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Face à la difficulté, deux actions s'imposent et s'opposent cordialement : l'abandon ou la persévérance. Cassius aime cependant se dire qu'il est tout à fait possible de mêler ces deux issues afin d'obtenir un résultat bien plus conséquent. En outre, comme quelqu'un ne connaissant ni la défaite ni le rejet, Cassius s'emploie à déterminer un plan de conquête visant à l'approcher ultimement d'un but. Et son occupation toute récente s'avère suffisamment divertissante, sinon obsessionnelle, pour s'y consacrer activement : Itsuki Naito. Dès leur première rencontre, Cassius a jeté son dévolu sur ce pauvre garçon et n'a pas l'intention d'en rester à de la simple colocation car la difficulté est là. Elle tente, elle enivre, et rend indubitablement pervers.

*Perception, réflexion, réaction.* s'évoque alors ce sordide personnage, que la curiosité dévore au sujet d'Itsuki. À cet effet, Cassius prend le temps de bien observer ce qui l'intéresse, d'obtenir des informations. Parmi les renseignements évidents, se trouve Montoro Barrossa. La relation que lui et Itsuki ont n'est pas encore définie aux yeux de Cassius, ce à quoi il ne peut s'empêcher de vouloir valider ou invalider. Il remarque par ailleurs le coup d'oeil dirigé que Montoro porte sur Itsuki, passant au couloir. Quelque chose alors fait surgir la vilenie. La fin des cours sonnante, Cassius approche Montoro.

— Barrossa-kun, aurais-tu du temps à m'accorder ? J'aurais un petit service à te demander.

Toutefois à bien l'en regarder, le garçon fait pâle figure, presque littéralement.

— Ouh... quoique, tu sembles plus proche de l'au-delà que de l'infini. dit-il impunément alors qu'il peut voir aisément le mal que traverse l'ami.

Il se passe bien de lui tendre la main, c'est bien plus lucratif de grimacer.

D'après les observations faites par Cassius, ce Montoro Barrossa est une fréquentation indubitable d'Itsuki. Ils se voient souvent, se parlent souvent et semblent se soucier l'un de l'autre, à en croire les discussions lors d'intercours. De son statut extérieur, Cassius a le loisir de pouvoir suspecter plusieurs types de relations. Dans sa quête d'information et dans son désir de désinformation, Cassius procède donc par élimination.

Cassius pourrait rapidement savoir qui est Montoro pour Itsuki, s'il se contentait de le demander aux bonnes personnes, en y mettant de la curiosité lambda. Or, cela n'est pas vraiment le but recherché. Car en exposant certaines intentions, Cassius sait qu'il est capable d'obtenir bien plus d'informations qu'avec de simples questions.

Ce qu'il entreprend est la traque de failles.

Cassius tire la chaise du bureau qui se trouve devant celui de Montoro et se met à l'aise, s'asseyant en travers de la chaise afin de pouvoir faire face à Montoro. Accoudé sur le dossier de la chaise, il vient poser sa joue contre sa main, plaquant de fait un regard en biais plutôt suggestif au camarade. Il ne dissimule même pas la sournoiserie calme qui est formée insidieusement par la demande qu'il formule.

— J'aimerais me confesser à Naito-kun et j'apprécierais énormément ton soutien.

Le traque est lancée.

Cassius est traversé par un frisson d'amusement. Il doit plier sa volonté afin de ne pas afficher de sourire vil à son insu car la réaction de Montoro est tout simplement des plus franches, de quoi arracher la morale aux principes. Et Cassius adore simplement l'effet que cela a. Il pose un regard intense qui précède au sujet de la conversation, qu'il plisse comme s'il cherche à percevoir une lueur particulière dans celui de Montoro.

Il ne se sent pas menacé, toutefois il n'est pas idiot et n'a pas manqué de remarquer la teneur obscure de la situation. Sa traque de faille n'en est qu'à ses débuts. Il est loin d'en avoir terminé. De fait, il renchérit avec péremption sublime.

— Excuse acceptée. édicte-t-il.

Cassius s'était préparé à plusieurs scénarios de violence. À force de contrarier les gens ou de faire lui-même l'expérience de la contrariété, il est parvenu à adopter une sorte de stoïcisme face à la réaction de violence, pour lui-même comme pour les autres. En outre, se faire attraper le col par son camarade ne le choque pas, d'abord parce qu'il le provoque en toute connaissance de cause, ensuite grâce à ce stoïcisme, qui relève presque de la folie.

Pourtant, ce que la provocation décroche à ce garçon est splendide. Cassius, pouvant admirer cette ferveur mais également cette force dans le comportement de Montoro, voit aussi en lui ce « mal » qu'il peut déployer car le camarade vient de le relâcher. Cela ne lui fait pas peur, et l'avilie même plus fort encore.

— Je n'en demande pas tant. Seulement un petit coup de pouce. En général, ça n'arrache pas un doigt, parait-il. lui présente Cassius, condescendant.