[+18] Willkommen, Bienvenue, Welcome | ft. Ryuji

Cela commençait à devenir une habitude pour lui, être irrémédiablement ramené elle. Une habitude pour eux deux à vrai dire. Même s'il le voulait, il ne pourrait se dégager de l'horizon de son champ d'attraction tant il était puissant ; à moins qu'il ne soit tout simplement faible et désarmé devant ses yeux et ses lèvres ? Devait-il encore se poser la question, à ce stade, alors qu'il jouait au pyromane autant qu'au pompier depuis le premier soir ? Pompier pyromane, cela leur correspondait si bien, à vouloir jouer avec un feu qui finira par les consumer, de leur plein gré, tous les deux.

Elle le retint, lui mit presque littéralement le grappin dessus, aucune fuite n'était envisageable pour peu qu'elle eut été envisagée un seul instant. Ses propres mains commencèrent à suivre le balai de celles de Moon, pianotant presque frénétiquement sur sa nuque et son dos au rythme de leurs baisers de plus en plus cours et de plus en plus rapides, ne leur laissant presque plus de silences pour respirer. Les yeux tantôt fermés, tantôt rivés dans ceux de sa partenaire, Ryuji se sentait fondre entre ses mains si douces.

Les siennes ne trainèrent pas, s'engouffrant sous le T-shirt blanc de la coréenne, caressant avec avidité son dos, de la chute de reins aux omoplates, chaque centimètre carré de peau y passait et si pareille chose avait été envisageable, il n'en n'aurait pas manqué un seul alors qu'il couvrait de baisers ses lèvres et son cou, méticuleusement et sans aucune once de parcimonie. Elle aussi avait pris congé, accompagnée Retenue et Modération dans ses valises, direction le plus loin possible des amants. La tension avait déjà été trop palpable, les émotions trop fortes, inutile de les chauffer à blanc plus longtemps.

Il la libéra de sa prise pour placer un bras sous ses genoux et l'autre dans le dos en la faisant culbuter, reproduisant ainsi la fameuse tradition du port de la mariée le soir des noces, direction l'endroit qui lui sembla le plus logique dans l'instant au vu du mood : la chambre. Il ne porta guère attention à la pile de vêtements qui s'étaient amoncelés dans le vestiaire. Certes, il l'avait remarqué mais ses yeux étaient rivés sur elle, encore et toujours, ça en devenait presque obsessionnel à ce stade. Le lit était proche, tout aussi immaculé et froid que le reste de l'appartement bien que d'apparence confortable. Il l'y déposa.

Ils se faisaient face. Elle assise sur le bord du lit et lui debout devant elle, ils ne s'étaient pas lâchés des yeux, on pouvait y lire une faim ou une soif insatiable de l'autre. Ils se toisaient, se jaugeaient. C'était à celui, ou celle, qui allait dégainer le premier et porter le premier coup. Ryuji se refusait à charger. Pas tout de suite en tout cas. Il voulait s'assurer qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, si le désir était partagé ; il ne voulait pas se prendre de mur, il ne savait pas s'il aurait l'agilité nécessaire pour l'esquiver.

Et si on ne commandait pas, finalement ? dit-il en se rapprochant d'elle, plaçant ses mains en coupe pour recevoir son visage entre elles, les yeux toujours dans les siens. J'ai faim mais... il fit glisser un doigt sur les lèvres de sa compagne, en insistant sur celle du bas ... je crains qu'il n'aient pas ce que je souhaite au menu.

Qu'il lui dise tout ? Le voulait-elle, vraiment ? Une foule d'idées lui passa par la tête, un tas d'idées qui ne demandaient qu'à s'échapper de ses lèvres, tout comme elle s'était elle-même échappée pour se caler au centre de son lit décidément bien trop sage et ordonné. Plus pour très longtemps, à en juger par son regard.

Il releva finalement la tête et revint se positionner tout contre elle, enfin retrouver son visage et ses lèvres en forme de cerise pour les honorer elles aussi, non sans un sourire à la fois tendre et emprunt de défi, comme à son habitude.

Il n'y eut pas de suite à leurs échanges, ils se contentèrent de rester là, enlacés, jusqu'au lendemain, oubliant presque le repas, en tournant la page sur cette journée aux allures de montagnes russes. Demain était un autre jour et il espérait en partager le plus possible avec elle.