[+16] Girls love talk [Sakura & Maya]

Bon bon bon, tu t’étais un peu promis d’aller la voir si jamais, alors c’est le bon moment pour ça. Comme on dit, autant être informée et prête, et pas vrai ? Alors bon, direction l’infirmerie pour poser des questions à la principale occupante des lieux : l’infirmière scolaire. En dehors des heures de cours bien sur, ça n’est pas comme si tu vas sécher les cours pour ça. Alors tu toques doucement et timidement à la porte pour signaler ta présence.

"Est ce que madame Iroka est présente ?"

Ça va être une discussion entre filles, comme on dit. Mais tu ne sais pas vraiment par où commencer... Dans tous les cas, elle est présente et te fait rentrer (et t’installer).

"Merci, vous allez bien ?"  

Tu as 22 ans, tu es grande et majeure, et tu es totalement embarrassée alors que tu n’as même pas attaqué le sujet.

"Je peux vous posez heu... des questions ?"  

Ouaip, ça va être compliqué...

Ah oui forcément, si tu arrives comme ça sans aucune raison elle ne va pas savoir qui tu es et pourquoi tu viens. Les personnes doivent la rencontrer pour des tonnes de raisons différentes. Mais tu es stressée alors ça ne t’aide pas à réfléchir correctement.

"Ah oui bien sûr, pardon. Maya Wayne, je suis en 3e année à l’uni, côté littéraire."

Tu espères que ton nom ne lui dit pas grand-chose. Car tu dois être un peu connu du côté des profs. Allez, reste calme, comporte-toi en ADULTE. Surtout que tu veux parler d’un sujet d’adulte.

"J’ai 22 ans, hum... il y a d’autres choses à dire ?"

Toi qui d’habitude es fière et diriges les conversations... te voilà un peu acculée, en soi.

"Maya, ça ira très bien. L’honorifique... comme vous voulez."

Tu t’habitues pour ça. Avec les étrangers, ça vole un peu dans tous les sens, et ça ne te dérange pas trop qu’on t’appelle un peu n’importe comment. Tant qu’on ne dit pas que tu es une gamine, tu es heureuse. Tant que tu ne discutes pas avec un mec aussi. Et puis heureuse c’est un grand mot... bref, c’est compliqué la vie, pas vraie ? Bien évidemment en bonne Japonaise tu utilises les bons honorifiques (le narrateur que je suis a simplement la cruelle flemme de les noter).

"Du coup hum..."

Allez, inspire un coup, et essaye de ne pas être trop rouge tomate. Bon, ce deuxième point, c’est foutu.

"C’est au sujet de l’amour."

Bien, c’est un progrès.

"Mais la partie hum... physique."

Une toute petite voix alors que devient plus que rouge. C’est une nouvelle couleur. On va l’appeler, hum... Mayaroutimide. C’est bien comme non. Pas du tout à rallonge.

Maya (chan), tu peux le faire. Tu es courageuse. Et puis c’est une femme, elle sait que c’est un sujet important ! Elle n’a certainement pas envie d’apprendre qu’une élève est ence... bon, ça ne peut pas vraiment arriver vu la situation, mais elle ne le sait pas encore.

"Comment faire pour que ça ce passe bien ? Heu..."

Oui bon vu comment tu es rouge, le coté adulte c’est foutu.

"Mais pas pour l’ambiance ou ce genre de chose, ça, c’est heu... différent."

Et puis... vous l’avez déjà. Sinon tu ne serais pas ici. C’est presque un miracle que tu sois assez perspicace pour comprendre là ou ça va bientôt mener. Et... ça ne te gêne pas trop. Tu te sens prête, mais pas assez prête.

"Et j’ai entendu dire que les premières fois ça peut être hum... dangereux et douloureux ?"

Et ça bon... difficile à confirmer pour toi.

"Et il y a les maladies, ce genre de chose... bref je veux que ce soit avec le moins de risques possibles."

Au diable l’ivresse si c’est pour mettre ta vie (et celle de ta partenaire) en danger ! Et puis les conseils pratiques... la concerné te les apprendra certainement sur le terrain.

Tu vois, en posant des questions plus précises, tu commences à avoir des véritables réponses. Ça n’est pas simple de poser lesdites questions, c’est sur, mais le jeu en vaut certainement la chandelle. Surement. Heureusement qu’elle est sympathique, calme et souriante pour ne pas trop te gêner ! Imagine si jamais elle te juge... l’horreur.

"Oui enfin certaines premières fois sont moins risquées que d’autres."

Tu rigoles nerveusement après ta pitoyable tentative de te détendre. Et avec la suite... ah, on a (encore) découvert une nouvelle teinte de rouge, félicitations !

"Ah les prés... c’est... les caresses, tout ça ?"

Question stupide, pour sure. Et ton cerveau t’imagine déjà dans une telle situation avec elle, et... tu secoues la tête pour faire sortir ces pensées perverses de ton esprit. Non pas que tu es contre, mais ça n’est pas le moment pour !

"Mais... comment on sait que c’est... bon ?"

Facile, dix minutes au four, thermostat... ah non ce n’est pas vraiment comme une recette de cuisine.

Et puis elle montre un objet... qui t’est inutile. Peut-être parce que tu as oublié de préciser une donnée importante de ta (future) relation.

"Je doute que ça soit important, comme c’est une femme..."

C’est "risqué" de le dire, l’homosexualité n’étant pas forcément bien vue, mais c’est nécessaire pour éviter qu’elle pense que tu veux... avec un homme ?! L’idée te dégoute. À la rigueur s’il est mature et mûr... oui non en fait.

Ça la surprend cette révélation. Forcément. Mais elle ne bug pas trop longtemps, ne te juge pas, et enchaine sans trop broncher. Wouah.

"Vraiment ?"

Ça, c’est étonnant. Tu as l’impression de manquer une page. Mais d’un autre côté, tu es totalement débutante en la matière. Sinon tu ne poserais pas des questions, hé.

"Oui ça j’imagine bien qu’il y a des risques, mais à cause de quoi ?"

La réponse... provoque une expression de dégout de ta part. Tu trouves l’idée répugnante et intolérable. Que ce soit pour utiliser l’objet ou pour le... recevoir, disons.

"Alors oui non, ça jamais plutôt mourir."

Au moins ça vient du fond du cœur !

"Ah oui les ongles... logique quand c’est dit comme ça."

Tu rationalises mieux que tu le penses. Du moins pour l’instant.

"Blesser ? Non en fait je ne préfère pas imaginer."

L’idée te donne des frissons.

"Au moins pour les gants je suis équipé."

Tu rigoles un peu, tu parles bien évidemment de tes gants noirs que tu portes tout le temps. Et imaginer la personne arriver avec un gant... ça te fait sourire, mais il y a plus sexy, c’est sur.

"Il y a d’autres choses à savoir ?"

Tu veux tout savoir. TOUT.

Ouaip... ouaip. Il y a des choses que tu n’aurais pas vraiment voulu apprendre l’existence - mais tu auras quand même fini par être au courant d’une manière ou d’une autre. Donc au final, autant que ce soit par une professionnelle de santé, pas vraie ? Et puis, tu dis toi-même que c’est important. C’est cru, mais nécessaire. D’ailleurs, tu ne préfères pas imaginer certaines de ces... pratiques. Mais tu verras ceci en temps et en heure avec ta partenaire, car ça ne sera certainement pas toi qui lanceras l’action.

"Je veux, bien, merci."

Oui tu as bien besoin d’eau pour hum... digérer tout ça. C’est que ce n’est pas un sujet simple, c’est sur ! Ce n’est pas simple comme sujet, c’est sur.

"Je ne savais pas que vous apprenez tout ceci pour devenir infirmière scolaire."

Ou alors c’est elle qui s’est informée pour son travail. Possible.

"Oh je vois, une sorte de... curiosité personnelle ? Plus une culture et des connaissances personnelles en fait."

Mais tu trouves ça étonnant, que ce ne soit pas... basique. Dans les cours, tu parles. C’est bien dommage que la prévention soit limitée aux relations entre hommes et femmes. Ça n’est pas comme s’il n’y a que ça sur terre. Mais pas d’après certaines personnes que tu détestes. Mais bon, va faire changer les choses...

"Je ne préfère par demander vos expériences."

Si tu arrives à blaguer ainsi, c’est que ça va mieux.

"Fraiche s’il vous plait."

Quel genre de psychopathe aime l’eau tempérée ?! Vraiment ?!

"Merci !"

Ça te fait du bien de boire, c’est sur.

"Vous avez souvent ce genre de question ?"

Oui, tu es curieuse. Trop curieuse.

Bizarrement, tu as vu juste. C'est sur que ça n'est pas forcément la "bonne personne" pour ce genre de question. Enfin, elle a les connaissances. Et de ton côté, comme tu n'as pas vraiment de meilleur contact pour t'informer à ce sujet... Le choix était logique et naturel. Au moins maintenant tu es... bon, pas forcément prête, mais informée comme il faut.

"Oh, j'imagine, bien que je ne suis pas la dernière, mais ça ne reste pas forcément... simple."

Pour le meilleur comme pour le pire. Mais ça va bien se passer, pas vrai ? Et puis ta partenaire est certainement plus expérimentée que toi, hum ?

"Encore merci d'avoir pris le temps de répondre à mes questions."

C'est peut-être son job, mais c'est tout de même sympa de sa part.

"Passez une bonne journée !"

Et toi tu passeras certainement une bonne soirée, hum ? Pardon, pardon, fait ta vie.