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Nyree
Invité
Anonymous
Nyree

Épreuve 5 : Solo Nyree Empty Épreuve 5 : Solo Nyree

Dim 16 Oct 2022 - 14:40
Nyree

Nyree Pakeha:

Feuilles couleur feu, .
Nyree déambulait dans le parc le plus proche du dortoir avec le sentiment que la saison froide venait de mettre la vie en pause. Depuis peu de temps, Peter était à la crèche depuis peu de temps et la jeune mère apprenait encore à vivre ces quelques heures de solitude, alors elle marchait. Sans s'arrêter, sans cesser de changer de chemins chaque jour, parcourir ce parc de mille détours était devenu son occupation de la journée. Si le soleil était encore haut dans le ciel, il lui faudrait récupérer son bout de chou. Rentrer à la "maison", manger quelque chose et enfin retourner dans les dortoirs communs qu'ils occupaient depuis moins de deux semaines. Ses pieds nus sur l'herbe humide, le vent dans les cheveux, l'oeil de la maorie se posa sur la couleur feu des feuilles qui, lentement, se détachaient des arbres en une danse silencieuse. Le sol aurait bientôt la couleur crépusculaire d'un automne avancé.
Le sourire qui vint fleurir ses lèvres l'accompagna jusqu'à la crèche où Peter l'attendait impatiemment, son manteau déjà sur le dos. Le petit garçon agita ses moufles vert pomme quand il vit sa mère et courut jusqu'à elle, traversant la cours de leurs jeux d'enfants. Rien n'aurait pu remplacer ce sourire édenté, ces grands yeux couleur chocolat chaud et la douceur de sa peau. Un baiser, un câlin, pour l'accueillante un signe de la main et on ne se reverrait que le lendemain.
Sur le retour, les petits pieds suivent les plus grands, jouent dans les feuilles et s'enivrent de ces couleurs chaudes qu'il n'a encore que très peu connu. La terre, Papa, porte les couleurs d'ocres et de terres que porte toujours sa mère. Les grands yeux innocents de l'un croise ceux pleins de sagesse de l'autre et c'est un amour infini qui les lie, un sentiment pur et puissant, sans commune mesure avec le picotement du vent qui se lève à cet instant.


Une soirée douce
Rentrons à la maison. Ces simples mots ont suffit à entraîné un nouveau jeu, celui de la course à pied. Qui serait le plus rapide à arriver ? Les petits pieds ou la mère qui les laissent gagner ? Nyree et Peter forment un duo presque comique entre l'adulte pieds nus sous ses tissus et son pull de laine et l'enfant jouant, courant comme s'il fuyait la lente course du temps. Nyree finit par attraper son fils et le fait tourner un court instant avant de le serrer contre elle. Son coeur est gonflé de joie et d'amour, elle l'aime tellement qu'elle le mangerait de baisers sans jamais s'arrêter. C'est un peu comme si trop d'amour risquait de l'étouffer si elle ne faisait pas quelque chose, alors elle le regardait tout le temps. Sa petite voix haut perché qui l'appelait la faisait complètement fondre et un coup d'oeil à l'horloge lui indiqua que l'heure de la sieste était pour bientôt.
Bien sûr l'enfant réclamerait d'abord son histoire, un câlin, un baiser, une autre histoire... Nyree connaissait par coeur ce jeu, mais y cédait parfois, car on a comme bonheur que celui qu'on s'accorde et passer du temps avec son enfant était une joie infinie. Elle se souvenait pourtant des moments difficiles, des siestes ratées, des pleurs et des cris. Mais aujourd'hui il lui semblait que tout cela n'avait pas d'importance, qu'elle pouvait ne pas s'y attarder et choisir de ne conserver que les moments de pure douceur comme qu'ils vivaient, là. Maintenant. Après une inspiration, elle choisit d'aimer le moment présent, d'attraper son petit bonhomme, de lui débarbouiller le visage à moitié couvert de confiture de fraise. La maorie ne peut retenir un rire et attrapa son essuie qu'elle mouilla dans l'évier avant de le passer sur les restes de confiture avec la douceur propre à une mère. Son visage débarbouillé, la maorie souleva le bonhomme de terre et l'emmena vers les dortoirs avec la ferme intention de le mettre à la sieste après lui avoir lu un petit livre. Elle en avait justement trouvé un qui parlait de poésie pour les enfants. Peu importait qu'il ne comprenne pas tous les mots, l'essentiel était qu'il perçoive les sentiments. Les mots viendraient plus tard, bien plus tard...


Sieste d'automne
Nyree regardait son petit, les yeux remplis d'étoiles. Elle tendit ses doigts vers les cheveux crêpus avec hésitation avant de les caresser, prenant garde à ne pas le réveiller. Avec un sourire, elle e dit qu'elle aurait presque pu jouer du kōauau ou du Tokere, car ni la flûte ni l'instrument à percussion n'aurait fait sourciller le petit être qui dormait profondément sous ses yeux. Elle secoua la tête, agenouiller devant le grand lit, la tête posée dans le creux de son coude, l'autre main jouant avec les cheveux de son enfant. Son enfant, à elle. Son petit être qu'elle avait fait pousser et grandir en son giron. L'humain miniature qui partageait sa vie et l'avait suivi ici, sans même un regard en arrière. Lui qui partageait tout avec elle. Un coup d'oeil sur la table de nuit suffit à la faire sourire quand elle vit les nombreux trésors de leur promenade : Un marron, quelques feuilles séchées, un dessin plus proche du gribouillis et rapporté fièrement. Puis le livre de poésie, posé sagement à coté après avoir été lu par la mère à son enfant. Un sentiment étrange envahi la jeune maman. Cette journée, sa douceur au goût de miel, la jeunesse de son enfant... Tout cela allait finir par se terminer et être oublié.
Mais un regard vers l'enfant endormi balayant toutes ces pensées. Une larme roula le long de sa joue pour s'effacer dans la naissance d'un sourire, puis dans les draps. La mère reposa sa tête dans son oreiller improvisé, ferma les yeux, écoutant la respiration lente et profonde d'un rêve qui déjà lui échappait. Dans les deux esprits embrumés, des couleurs chaudes et vibrantes virevoltaient, la chaleur douce d'un soleil d'automne fanait et les cris joyeux d'un enfant se mêlaient aux mots d'amour d'une mère.
Endormis l'un près de l'autre, tout deux gravèrent dans leurs cœurs le sentiment de profonde sérénité de cette journée. Aussi ordinaire qu'elle avait été douce. Le chemin de l'école, connu par coeur et déjà fait plusieurs fois. Un simple moment qu'une mère avait passé avec son fils.
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