Esprit ou l'anagramme de pitres

De l’urbex ! Ça c’est une activité de fou ! Celui qui a eu cette idée devient mon pote d’office. Dès que j’ai lu cette annonce, je n’ai pas réfléchit longtemps, j’ai envoyé un SMS à Mori ou devrais-je dire, mon acolyte Rinbo bleu, pour lui en parler ! On s’est fait tellement de films que c’est comme si on y était déjà. Tout sourire, je rejoins le lieu de rendez-vous, la cantine. J’entends déjà des voix et reconnais celle de Mori. Je le cherche du regard mais il me repère avant. Tiens, c’est qui ?

« Yo Mori ! Super et toi ? »

Il me présente la fille à ses côtés et je tique tout de suite.

« Enchanté Gabriella ! Dis-moi, c’est toi la petite-sœur de Montoro, non ? On était dans la même chambre. »

Il m’avait dit en avoir une, me semble qu’elle avait bien un nom qui finit en a, ce nom de famille ne cours pas les rues ! Si je suis prêt, la question ne s’pose pas !

« Mais j’ai trop hâte ! Pas vous ? »

On apprend que Gabriella est venue sans personne. A peine arrivée, déjà embarquée dans de l’urbex, elle n’a pas froid aux yeux, je la veux bien comme partenaire de découverte eheh !

« Perso’ ça me pose pas de problèmes, ça peut être que plus drôle ! J’espère que les autres vont pas tarder.

Je ris doucement à la réplique de Gabriella, elle a l’air cool ! Et tout l’opposée de son frère, les deux ensembles ça doit être comique !

Mais revenons en à notre virée. On est tous les trois sur la même longueur d’onde, ça ne peut que bien se passer, voire même déchirer ! J’écoute Mori et vu ses mots, il a l’air de savoir des choses sur l’hôtel ! J’sais que c’est un mec qui lit beaucoup. Y’a rien de mieux pour avoir les chocottes qu’un peu d’histoire sur un lieu abandonné !

« T’as l’air de t’être renseigné Mori, on compte sur toi pour nous faire la visite. J’suis sûr que y’a eu des morts bizarres entre ces murs ! »

Et peut-être même qu’on pourra tenter de leur parler... Ils ne s’en doutent pas mais dans mon sac, il y a un objet parfait pour l’occasion. Une table de Ouija. J’en avais acheté une pour aller chez un ami dont les parents possèdent un vieux château dans un coin paumé. Courant d’air ou coup sous la table, elle avait bougé ! J’préfère garder l’info pour le moment, attendre qu’on soit dans l’ambiance. J’appuie les mots de mon acolyte quand il nous gratifie du titre de groupe le plus drôle.

« Ouais, j’en vois pas d’autres, en toute objectivité ! »

Les derniers membres du groupe arrivent et l’organisateur nous explique le programme. Un peu d’histoire sur le lieu, ouais c’est ce que j’ai lu vite fait, consignes de sécurité, c’est vrai que c’est délabré là-bas, on est bon ! Enfin presque.

« Ben qu’est-ce tu fais ? »

Où est-ce qu’il va ? C’est autorisé de piquer dans la cuisine comme ça ? Fallait m’le dire plus tôt ! Mori revient avec trois petits sachets, je le fixe sans comprendre jusqu’à voir le kanji du sel en gros. Aaaah !

« Merci, puissent les bons esprits nous protéger ! »

Je déclare solennellement sur le même ton sérieux. Seulement Gabriella parle de vinaigre et je pouffe.  

« C’était sérieux là ! Et le couvre-feu, compte pas trop là-dessus à mon avis. Tu veux du frisson ou pas ? »

C’est à minuit que se réveillent les plus vils démons. Allez, c’est partit ! On quitte la cuisine puis le campus. Notre groupe donne l’impression de partir en mission dangereuse, protéger l’humanité des mauvais esprits. Le trajet dure environ trente minutes, un peu plus.

Il nous faut ensuite marcher une dizaine de minutes. Plus on se rapproche, moins le chemin est entretenu, la terre craque sous nos pas, et il n’y a plus de lampadaires allumés. Je sors ma lampe torche.

« Le sentier est super rassurant, vous trouvez pas ? »

Je chuchote, comme ayant peur de déranger les âmes paisibles. Il y a de hautes herbes partout, la brise les fait bouger, n’importe quoi pourrait surgir. N’importe quoi...

J’adore. Mori c’est un vrai moulin à parole, pas étonnant qu’on s’entende bien, y’a jamais aucun trou dans nos conversations ! Je vois l’air blasé de Gabriella et pouffe de rire, désolé pour elle, faudra qu’elle nous supporte toute la soirée ! Donc Gabriella a les chocottes, de se faire pincer, je note. Elle a été silencieuse durant le trajet, pourtant elle me paraissait plus bavarde quelques minutes plus tôt. Elle boude ou c’est pour maîtriser sa peur montante ?!


Enfin bref, à mon avis ça durerai pas, parce qu’on arrive sur les lieux. Le flanc de montagne nous met au défi de le gravir et j’y réponds avec un large sourire. On peut compter sur Mori pour plus de détails sur l’hôtel, j’reconnais que c’est vachement utile.

« Vingt ans... Ça fout les j’tons. T’sais combien de personnes ont péris dedans à cause de tout ça ? »

Histoire de savoir combien de fantômes nous attendent. Mori me répond puis son attention se porte sur les talons de Gabriella. C’est vrai que ça n’a pas l’air très pratique à première vue. J’éclate de rire à sa répartie, brrr rire dans un endroit aussi délaissé, est... Étrange.

« Désolé mais là j’lui donne le point ! Eeeh j’arrive à marcher avec les talons d’ma soeur ! »

‘Fin, quand j’pouvais encore les porter, avec sa minuscule pointure. J’sors ma lampe torche et jette un regard effaré à Mori.

« T’as pas de lampe torche Rinbo bleu ?! C’est vital ! T’inquiète, c’est toujours dans ces lieux que les piles s’usent vite, du coup j’en ai deux, attrape ! »

La pente est raide mais je n’en ressens pas encore l’effort, mon endurance est plutôt bonne. Mori galère un peu, son cerveau est plus musclé que ses jambes à mon avis. Gabriella ça a l’air d’aller, d’ailleurs nos surnoms l’interpellent.

« Ah ah, longue histoire mais, ça part d’un délire qu’on a eu de super-héros au speed dating de l’amitié ! Tu connais les chewing-gum Kawarinbo, ils sont bi-goûts. »

Je me tourne vers elle et lui montre mes yeux du doigt. Le rapprochement sera vite fait. Gabriella va bientôt regretter sa question, car Mori a toujours des idées grandioses !

« T’as raison Rinbo bleu, voyons voir ! Vu qu’elle est fière de ses talons, Heel Girl ? »

« Heeey, y'a d'l'idée ! Mais ça fait un peu trop Supergirl version shopping. Il faut un truc plus dans le moment présent, comme nous. Hôtel abandonné, bois flippant, chaussures à talons... »

Seito marque une pause pendant laquelle il réfléchit, tout en continuant de marcher. Jusqu'à ce que ses yeux s'illuminent et qu'il s'excite :

« OH JE SAIS ! Qu'est-ce tu penses de Silent Heel ?! »

« T’es un génie ! T’en penses quoi, Gabriella ? C’est classe, ça fait peur un peu ! »

Encore quelques mètres, la bâtisse est visible et nous surplombe de toute sa hauteur, décrépite, délabrée, menaçante. On pourrait s’attendre à voir une ombre passer par une des fenêtres brisées. Est-ce que les esprits nous ont déjà senti arriver ? Les lampes torches sont nos alliées mais nous trahissent également. Quelque chose a fondu dans les fourrés, je braque ma lampe torche dessus et inspecte...

« Vous avez vu ? » Je chuchote.

J’ai pas la réponse à ma question, mais j’ai mieux que ça ! Brr rien qu’imaginer tous ces gens tombés sous les bombes et les inondations me donne la chair de poule !

« Ca s’trouve y’a encore des squelettes non découverts dans le coin... Si on danse Thriller ça devrait passer ! »

Je ricane mais j’en mène pas large. Ma fierté repointe seulement quand on parle de talons. Moi ça m’amuse plus qu’autre chose d’imiter ma sœur avec, on est clown ou on l’est pas ! Hm j’ai pas pensé à regarder mes fesses dans le miroir pour confirmer les dires de Gabriella cela dit. Bon j’avoue, il se pourrait que, absolument par accident, tout à fait involontairement, j’ai pu m’apercevoir de mes yeux que... ! Mais c’était tout à fait innocent hein !  

« Honte ? Tu rigoles ! J’ai une démarche de félin, je t’apprendrai ! »

Enfin bref. Gabriella ne dit pas non à un surnom, alors par un super travail d’équipe, Seito et moi finissons par lui en trouver un. Je pouffe à sa réaction.

« Disons qu’ça fait badass alors ! »

Maintenant qu’on a tout ce qu’il faut, place aux chocottes ! Ils ont raison, ça devait être un lapin. Les yeux plissés, je quitte le buisson du regard pour continuer à grimper cette pente infernale. L’hôtel est vachement intimidant vu de près comme ça. Le vent qui s’engouffre par les fenêtres brisées produit un sifflement peu rassurant.

« On ira hanter nos parents pour leur dire au pire. »

Allez, les groupes se séparent, sinon c’est pas drôle, et il ne reste plus que nous trois. Je fais la moue quand Silent Heel propose que les Rinbo entrent d’abord.

« T’sais moi, la galanterie, les filles d’abord tout ça, j’aime bien aussi...! »

Mais bon, ma curiosité prend le dessus et je pousse la porte, qui émet un grincement digne d’un film d’horreur. Le hall d’entrée sent le renfermé, avec la lampe, on peut voir le voile de poussière soulevée par notre intrusion. Nos pas raisonnent, j’avance doucement. En face, le comptoir qui devait servir à réserver une chambre ou demander des informations.

« Personne possède le Shining à tout hasard ? Ce serait utile, au cas où. »

A droite, des fauteuils en vieux cuir entourent des tables basses. Ils sont parfois éventrés ou renversés. A gauche, je crois que c’est le restaurant, j’suis pas sûr. Un bruit de verre cassé me fait sursauter puis j’entends des voix étouffés plus loin. Un des autres groupes qui commencent déjà à déranger les esprits.

Pour dire la vérité, j’aurais adoré faire peur à mes parents sous forme de fantôme, rien qu’une journée ! Moi non plus j’suis clairement pas un cadeau pour eux ! Tout en ricanant, on avance un peu plus vers l’entrée et Mori se moque de moi et ma galanterie. J’lui donne un petit coup de coude pour le faire s’arrêter et passe la porte après lui.

Il ne faut pas longtemps avant que les références sortent et bien sûr l’une des plus célèbres me vient en tête.

« Quoi, toute façon les esprits savent déjà si on l’a ! »

C’est vrai, le p’tit Danny se fait déjà harcelé à peine arrivé à l’Overlook ! Ah purée ! Mori me fait sursauter avec son ding. C’est qu’il joue vachement bien le réceptionniste. Ne manquerait plus que le décors prenne vie.

« Ça y est ils t’ont eu Mori, hâche ou maillet ? »

Je me rapproche du comptoir en écoutant les descriptions des chambres.

« Wow vous avez des chambres vraiment charmantes ! Peut-être un bain de boue... »

Et c’est là que Gabriella attrape mon bras. J’ai un frisson qui me traverse et je lui fais des gros yeux, dans le noir. Heureusement qu’on voit rien, mes joues passent inaperçues.

« Oh tu préfères le king size ? La boue fait des miracles pour la peau et il paraît que celle d’ici a des vertus exfoliantes grâce aux éclats de bombes qu’on y trouve ! »

On est tarés. Si on se marre comme ça jusqu’à la fin ce sera l’une des soirées les plus cool que j’ai passé !

Je vais mourir étouffé avant que des esprits nous attaquent ! Ce trio est juste génial, y’a vraiment pas mieux. Mori ferait un bon réceptionniste un peu barjo dans un hôtel peu recommandable. J’essaie de ne pas perdre mes moyens quand Gabriella attrape mon bras et s’y colle, c’est encore plus dur en voyant la tête que tire Mori ! C’est elle me lâche que j’me permet de répondre à ses gros yeux.

Enfin, je hausse les épaules en lui faisant les mêmes gros yeux et en secouant la tête de droite à gauche. Non non y’a rien entre nous, on s’connaît pas de base tu t’rappelle ? N’empêche la télépathie ce serait pratique, comme dans L’institut de Stephen King, ouais depuis que j’ai acheté un livre avec Tessa, j’ai continué à en lire de lui, je kiffe !

« Toi aussi, j’crois qu’on va faire peur aux esprits ! »

Rire ça détend n’empêche. Mori propose d’aller à l’opposé de la plupart des groupes.

« Allez, on fait rien comme personne nous ! »

Je retiens un peu mon souffle en montant l’escalier qui grince. Le couloir est vraiment lugubre avec nos lampes pour seules sources de lumière. Mori choisit deux fois d’aller à gauche et je le suis sans broncher. J’entends les mêmes craquements que lui mais recouvre vite mes yeux avec mon bras.

« Ouah ! J’vois la lumière et c’est pas celle du paradis ! »

Oh, une chambre, première visite. Mais qu’est-ce qu’il- ?! J’lui met la lampe dans les yeux pendant une seconde exprès.

« J’te laisse servir d’appât... Chérie. »

Je pouffe avant de sursauter. Wow, madame n’est pas contente, remboursés ! Rooh elle doit pas être si mal. J’entre à mon tour, le lit est crasseux, le drap a des trous, comme s’il avait été grignoté par des rongeurs. Brr il doit en avoir en plus. Je me tourne sur la droite.

« Wah !! Oh p*tain, c’est un porte-manteau. »

Sur une des commode j’y vois un gros livre. En m’approchant je me rend compte qu’il est remplit de vieilles photos de l’hôtel, avec des vacanciers. Drôle d’effet que de voir des personnes qui sont déjà mortes, voire même peut-être ici.

« Eh venez voir, des photos de l’époque où l’hôtel était encore actif. »

« Pardon ! »

Je pouffe comme un gamin, je leur ai fait plus peur que le porte-manteau. Bien sûr que c’était mon intention depuis l’début, pour qui vous m’prenez ? On regarde un peu l’album photos et il donne des idées bizarres à Mori. Mais où il va chercher tout ça lui ?!

« Faudrait déjà y survivre au yokai, mais pour un repas gratuit, je risquerai ma vie ! »

C’est faux, j’détale et je vais payer plutôt, ça va pas ?! Comment on bat un yokai déjà ? Hein ? Pas avec du sel de la cantine à mon avis.

« Y’a que toi pour penser à un rencard avec un yokai, c’est ton genre de mec ?! Pas Silent Heel pour rien, j’en étais sûr. »

Bon, cette chambre nous a révélé tous ses secrets je crois. Franchement je suis déçu par la visite, ça manque de cachet, d’histoire, et puis le personnel laisse à désirer ! Parce que deux rinbos valent mieux qu’un, j’me place à côté de Mori pour continuer la visite. Une chambre aux murs bancales sur la droite nous attire. La chambre ZigZag ? Marrant comme nom !

« Elle s’appelait vraiment comme ça ?! »

Qu’est-ce qu’il bafouille le rinbo ? Petit tour sur moi-même et... Ben ? Je regarde Mori, Mori me regarde, nous nous regardons, vous nous- ouais bon j’arrête. Il manque un regard là !

« Mais elle était là à l’instant ! »

J’avance un peu dans le couloir, mais aucune trace de notre acolyte.

« Gabriella ? T’es où ? »

J’sais même pas pourquoi je chuchote, comme s’il y avait quelqu’un à déranger ici.

« Eh oh tu vas pas nous la faire hein ! »

Elle a fait exprès c’est obligé, ça empêche pas ma voix de trembloter légèrement de le savoir.

« Voilà maintenant ses amis yokai vont venir nous bouffer ! Elle est de mèche j’suis sûre ! On entend même pas ses talons quand elle marche, ça se trouve elle flotte au-dessus du sol, t’as pas remarqué ?! »

Non c’est pas à cause des tapis, c’est une yokai !

« Nous faire flipper ? Elle va nous bouffer oui ! »

C’est marrant plus je décris le monstre, plus je le trouve crédible ! J’ai une image de Gabriella sortant son rire le plus sadique, avec les dents de scies et les orbites vides ! Cet endroit me monte à la tête !

Qu’est-ce qui a ? Mori tire ma manche et se met à détaler. Il m’fait flipper, j’regarde derrière et je vois que les ombres des arbres de dehors.

« T’as vu quoi ?! »

Un pli de tapis manque de me faire trébucher, puis c’est à la lampe de Mori de passer sous mon pied, m*rde j’ai failli tomber, il veut pas ralentir ?! J’balaye le sol du couloir pour l’aider à trouver la lampe torche. Trouvé ! On s’casse ! Il est trop long c’couloir ! Il s‘est allongé ou quoi ?

« Wouah !! »

Mais la folle, la traîtresse, la- !

« J’te jure qu’tu vas nous payer ça ! »

Ça fini par me faire rire, le coup d’adrénaline ! Y’en a un qui rigole un p’tit peu moins. Et d’ailleurs !

« Ton bras ! Gaffe à ce qu’elle t’ait pas contaminé Rinbo ! »

Oh lala, mais ils ont fini d’gueuler ?! C’est bon là, tous les morts de l’hôtel sont réveillés avec eux ! J’me bouche les oreilles parce qu’ils sont en train de s’enflammer. Entre Mori qui déballe son sel et Gabriella qui fait sa drama queen, j’crois qu’ça peut pas être pire ! Ah ben si en fait, je viens de comprendre un truc !

« Oh ça va tu t’calme !! T’aurais eu du sel dans les yeux t’aurai pleuré un bon coup et basta ! T’es jamais allée à la mer ou quoi ?! »

Et puis c’est elle qu’à voulu nous faire flipper, on pouvait pas prévoir que Mori serait la plus flippette qui puisse exister ! Pour le coup Rinbo a failli faire une crise cardiaque.

« C’est plutôt par le balai que t’as de coincé qu’on aurait été contaminés ! Tu vois pas qu’on se met dans l’esprit du lieu ?! Mentalité vieille de 100 ans, tu vas bien avec l’endroit ! »

Je souffle un bon coup, on n’est pas venus pour s’engueuler. Il y a encore trop de trucs à voir pour se gâcher le reste de la visite.

« Bon ! Si on passait à la suite ? On est là pour s’amuser j’vous rappelle ! Allons à l’étage, on choisit une chambre, et j’vous montre un truc... »

J’attends qu’ils se décident.

J’ai pas envie d’parler mais puisque Rinbo le veut. Il me fait rouler des yeux à essayer de nous donner raison à tous les deux mais je n’ajoute rien. Elle avait qu’à pas pété un câble.

« Admettons, qu’elle s’énerve pour le sel j’veux bien mais le mentalité de gamin de 10 ans c’était gratuit, elle sait très bien qu’on déconne. »

Et j’en démord pas, elle peut hocher la tête à en avoir mal au cou si elle veut. Mori s’excuse pour sa réaction et je secoue la tête quand il dit qu’on peut se moquer de lui.

« Tu mérites pas Rinbo ! »

Mori propose qu’on s’excuse tous pour pouvoir continuer ensuite. Mouais ben les femmes d’abord hein. Je la regarde deux secondes, même s’il fait un peu sombre. J’me suis peut-être emporté, mais j’aime pas qu’on cri sur mes potes, j’pars au quart de tour justifié ou pas. Je gonfle les joues quand elle me dit que c’est à mon tour puis soupire. C’est bien pour que Rinbo ne se sente pas plus coupable, si y’avais eu une exécution publique, il se serait porté volontaire à la place du malheureux.

« D’accord. Désolé, j’retire. Et t’inquiète, si y’en a il en reste ! »

Mais ça reste une coincée. Ouais j’suis têtu. Une fois qu’on a dit tout ce qu’il y avait à dire, je refais ma proposition et cette fois, on est partit ! On arrive donc à l’étage, le couloir est désert et j’ouvre une chambre au hasard. Une fois à l’intérieur, je repère une table basse et y pose mon sac. Je place ma lampe de manière à l’éclairer pendant que je l’ouvre et y sort, trois bougies, une boîte d’allumettes et enfin, une table de Ouija !

« Alors, ça vous dis ? On éteindra les torches sinon c’est pas drôle. »

J’affiche un sourire peu rassurant alors que j’allume la première bougie.