[TERMINE][L-5] Embarque dans ma valise !

Embarque dans ma valise !

Encore une journée bien remplie, j'avais fait tout ce que j'avais à faire pour la journée. J'allais enfin pouvoir me détendre et me reposer. Cela faisait un bout de temps que ça ne m'était pas arrivé. J'entends déjà ma mère m'enquiquiner si je commence à lui raconter ça... Mieux vaut ne pas y penser.

Après un petit repas prit sur le pouce, je marche donc dans les couloirs en direction de ma chambre pour ne plus y sortir avant un petit moment. Je commence donc à rentrer et je me demande si les autres sont là. Herf tant pis, je mettrais mon casque. Ce n'est pas qu'ils me dérangent, c'est juste que j'aime bien le calme et puis bon, je fais ce que je... Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ?

J'ai une super vue sur Nissa par terre la tête penchée sur sa valise. Chacun ses passions, je suppose. Mais voilà qu'elle appelle au secours, j'aurais dû me douter que quelque chose clochait. Je claque donc la porte et m'approche afin de voir l'ampleur des dégâts. Je me penche alors pour regarder de plus près ce qu'il en retourne et comprend la situation. Je pouffe de rire et commence à m'accroupir pour l'aider.

« Tiens tiens tiens, je dirais que tu t'es coincé la tête dans la fermeture de ta valise, mais je pense que cette explication est un peu tirée par les cheveux. »

Après cette blague de mauvais goût, je m'attelle à la tâche ardue en essayant le plus possible de ne pas lui faire mal. Mais quelle plaie, c'est tout emmêlé et cette fichue fermeture refuse de bouger. Cette bataille semble perdue, mais pas la guerre. Je me relève et explique la situation.

« Bon Nissa, je suis désolé, mais il va falloir amputer avant que cela ne se propage... Je dois sûrement avoir une paire de ciseaux quelque part moi  ~ »

Je fais donc quelques pas en direction de mon bureau afin d'y récupérer mes ciseaux, en faisant bien évidemment abstraction des plaintes de mon patient de qui la souffrance de toute évidence lui a fait perdre la raison.

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Tandis que je fouille dans mon tiroir, j'entends la pauvre malheureuse me supplier de ne pas lui toucher son doux visage, enfin du moins c'est ce que je comprends. Je tapote alors sur mon bureau le temps de réfléchir quelques instants puis je me décide.

« Très bien, on va devoir faire une opération longue et minutieuse alors. Appelez-moi le chirurgien, je vais procéder à l'excision. »

Je vais devoir lui enlever les cheveux un à un jusqu'à ce que la fermeture décide de se rendre. Cela me ferait trop mal au cœur de saccager une si belle valise, surtout qu'elle n'a pas l'air en trop mauvais état. Je sors de mon sac une petite trousse de secours de laquelle je sors ma pince à épiler qui me sera bien utile pour attraper chaque cheveu.

Je prends aussi au passage un petit bonbon à la menthe dans le paquet qui était posé sur mon bureau. Maintenant, qu'il est clair que cela va prendre un peu de temps, je commence à m'approcher avec mes "outils" de Nissa et me mets à genoux devant elle et surtout sa valise. Je commence d'abord par déballer mon petit bonbon que je pose à portée de main à Nissa en lui expliquant la procédure.

« Tiens, mange. C'est pour l'anesthésie ~»

Souriant, je lui pose la tête contre sa valise et l'informe de ne plus bouger. On ne voudrait pas gâcher tout cela pour au final tout arracher. Alors que je commence à faire glisser un à un chaque cheveu entremêlé, je m'interroge sur le contexte de la situation.

« Alors Nissa, comme ça, on voulait partir en douce ? Si, rapidement qu'on se coince les cheveux ?»

Je sais bien que c'est les vacances, mais tout de même, je ne veux pas tirer de conclusion hâtive, et puis bon, il faut bien faire la causette, on ne va pas se regarder dans le blanc des yeux tout le long.

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Je ne crois pas un mot de ses explications farfelues, mais je fais un signe d'approbation pour la blague pas si loufoque que cela. Ah~ les jeux de mots, y a pas mieux.
Mon travail laborieux commence à payer, ils ne restent que quelques belligérants qui semblent ne pas vouloir se rendre, mais je ne me décourage pas, ils vont voir de quel bois je me chauffe.

L'un deux est particulièrement tenace, il semble nouer avec la fermeture éclair et me pose quelques problèmes. J'étais loins de me douter que d'un coup, Nissa, sortirait une phrase si lunaire. Est-elle délirante ? Je pense que la souffrance lui joue des tours.

Je me retrouve soudain rouge pivoine et suffisamment surpris pour avoir malencontreusement arraché ce cheveu si récalcitrant. Gênée, j'invente un truc afin de me dépêtrer de cette situation embarrassante.

« B-Bien sûr qu'on me la déjà dit, souvent même, mais merci, je vais quand même prendre ça comme un compliment. »

Oui, certes, c'est un mensonge, mais c'est pas ma faute, je ne suis pas préparé à ce genre de réaction... Si cela se trouve, c'est un test ? Peut-être que c'est pour voir si je me déconcentre. Ben dans tous les cas, c'est loupé pour moi, encore heureux que ce n'est qu'un cheveu et pas quelque chose de plus important. Je n'aurai jamais pensé qu'un jour, on me le dirait. Enfin pas dans un contexte pareil.

Mais je ne me laisse pas plus décontenancer que cela. Ce n'est pas le moment de faiblir, surtout que maintenant qu'il n'est plus là, je sens que ses cheveux commencent à glisser tout seul hors de la fermeture sans mon aide.
Mais le temps que cela se fasse en douceur je prends quand même les devants afin d'éviter un silence gênant surtout après ce qu'il vient de se passer.

« Hum hum, et sinon tu partais ou, avant de te faire agresser par ta valise ?»

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Elle me dit qu'elle rentre chez sa mère et qu'elle allait retrouver ses amis. C'est vrai que ça a son côté pratique d'être originaire du Japon. J'acquiesce en souriant à l'écoute de sa réponse, elle en a de la chance. Mon tour viendra une prochaine fois, ce n'est pas grave. Enfin bon, je ne suis pas mécontent de rester ici non plus, ça me fait des vacances, de VRAI vacances.

Je m'arrête alors dans ma tache pendant un instant en soupirant, afin de lui répondre.

*Soupire* « Hélas non, ça ne sera pas pour cette fois-ci, l'été, ils ont beaucoup plus de travail à la clinique que durant le reste de l'année. Puis bon, Berlin ce n'est pas la porte a coté, ça coûte cher l'avion...»

J'inspire un grand coup et recommence à sourire tout en reprenant mon travail qui touchait à sa fin.

« C'est un mal pour un bien, déjà, je les verrais pour la fin d'année, mais aussi mon père a réussi à convaincre ma mère de ne pas me réquisitionner au travail et de me laisser profiter de mes vacances ici. Au final, je m'en sors plutôt bien.»

Tandis que je parle, je commence à sentir que tous ses cheveux avaient trouvé leur chemin, je retire délicatement sa mèche "rebelle", je fais fonctionner un petit coup la fermeture et me redresse, restant assis, assez fier de moi.

« Eh ben voilà, on y sera arrivé. Pfiou quelle galère. On a de la chance que tu aies les cheveux lisses et pas bouclés.»

Je m'installe en tailleur et attends d'avoir la réaction de ma patiente après lui avoir sauvé la vie.

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Je regarde légèrement le ciel et me prends le menton pour réfléchir. Si je mets un petit peu de temps pour répondre, c'est parce qu'en vérité, je n'y avais pas vraiment pensé, j'étais si heureux de pouvoir passer mes vacances au calme qu'au final, je n'ai rien de vraiment prévu pour m'occuper. Mais je ne peux pas dire rien, sinon pour qui on me prendrait ?
Mais je ne peux pas dire non plus que je ne vais que réviser, on me prendrait pour un nerd ou même pire, un menteur. Moi qui ne mens jamais... Sauf, pour qu'il y a quelques secondes, mais ça ce n'est pas pareil. Oh lala, mais quel dilemme.

Bon, autant dire la vérité, après tout pour ce que ça change.

« En vérité, je n'y ai pas trop réfléchi, j'espérais pouvoir faire les choses au jour le jour pour changer. Peut-être que j'essayerais de m'investir un peu plus dans le club de journalisme, je l'ai un peu délaissé l'année dernière..»

Elle me remercie vivement pour mon aide en s'inclinant, même si, je trouve cela, un peu exagéré, j'aime bien la façon dont les Japonais remercient, surtout quand c'est moi. Je me sens un peu plus important que d'habitude. Ouh la... Il ne faudrait pas que je prenne un ego surdimensionné moi.

« Ce n'est rien, vraiment ! Ça me fait plaisir, estime-toi plutôt heureuse que ça soit moi qui sois rentré en premier, sinon je ne donnerais pas cher de l'état de tes cheveux à l'heure actuelle. Que ça soit Emma ou Yulian d'ailleurs.»

Je profite de l'absence de mes autres camarades de chambre pour les charrier, mais je pense que peu importe lequel, le résultat ne serait pas aussi propre que maintenant. Nan vraiment, il faut que j'arrête de me lancer des fleurs ça devient malsain.

Maintenant que nous sommes tous deux libres de nos mouvements, on se retrouve à se regarder dans le blanc des yeux et je commence à la regarder pour de vrai. Non pas qu'on ne s'est jamais vu, mais je n'avais jamais pris réellement le temps de la regarder longuement.

Je me plonge dans ses yeux et remarque qu'ils ne sont pas tout à fait marron, ils ont un léger reflet plus clair qui les rend un peu noisette, un peu comme moi finalement. Mais alors que j'étais perdu dans mes pensées, je me suis rendu compte de la situation et détourne le regard en l'air, sentant mes pommettes se rougir.

Je remue mon cerveau pour trouver un sujet de conversation avant qu'un silence ne s'installe et dit sur un ton rapide et paniqué.

« Au fait, tu as réussi tes examens toi ? Ils sont vraiment plus durs qu'en seconde année ? Moi, je sais pas, je les ai réussis, mais on sait jamais peut être que j'ai pas le niveau pour l'année prochaine.»

Sérieusement ? La seule chose que j'ai pu trouver, ce sont les examens. Ah nan, mais c'est génial, je ne voulais pas avoir un ego trop important, ben, là, au moins, c'est réglé, je suis un débile de première.

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Le fait qu'elle est réussie à obtenir la moyenne partout devrait me rassurer, mais en fait ça ne fonctionne pas. Si après tant d'effort elle n'a réussi qu'à obtenir la moyenne alors qu'en sera-t-il durant les prochaines années.

Je secoue légèrement la tête pour m'effacer cette idée de la tête, il faut que j'arrête de me mettre la pression pour rien, de toute façon, ce n'est pas avant des mois, il faut que je profite de mes vacances.

Et en parlant de profiter, voilà que Nissa me propose une sortie en ville à son retour, surpris, mais pas déçu, je réfléchis un instant avant de foncer tête baissée.

« Sortir en ville...ensemble... »

Est-ce que c'est vrai ou c'est une blague ? Je vois mal Nissa faire ce genre de moquerie. Et puis bon, je viens de l'aider quand même, ce n'est pas tant inconcevable que ça.

Maintenant, que je suis presque sûr que c'est une vraie proposition, je commence à faire une liste dans ma tête des points positifs et négatifs d'une sortie dans le genre.

Je me perds alors dans mes pensées le regard dans le vide sans réelle émotion sur mon visage.

Déjà, on perdrait notre temps à sortir alors qu'on pourrait réviser. Bon, Ok, c'est un point négatif, mais je m'en fous. Deuxièmement, il va falloir dépenser de l'argent, autant pour les autres ça ne me gêne pas, mais quand c'est pour moi ça m'ennuie.

Je suis trop négatif, je vais passer vite aux points positifs. Pour commencer, on va s'amuser ! Enfin... Je suppose ? Je ne suis jamais réellement allé faire du shopping pour m'amuser, surtout du matériel. Eh, après tout, qui ne tente rien n'a rien.

De plus, j'en apprendrais un peu plus sur Kobe et ses commerces, elle doit bien connaître l'endroit elle qui est...Japo..naise... C'est horriblement faux ce que je viens de penser.

Et je serais avec Nissa...C'est un point positif ou non ? Je reprends le contrôle de ma vision et me recentre sur le visage de Nissa pendant quelques instants, avant de rapidement dire avec enthousiasme.

« Avec grand plaisir ! »

Avoir fait cette opposition des avantages et des inconvénients m'avait galvanisé et maintenant, je suis plus investi que jamais dans cette virée. Je sens un second souffle venir et commence alors à réfléchir à tout ce qui pourrait rendre cette sortie encore meilleure. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi impatient d'y aller. Je suis juste, heureux, il n'y a rien de mal à cela.

Je me relève rapidement et cours chercher mon presse-papiers sur lequel figure une feuille encore vierge. Je retourne à ma place d'origine et je me mets à genoux pour y écrire.

«Alors, si on prend ce chemin pour aller en ville un jeudi, on aura le champ libre et on pourra économiser environ sept minutes sur l'aller, mais ça nous oblige à ne pas passer par Sannomiya au retour, sinon on va croiser les gens qui rentrent du travail et on perdra du temps.»

Je me redresse pour prendre de la hauteur et avoir une vue d'ensemble sur mon plan, puis, je commence à réfléchir à l'heure optimale pour sortir en ville tout en étant de retour à l'heure.
Je réalise que, je ne sais même pas quel jour était prévu, je regarde donc Nissa un instant pour lui poser la question.

Je me rends compte alors que c'est un peu tôt pour penser à cela, et, que j'ai juste l'air d'être un maniaque obsessif.

« Oh pardon ! E-Excuse-moi, je me suis un peu emporté. Mille excuses, on verra cela un autre jour»

Comme d'hab, le premier à me ridiculiser à force de surréagir. Quel idiot je suis.

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Heureusement pour moi, Nissa est compréhensive et prend bien ma petite dérive. Elle accepte avec gentillesse qu'on aborde la date de notre sortie maintenant.

J'aime bien organiser mes trajets et mes sorties, ça me permet de m'organiser pour mes obligations personnelles. Je bouge légèrement mon calepin pour laisser Nissa voir mon plan somme tout très sommaire.

Elle choisit le 31 pour notre sortie, ça me va, aucun problème pour moi. Comme elle le précise, c'est un jeudi et les jeudis, c'est un des meilleurs jours possibles pour sortir le soir. J'en profite alors pour sortir ma science et me vanter quelque peu.

« Ouais, en effet, c'est un jeudi, j'aime bien les jeudis. La plupart du temps, les gens sortent le mercredi ou le vendredi même pour faire leurs emplettes ! C'est statistiquement le meilleur jour pour aller en ville.»

C'est alors que Nissa relève la tête afin de réflechir,  je continu de suivre son visage et écoute ce qu'elle dit. Elle confirme mon idée d'aller a Sannomiya pour acheter notre "stuff" comme elle dit, ah la la quelle manie ont les japonais d'utiliser des termes anglais pour tout et n'importe quoi.

Elle continue sur une question auquel je n'avais pas la réponse, a savoir quelle autre activité on voudrait faire. Je dois bien avouer que trouver un centre commercial ça c'est facile, mais trouver une activité qui va au gout de tout le monde ça c'est tout de suite plus compliqué.

Heureusement Nissa vive d'esprit sort alors son téléphone probablement pour se renseigner. Ma curiosité me faisant un vilain défaut, je me redresse pour observer par dessus son épaule ce qu'elle fait.

C'est à ce moment que ma camarade de chambre eut l'idée saugrenue de laisser celui qui a eu la meilleure moyenne de choisir l'activité tandis que l'autre choisirait quoi manger. Je dois avouer que ça ne m'arrange pas trop, ça me fait toujours mal de rappeler mes interdits alimentaires, mais je préfère le faire à l'avance plutôt que de devoir au dernier moment changer, car cela ne convient pas. En plus, c'est moi qui dois prendre la décision de l'activité, ça me met la pression rien que d'y penser.

« D'accord, ça me va... Mais... Oublie pas, tu sais la cacherout, tout ça. Voilà, voilà....»

Ça me va, ça me va... C'est vite dit, j'ai l'impression d'avoir tout le poids du bon déroulement de cette soirée sur mes épaules. C'est pourquoi après avoir dû faire mon chiant, je recommence à réfléchir à notre destination.

Il y a bien le bar à loutre qui est sympathique, mais passé la blague du jeu de mots sur mon nom de famille, il faut avouer que ce n'est peut-être pas si amusant pour quelqu'un qui se fiche des animaux. Je ne sais même pas si elle aime ça. Bon, dans le doute, on va passer.

Sinon la salle d'arcade, c'est une valeur sûre, et puis Nissa elle doit aimer ça les jeux elle qui est si branchée pop culture. Roh la la quand je m'écoute, j'ai l'impression d'avoir quatre-vingts ans.

« On peut aller faire un tour à la salle d'arcade. Tout le monde en parle et j'y suis jamais allé.»

Je sors l'argument de la première fois, finement joué de ma part. Même si rien ne nous oblige à prendre notre décision maintenant. On a le temps après tout.

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Au départ, je ne comprends pas vraiment ce qu'elle essaie de me dire, je me dis, que j'ai du, mal interpréter ce qu'elle a dit, peut-être qu'elle avait dit une expression japonaise que je ne connaissais pas. Je la regarde la tête penchée le temps de réfléchir repassant donc la conversation dans ma tête.

Et d'un coup, je comprends, elle voulait qu'on compare nos résultats. Mon visage s'illumine et je commence à rire. J'étais tellement sûr de moi et concentré sur notre sortie que j'avais complètement oublié de lui montrer mes résultats.

Un sentiment de supériorité me vint alors, je me lève et pars vers mon bureau en ricanant, je sors quelques feuilles précieusement rangées par date et ricane de plus belle, avant de les montrer bien haut une par une.

« Mais je vous en prie que vouliez-vous voir. Mon 96 en Mathématiques ? Mes quelques 91 en anglais, Littérature. Peut-être mon 84 en japonais ? Ou bien ... Mon 100 en biologie ! »

Je ris fièrrement en cachant mes résultats de sport et de théatre dans mon dos. Je suis d'humeur orgueuilleuse et je ne laisserais pas ces deux matières gacher mon bonheur. Qui a besoin de faire du théatre dans la vie de toute façon ?
C'est pour ces même raison que j'ommet de dire ma moyenne et préfère me concentré sur mes notes. Sait on jamais, elle serait bien capable de me dépasser a cause de ça.

Je pointe Nissa mon 100 en main et espère au fond de moi qu'elle n'a pas fais mieux que moi.

« Alors ? Qu'est-ce que tu dis de ça !»

Je jette un coup d'œil dans mon dos, et une petite goutte de sueur se forme quand je vois mon 15 en Théâtre, la remarque "Aucun effort" apparaissant en rouge dessus. Je déglutis et recommence à fixer Nissa, le sourire aux lèvres.

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Fier et arrogant, je savoure ma victoire. Il n'y a aucun moyen qu'elle me batte, il lui faudrait tellement de qualité et on sait tous que je suis celui qui est le plus intelligent ici. Du moins, moi, je le sais.

Je la vois partir vers son bureau avec un peu trop d'entrain à mon goût, elle n'oserait pas me doubler, si ?

Et la voilà qui m'annonce ses notes, pas mal, pas mal, mais forcément, c'est facile d'avoir plus que moi en japonais quand on en est originaire, moi aussi si j'avais allemand, j'aurais autant... Voir plus... Ouais, c'est sûr, je suis trop fort.
100 en physique-chimie, pas mal du tout même. Mais je suis sûr qu'elle aussi, elle doit avoir des points faibles.

Elle se met à rire elle aussi... Ce n'est pas possible. Je commence à sentir la pression sur mes épaules et voilà que je me mets à rire nerveusement aussi. Nous sommes donc deux à rire stupidement pour aucune raison.

Et c'est alors qu'elle m'annonce le score que j'ai à dépasser 88... Comment ça 88 ? Elle ment ! C'est impossible. Alors qu'elle s'attend sûrement à ce que je sois désespéré, j'affiche un grand sourire et dis d'une voix douce et calme.

« 88, ça alors c'est ma moyenne aussi »

Et d'un coup sec, je me lâche et hausse la voix pour exprimer mon mécontentement. Ne criant pas vraiment, étant plus dans une complainte un peu rigolote et mélodramatique.

« ENFIN, C'EST CE QUE J'AURAIS EU SANS LE THÉÂTRE. Salo-dammtes Theater ! verrücktes Schulfach! "Sal*perie de théâtre ! Matière scolaire à la noix" »

J'en perds mon japonais, on dit que L'Allemand est une langue gutturale et peu poétique, ben, je n'arrange rien du tout. Je me laisse tomber au sol dramatiquement face contre sol et commence à rire de l'absurdité de la scène.

Je parle la joue contre le sol, tout en continuant de rigoler un peu, la voix légèrement étouffée par ma position.

« Roh nan, mais quelle arnaque. Ben au final, il semblerait bien que ça soit à toi de trouver quoi faire maintenant, au fond ça m'arrange un peu»

Je me contente de fixer le plafond, attendant le triste sort que la vie me réserve. Je songe maintenant à me retirer de la vie sociale et d'aller vivre seule au pôle Nord avec les manchots. Loin de tout contact et de théâtre.

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Encore sous le poids de la défaite, je refuse de me relever et préfère me laisser mourir à mon triste sort, quand tout à coup, je sens la main de Nissa me toucher la tête. Même si c'est de la part de mon adversaire ça reste réconfortant.

De plus, elle rajoute qu'elle aussi pense que ça devrait être une option, je hoche vivement la tête en accord avec la sienne exprimant mon accord. Même si j'admets que je me débrouille quand même en musique. En art plastique, je me contente de faire de la géométrie, ce n'est peut-être pas très créatif, mais au moins, je ne rends pas une copie vierge.

Alors que j'étais occupé à approuver ses dires, Nissa me demanda un peu brusquement si j'aimais les chats. Non pas que la question était compliquée, mais c'est juste que je ne m'y attendais pas.

Elle se positionne à côté de moi et commence à me regarder, je tourne la tête pour faire de même et je me plonge dans son regard en répondant.

« Est-ce que j'aime les chats ? Oui, chez mes parents, il y a encore mon chat Moby-Dick. Il s'appelle comme ça parce que quand mes parents l'ont recueilli à la clinique, il était déjà un peu enrobé.»

Le fait d'en parler me fait penser à lui, d'un côté, je suis un peu triste parce que ça fait bientôt six mois que je ne l'ai pas vu, mais d'un autre côté, je me dis que de toute façon, il serait grognon et il se coucherait sur mes papiers, donc bon, je suppose, que ce n'est pas plus mal.

Je repense à des anecdotes sur lui et puisqu'on est couché là, tous les deux, je me dis que c'est un bon moment pour les réciter. Je me remets à fixer le plafond et raconte en souriant.

« Au départ, on pensait qu'il était blessé parce qu'il ne faisait quasiment rien de ses journées et restait au sol même quand il était dehors. Puis un jour, on a compris qu'il était juste flémard. Et vu que personne n'est jamais venu le chercher donc mes parents ont bien voulu le garder. »

Je laisse un petit blanc de quelques secondes pour me remettre à regarder Nissa.

« ... Enfin, ma mère a bien voulu le garder plutôt. Si on écoutait que l'avis de mon père, il y aurait plus d'animaux dans leurs maisons que de brin d'herbe dans une prairie. Il trouve une bonne excuse pour chaque cas... Quel gaga celui-là. »

J'espère que mon anecdote ne sera pas trop ennuyeuse.

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Heureusement, Nissa semble être intéressée par mon sujet. Apparemment, elle aime les animaux, ou du moins les chats. Comme quoi on en apprend tous les jours.

Elle se demande donc si ma famille a d'autres animaux et elle n'est pas au bout de ses surprises.

«La vraie question serait plutôt, quels animaux on n'a pas eu. chiens, chats, poissons, oiseaux, gerbilles, même des reptiles. Enfin, ils ont pour la plupart, vécu avec nous pendant une courte période le temps qu'ils se rétablissent. Mais à l'heure actuelle seul mon gros chat est un locataire permanent.»

Après avoir fait tant d'éloges sur lui, Nissa semble vouloir voir une photo du si bien nommé Moby-Dick. Et j'ai justement la photo la plus adaptée à la situation. Afin de montrer tout son potentiel de prise de place. Trouver une photo de lui, c'est simple, en revanche en trouver une où il rentre complètement dans le cadre ça, c'est une autre affaire.

Je sors mon téléphone de ma poche et commence à naviguer dans mes messages afin de trouver la photo parfaite.

« Oh, attends oui, j'ai la photo idéale à te montrer, ma mère me l'a envoyée il y a quelques jours, tiens regarde.»

Mutter

Und ansonsten, wie geht es Papa?

Hoppla, es ist nicht dein Vater, es ist die Katze. Ich habe sie beide verwechselt  

Message texte

Envoyer

En demandant des nouvelles de mon père à ma mère, celle-ci m'avait envoyé une photo de mon chat avec écrit qu'elle n'avait pas fait exprès les ayant confondus tous les deux. J'entends d'ici mon père ne pas se défendre en caressant le chat et dire que de toute façon il n'y a que lui qui peut le comprendre.

M'étant tournée pour regarder de nouveaux Nissa, je peux voir son excitation dans ses yeux quand elle me demande si j'aime les chiens. Je pense que pour ne pas attrister ce visage, je serais prêt à mentir s'il le fallait. Mais fort heureusement pas besoin, j'ai même vécu longtemps avec un chien alors bon.

« Tu sais moi, j'aime tous les animaux, donc j'aime bien les chiens aussi, quand j'étais petit, on avait un chien à la maison, un schnauzer géant nommé Philipp, mon père l'avait déjà avant ma naissance, mais aussi bizarre soit-il, je me souviens qu'il écoutait plus ma mère que quiconque d'autres.»

Je m'arrête là, la suite étant bien moins joyeuse. Je parle, je parle, mais je sais que je serais capable de radoter pendant des heures, et puis bon, moi aussi, j'ai plein de questions sur la vie de Nissa.

« Et toi ? Tu as déjà eu un chien ? C'est quoi ta race préférée ? Moi, ce sont les Terrier écossais, je les trouve trop marrants avec leurs petites pattes.»

En attendant, je me contente de plonger dans son regard en souriant.

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Je laisse un petit soupir de compassion pour la situation dont Nissa est victime. Mais je comprends, qu'avoir un animal de compagnie est une lourde tâche qui réclame des sacrifices et surtout du temps. Et très franchement, je préfère encore voir quelqu'un refuser d'avoir un animal chez lui.
Plutôt que de laisser à une personne qui ne s'en occuperait pas.

Elle me montre une photo d'un chien faisant une drôle de tête, je rigole à l'image, c'est vrai que je trouve que de manière générale les chiens de troupeaux ont souvent des têtes un peu folles, ce qui colle parfaitement a leur manière de se déplacer par à-coups qui les rend encore plus atypiques. J'en profite donc pour rebondir sur son anecdote.

« Ah ouais, le border collie lui aussi, il a une tête de fou, c'est gentil en plus comme chien. Bon, d'après mon père tous les chiens sont gentils, après, il n'a pas si tort, tout dépend de leur éducation et surtout de leur maître.»

Une idée me vient alors en tête, par réflexe, je tape un petit coup l'épaule de Nissa et me précipite de dire le fond de mes pensées avant de les oublier.

« Hmm, ben, tu vois mon gros chat, lui, il est mal éduqué, il fait comme chez lui, il passe son temps à miauler pour aucune raison, juste pour parler.»

Nan, mais c'est vrai que c'est mignon un chat qui vous répond, mais parfois la discussion ne va nulle part, cela dit, je sais que j'ai déjà vu mon père changer d'avis après avoir parlé au chat, comme quoi cela a peut-être un effet psychologique.

« Mais il est gentil quand même, je me souviens que pendant que je préparais mon Realschulabschluss, une sorte de diplôme pour les enfants, il restait sur mon bureau pour m'aider a étudier. Mon père dit qu'il sentait que j'avais besoin d'aide, ma mère elle plutôt que ma lampe était allumée et que du coup, il sentait la chaleur, chacun sa vision, mais je crois de tout cœur à celle de mon père.»

Je me perds un peu dans mon idée de base et dérive du sujet que je voulais aborder. Bof pas grave, de toute façon ce n'était pas important. Je laisse donc un blanc, et en profite pour respirer un bon coup, je sens que je pourrais m'endormir sur le sol tant je suis bien installé. Mais maintenant que j'y pense ça fait combien de temps qu'on est là ? Je regarde l'heure sur mon téléphone et m'aperçois que le temps ne s'était malheureusement pas arrêté à mon arrivée. Je me relève afin de m'asseoir et questionne Nissa à propos de son voyage.

«Eh, mais au fait, tu dois partir à quelle heure ? Non pas que je me débarrasse de toi, c'est juste que je ne veux pas te mettre en retard à cause de mes anecdotes ennuyeuses.»

Je continue de toiser de haut ma colocataire de sol en attendant sa réponse.

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Cela me fait plaisir de voir le visage illuminé de Nissa quand je raconte mes histoires, et le fait qu'elle me le dise éclaircit encore mon visage, je pourrais continuer pendant des heures, mais de toute évidence le temps nous manque et il ne faut pas abuser des bonnes choses. Le reste attendra pour la prochaine fois.

Pendant qu'elle fouille son sac à dos, j'en profite pour me relever et m'installer sur ma chaise de bureau, je me retourne alors pour regarder Nissa qui semble avoir fini son check-up. Je rougis légèrement quand elle parle de "rendez-vous" je me reprends et garde mon calme. Elle me propose donc un bar à chat comme activité.

Comme quoi je n'étais pas si loin avec mon bar à loutres. En plus, un bar à chat reste un bar, avec un peu de chance, je n'aurai pas besoin de choisir un autre endroit pour manger. Il n'empêche que ça fait un petit moment que je n'ai pas eu un chat sur les genoux, et je dois avouer que ça me manque un peu.

« Et pourquoi pas ? Je n'ai pas caressé de chats depuis trop longtemps, leurs ronrons me manquent..»

Puisqu'on a le temps d'en discuter, je réfléchis à toutes les questions que je pourrais avoir par rapport à notre "rendez-vous". Je me balance de gauche à droite sur ma chaise, les yeux levés vers le ciel pour m'aider à réfléchir.

« Tu préfères qu'on se rejoigne là-bas ou qu'on parte ensemble ? »

Comme on dit la destination, importe peu, c'est le voyage qui compte, ça serait peut-être plus sympa d'y aller ensemble. Mais même en sachant cela, ça ne m'aide pas dans mon choix.

« Une dernière question ! As tu, une préférence pour notre collation ? »

Est-ce que je suis littéralement en train d'essayer de ne pas faire de choix ? Totalement, mais c'est vrai que nous n'avons jamais réellement parlé de nos goûts et préférences.

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Embarque dans ma valise !

Malgré tous mes efforts, tout ne se goupille pas comme je le voulais, elle a trouvé la faille en ne me faisant part que de sa boisson, je suis quand même obligé de trouver un endroit pour manger. Mince, bon tant pis, une idée me viendra bien entre temps.

Je la regarde s'installer sur sa valise, je suppose qu'il nous reste un tout petit peu de temps pour discuter avant qu'elle ne parte. Elle me rappelle que j'ai son numéro sur mon portable, je ne sais même plus comment je l'ai obtenu. Mais c'est vrai que je n'utilise que rarement mon portable, du moins pour discuter.

« T'en fais pas, je compte bien t'envoyer mes idées pour notre sortie. Tu ne t'en sortiras pas comme ça.. »

Je plonge de plus en plus dans ma chaise, glissant petit à petit attendant qu'il se passe quelque chose. Je dois bien admettre que pour le coup, je ne savais pas trop quoi dire. Je n'allais pas démarrer une discussion alors qu'elle s'en allait d'un instant à l'autre.

Mais je n'ai pas dit mon dernier mot et j'ai une petite idée en tête, si on ne peut pas démarrer un nouveau sujet de discussion alors il suffit d'en reprendre un déjà existant.

« Vivement le 31, j'espère qu'il fera encore beau et chaud, je doute qu'il pleuve de toute façon, mais on sait jamais !  »

Même si au niveau des températures, il est légèrement plus élevé, le climat du Japon reste plus capricieux que celui de l'Allemagne, je trouve, certes, il est plus chaud, mais au moins en Allemagne quand il fait beau, ça le reste, pas comme leur pluie qui vient et qui part aussitôt.

Nan, mais écoutez-moi, toujours à me plaindre en somme.

Codage par Libella sur Graphiorum