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- Encre Noire [Es]Invité
Sous le ciel rose de l’Esquisse, je parcours la plaine, à la recherche d’une proie. Ayant déjà testé ce que mangent les autres survivants, je reconnais que je peux manger comme eux, la majorité du temps. Mais là, on manque de nourriture. Du coup, vu que j’ai un régime un peu particulier, j’ai décidé de chasser de mon côté des petites créatures, pendant que le Triaire, Effie et quelques autres personnes sont partis en cueillir et en chasser pour les autres.
Je reste en alerte, autant pour repérer une petite créature à manger que pour éviter un Objet dangereux. Mais d’un coup, j’entends des sons forts et étranges, qui me font me retourner. Divers Objets semblent fuir quelque chose. Végétaux, animaux, outils géants, choses hybrides, ils sont tellement nombreux et divers que je ne saurais les décrire. Un peu plus loin, je vois aussi d’autres Objets qui s’agitent beaucoup. Certains d’entre eux sont en train de prendre une autre forme, et le décor là-bas change d’apparence…
C’est donc ça, une Tempête ? Je n’en avais jamais vu avant. On m’en avait déjà parlé, mais je trouve leurs descriptions physiques assez vagues. Je continue de la regarder, fasciné par ce que j’observe. Mais les Objets pris dans la Tempête s’agitent de plus en plus. Je réalise alors la dangerosité de cette Tempête. Il faut que je la fuie avant qu’elle ne s'empare de moi.
Je m’envole et fais demi-tour. Je m’envole le plus vite possible pour m’éloigner de cette Tempête. Mais les sons étranges se font de plus en plus forts. Et plus j’accélère, plus cette Tempête se rapproche. Si elle s’empare de moi, que deviendrai-je ? Arriverai-je à survivre de ce qu’elle me fait subir ? Si oui, à quel prix ?
D’un coup, tout devient confus. Quelque chose se passe dans mon corps. J’ai envie de hurler, mais bien sûr, je n’y arrive pas. J’ai de plus en plus mal, ma tête bourdonne, je ne comprends rien à ce qui m’arrive. Est-ce la fin ?...
Je me réveille sur le sol, qui me semble avoir changé. Quand je commence à bouger, je remarque que mon corps n’est plus le même. Ma langue… elle est longue, tellement longue que je doute de pouvoir la rentrer. Il semblerait que j’ai repris une forme humaine, mais mes bras et jambes sont devenus rouges. Je m’apprête à me lever, mais je n’y arrive pas. Je ne saurais dire si c’est ma nouvelle forme qui me fait ça ou si j’ai juste perdu l’habitude de marcher. Quoi qu’il en soit, je reste sur quatre pattes… Qu’est-ce que je suis devenu ?
Je vois mon carnet et mon crayon par terre. Je m’accroupis… Au moins, je peux faire ça. Je parcours les pages de ce bloc-notes. On dirait que rien n’a changé dedans. J’en suis soulagé. Même si je n’aimais pas être une libellule, j’ai écrit des choses sur le carnet qui font de lui un souvenir que je n’ai pas envie de perdre.
Je prends le carnet avec moi et je me déplace… en me contorsionnant ? Plus ça va, moins j’ai envie de découvrir mon nouveau reflet. Elle est plus grande que la précédente, mais elle m’a l’air petite, au moins comparé au corps humain que j’avais sur Terre. Au début, j’avais du mal à me repérer, à cause du changement de décor qui s’est opéré ici. Mais après m’être un peu déplacé, je finis par reconnaître les lieux et à voir comment revenir vers le groupe de survivants dont je faisais partie. Je ne sais pas tout à fait à quoi je ressemble, mais il est clair que je suis devenu quelque chose de dégoûtant et potentiellement d’effrayant. J’espère qu’on arrivera quand même à me reconnaître.
Dès que je vois le groupe de survivants, je m’en approche doucement. J’essaie de leur montrer que je ne suis pas hostile. Même si je ne crois pas pouvoir parler à cause de ma langue, mon carnet pourrait leur faire comprendre que je suis André. Mais je n’ai même pas le temps de le lever. Plusieurs d’entre eux sont effrayés, et les combattants engagent l’offensive envers moi. Je les fuis à toute allure.
Plusieurs semaines se sont passées depuis cet incident. J’ai compté les jours pour ne pas perdre la raison. Il m’est parfois arrivé de m’approcher d’un groupe de survivants, mais souvent, c’est la même histoire qui se produit. À force, c’est devenu une routine pour moi. J’ai essayé divers moyens de leur faire comprendre que je ne leur veux pas du mal, que je suis comme eux, que j’ai été un humain avant, que je veux retourner sur Terre comme plusieurs d’entre eux… Mais rien à faire, ils n’arrivent pas à le comprendre. Parfois, je croise des cyantifiques, mais soit ça se passe comme d’habitude, soit ils veulent faire des expériences sur moi. Ce genre de déroulements est tellement habituel qu’à force je garde un souvenir vague de la plupart de ces incidents. Pourtant, l’un d'eux m’a marqué au fer rouge.
Je m’étais approché d’un groupe de survivants, et je leur lançai une feuille déchirée de mon carnet avec écrit « Je suis comme vous ». Toutefois, je ne l’avais pas lancé assez fort pour que l’un d’eux puisse l’attraper. Une survivante, qui me semblait être japonaise, dit alors à ses coéquipiers :
« Attention ! C’est un akaname !
- Un akaquoi ? s'étonna un adolescent.
- C’est un yokai qui lèche les saletés autour de lui ! Il se cache dans des maisons mal entretenues pour se repaître de leurs saletés dès que leurs occupants sont partis !
- Oui, c’est bizarre, mais pourquoi en avoir peur ? lui demanda une autre femme. J'aimerais bien avoir quelque chose pour laver gratuitement ma maison.
- Mais sa langue est empoisonnée ! Si tu touches quelque chose qui a sa salive dessus, tu attrapes des maladies mortelles ! »
Ces paroles m’avaient tellement horrifié que je repartis tout de suite.
Pour les saletés, elle disait vrai. Je m’en suis rendu compte durant mon périple. Je mange les poussières, la boue, la graisse… Quand je vois des cheveux par terre, j’ai tendance à les déguster. Quand j’étais une libellule, je m’étais fait la réflexion que je tends à manger et à trouver délicieux ce qui m’aurait dégoûté si j’étais resté humain, mais là, c’est encore pire. Si une voyante me prédisait que je finirais ainsi, j’aurais tout de suite pensé qu’elle racontait des salades. Concernant ma salive, je ne saurais dire si elle est vraiment vénéneuse. Je n’ai rien constaté de tel, pour l’instant. Mais je n’ai cure qu’elle le soit ou non, je ne reste pas moins monstrueux.
J’ai essayé de réfléchir à des moyens de retourner sur Terre tout seul. J’ai même fait quelques tentatives. Mais elles se révèlent être vaines, et avec du recul, j’aurais dû me douter qu’elles ne marcheraient jamais. C’est comme quand j’étais une libellule, j’ai besoin d’autres personnes pour retourner chez moi. Mais comment m’approcher d’autres survivants s’ils ont peur de moi à chaque fois que j’essaie de m’en approcher ?
Plus le temps passe, plus je perds espoir de reprendre une vie normale. Être ainsi condamné à errer seul dans l’Esquisse me fait penser à mes proches que je ne reverrai plus jamais. Je me demande si je leur ai assez montré que je les aimais durant mon temps sur Terre. Avant, j’avais l’impression que c’était le cas, mais plus j’y repense, plus j’ai des doutes. J’ai du mal à montrer ce que je ressens. On m’a dit que j’ai souvent l’air froid, donc qu’il peut être difficile de cerner si j’apprécie quelqu’un ou non. A leur manière, mes parents, ma petite sœur, ma meilleure amie m’ont montré à leur manière leur amour envers moi. Je m’en rendais bien compte. Mais me concernant, est-ce qu’ils ont compris que je les aimais ? J’espère que c’était le cas.
Je suis adossé à un arbre. Le vent souffle sur mes cheveux noirs en pagaille. J’écris un mot sur mon carnet. J’en déchire la feuille, le plus proprement que je peux, et je lève ma main avant de lâcher la feuille, qui se laisse porter par le vent. Elle contient un vœu que je souhaite voir se réaliser :
« Je veux vous revoir dans une autre vie. »
Je reste en alerte, autant pour repérer une petite créature à manger que pour éviter un Objet dangereux. Mais d’un coup, j’entends des sons forts et étranges, qui me font me retourner. Divers Objets semblent fuir quelque chose. Végétaux, animaux, outils géants, choses hybrides, ils sont tellement nombreux et divers que je ne saurais les décrire. Un peu plus loin, je vois aussi d’autres Objets qui s’agitent beaucoup. Certains d’entre eux sont en train de prendre une autre forme, et le décor là-bas change d’apparence…
C’est donc ça, une Tempête ? Je n’en avais jamais vu avant. On m’en avait déjà parlé, mais je trouve leurs descriptions physiques assez vagues. Je continue de la regarder, fasciné par ce que j’observe. Mais les Objets pris dans la Tempête s’agitent de plus en plus. Je réalise alors la dangerosité de cette Tempête. Il faut que je la fuie avant qu’elle ne s'empare de moi.
Je m’envole et fais demi-tour. Je m’envole le plus vite possible pour m’éloigner de cette Tempête. Mais les sons étranges se font de plus en plus forts. Et plus j’accélère, plus cette Tempête se rapproche. Si elle s’empare de moi, que deviendrai-je ? Arriverai-je à survivre de ce qu’elle me fait subir ? Si oui, à quel prix ?
D’un coup, tout devient confus. Quelque chose se passe dans mon corps. J’ai envie de hurler, mais bien sûr, je n’y arrive pas. J’ai de plus en plus mal, ma tête bourdonne, je ne comprends rien à ce qui m’arrive. Est-ce la fin ?...
Je me réveille sur le sol, qui me semble avoir changé. Quand je commence à bouger, je remarque que mon corps n’est plus le même. Ma langue… elle est longue, tellement longue que je doute de pouvoir la rentrer. Il semblerait que j’ai repris une forme humaine, mais mes bras et jambes sont devenus rouges. Je m’apprête à me lever, mais je n’y arrive pas. Je ne saurais dire si c’est ma nouvelle forme qui me fait ça ou si j’ai juste perdu l’habitude de marcher. Quoi qu’il en soit, je reste sur quatre pattes… Qu’est-ce que je suis devenu ?
Je vois mon carnet et mon crayon par terre. Je m’accroupis… Au moins, je peux faire ça. Je parcours les pages de ce bloc-notes. On dirait que rien n’a changé dedans. J’en suis soulagé. Même si je n’aimais pas être une libellule, j’ai écrit des choses sur le carnet qui font de lui un souvenir que je n’ai pas envie de perdre.
Je prends le carnet avec moi et je me déplace… en me contorsionnant ? Plus ça va, moins j’ai envie de découvrir mon nouveau reflet. Elle est plus grande que la précédente, mais elle m’a l’air petite, au moins comparé au corps humain que j’avais sur Terre. Au début, j’avais du mal à me repérer, à cause du changement de décor qui s’est opéré ici. Mais après m’être un peu déplacé, je finis par reconnaître les lieux et à voir comment revenir vers le groupe de survivants dont je faisais partie. Je ne sais pas tout à fait à quoi je ressemble, mais il est clair que je suis devenu quelque chose de dégoûtant et potentiellement d’effrayant. J’espère qu’on arrivera quand même à me reconnaître.
Dès que je vois le groupe de survivants, je m’en approche doucement. J’essaie de leur montrer que je ne suis pas hostile. Même si je ne crois pas pouvoir parler à cause de ma langue, mon carnet pourrait leur faire comprendre que je suis André. Mais je n’ai même pas le temps de le lever. Plusieurs d’entre eux sont effrayés, et les combattants engagent l’offensive envers moi. Je les fuis à toute allure.
Plusieurs semaines se sont passées depuis cet incident. J’ai compté les jours pour ne pas perdre la raison. Il m’est parfois arrivé de m’approcher d’un groupe de survivants, mais souvent, c’est la même histoire qui se produit. À force, c’est devenu une routine pour moi. J’ai essayé divers moyens de leur faire comprendre que je ne leur veux pas du mal, que je suis comme eux, que j’ai été un humain avant, que je veux retourner sur Terre comme plusieurs d’entre eux… Mais rien à faire, ils n’arrivent pas à le comprendre. Parfois, je croise des cyantifiques, mais soit ça se passe comme d’habitude, soit ils veulent faire des expériences sur moi. Ce genre de déroulements est tellement habituel qu’à force je garde un souvenir vague de la plupart de ces incidents. Pourtant, l’un d'eux m’a marqué au fer rouge.
Je m’étais approché d’un groupe de survivants, et je leur lançai une feuille déchirée de mon carnet avec écrit « Je suis comme vous ». Toutefois, je ne l’avais pas lancé assez fort pour que l’un d’eux puisse l’attraper. Une survivante, qui me semblait être japonaise, dit alors à ses coéquipiers :
« Attention ! C’est un akaname !
- Un akaquoi ? s'étonna un adolescent.
- C’est un yokai qui lèche les saletés autour de lui ! Il se cache dans des maisons mal entretenues pour se repaître de leurs saletés dès que leurs occupants sont partis !
- Oui, c’est bizarre, mais pourquoi en avoir peur ? lui demanda une autre femme. J'aimerais bien avoir quelque chose pour laver gratuitement ma maison.
- Mais sa langue est empoisonnée ! Si tu touches quelque chose qui a sa salive dessus, tu attrapes des maladies mortelles ! »
Ces paroles m’avaient tellement horrifié que je repartis tout de suite.
Pour les saletés, elle disait vrai. Je m’en suis rendu compte durant mon périple. Je mange les poussières, la boue, la graisse… Quand je vois des cheveux par terre, j’ai tendance à les déguster. Quand j’étais une libellule, je m’étais fait la réflexion que je tends à manger et à trouver délicieux ce qui m’aurait dégoûté si j’étais resté humain, mais là, c’est encore pire. Si une voyante me prédisait que je finirais ainsi, j’aurais tout de suite pensé qu’elle racontait des salades. Concernant ma salive, je ne saurais dire si elle est vraiment vénéneuse. Je n’ai rien constaté de tel, pour l’instant. Mais je n’ai cure qu’elle le soit ou non, je ne reste pas moins monstrueux.
J’ai essayé de réfléchir à des moyens de retourner sur Terre tout seul. J’ai même fait quelques tentatives. Mais elles se révèlent être vaines, et avec du recul, j’aurais dû me douter qu’elles ne marcheraient jamais. C’est comme quand j’étais une libellule, j’ai besoin d’autres personnes pour retourner chez moi. Mais comment m’approcher d’autres survivants s’ils ont peur de moi à chaque fois que j’essaie de m’en approcher ?
Plus le temps passe, plus je perds espoir de reprendre une vie normale. Être ainsi condamné à errer seul dans l’Esquisse me fait penser à mes proches que je ne reverrai plus jamais. Je me demande si je leur ai assez montré que je les aimais durant mon temps sur Terre. Avant, j’avais l’impression que c’était le cas, mais plus j’y repense, plus j’ai des doutes. J’ai du mal à montrer ce que je ressens. On m’a dit que j’ai souvent l’air froid, donc qu’il peut être difficile de cerner si j’apprécie quelqu’un ou non. A leur manière, mes parents, ma petite sœur, ma meilleure amie m’ont montré à leur manière leur amour envers moi. Je m’en rendais bien compte. Mais me concernant, est-ce qu’ils ont compris que je les aimais ? J’espère que c’était le cas.
Je suis adossé à un arbre. Le vent souffle sur mes cheveux noirs en pagaille. J’écris un mot sur mon carnet. J’en déchire la feuille, le plus proprement que je peux, et je lève ma main avant de lâcher la feuille, qui se laisse porter par le vent. Elle contient un vœu que je souhaite voir se réaliser :
« Je veux vous revoir dans une autre vie. »
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