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- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 17■ Messages : 7830■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
La vie n'est que contraste : le jour et la nuit, le calme et le bruit, la modernité et les traditions, être grand ou petit... Une même situation peut être totalement différente en fonction du contexte et des éléments qui nous entourent.
Plongés en plein cœur de la vie nipponne, vous devrez vous baser sur la culture japonaise pour choisir le contexte et le contraste de votre choix. En fonction de la situation choisie, chacun devra traiter un pan de cette dualité.
Chaque joueur doit pour cette épreuve rédiger un unique post d’une longueur maximale de 1500 mots. Dans le duo Miroir, les deux textes doivent être le miroir l'un de l'autre. Ils doivent se répondre comme des reflets dans un miroir. Cela peut être à travers la personnalité des personnages à l'opposé l'une de l'autre, comme leur façon de réagir à une même scène. Cette épreuve se déroule sur 2 jours complets.
▬ Cette épreuve est un duo Miroir.
▬ Vous avez deux jours pour poster chacun 1 réponse.
▬ L'épreuve se termine donc le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- AlcéaInvité
- Présentations annexes:
- AlcéaL'agent Amaryllis est ce qui se fait de pire en terme d'agent au service du gouvernement mondial. Ou de mieux, cela dépend du point de vue.
Sa loyauté n'a d'égale que l'amour inconditionnel qu'elle voue au plus jeune du conseil des cinq étoiles qui dirige le monde, et qui, part la force des choses, a fini par la faire travailler directement pour lui.
Née d'une longue lignée de marine, avec une sœur jumelle qui finit lieutenante dans cette institution, Alcéa décida elle de se vouer aux services du Cipher Pol pour se dévouer corps et âme au gouvernement mondial : au point qu'elle n'hésita pas un seul instant à liquider son père lorsqu'elle apprit qu'il était un traitre révolutionnaire. Et son seul potentiel regret par rapport à cela, c'est de ne pas l'avoir fait avant qu'il entraine sa sœur vers la mort.
L'agent Amaryllis ne connait aucune vacances, aucun plaisir de la vie. Son seul but est de servir le gouvernement mondial, quitte à tuer des milliers de gens pour. Hautaine, détestant tous ces fainéants qui travail pour le salaire et profite des congés, elle s'estime meilleure que tout le monde et tient particulièrement à ce que son dossier soit parfait. Maîtresse dans l'art de la manipulation, de la séduction et du jeu de rôle, elle finit toujours par arriver à ses fins.Ike BasaraAvec un grand-père au Conseil des 5 Étoiles et des parents parmi les plus grandes fortunes au monde, difficile de garder les pieds sur terre. C'est exactement le cas de Ike Basara. Derrière ses manières de noble et son respect des codes de bienséance, il est un homme aveuglé par le pouvoir qui miroite devant lui depuis sa naissance. Du haut de ses vingt-huit ans, il agit parfois comme un véritable enfant, détestant par dessus tout qu'on ne cède pas à ses caprices. L'absence d'un père, décédé dans sa tendre enfance, n'ayant pas aidé sur ce point. Ayant été éduqué dans une profonde haine de la piraterie, il implore chaque jour les cieux de lui donner l'opportunité de prouver sa vraie valeur en éradiquant une bonne fois pour toutes la menace que représentent les hors-la-loi de tout bord. Heureuse nouvelle pour Ike Basara, de macabres circonstances lui ouvrent les portes du Conseil des 5. Mais une interrogation de taille subsiste : ce jeune homme arriviste, immature, dorloté trop longtemps par un univers où tout ce qui brille est d'or, catapulté au sommet de la hiérarchie mondiale, sera t-il capable d'assumer ce poste et les responsabilités qu'il suppose ? La réponse sera soufflée dans le vent...
Épreuve 4
Interforum XV
feat. Maya Ishiyama
- Ma chère Alcéa…
- Votre Sainteté.
- J’ai besoin que tu ailles m’acheter ce thé.
- Bien entendu votre Sainteté, j’y vais de ce pas.
Enfin.
Me voici enfin aux abords de l’île de Wanokuni. Une île à l’ambiance si particulière où les citoyens aiment se vêtir de longs kimonos dont la souplesse de mouvements semble laisser à désirer, mais dont l’habileté des samouraïs et ninjas révèle qu’il n’en est finalement rien. Un habit que j’aime à porter, non pas tant pour son élégance que parce qu’il plait à mon amour d’étoile et chef, Ike Basara.
Une fois de plus, la vénérable étoile du gouvernement mondial a su me montrer sa confiance en mon efficacité... Je dois l’admettre, lorsqu’il m’a demandée d’aller lui chercher du thé, j’ai crue avoir baissé dans son estime... Ne suis-je une agent du Cipher Pol surentraînée, prête à tout pour la gloire de cette institution et encore plus pour la gloire de sa Sainteté Basara ? Mais lorsque j’ai compris que ce thé n’était vendu que dans une petite boutique de la capitale de Wanokuni, j’ai compris qu’il n’en était rien.
Oui, Ike Basara a toujours confiance en moi car cette île n’étant pas rattachée au gouvernement mondial, il est bien plus difficile qu’il n’y parait d’y arriver et encore plus d’y trouver ce fameux thé.
Et après moults épreuves, cette fois, j’y suis enfin. Faisant face aux maisons traditionnelles faites de bois, de pierre, de papier et de verre et dont la géométrie travaillée reflète parfaitement l'organisation très stricte de l'endroit. C'est peut être pour cela sa Sainteté apprécie tant ce qui vient d'ici...
Avançant dans la ville, je regarde ma vieille carte tirée des archives du Cipher Pol l'endroit où je dois me trouver puis où le salon de thé est censé être. Sauf que, j'ai beau tourner la carte dans tous les sens, rien ne ressemble à mon foutu bout de papier. Est ce vraiment étonnant pour une carte datant de 1510 alors que nous sommes en 1628 ? Non, clairement pas. Fichus royaumes indépendants ! Ils ne voient donc pas tout ce que le gouvernement pourraient leur apporter s'ils le rejoignaient ?! Il faut croire que leurs esprits rigides les rendent tous débiles, ou aveugles, ou les deux.
Mais soit, ce n'est pas une vieille carte obsolète qui va m'arrêter.
Roulant le parchemin, je me redresse, soufflant pour faire disparaitre ma frustration avant de chercher dans mon environnement proche un indice qui pourrait m'aiguiller comme... un vieux type qui me dévisage depuis son banc face à la mer ?
- Vous semblez perdue jeune fille.
Je le regarde plus précisément, remarquant l'inscription sur la manche de son kimono.
S
I
R
I
Est-ce le sigle d'une entreprise quelconque ? Je me demande... Est-ce réellement important ? Clairement pas. Ce type fera un pigeon parfait, c'est tout ce qu'il y a à savoir.
- Et bien... C'est le cas oui...
Je baisse un peu la tête, honteuse, souriant timidement tout en remettant une mèche de mes longs cheveux violet derrière mon oreille.
- D'habitude, c'est mon père qui vient ici mais... Il est très malade et m'a demandé d'aller lui chercher du thé Gyokuro...
- Votre père semble grand connaisseur jeune fille.
- Oui ! Et il compte sur moi pour le lui trouver mais... Je n'ai pas fait attention à l'âge de ma carte avant de partir et je me retrouve totalement dépassée par cette ville...
- Du thé Gyokuro...
Oh bordel... J'espère qu'il n'est pas sénile ?
- Mon père m'a dit que j'en trouverai au Thé Miroitant... Sauriez vous où il se trouve ?
- Le Thé Miroitant...
Le vieil homme se frotte le menton, ses yeux bridés si plissés qu'on les croiraient fermés. Et pendant ces secondes qui me paraissent des putains de longues heures, je fais au mieux pour garder mon sourire innocent alors que la couleur de mes yeux passent du violet au noisette, trahissant de plus en plus mon agacement.
- Le Thé Miroitant...
Non mais c'est une blague ?! Je suis vraiment tombée sur le pire gâteux que la ville possède ou quoi ?!
- Il se trouve au nord de la ville. Dans la rue des bains, juste en face du grand bain mixte. En suivant sa direction, vous devriez le trouver facilement.
- Merci vieil-homme ! Vous me sauvez.
Je m'incline respectueusement devant lui et tourne les talons pour le fuir au plus vite avant qu'il ne me fasse perdre plus de temps. Non mais franchement, c'était si compliqué à dire qu'il lui a fallu cinq minutes pour y réfléchir ? Ces vieux alors... Insupportable.
Enfin, il m'a quand même donné ma destination : en face du grand bain mixte, au nord. Alors sans plus attendre, je file à travers les rues sans m'attarder plus. Car chaque heure que je passe à terre, je devrais le payer à l'équipage que j'ai embauché pour m'amener jusque là.
Et chaque minute perdue est une minute où mon cher et tendre Basara n'a pas son thé. Ce qui est clairement inacceptable.
Pourtant, alors que j'avance d'un pas décidé vers ma destination, je me fige soudainement lorsque mon regard se pose sur un magnifique kimono violet brodé de grosses fleurs mauves qui trône dans une vitrine au côté d'un gros pull de laine. Si le pull n'a clairement aucun intérêt, ce kimono par contre a toute mon attention.
Je ne prends guère de plaisir à me mettre en valeur... Mais, je sais ce qu'il faut faire pour séduire le cœur des hommes faibles et pervertis... Cependant... Depuis deux ans... Celui que je voudrais séduire... Enfin non, pas séduire mais plutôt... attendrir ? Je... Je voudrais tellement qu'Ike puisse voir ! Voir à quel point je l'aime, à quel point mon amour est fort et... Et que je suis capable de tout pour lui ! Que ma vie lui appartient, totalement.
Comme si mon reflet revêtait ce vêtement, je me demande si cela lui plairait. Après tout, j'ai changé mes cheveux pour lui, contrôlé la couleur de mes yeux aussi... Pour qu'il puisse les voir de cette teinte qu'il apprécie tant... Alors est ce que... ? Est ce que je devrais acheter ce kimono ? Est ce qu'il serait plus heureux si je lui apportais son thé dans cette belle tenue ?
Est ce qu'il verrait alors la femme derrière l'agent ?
Mais je suis un agent avant tout. Et pour l'heure, j'ai une mission à accomplir. Ike m'a demandé du thé, pas un défilé de mode ! Jetant un dernier regard au kimono, je m'en détourne à regret et repart vers la boutique tant désirée.
Sans plus m'autoriser de distraction, je me focalise sur l'objectif, avançant presque en courant, gardant en tête cette mission qui m'a été donnée.
Plusieurs fois, je bouscule des gens, m'excusant rapidement en m'inclinant comme le veut la coutume du coin pour ne pas m'attirer les foudres de la foule, au cas où il y ait un imprévu avant mon départ...
Et finalement, exactement là où le vieux au kimono SIRI me l'avait dit, je trouve le salon de Thé Miroitant. M'arrêtant face à la devanture, je prends le temps de la détailler pour être sûre d'être au bon endroit, puis me décide enfin à y entrer.
Mon plan est simple et bien ficelé : aller vers le vendeur, lui demander le Thé Gyokuro, au moins dix paquets pour être certaine de ne pas avoir à revenir de si tôt, et repartir immédiatement. Un plan rapide, efficace qui me laisse tout juste le temps d'aller récupérer le fameux kimono vu plus tôt. Parce que oui, j'y ai bien réfléchi et je crois qu'Ike sera bien plus heureux si je lui sers une tasse de son thé si précieux magnifiquement vêtue.
Mais dans ce plan, j'ai oublié de prendre en compte le facteur "autres clients". Ou plutôt "autre cliente franchement chiante qui est pas foutue d'écouter les conseils du vendeur qui lui dit de prendre le même thé que celui que je suis venue chercher."
C'est pourtant pas compliqué, non ? Je veux dire, une des cinq vénérables étoiles m'a faite traverser un quart du globe pour l'avoir ce thé, alors forcément qu'il est bon ! Forcément que c'est le meilleur !
Et forcément que je ne vais pas avoir le temps de récupérer mon kimono si elle ne se dépêche pas !
- Excusez moi mais... Si Madame n'en veut pas, moi je suis venue de loin exprès pour ce thé Gyokuro...
Je fais un grand sourire en toute innocence au vendeur, papillonnant un peu des cils pour le convaincre de me servir avant l'indécise. Et si j'espère que le vendeur me fasse passer outrageusement devant l'autre cliente, sa réaction me déçoit grandement...
- Vous voyez ? Madame est de mon avis, elle sait ce qui est bon !
Assez pour faire passer mes yeux du violet au jaune l'espace d'une seconde tandis que l'autre cliente soupire...
- Bon… Et bien… Je me laisse tenter alors…
Cette fois, c'est moi qui soupire. Tout ça pour ça... Enfin... au moins elle s'est décidée... Juste le temps qu'elle termine et ma mission sera vite enfin terminée !
J'ai si hâte de pouvoir offrir cette nouvelle réussite à l'étoile de mon cœur... Mon Basara...
- Votre Sainteté.
- J’ai besoin que tu ailles m’acheter ce thé.
- Bien entendu votre Sainteté, j’y vais de ce pas.
Quinze jours plus tard,
à bord d’un navire civil réquisitionné pour l’occasion…
à bord d’un navire civil réquisitionné pour l’occasion…
Enfin.
Me voici enfin aux abords de l’île de Wanokuni. Une île à l’ambiance si particulière où les citoyens aiment se vêtir de longs kimonos dont la souplesse de mouvements semble laisser à désirer, mais dont l’habileté des samouraïs et ninjas révèle qu’il n’en est finalement rien. Un habit que j’aime à porter, non pas tant pour son élégance que parce qu’il plait à mon amour d’étoile et chef, Ike Basara.
Une fois de plus, la vénérable étoile du gouvernement mondial a su me montrer sa confiance en mon efficacité... Je dois l’admettre, lorsqu’il m’a demandée d’aller lui chercher du thé, j’ai crue avoir baissé dans son estime... Ne suis-je une agent du Cipher Pol surentraînée, prête à tout pour la gloire de cette institution et encore plus pour la gloire de sa Sainteté Basara ? Mais lorsque j’ai compris que ce thé n’était vendu que dans une petite boutique de la capitale de Wanokuni, j’ai compris qu’il n’en était rien.
Oui, Ike Basara a toujours confiance en moi car cette île n’étant pas rattachée au gouvernement mondial, il est bien plus difficile qu’il n’y parait d’y arriver et encore plus d’y trouver ce fameux thé.
Et après moults épreuves, cette fois, j’y suis enfin. Faisant face aux maisons traditionnelles faites de bois, de pierre, de papier et de verre et dont la géométrie travaillée reflète parfaitement l'organisation très stricte de l'endroit. C'est peut être pour cela sa Sainteté apprécie tant ce qui vient d'ici...
Avançant dans la ville, je regarde ma vieille carte tirée des archives du Cipher Pol l'endroit où je dois me trouver puis où le salon de thé est censé être. Sauf que, j'ai beau tourner la carte dans tous les sens, rien ne ressemble à mon foutu bout de papier. Est ce vraiment étonnant pour une carte datant de 1510 alors que nous sommes en 1628 ? Non, clairement pas. Fichus royaumes indépendants ! Ils ne voient donc pas tout ce que le gouvernement pourraient leur apporter s'ils le rejoignaient ?! Il faut croire que leurs esprits rigides les rendent tous débiles, ou aveugles, ou les deux.
Mais soit, ce n'est pas une vieille carte obsolète qui va m'arrêter.
Roulant le parchemin, je me redresse, soufflant pour faire disparaitre ma frustration avant de chercher dans mon environnement proche un indice qui pourrait m'aiguiller comme... un vieux type qui me dévisage depuis son banc face à la mer ?
- Vous semblez perdue jeune fille.
Je le regarde plus précisément, remarquant l'inscription sur la manche de son kimono.
S
I
R
I
Est-ce le sigle d'une entreprise quelconque ? Je me demande... Est-ce réellement important ? Clairement pas. Ce type fera un pigeon parfait, c'est tout ce qu'il y a à savoir.
- Et bien... C'est le cas oui...
Je baisse un peu la tête, honteuse, souriant timidement tout en remettant une mèche de mes longs cheveux violet derrière mon oreille.
- D'habitude, c'est mon père qui vient ici mais... Il est très malade et m'a demandé d'aller lui chercher du thé Gyokuro...
- Votre père semble grand connaisseur jeune fille.
- Oui ! Et il compte sur moi pour le lui trouver mais... Je n'ai pas fait attention à l'âge de ma carte avant de partir et je me retrouve totalement dépassée par cette ville...
- Du thé Gyokuro...
Oh bordel... J'espère qu'il n'est pas sénile ?
- Mon père m'a dit que j'en trouverai au Thé Miroitant... Sauriez vous où il se trouve ?
- Le Thé Miroitant...
Le vieil homme se frotte le menton, ses yeux bridés si plissés qu'on les croiraient fermés. Et pendant ces secondes qui me paraissent des putains de longues heures, je fais au mieux pour garder mon sourire innocent alors que la couleur de mes yeux passent du violet au noisette, trahissant de plus en plus mon agacement.
- Le Thé Miroitant...
Non mais c'est une blague ?! Je suis vraiment tombée sur le pire gâteux que la ville possède ou quoi ?!
- Il se trouve au nord de la ville. Dans la rue des bains, juste en face du grand bain mixte. En suivant sa direction, vous devriez le trouver facilement.
- Merci vieil-homme ! Vous me sauvez.
Je m'incline respectueusement devant lui et tourne les talons pour le fuir au plus vite avant qu'il ne me fasse perdre plus de temps. Non mais franchement, c'était si compliqué à dire qu'il lui a fallu cinq minutes pour y réfléchir ? Ces vieux alors... Insupportable.
Enfin, il m'a quand même donné ma destination : en face du grand bain mixte, au nord. Alors sans plus attendre, je file à travers les rues sans m'attarder plus. Car chaque heure que je passe à terre, je devrais le payer à l'équipage que j'ai embauché pour m'amener jusque là.
Et chaque minute perdue est une minute où mon cher et tendre Basara n'a pas son thé. Ce qui est clairement inacceptable.
Pourtant, alors que j'avance d'un pas décidé vers ma destination, je me fige soudainement lorsque mon regard se pose sur un magnifique kimono violet brodé de grosses fleurs mauves qui trône dans une vitrine au côté d'un gros pull de laine. Si le pull n'a clairement aucun intérêt, ce kimono par contre a toute mon attention.
Je ne prends guère de plaisir à me mettre en valeur... Mais, je sais ce qu'il faut faire pour séduire le cœur des hommes faibles et pervertis... Cependant... Depuis deux ans... Celui que je voudrais séduire... Enfin non, pas séduire mais plutôt... attendrir ? Je... Je voudrais tellement qu'Ike puisse voir ! Voir à quel point je l'aime, à quel point mon amour est fort et... Et que je suis capable de tout pour lui ! Que ma vie lui appartient, totalement.
Comme si mon reflet revêtait ce vêtement, je me demande si cela lui plairait. Après tout, j'ai changé mes cheveux pour lui, contrôlé la couleur de mes yeux aussi... Pour qu'il puisse les voir de cette teinte qu'il apprécie tant... Alors est ce que... ? Est ce que je devrais acheter ce kimono ? Est ce qu'il serait plus heureux si je lui apportais son thé dans cette belle tenue ?
Est ce qu'il verrait alors la femme derrière l'agent ?
Mais je suis un agent avant tout. Et pour l'heure, j'ai une mission à accomplir. Ike m'a demandé du thé, pas un défilé de mode ! Jetant un dernier regard au kimono, je m'en détourne à regret et repart vers la boutique tant désirée.
Sans plus m'autoriser de distraction, je me focalise sur l'objectif, avançant presque en courant, gardant en tête cette mission qui m'a été donnée.
Plusieurs fois, je bouscule des gens, m'excusant rapidement en m'inclinant comme le veut la coutume du coin pour ne pas m'attirer les foudres de la foule, au cas où il y ait un imprévu avant mon départ...
Et finalement, exactement là où le vieux au kimono SIRI me l'avait dit, je trouve le salon de Thé Miroitant. M'arrêtant face à la devanture, je prends le temps de la détailler pour être sûre d'être au bon endroit, puis me décide enfin à y entrer.
Mon plan est simple et bien ficelé : aller vers le vendeur, lui demander le Thé Gyokuro, au moins dix paquets pour être certaine de ne pas avoir à revenir de si tôt, et repartir immédiatement. Un plan rapide, efficace qui me laisse tout juste le temps d'aller récupérer le fameux kimono vu plus tôt. Parce que oui, j'y ai bien réfléchi et je crois qu'Ike sera bien plus heureux si je lui sers une tasse de son thé si précieux magnifiquement vêtue.
Mais dans ce plan, j'ai oublié de prendre en compte le facteur "autres clients". Ou plutôt "autre cliente franchement chiante qui est pas foutue d'écouter les conseils du vendeur qui lui dit de prendre le même thé que celui que je suis venue chercher."
C'est pourtant pas compliqué, non ? Je veux dire, une des cinq vénérables étoiles m'a faite traverser un quart du globe pour l'avoir ce thé, alors forcément qu'il est bon ! Forcément que c'est le meilleur !
Et forcément que je ne vais pas avoir le temps de récupérer mon kimono si elle ne se dépêche pas !
- Excusez moi mais... Si Madame n'en veut pas, moi je suis venue de loin exprès pour ce thé Gyokuro...
Je fais un grand sourire en toute innocence au vendeur, papillonnant un peu des cils pour le convaincre de me servir avant l'indécise. Et si j'espère que le vendeur me fasse passer outrageusement devant l'autre cliente, sa réaction me déçoit grandement...
- Vous voyez ? Madame est de mon avis, elle sait ce qui est bon !
Assez pour faire passer mes yeux du violet au jaune l'espace d'une seconde tandis que l'autre cliente soupire...
- Bon… Et bien… Je me laisse tenter alors…
Cette fois, c'est moi qui soupire. Tout ça pour ça... Enfin... au moins elle s'est décidée... Juste le temps qu'elle termine et ma mission sera vite enfin terminée !
J'ai si hâte de pouvoir offrir cette nouvelle réussite à l'étoile de mon cœur... Mon Basara...
(c) Snow
- Maya IshiyamaInvité
Epreuve 4
Interforum XV
feat. Alcéa
Le carillon accompagnant ta sortie, tu émerges de l’établissement. Derrière toi, les portes coulissent dans un chuintement que tu entends à peine, engloutit pas les autres sons du dehors. Ici, le vrombissement du moteur d’une mobylette. Là, un homme criant à un autre de faire attention où il marche, son téléphone tombé par terre. En face, une femme invitant à profiter des bienfaits du bain public et de ses remises suite à la rénovation du bâtiment. La foule se presse de part et d'autre de la rue marchande, les pas et les rires semblant se répercuter, ricocher sur les murs des bâtisses de verre et d’acier, grimper sur les tours, flirter avec les antennes. Les clameurs s’élèvent vers le ciel avant de t’assommer. Te sentant toi-même sur le point de te faire avaler, tu glisses tes airpod dans tes oreilles, fermes les yeux le temps que la musique démarre et t’isole de la cacophonie environnante. Apaisante, tu sens encore l’odeur du thé comme une bouffée d’air printanière. Dommage qu’elle aussi soit dissipée et remplacée par les gaz d’échappement et les relents écoeurants d'une huile à beignet qui à déjà trop servie. Un nouveau soupir t’échappe. Lentement, tes paupières s'entrouvrent et tu ne peux t’empêcher de regarder la boîte dans le sac accroché à ton bras. Sur ton visage, se lit la déception, dans tes yeux brilles quelques larmes que tu te refuses à laisser échapper. Ce n’est rien et pourtant déjà trop…
« Ma chère…. »
« Monsieur… ? »
« On voit que vous ne vous y connaissez pas grand-chose en matière de thé ! »
Le plan de base était pourtant simple et bien ficelé, prendre ton courage à deux mains, aller voir le vendeur, lui demander ce thé aux notes fleuries que tu as l’habitude de commander et repartir aussitôt. Cela devait être simple, efficace, mais qui t’avait demandé des efforts de concentration considérables et un gros rassemblement de courage sur le trajet de l’aller. Mais dans ce plan, tu n’avais pas prévu que le vendeur ne marcherait pas dans ton sens. N’étant pas habitué à parlementer, tu t’es vite sentie dépassée par la situation. Si tu avais espéré, en entendant le carillon d’entrée, que quelqu’un t’aiderait, tu as été déçue. Refoulant tes désirs, ton avis n’ayant plus de sens face à la majorité, tu as cédé, pour ne pas gêner, pour ne pas vexer, portant ce masque, synonyme de fausse harmonie pour ne pas détonner au milieu des autres. Pour toi qui crains de te faire avaler par la société, tu finis toujours par te laisser porter par le courant.
Te tournant un instant, tu prends le temps de détailler la devanture du thé Miroitant avant de te décider à t’en éloigner, te promettant presque d’effacer l’adresse de ton répertoire. Te mêlant à la foule, tu te fais bousculer plus d’une fois. Presque invisible, aux yeux des autres, tes excuses le sont tout autant. Resserrant tes mains sur l’anse de ton sac, ton coeur tambourinant dans ta poitrine, battant à tes tempes, tu te mets à respirer plus vite, plus fort, mais tu ne saurais dire si c’est à cause de la peur qui te ronge où si c’est juste parce que tu as accéléré le pas. T’éloignant du centre de la ruelle pavée, tu t’immobilises sur le trottoir. Curieuse coïncidence, tu t’es arrêté devant la même boutique qui t’avait détourné de ton objectif sur le chemin de l'aller. Encore une fois, ton regard se perd sur les mailles serrées d’un pull en laine. Te haussant sur la pointe des pieds et te décalant d’un demi-pas sur le côté, tu observes ton reflet qui le revêt, te demandant s’il te plaît vraiment, si tu te sentirais plus heureuse en le portant, si tu devrais l’acheter pour ton propre plaisir. Léger et fugace, un sourire étire tes lèvres. Quelques années auparavant, tu n’aurais pas eu à te poser de telles questions, feu ton époux ne t’en aurait pas laissé l’occasion, préférant sûrement te voir porter le kimono juste à côté… Ou pas du tout de kimono. Depuis deux ans, tu as la chance de pouvoir vivre pour toi-même sans avoir à combler les désirs égoïstes d’un homme qui n’a t’a jamais vu autrement que comme sa propriété, comme sa femme désignée plutôt que la personne que tu es. Te répétant que ta vie t’appartient, tu t’autorises une petite distraction, perdant ton objectif de vue, le temps de ton achat, t'inquiétant à peine à l’idée de perdre tes repères quand tu quitterais le magasin.
« Dit Siri, peux-tu m’indiquer la gare la plus proche ? » Demandes-tu à ton téléphone alors que tu profites d’un passage au vert pour les piétons.
Écoutant à peine la voix de l’IA, ton attention se focalise sur le tracé en pointillé sur la carte qui s’affiche instantanément. D’après elle, en te dirigeant vers le sud, tu l’atteindrais en moins de cinq minutes. Alors sans plus t’attarder nulle part, tu files à travers les rues, courant presque, dépassant là des maids aux robes si courtes que l’on en verrait leurs culottes si elles se penchaient en avant, contournant ici une femme en kimono qui contraste avec le tailleur stricte et gris de l’autre personne qui l’accompagne, bien loin des standards vestimentaires de l’ère féodale. Tu évites enfin un groupe d’hommes braillards et manques de trébucher en entrant dans la gare. Tout cela, pour ne pas rater le prochain train et bénéficier de ton retour gratuit. Plus vite, tu seras chez toi, mieux cela sera.
Te voici enfin aux abords du quai, dans la file des gens prêts à entrer dans la rame. L’ambiance y est particulière, stressante pour toi, mais tu sais qu’il ne te faudra pas plus de quinze minutes à son bord avant de rentrer chez toi…
Enfin.
« Ma chère…. »
« Monsieur… ? »
« On voit que vous ne vous y connaissez pas grand-chose en matière de thé ! »
Le plan de base était pourtant simple et bien ficelé, prendre ton courage à deux mains, aller voir le vendeur, lui demander ce thé aux notes fleuries que tu as l’habitude de commander et repartir aussitôt. Cela devait être simple, efficace, mais qui t’avait demandé des efforts de concentration considérables et un gros rassemblement de courage sur le trajet de l’aller. Mais dans ce plan, tu n’avais pas prévu que le vendeur ne marcherait pas dans ton sens. N’étant pas habitué à parlementer, tu t’es vite sentie dépassée par la situation. Si tu avais espéré, en entendant le carillon d’entrée, que quelqu’un t’aiderait, tu as été déçue. Refoulant tes désirs, ton avis n’ayant plus de sens face à la majorité, tu as cédé, pour ne pas gêner, pour ne pas vexer, portant ce masque, synonyme de fausse harmonie pour ne pas détonner au milieu des autres. Pour toi qui crains de te faire avaler par la société, tu finis toujours par te laisser porter par le courant.
Te tournant un instant, tu prends le temps de détailler la devanture du thé Miroitant avant de te décider à t’en éloigner, te promettant presque d’effacer l’adresse de ton répertoire. Te mêlant à la foule, tu te fais bousculer plus d’une fois. Presque invisible, aux yeux des autres, tes excuses le sont tout autant. Resserrant tes mains sur l’anse de ton sac, ton coeur tambourinant dans ta poitrine, battant à tes tempes, tu te mets à respirer plus vite, plus fort, mais tu ne saurais dire si c’est à cause de la peur qui te ronge où si c’est juste parce que tu as accéléré le pas. T’éloignant du centre de la ruelle pavée, tu t’immobilises sur le trottoir. Curieuse coïncidence, tu t’es arrêté devant la même boutique qui t’avait détourné de ton objectif sur le chemin de l'aller. Encore une fois, ton regard se perd sur les mailles serrées d’un pull en laine. Te haussant sur la pointe des pieds et te décalant d’un demi-pas sur le côté, tu observes ton reflet qui le revêt, te demandant s’il te plaît vraiment, si tu te sentirais plus heureuse en le portant, si tu devrais l’acheter pour ton propre plaisir. Léger et fugace, un sourire étire tes lèvres. Quelques années auparavant, tu n’aurais pas eu à te poser de telles questions, feu ton époux ne t’en aurait pas laissé l’occasion, préférant sûrement te voir porter le kimono juste à côté… Ou pas du tout de kimono. Depuis deux ans, tu as la chance de pouvoir vivre pour toi-même sans avoir à combler les désirs égoïstes d’un homme qui n’a t’a jamais vu autrement que comme sa propriété, comme sa femme désignée plutôt que la personne que tu es. Te répétant que ta vie t’appartient, tu t’autorises une petite distraction, perdant ton objectif de vue, le temps de ton achat, t'inquiétant à peine à l’idée de perdre tes repères quand tu quitterais le magasin.
« Dit Siri, peux-tu m’indiquer la gare la plus proche ? » Demandes-tu à ton téléphone alors que tu profites d’un passage au vert pour les piétons.
Écoutant à peine la voix de l’IA, ton attention se focalise sur le tracé en pointillé sur la carte qui s’affiche instantanément. D’après elle, en te dirigeant vers le sud, tu l’atteindrais en moins de cinq minutes. Alors sans plus t’attarder nulle part, tu files à travers les rues, courant presque, dépassant là des maids aux robes si courtes que l’on en verrait leurs culottes si elles se penchaient en avant, contournant ici une femme en kimono qui contraste avec le tailleur stricte et gris de l’autre personne qui l’accompagne, bien loin des standards vestimentaires de l’ère féodale. Tu évites enfin un groupe d’hommes braillards et manques de trébucher en entrant dans la gare. Tout cela, pour ne pas rater le prochain train et bénéficier de ton retour gratuit. Plus vite, tu seras chez toi, mieux cela sera.
Te voici enfin aux abords du quai, dans la file des gens prêts à entrer dans la rame. L’ambiance y est particulière, stressante pour toi, mais tu sais qu’il ne te faudra pas plus de quinze minutes à son bord avant de rentrer chez toi…
Enfin.
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