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Le Doyen
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Le Doyen
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Le Doyen

Epreuve 3 - Elysion & Just Married Empty Epreuve 3 - Elysion & Just Married

Dim 9 Oct 2022 - 10:54




Toute histoire a deux facettes. La vôtre et celle de l’autre parti. Bien que la conclusion soit similaire, vos versions du pourquoi divergent. Un seul et même écueil, des actions aux retombées exponentielles, des opinions qui divergent… Le fait est que vous avez fauté et avez écopé de 2 heures de colle.


Un événement, deux versions. Deux individus, deux histoires. Ce que l'on voit n'est jamais qu'un pourcentage infime de la vérité dans son ensemble. Et pour vous, à quoi sont dues ces deux heures de colle ?

À travers un seul post d’un maximum de 1 500 mots chacun, vous devrez, dans cette épreuve, montrer une perception d’un événement. Votre binôme en fera de même en montrant une perception différente du même événement. Comment votre personnage vit-il cet événement ? Comment réagit-il ? Que fait-il ? Pourquoi est-il là ? Que pense-t-il ? Dévoilez-nous l'iceberg dans son intégralité.


▬ Cette épreuve est un duo Alter Ego.
▬ Vous avez deux jours pour poster chacun 1 réponse.
▬ L'épreuve se termine donc le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.

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Nathalia Koneko
Invité
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Nathalia Koneko

Epreuve 3 - Elysion & Just Married Empty Re: Epreuve 3 - Elysion & Just Married

Dim 16 Oct 2022 - 21:04
Nathalia Koneko

Elle était assise sur le banc, attendant que son nom soit tiré au sort, pour savoir avec qui elle allait devoir partager la lourde tâche, de faire un devoir commun, pour la réussite de cette formation en communication. Son corps tout entier disait qu’elle ne voulait pas être là. Que ce soit sa jambe, incapable de rester immobile, ses mains, tapotant nerveusement sur la table ou sa moue, toute sauf souriante, rien n’indiquait qu’elle serait une bonne partenaire. Son tour vint et son binôme fut Bunta Nakayama, qui la traita de tête d’endive auprès de ses amis, ce qui la fit rire jaune. Elle pensa que si elle avait une tête d’endive, il avait sûrement pas vu beaucoup d'endives dans sa vie, du moins pas d’ aussi jolies, et comment avait dit Aëlia déjà ? “T’es la nana la mieux roulée que je connaisse” ou quelque chose du genre. Elle ne se permit pas de juger le livre à la couverture mais elle n’avait pas confiance en cet homme massif pour être le plus efficace des partenaires non plus. Mais elle n’avait pas le choix. Comme pour cette formation. Ainsi ils passeraient les prochaines semaines à travailler ensemble et elle ferait en sorte que ça aille. Elle serrait les dents en essayant d’offrir un sourire et un signe de tête à son partenaire.
Les heures passèrent et le travail n’avançait pas assez vite aux yeux de la rouquine qui trouvait son partenaire peu investi. Elle, au contraire, s’investissait plus que nécessaire dans ce devoir. Il avait le plus gros coefficient ! Rendre fière Noïa, montrer à Odéline et Siffroy qu’ils avaient raison de lui faire confiance, qu'elle s’était bien prise en main et qu’elle était une adulte responsable. Une adulte capable de faire équipe avec une limace de mauvaise volonté qui n’avait d’égal que la stupidité de ses propositions. Il avait essayé de l’amadouer avec un petit cadeau pour ses 30 ans, ce qui l’avait bien entendu touchée sans qu’elle le montre. Ils étaient là pour travailler et bien entendu, comme à son habitude, Bunta ne semblait pas vraiment prêt à ça. Elle soufflait tellement qu’elle aurait pu ouvrir un moulin.
Vint la blague de trop. Il l’avait insulté devant toute leur classe et leur professeur la plus dure. Le sang de Nathalia ne fit qu’un tour, elle se leva et le gifla avec force. Qu’il soit un imbécile c’était une chose qu’il lui manque de respect, ç’en était une autre. La sanction vint aussi vite que la main de la rouquine sur la joue du brun : deux heures de colle. Par les Grands Rois elle était furieuse, mais ça l’avait tellement soulagée !

La détention était arrivée et le temps qu’elle aurait dû passer avec sa fille se retrouva gâché à être seule dans une salle et à regarder les minutes défiler. Est-ce qu’elle regrettait son geste? Pas vraiment. Est-ce qu’elle recommencerait des dizaines de fois si elle le pouvait ? Une partie d’elle hurlait que oui, une autre absolument pas. Quand elle y réfléchissait son binôme lui faisait de la peine, il était en échec permanent dans toutes les matières. Elle n’avait pas été tendre avec lui dès le début, elle n’avait pas voulu lui accorder de crédit. Etait-ce parce qu’il l’avait traité d’endive ou tout simplement parce qu’elle n’avait pas envie de dépendre de quelqu’un pour sa réussite à un examen ? Elle ne s’était pas fait d'amis pendant les heures de cours ni même aux pauses. Elle travaillait dur sans chercher à être appréciée, ce qui était rare pour elle. Peut-être aurait-elle dû choisir le stage de développement personnel, avec tout le toutim sur l’enfant intérieur, qu'avait fait sa collègue, quand leurs patrons leurs avait demandé de choisir une formation. Elle avait choisi le cursus communication pour pouvoir être plus efficace dans son boulot alors qu’elle aurait été aussi bien en formation pâtisserie. Elle se maudissait d’avoir voulu bien faire. Depuis qu’elle était serveuse elle ne s'était jamais formée à quoi que ce soit et s'était retrouvée là à faire ce métier totalement par hasard sans expérience ou formation officielle.
La seule formation qu’elle avait bien pu faire avant celle-ci était celle avec Angel Dust pour apprendre à tuer. A cette époque, c'est ce qui lui semblait le plus intéressant pour son avenir. Se débarrasser du passé quoi qu’il en coûte. Angel l’avait prise sous son aile alors qu’elle sortait juste de l'adolescence, elle n’avait pas conscience de ce qu’elle apprenait, ce dans quoi elle se fourrait à ce moment-là. Pourtant elle avait foncé tête baissée dans l’apprentissage de la mort. Là, maintenant qu’elle avait grandi, mûri, qu’elle avait la possibilité d’apprendre à mieux communiquer avec les autres, elle y allait à reculons et ne mettait pas de bonne volonté. Qu’est ce que ça pouvait bien révéler d’elle ? Qu’elle n’était en réalité qu’un être cruel préférant la mort à la vie ? Non, elle refusait d’y croire. Des larmes de colère coulaient sur ses joues. Non ce n’était pas Bunta qu’elle détestait c’était la situation. Elle ne voulait pas à trente ans recommencer à perdre, comme elle avait perdu avant. Elle ne voulait plus risquer l’échec. Elle avait une fille, une vie de famille et peut être bien le retour de l’amour de sa vie à gérer et voilà qu’elle se retrouvait dans un endroit à parler de choses trop peu concrètes pour réellement l'intéresser et à gérer les humeurs d’un homme dont elle se fichait éperdument. Si elle s’en fichait autant, pourquoi était-elle en heure de colle pour avoir réagi à une autre de ses blagues sans intérêt ? Peut-être s'était-elle attachée à cet homme à la carrure de gorille tout mou ?

Ces deux heures avaient plongé Nathalia dans une réflexion profonde sur pourquoi elle en était arrivée là et l’avaient même décidé à s’excuser auprès de son binôme. Il ne fut pas difficile à trouver le lendemain avant les cours.

“Salut Bunta, je voulais te dire que … et bien je suis désolée pour la gifle je me suis laissée emporter et tu ne la méritais pas vraiment… on fait la paix ?”

“ T’es gênante”

Voilà. C’est tout ce qu’il avait réussi à lui répondre. Alors la jolie rousse tourna les talons pour aller se mettre plus loin et digérer cet échange. Un bruit sourd la fit se retourner tout ça pour voir un type qu’elle ne connaissait pas projeté en arrière en se tenant le visage. Elle eut un rire un peu nerveux avant de reprendre son chemin vers la porte de la salle de classe, se fichant de savoir ce qui avait bien pu se passer. Tout ce qui pouvait compter maintenant et comme depuis le début, c'était sa réussite qu’elle puisse retrouver son rythme de vie normal avec sa routine avec les enfants et Odéline et Siffroy dans cette petite maison du bonheur. Il leur restait quelques semaines à tenir et ces heures de colle l’avait recentré sur son but qui était de finir le plus vite possible sans passer par la case rattrapage. Mis à part ce travail de groupe qui était un calvaire, elle avait eu des notes moyennes et bonnes globalement sur le reste de la formation. Il suffisait qu’elle lâche prise tout en gardant en tête que ce travail comptait pour beaucoup. Ca ne s’annonçait pas chose aisée mais elle avait traversé tellement pire qu’elle se trouvait ridicule de s’être autant prise la tête avec ce Bunta qui n’en valait pas la peine.
Bunta Nakayama
Invité
Anonymous
Bunta Nakayama

Epreuve 3 - Elysion & Just Married Empty Re: Epreuve 3 - Elysion & Just Married

Dim 16 Oct 2022 - 23:08
Bunta Nakayama

Spoiler:


Marketing digital… souvent numérique, personnalisé, agile, la relation client est… préméditée…
Non. C’est pour le marketing traditionnel.
La relation client est…agile ? Encore ? Ouais, ensuite. Les performances… sont facilement mesurables, voire calcul de… le convertisseur de… le coefficient…
Merde, recommençons.
Marketing digital ! Numérique, personnalisé, flexible, performance mesurable, coefficieur, merde ! Coefficient de conversion, voilà !
Marketing digital, numérique, indifférencié le ciblage… Non, c’est con. Planification irréversible.
BAM !
TU L’AVAIS ! POURQUOI LE CERVEAU PÈTE ?!
POURQUOI TU ES CON ?!
Je regarde d’un souffle vide le bureau, les livres ouverts, les cahiers, la pauvre lumière, les stylos sans encre, mon poing sur le bureau.
BAM BAM BAM BAM BAM !!!
Le stylo tombe et tinte dans la corbeille.

  Je sors dehors, dégaine une clope, l'œil furieux, les joues gonflées, jardin pérave, ciel gris pluie betterave… J’aspire, je fume.

“Retourne travailler Bunta !” me salue l’oncle depuis la fenêtre du salon. “Jette cette saloperie !”

  Mon oncle est le brave père sévère de la famille, le père Goriot à l’envers, mal dans ses pompes qui se retrouve plus jeune en moi et qui au travers de mes erreurs revit les siennes. Il se venge en affrontant la double insouciance de mes darons : d’un côté, on se fiche de mes notes, de l’autre, si je loupe ma formation, je finirais dehors et j’aurais plus qu’à lécher la pluie des réverbères pour me nourrir. Blague : je suis déjà mieux à l’extérieur de chez-moi.
Je souffle ma fumée contre la pluie.

“Tu écoutes, petit con ?!”
“OYE !”, je me plains, "Ça me détend.”
"Ça t'endort ! Et ça te tue !”
“Le centre aussi, mais t’applaudis quand j’y vais.” École de merde. Formation de communication de merde.

  De l’armée des cons qui peuple l’académie, le général-en-chef s’appelle Nathalia, frimousse de gâteau à la fraise périmé, ennemie première classe et partenaire de choc pour le grand exposé au coefficient bombardier qui peut déchirer si mal mâché mon certificat d’aptitude. On s’entend comme deux gladiateurs : on possède la même personnalité bagarreuse et on cherche à s’entretuer. Autant dire que nos sessions de travail sont amères comme un citron dans les yeux. Je m’imagine lui couper sa natte, la fourrer dans un endroit où le soleil ne brille jamais et ma parole ! voilà que je vous ai fait un cheval.

  Le premier dérapage est sur moi : Madame Kono a assigné des duos pour une présentation et elle m’a calé avec la rouquine. J’ai soufflé pour le rire des voisins :

“Putain, j’enquille avec la tronche d’endive.”
Mais j’avais soufflé trop fort.

  Quoi ? Je m’étais excusé mais les rageurs se repèrent à qu’ils ne cicatrisent pas. Je lui prends rien en beauté, elle le voit, tout le monde peut le voir, je suis né en-dessous de cinq et la vie entière me le rappelle tous les putains de jour, c’est pas princesse féerie qui va chouiner parce qu’il y a eu de la boue sur son podium le temps d’un légume.

  Les semaines passent et les sanglots longs des violons de l’automne m’enculent : ils accélèrent le débit vers ma future défaite. Je me déchire la santé à réviser devant le bureau, mon temps libre laminé. Et pourtant, les notes tombent, basses, détonations après détonations, toutes me percutent le cœur, la tête, l’estomac, je dégueule dans les chiottes ma déception mais je me retiens de pleurer. On n’est pas fait égaux… quand je vois les salopiauds qui me dépassent en foulée d’une révision de la veille alors que je galère comme si j’avais le cerveau constamment crampé… On n’est pas fait égaux… J’écris tous mes contrôles avec mon propre sang, pourquoi je m’étonne de finir lanterne rouge… Je suis bon à rien.

  Parlant de rouge, Nathalia pond zéro effort. On s’entend pas, on se frustre mutuellement. Moi, j’apporte le gâteau, les couverts, la binouze et la nappe, je suis généreux dans chaque proposition et elle me tient une telle cadence dans le découpage de ma croupe qu’elle aurait dû faire bouchère. Elle élague les idées avant même qu’elle les laisse pousser et elle me stresse avec son âme d’hyper-nerveuse et sa volonté arriviste. Cette poupée me fait me détester plus fort que quand je suis seul.

  On crée que dalle, les parties sont molles, pas équilibrées, de la mauvaise herbe de steppe qui pousse par la persévérance glaciale de Nathalia et par mon engrais de bonne volonté. Mais mon engrais pour elle, c’est de la merde. Ennuis, engueulades, les sessions se coupent prématurément au départ d’un de nous deux, soudain inspiré pour continuer seul. Plus la deadline approche, plus l’automne dégueule sa pluie, plus Nathalia se déchaîne. Moi, je me noie dans l’air.

  Pendant ce temps-là, mes parents me charrient pas. Parce qu’ils me regardent pas. Pour eux, certificat ou pas certificat, ils préfèrent se dire que j’irai pas plus loin qu’eux. Ils me parlent mais ils me sentent pas. Ou alors sur mon visage en chape de plomb, ils devinent sans peine mes échecs successifs aux derniers examens et se délectent en silence de mon effondrement. Aujourd’hui encore, lapant ma soupe de pois cassés, je suis resté dernier de file niveau note, et la déception n’en était que plus violente car, après des dizaines d’heures à ressasser mon sujet, je croyais jouer à domicile.
  Quand je monte dans ma chambre, j’avise ma fenêtre... je la mire comme une porte.

  Demain va mieux. De la force qui des fois est attribuée aux condamnés, je renoue avec une nouvelle vitalité. Aux combats trop immenses le courage est décuplé : le désespoir peut avoir le goût du défi. Je m’entends mieux avec les gens, je cherche si Internet a pas quelques cours supplémentaires et comble de ma bonhommie, je glisse même à Nathalia une babiole achetée pour son anniversaire : un bracelet bon marché trouvé à un stand le dimanche à la rue voisine, soutenant un bijou orange pas trop loin de l’éclat de ses cheveux.
Elle me remercie d’une politesse en Times New Roman.
Ma tête gronde : elle vient de me saper.

  Dans deux semaines, on devra présenter notre exposé ; il lui manque deux parties et un cœur. On avance la boule au ventre en attendant qu’un joli mot de l’autre accélère enfin la cadence. Mais l’hiver tient.

  Demain, Madame Kono, la pincée, distribue les évaluations.

“Pour une fois, Nakayama, vous n’avez pas déçu.” Elle enchaîne avec un sourire : “Rappelez-vous la prochaine fois qu’on parle de matrice SWOT, pas de matrice SLUT.” La promo éclate en rires gras mais je me laisse pas déboulonner.
“C’est mon mémo pour m’en rappeler, madame.” Encouragés par l’atmosphère débonnaire et ma première bonne note, je me laisse glisser sur le chemin de la vérité. “C’est une référence à une pote.” Tout est tonitruant. Surtout mon sous-entendu ; Nathalia, vive, s’est pas laissée démonter et a rectifié l’offense d’une gifle dans la gueule.
BAM !

  Rattrapée par la justice, elle a subi deux heures de colle ; moi, je subis l’impact. Con comme une chandelle. Bouffé au cœur par des tiques. Je dîne ce soir avec mes parents et j’ai plus honte encore que les repas d’avant. Cernes, grincements d’entrailles.

  Je sombre peu à peu : l’acte maléfique, comme une pierre qui jetée au fond d’un trou révèle sa profondeur, me fait me rendre compte comme je suis pourri. Sans carrière, sans stabilité, sans espoir, l’âme erre dans son propre brouillard, sans jamais avoir porté la moindre valeur. Seuls comptent ces vicissitudes nourries par les déceptions et les échecs, et sous la solitude - pas de condition pire - on cherchait la personne la plus proche de soi pour la tirer avec nous.

  La Nathalia hors d’elle, Nathalia, mère bon sang ! ne me rendait que ma propre cruauté au visage. Je me rendais compte que je me haïssais. Que toutes les saloperies que je lui avais dites signifiaient “à l’aide”. Comme beaucoup de mes autres phrases, ces dernières années. Pratiquement tout. Au final, on souffre de notre peu d’options quand on parle. Aidez-moi. Je t’aime. Je ne veux pas. Est-ce que tu me vois ? Personne ne m’aime.
Personne ne m’aime.
Ce mot m’empêche tout sommeil et accomplit le miracle de me faire pleurer des heures entières.

  Imaginez comme elle me brusque la minaude quand on se retrouvera alors que je venais à peine de constater l’encre autour de mon moi, et qu’elle se met à s’excuser ! alors que c’était moi l’enfoiré de l’histoire ! Je réponds sec, honteux de son avenance, l’égo brûlé par l’altruisme :

“T’es gênante.”

  Je patauge en-bas dans ma merde, à la recherche d’une personne qui pourrait m’aimer, et voilà qu’elle prend encore de la hauteur. J’ai fui ses avances ; je nous ai cassé au premier et au dernier geste.

  Quelques secondes, un poto passe et me demande :

“Qu’est-ce qu’elle voulait la matrice SLUT ?”

  Pas besoin de faire quinze pages d’introspection comme paragraphe : une taloche de rhinocéros suffit. Mon coup, qui le valdingue, est, tout comme un verre désigne à la fois le conteneur et le contenant, ma trajectoire et son résultat. Une des rares fois où on utilise la violence pour fêter la fin d’être un connard. A la base, je voulais juste lui dire de pas traiter ma pote comme ça et d’arrêter d’être puéril, mais les notes de ma formation le prouvent, je suis pas bon en communication. J’écoperai d’heures de colle pour le geste.

  Je vais quitter cette formation. Arrêter de les (de me) laisser faire croire que je vaux les notes que je reçois, essayer de respirer, affronter le monde avec les pognes et pas la tête, je suis pas fait pour ça. Juste, d’abord, terminer cet exposé. Ceux d’en-bas le savent : dépité, comprimé, appelant constamment au secours, j’avais encore un droit à exercer : soulever hors de mon niveau Nathalia, qu’elle puisse s’en aller définitivement au-dessus de moi.
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