’être tranquille ce weekend et de grappiller quelques minutes lundi matin. Mais j’étais loin de penser qu’une surprise m’y attendait. Une carte de vœux, dont j’ai directement reconnu l’écriture quand je l’ai retourné.

J’ai tellement focus sur les traditions que je respecte chaque année en famille, que j’ai pas pensé à faire de cartes pour les potes. Et c’est un peu tard de s’y prendre maintenant. J’ai reposé mes livres le temps de lire la carte, avec attention et j’ai fini par sourire en roulant des yeux. J’crois que Mori se rend pas compte que, celui qui a laissé une chance à notre amitié, c’est lui. Pendant un moment, je l’ai envoyé sur les roses et j’ai vraiment pas été cool avec lui, mais ça l’a pas empêché de s’accrocher. Il a même été encore plus tenace, pour une raison qui m’échappe. S’il espère démontrer des choses cette année, et bien moi aussi. J’compte bien respecter mes vœux de début d’année et lui montrer qu’il n’est pas le seul pour qui ça compte. Et j’ai une p’tite idée de “quand et comment” lui rendre la monnaie de sa pièce.

J’suis allé l’accueillir quand il est arrivé sur le campus et vu que Nolan ne rentre pas avant demain, on a passé la soirée ensemble. Le programme ? Manger des cochonneries devant un film en salle commune. Simple et efficace, histoire de profiter des retrouvailles jusqu’à ce que vienne l’heure de rentrer dans nos chambres.

Aussi tenace qu’un virus,
Une histoire en montagnes russes,
Il en faudra beaucoup pour nous séparer,
S’que pense les autres ? Rien à carrer.

Mais bien plus qu’un duo,
y’a un autre gars dans le trio.
Ouais y’a pas qu’nous, j’suis loin d’l’oublier,
Le genre de gars sur qui on peut toujours compter.

L’hispano, l’japonais et l’français,
Des héros ou presque, qui foncent vers le succès.



Le 07/01/2018 (écrit à quatre mains)

D'une minute à l'autre, Nolan devrait rentrer. Pablo le sait, et se trouve justement dans la chambre de son pote depuis un petit quart d'heure, s'occupant des cochons d'inde pour la dernière fois des vacances.  Des petites bêtes dont il a bien voulu s’occuper pour rendre service, mais à qui il a finit par énormement s’attacher. Des petites bêtes qui, il le sait, ne le jugeront jamais et qui emporteront bien des secrets avec eux. L'un d'entre eux est d’ailleurs entre ses mains, couvert de caresses.

Je sais, p'tit gars. Toi aussi tu vas m'manquer mais le cabron va rentrer, j'suis obligé...

Pablo le remet dans la cage, les regardant en faisant la moue, et passe le doigt par les barreaux pour les laisser le renifler. Nolan, lui, est bien content de rentrer même si le voyage au ski était super ! Ça n'empêche pas que la montagne, ça fatigue. Et puis, ses petites boules de poils lui manquent terriblement. Une semaine à ne pas entendre leurs petits couinements, c'est long ! Quand il ouvre doucement la porte, la vision le fige tellement elle est mignonne. Pablo avec Brownie dans les bras à le câliner, tout gaga -oui il l'est-. Nolan sourit et regarde la scène sans rien dire jusqu'à ce qu'il soit posé dans sa cage.

Mooow il est trop gnooon ! Je t'enverrais des photos d'eux va, que tu pleures pas !
Ouais trop gn-

Pablo sursaute et fait volte-face, comprenant que ce ne sont pas ses pensées qui débordent de ses lèvres, mais bien la voix de Nolan quand celui-ci parle de lui envoyer des photos. Sentant ses joues chauffer, il passe la main frénétiquement dans ses cheveux en se retournant :

Ah, Nolan, hahaha... j'vois pas d'quoi tu parles... Dis moi plutôt, comment ça va ? T'as passé une bonne semaine ? Pas trop fatigué, tout ça ?

L’espagnol l'assaillit de questions pour parler de tout et éviter qu'il continue sur sa lancée. Honteux d'avoir été grillé, Pablo croise les bras et s'adosse au mur, s'éloignant des p'tites bêtes.

Enchaîner une semaine en famille après le ski, ça reste sportif !

Nolan fait un grand sourire en voyant sa réaction. Il s'avance en traînant sa valise et la relâche pour se laisser tomber sur le bord de son lit. Son sourire est toujours moqueur face à Pablo qui se démène pour sortir de sa gêne.

Ben ça va, un peu claqué ! Sinon c'était super cool. Je pense que je vais surtout pioncer en famille !

Il se met accroupie pour se rapprocher de la cage de ses cochons d'Inde, qui couinent plus fort en le voyant. Nolan ouvre la cage et les caresse tous les deux.

Mais oui vous m'avez trop manqué. Il a été gentil tonton cabron ? Mais oui j'suis sûr qu'il est gaga de vous, je l'ai même entendu dire que vous alliez trop lui manquer !

Pablo, contre le mur, regarde Nolan s'affairer, puis change de place en roulant des yeux.

Oooh, ça va... T'es pire que moi j'suis sûr, de toute façon !
Sauf que moi, j'assume !

Il fait la moue et détourne le regard, le ramenant finalement quelques secondes plus tard sur les deux cochons d'inde qui couinent, lui arrachant un coin de sourire.

Ils ont été sages, au fait. Et j'leur ai donné à manger avant que t'arrives pour que t'ai pas à t'en soucier.

Nolan se tourne vers lui et hausse les sourcils, taquin. Il a déjà bien remarqué que Pablo n'aime pas montrer ses sentiments et d'autres émotions que la joie ou la colère. Enfin pas qu'il l'est déjà vu en colère mais vu son caractère c'est facilement imaginable. Il ne comprend pas vraiment la gêne qu'il y a à être soi-même et son envie de paraître dur à cuire tout le temps. Alors quand Pablo ose parler d'eux sans se détourner, ça lui fait plaisir !

Oh sympa, parce que j'avoue que là j'ai juste envie de m'allonger, merci ! J'suis content qu'ils aient pas eu trop peur, en plus tu les prends déjà dans tes bras, t'as pécho même mes chons cabron !

Il pouffe de rire en continuant ses gratouilles sur leur tête.

De rien, t'inquiète.

Et puis la cage est faite, donc Nolan n'a vraiment rien à faire pour la soirée. Pablo décroise les bras et met les mains dans ses poches.

Eh ouais, ils ont joué les prudes au début mais ils ont fini par craquer, comme les autres !
Oh l'autre ! Et toi sinon ? T'as pu t'occuper un peu ?

Pablo rigole de sa réaction, puis hausse les épaules à sa question, répondant sans détour :

Boarf, comme le reste des vacances, tu sais... Dormir, nettoyer, faire du sport, aller se coucher...

Nolan fait la moue et une tête soucieuse. Pas cool les vacances de son coté.

Ouais je vois, pas ouf... Les prochaines on se rattrape !
Ouais fin les prochaines, c'est après les exams alors j'ai pas l'choix de rentrer. Mais celles d'après, avec un peu d'chance cette fois...
Ah ouais merde... Ouais celles d'après.

Pablo pousse un gros soupir et sort les mains de ses poches, regardant autour de lui et autour de la cage.

Bon bah, j'crois que tout est bon... J'vais te laisser t'reposer vu que t'es crevé...

Nolan lui sourit et tape doucement dans son mollet.

Ok mec, merci encore j'te revaudrais ça ! A plus tard !
De rien, à plus tard Nolan !

Pablo lui fait un signe de la main et s'éloigne, se dirigeant vers la porte. Nolan le regarde partir et il se rappelle qu'il voulait lui dire autre chose en arrivant.

Ah au fait, j'voulais te parler d'un truc !
Ah ? Bah vas-y accouche !
Je voulais t'parler par rapport à Emma à Noël. Tu t'intéresses à elle pour de vrai ou pas ?
Euh, peut-être, mais en quoi ça te concernerait ?

Pablo, suspicieux, passe sur la défensive et Nolan fronce les sourcils, surpris du ton. Il comprend après coup que vue comme ça c'est peut-être normal.

C'est pas ça mec. J'vais pas détailler mais y'a plein de choses qui ont fait qu'Emma n'a pas confiance en elle et elle fait beaucoup d'effort pour que ça change. Je veux juste que tu prennes ça en compte et que tu fasses gaffe. Toi ou un autre j'aurais dis la même chose.

Pablo voit bien que Nolan ne fait qu’être protecteur et se soucier de ce qui concerne sa cousine, alors il s’adoucit.

Ah, ok j'comprends. Si ça peut t'rassurer, j'ai pas l'intention d'lui faire quoi que ce soit de moche, c'est juste qu'elle m'plait pas mal, tu vois...
Oui, j'ai vu ça...

Alors que Nolan a un petit sourire en coin. L’espagnol cogite. Tiraillé entre deux pensées et ne sachant que choisir, il finit par soupirer en se frottant l’arrière du crâne :

J'vais y réfléchir ok ? D’toute façon, j'comptais pas brusquer les choses. Si ça doit s'faire ça s'fera !
Mais ouais juste que j'veux pas que ça devienne sérieux dans sa tête et pas dans la tienne et qu'elle soit mal après, j'prefère t'le dire franchement.
Sinon quoi ? Pablo lui fait un p'tit affront et rigole, avant de poursuivre : T'inquiète pas, j'la jouerai réglo, par respect pour toi et pour elle du coup.
Tu veux pas savoir. répond Nolan à l'affront, puis souris J'avais des doutes mais t'es un vrai pote en fait.

Nolan le taquine et lui met un coup de coude, alors Pablo s’offusque et fronce les sourcils en le poussant, avant de rigoler :

Ah bah sympa ! Pendejo va ! tu vas voir ce que j'vais en faire de tes doutes !

Nolan rigole, puis Pablo lui saute dessus. S’en suit une petite chamaillerie dont ils ont l’habitude depuis quelques temps. Le combat dure un petit moment et l’espagnol le coince sous son bras pour lui frotter les cheveux dans tous les sens, avant de le relacher, tout deux affalés par terre, mort de rire et reprenant leurs souffle, avant de se quitter pour de bon en cette fin de soirée.



Le 08/01/2018

La rentrée est là, et j’suis plein de bonnes résolutions. Si j’sais que j’ai des lacunes à combler, j’sais aussi que l’un des moyens de m’pousser à faire des efforts, c’est d’avoir une demoiselle pour me motiver. Et même si j’suis pas encore sur de savoir si j’veux vraiment une petite amie, passer un peu de temps avec les filles est loin de me déplaire. J’passe pas mon temps à draguer comme on pourrait l’croire, en vrai j’aime simplement passer du temps avec elles et apprécier la douceur dont certaines sont dotées. Charmeur, je l’ai toujours été sans chercher à forcer, parce que j’ai été élevé comme ça. Les femmes méritent juste d’être bien plus respectées qu’elles ne le sont et leur porter un peu d’attention et tout ça, c’est juste devenu une partie d’mon comportement au quotidien.

Et puis, après cette discussion avec Nolan, j’avoue que la question vient se poser. J’sais pas encore ou me positionner par rapport à ce que j’pense d’Emma. Alors le mieux à faire, c’est de vérifier comment je me sens avec d’autres nanas pour comparer. J’suis claire avec elles, j’cherche pas d’engagement, je ne veux pas de petite amie, mais j’explore les possibilités sans aller trop loin. J’ai pas envie de me retrouver dans la même situation qu’le mois dernier, même si elles avaient vraiment déraillé…

Alors ouais, j’taquine un peu plus Tsumugi qu’avant parce que j’sais que j’la laisse pas vraiment indifférente, et d’un autre côté c’est une bonne amie. Pour ce qui est d’Emma, par respect pour la promesse que j’ai faite à Nolan, j’la drague moins c’est sûr…mais j’avoue qu'arrêter totalement sera impossible parce qu’elle me plait. J’crois que j’vais juste faire attention. A ne pas tomber dans la friendzone, mais surtout à ne pas la blesser. En vrai, il y a bien d’autres filles sur le campus, et peut-etre que l’une d’entre elles cochera les cases.

Les filles peuvent bien m’faire tourner la tête,
J’compte pas pour autant jouer les girouettes,
Coureur de jupons croyez moi c’est pas pour moi,
J’vous vois les rageux, surtout n’vous excusez pas !



Le 13/01/2018

Wow. Alors là, j’crois que cet après-midi était priceless.

J’suis allé à ce petit speed dating dans un café du quartier sans vraiment avoir d’attentes, mais alors croiser la pseudo-queen Morioka là-bas… C’était quelque chose ! Forcément, j’me DEVAIS d’aller à sa table. D’aller voir ce qu’elle venait faire ici, si c’était sérieux ou juste pour se complaire dans son égo de reine des abeilles. Mais faut croire qu’elle est en manque d’amour, du vrai… Si elle croyait trouver ça dans un speed-dating, elle avait vraiment peu d’attentes. Les tours de tables ont fait que, finalement, j’me suis retrouvée à la sienne et j’avoue, J’AVOUE, j’ai un peu abusé… Mais c’était trop tentant de lui rabattre le caquet une bonne fois pour toute, face à face, les yeux dans les yeux.

Maintenant elle sait que c’est à double tranchant, de v’nir me piquer, et que j’sais rendre la pareille.


Le 14/01/2018 (écrit à quatres mains)

Il est temps de remettre un coup de neuf. Une fois la teinture violette achetée en magasin (on fait ce qu’on peut), Pablo entre dans la salle commune, l'air embêté, et cherchant du regard s'il voit quelqu'un qu'il connait bien pour venir à son secours. Apercevant une certaine blondinette, il l’appelle discrètement :

Pssst, hey Tsu', tu peux v'nir stp ?

Tsumugi lève les yeux vers lui, hausse un sourcil, regarde à droite à gauche puis curieuse, elle le rejoint.

« Qu’est ce qu’il y a ? Tout va bien ? »
Ouais c'est juste que...

Pablo sort le produit colorant pour les cheveux de sa poche, en douce, comme si c'était illégal ou honteux, et le montre à Tsumugi.

J'ai besoin d'un coup de main, et de quelqu'un de confiance tu vois... Tu peux m'aider ?

Elle baisse les yeux sur le produit, puis les cheveux de Pablo et pouffe, moqueuse.

« Et tu as pensé que je pourrais te faire ta colo ? »

Bah... la première fois c'était chez l'coiffeur, et moi j'ai jamais fait ça alors ouais... vaut mieux que ce soit quelqu'un d'autre qui l'fasse.

Elle sourit en coin.

« T’as pas peur que je te la foire ? »

Elle prend le colorant et regarde rapidement les conseils d’utilisation.

« Aller je vais t’aider, comme ça je t’aurais teint aussi les cheveux ! »

Il attrape la main libre de Tsu' et lui fait un sourire en coin, puis un p'tit mouvement de tête vers le couloir des chambres.

Montre moi d'quoi tes mains sont capables.

Un peu surprise elle se laisse entrainer, sans pouvoir s’empêcher de rougir, sa main se refermant sur celle de Pablo.

« M-mes mains, mes mains … fait gaffe à ce que tu dis je pourrais te faire des rayures ! »

L’espagnol l'emmène jusqu'à sa chambre et renchérit pour la taquiner en l'entendant bégayer.

Ah parce que tu comptes me griffer en plus ? J'savais pas que t'avais un côté sauvage...

Elle s’étouffe dans un couinement.

« Mais ..! »

Arrivé, il ouvre la porte, relâche la main de Tsu, prend la serviette qu'il a préparé, se la met autour du cou et se tourne vers elle avec le sourire

Les colocs sont pas là donc on sera tranquille. Tu l'sens comment ?

Elle entre dans la chambre, se dirige vers le côté de Pablo et tourne la chaise vers lui dans une invitation à s’installer.

« Bah … que ça ira pour toi ? Je serais la seule à pouvoir me moquer ! »

Pablo mime le fait de se prendre un coup en plein coeur et rigole aussitôt :  

J'avoue, touché. Ca te fait une p'tite vengeance même si là, la colo est voulue haha !

Elle sourit.

« Plus sérieusement, j’en ai déjà fait donc bon … »

Il s'asseoit confortablement et penche la tête en arrière pour lever les yeux sur Tsu'.

J'suis tout à toi ma belle !

Elle lui tire la langue et ouvre le paquet pour en sortir les éléments. Elle se sent rougir et passe une main dans les cheveux du garçon.

« Tu m’étonnes qu’il y ait des bagarres de filles pour toi si tu dis ce genre de chose à tout va… Tu as de la vaseline ou une crème assez grasse ? »

Il hausse les épaules et ferme les paupières, se laissant faire et réplique :

Elles s'font surtout trop de films, j'dis ce genre de trucs qu'à celles qui méritent mon attention moi !

Il réouvre les yeux à sa question et montre son bureau de la main :

J'ai acheté un truc au konbini tout à l'heure ouais, j'espère que ça l'fera...Il est sur le bureau normalement !

Elle ne réplique rien mais se sent s’empourprer et détourne les yeux un peu perdue. Elle ouvre le sac sur le bureau et en sort ce qu’il a acheté. Elle prend la crème et avec douceur, elle en met sur le contour de sa tête, à la limite des cheveux. Le front, derrière les oreilles, les oreilles, la nuque et les parties tondues pour respecter son style.

« ça va empêcher que la teinture tache ta peau … » Explique t-elle avant d’enfiler les gants et préparer le colorant.

Pablo se laisse faire, apprécie la douceur de Tsu' et quand elle est prêt de lui, ne se prive pas de la regarder dans les yeux pour la taquiner un peu plus :

"T'es vraiment aux p'tits soins, c'est mignon".

Elle sourit au compliment, ravie qu'il apprécie. C'est censé être un moment de détente et elle aime autant prendre soin des autres que de se faire chouchouter. En la voyant enfiler les gants, il rigole :

"Docteur, ça va faire mal ?"
“Si vous vous tenez tranquille Mr Mora tout devrait bien se passer !"
A vos ordres, mademoiselle !

Elle sourit à nouveau et trace une raie de son front à sa nuque dans ses cheveux et y applique le produit. Elle fait de même d'une oreille à l'autre, et passe aux bordures avant d'appliquer mèche par mèche et tirer vers les pointes.

"Tu me dis quand même si je te fais mal hein."

Il croise les doigts sur son ventre et ferme les yeux, se laissant chouchouter, sans rien dire. Quand elle pose la question, il lui répond un "t'inquiète" si léger qu'on pourrait croire qu'il est à deux doigts de s'assoupir sous les doigts de la miss tellement il est détendu.Elle hoche la tête et finit d'appliquer le produit partout, tasse un peu et se penche légèrement vers le visage de Pablo pour regarder des traits détendu. Elle chuchote :

"Tu dors ?"

Pablo ouvre les yeux et affiche un sourire en coin en voyant Tsumugi aussi près de son visage

Non non. Mais fait attention, tu sais ce qui se passe quand tu te retrouves aussi près !

Elle rougit brusquement, se redresse aussitôt et détourne le regard. Pablo éclate de rire et se redresse sur la chaise, faisant attention à s'écarter du dossier pour ne rien tâcher.

Je t'embête, j'tenterai rien t'inquiète. Faut attendre combien de temps pour le produit ?  

Elle ne sait pas si c'est rassurant ou pas. En tout cas, il ne fait que confirmer qu'il se moque un peu d'elle. Elle se contente d'un "mouai" et vérifie la notice.

"C'est indiqué 35 à 45 min. Je vais rester avec toi au cas où pour vérifier que ça prenne bien puis tu pourras faire ton shampoing."
Hey, c'est quoi ce "mouais" là ?

Il hausse un sourcil et la fixe d'un air interrogateur.

"Non rien juste que tu aimes m'embeter ! "

Elle lui tire la langue avant de prendre un air amusé.

C'est un peu plus que d'la taquinerie parfois, si tu vois s'que j'veux dire, mais... j'sais pas, ça t'embête tant que ça ?

Il plisse les yeux en la dévisageant, essayant d'entrevoir ce qu'il en est entre la gêne de la miss et son amusement. Surprise par la question, elle se mordille la lèvre.

"Mmmh... non enfin... c'est que ... je ne sais pas trop sur quel pied danser quand il s'agit de toi... un peu plus que de la taquinerie... mais où est la part de sérieux du coup ... tu es perturbant c'est tout.."
J'saurais pas quoi te répondre, c'est pas comme si y'avait une limite dessinée entre toi et moi, tu vois ? J'ai toujours été taquin et tout ça, mais si ça te gêne trop, tu m'le dis ok ?
« Ce qui m’embête, c’est que je sais pas où me situer exactement. J’ai du mal quand les choses ne sont pas claires et que je me retrouve à me faire des films tous les quatre matins.  Quoi que tu dises aux filles, tu ne recherches pas de relation sérieuse n’est ce pas ?»
Hm, je vois. J'sais pas trop en vrai, c'est ça le problème. Ca dépend de la personne, du feeling, et tout ça... Et puis disons qu'avec ma dernière meuf, ça a été compliqué alors j'essaie de pas trop m'prendre la tête et voir comment les choses viennent, tu vois ?
« O-oui je comprend. »

Non elle ne comprend pas. Elle comprend encore moins mais s’imagine mal devoir rester dans le flou indéfiniment en le voyant flirter avec d’autre. Elle préfère encore jeter l’éponge, aussi canon soit-il… Et même là, elle ne sait pas trop ce qu’elle aurait aimé avec lui.

« J’espère que tu finiras quand même par trouver la bonne personne pour toi. » lui dit-elle, souriant néanmoins avec sincérité.
En tout cas j'suis sûr que t'auras pas de souci à te faire, de ce côté là. Moi l'problème, c'est que j'sois la bonne personne pour quelqu'un surtout, haha !

Pablo rit à moitié jaune mais avec légèreté. Elle pouffe.

« On verra bien … C’est pas comme si ma vie amoureuse avait été supeeer palpitante jusqu’à présent… »
Bon, et si on changeait de sujet ? Qu'on occupe les minutes restantes avec une discussion plus fun ?!

Elle rit légèrement et hausse les épaules.

« On fait une partie de carte ? Ou de worms si je récupère mon ordi ? »
Va pour une partie de carte !

Pablo se lève de sa chaise et fouille dans les tiroirs de son bureau, en ressortant un jeu un peu abîmé, qui a du vécu.

Et attention, parce que j'fais pas d'fleur aux filles, zéro pitié !

Elle prend le paquet et sort les cartes pour les battre.

« Parce que tu crois que j’en aurais pour toi peut-être !? »
Le retour du côté sauvage de Tsumugi, oouh..

Il rigole et pique une chaise d'un de ses colocs pour qu'ils s'assoient tous les deux près de son bureau.

Une partie de Snap, ça te va ?

Ni une ni deux, les deux adolescents s’installent face à face, prêt à dégainer les cartes, les unes après les autres. Une partie de snap en suit une autre, puis une bataille fait rage. Tsumugi remporte la victoire deux fois contre une pour Pablo, qui s’avoue vaincu au moment où l’alarme du téléphone sonne pour annoncer le moment de vérité. L’espagnol file se shampooiner et rince ses cheveux avec précaution, avant de revenir dans sa chambre. Tsumugi lui passe un sèche-cheveux et l’aide à se coiffer pour jouer le jeu, avant d’admirer son oeuvre et de déclamer :

« Je suis pas mécontente de mon travail ! »


Le 19/01/2018

La semaine de cours est finie, alleluia.

J’crois que les séances de foot continuer de payer. Yulian se refait petit à petit à jouer en équipe après une longue absence loin des terrains, et Seito fait de beaux progrès. Quand j’peux, j’hésite pas à le conseiller, que ce soit sur ses placements ou autre, et sa condition physique aussi s’est améliorée.

Après l’entraînement, Seito et moi on a rejoint Nolan dans sa chambre à l’univ, vu que son coloc était pas là. Comme d’habitude avec Nolan, les chamailleries arrivent rapidement, mais toujours dans la bonne humeur. On jouait à la console avec ses manettes, avec un paquet de chips entre nous et… faut dire que ça a vite déraillé quand j’ai fait foirer notre partie en coop.

“C’EST A CAUSE DU SOLEIL ! En plus y'avait du gras là, j'ai mangé des chips…“
"Même pas tu te laves les mains avant d'toucher ma manette, gros porc va !"
“Bah fallait pas ramener des chips aussi là, pendejo !”

Autant vous dire que les manettes ont vite fini sur la table, nous par terre à se bagarrer gentiment, quand soudain, un Mori sur Animal Crossing nous a ronchonner dessus avec sa magnifique réplique :

“Rah mais j'ai raté mon poisson à cause de vous la !"

Sorti de nulle part, j’peux vous dire que c'était vraiment priceless. Nolan et moi, on a fini par mourir de rire par terre.
Je sais, le QI vole pas haut parfois quand on est à trois, mais c’est ce genre de p’tits moments qui font que les journées paraissent moins longues.


Le 26/01/2018

Lloyd vient de se mettre au lit, mais on a passé une bonne après-midi et une bonne soirée en vrai. J’crois qu’on s’entend vraiment bien, et c’est cool comme ambiance de colocations. Les filles sont dans leurs coins alors bon, on a  fait notre vie. La tarte à la crème dans la figure de Nolan et Seito, c’était gratuit. Et j’avoue, j’recommencerai si c’était à refaire. S’en est suivie une fin d’aprem et une soirée à grignoter toute sorte de trucs farfelus à l’image du Japon devant des vidéos marrantes, qui nous a valu de beaux fous rires. On a aussi profité d’être solo dans la chambre pour parler “filles”, Lloyd avait besoin d’parler de son crush à quelqu’un et ça m’a fait plaisir d’être là pour lui. Et puis, en parler ça m’aide aussi à savoir que, finalement, Tsumugi a plus de valeur en tant qu’amie à mes yeux. Le genre d’amie qui est là peu importe ce qui se passe, un peu comme Nolan. Et puis ces deux là commencent à se rapprocher, alors si j’peux m’retirer du jeu pour avancer les pions j’vais pas m’faire prier ! J’crois qu’en termes de sentiments, y’a pas vraiment d’autres filles qui fassent le poids, par rapport à Emma mais j’vais me laisser du temps. J’suis vraiment content qu’on se soit bien rapproché Nolan, Seito et moi et j’veux pas tout bousiller.

C’est le cas aussi avec Lloyd et Yulian au final, on est devenu proches. J’me rends compte d’ailleurs qu’avec Yuyu, on partage beaucoup de passions communes : la musique, le foot, surtout, et ça a grandement facilité le dialogue dès le départ. Pourtant, j’le vois rarement parler à beaucoup de gens… J’avoue que j’me sens un peu privilégié, en vrai. Mais surtout, j’crois que j’fonde beaucoup d’espoir en lui pour l’équipe et que j’le vois un peu comme le p’tit frère que j’aurais aimé avoir.



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Pablo te rentre dedans en #cc0000

[SOLO]La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions. 77436_v
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
Pablo K. Mora
Elève ; en 3ème année
Pablo K. Mora
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Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
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Pablo K. Mora

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Lun 10 Juil 2023 - 1:37
FÉVRIER


Le 04/02/2018

J’crois que depuis notre discussion, les choses se sont éclaircies dans ma tête. Tsumugi est mignonne et même si je pourrais l’embrasser de nouveau, c’est pas ce que je veux, ni de “cette façon” que j’envisage poursuivre notre camaraderie. Non. C’est décidé.

Et puis, depuis quelque temps, il y a quelque chose de bien plus plaisant qui se trame. Une idée qui germe, qui me fait sourire et qui me donne envie de m’investir en y mettant mon grain de sel. Tsumugi veut du palpitant, et je crois bien avoir aperçu ses joues rosir tout à l’heure en salle commune. Et en bonne compagnie. Ce n’était peut-être rien, mais la voir s’amuser avec le pendejo  aux jeux-vidéos, cette petite complicité naissante… Eh bah, moi, j’y vois du potentiel.

J’suis pas sûr de ce que pense Nolan à son sujet, vu qu’on a pas abordé le sujet, mais j’vais mener ma petite enquête discrètement. Ça c'est clair.


Le 05/02/2018

Histoire de confirmer mes suspicions, j’ai laissé mes oreilles traîner près des filles entre deux changements de prof, ce matin. Et ça a été productif ! J’ai entendu Tsumugi parler avec Nissa d’un moment en ville avec Nolan. J’sais pas exactement de quoi il s’agissait mais le ton de la discussion, et le petit sourire discret de Nissa m’a laissé penser que j’étais pas le seul à envisager l’idée de les réunir. Alors au repas du midi, j’ai parlé de Tsumugi devant Nolan, pour sonder le terrain. L’air de rien, hein. Et il en ressort que Nolan a l’air de bien l’apprécier, ce qui est un bon début ! J’sais qu’il a eu du mal à se remettre du départ de Riku, mais il s’en est remis et ce gars mérite de l’amour.

L’après-midi, à la fin des cours, j’ai pris Nissa à part vite-fait. Elle avait parlé l’heure d’avant avec Tsumugi de son anniversaire, alors j’avais besoin de plus d’infos. Nissa m’a expliqué que c’était le jour de la Saint Valentin, qu’elles avaient prévu un moment entre filles sur le campus après les cours etc… Et ça m’a donné une idée. J’lui ai aussitôt demandé de m’aider, en disant que j’aurai moi aussi une petite surprise pour Tsumugi en ville, alors il faudrait juste qu’elle veille à ce que Tsu soit prête à sortir et n’ait rien d’autre sur le feu. Le plan prend forme, rapport terminé.

Elle veut du palpitant
Et en sa présence, le sien s’agite
Les couleurs et les sentiments
Sur ses joues cohabitent

Tous deux ignorent
Que peut-être leur vie
suivra en technicolore
le même chemin sans préavis



Le 06/02/2018

On a accueilli un p’tit nouveau au club de foot aujourd’hui. Lukas. Un peu timide, beaucoup même en vrai, mais plutôt sympa.

Son accent et sa tête m’ont vite laissé comprendre qu’il n’était pas 100% japonais, et c’est toujours un plaisir d’accueillir un autre haafu dans l’équipe. J’sais pas trop comment il se sent là dessus au Japon, mais j’sais très bien moi-même que c’est pas toujours simple, alors si jamais y’a la moindre remarque là-dessus, j’serai là pour soutenir.

Je l’ai observé de près pendant toute la séance de club, on a discuté un peu, et je sens qu’il a du potentiel. Ca se sent qu’il en est pas à son coup d’essai, qu’il a des heures sur le terrain à son actif, il a un bon jeu de jambe et j’suis content qu’on l’accueille.

J’vais le garder à l'œil à la rentrée, j’pense qu’il finira rapidement sur la feuille de match si ça se profile comme j’le pense !


Le 08/02/2018

J’ai bien cogité, et j’ai tout le plan en tête pour la surprise de Tsumugi. Où l’emmener pour son anniversaire, et comment organiser sa surprise. Mais pas que. J’en ai aussi une pour Seito. Mais pour mener tous ces projets à bien, j’vais avoir besoin d’un ordinateur. Et pas ceux du campus, dont l’accès à la moitié des sites est interdit parce que “ça ne relève pas du domaine scolaire”.

J’suis donc directement allé voir Nolan, même si j’aime pas quémander, j’savais qu’il refusera pas si c’est important. Ce que j’savais pas par contre, c’est à quel spectacle j’allais assister. J’ai toujours eu la fâcheuse manie d’entrer sans frapper dans les chambres, et le petit air niais devant son téléphone était priceless. J’ai aussitôt sauté sur lui pour chopper son téléphone et quelle ne fut pas ma SURPRISE de voir le nom de Tsumugi sur l’écran, en plus de la taille des messages qu’ils s’envoyaient. J’ai pas cherché à lire le contenu, cette vision et sa réaction m’ont amplement suffit ! Si ça c’est pas un signe…

J’ai pas insisté et j’lui ai demandé son PC, sans le questionner sur les messages parce que jouer les curieux ça se retourne parfois contre soi-même. Et évidemment, avec une excuse toute trouvée pour l’emprunt de l’ordinateur. Le temps de deux matchs, ça me laisse largement le temps de faire mes recherches et calculs. Son allusion au fond d’écran gracieusement offert la dernière fois m’a fait beaucoup rire, j’pense qu’il a dû virer au cramoisi en voyant les nanas en bikini dessus !

J’suis rentré vite fait au dortoir, et en chemin vers ma chambre, j’ai justement croisé Tsumugi dans le couloir, les joues encore et toujours roses. Alors qu’il y a deux minutes, elle envoyait un message à Nolan… Coïncidence ? Je ne crois pas ! J’la taquine au passage et retourne dans ma chambre, paré à faire mes recherches. Recherche d’endroits adaptés, calculs de trajets, tout y passe.

Après deux bonnes heures et demie, je finis par m’étirer et nettoyer l’historique de toutes mes recherches, ne laissant que les liens des matchs apparents. Vu qu’il reste une mi-temps, j’écarte le PC et m’allonge sur le lit, les mains croisées derrière la tête et profite de la fin du match. J’en connais déjà le résultat, évidemment, mais un peu plus de détails ne fera pas de mal et puis ça fait un bail que j’ai pas regardé un match, alors j’vais pas passer à côté.


Le 09/02/2018

C’était plutôt fun, cette session ménage dans la classe aujourd’hui. On a discuté un peu et mis de la musique, même si tout n’a apparemment pas plu à Nissa je pense, mais bon, les goûts et les couleurs comme on dit !

Mais ce qu’il y a de plus drôle, avec le recul, c’est ce petit moment où j’ai tenté d’explorer “une piste”. On va appeler ça comme ça. Parce que c’est ce que j’fais depuis janvier, d’explorer des pistes. Savoir si certaines filles me plaisent, sans pour autant embrasser chacune d’entre elles ou quoi que ce soit. Juste un peu de drague et de charme, quoi.

Et cet aprem n’y a pas manqué. Nissa rougit facilement, et j’sais pas pourquoi, cette fois là j’ai eu envie de tenter d’aller plus loin que juste la faire rougir. J’avais rien tenté de plus avec elle avant, mais là j’sais pas… J’ai exploré une piste, et elle s’est avérée aussi glissante qu’une anguille. Ça a foiré quoi.

M’enfin voilà, y’a des jours avec et des jours sans ! J’l’ai pas mal pris hein, au contraire, j’sais reconnaître mes échecs. On peut pas toujours réussir, pas vrai ? Et puis, même si elle est mignonne, en vrai j’crois que j’préfère que ça se soit passé comme ça. Ça aurait été bizarre après en cours, et les gros moments de malaise, j’supporte pas !


Le 13/02/2018

J’ai tellement hâte d’être demain que j’arrive pas à dormir. J’suis surexcité avec toutes les surprises que j’ai préparé.  Tsumugi, Nolan, Seito et même Yulian, depuis que j’ai aperçu sa date d’anniversaire sur le registre du club de foot. Aucun d’eux ne s’attend à quoi que ce soit de ma part demain et ça va être priceless. J’ai trop hâte de voir leur tête .

C’est quand on ne s’y attend pas
Que les surprises sont les meilleures
Les prévenir ou les mettre dans l’embarras
Ca a clairement pas la même saveur

Les amitiés et les relations
Comme les fleurs, ça se cultive
Si eux s’donne à fond
Avec moi ce sera all-inclusive.


Le 14/02/2018

Fin des cours, petit bilan.
Dès le réveil, à peine le temps de sortir pour aller me laver que Tsumugi m’a choppée dans le couloir pour m’offrir des chocolats. Bien trop matinale pour ce genre de cadeau, parce que j’ai même pas pu faire une remarque qu’elle était déjà partie j’sais pas où. Et le reste de la matinée a été mouvementé, quand j’pense au nombre de déclarations ou de boîtes offertes dans les couloirs… A croire que c’est un peu plus chaque année !

En retournant à mon casier avant le repas, y’a justement Emma qui m’a interpellé pour m’offrir une jolie boîte de chocolats. Elle avait les joues si rouges que j’ai pas pu m’empêcher de sourire. Et même si j’essaie de ne pas trop m’imaginer des trucs depuis la discussion avec Nolan, j’dois avouer que le manque de certitude flagrant dans sa voix en précisant qu’ils étaient amicaux m’a fait plaisir. Si les émotions fuitaient pas autant chez elle, je l’aurai pas vécu aussi bien j’avoue.

Et vient enfin la première surprise. Une “petite” pour commencer la journée. J’me suis pas fait prier pour virer le gars qui voulait s’asseoir avec Yulian, parce que j’avais besoin de toute son attention. L’incompréhension dans son regard quand j’ai interpellé les gens autour m’a fait un peu jubiler, mais c’était bien cool de voir que certaines personnes ont applaudit pour suivre le mouvement. Pas beaucoup, certes, mais y’en a quand même qui l’ont fait alors c’était pas un flop, j’étais content du coup. Ce qui m’a un peu moins rendu fier, c’était de voir que Yulian était pas dans un super mood aujourd’hui. Et bien sûr j’m’en suis rendu compte qu’une fois de nouveau assis, en discutant avec. Ca a donné une autre saveur à ce moment, mais ça reste un cadeau pour mon pote. J’me suis juste pas éternisé à table vu qu’il avait besoin d’espace.

J’ai fini par le quitter juste après avoir fini mon assiette, pour aller chercher mes affaires des cours de l’aprem. Mais cette fois c’est dans le couloir que j’me suis fait interpellé. Pas par une lycéenne, mais par une étudiante. Et j’avoue que j’étais surpris d’avoir des chocolats de sa part. Ravi, clairement, mais surpris. Surtout en voyant qu’elle avait gardé mon T-shirt depuis aussi longtemps. Tout sourire, j’l’ai remercié et lui ai promis que si l’occasion arrivait de nouveau, j’lui passerai un autre sans problème ! Elle a un prénom exotique en plus, “Chandini” c’est pas courant. En tout cas elle était bien sympa, l’an dernier quand y’avait eu l’animation sur la plage, et elle l’est encore aujourd’hui, alors j’espère que j’aurai l'occasion de la recroiser.
J’suis finalement arrivé à destination, devant mon casier et franchement, en l’ouvrant et le découvrant presque rempli de boites et différents paquets de toute sorte de chocolats, j’ai vite abandonné l’idée de récupérer mes bouquins de cours. J’ai juste eu le temps d’apercevoir la boîte offerte par Maka avant de refermer, de peur de faire tout dégringoler si je tentais d’attraper un truc. Alors j’suis reparti en cours avec juste ce que j’avais dans mon sac : des feuilles et ma trousse.

Le 14/02/2018 - suite.

Joder di MIERDA.

L’après-midi se passait si bien que fallait FORCEMENT que ça parte en cou*lles.

Tsumugi était ravie de la fin de journée que j’lui ai préparée, et la tête qu’elle et Nolan ont fait dans le bar était vraiment priceless. Mais il a fallu que le quart d’heure d’après soit si merdique que l’expression en a pris tout son sens.

Un sale quart d’heure, voilà ce que c’était. Un sale quart d’heure dans ce foutu café, avec cette mariquita de “Mathéo” à la noix…

En vrai, ça a tellement vite déraillé. Le gars s’est assis et a commencé à déblatérer le compte-rendu de sa vie sans prévenir, avec des trucs vraiment tordus par moment. J’étais tellement scotché que j’ai pas ouvert la bouche pour en placer une le temps de son monologue. J’sentais mon sang bouillir dans mes tempes pendant qu’il alignait ses mots. Des vues sur un kohai, des difficultés à se retenir… Ca faisait vraiment big prédateur et j’sais pas comment j’ai fait pour m’retenir de lui foutre mon poing dans la tronche.

C’est ptête en partie parce que certaines choses qu’il a dit m’ont donné un sentiment étrange de… Pas de déja-vu, mais presque. Ça a fait remonter un semblant de souvenir que j’pensais oublier. De même que le gars qui était dedans. Tout ça s’était évaporé, jusque cet aprem. Ce qui est revenu et s’est bien ancré dans ma tête par contre, c’est le sermon de mon père ce jour-là… Et ça jusque dans la ruelle où j’me suis cassé après avoir insulté ce mec. .

C’était quoi ça Pablo ? Tu t’fous de moi ?! Danser avec un mec de cette façon ça sort d’où ? Et c’était quoi ces regards hein ?! T’as oublié ta propre religion ? Tu veux quoi, devenir une tafiole c’est ça ?

Tout ça pour une foutue danse. Une foutue danse à la quinceanera d’une cousine qu’on voit quasi jamais. Y’a toujours une danse en couple, dans ce genre de fête, enfin c’est une tradition dans nos familles en tout cas. Que la fêtée danse avec un beau jeune homme, et que l’assemblée l’accompagne. Évidemment, il a fallu que ce jour-là les jumelles soient malades ou j’sais pas quoi, et qu’on me foute MOI à danser avec l’autre gars. j’vous dit pas, ça fait un choc.

A presque quinze ans, on s’attend pas à faire une danse de couple avec un mec. On s’attend encore moins à batailler pour avoir le rôle du mec. Et surtout, ce à quoi on s’attend pas, c’est à se prendre au jeu de regards et à apprécier autant le moment. J’ai toujours cru que c’était la complicité et la bataille qui avait rendu ça cool, mais quand mon père m’a engueulé l’instant d’après, j’ai vite compris que quelque chose clochait. Que j’devais pas apprécier ce genre de complicité avec un mec. Et surtout pas apprécier cette proximité.

Ce jour-là, j’ai bien pris conscience que rien de tout ça n’était normal, que c’était loin d’être “bien”, que c’était péché et beaucoup de choses ont pris sens. Les psaumes, mais la claque dans la gueule aussi. J’ai jamais pu en vouloir à mon père de l’avoir fait. Il a eu une éducation musclée et c’est sa façon de faire passer le message pour être sûr que ça rentre, et c’est pas le genre de chose qui arrivait souvent. Ça a au moins eu le don de me marquer, et de fonctionner. Ce genre de pensées anormales, ça fait trois ans que j’les vois plus. Qu’elles sont aussitôt réduites en poussière et que mes prières passent le balai. Et c’est pas ce gars tordu qui va m’faire remettre en question mon éducation et ma façon de penser.

La seule question que j’me pose là, maintenant, c’est de savoir si la soirée qu’on va passer est vraiment une bonne idée. Mais… Comme j’le pensais ya deux secondes, c’est pas ce gars qui va m’faire changer.


Le 15/02/2018

J’crois que j’ai dû dormir deux heures, à tout casser. J’ai passé une presque nuit blanche à essayer de ranger la fin de journée d’hier au fin fond de mes pensées. A effacer les mots de ce gars, et ne garder en tête que ce qu’il était d’une bonne soirée surprise entre potes en ville avec Seito. Le bubble tea à partager. Le plat de pâtes digne de ce foutu disney. Les mochis presque à s’en lécher les doigts. Le dorayaki avec beaucoup trop de proximité. Et puis l’ambiance de la soirée, la balade, la vue, et le retour jusqu’au moment de se quitter. C’était une bonne soirée, un pari risqué, plusieurs même, mais réussi.

Le truc c’est qu’au fond de moi, y’a autre chose qui m’fait penser que si j’me suis senti gêné plus d’une fois dans la soirée, j’ai tout intérêt à n’pas faire en sorte que ça arrive de nouveau. J’ai prié pour m’vider la tête avant de dormir. J’ai écouté de la musique, mais les paroles avaient un écho désagréable. J’ai même voulu lire, mais mes doigts avaient trop de mal à l’idée de tourner les pages de cette foutue histoire. Alors j’suis resté là. allongé sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond, à attendre que Morphée daigne m’accorder un peu de répit. Et de repos.

J’avais tellement les nerfs à vif dans la matinée qu’en sortant du gymnase, en pestant entre mes dents, j’ai fini par aller trouver Tsumugi pour m’changer les idées. Pour parler de tout et de rien. Parler de sa soirée, remplir ma tête de ses souvenirs et ne plus avoir de place pour les miens. Et c’est finalement à l’heure du midi que j’ai trouvé. Dans mes pensées, finalement, mais aussi pendant les deux heures qui se sont écoulées. Dans l’une des promesses que j’me suis faite début janvier et dans ce message que je relis en boucle depuis quelques jours.

J’espère que tu ne passe pas ton temps à autre chose qu’à réviser, Koichi. N’oublies pas. Si tu rates ces examens, tu finiras dans l’établissement qu’on a visité avant de t’envoyer sur ce campus.

Ouais, c’est décidé. J’dois me concentrer sur les bonnes choses et là en l'occurrence, c’est sur les exams qui approchent. Alors avant les cours de l’après-midi, j’suis allée revoir Tsumugi pour lui demander son aide. J’ai beaucoup trop de retard pour m’en sortir en solo. Beaucoup trop le cerveau dissipé pour m’concentrer tout seul. Alors j’lui ai demandé son aide et d’garder ça entre nous.

Même si personne voudrait croire au fait que Pablo réviser pour les exams, j’ai pas envie qu’on vienne se questionner sur ce qui m’y a poussé, ni sur les conséquences qu’un échec engendrerait.


Le 16/02/2018 (écrit à quatre mains)

La séance de football terminée, Pablo se rend à la bibliothèque du campus. Surprenant, tant et si bien que la bibliothécaire voit sa présence en ces lieux d’un mauvais œil. Elle le scrute, le juge, le suit du regard en le fouillant des pieds à la tête rien qu’avec les yeux, au point que Pablo s’arrête sur place. Cette surveillance digne d’une cour de prison lui fait aussitôt rebrousser chemin. Il n’a jamais été attiré par les bibliothèques à la base, mais cette simple expérience lui fait affirmer qu’il n’y remettra pas les pieds de si tôt.

Retournant au dortoir, à moitié énervé, Pablo fait les cent pas. Dans le couloir, il va et vient pour se calmer, puis passe devant la chambre d'Emma et hésite une seconde, avant de finir par revenir se planter devant et frapper. Emma se lève de son lit pour aller ouvrir, surprise de voir Pablo derrière la porte.

Pablo ?! Il y a un problème ?

Elle laisse planer un instant de silence avant de s'écarter.

Entre !

Pablo est visiblement un peu mal à l'aise de se pointer comme ça sans réfléchir, gêné de la déranger. S’il le fait avec ses potes, il est loin d’agir de la sorte avec les filles. Il se frotte l'arrière de la tête et lui dit en finissant par relever les yeux :

J'sais pas trop je... J'avais b'soin de souffler et d'me changer les idées... Ca te dérange pas, si j'reste un peu ?

Une petite grimace d'inquiétude vient se glisser sur les lèvres d'Emma.

Non, bien sûr que non. Tu peux rester autant que tu veux.

Elle s'assoit sur son lit et lui fait signe de prendre place près d'elle .

Tu veux en parler ?
J'te remercie. Je t'avoue que j'sais pas trop comment dire ça.

Pablo vient s'asseoir à côté d'elle et soupire en regardant le plafond, à moitié déprimé :

En fait... J'ai l'impression de faire une fixette sur plein de trucs qui me frustrent, alors je voudrais surtout essayer de penser à autre chose, tu vois ?

Emma reste silencieuse, laissant à Pablo le temps de trouver ses mots. À vrai dire, elle ne savait pas vraiment quoi faire, quoi dire. Parce qu'elle n'a jamais été très douée pour ça. Mais surtout, l'adolescent venait de la prendre au dépourvu : pourquoi elle ? Il tourne la tête vers elle et lui adresse un petit sourire sincère :

J'allais prendre l'air à la base, mais mes pieds m'ont fait arrêter devant ta chambre et j'pense que juste pouvoir passer un peu de temps avec toi, ça devrait me faire du bien là-haut. dit-il en se tapotant le crâne du doigt.
Eh bien... Je ne sais pas trop ce que je peux faire pour... te changer les idées mais...

La voilà nerveuse, fuyant le regard de l'espagnol. Elle ne finit pas sa phrase, marque une pause, avant d'enfin lever les yeux vers lui.

C'est... grave ? Je veux dire... C'est la première fois que je te vois comme ça. Alors…
Ouais ... Enfin selon les gens ça peut ne pas l'être, mais pour moi ça l'est. Mais j'trouverai bien des solutions, j'ai pas envie d'en rester là, ne t'en fais pas.

Emma n'insiste pas et hoche la tête, sourit doucement. Pour alléger l’ambiance et changer de sujet, Pablo fait un tour d'horizon de la chambre et lui demande :

Tu faisais quoi, avant que j'arrive ?
Je finissais de... discuter avec un ami. Et...

Elle jette un coin d'oeil vers sa guitare.

Je pensais soit jouer un peu pour m'entrainer, soit relire mes cours.

Elle marque une pause.

Tu joues, non ?
Ouais mais... J'savais pas que tu jouais aussi ! Et que tu savais que j'en joues, haha.
Les nouvelles vont vites ici.

Il observe la guitare de la demoiselle de plus près, qu'il pensait peut être appartenir à quelqu'un d'autre, et sourit :

Tu apprends comment ? Ça fait longtemps ?

Elle jette un coup d'oeil à sa guitare.

J'ai appris avec un prof particulier. Je devais avoir 12 ans quand j'ai commencé, je dirais.
Tu dois bien te débrouiller !

Pablo l'écoute attentivement, se disant qu'elle doit déjà avoir les bases bien ancrées et pouvoir jouer des morceaux depuis tout ce temps. Elle sourit doucement et se relève pour aller chercher l'instrument avant de revenir s'installer près de lui.

Et toi alors

Une pause.

Tu veux jouer ?

Quand elle lui retourne la question, et lui demande de jouer, il attrape le manche de la guitare en rigolant.

J'ai pas eu de vrais cours particulier, par contre. Mon parrain m'a appris deux-trois chansons, ma mère m'a offert un livre pour apprendre à jouer, et j'ai continué avec les vidéos et les partitions sur internet. Mais vu que j'y ai pu accès avec ce vieux téléphone, je bosse sur celles que je connais pour m'améliorer !

Il pose la guitare sur sa cuisse, calée sous son bras, et fait deux notes pour voir comment elle est accordée. Il réfléchit une petite seconde, songe à une chanson qu’il pourrait jouer et c’est tout naturellement qu’il enchaîne :

Ah, je sais. Accordée comme ça, j'peux te jouer celle là.

Ses doigts commencent à glisser sur les cordes, les autres tapotent sur le manche, puis il accompagne la mélodie de ses paroles. Emma était attentive, hochant la tête aux mots de l'espagnol. Du coup, elle était plutôt impatiente d'entendre le résultat des ses efforts. Et elle l'écouta.

Listen as your day unfolds
Challenge what the future holds
Try and keep your head up to the sky

Lovers, they may cause you tears
Go ahead, release your fears
Stand up and be counted
Don't be ashamed to cry

You gotta be
You gotta be bad, you gotta be bold, you gotta be wiser
You gotta be hard, you gotta be tough, you gotta be stronger
You gotta be cool, you gotta be calm, you gotta stay together
All I know, all I know, love will save the day  


Une chanson simple. Une douce mélodie, pense Emma. Pablo poursuit, ferme même les yeux lors d'un couplet, imprégné par les paroles. Il les réouvre pour la fin de la chanson et chante un dernier refrain, avant d'éloigner ses doigts des cordes de la guitare. Sur les lèvres d’Emma se glisse un sourire satisfait à la fin de la chanson.

"Monsieur Mora serait-il un grand sensible et romantique caché ?"

Il redresse doucement la tête vers Emma et sa réaction le fait détourner légèrement le regard.

Surprise, hein ?
"De ta performance ou de ma découverte ?"

Mais est-ce qu'elle l'est agréablement ou est-ce qu'elle le souligne pour se moquer ? L'un des points sensibles de Pablo est sous les projecteurs, mais avec les filles c'est .. moins dur à avouer, en quelque sorte. Ses lèvres s'étendent en un sourire un poil timide.

Eh bien... les deux. Après tout, ta réaction parle d'elle-même. Tu ne me pensais pas comme ça, je me trompe ?

Il ne se vexe pas en le demandant. Après tout, il n'affiche pas souvent au grand jour l'étendue de ses sentiments. Et son romantisme, il le réserve généralement à la personne ciblée par ces derniers. Sans vraiment attendre de réponse, puisqu'il pense déjà en connaître les termes, il lui tend la guitare et lui demande de jouer à son tour.

A ton tour de te dévoiler, c'est donnant-donnant senorita.

Elle sourit, amusée, avant de saisir l'instrument, hésitante. Tout à coup, elle a moins envie de rire, les rouges rouges.

"Euh... mais... C'est que..."

Elle se racle la gorge. Son domaine, c'est le chant, pas la guitare. La voir rougir fait sourire l’espagnol, et il ne lui laisse pas le choix.

S'il te plait, et puis ça m'aiderait à me vider la tête !
"Pff, ok. J-je vais essayer"

Elle se rappelle les paroles de Lou. Et, après un instant d'hésitation, elle commence à jouer et à chanter à son tour. Se vider la tête, voilà la raison pour laquelle les pieds de Pablo l'ont mené ici, sans le concerter et il en est content. Quand elle accepte, il s'installe confortablement sur le lit, le dos contre le mur, et les mains croisées sur son ventre.

Emma savait qu'elle n'avait pas besoin de répondre ; elle est bien trop expressive pour que Pablo ne puisse pas lire en elle comme dans un livre ouvert. Alors, elle se contente de faire ce qu'il lui demande : jouer et chanter. C'est timide au début, hésitant. Mais au fil des secondes, la brune se détend et se laisse tout simplement aller à sa passion, oubliant presque la présence de son camarade. La chanson est belle, et la voix d'Emma aussi. Si bien que le sourire de Pablo ne quitte pas ses lèvres alors qu'il la regarde jouer.

You live your life, you go in shadows
You'll come apart, and you'll go black
Some kind of night into your darkness
Colors your eyes with what's not there

Fade into you
Strange you never knew
Fade into you
I think it's strange you never knew


À la fin de la chanson, Emma dépose sa guitare sur ses genoux, ose à peine regarder Pablo, effrayée par sa réaction. Elle n'ose même pas lui adresser la parole. De son côté, Pablo observe la silhouette d'Emma qui le fuit du regard. Agréablement surpris de l’avoir vue détendue et s'ouvrir pendant la chanson, il sourit de plus belle en la voyant retrouver sa timidité en un quart de seconde. Pablo se décolle du mur et lève sa main de son ventre pour la poser sur la main d'Emma, la couvrant de la sienne.

C'était super Emma. C'est la première fois que je te vois aussi... ouverte et être toi-même.

Surprise en sentant la main de Pablo se poser sur le sienne, Emma eut un léger sursaut. Elle releva la tête, observant Pablo, les yeux ronds.

"J-je..."

Il ponctue la fin de sa phrase en accentuant son sourire, plongeant ses yeux vers dans les siens pour qu'elle y voit toute sa sincérité. La voilà qui rougit, le regard doux, le pouls de plus en plus rapide.

"Merci, ça me fait plaisir. C-c'est très important pour moi."

Elle marque une pause, détourne le regard.

"J'ai l'impression que chanter est l'une des rares choses que je sais vraiment bien faire. Alors si je perds ça..."

Elle glissa une main dans ses cheveux pour se dégager le visage, inspire profondément.

"T'es venu pour que je t'aide et au final, c'est toi qui m'aide." dit-elle dans un sourire nerveux.

La douceur qui se dégage d'elle captive le regard de l’espagnol. Souriant, il l'écoute sans la couper et lorsqu'elle finit nerveusement sa phrase, il lui répond, pressant légèrement la main d'Emma dans la sienne pour la rassurer.

Alors continue de chanter, n'arrête jamais. Je suis content que ça puisse t'aider, mais détrompe-toi, passer ce moment avec toi, ça m'aide beaucoup aussi. Ca dissipe tout ce qui brouillait mes pensées, comme une grande bouffée d'air frais et puis... ça en éclaircit certaines.

Il esquisse un sourire légèrement amusé, repensant à sa conversation avec Nolan et à ce qu'il ressent en cet instant. Il se sent à l'aise, et entendre Emma aller dans le même sens le rassure. Tout lui semble fluide, clair, et les pensées parasites remplacées par ces airs de musique qu'ils ont joués le lui confirme. Pourtant, ne voulant pas bousculer ou précipiter les choses, il se contente de garder la main d'Emma dans la sienne et de jeter un œil distrait à sa chambre.

Dis moi, je connais Emma la joueuse de baseball, Emma la cousine de Nolan, Emma la lycéenne et maintenant je découvre qu'il y a Emma la guitariste et chanteuse...  il y a d'autres parts de toi cachées par ici ?

Elle ouvre grands les yeux, Emma, regardant de nouveau en direction de Pablo. Elle reste silencieuse et ce même lorsque le jeune homme s'arrête de parler. Décidément, elle n'a pas l'habitude d'entendre ce genre de choses, encore plus de la bouche d'un garçon.

"Je... Merci."

Ce n'est pas ce qu'elle voulait dire, mais c'est tout ce qu'elle parvient à dire.

"Attends attends, j'ai l'impression que tu en sais plus que moi. Ce n'est pas très équitable ! J'ai quoi moi en retour ?!"

Pablo rit légèrement et lui répond aussitôt :

Tout dépend... Mais si tu veux bien qu'on remette ça et qu'on passe un moment ensemble de temps en temps… Disons que tu verras plus souvent celui que tu as découvert aujourd'hui et que tu pourrais apprendre à le connaître ?

C'est finalement un peu gêné qu'il termine sa proposition, à l'idée de s'ouvrir à quelqu'un. Instinctivement, Emma commence à sourire, comme satisfaite par cette réponse.

"Ça me semble être un bon compromis. J'en serais ravie."

Aux yeux de Pablo, apprendre à connaître une fille pour qui on a une attirance, des sentiments, c'est différent de faire connaissance avec ses copains. Là, ce sont sa sensibilité et ses sentiments qu’il devra montrer. Quand il aime vraiment, il ne veut pas se cacher. Et la personne qu’il aimera devra apprendre à l’aimer tout entier.


Le 17/02/2018

Nous voilà déjà samedi matin. Bordel que le temps passe lentement et trop vite à la fois. Les exams commencent bientôt et j’le sens pas, mais alors pas du tout. Au point que contrairement à d’autres week-end, j’me suis levé à huit heures. Ouais, huit heures. C’est n’importe quoi.

J’ai dormi un peu mieux hier soir, mais ce matin c’est au pas de course que j’vais filer prendre mon petit déjeuner. J’dois rejoindre Tsumugi en ville, dans un café pour réviser histoire d’être discrets, alors autant être bien réveillé sinon j’vais rien enregistrer. J’pars en T-shirt et pantalon de sport, comme ça j’ferai mon jogging habituel du samedi en rentrant. Une heure de Littérature, une heure de Japonais. Ça devrait aider pas mal. J’vérifie que mes livres sont dans mon sac, j’prends de quoi écrire et ma trousse avec. J’prends même les quelques exercices que j’ai fait ces deux derniers soirs, foutu pour foutu….

Ah, ils sont loin les quelques jours où tout ce que j’avais à penser, c’était de m’occuper des cochons d’inde de Nolan. m’occuper de ces p’tits gars me manque en vrai, mais j’compte pas m’faire sucrer un autre voyage juste pour pouvoir les garder. J’pense qu’un de ces jours, j’me prendrais un animal de compagnie, mais ça va devoir attendre que la richesse me guette un peu plus.


Le 19/02/2018

Aux grands mots les grands remèdes. J’sais que les maths sont ma bête noire, du coup j’ai choppé Paul à la fin du cours, avant qu’il s’en aille. Faut dire, ce gars c’est une tête dans tout ce qui est calcul et compagnie. Faut voir quand c’est son tour d’être interrogé.

La classe était en train de se vider alors j’lui ai gentiment demandé d’attendre et de m’aider à ranger, pour finalement lui demander de m’expliquer 2-3 trucs en maths. J’m’attendais à avoir le cerveau qui explose au bout de deux secondes mais… J’sais pas si c’est parce qu’il est à fond dedans ou quoi, mais ça m’a paru un peu plus compréhensible. On a fait deux exercices pour revoir vite fait les chapitres qui m’pose le plus problème et j’l’ai remercié avant d’filer à mon casier.

D’ailleurs, parlons-en de mon casier. C’est tellement le bordel d’avoir autant de chocolats. J’ai fini par venir tous les chercher hier après-midi, avec un sac et un bloc-note. J’ai listé les noms quand y’en avait sur les boîtes, histoire de trouver un p’tit quelque chose à leur rendre au white day. Pour celles qui n’ont pas laissé de mot, eh bah elles auront que leurs yeux pour pleurer.


Le 21/02/2018

J’sais pas ce qui m’a pris, mais j’étais avec les gars et j’ai fini par m’éclipser. J’me sentais… j’sais pas, oppressé. Alors j’ai trouvé une excuse crédible et j’suis parti. J’ai marché, un bon moment d’ailleurs et avec les écouteurs dans les oreilles.

Si y’a quelques jours j’supportais pas de les entendre, aujourd’hui elles semblent plus conciliantes, et la musique recouvre le tout. En passant dans une petite rue, j’suis tombé sur un terrain vague un peu tranquille et j’ai laissé mon sac à terre pour tout relâcher.

J’ai fermé les yeux, laissé la musique glisser dans mes veines et prendre le contrôle, et j’ai dansé.
Dansé comme je l’avait pas fait depuis longtemps.
Et bordel, ce que ça fait du bien.

La danse, c'est ma liberté
Pas besoin de longuement disserter
Il suffit d'un rythme, de huit temps
Pour dévoiler ce qui est prééxistant

Des doigts au coude, de l'épaule au torse,
Les genoux, les pieds, tout fend l'écorce
Rapide ou lent, le rythme reste entraînant
Et y'a qu'là qu'on se dévoile vraiment



Le 24/02/2018 (écrit à quatre mains)

Comme samedi dernier, Pablo a retrouvé Tsumugi en ville. Et ils ont refait la même, moitié Litté, moitié Japonais. S’il y a des kanjis qu’il dessine un peu mieux, il faut avouer que les lubies de certains auteurs lui passent au-dessus la tête… Les examens comment dans deux jours, alors ils s'activent.

Au moment de partir, Pablo lui a demandé ce qu’elle voulait faire plus tard. Les langues, ça correspond bien à Tsumugi après tout. Mais de son côté, il ne savait quoi lui répondre. C’était tellement flou qu’il était dans l’noir total en permanence sur la question. Alors il lui a répondu, tout simplement. Dit qu’il n’avait aucune idée de quoi faire de sa vie, mais que quoiqu’il se passe, il avait encore un an pour y penser.

Puis Pablo est rentré. En faisant son footing et, après sa douche, il est passé à la chambre se changer. Les cheveux encore humide, il file à la cantine et plateau en main, et va s'asseoir à la table de Seito. Même s’il ne passe pas beaucoup de temps en sa présence depuis un peu plus d’une semaine, il faut avouer que Seito ne fait rien pour arranger les choses, puisqu'il passe son temps à la bibliothèque. Et ce même sur les heures de club, ce qui a le don de l’agacer.

Tu t'fais rare au club en ce moment !

Seito mange distraitement de la main gauche et tient dans la droite un manuel de biologie qu'il lit compulsivement. Il sursaute à moitié et relève des yeux confus sur Pablo.

Hein, t'as dit quoi ?

Pablo pose les yeux sur le livre, rumine et roule des yeux sans s’en cacher :

J'crois que j'ai la réponse à ma question que j'me posais.

Il attrape ses baguettes et enroule les nouilles autour, avant de le fixer du regard

Ca t'arrive de décrocher de temps en temps, pour souffler un peu?

Seito fronce les sourcils.

J'soufflerai pendant les vacances après les exams.
Et ton bouquin de biologie, il te dit pas que le cerveau a besoin d'oxygène pour fonctionner ptête ?

Pablo met une pichenette entre les sourcils de Seito et soupire :

Quelle tête de mule.

Seito est surpris par le geste mais ne recule pas, il cligne fort des yeux et fait la moue.

Hey !

Il se frotte le front et pose le manuel sur la table.

J'serais la première mule à réussir des examens !
Ouais, ouais, c'est bien de réussir, mais si tu clamses nous on fait comment hein ? Tsch...

Ses mots sortent plus vite qu’il ne le pense, mais il est trop tard pour s’en soucier.

Vous... Je sais pas. On s'en fout.
Seito est pris de court, il ne sait pas quoi répondre d'intelligent. Et se contente de dévisager Pablo. Serait-ce de l'inquiétude qu'il perçoit ? Il ne sait pas bien comment réagir. Raleur, Pablo mange un peu et finit par poser ses baguettes. Il insiste :

En vrai, je préférerais quand même savoir qu'tu penses à couper d'temps en temps pour pas surchauffer. Tu veux pas venir au moins une ou deux fois dans la semaine au foot ?
J'imagine que...

Pablo fronce les sourcils en l'entendant balayer ça comme du vent et hésiter à lui répondre, alors il reprend ses baguettes pour se concentrer sur son repas. Seito se mord la lèvre. Difficile de lui dire non.

Oui... Au moins une fois, je peux m'organiser.

Pablo boude un peu, jusqu'à ce que Seito finisse par laisser entrevoir une possibilité. Là alors, il se retourne tout sourire :

AU MOINS une fois par semaine hein ?! MI-NI-MUM ! Et les jours où j'y suis, sinon c'est d'la triche !

Seito cligne des yeux, circonspect, et devant tant de candeur, gonfle les joues, met sa main devant la bouche et pouffe de rire. Il lève alors les yeux au ciel, s'avouant vaincu.

Le foot c'est nul sans toi de toute façon.

Pablo lui donne un coup de coude et le pousse en rigolant, avant de bougonner :

"Niania le foot c'est nul", c'est parce que tu connais pas encore la hype des matchs ! Et puis c'est quoi cette remarque, EVIDEMMENT que c'est mieux quand le capitaine est là, tsch...

Tout fier, il lève la tête en bombant un peu le torse, chassant au loin une pensée désagréable. Pablo reprend sa dégustation de nouilles, aspirant celles-ci.

Nan mais c'est pas nuuul, c'est juste que... ouais voilà, c'est toujours mieux quand t'es là.

Seito secoue la tête et se remet à manger lui aussi.

J'suis pas sûr d'être prêt pour un match, j'voudrais pas décevoir.
Boarf, ce sera pas avant l'an prochain, mais en vrai tu t'rends pas compte mais tu t'es amélioré depuis que t'as touché le ballon la première fois.
Pablo continue de manger, et lâche tout naturellement, sur sa lancée :
En tout cas j'suis assez confiant pour t'mettre sur la feuille de match dès la rentrée.

Seito braque deux yeux ronds sur Pablo.

Attends, t'es sérieux ?!

Pablo avale une grosse bouchée et hausse un sourcil en tournant la tête. Il est toujours à fond dans son rôle de capitaine, mais aussi de président. Il prend à coeur ce rôle et la confiance que certains ont placé en lui, quand il a endossé le rôle. Et pendant les séances, il les observe. Alors sans une once de doute, il lâche :

Bah ouais, pourquoi ?

Il sort son téléphone pour regarder l'heure et, voyant qu'il n'est pas en avance et qu'il a encore son fruit à manger, il accélère avec l'objectif de vite finir ses nouilles. Dans la tête de Seito, ça fourmille : “Parce que je suis pas à la hauteur, que je cours pas encore assez vite, que tu m'envoies des signaux froid-chaud que je comprends pas.”

Bin t'as pas peur que... hum... que j'fasse tout foirer ? J'me suis p't'être amélioré, c'est gentil d'ailleurs, merci - il incline rapidement la tête - mais un match, c'est... sérieux.
Mais non, t'inquiète ! Réussir un match, c'est un travail d'équipe de toute façon. Et puis faut bien commencer quelque part !

Pablo finit ses nouilles hâtivement, en laissant finalement une partie. Il retire sa pomme du plateau et se lève :

J'te laisse, j'dois filer. Mais si j'te vois pas sur le terrain dans la semaine, compte sur moi pour venir te chercher par la peau des fesses vendredi !

Seito hoche la tête, pensif. Il est heureux, il ne faut pas croire. Mais sa peur de décevoir est plus forte. Il suit la hâte de Pablo d'un regard surpris.

Oh okay. Il décoiffe ses cheveux et sourit. Mais ouiii, je viendrais ! Promis !

A ce dernier mot, Pablo pointe ses yeux de la main, puis ceux de Seito, d’un air menaçant. Comme une promesse qu'il lui fait sans avoir besoin de mots. Seito ne reviendra pas sur sa promesse, jamais. Il rigole face au geste de Pablo, s'empressant de finir son plat lui aussi. L’espagnol coince la pomme entre ses dents et file amener son plateau, puis la récupère avec sa main. Il repasse près de Seito et lui donne une p'tite tape sur l'épaule en passant, le taquinant au passage en faisant un signe de tête vers son livre de biologie :

Et fixe pas trop les gens à poil dans le manuel !

Ce qui le fait de nouveau sursauter, bien plus légèrement, quand Pablo refait son apparition. Sa remarque le fait rougir comme un idiot.

Mais qu'est-ce que tu racontes ?! J'suis même pas à ce chapitre-là, pff !

Pablo lui fait un clin d'oeil suggestif et part en rigolant, lançant et rattrapant sa pomme dans la main avant de la croquer. Même s’il l’évite un peu en ce moment, il ne peut jamais s’empêcher très longtemps de l’embêter.


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Pablo te rentre dedans en #cc0000

[SOLO]La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions. 77436_v
Time will only make it worse but was it all well deserved ?
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
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